The Outsiders - III. Commentaires personnels
The
Outsiders / S.E. Hinton. – [New
York]: Laurel-Leaf Books, 1982. – 156 p. ; 17 cm. –
ISBN 0-440-96769-4
Livre très court. À peine 156
pages dans mon édition de poche. Il se lit très vite. Quelques heures à peine.
Et pourtant il contient énormément d’émotions. C’est un livre sur l’adolescence
écrit par une adolescente. Elle écrit de toute évidence ce qu’elle connaît, ce
qu’elle voit. Elle a voulu dire tout haut ce qu’elle ressentait face aux
différences, injustices et préjugés qu’elle voyait tous les jours dans son
école et dans sa ville. Elle voulait aussi parler des différents problèmes et
des réalités des adolescents de son âge : le suicide, la cigarette,
l’alcool, le besoin d’appartenance à un groupe, la grossesse chez les
adolescentes, la mort, l’école, l’abandon scolaire, etc. Mais jamais on sent
qu’on fait la morale. L’auteur ne fait que parler de ces sujets qui font partie
de la réalité des jeunes de son époque – mais aussi des jeunes d’aujourd’hui.
Car même si certains sujets sont traités selon la vision de l’époque – 1966 –
ils rejoignent encore la réalité d’aujourd’hui.
La narration m’a tout de suite
rejointe. J’ai immédiatement ressenti de la sympathie pour le narrateur,
Ponyboy et j’ai vu sa famille, ses amis, son quartier, les greasers et les socs
à travers ses yeux. Ponyboy est particulièrement sensible, peut-être un peu
trop. Il semble un peu déplacé au milieu de tous ces gens qui semblent beaucoup
plus vrais et réalistes que lui. Mais c’est ce qui au final le rend si
attachant. Il semble un peu irréel et naïf. Et c’est un peu le thème du roman…
la perte de la naïveté du narrateur… son passage de l’enfance à l’adolescence
ou même à l’âge adulte. Ponyboy compare souvent les gens à des personnages de
films, voulant ainsi rester dans l’imaginaire. Cependant certains de ces amis
sont « trop » vrais et le ramène à la dure réalité.
C’est un milieu essentiellement
masculin et de jeunes. Il y a peu de filles, sauf Cherry. Ce qui n’empêche pas
de s’identifier aux personnages. Et, il n’y a pratiquement aucune figure
adulte. Le roman met en avant plan l’adolescence, sans vouloir l’expliquer à
travers des yeux d’adultes – et l’auteur étant elle-même adolescente permet d’y
croire totalement – et sans vouloir que les adultes protègent ou sauvent les
jeunes.
Les différences sociales et la
séparation entre les riches et les pauvres sont centrales dans le livre, mais
je n’ai pas senti que c’était l’unique préoccupation du narrateur. Sa vie familiale
et ses relations avec ses deux frères sont également très importantes.
Un aspect important du roman est
l’art, principalement, le cinéma et la littérature, ainsi que de façon moins
présente la musique. On mentionne souvent des films ou des acteurs. Les
adolescents s’identifient à eux. La musique partage souvent les deux bandes,
les Socs et les Greasers n’écoutent pas les mêmes musiques. Mais c,est surtout
la présence de références littéraires qui nous aide à comprendre le roman ainsi
que les relations entre les personnages. Ponyboy est celui qui amène la
littérature dans le roman : il parle de livres avec Cherry, il fait la
lecture à Johnny lorsqu’ils sont en fugue, il mentionne plusieurs œuvres dans
sa narration alors qu’il raconte les événements qui ont marqué quelques
semaines de sa vie et lorsqu’il décrit sa vie, sa famille et son quartier. Le
poème de Robert Frost « Nothing gold can stay » qu’il récite un matin
à Johnny définit le roman. Il souligne cette perte d’innocence et surtout le
caractère irréel et spécial de Ponyboy.
Finalement, lorsque à la fin du
roman, on comprend que Ponyboy s’apprête à rédiger un travail pour l’école qui
commence exactement comme les premiers mots du livre et qu’il va raconter les
événements qui viennent de se passer, la boucle est bouclée. C’est la
littérature qui permet à Ponyboy de s’exprimer comme il aimerait pouvoir
s’exprimer. Dire ce qu’il voudrait pouvoir dire à ses frères, à ses amis, à son
professeur mais qu’il se sent incapable de dire.
L’histoire et les personnages
m’ont beaucoup touchée. Le roman est loin d’être un chef d’œuvre de rédaction
mais il demeure à mes yeux un chef d’œuvre d’émotions.
Extraits
:
“ “Hey,” I said suddenly, “can you see the sunset real good from the West Side?” She blinked, startled, then smiled. “Real good”. “You can see it good from the East Side, too”, I said quietly. “Thanks, Ponyboy.” She smiled through her tears. “You dig okay”.” p. 114.
- Commentaires sur l’oeuvre : ici et ici
- sur le poème de Robert Frost
- sur le film
- réflexion personnelle (introduction)
Sources: