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31 mai 2009

Le moment captif d'un dimanche - Sur son dos

papillon"Même pour le simple envol d'un papillon tout le ciel est nécessaire" [Paul Claudel]

Un mois d'août très chaud. Une envie de fuir la ville si bruyante, si bourdonnante et bouillante. Les Pyrénées nous semblaient une invitante destination. Plus douce, plus verte que notre rue et notre balcon.

Nous visitâmes quelques petits villages espagnols et une jolie rivière propice à la baignade et au pic-nic. Puis nous nous dirigeâmes vers le côté français. Vous savez cette Cerdagne méconnue.

Et tout près d'un minuscule village au nom si joli, Lló, nous avons suivi un chemin sinueux. Le Sègre quittant joyeusement Lló et ses eaux chaudes sulfureuses nous proposa de le suivre dans des gorges bien vertes, bien fleuries et bien rocheuses. Nous avons suivi la rivière pendant quelques temps... puis envahis par les papillons, nous n'avons pu que nous arrêter pour les admirer. Des centaines d'ailes virevoltaient autour de nous. Légers, voyageurs, solaires, vaporeux et éphémères... ils nous enveloppaient de leur vie fragile. Puissant de leur nouvelle vie, insouciant de la carcasse laissée sur une branche... ils chatouillaient doucement les fleurs indifférentes à ces âmes ressuscitée.

Et, envahie par ces papillons fous, je ne pus que fredonner cette petite chanson que chantaient quelques marionnettes dans une émission bien connue... "Sur le dos d'un papillon, vole, vole, vole un baiser -- Sur une joue, dans un cou, où va-t-il se poser?"  J'ai attendu ce baiser... qui me fut donner sur le dos de ma main... une âme chevaleresque sans doute !

"Les papillons ne sont que des fleurs envolées un jour de fête où la nature était en veine d'invention et de fécondité" [George Sand]

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27 mai 2009

La conjuration de la Sixtine

Sixtine1La conjuration de la Sixtine: roman / Philipp Vandenberg ; traduit de l'allemand par Susi et Michel Breitman. -- [Montréal] : Libre Expression, [c1999]. -- 328 p. ; 22 cm. -- ISBN 2-89111-864-2

Titre original: Sixtinische Verschwörung

Quatrième de couverture

La restauration de l'oeuvre peinte par Michel-Ange au plafond de la chapelle Sixtine est l'occasion d'une consternante découverte. Sous la suie et les vernis apparaissent des lettres qui, au fil du nettoyage, finssent par composer un nom énigmatique. Qu'est-ce que cache cette inscription mystérieuse ? Par-delà les siècles, le génial artiste se vengerait-il de ces papes qui l'ont tant fait souffrir ? Le cardinal Jellinek est bien décidé à tirer au clair cette énigme. Quitte à risquer sa propre foi. Quitte à ébranler l'Église toute entière.

La Conjuration de la Sixtine nous entraîne dans les coulisses du Vatican où sont enfouis les secrets les mieux gardés. Dans un tourbillon oú l'on passe de l'atelier de Buonarroti, du vivant de l'artiste, à la chambre d'agonie de Jean-Paul 1er, la très secrète Prophétie de Jérémie va permettre au cardinal Jellinek de remonter le temps jusqu'aux origines du christianisme. Et jusqu'à la plus inattendue et la plus terrible des révélations...

Un suspense machiavélique qui captivera tous les esprits. En particulier ceux des amoureux de l'art, de la religion, du Moyen-âge et de la Renaissance.

L'auteur

Hans Dietrich Hartel, connu plus tard sous le nom de Philipp Vanderberg, est né à Breslau en Allemagne en 1941. Son enfance, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, fut vécut en partie chez une nourrice puis dans un Sistine2orphelinat. Il obtient en 1963, son diplôme d'études secondaires à Burghausen, puis entreprit des études en histoire de l'art et en études germanique à l'Université de Munich.

Il travaillera pour différents journaux et magazine dès 1965, entre autres, le Abendzeitung, le Quick et le magazine Playboy. Il commença à écrire, principalement des essais

Bibliographie partielle

  • La malédiction des pharaons (1973) (Roman)
  • Nefertiti (1975) (Essai)
  • Ramsès II (1977) (Essai)
  • Auf den Spuren unserer Vergangenheit (1977) (Essai)
  • Der vergessene Pharao, Bertelsmann (1978) (Roman)
  • Das Geheimnis der Orakel (1979) (Essai)
  • Nero. Kaiser und Gott, Künstler und Narr (1981) (Essai)
  • Der Gladiator (1982) (Roman)
  • Das versunkene Hellas (1984) (Essai)
  • Die Pharaonin (1984) (Roman)
  • Die Hetäre (1984) (Roman)
  • Cäsar und Kleopatra (1986) (Essai)
  • La conjuration de la Sixtine (1988) (Roman)
  • Der Pompejaner (1986) (Roman)
  • Klatscht Beifall, wenn das Stück gut war (1988) (Roman)
  • Das Pharao-Komplott, Lübbe (1990) (Roman)
  • Die heimlichen Herrscher (1991) (Essai)
  • Das Tal. Auf den Spuren der Pharaonen (1992) (Essai)
  • Le cinquième Évangile (1993) (Roman)
  • Der grüne Skarabäus, Lübbe (1994) (Roman)
  • Der Schatz des Priamos.Wie Heinrich Schliemann sein Troja erfand (1995) (Essai)
  • Der Fluch des Kopernikus (1996) (Roman)
  • Le magicien des miroirs (1998) (Roman)
  • Purpurschatten (1999) (Roman)
  • Der König von Luxor (2001) (Roman)
  • Der vergessene Pharao, Bastei Lübbe (2002) (Essai)
  • Die Akte Golgatha (2003) (Roman)
  • Das vergessene Pergament (2006) (Roman)

Résumé et Commentaires personnels

L'action commence à Rome, de nos jours. Lors de la restauration de la Chapelle Sixtine au Vatican, on découvre des inscriptions mystérieuses et inconnues à ce jour, laissées selon toutes les apparences par Michel-Ange lors de la création de son chef d'oeuvre. Une enquête commence alors pour déchiffrer, tout d'abord, le message laissé par l'artiste - qui fut obligé de peindre ses tableaux contre son gré - puis pour cacher au monde la signification de ce message qui pourrait faire tomber l'Église, le Vatican et la société moderne.

On retrouve dans ce roman un mélange de religions et de sectes, de complots ésotériques et de quêtes existentielles, d'arts et de sciences. Résolument thriller moderne, le roman mélange enquête policière et roman historique. On nous promène de la chapelle Sixtine aux archives secrètes du Vatican... on nous parle d'art, de mysticisme, de politique, d'économie, de sociétés secrètes, de mafia, de Moyen Âge, de Renaissance et de science... On nous promène à travers les siècles à travers des personnages fictifs et réels.

Et donc, Michel-Ange se serait vengé de l'Église en cachant dans son oeuvre une révélation incroyable sur l'humanité... ses origines, sa raison d'être... Il s'agit maintenant de déchiffrer l'énigme laissé par l'artiste avant que d'autres ne s'emparent de ce secret gardé par le Vatican depuis des centaines d'années.

Bien documenté, bien mené, et bien écrit, le roman de Vandenberg réussit à nous tenir en haleine du début à la fin. L'intrigue est intéressante et plausible. Et surtout, la fin acceptable. J'ai lu ce roman plusieurs années avant la sortie du DaVinci Code, roman auquel il est malheureusement souvent comparé, bien que Vandenberg publia son oeuvre 15 ans avant Dan Brown. La Conjuration de la Sixtine est nettement mieux ridigée et documentée. Les personnages sont très bien décrits et on s'attache facilement à leurs aventures. Je considère personnellement ce roman comme un magnifique exempleà lire du genre thriller art-ésotérisme-religion-science...

Citations

"D'ailleurs, nul ne possédait d'autre exemplaire de la clef donnant accès à la pièce la plus secrète des archives secrètes. Ce qui ne signifiait aucunement qu'il était au courant de tout le mystère qui s'y trouvait renfermé ni des raisons de l'impèrieux silence qui règnait à son propos." p. 37

"Sur ce thème du salut éternel, il aurait eu beaucoup a dire mais son bon sens l'obligeait au silence. D'autant que ce qu'il aurait eu à dire, il l'avait confié à ses fresques de la Sixtine. Que celui qui a des yeux voie." p 48

" -- Il m'arrive parfois de douter, dit-il après une petite hésitation, que Socrate ait eu raison d'assurer que le meilleur bien pour un homme était la connaissance et le pire des maux l'ignorance. À l'évidence, la connaissance a déjà causé bien des malheurs en ce monde." p. 104

Sources

24 mai 2009

Le moment captif d'un dimanche - Abandon

"Elle croit que tout change, et seule elle a changé" [Bernard-Joseph Saurin]

A33

En voyant cette dame, seule, au milieu de la place, les yeux presque fermés, j'ai pensé à ma grand-mère espagnole, ma yaya. Je ne me souviens pas de jamais l'avoir vu, jeune. Même en photo.

Elle était vieille. Intransigente. Rigide. Manipulatrice. Et si triste. Elle était minuscule. Fragile.

Elle avait travaillé dure toute sa vie. Dans une Espagne difficile. En guerre. Elle avait élevé ses enfants avec peu de moyens. Elle les avait éduqués, en avait pris soin. Elle était le pilier. Avant son mari. La famille, c'était elle. Et n'acceptait pas qu'elle n'était plus le centre de la famille. Elle n'acceptait pas le changement. Sans se rendre compte qu'elle avait aussi changé. Qu'elle avait besoin des autres.

Et elle faisait payer cette faiblesse, qu'elle ne voyait pas bien, en étant encore plus rigide, sévère et surtout manipulatrice. Et tous se pliaient à sa volonté. Je crois qu'elle en souffrait. Elle aurait tant eu à raconter ; tant eu à offrir, si elle n'avait tenté jusqu'à ses derniers moments d'être la femme d'autrefois et de contrôler la vie de tout le monde. Elle était bien seule, je crois.

"Quand on s'abandonne, on ne souffre pas. Quand on s'abandonne même à la tristesse, on ne souffre plus" [Antoine de Saint-Exupéry]

21 mai 2009

Quand les archives m'appellent

Aujourd'hui jeudi, vendredi et samedi... des allers-retours sur Tarragona. Tous les jours. Départ à 7h00 la matin, retour vers les 22h00. Et des journées entières à écouter des mots portant sur l'information portée sur tous les types de support... Des idées sur l'accès facile ou interdit aux informations transportées par des bouts de papiers, des lieux virtuels, et autres moyens de transports anciens et modernes.

Oui, je pars me perdre parmi des collègues majoritairement catalans, quelques espagnols et une poignée d'étrangers - dont archivesma petite personne - pour assister à un congrès sur les archives et les documents.

À prévoir ?

  • Quelques conférences intéressantes
  • Quelques discours ennuyants
  • Quelques découvertes
  • Des retrouvailles avec les quelques collègues que j'ai pu croiser au cours des 5 dernières années
  • Peut-être quelques rencontres nouvelles
  • Quelques conversations agréables
  • Au moins, un ou deux combats contre sommeil
  • Des repas copieux
  • Du café en abondance
  • Beaucoup de prises de notes
  • Une valise pleine de documentation
  • Plusieurs cartes d'affaires échangées

On va espérer ?

  • Que mon espagnol soit fluide et
  • que mon catalan soit passable !

On se revoit dimanche !!! :D

19 mai 2009

Je rêve de comprendre

Comme tout le monde, je rêve. Beaucoup même. Souvent, enfin, presque toujours en couleurs. C'est-à-dire que tous les rêves revedont je me souviens - et je me souviens de beaucoup de mes rêves - sont en couleurs. Quand on me dit qu'on rêve en noir et blanc, j'ai de la difficulté à le croire. Et, comme je viens de le dire, je me souviens de beaucoup de mes rêves. Partiellement ou complètement. Et, la plupart du temps, je sais que je rêve. Même dans mes cauchemars. Presque toujours, je sais que je suis en train de rêver. Et très, très souvent, je peux influencer mes rêves. Parfois, c'est difficile... et même si je sais que je rêve et que je me dis que je voudrais changer quelque chose, cela ne se produit pas. Mais je sais que je rêve.

Pour une raison quelconque, les gens ont commencé, il y a plusieurs années, à me demander d'interpréter leurs rêves. Je dis pour une raison quelconque, car je ne me souviens plus pourquoi ni quand cela a commencé... Un jour, je me suis retrouvé à donner mes analyses des rêves de mes amis, ma famille, de gens sur les forums... Et je ne sais pas trop pourquoi. Et on me dit que j'analyse toujours très bien... pourtant... je ne sais trop comment je fais. Et à part, couper le rêve en partie et en extraire certains éléments qui m'apparaissent se démarquer, puis donner quelques significations de symboles... je ne vois pas trop ce que je fais de particulier. Bien sûr, après avoir fait cette analyse, je donne mon avis, mais en disant toujours - et en insistant - sur le fait que cela n'est qu'une interprétation des éléments et de leurs liens. Et j'insiste toujours sur le fait que personne n'est mieux placé que l'auteur des rêves pour en comprendre le sens. Et que le danger, quand c'est quelqu'un d'extérieur qui analyse le rêve, est que les associations établies entre certains éléments soient trop personnelles... et donc si c'est quelqu'un d'autre que le rêveur qui analyse le rêve, l'interprétation sera personnelle à l'interprète et non au rêveur.

Mais voilà où j’ai un problème... car je suis incapable d'interpréter mes propres rêves. J'ai bien le sentiment que parfois, mon rêve contient une quelconque signification, me livre un certain message... mais alors que pour les rêves des autres ces symboles, messages et significations sont faciles à déceler, pour mes rêves... je ne sais absolument pas ce qu'ils signifient. Vraiment pas.  

Alors que pour les rêves des autres, je suis capable de mettre des bémols et dire: "ceci n'a aucune signification particulière, à part le condensé de tes expériences de la journée..." pour mes rêves, je ne sais pas faire la différence. Bien sûr, parfois c'est évident... mais souvent - que dis-je! - la plupart du temps, je suis complètement dans la brume. Incapable de déceler les éléments importants, ou alors accrochant aux éléments qui ne le sont pas... Je suppose que je suis trop près de mes rêves, que je suis incapable de prendre du recul... ce qui vient contredire ce que répète à tous: que le rêveur est le mieux placé pour comprendre ses rêves... enfin...

Hier, j'ai fait un drôle de rêve. Vraiment, je sens que je me parle à moi-même dans ce rêve, mais je ne sais pas trop ce que j'essaie de me faire comprendre... quelques éléphants, un téléphone, une araignée, un séchoir à cheveux et autres bizarreries sembleraient vouloir me dire quelque chose... mais quoi ?

 

 

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17 mai 2009

Le moment captif d'un dimanche - Point de fuite

Untitled_1"Je ne demande pas où mènent les routes ; c'est pour le trajet que je pars" [Anne Hébert]

Partir. Prendre un bagage. Et partir sur la route. Évidemment, les voyages en train, en avion, sont aussi séduisants... Mais la route demeure unique pour nous.

Petite, je n'aimais pas les voyages.... je me souviens surtout d'avoir eu des nausées... en auto, en autocar et en avion. Il faut dire que les gens fumaient beaucoup et j'étais malade tout le long des trajets. Et donc, j'ai associé trajet, voyage et nausées.

Puis, il y a quelques années, nous avons pris la route... pour un long voyage. Mon premier long voyage en voiture. Un "road trip" comme on dit... Nous sommes partis de Montréal jusqu'à la Nouvelle-Orléans. 7000 kilomètre, aller-retour. Sur les autoroutes et les petites routes américaines. Beaucoup d'appréhension avant de partir. Comment se passerait ce voyage ? Nausées, fatigues, chicanes ?

Ce fut une expérience incroyable et complètement renversante. Les routes nous ont adoptées immédiatement. Nous pouvons les parcourir sans fin et sans se lasser.

Bien sûr, la destination est importante. Mais n'est souvent qu'un prétexte. Un prétexte pour faire le trajet. Il nous est arrivé de simplement partir pour la journée, sur les petites routes de la Catalogne ou du Languedoc. Partir le matin, arrêter parfois pour observer un paysage, explorer un monument, picniquer dans un petit coin ou déjeuner dans un petit village... Mais surtout observer, regarder, contempler le paysage, les horizons qui défilent devant et autour de nous.

Nous n'avons pas peur de la route, nous la cherchons... On peut parfois faire des heures de routes pour simplement visiter un endroit qui nous semble plaisant... Et le plaisir se trouve autant dans la visite que dans le trajet...

On arrive parfois à destination complètement épuisés, mais toujours radieux... Et ce week-end, la route nous appelait ! Elle nous a dit que cela faisait longtemps que nous ne l'avions pas saluée. Nous sommes donc partis vendredi matin, direction... la route !

"Comme tout ce qui compte dans la vie, un beau voyage est une oeuvre d'art" [André Suarès]

 

16 mai 2009

Quelques mots...

"Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut"

[Cicéron]

15 mai 2009

It's Friday, I'm in love

Il y a 17 ans, nous étions dans un bar. Un 15 mai. PisTout et moi. Nous n'étions que des amis à ce moment. Ce qui était plus ou moins vrai. Car environ trois mois auparavant, nous étions un peu plus que des amis.

Cela avait commencé dans le même bar en fait. Les Foufounes électriques. Je me remettais d'une pénible rupture. Ma bonne2009_03a_Languedoc1 amie m'avait laissé seule parmi ses amis que je connaissais à peine. Elle avait un nouveau copain et elle m'avait un peu oublié. Elle qui avait insisté pour que je sorte et me change les idées... elle avait disparu ! Je connaissais bien un peu ses amis, mais je me sentais abandonnée. Surtout qu'à mes côtés, il y avait le meilleur ami dudit nouveau copain, qui tentait de me "cruiser" en écrivant des poèmes sur une serviette de table ! Désespérée, je me suis tournée de l'autre côté... un garçon... ami de ma copine. Je connaissais son nom et l'avais rencontré une fois auparavant... et je savais qu'il avait prévu d'aller voir un certain film - il en avait discuté avec ma copine car elle disait que ce film ne l'intéressait pas. Donc... je me tourne et lui dit... "comme ça, tu voulais aller voir "Being at home with Claude" ?" Et de s'ensuivre une conversation fort intéressante sur le cinéma et qui en plus me sauvait des poèmes provenant de l'autre côté.

Finalement, nous avons planifié d'aller voir le film dans la semaine. Suivirent quelques rencontres... enfin, vous savez... pour finalement s'ensuivre un début de relation. Qui évidemment, au bout de quelques semaines lui fit un peu peur. Comme tout jeune homme de 20 ans, il hésitait à s'engager. Comme nous nous entendions bien, nous avons décidé de rester uniquement de bons amis. Et de se voir quand même trois-quatre fois par semaine !

Malgré ma supposée compréhension de ses sentiments... je dois avouer que j'étais un peu fâchée. Mais je l'ai bien caché ! Quand même, on a sa fierté ! Sauf pour mon meilleur ami et ma copine, peu de gens savaient que j'étais tout de même blessée par cette "semi-rupture".

Et donc, quand lors d'une autre soirée aux Foufounes, il m'a dit qu'il aimerait poursuivre une relation plus sérieuse... mon meilleur ami - qui était en fait aussi son meilleur ami... hum vous suivez ? - l'a sévèrement sermonné et averti de ne pas me "niaiser" une seconde fois ! Je ne sais si cela a eu une influence... mais 17 ans plus tard, et bien, nous sommes à Barcelone, à se questionner sur le restaurant à choisir pour souligner toutes ces années !!! :-P

17 ans ensemble... 17 ans de rires, de larmes, de joies, de peurs, de projets, de chicanes, de sorties, de voyages, de compromis, de concessions, de grincements de dents, d'enchantements, de plaisirs, de films, de musiques, de fleurs, d'incertitudes, de promesses, de certitudes, de changements, de questionnements, de tranquillité, de rides, de maladies, de douceurs, de caresses, ...

... enfin de vie et de magie... simplement...

14 mai 2009

Le Monde irrémédiablement désert de Garneau

Le Monde irrémédiablement désert
(Hector de Saint-Denys Garneau, Les Solitudes)

Dans ma main
Le bout cassé de tous les chemins

Quand est-ce qu'on a laissé tomber les amarres
Comment est-ce qu'on a perdu tous les chemins

La distance infranchissable
Ponts rompus
Chemins perdus

Dans le bas du ciel, cent visages

Impossibles à voir
La lumière interrompue d'ici là
Un grand couteau d'ombre
Passe au milieu de mes regards

De ce lieu délié
Quel appel de bras tendus
Se perd dans l'air infranchissable

La mémoire qu'on interroge
A de lourd rideaux aux fenêtres
Pourquoi lui demander rien?
L'ombre des absents est sans voix
Et se confond maintenant avec les murs
De la chambre vide.

Où sont les ponts les chemins les portes
Les paroles ne portent pas
La voix ne porte pas

Vais-je m'élancer sur un fil incertain
Sur un fil imaginaire tendu dans l'ombre
Trouver peut-être les visages tournés
Et me heurter d'un grand coup sourd
Contre l'absence

Les ponts rompus
Chemins coupés
Le commencement de toutes présences
Le premier pas de toute compagnie
Gît cassé dans ma main.


deserertCommentaires personnels

Triste. Vide. Éloignement. Solitude. Abandon. Absence. Une impossibilité de rejoindre la vie qui le fuit. Aucune volonté de la rejoindre mais peur de disparaître. Rejet des autres, mais peur d'être seul. Impossibilité d'être avec les autres, impossibilité d'être seul. Et encore : peur atroce du rejet, mais rejet des autres. Que de tristesse et de contradictions dans ces vers. Un mélange aussi de fragilité et de rage silencieuse.

C'est une impuissance de communiquer que je lis dans ces mots. Incapable de se faire comprendre par les autres, il cherche aussi à se comprendre lui-même. Il semble pourtant abandonner... semble prêt à s'enfermer dans le mutisme et le rejet qui caractérisent les derniers moments de sa vie. Il semble s'enfermer dans un malaise profond d'où il ne peut plus que contempler les brisures de son âme.

On sent également qu'il abandonne. Et qu'il sent que tous ont abandonné. Surpris de cet abandon, qu'il n'a pas vu survenir... il se questionne sur quand c'est produit cet abandon, quand les rêves furent perdus, oubliés... un profond désarroi s'emparre de lui. Il ne sait que faire ; a peur de se qu'il devrait peut-être faire. Et s'il faisait ce qu'il devrait peut-être faire... cela servira-t-il à quelque chose ? cela en vaut-il la peine ? Toute tentative n'est-elle pas voué à l'échec ? On lit un découragement certain, mais aussi un manque de courage - à la limite de la lâcheté. Désarroi, tristesse... mais aussi une sorte d'apitoiement sur soi-même... Et une forte envie de le secouer m'étreint à la lecture de ces vers que je trouve pourtant si beaux. Le secouer, oui, mais surtout de lui parler et de le faire parler... la mort semble lui parler cependant et il semble malheureusement qu'il l'a écouté.

Dans ces vers, il y a un renoncement triste, vaguement cynique, quoique définitivement naïf.

13 mai 2009

Trois p'tits chats

Trois p'tits chats / René Boulanger. --[Montréal] : VLB Éditeurs, 2006. -- 111 p. ; 23 cm. -- ISBN 3pc978-2-890005-938-2

Quatrième de couverture


« Une des chansons enfantines les plus connues, Trois p’tits chats, recèle d’étranges images qui évoquent la mort et la furie guerrière. Elle fait penser à ces dessins que les psychologues font faire aux enfants qui vivent des traumatismes à la suite de bombardements. La théorie de l’inconscient suggère que de grandes catastrophes de l’histoire peuvent être perçues, revécues, intériorisées à travers les contes et les légendes. J’ai choisi de reconstituer le récit que cette chanson évoque. Le drame, enfoui sous la légèreté musicale, réapparaît ici dans une action qui se situe durant la Seconde Guerre mondiale, en juin 1940, dans une colonne de réfugiés. »

L'auteur

3pc4René Boulanger est né à Saint-Paulin (conté de Maskinongé) au Québec, en 1951. Son père est bucheron et sa mère est cuisinière sur les chantiers. Ils auront 6 enfants. En 1963, sa famille déménage à Montréal.

Durant son adolescence, il s'engagera dans dans diverses causes, dont la lutte nationale. Il aura plusieurs petits emplois qu'il perdra ou quittera rapidement. En 1980, il s'inscrit finalement à l'université (à l'UQAM) et obtient un certificat en scénarisation cinématographique puis un baccalauréat en Études littéraires. Il écrit quelques scénarios de court métrage dont deux seront filmés: "En plein coeur" et "La vieille dame". Il écrit également des textes pour la radio, pour le théâtre ainsi que de nombreux articles.

Il publie son premier roman "Rose Fenian" en 1993. Puis, "Les feux de Yamachiche" en 1997. Ses premiers romans sont des récits historiques et il se penche alors résolument sur l'histoire du Québec.

Il vit présentement à Montréal mais a également une maison en Mauricie. Il continue à écrire des romans, des articles et des scénarios.

Bibliographie partielle

  • Rose Fenian (1993)
  • Les feux de Yamachiche (1997)
  • Trois p'tit chats (2006)

Résumé

Nous sommes en juin 1940, à Paris. Les Nazis ont envahi la France et les gens fuient la ville pour se réfugier en campagne. Une femme et sa fille quittent également Paris et veulent rejoindre Bordeaux où les attend son époux, aviateur pour l'armée. Elles tentent d'abord de quitter par train, mais doivent bientôt rejoindre les milliers d'exilés qui marchent sur les routes de France.

À leur départ, elles amènent avec elles, des valises et trois petits chats que Sophie, la fillette, garde dans ses bras. La marche est difficile et petit à petit, elles doivent abandonner leurs possessions. Tout au long de leur chemin, elles rencontreront plusieurs personnages et devront vivre cet exil du mieux qu'elles le pourront...

Commentaires personnels

Le quatrième de couverture est explicite... et c'est mon plus grand reproche au roman ! Quelle idée d'expliquer tout de suite sa propre démarche!!!  Nous aurions bien fini par comprendre... Enfin... Donc, René Boulanger, pour son roman Trois p'tits chats, a utilisé la comptine enfantine bien connue, pour raconter son histoire. Chaque chapitre commence par un des mots de la comptine. Ce mot devient donc le sujet central du chapitre... Trois p'tit chats, chapeau d'paille, paillasson, somnambule... La comptine, suite de mots en apparence sans lien logique, prend donc, petit à petit, une signification assez sombre et raconte la la fuite d'une mère et sa fille pendant la guerre. Car derrière les histoires, chansons et comptines pour enfants, on peut parfois trouver des aspects sombres et lugubres. La comptine semble légère, pourtant elle renferme des mots tristes ou étranges... "fou de rage", "courtisane" "fugitif", "typhoïde", "veuve de guerre"... Et si ces mots d'enfants cachaient une réalité sombre, qu'une mélodie joyeuse permettait d'effacer pendant quelques instants ? Quand la réalité est insoutenable, se réfugier dans l'imaginaire et l'absurde est parfois la seule issue possible.

L'auteur est québécois, mais a choisi de parler de la Seconde Guerre Mondiale, qu'il n'a pas connu - étant né au Québec au début des années 50. Mais il avoue lui-même que son récit est le récit d'une invasion... et qu'on peut l'associer à toutes les histoires d'un pays, d'un peuple, d'une région subissant l'invasion, la guerre, la violence, la perte de liberté.

Le récit suit le chemin douloureux, la triste fuite d'une mère et de sa fille. Nous suivons pas à pas, la perte de leurs illusions, de leurs possessions, de leur naïveté... autant de la petite fille que de la mère. Parfois les mots décrivent brutalement la réalité de la guerre et de cet exil, parfois ils s'échappent dans la poésie et le rêve... mais toujours ils restent attachés à la comptine. On a parfois du mal à comprendre le lien entre le mot de la comptine et la réalité de leur périple, mais toujours le lien se fait, doucement et douloureusement.

Dans leur fuite, la mère et sa fille rencontreront des compagnons, des amis, des ennemis... elles lutteront, pleureront, auront peur, ... mais jamais elles n'abandonneront : "[...] Mais ce n'est pas le plus important ! Tu sais ce que c'est ? -- Non !  Alors Brigitte fait arrÊter la voiture, se penche vers sa fille aux yeux de déesse blonde et lui caresse les cheveux. Elle lui donne un baiser sur le front puis les joues et la bouche. Elle colle sa tête sur la sienne: -- Vivre, ma chérie ! Vivre enconre et encore !" (p105).

Le texte est rempli de poésies, de souvenirs difficiles et durs ainsi que d'espoirs. Il se lit rapidement, presque aussi vite que la comptine. On a peut-être parfois l'impression de suivre un exercice de style (l'auteur doit bien sûr suivre la comptine, ce qui n'est pas toujours évident) et j'ai parfois trouvé certains passages un peu mièvres et remplis de "bons sentiments" lègèrement naïfs. Mais contrairement à certaines critiques, je n'ai pas eu l'impression de lire un texte excessivement nationaliste.

En conclusion, ce petit livre est joliment construit et se laisse lire avec plaisir !

Citations

"Elle répète à nouveau: "Maman!" Et Brigitte lui répond: "Je suis là, ma chérie!" Puis les trois petits chats viennent s'endormir dans les bras de Sophie et font une boule qui ronronne au milieu du monde hostile. Toute blanche, la boule s'enroule et la blonde Sophie s'endort sur ce paillasson qui porte ses rêves." p.15

"Sébastienne cherche son mouchoir puis essuie le sang du visage de Sophie aux yeux effarés et qui, la tête pleines de songes et de pensées inouïes, voit son avenir se dérouler devant elle. Un avenir effrayant, rempli d'angoisse. Elle songe un instant à Marcel, le jeune matelot de la péniche, à qui elle a dit: "J'ai peur." Maintenant, elle n'a plus peur. Sa peine est trop forte!" p. 98-99

Sources

11 mai 2009

Hier... on en parlera dans 10 ans

Oui, vous savez. Hier. C'était la fête des mères "québécoise". Et je lisais les billets touchants... les billets drôles et sarcastiques... papatous... de bonnes lectures.

Ici... c'est entre deux. Mon PisTout appelle hier, sa maman, pour lui souhaiter une bonne fête des mères. J'appelle ma mère-grand québécoise... Mais je dois dire que depuis que ma mère... ma "Pauline"... n'est plus de mon monde... je laisse passer cette journée sans grand sentiment. Mais je ne suis pas sans sentiment... tout de même... et il m'arrive d'y penser....

Et alors, je me dis "oui aujourd'hui, ma chère, tu aurais dit merci à ta mère... ma grande... pour t'avoir endurer et t'avoir torcher et t'avoir donner toute son énergie..." Oui hier, j'aurais embrassé ma mère. Surtout parce qu'elle adorait ce genre de fête... Je n'aimerais pas Noël ou Pâques ou l'Halloween... sans ma mère.

Donc, puisqu'il existe 2 fêtes des mères - depuis que je vis ici - je me dois de penser doublement à ma mère... bien qu'elle ait décidé de vivre dans un autre monde... réel ou imaginaire, on ne sait trop... toujours est-il qu'elle n'est plus de ce monde physique qui se questionne sur l'achat d'un nouveau divan... Non. Elle, elle se fout de mes sofas...

Et donc mon père, qui peinture présentement les murs de la nouvelle maison de sa nouvelle copine... se questionne sur sa relation... et me demande ce qu'il devrait faire. Mon père, aujourd'hui, me demande, ce qu'il devrait faire de cette relation... Aujourd'hui... moi, qui, aujourd'hui, petite fille je redeviens... et je pense à ma mère, cette Pauline, qui ne vit plus... Mon père... me demande s'il devrait rester avec cette dame que je n'aime pas vraiment...

Enfin... comment conseiller son père en amour????

Et.... On se retrouve dans les livres bientôt... plus neutres comme commentaires... merci, bonsoir !:P

10 mai 2009

Le moment captif d'un dimanche - Génération

"Au lieu d'instinct, ne vaudrait-il pas mieux parler d'une fabuleuse pression sociale pour la femme ne puisse Maternite2s'accomplir que dans la maternité?" (Elisabeth Badinter)

Une fois n'est pas coutume... cette photo n'a - de toute évidence - pas été prise par moi. On y voit ma mère, ses cousines et ses frères. J'aime bien cette photo. Et aujourd'hui, je m'en suis rappelé. Parce que c'est la fête des mères au Québec. Pas ici. En Espagne, c'était dimanche dernier.

Cette photo d'enfants de différents âges, ces sourires, cet immense carosse... me semble bien attendrissante.

La fête des mères... Ma mère était une merveilleuse mère. Mais je crois sincèrement qu'elle n'aurait peut-être pas dû être mère. Elle le fut car c'était naturel. Elle trouva l'amour. Elle se maria, mais elle aurait préféré simplement vivre avec mon père. Mais cela ne se faisait pas beaucoup à cet époque. Cela aurait blessé ses parents et les parents de mon père. Ils se sont donc mariés. Et l'enfant suivait nécessairement. Elle ne s'est pas vraiment posé la question. Et je suis née. Elle fut très heureuse. Et 6 ans plus tard, elle aima ma soeur. Elle nous offrit tout son amour. Elle nous éleva très bien. Elle prit soin de nous, nous fit rire, nous chicana, nous conseilla... elle fut une vraie mère... Mais je ne peux m'empêcher de rêver à ce que sa vie aurait été sans nous... et je me dis que toute femme n'est pas nécessairement une mère. Même si elle est une mère exceptionnelle.

Je ne crois pas être une mère. Comme la mienne, j'aime les enfants. Mais je ne crois pas que ce soit une obligation pour moi, pour une femme, d'avoir des enfants. C'est difficile à dire. Il y a tant d'amies qui ont des enfants. Et je les trouve merveilleuses. Je ne crois pas être de celles-ci. Et si ma mère était encore avec nous, je lui souhaiterais une joyeuse fête des mères, je lui dirais qu'elle est une mère formidable mais que je n'en serai probablement jamais une... 

"Cette possibilité que la maternité ne soit pas un don inné, qu'elle se contruise avec l'enfant dans le doute et la folie, dans le tâtonnement de la raison du plus aimant." (Marc Villerouge)

5 mai 2009

Blasphemy de Douglas Preston - Suite

Blasphemy / Douglas Preston. -- London: Pan Books, [c2008]. -- 543 p. ; 18 cm. -- ISBN 978-0-330-44865-9Blas1

Quatrième de couverture

Deep in an Arizona mountain, the world's largest supercollider will probe what happened at the very moment of creation: the Big Bang itself. The brainchild of Nobel laureate Gregory Norh Hazelius, the supercollider, given the name Isabella, is the most expensive machine ever built. Some people think it may unlock the mysteries of the universe. Some think it will create a mini black hole that will suck in the earth. Powerful televangelist Don T. Spates thunders that Isabella is a satanic attempt to disprove Genesis and challenge God Almighty on the very throne of heaven. He'll do anything to stop Isabella from reaching its goal.

When Hazelius and his team of twelve scientists start up Isabella, they make an extraordinary discovery - one that must be hidden from the world at all costs. Wyman Ford, ex-monk and CIA operative, is hired by the US government to wrest from the team their dark secret. A secret that will either destroy the world... or save it.

Commentaires personnels (attention "spoilers")

L'origine de l'univers: création divine et/ou le Big Bang; éternel questionnement sur l'origine de l'univers et éternelle opposition entre la religion et la science. Mais peut-être est-il possible de réconcilier les deux "théories"? Blasphemy est un thriller résolument technologique et scientifique mais penchant aussi dans les observations culturelles et religieuses. 

Le roman met tout d'abord en scène un groupe de scientifiques cherchant à recréer le tout premier moment de la création de l'univers. Ces recherches sont le projet de Gregory North Hazelius, un récipiendaire de nombreux prix dont le prix Nobel, véritable génie considérant les gens comme inférieurs à lui mais ayant perdu récemment sa femme et s'étant retiré du monde. Pour ce projet incroyable, il rassemble une équipe de brillants scientifiques dans différents domaines. Le projet utilise la plus grande et dispendieuse machine ayant jamais existée: un accélérateur de particules, surnommé Isabella. Le gouvernement a autorisé la construction d'Isabella dans le désert de Red Mesa en Arizona, sur les terres de la nation amérindienne des Navajo.

L'équipe commence les tests, mais alors que l'accélérateur atteint la puissance maximum, celui-ci agit bizarrement et un message apparait sur l'écran. Les scientifiques sont certains qu'un virus informatique a été implanté par un hacker et cachent les résultats de leurs travaux. Le gouvernement américain inquiet de ne pas avoir de nouvelles du projet, envoie un "espion" dans l'équipe pour comprendre ce qui se passe. Wyman Ford est envoyé en Arizona comme intermédiaire entre le projet Isabella et la nation Navajo qui commence à protester contre l'utilisation de leurs terres. Il intègre rapidement l'équipe et joue son rôle d'intermédiaire. Et il tente évidemment de comprendre ce qui se passe au sein de l'équipe qu'il sent immédiatement très tendue. Un des membres de l'équipe est retrouvé mort. On conclut rapidement à un meurtre.

Parallèlement, un télévangéliste très connu, a entendu parlé de ce projet et il y voit non seulement, une attaque contre Dieu et la création divine de l'univers mais également une excellente opportunité de gagner des auditeurs et des dons. Il utilise son émission pour ramener le débat de la science contre Dieu et connait un grand succès - au-delà de ses espérances. Rapidement, d'autres chrétiens fondamentalistes s'emparent de la cause et organisent des protestations.

Alors que les manifestations Navajos et chrétiennes se mettent en place, Wyman Ford apprend finalement la raison des délais des recherches de l'équipe d'Isabella. Alors que l'équipe tente une dernière fois d'amener la machine à pleine puissance et de trouver le virus informatique, les événements se précipitent. Le gouvernement, sans nouvelle de l'équipe et de Ford, organise une opération militaire pour entrer de force dans le bâtiment logeant Isabella; plusieurs Navajos organisent une manifestation pacifique et viennent camper non loin en signe de protestation contre l'utilisation de leurs terres; des centaines (voire des milliers) de chrétiens décident de prendre d'assault Isabella et de détruire l'accélérateur et les scientifiques au nom de Dieu. Pendant ce temps, l'équipe tente de comprendre le problème avec Isabella... et finit par entreprendre une conversation avec... Dieu.

Beaucoup de sujets dans ce roman, ce qui me rendait la tâche difficile pour en parler sans raconter beaucoup de l'histoire. Évidemment, j'aurais pu ne mettre que quelques lignes, mais cela ne donne pas une bonne idée de la complexité de l'intrigue. Qui est par moment, peut-être un peu trop éparpillée, justement. Nous avons d'un côté le projet scientifique qui ne prend finalement que vraiment toute la place que très tard dans le roman. Puis nous avons le développement du personnage de Wyman Ford. Qui lui aussi prend beaucoup de place. On passe ensuite au personnage du télévangéliste et à un pasteur extrémiste. On saute ensuite aux amérindiens. Puis on revient à l'équipe de scientifiques. Ce qui fait qu'on a parfois de la difficulté à se rappeler où on en est rendu et qui sont les personnages.

L'auteur sait cependant tenir son intrigue et on attend de revoir les recherches et leurs implications. En fait, on tarde à savoir et cela m'a un peu achalé... c'était long. On nous présente un meurtre, l'histoire de chaque personnage, un autre meurtre, des discussions avec les Navajos, les questionnements des membres du gouvernement, les discours et états d'âme du télévangéliste, etc. Et on semble passer beaucoup de temps sur tout, sauf sur les problèmes d'Isabella. Puis, petit à petit, l'auteur nous amène dans le centre de la "machine" et là, cela devient tout d'abord très scientifique. Pour finalement rattraper la religion... car, et si le message qui apparaît sur l'écran n'était pas un virus, mais la voix de Dieu ?!?!

Pour certains, c'est ici que tout chavire dans le roman. Car il faut avouer que Preston ne fait pas dans la dentelle... On a une opération militaire anti-terroriste pour entrer dans le bâtiment, une manifestation Navajo à dos de cheval, des chrétiens fous de rage qui sont en mission pour Dieu et qui se préparent pour la fin du monde, une conversation avec Dieu, des poursuites dans des grottes, et j'en passe ! Mais je dois avouer que je suis restée accrochée jusqu'à la fin. J'ai trouvé par moment que c'était "un peu beaucoup", mais c'était divertissant !

Je dirais cependant qu'il y a trop de différence entre les deux parties du roman... on a l'impression d'avoir deux romans différents. Certains ont vu une critique négative de la religion et des chrétiens, et il est vrai que les personnages religieux du romans sont en général assez pitoyables. Mais il est faux de prétendre que l'auteur, oppose religion et science... ou qu'il donne la science sous un jour favorable et la religion sous un jour défavorable... Il faut voir au-delà des attitudes et convictions des personnages et comprendre que l'auteur tente de présenter les dérapages que peuvent amener autant la science que la religion.

Et je dois avouer que toutes mes petites réserves et critiques ont sauté à la fin du roman, alors que l'auteur m'a complètement surprise, ce qui est très rare et ce qui m'a beaucoup plu. Je dois avouer que j'aurais pu prévoir cette fin car les indices sont présents tout au long du roman. Mais j'ai bien aimé ce revirement de situation... que bien sûr, je ne dévoilerai pas, j'en ai déjà assez dit ! Disons simplement, que les hommes semblent avoir besoin de croire...

Je réalise que mes commentaires sont loins d'être objectifs ou même - je l'avoue humblement - très cohérents ! Je concluerai donc en disant que c'est un roman qui m'a permis de passer un agréable moment et de décrocher de mon quotidien... pas nécessairement une lecture parfaite mais tout à fait agréable !

Premier article ici.

Citations

"This group of atheistic scientists have as their creed the theory that the universe created itself out of nothing, without any guiding hand or primum mobile. The call this theory the Big Bang. Now, most intelligent people, including many scientists like myself, know this theory is based on an almost complete lack of scientific evidence. The theory has its roots not in science, but in the deeply anti-Christian sentiment that pervades our nation today." p. 290

Sources à consulter

  • http://www.prestonchild.com/solonovels/preston/blasphemy
  • http://www.thrillerwriters.org/2008/01/religion-science-clash-in-blasphemy.html
  • http://www.crimecritics.com/2009/01/blasphemy-douglas-preston-book-review/
4 mai 2009

Blasphemy de Douglas Preston

Blas1Blasphemy / Douglas Preston. -- London: Pan Books, [c2008]. -- 543 p. ; 18 cm. -- ISBN 978-0-330-44865-9

Quatrième de couverture

Deep in an Arizona mountain, the world's largest supercollider will probe what happened at the very moment of creation: the Big Bang itself. The brainchild of Nobel laureate Gregory Norh Hazelius, the supercollider, given the name Isabella, is the most expensive machine ever built. Some people think it may unlock the mysteries of the universe. Some think it will create a mini black hole that will suck in the earth. Powerful televangelist Don T. Spates thunders that Isabella is a satanic attempt to disprove Genesis and challenge God Almighty on the very throne of heaven. He'll do anything to stop Isabella from reaching its goal.

When Hazelius and his team of twelve scientists start up Isabella, they make an extraordinary discovery - one that must be hidden from the world at all costs. Wyman Ford, ex-monk and CIA operative, is hired by the US government to wrest from the team their dark secret. A secret that will either destroy the world... or save it.

L'auteur (biographie plus complète ici)

Douglas Preston est né à Cambridge au Massachusetts en 1956. Il grandit dans la ville de Wellesley où il fréquenta plusieurs écoles dont le Cambridge School of Weston. Il poursuivit des études au Pamona College à Claremont en Californie. Il commença par étudier surtout les sciences – mathématiques, biologie, anthropologie, chimie, physique, géologie, … - puis décida finalement d’étudier la littérature anglaise.

En 1978, après l’obtention de son diplôme, il est employé par le American Museum of Natural History de New York pour lequel il est éditeur, rédacteur et éventuellement directeur des publications. Il y resta 8 années pendant lesquelles il rédigea son premier ouvrage Dinosaurs In The Attic: An Excursion into the American Museum of Natural History, qui fut publié par les St.Martin’s Press par un jeune éditeur, Lincoln Child. Douglas Preston fut également professeur à l’Université Princeton pendant ces années ainsi que éditeur pour la publication Curator.

En 1986, Preston décide de partir pour Santa Fe au Nouveau-Mexique pour écrire à temps plein. Il publie plusieurs ouvrages sur l’histoire du Sud-Ouest américain. Il commence ensuite à écrire à temps plein des romans et des œuvres de non-fiction. Il écrit parfois en collaboration avec Lincoln Child, en plus d’écrire pour diverses publications et de poursuivre des activités de recherches pour diverses institutions.

Bibliographie partielle (bibliographie complète ici)

  • Dinosaurs In The Attic: An Excursion into the American Museum of Natural History (1986)
  • Jennie (1994)
  • Relic (avec Lincoln Child) (1995)
  • Talking to the Ground: One Family's Journey on Horseback Across the Sacred Land of the Navajo (1996)
  • Mount Dragon (1996)
  • Riptide (1998)
  • Cities of Gold: A Journey Across the American Southwest (1999)
  • Thunderhead (1999)
  • The Ice Limit (2000)
  • The Codex (2004)
  • Tyrannosaur Canyon (2005)
  • Blasphemy (2008)
  • The Monster of Florence (avec Mario Spezi) (2008)

Résumé

Le plus grand et puissant accélérateur de particules, Isabella, est construit en Arizona, sur la réserve amérindienne des Navajo. Un groupe de 12 scientifiques est chargé d'explorer la naissance de l'univers, communément appelé le Big Bang. Ces recherches, financées par le gouvernement américain, amènent nombres de protestations et de questionnements. La communauté Navajo se sent utilisé et lésé, des chrétiens fondamentalistes menés par un populaire télévangéliste avancent que le projet cherche à rejeter l'existence de Dieu et le gouvernement américain se questionne sur la lenteur des résultats.

Le gouvernement envoie un homme, Wyman Ford, pour enquêter sur les délais inexplicables. Ford, supposément un intermédiaire entre la communauté Navajo et le projet Isabella, arrive donc sur les lieux pour comprendre pourquoi l'équipe de scientifiques ne semble pas obtenir de résultats.

Alors que Ford s'intègre à l'équipe, on retrouve le corps d'un des scientifiques. La tension monte rapidement, alors que les manifestations des Amérindiens se font plus insistantes et que la population, poussée par le télévangéliste, commence à se questionner sur les fondements de cette recherche et les millions de dollars qui y sont investis.

La tension est de plus en plus présente également au sein de l'équipe d'Isabella. Un problème informatique empêche l'expérience d'avancer et menace tout le projet. Les événements vont se bousculer subitement au moment où l'équipe semble avoir trouvé une réponse à leurs questions.

Commentaires personnels à suivre...

Citations

"CZero. Coordinate Zero. This was the tiny place, no bigger than a pinhead, where the beams of matter and antimatter were brought together at the speed of light yo annihilate themselves in a burst of pure energy. When Isabella was running at 100 percent full power, it was the hottest, brightest place in the universe - one trillion degrees. Unless, thought Dolby with a smile, there wa an intelligent race of beings out there with a particule accelerator bigger than his. He was incline to think not!" p. 191

Sources à consulter

  • http://www.prestonchild.com/solonovels/preston/blasphemy
  • http://www.thrillerwriters.org/2008/01/religion-science-clash-in-blasphemy.html
  • http://www.crimecritics.com/2009/01/blasphemy-douglas-preston-book-review/

3 mai 2009

Le moment captif d'un dimanche - Maternité

A39"Si tu ne veux pas que la cigogne vienne, tire en l'air" (Proverbe alsacien)

Dans le ciel de plusieurs paysages se rencontrent parfois de grands oiseaux blancs avec le bout des ailes noires. Leurs nids se trouvent toujours sur les plus hauts toits. Un couple uni pour la vie veille sur leurs oeufs et petits...

On ne les chasse que très rarement. Car tout le monde sait que les cigognes transportent les âmes des enfants à naître. Parfois on les charge même de porter tout l'enfant aux futurs parents.

Un jour, ma mère eut deux enfants. Et la cigogne lui a dit qu'elle n'avait pas le choix. Le premier par obligation sociale, le deuxième par accident. Elle aima tendrement ses deux enfants. Et elle les entoura de soins et d'amour, de moments tendres, de calins, de conseils. Elle essuya les larmes, chatouilla les pieds et chassa les monstres. Elle leva les bras en l'air plusieurs fois, exaspérée par les bétises de ses deux filles. Puis, elle les entourait de ses bras doux et les consolait tendrement. Elle ne regretta jamais ses maternités et elle garda toutes les cartes offertes à l'occasion de la fête des mères. Mais parfois, elle regardait le ciel et se questionnait sur les intentions secrètes des cigognes...

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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