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26 juillet 2009

Le moment captif d'un dimanche : suivre les moutons

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"Pour être un membre irréprochable parmi une communauté de moutons, il faut avant toute chose être soi-même un mouton." [Albert Einstein]

Il y a parfois de ces expressions que nous utilisons sans même y penser vraiment. Et si parfois on s'y arrête un instant, au moment où on les prononcent, par exemple, on ne prend pas toujours bien le temps de les comprendre vraiment ou alors de chercher à savoir leur fondement. Pourquoi dit-on ceci ou cela ?

"Suivre comme un mouton". On sait probablement tous ce que cela signifie... suivre les autres sans réfléchir, faire comme les autres... enfin... c'est évident. On sait que suivre comme un mouton n'est pas signe de volonté propre, voire de grande intelligence. Quand on suit comme un mouton... on est un "suiveux" ! On suit la conduite du plus grand nombre, on ne se démarque pas, et on ne se questionne pas... on suit aveuglément !

Je suppose que j'ai toujours supposé qu'un mouton suivait naturellement...et que sa nature était de suivre les autres. Est-ce que le mouton est vraiment un suiveux ? Je ne pouvais pas le dire vraiment. Mais si l'expression existait c'est qu'elle devait bien venir de quelque part... Il y avait bien sûr Rabelais et ses moutons de Panurge dans son Quart Livre... et ce Panurge de jeter un mouton à la mer pour se venger d'un négociant méchant... tous les autres moutons du troupeau suivirent ce mouton et entraînèrent également le négociant qui s'accrocha désespérément au dernier mouton... tous à la mer !

Mais de voir réellement ces moutons qui se suivaient tranquillement un à la suite de l'autre, en une belle file... et bien je dois dire que j'ai trouvé cela touchant. Bizarre non? Pourquoi touchant ? Je ne saurais trop le dire. Je les ai trouvés doux, tranquilles, paisibles. Ils ne se cassaient pas la tête avec des centaines de questions et doutes. À part peut-être le premier de la file... Pourquoi a-t-il décidé de se diriger par ce chemin ? Pourquoi a-t-il choisi d'être le premier, celui qui prend les décisions? Regrette-t-il son choix ? Se sent-il responsable des autres qui le suivent ?

"Quand les brebis vont au champ, la plus sage va devant" [Proverbe français]

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19 juillet 2009

Le moment captif d'un dimanche : Suivre la route

"L'enfant marche joyeux, sans songer au chemin ; il le croit infini, n'en voyant pas la fin" [Alfred de Musset]DSC_8028

Mais le fait-il vraiment. Je ne sais. Cette petite japonaise à Tokyo, croisée en septembre dernier, me semblait bien seule, bien chargée. Je l'ai observé discrètement pendant un moment. Elle marchait seule. Avec ses gros sacs. Elle semblait si petite.

Marchait-elle joyeusement ? Songeait-elle au chemin ? J'avais surtout le sentiment, qu'elle peinait sur sa route, à suivre cette ligne jaune. Elle semblait trouver ce chemin infini, et ne semblait pas en voir la fin. Je me trompe sûrement.

Elle savait sûrement que la ligne protègerait sa jeunesse et l'entraînerait vers des horizons lumineux. Elle était seule. Forte. Indépendante. Sans besoin d'adulte pour porter ses sacs, ou pour lui indiquer le chemin. Grande impératrice des routes.

Elle connaissait son chemin. Et savait qu'elle devait le connaître. Peu importe ce qu'il lui réserverait un jour. Cette voie était la sienne... sans fin.

"Vouloir écarter de sa route toute souffrance, signifie se soustraire à une part essentielle de la vie humaine". [Konrad Lorenz]

12 juillet 2009

Le moment captif d'un dimanche : Douceurs

"LavandeEn mûrissant, faites comme la lavande, adoucissez-vous" [Proverbe anglais]

Il y a des moments que l'on peut emprisonner dans une image. Parfois, l'image nous semble différente que celle prise dans nos souvenirs. Les couleurs moins vives, l'atmosphère moins enveloppante. Mais parfois, la photographie réussit à saisir l'essence du moment que nous avons voulu capturer.

Les couleurs sont au rendez-vous, le mouvement semble transpercer l'immobilité. L'image semble reproduire l'impression, le moment.

J'aime cette photo. Elle me rappelle exactement le moment où au détour d'une rue, j'ai rencontré cet étalage devant cette charmante boutique. Je revois, le soleil, le sympathique vendeur, la chaleur de cette journée, les couleurs vives et excessives.

La seule chose que je ne retrouve pas... de toute évidence... c'est l'odeur... douce et explosive de cette lavande. Mais si je regarde attentivement puis que je ferme les yeux... je retouve la douceur et la chaleur de ce parfum parfois discret parfois trop violent... mais inoubliable.

"L'odeur est l'intelligence des fleurs" [Henri de Montherlant]

5 juillet 2009

Le moment captif d'un dimanche : Là-haut sur la montagne

Vaches

"À quoi bon soulever des montagnes quand il est si simple de passer par-dessus?" [Boris Vian]

Il y a des paysages qui nous font réaliser des évidences. Des trajets dans les montagnes sont fréquents. Principalement les Pyrénnées, parfois les Alpes du Sud. Mais la montagne est toujours différente. Froide, douce. Verte, blanche. Parfois grise et noire.

La plage est écervelée. La ville est dramatique et émouvante. La campagne, lyrique et humoristique.

La montagne, elle, est changeante et immuable. Parfois inquiétante. Souvent joyeuse. Tranquille. Les hauteurs sont silencieuses.

Quand la chaleur envahie les rues de Barcelone, c'est la montagne qui chante mon nom. Et elle me mumure des secrets que je ne comprends pas toujours. Mais dont je cherche à m'envelopper.

 

 

"La montagne est déconcertante. Son paysage est plissé et secret. Les mots et les habitudes butent sur le passage des cols." [Jason Goodwin]

21 juin 2009

Le moment captif d'un dimanche - Du soleil à venir

"Les choses de l'enfance ne meurent pas, elles se répètent comme les saisons" [Eleanor Farieon]ete

Il fait déjà chaud. C'est arrivé à l'improviste. D'un coup. Il y a quelques semaines, le temps étaient encore frais la nuit. Les journées ensoleillées, mais supportables. Agréables.

Depuis un peu plus d'une semaine, il fait déjà trop chaud. Une chaleur d'été... étouffante, suffocante. Comme toujours. On bouge au ralenti. Le moindre mouvement à l'extérieur provoque des écoulements de sueur. Les nuits sont irrespirables. Les fleurs et les plantes de mon balcon sont déjà suppliantes et attendent avec impatience les soirs et les arrosages. Les champs sont déjà jaunes. Les plages sont remplies.

Le soleil est oppressant mais exaltant. Les gens recherchent l'ombre mais sourient avec passion à ce soleil torride.

J'aime bien l'été... et ce jaune qui semble envahir tous les recoins. L'été, c'est le rire, l'enfance, les vacances, les moments de nonchalance à boire de la limonade et à lire, à parcourir les routes à la recherche de rivières sympathique qui accueillent en scintillant les picnics...

Évidemment... la vie et la routine continuent implacablent comme le soleil. Mais l'été permet toutes les folies, tous les souvenirs, toutes les paresses... Jusqu'à l'automne qui elle aussi sait séduire ! Mais on en parlera en septembre !

"L'été est une saison qui prête au comique. Pourquoi? Je n'en sais rien. Mais cela est" [Gustave Flaubert]

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14 juin 2009

Le moment captif d'un dimanche - Il est revenu

reptile

"Pour atteindre à de hautes places, ce sont deux choses: il faut être aigle ou reptile" [Honoré de Balzac]

Notre visiteur est revenu. Chaque été, il arrive. Nous ne savons pas où il passe les mois précédents. Il ne vient que l'été. Parfois, il n'est pas seul. Un plus petit que lui l'accompagne. Mais habituellement, il est seul.

Notre premier jour dans notre appartement avait été marqué par la capture d'un de ces visiteurs par notre chat. En fait, nous avions trouvé le corps et la queue sur le tapis de notre salon. Et notre chat bien fier de sa prise.

Puis, nous avons à deux ou trois reprises aperçu un autre visiteur. Mais nous ne pouvions jamais vraiment le voir très longtemps. Notre chat se lançait immanquablement à sa poursuite. Les visiteurs filaient en un éclair, mon chat à leurs trousses et aucune possibilité de photo.

Et puis, maintenant que mon chat n'est plus là pour les terroriser, les visiteurs sont revenus. En fait... le visiteur est habituellement solitaire. Mais il est parfois accompagné. Mais en fait, je ne saurais dire si c'est le même. Sur les photos, il se ressemble. Il est plus tranquille maintenant. Il arrive au début du printemps et il disparait à la fin de l'automne. Il passe parfois des journées entières au soleil. Souvent, la nuit, il se promène sur le mur de la terrasse. Quelques fois, on le retrouve derrière les bacs à fleurs, bien caché, bien immobile. Et il se laisse approcher et prendre en photo. Il fait la pose.

Personnellement, je me demande pourquoi, il revient chaque année au 8e étage de notre édifice. Que vient-il chercher dans ces hauteurs ? Il est vrai que les fleurs de mon balcon sont envahies par les insectes en tout genre mais pourquoi avoir monté si haut ? Il faudra que j'aie une conversation avec mon lézard visiteur.

"Plus on prend de la hauteur et plus on voit loin" [Proverbe chinois]

7 juin 2009

Le moment captif d'un dimanche - Des jours et des années

Fuite2"C'est à tort que les hommes se plaignent de la fuite du temps, en l'accusant d'être trop rapide, sans voir qu'il s'écoule à la bonne vitesse" [Léonard de Vinci]

J'oublie souvent de prendre le temps de laisser passer le temps tranquillement. Tout va toujours trop vite. Et depuis quelques années, il me semble que tout va encore plus vite.

Je me souviens de l'éternité que les mois prenaient pour arriver enfin à l'été... je me souviens que je calculais que j'aurais 29 ans en l'an 2000 et que cela me semblait impossible... Impossible qu'un jour nous arriverions à l'an 2000 et impossible d'être un jour si vieille !

L'an 2000 est arrivé et mes 29 ans sont loins derrière moi... il me semble que j'étais bien jeune quand nous avons fêté le passage du millénaire !

Les semaines se terminent à une vitesse folle: les dossiers à terminer, les courses à faire, le ménage à rattraper, les choses à faire avant les vacances... qui arrivent rapidement... mais où va donc le temps ? Il me semble courir sans arrêt. Je voltige entre deux minutes et j'essaie de pourchasser les heures qui virevoltent dans mon quotidien.

Le temps passe. Il aime donner l'impression qu'il s'enfuit, qu'il ne nous laissera pas le temps de faire tout ce qu'on voudrait accomplir. Mais il ne fait que passer. Ni rapidement, ni lentement... et il se laisse attraper si on prend le temps de l'écouter. Il m'arrive parfois, pas souvent, de ralentir et même d'arrêter, et de prendre le temps de perdre mon temps. Je culpabilise presque toujours ensuite... c'est dommage. Il ne faudrait pas. On a tout à fait le droit de laisser couler les minutes et de les regarder doucement fondre. Tout à fait le droit.

"Mon passe-temps favori, c'est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre son temps, perdre son temps, vivre à contretemps" [Françoise Sagan]

31 mai 2009

Le moment captif d'un dimanche - Sur son dos

papillon"Même pour le simple envol d'un papillon tout le ciel est nécessaire" [Paul Claudel]

Un mois d'août très chaud. Une envie de fuir la ville si bruyante, si bourdonnante et bouillante. Les Pyrénées nous semblaient une invitante destination. Plus douce, plus verte que notre rue et notre balcon.

Nous visitâmes quelques petits villages espagnols et une jolie rivière propice à la baignade et au pic-nic. Puis nous nous dirigeâmes vers le côté français. Vous savez cette Cerdagne méconnue.

Et tout près d'un minuscule village au nom si joli, Lló, nous avons suivi un chemin sinueux. Le Sègre quittant joyeusement Lló et ses eaux chaudes sulfureuses nous proposa de le suivre dans des gorges bien vertes, bien fleuries et bien rocheuses. Nous avons suivi la rivière pendant quelques temps... puis envahis par les papillons, nous n'avons pu que nous arrêter pour les admirer. Des centaines d'ailes virevoltaient autour de nous. Légers, voyageurs, solaires, vaporeux et éphémères... ils nous enveloppaient de leur vie fragile. Puissant de leur nouvelle vie, insouciant de la carcasse laissée sur une branche... ils chatouillaient doucement les fleurs indifférentes à ces âmes ressuscitée.

Et, envahie par ces papillons fous, je ne pus que fredonner cette petite chanson que chantaient quelques marionnettes dans une émission bien connue... "Sur le dos d'un papillon, vole, vole, vole un baiser -- Sur une joue, dans un cou, où va-t-il se poser?"  J'ai attendu ce baiser... qui me fut donner sur le dos de ma main... une âme chevaleresque sans doute !

"Les papillons ne sont que des fleurs envolées un jour de fête où la nature était en veine d'invention et de fécondité" [George Sand]

24 mai 2009

Le moment captif d'un dimanche - Abandon

"Elle croit que tout change, et seule elle a changé" [Bernard-Joseph Saurin]

A33

En voyant cette dame, seule, au milieu de la place, les yeux presque fermés, j'ai pensé à ma grand-mère espagnole, ma yaya. Je ne me souviens pas de jamais l'avoir vu, jeune. Même en photo.

Elle était vieille. Intransigente. Rigide. Manipulatrice. Et si triste. Elle était minuscule. Fragile.

Elle avait travaillé dure toute sa vie. Dans une Espagne difficile. En guerre. Elle avait élevé ses enfants avec peu de moyens. Elle les avait éduqués, en avait pris soin. Elle était le pilier. Avant son mari. La famille, c'était elle. Et n'acceptait pas qu'elle n'était plus le centre de la famille. Elle n'acceptait pas le changement. Sans se rendre compte qu'elle avait aussi changé. Qu'elle avait besoin des autres.

Et elle faisait payer cette faiblesse, qu'elle ne voyait pas bien, en étant encore plus rigide, sévère et surtout manipulatrice. Et tous se pliaient à sa volonté. Je crois qu'elle en souffrait. Elle aurait tant eu à raconter ; tant eu à offrir, si elle n'avait tenté jusqu'à ses derniers moments d'être la femme d'autrefois et de contrôler la vie de tout le monde. Elle était bien seule, je crois.

"Quand on s'abandonne, on ne souffre pas. Quand on s'abandonne même à la tristesse, on ne souffre plus" [Antoine de Saint-Exupéry]

17 mai 2009

Le moment captif d'un dimanche - Point de fuite

Untitled_1"Je ne demande pas où mènent les routes ; c'est pour le trajet que je pars" [Anne Hébert]

Partir. Prendre un bagage. Et partir sur la route. Évidemment, les voyages en train, en avion, sont aussi séduisants... Mais la route demeure unique pour nous.

Petite, je n'aimais pas les voyages.... je me souviens surtout d'avoir eu des nausées... en auto, en autocar et en avion. Il faut dire que les gens fumaient beaucoup et j'étais malade tout le long des trajets. Et donc, j'ai associé trajet, voyage et nausées.

Puis, il y a quelques années, nous avons pris la route... pour un long voyage. Mon premier long voyage en voiture. Un "road trip" comme on dit... Nous sommes partis de Montréal jusqu'à la Nouvelle-Orléans. 7000 kilomètre, aller-retour. Sur les autoroutes et les petites routes américaines. Beaucoup d'appréhension avant de partir. Comment se passerait ce voyage ? Nausées, fatigues, chicanes ?

Ce fut une expérience incroyable et complètement renversante. Les routes nous ont adoptées immédiatement. Nous pouvons les parcourir sans fin et sans se lasser.

Bien sûr, la destination est importante. Mais n'est souvent qu'un prétexte. Un prétexte pour faire le trajet. Il nous est arrivé de simplement partir pour la journée, sur les petites routes de la Catalogne ou du Languedoc. Partir le matin, arrêter parfois pour observer un paysage, explorer un monument, picniquer dans un petit coin ou déjeuner dans un petit village... Mais surtout observer, regarder, contempler le paysage, les horizons qui défilent devant et autour de nous.

Nous n'avons pas peur de la route, nous la cherchons... On peut parfois faire des heures de routes pour simplement visiter un endroit qui nous semble plaisant... Et le plaisir se trouve autant dans la visite que dans le trajet...

On arrive parfois à destination complètement épuisés, mais toujours radieux... Et ce week-end, la route nous appelait ! Elle nous a dit que cela faisait longtemps que nous ne l'avions pas saluée. Nous sommes donc partis vendredi matin, direction... la route !

"Comme tout ce qui compte dans la vie, un beau voyage est une oeuvre d'art" [André Suarès]

 

10 mai 2009

Le moment captif d'un dimanche - Génération

"Au lieu d'instinct, ne vaudrait-il pas mieux parler d'une fabuleuse pression sociale pour la femme ne puisse Maternite2s'accomplir que dans la maternité?" (Elisabeth Badinter)

Une fois n'est pas coutume... cette photo n'a - de toute évidence - pas été prise par moi. On y voit ma mère, ses cousines et ses frères. J'aime bien cette photo. Et aujourd'hui, je m'en suis rappelé. Parce que c'est la fête des mères au Québec. Pas ici. En Espagne, c'était dimanche dernier.

Cette photo d'enfants de différents âges, ces sourires, cet immense carosse... me semble bien attendrissante.

La fête des mères... Ma mère était une merveilleuse mère. Mais je crois sincèrement qu'elle n'aurait peut-être pas dû être mère. Elle le fut car c'était naturel. Elle trouva l'amour. Elle se maria, mais elle aurait préféré simplement vivre avec mon père. Mais cela ne se faisait pas beaucoup à cet époque. Cela aurait blessé ses parents et les parents de mon père. Ils se sont donc mariés. Et l'enfant suivait nécessairement. Elle ne s'est pas vraiment posé la question. Et je suis née. Elle fut très heureuse. Et 6 ans plus tard, elle aima ma soeur. Elle nous offrit tout son amour. Elle nous éleva très bien. Elle prit soin de nous, nous fit rire, nous chicana, nous conseilla... elle fut une vraie mère... Mais je ne peux m'empêcher de rêver à ce que sa vie aurait été sans nous... et je me dis que toute femme n'est pas nécessairement une mère. Même si elle est une mère exceptionnelle.

Je ne crois pas être une mère. Comme la mienne, j'aime les enfants. Mais je ne crois pas que ce soit une obligation pour moi, pour une femme, d'avoir des enfants. C'est difficile à dire. Il y a tant d'amies qui ont des enfants. Et je les trouve merveilleuses. Je ne crois pas être de celles-ci. Et si ma mère était encore avec nous, je lui souhaiterais une joyeuse fête des mères, je lui dirais qu'elle est une mère formidable mais que je n'en serai probablement jamais une... 

"Cette possibilité que la maternité ne soit pas un don inné, qu'elle se contruise avec l'enfant dans le doute et la folie, dans le tâtonnement de la raison du plus aimant." (Marc Villerouge)

3 mai 2009

Le moment captif d'un dimanche - Maternité

A39"Si tu ne veux pas que la cigogne vienne, tire en l'air" (Proverbe alsacien)

Dans le ciel de plusieurs paysages se rencontrent parfois de grands oiseaux blancs avec le bout des ailes noires. Leurs nids se trouvent toujours sur les plus hauts toits. Un couple uni pour la vie veille sur leurs oeufs et petits...

On ne les chasse que très rarement. Car tout le monde sait que les cigognes transportent les âmes des enfants à naître. Parfois on les charge même de porter tout l'enfant aux futurs parents.

Un jour, ma mère eut deux enfants. Et la cigogne lui a dit qu'elle n'avait pas le choix. Le premier par obligation sociale, le deuxième par accident. Elle aima tendrement ses deux enfants. Et elle les entoura de soins et d'amour, de moments tendres, de calins, de conseils. Elle essuya les larmes, chatouilla les pieds et chassa les monstres. Elle leva les bras en l'air plusieurs fois, exaspérée par les bétises de ses deux filles. Puis, elle les entourait de ses bras doux et les consolait tendrement. Elle ne regretta jamais ses maternités et elle garda toutes les cartes offertes à l'occasion de la fête des mères. Mais parfois, elle regardait le ciel et se questionnait sur les intentions secrètes des cigognes...

26 avril 2009

Le moment captif d'un dimanche - Se perdre dans la couleur

"Un sentiment, c'est de la vie organisée selon nos rêves" [Jean-François Somain]B1

Vous savez parfois, il suffit d'un regard, d'un sourire... pour nous faire redécouvrir quelque chose qu'on ne voyait plus. Et que pourtant nous avait aussi émerveillé, il y a longtemps. Et qu'on faisait - on fait encore - découvrir à toute la visite qui vient à nos portes.

Un soir. Un vendredi, je crois. Ils partiront dimanche. Ce petit garçon que je ne vois pas souvent. Il a eu 10 ans lors de son séjour chez nous à Barcelone. Deux jours plus tard, il repartait à Montréal. Nous ne voyons, malheureusement pas souvent notre filleul...

Nous avons donc décidé de l'amener voir la "fontaine de couleur" comme je l'appelais quand j'avais son âge. La Fontaine magique de son vrai nom - francisé -. Elle existe depuis le 19 mai 1929 et elle a commencé à offrir ses premières couleurs lors de la grande Exposition Universelles. Carles Buigas l'a imaginé.... plus de 3000 ouvriers ont travaillé à sa construction... puis "Les Fontaines Magiques du MontJuic" ont commencé à coulé en 1929.

Les fontaines coulent - habituellement - toute la journée. Mais c'est le soir qu'elles s'emparent d'un peu de féerie et de magie et qu'elles s'affolent alors en mélangeant couleurs et sons. Les jets d'eau sont alors peints de couleurs et enveloppés de musique.

C'est un arrêt obligatoire à Barcelone... une pause unique et surnaturelle. Mais très achalandée ! Il y a des gens partout... par milliers. On avance avec difficulté... on trouve difficilement de la place... Nous avons cessé il y a longtemps de tenter aller voir ce spectacle... Sauf avec la visite... il faut bien alors faire l'effort.

Mais les yeux de mon neveu, son visage charmé, son sourire plus coloré que les fontaines... mon rappelé que les gens, les foules, le trajet, l'heure tardive... enfin tout ça, ce n'était pas vraiment important... On ne doit jamais oublié d'être émerveillé !!!

(oui, c'est mon petit neveu, sur la photo... il devait s'approcher pour voir et "sentir" - de ses mots - la couleur...)

19 avril 2009

Le moment captif d'un dimanche - Jouer à la poupée

B3

Une petite fille devient une femme quand elle commence à dire du mal de ces poupées. (Patrick Sebastien)

Je ne sais pourquoi, tout comme cette triste citation, ces deux poupées, seules, dans leurs poussettes, m'ont légèrement bouleversée.

J'ai toujours trouvé ces paroles, désolantes... Une sorte de certitude perverse qui me semble horrible à dire. Je n'ai pas dit du mal de mes poupées quand je les ai rangées ou même données. Je les ai peut-être oubliées un peu. Mais je n'ai pas calomnié mes poupées.

Une petite promenade un samedi ensoleillé de février, sur le bord de la mer à Sitges. Beaucoup de passants profitaient de ces rayons familliers de février. Il fait toujours chaud en février, alors qu'il fait frais et nuageux en mars et avril... Donc, en février, les gens en profitent et déambulent paisiblement sur les promenades des bords de mers. Et les enfants s'amusent... dans le sable, sur le gazon, dans les parcs...

Et ils oublient... abandonnent leurs jouets sur la plage, leurs ballons sur le parterre, et leurs poupées sur la promenade.... Ces poupées m'ont semblé si seules, si perdues... On semblait les avoir sauvagement délaissées... pour courir vers d'autres horizons et d'autres activités plus intéressantes. J'ai tranquillement contourné les poussettes. J'ai regardé aux alentours à la recherches d'enfants... Il y en avait plusieurs. J'ai espéré silencieusement que ces petites poupées seraient retrouvées rapidement... que des enfants accouraient bientôt pour les prendre à nouveau dans leurs bras et leurs raconter leurs secrets.

12 avril 2009

Le moment captif d'un dimanche - Quelques cocos à trouver

B3__2_"Est-ce que la maman d'un oeuf de Pâques c'est une poule en chocolat?" (Mots d'enfant)

Il y a toujours eu des oeufs de Pâques dans mes souvenirs. Ces oeufs que l'on décorait quelques jours avant Pâques. Bizarrement, je ne me souviens plus très bien ce qu'on en faisait exactement.

On devait les mettre dans la cuisine, je suppose. Ou peut-être dans un bol sur la table du salon. Une chose est certaine, il n'y avait pas d'oeufs cachés, pas de recherche, pas d'autres décorations. Il y avait bien sûr des lapins et des oeufs en chocolat, mais que le dimanche. Parfois, il y avait un animal en peluche... je me rappelle avoir reçu un lapin en peluche de couleur lilas pour aller dans ma chambre, un certain dimanche de Pâques... celui de ma soeur était jaune... histoire de rester dans les couleurs de nos chambres !

Il y a quelques semaines, nous avons fait un petit voyage en Alsace et en Forêt Noire en Allemagne. Et ils étaient partout ! Les oeufs et les lapins ! Sur les portes, dans les fenêtres, dans les arbres, dans les jardins, sur les perrons, dans les magasins... Des oeufs, des lapins, des poules, des fleurs et des couleurs partout autour de nous ! Et c'est bien joli !

Pâques ne signifie pas grand chose pour moi. À part quelques souvenirs de chocolat, de films bibliques à la télévision et de messes interminables. Et quelques images de printemps. Parfois, il faisait assez beau pour se mettre en souliers ! Aujourd'hui, je ne peux pas manger de chocolat, je ne vais plus à la messe et je connais les films par coeur... Il ne me reste que le printemps !!! Et les décorations colorées !

Après tout... les oeufs ne symbolisent-ils pas la vie et le renouveau ? Le lapin représente la fécondité, le lièvre était un symbole de résurrection et de renaissance... Le printemps est là... On revient enfin à la vie après les longs mois d'hiver... La nature renaît tranquillement.  Il est temps de souligner le printemps, et pourquoi pas... de festoyer en compagnie d'oeufs et lapins... ;)


5 avril 2009

Le moment captif d'un dimanche - Entrelacement de chimères

B2

"Jamais les mots ne manquent aux idées ; ce sont les idées qui manquent aux mots" [Joseph Joubert]

C'est une rue très passante. Très achalandée. Toujours des gens... beaucoup de boutiques, beaucoup de terrasses, beaucoup de touristes et beaucoup de citadins.. Et périodiquement, la rue ajoute à sa panoplie d'éléments étranges... des objets éphémères. Par exemple, cette semaine, il y avait kiosques de ventes de rameaux... pour le dimanche des rameaux... parfois ce sont des livres... Et parfois ce sont des expositions de sculptures...

L'année dernière, un artiste a exposé plusieurs de ses oeuvres gigantesques... des sculptures de bronze, de cuivre... immenses et saisissantes !

Je marchais tranquillement. J'admirais innocemment les oeuvres exposées cruellement sur la rue. Exposées à tous... jour et nuit... les gens les touchaient, les observaient... librement... sans gardes pour les retenir...

Il y avait même des enfants qui s'amusaient à y grimper... peut-être pour mieux les comprendre. Pour réfléchir tranquillement... Car cette tête... seule dans son coin... avait peut-être besoin d'être comprise. Des idées pleins la tête... je la comprends... je l'avoue... Ces temps-ci... j'ai la tête pleine d'idées, pleine de rêves et pleine de cauchemars... qui tournent et tournent... sans jamais s'arrêter...

Et on tourne autour de ma tête. On se percute, on se bouscule, on s'emmèle... et on s'oublie parfois tout bonnement... Trop d'idées, trop de rêves... il faut choisir parmi cet entrelacement. Et on le fera... en temps et lieux !

29 mars 2009

Le moment captif d'un dimanche - Goutte à goutte

J'avance dans l'hiver à force de printemps.  [Charles Joseph de Ligne]A4

On m'a dit que le printemps tardait à venir dans ce pays lointain qui était le mien. Qui fût le mien pendant plus de 30 ans. Je connais ces moments. Mars s'étire... on voit la date qui annonce le printemps s'installer et on se dit que ça y est... c'est le beau temps qui revient. Mais même si certains jours sont pleins de soleil et d'espoirs, le froid revient parfois faisant ironiquement fondre les promesses printanières.

Pourtant il est là, ce timide printemps. Il regarde tranquillement le paysage, examine la neige, la glace, le froid... il évalue, il étudie et s'approprie petit à petit chaque recoin. Il souffle doucement sur la glace, lui suggérant de s'effacer pour laisser place aux couleurs et à la vie qui attendent pour reprendre leur place, leurs droits...

Et puis, lentement, parfois sagement, parfois brutalement, il pousse le froid, étouffe la neige, et détruit les glaçons... goutte à goutte. Les gouttes s'aggripent désespérément. Mais elles coulent vers le sol pour se perdre et renaître.

Le printemps dans ce pays si près et si loin de moi est un moment exceptionnel. L'hiver... blanc, magnifique, gigantesque, envahissant et interminable... laisse doucement sa place à un printemps d'abord réservé puis exubérant...

Il faut toujours un hiver pour bercer un printemps.  [Anonyme]

22 mars 2009

Le moment captif d'un dimanche - Le navire figé

Un bateau est une beauté et un mystère quelque soit l'endroit où on le voit.   [Harriet Beecher Stowe]

A37Nous avons souvent des amis, de la famille qui viennent nous rendre visite. Surtout pendant l'été. L'été dernier, nous avions notre filleul. Un gentil et turbulent garçonnet de 10 ans. Ce qui transforma légèrement nos déplacements habituels... Aux visites de musées, d'églises, de parcs se sont ajoutées des activités et des musées qui lui plairaient sûrement plus.

Le musée maritime - El Museu Marítim de Barcelona - faisait partie de notre tour officiel pour jeune garçon aimant les bateaux. Étrangement, nous n'avions jamais visité ce musée... et pourtant nous avons pratiquement vu (et plusieurs fois) la multitude de musées de Barcelone. Nous avons souvent marché le long des murs du musée maritime, nous avons même pris un cocktail dans les jardins pour les fêtes de la Saint-Jean du Bureau du Québec à Barcelone... mais bizarrement nous n'y sommes jamais entrés... Et pourtant ce musée est absolument et complètement magnifique et grandiose.

Des histoires, des archives, des maquettes, des photos, des souvenirs... de l'eau... la mer, l'océan, la rivière, le fleuve... du monde entier, de l'Espagne en particulier. Et surtout, des bateaux...

Dans une pièce immense de ce superbe édifice ancien, il prenait toute la place. La fameuse "Galera Real de Don Juan de Austria"... Et cette galère ne peut qu'étourdir le visiteur qui la contemple. Ce navire nous attend au détour d'un couloir et nous prend complètement par surprise. Immense. Figé. Il semble prisonnier d'une pièce de bois et de pierre. On le contourne... on en fait tout doucement le tour... on monte lentement sur la passerelle et on met les pieds sur le bateau. Et on essaie de comprendre, de sentir, de se rappeler... la mer. Le vent, le sel, le travail, la chaleur, le froid, la pluie, le soleil, les longs mois de solitude, et on ne peut qu'imaginer...

Il est là. Seul. Immense. Grandiose. Pour nous faire voir sa beauté. Pour nous faire imaginer ses mystères. Et on finit par espérer que la mer, tout près, viendra le récupérer un jour.

 

15 mars 2009

Le moment captif d'un dimanche - Un soupir printanier

La fantaisie est un perpétuel printemps.   [Johann Friedrich von Schiller]A7

Petit village de la vallée de l'Ubaye couvert d'une fine trace de neige qui disparaît tranquillement et commence à permettre à la nature de renaître timidement.

Il fait encore froid dehors. Un froid délicat qui semble savoir qu'il quittera bientôt ses montagnes. Mais il lui reste encore quelques semaines. Et il s'amuse à geler le nez, les mains, les oreilles des promeneurs.

Dans la cuisine, le soleil réchauffe ce vase endimanché d'une branche fleurie. Branche dérobée lors d'une promenade sur un sentier de la Vallée. Les fleurs peinaient à trouver le soleil au milieu de la douce neige et du froid qui s'éternisent. Mais elles étaient prêtes à se battre pour annoncer le printemps qui arrivera dans quelques jours.

Aussi blanches que la neige qui enveloppait encore le sol, on aurait pu ne pas les voir. Mais le vent les agita et elles crièrent leur vie. Une main ne put s'empêcher de voler une branche remplie de cette vie printanière pour la poser dans sa maison. Sur la table, le printemps commence déjà.

Les fleurs du printemps sont les rêves de l'hiver racontés, le matin, à la table des anges.   [Khalil Gibran]

 

8 mars 2009

Le moment captif d'un dimanche - Le moulin dort

A8Il y a des jours précis. On sait exactement où on veut aller. On ne sait pas trop pourquoi on veut aller à cet endroit précis. À part le fait, qu'il est tout près de l'endroit où on se trouve présentement.

Une petite ville agréable. Une auberge accueillante. Un livre nous guidant. Et puis, cette page me disant que tout près, il avait ce moulin. Comment ne pas y aller ? Car enfin. Il est tout de même nommé Moulin de Daudet, même si son vrai nom est Moulin Ribet ou encore Moulin Saint-Pierre. Il est vieux. Mais quand même jeune. On l'a construit en 1814, et il a alors travaillé avec ardeur pendant une centaine d'années. Il n'était pas seul. D'autres moulins existent près de Fontvieille. Et ils travaillaient tous ensemble pour les habitants de la région. Il n'était pas le premier moulin de la région. Mais il fut le premier à faire taire ses ailes. Il arrêta de tourner en 1915. Il cessa alors de vivre. On ne lui donna plus de blé. Il ne travailla plus la farine. Il ne travailla plus.

On ne peut affirmer avec certitude qu'Alphonse Daudet a vraiment habité le moulin comme on dit parfois, pour s'y recueillir, pour y écrire. On dit même qu'il n'y a jamais mis les pieds. Mais il l'a vu. Il l'a regardé. Et il a habité la région, il a écouté les habitants, il a écrit... Ses Lettres de mon moulin sont célèbres. Tout près, il y a même un musée au nom de l'auteur. Et on visite alors le moulin en pensant à Daudet. J'ai fait de même. Je me suis rappelé les contes de l'auteur.

Il faisait un soleil étourdissant. Et il faisait très chaud. Il fallait monter. Parmi les herbes folles. Les fleurs ensauvagées qui nous chatouillaient les jambes. Il était là. Silencieux. Calme. Il ne bougeait pas. Il ne parlait pas. Une brise parcourait ses ailes sans même les faire frémir. Il  me dit que les lettres de Daudet avaient encore beaucoup à me dire. Je fermai les eux et j'écoutai. Et petit à petit le vent se leva et, sans même un seul mouvement, les ailes du moulin se mirent à tourner.

Il faut faire tourner le moulin lorsque le vent souffle.  [Proverbe français]

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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