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hiver
17 novembre 2013

Moment captif d'un dimanche : provisions provisoires

02

Moment captif d'un dimanche : provisions provisoires

"Les écureuils, dit-on, amassent leur nourriture dans des cachettes qu'ensuite ils ne savent plus retrouver. Un tel oubli me semble lumineux et mystérieusement sage" [Christian Bobin]

Vite, vite, le temps file. Tu auras besoin de beaucoup de vivres pour survivre à l'hiver. Il te faut faire des provisions. Il ne suffit pas de cacher ses victuailles, il faut aussi les accumuler sans son gros bedon.

Un chat au loin. Il ne t'a pas vu. Mais tu t'en fous, toi, tu manges. Un raton-laveur t'observe tranquillement de son trou en haut du saule. Mais tu t'en fous, toi, tu manges. Certains paressent, toi, tu manges, d'autres s'amusent, toi, tu manges. Ton ventre devient de plus en plus gros. Il le faut. L'hiver sera sûrement difficile. Tu sais ce que tu dois faire. 

Tu deviens une petite boule de poils toute ronde. Mais tu t'en fous, toi, tu manges. Tout le temps. Enfin, maintenant. L'hiver approche et tu as si peu de temps pour te préparer. Alors, tu travailles fort pour bien remplir ta panse. Il faut faire des provisions. Et se protéger du froid qui s'annonce. Peut-être la dame de la maison là, t'offrira quelques noix à l'occasion, mais tu ne peux te fier à la générosité occasionnelle des bêtes à deux pattes qui hantent les alentours. Il faut faire tes propres réserves. Et fouiller, sans arrêt,  parmi les feuilles mortes. Alors, tu besognes, tu farfouines partout, et tu grignotes. Petite boule de poils toute ronde et ébouriffée dans le soleil d'automne.

"Un écureuil, sur la bruyère, Se lave avec de la lumière. Une feuille morte descend, Doucement portée par le vent." [Maurice Carême]

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7 avril 2013

Moment captif d'un dimanche : fondue

"Chaque chose a son temps en hiver comme au printemps" [Dicton français]DSC_5547

Bon peut-être, mais c'est qu'il s'est laissé désirer cette semaine, ce printemps. Il garde pour lui son beau temps. Il ne veut pas le partager. Bon. Aujourd'hui, il y a bien quelques degrés de plus, mais à peine. Hier, on grelottait encore. J'ai beau aimé l'hiver, quand c'est le printemps, j'ai envie de printemps.

Et on a beau dire qu'il ne faut pas se découvrir d'un fil en avril, j'enlèverais bien encore quelques couches, moi. Je regarde l'hiver fondre petit à petit, mais je commence à être impatiente. Et pourtant, je suis très patiente côté température. Je laisse les choses arriver tranquillement. Je préfère nettement que le printemps s'installe doucement. Je n'aime pas passer de -5ºC à 20ºC en quelques jours.
 Je préfère voir la nature se transformer graduellement. Mais là, il est temps, printemps, que tu travailles un peu plus ! Et permet à la neige et à la glace d'enfin fondre complètement. Regarde ce pauvre glaçon flotter tristement dans l'eau encore trop froide. Aller, printemps... un petit effort ok ?

"Certains matins de printemps ont une fraîcheur de grenouille" [Francis Dannemark]

24 février 2013

Moment captif d'un dimanche : suivre la piste

Pas"Voyageur, il n'y a pas de routes, c'est en marchant que tu vas les tracer" [Proverbe espagnol]

De petites pattes ont brisé la blancheur impeccable de la neige dans ma cour. Il y a des traces de pas partout. On peut suivre les parcours des habitants de la cour qui vont et viennent un peu partout. Pas besoin de chemins tracés pour ces bêtes à poils ou à plumes, ils sont maîtres de leurs itinéraires.

Suis-je maître de mon parcours ? Ai-je laissé mes pas me guider ou a-t-on guidé mes pas ? Est-ce que mon chemin a marqué ma vie, nos vies, la vie ? A-t-il troublé, bouleversé, fait rire, fait pleurer ?

Parfois, plusieurs chemins s'offrent à nous. Et parfois, aucun chemin n'apparaît devant nous. Parfois, nous décidons de nos pas, suivant un chemin, ou l'autre, ou aucun. Et parfois, on nous pousse sur la route et nous n'avons alors aucun choix.

Des traces sur la neige. Et des cicatrices sur mon destin.

"Vos actions vont peut-être laisser de profondes traces dans la neige de la cour mais pas davantage" [Franz Kafka]

17 février 2013

Moment captif d'un dimanche : s'enflammer

DSC_0025"Dans un large fauteuil, près du foyer béni, comme on peut voyager, l'hiver, à l'infini!" [Hyppolyte Laroche]

C'est une soirée froide. Une soirée comme je les aime. Il a fait trop doux ces derniers jours. Je veux un hiver de neige et de froid.

Je m'encouverture doucement sur mon divan. Je ferme presque toutes les lumières. Un feu brûle dans la cheminée. Je prends mon livre, mais mes yeux n'arrivent pas à rester sur la page. Ils ne peuvent s'empêcher d'observer les flammes qui valsent et me réchauffent.

Et mon esprit s'envole tranquillement. Il suit le crépitement du bois et poursuit la fumée qui s'évade dans la cheminée. Mes pensées virevoltent follement et se transforment en rêves. Des rêves doux, des rêves fous, des rêves déraisonnables, des rêves incroyables.

J'imagine des voyages absurdes, des folies incroyablement réalisables, des projets majestueux, des songes lumineux.

Petit à petit, la chaleur m'engourdit. Les flammes m'hypnotisent. Et je m'évade vers l'infini.

"Car le feu qui me brûle est celui qui m'éclaire" [Etienne de la Boétie]

13 janvier 2013

Moment captif du dimanche : au clair de la lune

neige"Dans l'obscurité de la lune, nos rêves éclairent le chemin" [Anonyme]

Silence. Je veux voir le silence. La nuit, je vois si clairement le silence dont est fait mes rêves. Je vois les reflets de choses à venir.

Est-ce absurde de rechercher la lune même dans mes rêveries éveillées? Est-ce futile de vouloir du silence enneigé ?

J'ai mal à la tête. Les migraines m'envahissent depuis deux jours. Je ne peux que me perdre dans la contemplation de cette image lunaire et froide. Cette image glacée me permet d'espérer, tout simplement, un instant de paix, sans cette douleur persistante, sournoise et vicieuse.

Je voulais aujourd'hui, poursuivre tant de textes commencés et commencer tant de textes imaginés. Les mots me font mal et peinent à venir s'inscrire sur l'écran. Mes mains tremblent. J'ai beaucoup de rêves. Ils devront attendre.

Je ne peux que m'envelopper de silence et de noirceur. Et rêver que la lune éclaire doucement le silence du froid. Demain... je veux écrire.

"La neige. C'est de la lumière dont la terre est couverte. Des franges d'écume sur les rochers. Un vol de papillons blancs" [Roger Moudoloni]

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6 janvier 2013

Moment captif du dimanche : désenluminer

neige2« La lumière d’une bougie n’est en rien diminuée si elle en allume une autre. » [Anonyme]

Il neige dehors. Quelques centimètres sont encore tombés aujourd'hui. Je ne m'en lasse pas. Je vais dehors pour ramasser cette neige virevolante.

J'arrête quelques instants. Les lumières de Noël réfléchissent délicatement sur la neige qui envahit la cour, sur les flocons qui tombent calmement.

J'ai le coeur triste soudainement. Les lumières disparaîtront dans quelques heures. Le Temps des Fêtes est terminé. Habituellement, quand le Jour de l'An est passé, je passe aussi à autre chose. Je trouvais difficile de rester dans les festivités jusqu'au 6 janvier lorsque j'habitais en Espagne.

Mais cette année, j'étais incapable d'enlever les décorations et les lumières. Il y avait si peu de neige avant Noël... et il y en a tellement maintenant... Difficile de se séparer de cette luminosité encolorée et toute enveloppée de cette blancheur.

Il fera noir ce soir. Toutes les lumières seront remisées dans leurs boîtes jusqu'à l'année prochaine. Les prochains jours, les prochaines nuits sembleront fades. C'est toujours comme ça. Trop de lumières et de scintillements rendent la vie soudainement terne lorsqu'ils disparaissent.

Une lumière s'éteint et une nouvelle lumière s'allume. Les lumières seront toujours là, il suffira de les faire renaître dans nos yeux. C'est facile. Il faut simplement s'ouvrir aux éclats de chaque instant.

« La lumière existe dans l'obscurité ; ne voyez pas avec une vision obscure. » [Koan zen]

1 janvier 2013

Dans ma tête, je m'imagine...

Dans ma tête, je m'imagine...
des  boules de poils et de plumes...

AnimauxHiver

...dans le froid de ce début d'année,
dans la neige des derniers jours...

As-tu froid ?
As-tu trouvé une cachette bien chaude ?
Attends-tu bien sagement le printemps
ou marches-tu sur la neige parfois folle, parfois dure,
à la recherche de ton prochain repas ?

Ton poil et ta plume te protègent-ils suffisamment ?
Ou ris-tu discrètement de moi avec ma peau toute nue
qui même recouverte de chauds manteaux
tout de même grelotte ?


Boules de poils, boules de plumes,
venez dans ma chaumière imaginaire vous réchauffez un peu...
et rire de ceux qui ont peur
de l'hiver si doux et frileux.

11 mars 2012

Le moment captif d'un dimanche : les premières gouttes

"Il faut toujours un hiver pour bercer un printemps" DSC_0619

Mais est-ce que l'hiver, lui, fut assez cajolé ? J'en suis loin d'être certaine. Je ne suis pas sûre qu'on l'ait assez caressé. A-t-il été assez endormi sous la neige et le froid pour laisser le printemps se réveiller doucement ?

L'hiver doit bercer le printemps. Et on doit se laisser bercer par l'hiver... le froid, la neige, la glace... et donc je ne sais pas.

Et si l'hiver n'a pas été cajolé, il n'a pas pu bercer le printemps. Et si l'hiver n'a pas réussi à suffisament bercer le printemps, celui-ci peut décider d'être ratoureux et frileux. Ou au contraire il arrivera trop vite.

Et s'il arrive trop vite, l'été peut être perturbé. C'est fragile un été. Et si court. Tout est question de balance et de berceuse.

Et pour le moment, par la fenêtre, je vois la neige disparaître très rapidement et les gouttes s'égoutter à une vitesse folle. Et je me questionne.

"Les brefs étés ont souvent des printemps précoces"

22 janvier 2012

Le moment captif d'un dimanche : hivernal hiver

DSC_4715 copy"Janvier, le mois le plus obscurément blanc de la saison des froids" [Marie-Claire Blais]

Brrr... le froid est enfin ici. Et la neige. Et la glace. L'hiver prend des airs de demoiselle blanche, de reine de glace, de princesse de neige. Il s'est enfin décidé à pointer du nez.

Il s'amuse à faire grogner les gens. Il arrive à peine et on lui dit déjà des grossièretés. On est si impoli avec la demoiselle glacée. Elle n'est pourtant pas méchante. Implacable oui, mais si douce. Et l'hiver et bien... c'est l'hiver.

Et je cherche à comprendre cette haine, qu'ont la plupart des gens qui m'entourent, pour la saison froide. Oui parce qu'enfin... il me semble que presque tous les enfants aiment l'hiver. Non ? Ce n'est qu'en vieillissant que cette haine viscérale pour cette saison semble naître.

J'avoue. Oui, j'avoue humblement que je détestais l'hiver moi aussi. Il y a, disons, 10 ans... vous m'auriez demandé, je vous aurais répondu... "j'haïs l'hiver". Pourquoi ? J'aurais répondu... le froid, la "slush", le froid, et le froid. Aujourd'hui, je peux répondre autre chose... une réponse plus honnête.

Enfant, j'adorais l'hiver. Je pouvais jouer dehors jusqu'à avoir les oreilles et les pieds tellement gelés que je ne les sentais plus du tout. Et puis... j'ai grandi. Adolescente, je n'avais pas froid... je pouvais marcher des heures sans gants, sans chapeau, sans bottes chaudes... le look était très important, mais je crois qu'on avait simplement pas froid. Je regarde les jeunes ados d'ajourd'hui et ils sont aussi peu couverts que nous l'étions.

Mais on vieillit. On veut garder le look mais le froid commence à caresser la peau. Alors quand on attend l'autobus pendant 30 minutes, qu'il fait -20ºC et qu'on a des vêtements, oh si beaux, mais oh si peu adéquats... alors oui, on haït l'hiver. Quand on ne pense qu'à rester à l'intérieur et qu'on ne profite pas du tout de l'extérieur... alors oui, on haït l'hiver...

Mais quand on a vu l'hiver ailleurs, on se dit que l'hiver ici est beau. Il est froid, il est bleu, il est blanc... Et si on s'emmitoufle bien, si on voit la beauté, si on met le nez dehors... et bien, il n'y a aucune raison d'haïr le passage de la saison froide. Elle virevolte vers nous. Elle nous touche parfois en rafale, parfois en glace, mais toujours avec amour... Elle prépare les saisons qui viennent...

"Hiver rigoureux. Un hiver où règne une température hivernale" [Alain Schifres]

8 janvier 2012

Le moment captif d'un dimanche : hivernal

DSC_5143_copy"L'hiver, c'est la saison du recueillement de la terre, son temps de méditation, de préparation" [Lionel Boisseau]

Prendre le temps de sentir le froid sur ses joues.

Lever le nez vers le ciel et se laisser envahir par le soleil qui commence déjà à descendre derrière les maisons.

Marcher tranquillement en écoutant les bottes produire ce crissement unique sur la neige trop froide.

Se rendre compte que la neige est trop lourde pour les petites branches des buissons qui entourent la maison et se demander s'il faudrait les aider à se relever.

Chercher le gros foulard blanc que l'on sait avoir mais que l'on ne trouve pas car on annonce -20ºC et qu'on ne veut pas avoir froid.

Observer le soleil glacial faire tout de même fondre la neige sur les toits et produire des glaçons étincellants.

S'asseoir devant la cheminée et contempler les flammes virevoltées vivement et se dire qu'il faudrait bien aller cherche une autre bûche dehors.

Voir le vent soulever des nuages de neige et espérer que la route ne sera pas trop difficile.

Sortir ses grosses bottes pour aller pelleter la neige qui envahit l'entrée de la maison.

Regarder les traces d'écureuils dans la cour et se dire qu'il ne faut oublier d'acheter des arachides et de remplir les mangeoires d'oiseaux.

... rêver que l'hiver s'enneige et s'enfroidisse enfin ; rêver de l'hiver en ce mois de janvier ; rêver que l'hiver arrive enfin et reste en place plus que quelques jours...

Car si l'hiver ne vient pas, comment pourra-t-on en profiter doucement et joyeusement et ensuite lui dire au revoir pour accueillir le printemps ?

"Quelle flamme pourrait égaler le rayon de soleil d'un jour d'hiver?" [Henry David Thoreau]

10 février 2011

Appréciation

Avant-hier, il neigeotais par ma fenêtre. Il faisait doux, très doux... à peine -2ºC. Hier et aujourd'hui, il a fait froid. Très froid. Aujourd'hui, le soleil brûlait le ciel et le bleu envahissait nos yeux. C'est l'hiver. L'hiver d'ici.

Et je n'en peux plus d'entendre les gens chialer. Il y a quelques jours, dans monDSC_0625 moment captif du dimanche, je parlais de la neige et de l'hiver. Aujourd'hui sous d'autres lieux, j'ai encore exprimé mon bonheur "personnel" d'hiver. Et contrairement aux gentils mots de Suzanne, Sylviane, l'Or des chambres - et Allie -  qui partagent mon amour de cette saison, j'ai eu droit à des tonnes de "j'haï l'hiver", "il neige encore, maudite neige", "comment peux-tu aimer l'hiver, tu as oublié", "tu vas voir, tu vas retrouver ta haine pour l'hiver"...

Et vous savez quoi ? Je suis bien tannée d'entendre les gens chialer sur l'hiver ! En hiver, on chiale qu'il fait froid et qu'il neige, en été, on chiale qu'il fait chaud et humide... on chiale en automne qu'il pleut et que l'hiver s'en vient et on chiale au printemps que c'est trop court et que tout est trempé parce que la neige fond... qu'il pleuve, neige, fasse soleil ou nuageux, on va toujours trouver à redire.

J'ai vécu dans un pays où supposément il faisait chaud... et j'ai vécu des étés pénibles de chaleurs horribles et des hivers humides, gris et pluvieux. Il y avait des mieux et des pires là-bas, et il y a des pires et des mieux ici !

Aujourd'hui, je préfère nettement nos hivers québécois aux hivers espagnols. Mais ce n'est pas ce qui m'énerve... Là-bas comme ici... les gens ne font que parler de températures et surtout ne font que se plaindre de la température... et j'en ai marre.

Oh, je vais peut-être dire parfois : "j'aurais aimé du soleil aujourd'hui" ou "ouf... j'aurais préféré qu'il ne neige pas aujourd'hui car je dois prendre la route" ou "il fait trop chaud, je vais me cacher à l'ombre"... Mais plus jamais, je ne vais "haïr" une saison... Elles sont toutes belles et ont toutes leurs inconvénients et leurs avantages. Et aujourd'hui, après avoir vécu des hivers différents, je revendique le droit de dire que j'aime l'hiver, le froid et la neige ! Na !

6 février 2011

Le moment captif d'un dimanche: illumination enneigée

DSC_0629_copy"Il a neigé dans l'aube rose, Si doucement neigé, Que les choses, Semblent avoir changé" [Maurice Carême]

Je l'avais vue en rêve et parfois lors d'escapades en terres plus lointaines. Je l'avais même aperçue lors d'une étrange journée à Barcelone, alors qu'elle avait envahie la plage. Je l'avais soupirée sur les photographies d'années passées ou celles que soeurette m'envoyait.

Je l'attendais dès le mois de novembre. Je l'espèrais dès les premiers signes de l'hiver. On m'a dit: "Tu as oublié que tu n'aimes pas l'hiver". J'ai répondu: "Je n'ai pas oublié que je n'aimais pas l'hiver. Mais je le connais maintenant sous différentes formes, différents froids, différents cieux. Je le connais humide, doux, sans neige et sans soleil. Je l'attends, froid, ensoleillé et enneigé."

On m'a dit: "Tu verras, après la première neige, ça te passera... il fera froid, il neigera et neigera... tu devras pelleter et repelleter... tu te gèleras les pieds et les oreilles... et tu diras comme nous que tu détestes l'hiver". J'ai souri. Ça ne sert à rien de discuter avec ceux qui n'aime pas l'hiver. Ils ne comprennent pas. Ils n'ont pas de recul. Ici, tu adores ou tu haïs l'hiver. Tu ne changes pas d'idée au cours de ta vie.

J'ai connu d'autres hivers. Et j'attendais celui-ci avec impatience. Je n'aimais pas l'hiver avant. J'étais heureuse de m'en éloigné. J'ai découvert que l'hiver existe partout et qu'il est différent. Je me suis aperçue que je m'ennuyais horriblement de l'hiver froid et neigeux. Et je l'aime avec passion maintenant.

Il neige et les choses ont changé. J'ai changé. La neige illumine mes nuits. Le soleil envahit mes journées si froides. Je passe des heures à pelleter. Je rentre épuisée, satisfaite, les cuisses gelées, les yeux scintillants. Je m'habille chaudement et je retourne me promèner dans les rues débordantes de tempêtes...

"La neige. C'est de la lumière dont la terre est couverte. Des franges d'écume sur les roches. Un vol de papillons blancs" [Roger Mondoloni]

9 mars 2010

Des flocons venus chatouiller Barcelone

Cet hiver fut particulièrement difficile pour l'Espagne. Les pluies torrentielles, les averses de neige et le froid ont marqué cetteDSC_2188 saison. Évidemment, il pleut, il neige et il fait froid chaque année en Espagne !!!

Et je trouve toujours étrange que les gens viennent en vacance ici pendant les mois d'hiver en s'attendant à du soleil et de la plage ! Comme ses amis québécois qui m'avaient annoncé en novembre qu'ils avaient achetés des billets pour passer Noël à Málaga en Andalousie !!! Mon dieu, quelle idée, n'avais-je pu m'empêcher de dire! Mais pourquoi donc ? Heu pour fuir l'hiver québécois et voir le soleil et la plage, d'eux de me répondre... Hum... comme je leur ai dis, il a fait froid et il a plu pendant tout leur séjour. Évidemment, 5-10ºC est plus chaud que -20ºC mais c'est pas chaud... surtout dans les maisons mal isolées. Parce que voyez-vous, l'Espagne ce n'est pas les Caraïbes ! Et en février à Barcelone, tu mets ton foulard et tes mitaines... pas tes bermudas et tes gougounnes... Bon... enfin...

Évidemment... il y a toujours les espagnols qui chaque année semblent être pris au dépourvu par les neiges, le froid et les pluies... Il me semble qu'à la longue, il aurait réalisé que les pneus 4 saisons seraient peut-être plus appropriés que les chaînes... et que les doubles fenêtres isoleraient mieux les maisons... Bon... enfin...

Mais cette année... j'avoue que l'hiver fut très très difficile en Espagne. Pas une région qui ne fut affectée... les inondations, les dommages aux routes, maisons, terrains... On a vu des images de pluies, de neige pendant tout l'hiver. Et on a eu froid. Pour les gens d'ici, des degré de 5-10ºC c'est froid, alors quand le thermomètre va sous zéro... c'est la panique.

Il a neigé dans nombres d'endroits qui habituellement n'ont pas de neige... Car je répète, chaque année, il neige. Surtout en Catalogne. C'est normal. Mais bizarrement, Barcelone est souvent isolée. Quand il pleut ou il neige en Catalogne, à Barcelone, rien du tout. Il peut même neiger à quelques kilomètres de la ville, dans les banlieues... mais pas à Barcelone.

NeigeSauf hier. Hier, le 8 mars 2010, alors que mes amis et ma famille de Montréal me disaient que ça sent le printemps au Québec... nous à Barcelone nous avions notre première tempête de neige de l'année... en fait des dernières décennies ! Oh... si on compare à la neige qui a recouvert la Catalogne... Barcelone n'a pas vu grand chose. Toute la région fut perdue dans une grosse tempête de neige ! Mais pour une fois, Barcelone a aussi vu des flocons la recouvrir !

Et pendant que toute la ville était paralysée et que les gens s'affolaient... mon PisTout et moi, nous sommes allés prendre une belle marche. Direction plage. Au début de notre marche, la neige était encore très fondante et il n'y avait presque aucune accumulation, mais plus les minutes passèrent, plus la neige s'intensifia.

Neigea

Une fois sur le bord de la mer, la tempête était à son plus fort... la neige recouvrait le sol, le sable... les vagues étaient immenses... Et nous n'étions pas les seuls à regarder cette tempête sur Barcelone. Beaucoup d'autres s'amusaient et riaient de cette neige si rare dans la ville.

Neigeb

Puis, nous sommes retournés chez nous... complètement gelés et trempés ! Il faut dire que nous ne sommes plus "équipés" pour l'hiver ! La neige a cessé quelques heures plus tard... Aujourd'hui, il a fait soleil. Plus une trace dans la ville. Encore une fois, Barcelone se démarque de sa région... car la neige paralyse encore une bonne partie de la Catalogne...

Mais ici, ces flocons venus chatouiller Barcelone ont chassé les nuages... et le soleil est enfin revenu dans le ciel !

 

29 janvier 2010

Dans ma tête, je m'imagine...

Dans ma tête, je m'imagine...
un peu d'hiver...

Hiver

Mais d'un hiver blanc et froid.
Pas de cet hiver gris et terne
qui s'accroche à ma fenêtre.

Et il s'accroche cet hiver triste
nuageux et pluvieux.
Comme chaque hiver.
On me dit qu'il fait beau ici...
On s'imagine du soleil et de la plage
aux quatre saisons...

Mais j'ai un manteau, un foulard
et des gants.
Dans mon appartement,
le chauffage réussit
à peine à chasser le froid humide
qui colle aux murs et aux os.

Et c'est gris. Presque tous les jours.
Un ciel délavé me dévisage.
Je lève les yeux et je regarde
par ma fenêtre.
Et dans ma tête, il y a
un ciel bleu, froid
et hivernal.

24 janvier 2010

Le moment captif d'un dimanche: brumeuse

0002janvier"C'est l'incertitude qui nous charme. Tout devient merveilleux dans la brume" [Oscar Wilde]

J'avais oublié les reflets que la neige peuvent offrir à notre regard. La photo m'apparaît brumeuse, incertaine et remplie d'un sortilège fragile.

C'est cette fragilité qui me transporte et me fait peur. Mais c'est aussi celle-ci qui me fait espérer que tout sera bientôt tranquille et solide. Solide comme cette rivière brouillonne, qui court et s'emporte. Elle sait d'où elle vient, elle sait où elle va. Elle déborde parfois de son lit et elle s'égare parfois sur des chemins qui ne lui appartiennent pas ou qui ne lui appartiennent plus depuis longtemps. Mais elle est certaine de sa solidité.

La brume est parfois aveuglante. Elle éclaire trop les détails, les fautes, les erreurs. Mais elle permet aussi de rêver et de s'élancer sur des parcours tracés mais flous. Je regarde la clarté et je réalise que c'est facile d'oublier ses rêves. Mais ils sont toujours là. Il suffit de se les rappeler et d'y travailler. Travailler fort. Les yeux perdus dans la brume.

"Tu peux tout accomplir dans la vie si tu as le courage de rêver, l'intelligence d'en faire un projet réaliste, et la volonté de voir ce projet mené à bien" [Sydney A. Friedman]

27 décembre 2009

Le moment captif d'un dimanche : décision

"J'ai la nostalgie d'une de ces vieilles routes sinueuses et inhabitées qui mènent hors des villes... une route qui conduise aux 000confins de la terre... où l'esprit est libre..." [Henry David Thoreau]

Parfois les images nous rappellent des moments passés. Des moments révolus. Mais parfois les images nous projette dans notre futur. Il nous rappelle les décisions qui viennent vers nous. Ces choix qu'il faudra faire. Et que l'on remet au lendemain car l'indécision est trop importante.

Une route. Cette route s'est dirigée vers des horizons lointains. Un chemin vers des racines méconnues. Elle a permis des rencontres extraordinaires, des découvertes merveilleuses. Une réunion et une confrontation avec mes racines espagnoles. Beaucoup de choses me furent révéler et je ne regrette rien. Même les moments difficiles.

Mais il faut aussi avoir le courage de regarder la route et de reconnaître son chemin, ses sorties, ses déviations et ses destinations. Il faut être capable de faire des détours, de reprendre des routes déjà parcourues. Et découvrir qu'en fait il reste pleins de kilomètres à découvrir et à redécouvrir.

Ces moments de repos permettent la réflexion. Les décisions sont proches. Elles font peur. Mais elles sont pleines de promesses.

"J'ai besoin de l'hiver. Car pendant que la nature se repose, l'esprit, lui, peut entrer en ébullition." [Jan Sverak]

21 décembre 2009

De la neige...

0abJe disais vouloir de la neige... un Noël blanc. Je disais m'ennuyer du froid, de l'hiver et des foulards... Et bien, on m'a entendue, écoutée, et répondue !!!

Nous sommes arrivés à Mulhouse vendredi. Il y avait des nuages et une température d'environ 3ºC. Pas vraiment différent de la température à Barcelone des jours précédents. Pas un flocons. Nous étions un peu déçus.

Nous nous sommes rendus à notre première destination: Eguisheim. Joli marché de Noël et joli village alsacien. La soirée passa rapidement entre Eguisheim et Turkheim, autre village tout près. Puis... ce fut le temps de dormir...

Le lendemain matin, nous nous sommes levés sur une photographie d'hiver. Un joli manteau blanc recouvrait les rues et les toits ! Nous étions vraiment heureux. Nous nous sommes partis pour notre 2e journée de villages et de marchés de Noël. La 0actempérature était beaucoup plus froide. Environ -14ºC et même un peu moins avec le facteur vent ! La transition fut assez difficile, je dois avouer ! Nos petits corps n'ont plus l'habitude de ces froids ! Mais malgré les frissons, les pieds gelés et le petit bout du nez froid, nous étions assez contents ! Nous avions ce que nous avions espéré... du froid et de la neige pour ce pré-Noël !

Et puis, le lendemain, nous avons repris la route, du côté allemand cette fois-ci. Un château enneigé et rempli d'un vent fou fut notre premier arrêt. Puis quelques villages... Nous avions prévu arriver à notre dernier hôtel assez tôt vers 18h00... prendre un repas relativement tôt et se reposer dans notre chambre pour cette dernière soirée...

0aC'était sans compter sur cette belle neige... Alors que nous étions dans le dernier village de notre itinéraire, Schiltach (la 1ere photo), la neige a recommencé. Tout doucement. La nuit commençait à tomber. C'était féérique... bien entendu ! Nous avons repris la route pour nous diriger vers Baden Baden. Belle route en Forêt Noire... bien enveloppée d'arbres immenses et bien montagneuse. La neige a commencé à tomber avec plus de vigueur...

Nous trouvions cela assez joli et nous prenions encore quelques photos... Nous avions bien quelques petites inquiétudes... après tout, cette auto louée avait des pneus d'été (oui, je sais, on se dit que dans une région qui connait quand même un peu la neige, des pneus d'hiver ou à tout le moins des pneus 4 saisons seraient une bonne idée... mais bon) et cela pouvait devenir glissant.

Et puis, cela empira... et les photos cessèrent. Nous étions en pleine forêt, il faisait noir... les arbres enneigés contribuaient à la poudrerie et la tempête s'emballa... Et bientôt nous n'avons plus rien vu... nous étions seuls sur la route complètement couverte de neige. Nous allions très tranquillement, mais nous sentions les roues glisser... et puis soudain, à cause des routes impratiquables, nous avons un peu perdu notre chemin. Nous savions où aller et nous savions que nous n'étions pas loin... mais nous ne pouvions nous rediriger. Et puis, le comble... le lave-glace cessa de fonctionner... nous pouvions à peine voir. Un trajet qui aurait dû prendre environ 1 heure, dura près de 4h30... nous étions épuisés... Et puis, nous avons râté une sortie... enfin, nous n'avons pas pu freiner pour la prendre et nous avons pris une pente... l'auto glissa, glissa... heureusement, nous avons réussi à arrêter sans rien heurter, mais impossible de remonter... pas avec des pneus d'été...

Enfin... après de longues heures, nous avons finalement réussi à retrouver notre chemin et sortir de la tempête. Nous sommes arrivés à l'hôtel très tard... mais ils nous ont tout de même préparé un repas... nous étions bien contents !!!

Je suis bien heureuse de ce voyage enneigé mais je me serais bien passée de ces dernières heures assez difficiles... Aujourd'hui, nous avons pu prendre notre avion à Baden Baden... nous avons été chanceux, partout en Europe, les vols sont cancellés...

Bon... c'est bien beau ça... mais il faut se préparer pour Noël ! Encore quelques jours de travail et ce sera les vacances !!! :D

20 décembre 2009

Le moment captif d'un dimanche : voyage

"Le temps, c'est quand on va d'un Noël à l'autre" [Paul Vileneuve]008

Cette photo date. Presque deux hivers déjà ! Un certain décembre de 2007. Dans un village... en Alsace. Un marché de Noël.

Je ne suis plus la même. Mes cheveux ont changé. Oui, c'est vrai. Mais les changements les plus importants ne sont pas visibles sur cette photo. Mais moi, je les vois.

Sur cette image, je vois Noël. Je vois ce temps de l'année que j'aime tant. Je vois un marché de Noël dans une petite ville de France, si près de l'Allemagne. Je vois un temps froid où on se sent bien emmitouflé dans un foulard bien chaud.

Et je vois, une fille, plus très jeune, qui sait qu'elle n'est plus une fille. Elle aime Noël et elle aimera toujours Noël. Elle restera une petite fille, complètement émerveillée à chaque Noël... qui regarde chaque lumière comme une étoile qui enveloppe son coeur et qui la remercie de venir lui donner un peu de magie. Mais elle sait qu'elle n'est plus une fille... et elle l'accepte avec joie.

Et je vois un temps qui fut merveilleux mais qui bientôt changera sûrement. La fille qui est là, change à tous les jours. Elle vit au rythme des livres... et elle veut revivre parmi les livres. Peut-être bientôt...

"Comme des bibliothèques aux multiples rayons que l'on classe, déplace, aménage, lentement nos identités se recomposent" [Viviane Chocas]

19 décembre 2009

Quelques mots...

"Noël, c'est la veille, l'attente" [George Dor]

15 décembre 2009

Le paradoxe de mes biscuits de Noël

Comme certains le savent déjà, chaque année, je fais des biscuits de Noël. Je les appelle "mes biscuits de Noël" car je ne fais des biscuits que pendant le Temps des Fêtes.

(Oh, il arrive qu'en plein milieu de l'année, je fasse quelques biscuits au beurre d'arachides, mais c'est seulement depuis que je vis à Barcelone... oui, car voyez-vous, nos visiteurs du Québec, nous apportent souvent des choses que l'on a pas ici... sauf que des pots de beurre de pinottes on en a maintenant plus d'une dizaine et que bien que cela se conserve longtemps, cela ne dure pas éternellement, et je suis incapable de jeter un pot neuf... donc solution ? des biscuits et des barres... Mais c'est rare... donc faire des biscuits pour moi, c'est intimement lié à Noël --- Oui, je sais, c'est une longue parenthèse, enfin...)

Ce fut un long parcours difficile que de faire des biscuits à Barcelone... Biscuitmais l'année dernière, j'ai finalement réussi ! Donc, cette année, j'ai planifié la préparation de mes biscuits comme d'habitude. Surtout qu'en plus, j'avais finalement trouvé des emporte-pièces intéressants.

Mais voilà... cette année encore, j'ai un problème... oui, je sais, vous allez croire que je deviens un peu sénile avec toute cette histoire de biscuits et vous avez sans doute raison ! Mais j'assume cette folie, alors.... :D

Voilà, le problème c'est que j'aime faire de la patisserie et surtout des biscuits. J'adore cuisiner en général, mais la patisserie en particulier. J'ai même travaillé en cuisine quand j'étais plus jeune, et ma spécialité était les desserts, biscuits, confiserie, etc. Et quand je fais des biscuits, et bien, j'en fais.... BEAUCOUP. Beaucoup trop...

Et mon PisTout et moi, et bien on ne mange pas vraiment de biscuits. On adore les biscuits, mais on en mange peu. J'en mange un ou deux quand ils sortent du four car cela sent si bon. J'en prend parfois un ou deux ensuite dans la soirée. Et c'est tout. Même chose pour mon PisTout. En plus, cette année, j'ai reçu lors du Bloody Swap, des biscuits que j'adore (les Shortbread Fingers) et qui furent mangé avec bonheur... même s'il en reste encore (sauf les flapjacks... ça ils sont disparu immédiatement). Ces biscuits ont amplement satisfaits nos besoins en biscuits pour l'année entière ! J'ai bien pensé ne pas en faire cette année.... mais c'est impossible pour moi, il manquerait un petit quelque chose à Noël !

Donc que faire de tous ces biscuits !?!? Avant, j'en offrais à mes amis et à ma famille... mais ici, je n'ai personne à qui les offrir. Alors, je ne sais trop que faire de mes biscuits... J'ai pourtant essayé d'en faire moins, mais c'est difficile. C'est ennuyant de faire le tiers d'une recette de biscuits... et ça salit pour rien.

Comme l'année dernière, nous en grignotterons quelques uns... j'essayerai d'en passer quelques uns dans des desserts de Noël - peut-être des verrines au gâteau au fromage... (oui, car bon, on est pas trop dessert non plus... je fais des desserts quand c'est Noël, un anniversaire ou quand on reçoit des invités...), puis je donnerai quelques miettes aux moineaux, pigeons et perruches gourmands du parc à côté de chez moi...

Quelqu'un veut des biscuits ? :)

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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