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litterature quebecoise
21 mai 2007

Le Survenant

Le Survenant / Germaine Guèvremont; chronologie, bibliographie et jugements critiques d’Aurélien Boivin. – Montréal : Fides ; Bibliothèque québécoise, 1986. – 233 p. ; 17 cm. – ISBN 2-7621-0839-X


Quatrième de couverture : 

- Vous autres, vous savez pas ce que c’est d’aimer à voir du pays, de se lever avec le jour, un beau matin, pour filer fin seul, le pas léger, le cœur allège, tout son avoir sur le dos. Non! Vous aimez mieux piétonner toujours à la même place, pliés en deux sur vos terres de petite grandeur, plates et cordées comme des mouchoirs de poche.

L'auteur :

Germaine Grignon est née à Saint-Jérôme (au Québec) en 1893. Son père qui était avocat et sa mère qui s’adonnait à la peinture étaient tout deux des rêveurs et aimaient la littérature. Sa mère était une parente du fameux curé Labelle qui est renommé pour son implication dans le développement de la colonisation du pays.Germaine Germaine Grignon est également la cousine de l’auteur Claude-Henri Grignon qui a écrit entre autre le très connu roman : « Un homme et son péché ».

On lui fit faire des études chez les sœurs de Sainte-Croix à Sainte-Scholastique, ville de son enfance, puis chez les sœurs de Sainte-Anne à Saint-Jérôme et à Lachine. Son éducation fut complétée par des cours de piano et d’anglais à Toronto.

Elle occupa un poste au palais de justice de Saint-Scholastique puis à Sorel, pendant quelques années. Lors d’un voyage à Ottawa, elle rencontra Hyacinthe Guèvremont et ils se marièrent en 1916. Le couple vivra d’abord à Ottawa. Quatre ans plus tard, ils s’installent à Sorel qui est la ville natale de son mari. Ils auront cinq enfants.

En 1926, après la mort d’une de ses filles à l’âge de trois ans, Germaine Guèvremont décide d’écrire et devint tout d’abord journaliste pour le journal montréalais The Gazette. Elle écrira également pour le Courrier de Sorel. Lorsqu’elle s’installe à Montréal en 1935, elle interrompt brièvement sa carrière journalistique pour la reprendre en 1938, alors qu’elle écrit pour la revue Paysanna divers articles sur la culture. Elle y publie également des contes et des romans feuilletons.

Elle collaborera à la rédaction de la série des « Belles histoires des Pays d’en haut » avec son cousin Claude-Henri Grignon. Elle écrira également, en 1939, une pièce de théâtre « Une grosse nouvelle » ainsi qu’un roman-feuilleton intitulé « Tu sera journaliste » et qui est à caractère autobiographique. Dans beaucoup de ses œuvres et notamment dans ses contes, on peut retrouver comme sujets principaux la vie au Chenal du Moine ainsi que la famille Beauchemin.

À partir de 1940 jusqu’en 1942, elle écrit pour la revue L’Oeil, un billet mensuel. Elle utilise alors un pseudonyme « La femme du postillon ». C’est en 1942 qu’elle publiera un recueil de ses meilleurs contes intitulé « En pleine terre ».

Elle publie son œuvre principale et la plus célèbre « Le Survenant » en 1945. Ce roman qu’elle prend deux ans à écrire reprend l’univers de ses contes et elle y introduit de nouveaux éléments dont les célèbres personnages du Survenant et d’Angélina. Le livre est immédiatement reconnu comme une œuvre importante de la littérature canadienne-française (« québécoise »). Il recevra d’ailleurs les prix Duvernay (prix de la Société Jean-Baptiste) en 1945 et David en 1946. Il recevra également le prix Sully-Olivier de Serres en 1946 en France (prix de l’Académie francaise).

Ce succès est immédiatement suivi de la publication en 1947, d’un autre roman, qu’elle intitule « Marie-Didace ». Ce dernier qui est une suite du Survenant connaît également un vif succès. La même année elle reçoit la médaille de l’Académie canadienne-française qui est lui est décernée pour l’ensemble de son œuvre. Elle avait prévu une suite à ses deux romans. Ce roman, qui devait s’intituler « Le plomb dans l’aile »  restera une ébauche.

Elle sera élue membre, en 1949, à cette même Académie – aujourd’hui nommée l’Académie des lettres du Québec. Les deux romans seront traduits et publiés à New York et Londres en 1950. La traduction du Survenant, intitulé « The Outlander » obtiendra le prix du Gouverneur Général au Canada.

Germaine Guèvremont  adaptera ensuite ces œuvres, tout d’abord pour la radio sous le titre « Chenal du Moine » (radioroman) et ensuite pour la télévision (téléroman). Ces deux œuvres seront diffusées avec succès jusqu’au début des années 60.

La Société royale du Canada l’invitera à devenir membre en 1961. L’année qui suivit elle participe au Nouveau Journal. Elle recevra aussi de l’Université Laval à Québec et de l’Université d’Ottawa des doctorats « honoris causa ». Elle publie dans le journal Le Devoir et le magazine Châtelaine, certains passages d’un recueil de souvenirs qu’elle est en train de rédiger et qui doit s’intitulée « Le Premier Miel ». Ce recueil demeurera inachevé puisqu’elle décède en 1968 à Terrebonne au Québec.

Bibliographie :

Tu seras journaliste (1939) – Roman sous forme d’un feuilleton
En pleine terre. Paysanneries. Trois contes (1942) - Contes
Le Survenant (1945) – Roman
Marie-Didace (1947) – Roman

 Sources :

http://felix.cyberscol.qc.ca/LQ/auteurG/guevre_g/surve_gg.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Survenant_(roman)
http://www.germaineguevremont.ca/
http://www.geocities.com/comunitatea_romina/gheorghemircea_survenant.htm
http://www.fabula.org/actualites/article17040.php
http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/evenements/816.html
http://jydupuis.apinc.org/dotclear/index.php/2005/05/28/78-le-survenant-de-germaine-guevremont


Commentaires à suivre...

 

- Le Survenant (suite 1) - Résumé et oeuvre
- Le Survenant (suite 2) - Commentaires personnels
- Le Survenant (Lecture obligatoire) – Réflexion personnelle

 

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6 mars 2007

Sept jours du talion, Les (Suite)

Commentaires personnels :

Un roman noir, entre le thriller psychologique et l’horreur, qui nous offre une histoire d’une intensité remarquable. En général ce roman de Patrick Senécal a été bien reçu par la critique et par le public. Le roman diffère des autres romans de l’auteur par le fait que le fantastique n’a pas – ou peu – de place dans le récit. Ce qui n’empêche pas l’auteur de décrire des scènes parfois insoutenables – à la limite de l’horreur.

7_joursOn peut facilement déduire du texte que le thème principal est la légitimité de la vengeance – plus que la vengeance elle-même. On analyse notre rapport à la vengeance – ce qu’on serait prêt à faire, ce qu’on permettrait de faire, au  nom de la vengeance.

On peut lire deux histoires : le récit d’un père qui enlève l’agresseur et assassin de sa fillette pour le punir justement – car il ne croit pas que la justice pourra le punir à la mesure du crime que ce « monstre » a commis ;  et le récit de l’enquête policière qui tente de les retrouver – pour amener le criminel devant la justice « légale » et pour empêcher ce père de devenir lui-même un criminel et un assassin. Pour l’empêcher de devenir peut-être lui-même un monstre.

Les scènes sanglantes parsèment ce roman – le personnage principal (le père) étant un chirurgien, les tortures infligées au « prisonnier » sont très bien décrites, très visuelles et très réalistes… on sent la souffrance de l’homme – autant celle de la victime que celle du bourreau, même si nous ne sommes pas toujours certains de qui joue quel rôle.

Il a peut-être un peu trop de détails, et j’ai trouvé que parfois les scènes moins développées en disaient plus et avaient plus d’impacts que celles très détaillées. Le roman est cependant très habilement mené, et on explore toutes les facettes de la vengeance – autant la délivrance qu’elle peut apporter que la souffrance qu’elle n’efface pas. Mais contrairement à quelques critiques, je ne crois pas qu’on parle ici de « haine ». Le père ne considère pas son prisonnier comme un humain, il le considère comme un monstre, une bête… il veut lui faire subir la douleur et l’horreur que sa fillette a ressenti. La vengeance n’implique pas la haine. Et après avoir terminé son acte de vengeance – qui durera 7 jours et qui se terminera par la mise à mort de ce monstre -  il a l’intention de se livre à la justice. Car il sait qu’il devra payer pour avoir torturer et tuer – même s’il ne considère pas cet « homme » comme un humain. Il est conscient de devoir suivre les « règles » établies. Ce détail rend son acte encore plus froid.

L’écriture est efficace, le rythme rapide –tout en sachant ralentir - et on nous fait vivre les émotions intensément, avant même que les événements ne se réalisent. Plusieurs scènes en huis clos, où on ressent presque l’intimité entre la victime et son bourreau – tout en ne cessant jamais de ce questionner sur les rôles de chacun. Plusieurs scènes de dialogues – sans nécessairement beaucoup « d’actions ».

On se questionne sur cette torture, sur la vengeance et sur l’identité du « monstre ». Le roman nous présente d’ailleurs l’opinion publique face à cet acte… les gens prennent positions, appuient ou condamnent le père. L’éthique, la morale, ou la vengeance ? Doit-on, peut-on, se faire justice soi-même ? Et comment peut-on vivre avec la décision ? Peu importe cette décision…

Certaines personnes ont de toute évidence critiqué les scènes très – trop – bien décrites, la trop grande quantité de détails, de sang, etc. Et il peu parfois être difficile de croire aux personnages. On a parfois l’impression que l’auteur en « met trop », qu’on a compris, qu’il n’est pas nécessaire d’en faire plus. Et même s’il est vrai que parfois, j’avais tendance à dire « ok, ça va, j’ai compris » et que l’aspect psychologique aurait pu être plus développé, je crois que l’intensité des scènes avaient leurs places dans la trame, lorsqu’on les prend dans leur ensemble et non, une à une. La violence et l’horreur servent à mener le lecteur vers le dénouement que plusieurs ont trouvé banal, mais qui selon moi, était évident et simple mais intense.  Il est surtout conséquent et crédible.

Certains peuvent avoir eu de la difficulté à comprendre les personnages ou à s’identifier à eux. Je croix cependant qu’ils sont très crédibles et très réalistes. On peut facile comprendre comment quelqu’un de pacifiste, ordinaire, peut perdre son « bon sens », sa morale, devant un acte aussi horrible commis sur une enfant – son enfant. Reste à voir, s’il peut aller au bout ! Le texte joue sur la capacité du lecteur à se mettre dans la peau des personnages – à la fois du tueur et du père -  et sur les sentiments que l’on aura pour ceux-ci. Identification et sentiment.

Quelques passages un peu hors contexte, selon moi, mais qui ne troublent pas trop le récit ; et qu’une analyse plus poussée permettrait sûrement de remettre en perspective.

Le roman nous fait réfléchir sur nos opinions personnelles – vengeance, peine de mort, torture, etc – et comment ces opinions peuvent être confrontées à la réalité. Notre morale, nos principes peuvent-ils être confrontés à l’horreur ?

Premier article: Sept jours du talion, Les

Sources :

 

4 mars 2007

Sept jours du talion, Les

Les sept jours du talion / Patrick Senécal. – Québec : Éditions Alire, 2002. – 333 p.; 18 cm.

Quatrième de couverture :

« Il s'appelle Bruno Hamel, il a trente-huit ans et il est chirurgien. Avec sa petite famille - Sylvie, sa conjointe, et Jasmine, sa fille de sept ans -, il habite Drummondville et, comme tous les gens heureux, il n'a pas vraiment d'histoire. Jusqu'à ce que Jasmine, par un bel après-midi d'automne, soit violée et assassinée.

Dès lors, l'univers de la famille Hamel bascule. Mais lorsque la police arrête le meurtrier, un terrible projet germe dans l'esprit enténébré de Bruno : il va s'emparer du monstre et lui faire payer ce qu'il a fait à sa petite fille.

Le jour de la comparution du meurtrier, Hamel, qui a minutieusement préparé son coup, kidnappe le monstre, puis transmet aux autorités policières un message laconique : celui qui a violé et tué sa petite tille va souffrir pendant sept jours, après quoi il sera exécuté. Ensuite seulement, lui-même se rendra.

Les Sept Jours du talion : un suspense d'une rare intensité dont personne - et surtout pas le lecteur ! - ne sort indemne. »

L’auteur :

Patrick Senécal est né en 1967 dans la ville de Drummondville au Québec. Il commence très tôt à écrire et produit avec un amisenecalpatrickphoto à l’âge de 10 ans, une bande dessinée. Vers l’âge de 13 ans, il commence à écrire des nouvelles.

Il pensera tout d’abord faire des études de médecine, mais alors qu’il est au Cégep de Drummondville, il décide d’étudier plutôt en Arts et Lettres. Il publiera son premier roman alors qu’il est au Cégep, « La vengeance ». Il poursuivra ses études à l’Université de Montréal en faisant un BAC en Études françaises. Il fera également quelques cours de cinéma.

Il fera partie d’un groupe humoristique pendant quelques années, pour lequel il écrit plusieurs textes, en plus de participer sur scène. Un de ses textes sera présenté sous forme de pièce de théâtre «  Les Aventures de l’inspecteur Hector ». La pièce sera présentée en 1997, au théâtre de la Licorne.

Il publiera son premier roman en 1994, « 5150, rue des Ormes ». La même année, il commencera à enseigner la littérature, le théâtre et le cinéma au Cégep de Drummondville. Ce premier roman reprend une thématique où se retrouvent le suspense et le fantastique et qui le fera connaître comme un auteur de roman d’horreur.

Patrick Senécal aime particulièrement l’écriture forte où les émotions, la tension, le suspense, la terreur et le fantastique se mélangent. Il publiera son deuxième roman en 1995 qui reprend ces thématiques, « Le Passager ».

Il publiera par la suite régulièrement. Ses œuvres sont accueillies favorablement par la critique et le public. Son roman, « Sur le Seuil », publié en 1998, sera porté à l’écran par Éric Tessier et met en vedette les acteurs québécois Michel Côté et Patrick Huard.  Senécal participera à la rédaction du scénario. D’autres romans de Patrick Senécal pourraient être portés à l’écran dans les années à venir.

Il a aussi écrit pour la série « La Chambre No 13 »  (le 7e épisode) diffusée en 2006. Son roman « Aliss » paru en 2000 obtiendra le prix Boréal en 2001. Ses premiers romans furent réédités dans des versions remaniées par l’auteur. Parallèlement à son écriture, Senécal continue aujourd’hui d’enseigner au Cégep de Drummondville.

Bibliographie :

  • 5150, rue des Ormes, (1994) - roman
  • Le Passager. (1995) - roman
  • Sur le seuil. (1998) - roman
  • «Ressac», Roberval fantastique, (1998) -      nouvelle
  • «La Source», Fenêtre secrète sur Stephen King      15, (1999) - nouvelle.
  • «Eaux troubles», Fenêtre secrète sur Stephen      King 16, (1999) - nouvelle.
  • «Nuit d'ancre», Solaris 133, (2000) - nouvelle.     
  • Aliss. (2000) - roman
  • «Retrouvailles», Alibis (2001) - nouvelle
  • Les Sept Jours du talion. (2002) - roman
  • Oniria. (2004) - roman
  • Le Vide. (2006) - roman).

Commentaires personnels à suivre...

 

Sources :

 

27 décembre 2006

La Chasse-galerie: II. Commentaires

La Chasse-galerie, légendes canadiennes / Honoré Beaugrand, Montréal, 1900, 123 p.; Fides, 1979, 107 p.

Commentaires :

Ce conte fait partie du patrimoine québécois autant d’un point de vue littéraire que traditionnel. Au Québec, c’est la version d’Honoré Beaugrand qui est le plus connu.  L’auteur s’est inspiré de légendes et folklores du Québec, mais également de la vie quotidienne. Il raconte l’histoire du Québec, sa vie quotidienne, ses coutumes et traditions.

chasseLa « Chasse-Galerie » s’inscrit parfaitement dans le contexte de l’époque : la vie des coureurs des bois, les traditions et coutumes de ces hommes des bois, les traditions de Noël et du Jour de l’An, les croyances et peurs dans le fantastique, le diable, la présence incontournable de la religion dans la vie des gens, et même la consommation d’alcool… On note aussi dans son récit, la fascination pour un monde qui demeurait mystérieux pour la majorité des gens : le monde de la route, des coureurs des bois, des hommes qui s’enfonçaient pour des mois dans les profondeurs de la forêt. Forêts et routes, mondes remplis de mystères, de créatures étranges, de noirceurs…

On retrouve également dans ce conte la recherche du fantastique et le goût de s’effrayer…On peut facilement voir les craintes et les peurs des gens de cette époque : le diable, l’enfer, la perte de son âme… Et on voit également la présence de l’église et de la religion qui jouait volontiers avec ces peurs pour garder les gens dans le droit chemin. Le conte était également une occasion de provoquer une rupture avec le quotidien et permettait d’entrer dans un autre ordre du temps, de l’espace, … un autre univers extraordinaire. On le dit toujours rituellement au début du conte : on va maintenant conter une histoire qui va changer la vie des auditeurs.

Ce conte fait partie des traditions orales du Québec. Il était conté lors des veillées en famille ou dans les réunions de paroisses. Il a forgé l’imaginaire québécois et nous offre non seulement une histoire fabuleuse mais également un regard sur la société de cette époque. 

Mais si ce conte fait partie de la culture québécoise, on sait que les premiers colons ont mélangé des éléments de légendes françaises avec des mythes amérindiens qui parlent de canoës volants.  Cette légende est connue dans plusieurs cultures à travers le monde, sous différents noms.

Il y a tout d’abord, la légende française qui parle d’un noble très riche qui aimait la chasse et qui selon certaines traditions auraient eu le nom de Gallery. Un jour au lieu d’aller à la messe, il décide d’aller chasser. Il fut alors condamné à errer dans le ciel tout en étant lui-même chassé par des cheveux et des loups.

Dans la Banque de dépannage linguistique panfrancophone, un article très intéressant fait venir le mot « chasse-galerie » du parlers de l’Anjou, du Poitou et de la Saintonge. Le mot ne serait attesté en France que depuis 1829 (ou peut-être depuis 1791), et il serait arrivé au Canada au XVIIe siècle au Québec et en Acadie. On y traite également de l’étymologie du mot « chasse-galerie ». Le mot chasse devrait être pris dans son sens collectif qui englobe les chasseurs, les chiens de chasse, l’équipement, etc. Le mot « galerie » pourrait venir du nom du noble qui avait été condamné à errer dans le ciel. Ou encore le mot serait rattacher aux mots « galier » et « gaille » qui en ancien français ou en patois signifieraient « cheval ».

On dit aussi que l’histoire viendrait aussi de la « troupe infernale ». La troupe composée de diables, démons, sorciers, etc. courraient dans les airs pendant la nuit, et faisait un grand vacarme : hurlement, aboiement, sifflements, etc. La légende de la chasse-galerie sert alors à expliquer les bruits étranges de la nuit…

On rattache également la légende à ce que les anglo-saxons appellent la « Wild Hunt ». Cette chasse comprenait un groupe de chasseurs –souvent des spectres- qui se lançaient dans une course folle dans les cieux. Voir cette Chasse sauvage n’était pas un bon présage et annonçait des catastrophes. Si on se trouvait dans le chemin des chasseurs, on pouvait être enlevés et amené aux Enfers. Cette légende se trouve en Angleterre, Allemagne et même dans les pays Scandinaves. On pourrait en dire beaucoup plus sur les origines de la.Wild Hunt.

On peut même faire remonter les origines de la légende de la Chasse-Galerie aux Vikings. On parle alors de ressemblances avec des récits mythiques liés au dieu Wotan. Ce dieu de la guerre chevauchait un cheval ailé à 8 pattes, il transmettait la rage à ses combattants, et ses apparitions avaient apparemment lieu entre Noël et l’Épiphanie. Les apparitions du dieu sont accompagnées de cris. Les récits concernant le dieu se sont transformés a leur introduction en France et avec la christianisation. On peut la rattacher aussi à la croyance française que lorsqu’on s’enrageait, on était condamné à notre mort à errer dans le ciel pour toujours.

Peu importe les origines de la légende, elle fait aujourd’hui partie des traditions québécoises…

Premier article: La Chasse-galerie: I. L'auteur et le récit

Sources :

http://www.chez.com/feeclochette/lachasse.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chasse-galerie
http://www.ratsdebiblio.net/beaugrandhonore.html
http://www.forum.umontreal.ca/numeros/1999-2000/Forum00-02-21/article06.html
http://en.wikipedia.org/wiki/Wild_Hunt

© 2006 Laila Seshat

25 décembre 2006

La Chasse-galerie: I. l'auteur et le récit

La Chasse-galerie, légendes canadiennes / Honoré Beaugrand, Montréal, 1900, 123 p.; Fides, 1979, 107 p.

Ce recueil d’Honoré Beaugrand comporte plusieurs contes très intéressants, dont mon préféré, « La Chasse-Galerie ».

L’auteur :

Honoré Beaugrand est né un 24 mars de 1848 à Saint-Joseph-de-Lanoraie au Québec. Il fera des études classiques au Collège Joliette. Il fréquentera l’école militaire de Montréal brièvement après son expulsion du Collège. Il joindra les forces militaires françaises de l’empereur Maximilien et partira pour le Mexique. Il y sera blessé à plusieurs reprises et même emprisonné. Il ira en France en 1867 avec les troupes françaises après la chute et l’exécution de Maximilien.

Il devra quitter la France à cause d’activités antigouvernementales et il séjournera alors la Nouvelle-Orléans où ilhb sera journaliste. Il retournera au Mexique puis s’installera au Massachusetts où il fonde un journal « L’Écho du Canada » en 1873. Il y rencontre et épouse Éliza Walker avec qui il aura une fille. Il voyagera ensuite dans l’Ouest des Étars-Unis après avoir vendu son journal. Il fondera en 1875, un 2e journal « La République » dans lequel il publiera en plus de ses opinions sur la religion –notamment sur ses allégeances franc-maçonniques - et la politique, les premiers chapitres d’un roman sur l’émigration : « Jeanne la fileuse ».

Il déménage ensuite en 1878 à Ottawa où il fonde le journal « Le Fédéral » qui ne paraît que quelques mois. Il part ensuite pour Montréal où il fonde plusieurs journaux : « Le Farceur », puis le journal « La Patrie ». Il restera propriétaire du journal jusqu’en 1897. Le succès de ce journal libéral lui permettra de se lancer en politique. Il sera maire de Montréal en 1885-1886.

Il fera une carrière politique mais demeure également connu pour la publication de nombreux essais et récits de voyages. Il sera un défenseur de la cause des Canadiens Français. Honoré Beaugrand est connu comme journaliste, romancier, essayiste, et comme homme politique. Il recevra en 1885, la croix de la Légion d’Honneur française.

Il écrivit de nombreux récits et contes dont le fameux récit : « La Chasse-Galerie » qui parut pour la première fois le 13 décembre 1891 dans « La Patrie ». Le conte sera réimprimé plusieurs fois et le titre sera repris pour un recueil de contes publié en 1900.

Honoré Beaugrand meurt le 7 octobre 1906 à 58 ans. Sa vie très remplie mérite d’être lue en détail. Quelques liens pour en savoir plus sur sa vie et sa bibliographie.

- L'ÎLE, le Centre de documentation virtuel sur la littérature québécoise. – URL : http://www.litterature.org/ile32000.asp?numero=55
- Wikipédia
. – URL :  http://fr.wikipedia.org/wiki/Honor%C3%A9_Beaugrand 
- 
L'univers du conte québécois du XIXe siècle. -- URL : http://home.ican.net/~galandor/littera/conteurs.htm#beaugrand
-  L’Encyclopédie de l’Agora. – URL : http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Honore_Beaugrand

Le récit :

« La légende qui suit a déjà été publiée dans la Patrie, il y a quelque dix ans, et en anglais dans le Century Magazine de New York, du mois d'août 1892, avec illustrations par Henri Julien. On voit que cela ne date pas d'hier. Le récit lui-même est basé sur une croyance populaire qui remonte à l’époque des coureurs des bois et des voyageurs du Nord-Ouest. Les “gens de chantier” ont continué la tradition, et c'est surtout dans les paroisses riveraines du Saint-Laurent que l'on connaît les légendes de la chasse-galerie. J'ai rencontré plus d'un vieux voyageur qui affirmait avoir vu voguer dans l'air des canots d'écorce remplis de “possédés” s'en allant voir leurs blondes, sous l'égide de Belzébuth. […] ». H.B.

La « chasse-galerie » d’Honoré-Beaugrand raconte l’histoire de coureurs des bois qui pour aller retrouver leurs petites amies vont passer un pacte avec Satan. Très loin dans les bois, en une veille du jour de l’An bien arrosée, un jeune homme se laisse entraîner par ses camarades à faire la chasse-galerie. Il s’agit de faire un pacte avec le diable, qui permettait de partir en canot dans les airs. On voyageait à plus de 50 lieues à l’heure et on pouvait se rendre très loin. Il fallait être revenu dans les 6 heures et on ne devait pas prononcer le nom de dieu pendant le trajet, ni accrocher les clochers d’Église.

Le jeune hésite mais se laisse convaincre par un compagnon qui dit avoir déjà fait la chasse-galerie 5 fois. Il s’agit de ne pas prendre de boisson en route pour ne pas perdre la tête. Il faut être huit pour faire le voyage et il embarque donc. Il faut cependant faire un serment à Satan. Il répéta avec ses compagnons l’incantation et le canot s’éleva à toute vitesse dans les airs.

Le voyage d’aller se passe bien et ils arrivent au réveillon pour voir leurs amis et surtout leurs copines. Mais un des compagnons ne peut résister à l’alcool et prend plus d’un verre à la fête. Le voyage du retour est plus difficile et les coureurs des bois passent bien proche de mourir et de perdre leur âme. Heureusement, ils en sont quittent pour une vilaine chute et l’histoire se termine sur la morale qu’il vaut mieux attendre l’été pour aller embrasser sa petite amie !

Œuvre disponible en-ligne :

La chasse-galerie: légendes canadiennes (format PDF, Bibliothèque électronique du Québec) 

Commentaires à suivre...

© 2006 Laila Seshat - Résumé

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