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3 janvier 2010

Le moment captif d'un dimanche : accepter d'attendre

"Malheur à celui qui ne peut être seul un jour de sa vie sans éprouver le tourment de l'ennui, et qui préfère, s'il le faut, converser 01janvieravec des sots plutôt qu'avec lui-même!" [Xavier de Maistre]

Il faut parfois une image de silence pour réaliser qu'on n'a pas peur de la solitude. Une journée d'isolement peut être douce. Jamais les heures de solitude ne m'ont angoissée.

Je sais qu'elles font peur à bien des gens que je connais. On m'a déjà confié être incapable d'être seul plus que quelques moments. L'ennui et l'isolation envahissent leurs pensées et l'affolement les saisit.

Je m'ennuie rarement quand je suis seule. J'aime la solitude. J'aime me promener tranquillement dans les rues et réfléchir. J'aime me retrouver dans ma maison déserte et respirer un peu le désoeuvrement.

J'aime me retrouver face à mes propres rêveries et soucis. Les affronter ou les oublier. Les défaire et refaire. Les vivre et les revivre. Je regarde les minutes passées et j'attends tranquillement que la vie me parle. J'aime l'écouter et lui répondre. Parfois je le fais à voix haute.

Tout va si vite... les gens nous entourent et nous envahissent... les tâches et les activités nous guettent... Parfois, il faut savoir s'arrêter, s'isoler, se perdre dans un doux silence et attendre que le présent nous raconte le passé et nous annonce les jours à venir.

"L'hiver, cette saison de silence froid, mais aussi d'attente féconde" [Daniële et Stefan Satrenkyi]

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27 décembre 2009

Le moment captif d'un dimanche : décision

"J'ai la nostalgie d'une de ces vieilles routes sinueuses et inhabitées qui mènent hors des villes... une route qui conduise aux 000confins de la terre... où l'esprit est libre..." [Henry David Thoreau]

Parfois les images nous rappellent des moments passés. Des moments révolus. Mais parfois les images nous projette dans notre futur. Il nous rappelle les décisions qui viennent vers nous. Ces choix qu'il faudra faire. Et que l'on remet au lendemain car l'indécision est trop importante.

Une route. Cette route s'est dirigée vers des horizons lointains. Un chemin vers des racines méconnues. Elle a permis des rencontres extraordinaires, des découvertes merveilleuses. Une réunion et une confrontation avec mes racines espagnoles. Beaucoup de choses me furent révéler et je ne regrette rien. Même les moments difficiles.

Mais il faut aussi avoir le courage de regarder la route et de reconnaître son chemin, ses sorties, ses déviations et ses destinations. Il faut être capable de faire des détours, de reprendre des routes déjà parcourues. Et découvrir qu'en fait il reste pleins de kilomètres à découvrir et à redécouvrir.

Ces moments de repos permettent la réflexion. Les décisions sont proches. Elles font peur. Mais elles sont pleines de promesses.

"J'ai besoin de l'hiver. Car pendant que la nature se repose, l'esprit, lui, peut entrer en ébullition." [Jan Sverak]

20 décembre 2009

Le moment captif d'un dimanche : voyage

"Le temps, c'est quand on va d'un Noël à l'autre" [Paul Vileneuve]008

Cette photo date. Presque deux hivers déjà ! Un certain décembre de 2007. Dans un village... en Alsace. Un marché de Noël.

Je ne suis plus la même. Mes cheveux ont changé. Oui, c'est vrai. Mais les changements les plus importants ne sont pas visibles sur cette photo. Mais moi, je les vois.

Sur cette image, je vois Noël. Je vois ce temps de l'année que j'aime tant. Je vois un marché de Noël dans une petite ville de France, si près de l'Allemagne. Je vois un temps froid où on se sent bien emmitouflé dans un foulard bien chaud.

Et je vois, une fille, plus très jeune, qui sait qu'elle n'est plus une fille. Elle aime Noël et elle aimera toujours Noël. Elle restera une petite fille, complètement émerveillée à chaque Noël... qui regarde chaque lumière comme une étoile qui enveloppe son coeur et qui la remercie de venir lui donner un peu de magie. Mais elle sait qu'elle n'est plus une fille... et elle l'accepte avec joie.

Et je vois un temps qui fut merveilleux mais qui bientôt changera sûrement. La fille qui est là, change à tous les jours. Elle vit au rythme des livres... et elle veut revivre parmi les livres. Peut-être bientôt...

"Comme des bibliothèques aux multiples rayons que l'on classe, déplace, aménage, lentement nos identités se recomposent" [Viviane Chocas]

13 décembre 2009

Le moment captif d'un dimanche : Flocons

000b"La neige possède ce secret de rendre au coeur en un souffle la joie naîve que les années lui ont impitoyablement arrachée" [Antonine Maillet]

C'est fou. On m'aurait dit, il y a une dizaine d'années, que j'aurais besoin de quelques flocons dans ma vie, que des rires auraient envahit le silence.

Et pourtant je regarde cette image aujourd'hui, et je retrouve une chaleur qui réconforte mes émotions grelottantes. Et j'esssaie de réconcillier mes souvenirs, sûrement altérés par la nostalgie, avec mes espoirs et même mes peurs d'un demain incertain.

Évidemment, il y a maintenant de nouvelles images qui courent dans ma tête et qui feront de nouveaux souvenirs. Ces souvenirs sont pour plus tard. Il est parfois important de laisser des images pour les souvenirs à venir.

Entre le passé et le futur, je dois vivre le présent. Mais le présent devient le passé en un instant et l'instant à venir est le futur. Il me faut planifier mes prochains souvenirs. Que seront-ils ? Quelles images vont former les souvenirs dans 2 ans. Dans 5 ans, Dans 10 ans...

Les flocons tombent tranquillement sur le sol de mes souvenirs. Peut-être reviendront-ils sur mon pays personnel...

"Entre le passé où sont nos souvenirs et l'avenir où sont nos espérances, il y a le présent où sont nos devoirs" [Henri Lacordaire]

6 décembre 2009

Le moment captif d'un dimanche: Préparation

000a"Noël, c'est la veille, c'est l'attente" [Georges Dor]

Préparations. C'est le temps des préparations. Il faut planifier et faire des listes. L'organisation est importante.

Les jours qui précèdent Noël sont évidemment aussi précieux que la journée même. Il s'agit de savoir comment attendre tout en orchestrant les heures et les minutes.

On s'enveloppe de musique. Les notes doivent rythmer nos mouvements, nos pensées. On se lance ensuite dans la réalisation des multiples besognes à accomplir... ne croyez pas que ce sont des corvées ! Jamais... on s'exécute avec joie.

Une, deux, une, deux... La farine recouvre le comptoir et envahit le sol. Une, deux, trois... Les décorations sortent des boîtes oubliées sous les lits et s'accrochent aux fenêtres, aux arbres. Une deux trois quatre... Les odeurs conquièrent toutes les pièces de la maison et inondent nos têtes. Tout le monde s'active... Il faut réfléchir et trouver la petite chose qui fera briller les yeux. Aller... il faut cogiter et chercher... courir à droite et à gauche... espérer que les lutins viendront nous chuchotter le cadeau parfait à offrir... celui qui surprendra et fera sourire.

Soupirs... on peut espérer avoir le temps de se blottir dans sa couverture de peluche avec un bon livre de Noël à siroter un breuvage fumant... Et puis, c'est le temps de reprendre les tâches festives... aller... c'est que Noël arrive bientôt !

"Petit papa Noël, quand tu descendras du ciel, Avec des jouets par milliers, N'oublie pas non petit soulier."

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29 novembre 2009

Le moment captif d'un dimanche: Direction

001_Direction"Toutes les directions ne se valent pas ; ceux qui cherchent leur chemin le savent bien" [Denis Gueldj]

Tourne, tourne... je cherche. Je regarde la route me sourire. On pourrait croire que ce ne fut pas réfléchit. Mais toute cette route avait été pensé. Des heures de réflexions et de planification.

Mais malgré toute cette planification, la durée du trajet ne fut pas nécessairement évaluée. Il y a un chemin à suivre. Mais toutes les directions ne sont pas à suivre. Une marche peut être longue ou courte. L'important est de suivre un seul chemin et de s'y engager avec confiance. La confusion et l'incertitude sont souvent présentes, observant nos moindres gestes.

La route s'allonge parfois sous nos pieds. Sans crier gare, sans raison. On se sent parfois envahi par la route. Et toutes les larmes de notre corps tombent doucement et sèchent ausitôt. On peut bien tenter de les rattraper ces larmes, mais c'est impossible. Il suffit donc de les abandonner à leur destin.

On peut se questionner sur le chemin pris et sur celui à prendre. On a parfois l'impression que les chemins sont confus, qu'ils sont difficiles. Tortueux. Dangereux. Ennuyeux. Doit-on continuer sur le même chemin ? Doit-on tenter de prendre une nouvelle route. Quelle direction prendre ? On serait souvent tenter de rester sur le même chemin famillier. Le changement fait peur. Évidemment. Mais le changement de route est parfois complètement nécessaire à la continuité du chemin. Quelle route choisir ? Quelle direction est la bonne ? Faut-il analyser les cartes ou se laisser porter par la route ?

"Il n'y a rien de négatif dans le changement, si c'est dans la bonne direction" [Winston Churchill]

22 novembre 2009

Le moment captif d'un dimanche: triste allégresse

026_copy"Tristesse est poésie, toutes les fois que tristesse est sans cause." [Xavier Forneret]

Les yeux sont clos. Des émotions enfermées derrière un silence. Une existence éternelle à déverser une tristesse inconnue.

Une sensation froide. La grâce de l'immobilité. Je ne suis pas triste, mais la douleur semble m'envahir. Je cherche la poésie. La délicatesse rêvée souligne avidement les pleurs passés. L'illusion d'une vie sans autre substance que le regard indifférent des passants. Sauf peut-être le souvenirs d'un artiste triste.

Je vois la douleur onduler et devenir consolation. Les douleurs anonymes s'effacent dans la grâce d'une existence poétique. Les larmes font place aux vers pourtant encore aveugles. Les yeux ne s'ouvriront peut-être jamais. Mais la tristesse s'évade dans des mots anciens et gracieux.

"En dehors de l'enfance et de l'oubli, il n'y a que la grâce qui puisse vous consoler d'exister." [Eugène Ionesco]

15 novembre 2009

Le moment captif d'un dimanche: un peu de papotage

00chicane_ou_amour"Haaaaa, une bonne rumeur ! Ça c'est de la communication..." [Jissey]

Bla bla bla, que j'entends à côté... serait-ce du commérage ? Quelques cancanières sûrement. Elles papotent sur tous et chacun. Elles aiment bien explorer les dernières rumeurs et en analyser la véracité. Parfois elles oublient d'être gentilles et se laissent aller à transformer les potins.  Les améliorent, les embellissent, les déforment et les transforment.

Le bavardage devient parfois cacaphonique. Les mots s'entremêlant, les rires devenant de moins en moins discrets. Le caquetage frôle parfois le mauvais goût, les propos s'emballent et dépassent parfois la pensée. Les indiscrétions s'échappent, elles rigolent et tentent de diminuer les paroles parfois un peu méchantes.

Elles savent bien qu'elles exagèrent. Qu'elles ne devraient pas babiller indélicatement comme ça... Elles rougissent un peu, laissent les remords adoucir les paroles. Puis, elles reprennent joyeusement leur chronique scandaleuse des dernières histoires du coin. En ouvrant quand même bien leurs oreilles sur les racontars qui les concernent et qui sont lancés un peu plus loin. Coin, coin, coin... bla, bla, bla...

"Il n'y a pas moyen d'avoir de l'esprit sans être un peu méchant. La malice d'un bon mot est la pointe qui le fait piquer" [Shéridan]

8 novembre 2009

Le moment captif d'un dimanche: envahissement

"La folie est un bateau sur lequel on peut danser toutes ses nuits et qui un jour peut s'éloigner en laissant la mer se refermer 0aderrière lui" [Nadia Ghalem]

Les moments de couleur sont précieux. On oublie parfois de regarder le monde. On oublie de le contempler simplement et de se laisser toucher par les touches d'émotions. Une petite brise, une teinte, un moment brumeux ou ensoleillé.

Un après-midi à Collioure. Un vent permettant toute folie dans mes cheveux. Un quai m'appelant et exigeant un arrêt. Ralentir le pas est difficile dans une vie qui demande sans cesse de courir. Le monde est là, et on laisse la vie nous perdre dans des moments insignifiants mais envahissants et certainement importants.

Folie puis calme. Laisser la vie nous envelopper mais l'obliger à nous laisser un moment pour respirer. Une vague douce qui nous berce dans des couleurs trop vives pour les oublier. Permettre à la vie quotidienne de s'enfuir le temps d'une folie passagère.

"Un bateau est conçu pour aller sur l'eau, mais l'eau ne doit pas y entrer. De la même façon, nous sommes conçus pour vivre dans le monde, mais le monde ne doit pas nous envahir." [Sathya Sai Baba]

1 novembre 2009

Le moment captif d'un dimanche: repos

"Chacun porte au fond de lui comme un petit cimetière de ceux qu'il a aimés" [Romain Rolland]cimetiere_010

Un soleil éclatant. Aujourd'hui, les allées seront pleines. Remplies de gens venus porter des fleurs. Et des fleurs, il y en a, par milliers. Partout. Sur tous les étages. Colorant chaque fenêtre de couleurs lumineuses. Des fleurs vivantes. Des fleurs en plastique.

Hier, il etait vide. Tranquille. Personne pour se rappeler. Personne pour se souvenir. Oh, on vient parfois visiter ces allées pour se rappeler l'espace d'un dimanche ces gens qui ne vivent plus. Mais, les mémoires sont défecteuses et elles laissent parfois les souvenirs s'échappent. Pour certains, cependant, les cimetières que l'on visite tous les jours se trouvent dans nos têtes. Au creux d'un soupir, on va à la rencontre des gens qui sont partis.

Les cimetières ici montent vers le ciel. Les morts sont surperposés. Reposant l'un par dessus l'autre. Comme lorsqu'ils étaient vivants et existaient un sur l'autre dans ces immeubles aux étages sans fin. On s'entoure de gens morts ou vivants. On s'écoute vivre. Et puis, on s'assure de ne pas être seul quand on meurt. Alors on empile les souvenirs. 

On ne marche pas sur la mort ici, on lève les yeux vers elle.

"Quand le mort repose, laisse reposer sa mémoire" [Ben Sira]

25 octobre 2009

Le moment captif d'un dimanche: luminosité excessive

000Chandelle

"Plutôt que de maudire les ténèbres, allumons une chandelle, si petite soit-elle" [Confucious]

Enveloppée de lumière, j'entre dans des lieux sombres. La lumière sanglote figée dans une cire immaculée mais tout de même sans pitié. La lumière s'éteint.

Une aveuglante noirceur semble vouloir s'emparer de mes nuits. De mes jours. Des instants qui s'écoulent doucement. Cette noirceur est-elle le monstre que l'on imagine ? N'est-elle pas simplement la caricature de nos visions lumineuses ?

Le noir ne cessera jamais de grimacer si on ne le cajole pas un peu. Si on ne lui donne pas un peu d'affection. Donnons-lui une lueur de tendresse. Offrons-lui la possibilité de nous montrer la grandeur de sa passion et de son amour. C'est dans l'indifférence que sont possibles les terreurs sordides. Les peurs familières. Les horreurs humaines.

Une goutte de cire coule, immortelle. Éternelle. Rappelant la lumière passée. La lumière à venir. Et les ombres quotidiennes.

"Plus claire la lumière, plus sombre l'obscurité... Il est impossible d'apprécier correctement la lumière sans connaître les ténèbres." [Jean-Paul Sarte]

18 octobre 2009

Le moment captif d'un dimanche: rejet

"La réalité s'affronte bien facilement, lorsque disparaissent les gargouilles impitoyables de l'imagination" [Jean Beaudry]

Gargouille

Image fréquente. Ami quotidien. Chaque visite, chaque promenade, nous nous rencontrons. Sur les églises, sur les monastères, sur certains édifices officiels... il est là. Il s'élance vers moi, vers mes pas. Je tente de l'éviter. D'éviter ce qu'il me renvoie. Ce qu'il me rappelle.

L'eau qu'il rejette symbolise-t-elle mes vices, comme me l'explique le dictionnaire ? Est-il un gardien des lieux sacrés externes et internes ? Est-il un simple instrument utile et architectural ? Cachant un canal utilitaire ou un mal interne ?

On dit que la fonction première de la gargouille est d'écarter l'eau des parois... la rejetter au loin. On dit aussi que la gargouille protège les lieux où elle se tient, du mal. Elle est là aussi pour rappeller au passant que le péché est partout.

Mais on m'a aussi dit que la gargouille est là pour dire aux démons qu'ils peuvent passer leur chemin... il y a déjà ici un démon qui veille...

La gargouille nous surveille. Elle regarde nos mouvements, elle semble lire nos pensées. Elle devine nos désirs, nos passions, nos peurs, nos hontes et nos vies cachées.

"Chacun a en lui son petit monstre à nourrir" [Madeleine Ferron]

11 octobre 2009

Le moment captif d'un dimanche: passage

0"Vie: passage sur terre. Mort: passage sous terre." [Jicka]

Dehors il y a la vie, le soleil, le passé, le présent et le futur. Et puis, on descend tranquillement sous terre... et un long couloir se présente devant nous. Un passage qui nous ramène à une mémoire perdue.

Concrètement... un cirque romain datant du 1er siècle après JC. Un couloir sous les trottoirs de Tarragona. Des chevaux, des chars, des moments lointains, parfois anodins, festifs, parfois terribles.

Dans ce tunnel souterrain, des souvenirs errent furtivement. Un couloir à visiter. Des centaines, des milliers de touristes, de visiteurs, de voyeurs... à regarder, observer, scruter... la plupart oubliant ce que ce passage signifie, ce qu'il veut nous rappeler, nous raconter.

Il est toujours là. Sous la terre. Chargé d'images. Invisibles. N'apparaissant à la lumière qu'à ceux qui veulent voir. Qui veulent se souvenir.

"Les arcanes de notre mémoire sont comme d'immenses souterrains où la lumière de l'esprit ne pénètre jamais mieux que lorsqu'elle a cessé de briller au-dehors" [Hervey de Saint-Denys]

4 octobre 2009

Le moment captif d'un dimanche : effeuillement

000automneL'automne est une demeure d'or et de pluie [Jacques Chessex]

Ce n'est un secret pour personne que l'automne a conquis mon coeur. Depuis toujours. Même enfant, alors que l'automne signifiait la fin des vacances, les classes, les devoirs... je ne pouvais m'empêcher d'aimer cette saison haute en couleurs et synonyme dans mes pensées de déguisements.

Les arbres se déguisaient avec des teintes d'or, de rouges, d'oranger... et je préparais mon déguisement pour cette soirée trop courte et déjà un peu froide à courir dans les rues à la recherche des lumières indiquant où se trouvaient les bonbons.

Les sens s'affolent en automne... les couleurs nous aveuglent, les bruits s'étouffent, les odeurs de pluie nous chatouillent. Les journées me semblent toutes splendides, lumineuses ou pluvieuses, douces ou fraîches.

Les feuilles éclatantes finissent par tomber. Une à une, d'abord tranquillement puis à toute vitesse. Elles laissent les arbres dénudés, exposés, fragiles. Les couleurs cachent le sol. Pendant un temps. Puis deviennent ternes et brunes. Et elles disparaissent. On les cherche, mais on ne les trouve plus.

Automne. Saison trop éphémère qui m'emplit de joie, d'excitation, de tendresse et de tristesse.

L'automne raconte à la terre les feuilles qu'elle a prêtées à l'été [Christoph Lichtenberg]

20 septembre 2009

Le moment captif d'un dimanche : particules rebelles

"La plupart du temps, on ne résout pas les difficultés ; on les déplace, comme la poussière". [Aymond d'Alost]Poussiere

J’ai toujours été convaincu que la poussière était vivante. Une autre espèce, en quelque sorte. Il y a l’espèce humaine, l’espèce animale, l’espèce végétale et l’espèce poussièrale. 

 

Cela expliquerait bien des choses. Et éviterait bien des heures de dépoussiérage épuisant. Il suffirait de s’asseoir et de dialoguer. Tout simplement lui expliquer qu’elle ne peut ainsi envahir le moindre recoin de notre espace vital. Et surtout d’arrêter de réapparaître instantanément aussitôt qu’on a épousseté. Je lui demanderais aussi pourquoi elle est noire ou grise sur les meubles blancs et blanche sur les meubles foncés. 

 

Mais pour l’instant ce premier contact entre nos deux espèces n’a pas encore été réalisé et il faut encore épousseter. Quotidiennement. Par décence et propreté. Ainsi que par responsabilité civique et sociale. Et surtout par orgueil. Il faut éviter à tout prix qu’on vienne chez moi et qu’on ne voie de la poussière sur les meubles. On pourrait le répéter à ma mère. Et elle devra revenir me hanter. Jusqu’à ce que je fasse disparaître la poussière. Elle détestait la poussière.

 

Cette obsession de la poussière, c’est peut-être un indice de vieillesse. C’est une bien petite marque de vieillesse, à peine digne de mention. Mais, il me faudra quand même faire attention. L’insignifiance et la routine ont tendance à surgir de façon imprévisible et sans annonce préalable. Ils surgissent sans crier gare. Sans avertissement et sans pitié. Elles s’installent rapidement et sans qu’on s’en aperçoive. Et une fois qu’elles sont bien installées, il est bien difficile quoique pas impossible de les déloger. Mais aussi bien s’éviter une telle tâche. C’est épuisant de lutter contre la routine. Je préfère nettement me battre contre la poussière.

"La poussière n'est pas encore le néant: elle doit être dispersée". [François Mauriac]

6 septembre 2009

Le moment captif d'un dimanche : Immobilité

ChatZ"J'ai beaucoup étudié les philosophes et les chats. La sagesse des chats est infiniment supérieure". [Hippolyte Taine]

Il regarde. Il sait qu'il sait. Il observe sans bouger. Il sait qu'il devrait tout savoir. Évidemment, il ne sait pas qu'il ne sait pas tout. Mais il se concentre et étudie les hommes.

Il sait qu'il ne devrait jamais leur faire confiance. Même ceux qu'il aime... on ne sait jamais. Même ceux qui semblent charmants. Ils peuvent être lâches et cruels.

Il essaie d'être vigilant. Il est prudent. Mais sa méfiance n'est pas toujours assez assidue et il se laisse tromper. Il sait que cela peut arriver. Il n'est pas sans faille. C'est pourquoi, il essaie d'être sage et d'être constamment aux aguets.

Il ne bouge plus et médite sur la nature humaine. Il essaie de ne pas se décourager et parfois il donne une chance à ces êtres indignes de sa tendresse. Me laissera-t-il une chance ? Me laissera-t-il lui prouver que nous ne sommes pas tous des monstres ?

"Le secret de l'immobilité absolue, c'est la concentration absolue". [John Irving]

30 août 2009

Le moment captif d'un dimanche : le lion qui dort

"N'éveillez pas le lion qui dort!" [Philip Sydney]Lion

Il est là. Il me regarde le prendre en photo. Je crois qu'il n'est pas content. Je l'ai peut-être réveillé. Il ne fallait sûrement. Mais c'était inévitable. Même en m'approchant de l'eau à tout petit pas de souris, je savais bien que je ne pourrais pas échapper à son regard.

Il est silencieux pourtant. Il ne fait pas un bruit. Je suppose que c'est normal. Il entend tout mais lui-même ne laisse échapper aucun son. Il surveille c'est tout. Il surveille ce que je suis, ce que je fais, ce que je tente de faire.

J'aimerais bien savoir ce qu'il en pense. Peut-être rien du tout. Il garde simplement les pensées qui passent près de lui, mais ne les analyse pas. Il n'a pas besoin de faire cet effort... je m'en charge très bien sans lui. Mais il sait qu'il doit entreposer dans sa mémoire toutes mes folies, toutes mes peurs et toutes mes joies. Il ne me les rend qu'une à une, au détour d'une supposition, entre deux essais, alors que je tente d'ébaucher un chemin.

Il est bien conscient de son importance. Il me regarde et je me tais aussi.

"L'humanité suppose, ébauche, essaye, approche,
Elle façonne un marbre, elle taille une roche,
Et fait une statue...
" [Victor Hugo]

23 août 2009

Le moment captif d'un dimanche : chat perché

chat1"Il suffit de croiser son regard avec celui d'un chat pour mesurer la profondeur des énigmes que chaque paillettes de ses yeux pose aux braves humains que nous sommes" [Jacques Laurent]

Les chats sont partout. Dans nos maisons. Au détour d'une rue ou d'une ruelle. Sous les voitures, près des poubelles. Et dans les arbres.

Ils nous observent. Ils nous analysent. Ils savent tout de nous. Ils savent attirer nos caresses et ils savent les rejeter. Ils nous imaginent et nous définissent chaque fois que leur regard tombe sur nous.

Parfois, j'ai l'impression qu'ils ne font que nous tolérer. Et profiter de nous. Ils nous contemplent tranquillement, les yeux lumineux et rient même parfois de nous.

Ils nous accusent, jugent et condamnent. Puis ils nous pardonnent nos faiblesses et fautes et viennent ronronner sur nos genoux. Ils sont gardiens des lois humaines mais eux-mêmes ne les suivent pas.

Ils sont libres et capricieux. Méfiants, menteurs et mythomanes. Doux mais cruels, les chats veillent constamment sur nos vies. Mais ils n'hésitent à nous abandonner, nous ignorer et nous oublier. Ils possèdent les lieux et les gens.

Les chats n'existent pas vraiment, ce ne sont que des rêves qui nous imaginent chaque jour.

"Chaque fois qu'on observe un animal, on a l'impression qu'il y a là un être humain en train de se foutre de nous" [Elias Canetti]

9 août 2009

Le moment captif d'un dimanche : refuge

"Les rivières sont des chemins qui marchent, et qui portent où l'on veut aller" [Blaise Pascal]DSC_6132_copy

La mer est étourdissante. Bruyante. Et en août, il y a toujours une multitude de gens bruyants et heureux qui viennent ajouter au bruit assourdissant des vagues sur la plage.

J'ai besoin de douceur. Du calme chuchotement de cette rivière que nous aimons retrouver surtout dans la chaleur brutale des jours d'été espagnols. Découverte au détour d'un voyage imprévu dans les Pyrénnés catalanes, nos pas nous ramènent régulièrement à cette jolie rivière. Nous nous dirigeons d'abord vers le magnifique et minuscule village de Beget, non loin d'Oix et de Camprodon... Perdu dans les montagnes et bien à l'abri des regards, le charmant village a conservé une poésie toute médiévale. La rivière traverse le village et il suffit de la suivre un temps pour la retrouver sauvage dans la forêt qui entoure Beget.

Nous marchons un peu pour nous éloigner de la route et du village... Le chemin est parfois difficile. Mais la rivière nous porte à  à cette roche qui nous accueille toujours en souriant. Et le doux babillage de la rivière, les bruissements des oiseaux nous enveloppent pendant quelques heures... Nous semblons oubliés, seuls... et nous écoutons la voix unique de cette rivière perdue dans sa montagne.

"La mer a partout la même voix grondeuse, grave, solennelle. Nos rivières chantent, murmurent, babillent, et elles ont toutes un accent différent." [Alexandre Pothey]

2 août 2009

Le moment captif d'un dimanche : angoisse et tranquillité

APlage"Il faut croire aux étoiles
Tes angoisses et tes tourments
Ne sont qu'un qu'un grain de sable
Qu'une larme dans l'océan
"
[Richard Anthony]

Croire aux étoiles est facile. Je lève la tête et je vois les étoiles. Mais les voir dans la lumière du soleil est plus difficile. Je me dis donc que le soleil est une étoile et je n'ai plus alors aucune difficulté à y croire.

Mais bizarrement, les angoisses et les tourments ne se mèlent pas au sable ou à l'eau de la mer... ils semblent se miroiter doucement sur la plage dorée et l'océan lumineux.

C'est sûrement ma mauvaise manie à contempler la mer et à méditer le sable qui font que je ne peux que ruminer sur les problèmes quotidiens et les questionnements existentiaux... L'image s'infiltre dans les pensées et ne les quitte plus. Elle les oblige à approfondir les incertitudes. Elle les contraint à affronter la réalité. Elle impose les chagrins, les peurs, soucis...

Oh... mais elle laisse tout de même un peu de place pour une tranquille évasion, et les rêveries, les désirs et les châteaux en Espagne... Tout de même !!!

"La mer touche au plus profond de l'homme. Dans la lumière du soleil, n'est-elle pas le miroir de l'âme humaine? " [Philippe Plisson]

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