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3 février 2009

Cage d'oiseau de Saint-Denys-Garneau

Cage d'oiseau

Je suis une cage d'oiseau
Une cage d'os
Avec un oiseau

L'oiseau dans sa cage d'os
C'est la mort qui fait son nid

Lorsque rien n'arrive
On entend froisser ses ailes

Et quand on a ri beaucoup
Si l'on cesse tout à coup
On l'entend qui roucoule
Au fond
Comme un grelot

C'est un oiseau tenu captif
La mort dans ma cage d'os

Voudrait-il pas s'envoler
Est-ce vous qui le retiendrez
Est-ce moi
Qu'est-ce que c'est

Il ne pourra s'en aller
Qu'après avoir tout mangé
Mon cœur
La source de sang
Avec la vie dedans

Il aura mon âme au bec.


OsCommentaires personnels


Cage d'oiseau, un des poèmes les plus connus du poète, paru en 1937 dans son seul recueil de poésies qu'il publia à compte d'auteur avec l'aide financière de ses parents.

Solitude et mort, sujets fréquents de Hector de Saint-Denys Garneau. Poème de 24 vers libres qui semble une simple litanie. Une longue parole d'un poète qui veut rendre légitime son désir de mourir. L'oiseau est la mort et elle fait son nid tranquillement.  L'oiseau est dans une cage d'os, elle-même prisonnière de sa propre mortalité. Car elle contient un nid construit par la mort. Un cercle de vie et de mort.

Et l'oiseau est à l'intérieur. Il vit à l'intérieur du poète. Il le gruge, le dévore et s'évadera que s'il prend la vie du poète. Le poète est la cage de l'oiseau mais ne pourra de toute évidence pas contenir cet être. Il devra se sacrifier - sacrifier son âme - pour permettre à l'oiseau de vivre. Mais l'oiseau pourra-t-il vivre sans sa cage ?

Tragique. Oui. On sent qu'il n'y a pas d'espoir.

Beaucoup ont analysé ce poème si connu de Saint-Denys Garneau. On discours sur les métaphores... et surtout sur les liens entre le titre et le texte. Le texte n'étant en soi qu'une métaphore (dites filée) du titre. On dit aussi que l'oiseau est l'organe - le coeur - de Saint-Denys Garneau... Le poète était souffrant, son coeur véritablement malade. Et la cage d'os est simplement sa propre cage thoraxique. Qui peine à retenir ce coeur souffrant. Et Saint-Denys Garneau ressentait le besoin de parler de son coeur qui le menait probablement à une mort rapide. Est-ce l'analyse qu'on doit faire de ce poème? Probablement. D'autres parlent aussi de la prison littéraire dans laquelle le poète se sent. Il voudrait se libérer des règles, des normes littéraires de l'époque. Peut-être.

Pour moi, c'est tout simplement un poème triste à lire à voix haute très lentement. Un poème sur la solitude, sur la mort, sur la délivrance qui s'échappe. Chaque mot signifiant une blessure. Chaque mot un souffle du coeur.

Sources à consulter

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29 janvier 2009

La Comtesse de Ségur a sauvé ma vie

Mes grands-parents avaient une maison en face d'un lac. Donc tous les étés quand leur rendions visite, nous nous baignons dans le lac. Ce qui inquiétait fort ma mère. À mes 7 ou 8 ans, il fut donc décidé que je prendrais des cours de natation. On m'envoya donc, tous les samedis matin, à une école de natation.

J'ai immédiatement détesté mes cours de natation. Tout d'abord, ils avaient lieu le samedi matin, très tôt. J'étais déjà une lève-tard et n'aimais pas me lever tôt et en plus, je manquais ainsi mes programmes de télévision du samedi. Ensuite, c'était une grande école, bien connue, mais avec beaucoup de monde. Je me sentais un peu perdue et seule. Et je n'aimais pas les méthodes employées... les professeurs étaient très stricts et il n'y avait aucun plaisir à nager.

Mais tous les samedis, j'allais à mes cours. Et j'apprenais tranquillement à nager. Pas excessivement bien, mais suffisamment pour me débrouiller. Un matin, il fallait faire des longueurs dans le côté profond de la piscine et sans le "flotteur" que nous avions d'habitude. Je partis donc à la nage vers le côté 12 pieds (environ 3 1/2 m). La piscine était très grande. Très longue. Et arrivée au bout, j'étais épuisée. Je me suis donc tenue sur le bord. Mais les professeurs n'aimaient qu'on se tienne sur le bord. Il fallait faire du surplace. On me cria donc de revenir. J'étais très fatiguée, je suis donc restée un peu plus.

Et puis, je ne sais trop comment, j'ai glissé. Ma main a lâché le bord de la piscine et j'ai coulé dans le fond. Je ne me souviens pas clairement comment j'ai pu couler directement vers le fond, mais comme ce fut très rapide, je n'avais pas pris de respiration. Et puis là, je me souviens très bien, avoir eu très peur. Je savais très bien que je coulais. J'essayais de remonter à la surface, mais, je ne n'avais aucune force et je continuais à descendre. Plus je me tortillais pour remonter, plus je descendais et me fatiguais. J'ai paniqué et même si je n'avais que 6 ans, je me souviens parfaitement avoir pensé que j'étais en train de me noyer.

Et puis, j'ai soudainement su. En un flash, je me suis souvenue des Petites Filles Modèles de la Comtesse de Ségur. Je sauvenais de lire ce livre, il n'y avait pas trop longtemps. Et il y a un épisode où Sophie et Marguerite (enfin, il me semble que ce sont elles) tombent dans l'étang. Marguerite se souvient alors qu'on lui a dit de donner un grand coup de pied dans le fond pour remonter à la surface. Et c'est ce que j'ai fait. Quand j'ai senti le fond, j'ai donné un grand coup de pied et je suis immédiatement remonté à la surface. Je me suis raccrochée au bord et j'ai respiré... Cela n'avait sûrement duré que quelques secondes, mais cela me semblait des heures. Aucun moniteur ne m'avait vu. On me cria de lâcher le bord et de revenir à la nage. J'ai désobéi - ce qui était très rare pour moi - et je suis revenue en tenant le bord puis je suis sortie de la piscine. J'ai attendu que mon père vienne me chercher sur un banc. Je n'ai rien dit à personne.

Bizarrement, j'ai continué mes cours. J'ai cependant arrêté juste avant qu'on ne commence les plongeons. J'ai dit à ma mère que je ne voulais pas apprendre à plonger et que de toute façon, je ne plongerais jamais. Et je ne voulais pas le certificat. Je pouvais maintenant nager un peu et c'était suffisant pour moi et mes parents.

Et donc, la lecture des
Petites Filles Modèles de la Comtesse de Ségur m'a sauvé la vie ! Lire est vital pour moi, dans tous les sens du mot !!! ;)

24 janvier 2009

Viou - II. Résumé et Commentaires

Viou : roman / Henri Troyat. --[Paris] : Flammarion, c1980. -- 211p. ; 20 cm.

Viou6Résumé [attention spoilers]

Viou a huit ans. Son père est mort pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Sa mère est obligée de prendre un emploi à Paris pour subvenir à leurs besoins et demandent aux parents de son époux de prendre la garde de sa petite fille Sylvie pour quelques temps. Sylvie, qui préfère se faire appeler Viou, va donc vivre avec ses grands-parents paternels.

La petite fille tente bien que mal de s'adapter à la vie avec ses grands-parents. Elle cherche à se souvenir de se père, idéalisé par ses grands-parents, mais dont elle se souvient à peine et qui l'effraie un peu, bien qu'il lui manque beaucoup. La vie est parfois difficile pour Viou qui a dû mal à plaire à sa grand-mère autoritaire, rigide, pieuse et complètement dévouée à la mémoire de son fils. Elle l'aime mais la craint et ne semble jamais pouvoir lui faire plaisir. Elle tente de se rapprocher de son grand-père, plus doux, mais tout de même distant. Elle se rattache avec désespoir à sa mère qu'elle ne voit pratiquement jamais, vivement critiquée par sa grand-mère, mais à qui elle écrit chaque semaine une lettre.

Une routine s'installe tranquillement, entre l'école, les visites au cimetière, ses grands-parents et les jeux avec le chien de chasse de son grand-père, Toby, son seul ami - mais que sa grand-mère ne peut supporter. Une vie mélancolique, solitaire et triste pour la petite fille, pleine de vie, rêveuse, qui ne peut s'empêcher de se rebeller contre l'éducation rigide de sa grand-mère.

Mais alors que Viou se croit prise dans une vie monotone, les événements vont s'enchaîner et la plonger dans des drames qu'elle a de la difficulté à comprendre: la mort de son grand-père, la perte de son chien, la tristesse de sa grand-mère et finalement le retour de sa mère qui vient la ramener à Paris... Le monde de Viou se transforme soudainement et l'oblige à devenir trop rapidement une petite adulte.

Commentaires personnels

Viou est le premier roman d'une trilogie qui nous fait suivre la vie de Sylvie, alors qu'elle est une enfant auprès de ses grand-parent, dans le roman Viou, puis alors qu'elle s'adapte à sa vie parisienne avec sa mère et son nouveau beau-père, dans À demain Sylvie, et ensuite sa vie de jeune adulte dans Troisième bonheur.

L'histoire est simple. On nous présente les émotions d'une fillette de 8 ans qui vit séparée de sa mère chez ses grands-parents qui ne la comprennent pas. Elle se sent seule, abandonnée, et surtout constamment jugée par sa grand-mère. L'écriture de Troyat réussit à nous transmettre le désarroi d'une enfant de cet âge. Des émotions intenses, parfois contradictoires. N'a-t-on pas ressenti intensément des événements, étant enfants, qu'aujourd'hui nous semblent banals. Viou est sensible, parfois boudeuse, toujours intempestive...

Le roman réussit très bien à nous présenter les pensées de la petite Viou. Mais nous présente aussi, d'autres personnages, qu'on oublie trop souvent quand on parle du roman. Une grand-mère qui vit dans la rigidité et surtout la religion. Très dévote, elle cherche à transmettre à sa petite-fille des valeurs traditionnelles. Elle est complètement dévouée à la mémoire de son fils mort à la guerre et ne peut comprendre que la mère de Viou cherche à refaire sa vie. Elle tente de s'approprier sa petite-fille. Le grand-père est doux mais effacé. Il s'oppose souvent à sa femme et aime tendrement sa petite-fille. On le voit trop peu. Et la mère de Viou est absente. Absente de la vie de sa fille - qui l'aime désespérément - et du roman.

Les événements et tous les personnages sont transmis à travers les yeux d'une fillette qui ne comprend pas tout. Et quand j'ai lu les premières fois ce roman - moi-même une enfant - je n'ai pas tout compris. Cette relecture m'a semblé dévoiler des aspects que je n'avais jamais vu dans le roman. Mais j'ai surtout retenu que je voyais encore la petite Viou de la même façon: enfant boudeuse, émotive, rêveuse, triste et surtout débordant de vie. Prise dans un univers qu'elle ne comprend pas et qui l'empêche de s'épanouir... mais qu'elle aime malgré elle.

L'avis de Naïk, Cogitude, Chrysalise

 

Voir les billets suivants:

Citations

"Les flocons de neige tombaient plus serrés. Ernestine acheta encore, avec circonspection, du beurre, deux tabliers, une écuelle de bois, et, le cabas chargé, repirt, à petits pas boiteux, le chemin de la maison. Laneige fondait en touchant le trottoir. Tout se mélangeait dans la tête de Sylvie, les moutons et maman, la compassion et l'allégresse, l'envie de pleurer et celle de hurler sa joie, de jeter son cartable en l'air et de courir, à toutes jambes, au-devant de la vie" p. 110

Sources

23 janvier 2009

Viou - I. L'auteur

viou1Viou : roman / Henri Troyat. --[Paris] : Flammarion, c1980. -- 211p. ; 20 cm.

Quatrième de couverture


Nous sommes en 1946. Enfant secrète et passionnée, la petite Sylvie, surmonnée Viou, lutte pour retrouver le souvenir de son père, mort deux plus tôt, lors des combats de la Libération. Mais le choc a laissé un blanc dans sa tête. Sa mère, ayant du prendre un travail à Paris, l'a confié provisoirement à ses grands-parents paternels qui habitent Le Puy. Entre sa grand-mère, femme pieuse et autère que rien ne distrait de la mèmoire de son fils disparu, et son grand-père malicieux, mais lointain, la fillette, âgée de huit ans, s'efforce d'affirmer à la fois son caractère et son goût dévorant de la vie.
Avec un art d'une discrétion incomparable, Henri Troyat évoque, par petite touches, les pensées et les sentiments de cette enfant singulière qui transforme en lumière tout le gris de l'existence. La sensibilité, l'ironie, la tendresse de l'auteur sont telles dans la peinture de ce monde puéril que le lecteur, peu à peu, rajeunit, devient lui-même Viou et se retrouve plongé, comme par magie, dans les exaltations et les angoisses de l'âge tendre.

L'auteur

Lev Aslanovitch Tarassov est né un 1er novembre en 1911 à Moscou. Il est cependant d'origine arménienne. Alors qu'il est un enfant, sa famille dut s'enfuir pendant la Révolution d'octobre de 1917 et se réfugia d'abord au Caucase. Ils continuèrent rapidement leur exil, tout d'abord en Crimée, puis Constantinople, Venise pour finalement arriver à Paris en 1920.

Le jeune Tarassov étudia au lycée Pasteur à Neuilly. Il obtient une licence en droit à l'Université de Paris. Il est naturalisé Viou2français et doit faire son service militaire, qu'il exécute à Metz. Il publie alors son premier roman, Faux Jour, qui reçoit en 1935, le Prix du Roman Populiste. Après son service militaire, en 1935, il travaille pour le service des Budgets de la préfecture de la Seine. Il continue cependant à écrire pendant ses temps libre. Il décide alors de prendre le nom de Henri Troyat.

Il se consacre entièrement à l'écriture à partir de 1940. Pendant sa carrière, il écrira plus d'une centaine d'oeuvres: romans, biographies, pièces de théâtre, etc. Il recevra également de nombreux prix, tel le Prix Max Barthou de l'Académie française en 1938, le Prix Goncourt en 1938, le Grand Prix littéraire du Prince de Monaco en 1952. Il est élu à l'Académie française en 1959. Il est également Commandeur de l'Ordre national du Mérite, Commandeur des Arts et Lettres et Grand-croix de la Légion d'honneur.

En 2003, il fut cependant condamné pour plagiat - avec la maison d'éditions Flammarion - pour sa biographie sur Juliette Drouet. Cette biographie de la maîtresse de Victor Hugo, publiée en 1997, puise apparemment largement (le terme officiel étant "contrefaçon partielle") dans l'oeuvre de Gérard Pouchain et Robert Sabourin, parue en 1992. Troyat et Flammarion ont versé la somme de 45 000€ en dommages et intérêt aux deux auteurs.

Lev Aslanovitch Tarassov, devenu Henri Troyat, décède à Paris le 3 mars 2007, à 97 ans.

Bibliographie

Biographie complète de l'auteur sur cet article.

Citations

"Soulevée par les larmes comme par une vague, Sylvie se précipita hors du salon, grimpa l'escaliersonore et se retrouva couchée, à plat ventre, sur la carpette, au pied de son lit, avec l'ours Casimir dans ses bras. Elle ne se révoltait pas contre la punition. Bien mieux, elle la jugeait méritée. Mais elle ne pouvait pas, pour complaire aux grandes personnes, déclarer qu'elle aimait ce portrait alors qu'il lui faisait horreur. Sous les traits de son père, c'était un étranger qui avait pénétré dans la maison." p. 56

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Sources

17 janvier 2009

Viou - Expérience de lecture

Il y a des livres auxquels on ne pense plus beaucoup. Et pourtant on les a adorés. Seulement, il y a le temps qui passe. Et on pose le livre sur une étagère et il se perd dans sa rangée. Parfois caché derrière une pile de livres à lire... Et puis, on lit un peu de ces livres à lire. Et une fois lus, on veut ranger ces livres. Et alors, on erre dans l'appartement, à la recherche d'un espace viou1libre. Vous savez, cette place parfaite où déposer ce livre que l'on vient de refermer. Il est nouveau, il vient d'être lu et on veut le ranger adéquatement. Mais voilà... il n'y a plus une seule place dans les nombreuses bibliothèques de notre appartement. Honnêtement !!! Plus une place.

Donc, je cherchais une petite place pour ranger La Dame à la Licorne. Logiquement, il devrait aller à côté de la Jeune fille à la perle. Mais voilà. La rangée est complète. Donc la seule solution est de bouger ses deux livres pour les mettre ailleurs. Mais où. Hum, peut-être à la place de ceux-ci... qui viendront prendre la place de ceux-ci... et finalement dans ce réaménagement, j'en viens à déplacer ce livre.

Ce livre que j'ai un peu oublié au cours des années mais que j'ai bien dû lire une vingtaine de fois. C'était un cadeau de ma tante. En 1981. J'avais 10 ans. Cette petite fille sur la couverture. J'ai appris à la connaître. Je crois que la dernière fois que j'ai lu sur l'enfance de cette fillette qui m'apparaissait si réelle quand j'étais moi-même si petite, je devais avoir près de 21 ans. Je venais de quitter la maison de mes parents pour aménager dans mon premier appartement et alors que je plaçais mes livres, je n'ai pu m'empêcher de relire Viou de Troyat.

Et puis, lors des autres déménagements, je ne l'ai que déposé sur les étagères. Oublié. Seul. Et puis, hier, alors que je bousculais les livres de mes bibliothèques, il m'a fait un signe. Sa douce couverture jaune. Je n'ai pu que le tirer vers moi. Et je me suis assise avec lui. Pour le feuilleter. Le sentir. Le toucher. Le joli dessin d'une petite fille qui m'a toujours apparu boudeuse. Son nom en crayon bleu. À l'intérieur, il y a mon nom, d'une écriture enfantine. Si je tourne les pages rapidement, je peux voir des taches. Traces de mes lectures.

Je me rappelle que ce livre était un de mes préférés. Que ma lecture était toujours douce mais triste. Je n'aimais pas la grand-mère mais je me sentais triste pour elle quand Viou la quittait. J'en voulais à la mère de Viou de la laisser ainsi chez ses grands-parents. Je pleurais - puis j'ai eu les larmes aux yeux - quand son grand-père mourait. Et je voulais sauver son chien. J'ai vécu les émotions de cette petite Viou, même si déjà à 10 ans, je la trouvais bien immature par moment. Il faut dire qu'elle n'avait 8 ans.Cela m'a pris un temps aussi à remettre l'histoire dans son contexte... l'après-guerre, la France... tout ça était loin pour moi.

Et donc, cela fait trop longtemps. Je vais de ce pas relire Viou. Peut-être est-ce une erreur. Mais je ne crois pas. Je ne verrai sûrement pas Viou de la même façon, mais cette petite fille a fait partie de ma vie. Elle m'a accompagnée pendant mon enfance et même mon adolescence. Et aujourd'hui, elle est toujours chez moi et je veux la revoir vivre un peu. La voir rêver, se rebeller, pleurer et rire.

Voir les billets suivants:

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15 janvier 2009

La Pollution au Moyen Âge

PollutionLa pollution au Moyen Âge : dans le royaume de France et dans les grands fiefs / Jean-Pierre Leguay. -- [5e éd.]. -- Paris: Éditions Jean-Paul Gisserot, c1999. -- 127 p. : ill. ; 19 cm. -- (Coll. Guisserot - Histoire)

Quatrième de couverture


La vision idéalisée de la rue que donnent des miniatures représentant une entrée du roi dans "sa bonne ville", une procession du Saint-Sacrement ou des festivités ne saurait faire oublier une réalité quotidiennement vécue par les contemporains : la pollution sous plusieurs formes et ses dangers. Une documentation hétéroclite décrit souvent d'affreux cloaques, des "merderons", remplis de "d'immondicitez", de "marres et de bouillons" qu'empruntent, parfois, à leurs risques et périls, les chevaux, les véhicules hippomobiles et les piétons qui tiennent par prudence le "haut du pavé".

Les contemporains ont pris la mesure du risque de "pestilence" et des solutions ont été apportées par les municipalités les plus responsables.

L'auteur

Jean-Pierre Leguay est professeur à l'Universitéde haute-Normandie - Rouen. Il enseigne principalement l'histoire médiévale. Il est agrégé d'histoire et docteur es lettres. Il a publié de nombreux ouvrages et articles sur les villes bretonnes au XVe siècle, ainsi sur les villes en géneral au Moyen Âge (réseaux urbains, bâtiments, chantiers, etc.). Il aborde également les sujets de l'économie et la vie sociale au Moyen Âge.

Commentaires personnels

La pollution, sujet d'actualité, inquiétude contemporaine. Mais une réalité depuis des siècles. La pollution est un problème bien réel au Moyen Âge.

Les images qui nous restent de cette longue période se sont bien entendues transmises par des peintures, des tapisseries, des vitraux, des enluminures et des romans. Nous avons donc une image édulcorée et aseptisée du Moyen Âge, particulièrement de la vie dans les villes et villages.

On ne nous montre guère la réalité que Jean-Pierre Leguay, dans son livre, nous fait découvrir. Mais qui, finalement, n'était pas bien difficile à deviner. Le Moyen Âge est sale. La pollution est omniprésente et l'hygiène est pratiquement inexistante.

Dans les premiers chapitres, l'auteur nous présente les types de pollutions existants à cette époque et les mesures entreprises pour tenter de la diminuer.

Tracy Chevalier dans son roman "La Dame à la Licorne", décrit très bien le principal type de pollution dans les rues au Moyen Âge: « Elle sait si bien se repérer qu’elle n’a pas vraiment besoin de moi pour la guider, s’il n’y avait le crottin ou les fonds de pots de chambre dans lesquels elle pourrait marcher ou que l’on pourrait vider sur son passage, ou encore le risque de chevaux qui s’emballent » p. 174 (La Dame à la Licorne / Tracy Chevalier, Ed. Quai Voltaire).

La pollution provient des humains et des animaux, principalement de leurs corps (pollution organique humaine et animale) et de leurs activités. On jette tout à la rue et dans les rivières. La puanteur est incroyable. Mais la pollution provient aussi des produits utilisés et on retrouve une pollution chimique très importante. Les maladies se propagent, la nature est détruite.

Le travail de recherche de Leguay se base sur de nombreux documents de l'époque. On parle peu de pollution dans ses documents, mais on peut facilement la voir dans différents documents d'archives traitant des villes. On nous présente également les mesures qu'on a tenté de prendre pour enrayer la pollution.

Le texte se penchent ensuite sur les voieries des villes. Cela devient plus technique. Mais tout de même très intéressant. Le texte est parfois accompagné de plans et cartes illustrant les propos. Le texte peut toutefois, par moment, paraître aride mais il se lit facilement et rapidement.

Je considère que cette analyse de la pollution au Moyen Âge est une lecture essentielle, pour tout ceux qui s'intéresse à la santé de notre planète et bien sûr pour ceux qui sont passionnés de cette époque.

Citation

"Le mot pollution, d'apparence contemporaine, ne l'est pas puisqu'il existe dès le XIIe siècle (P.Benoît). Il recouvre des réalités multiformes. Si l'homme et l'animal sont les grands pollueurs - un mot forgé a postériori - à travers les matières organiques qu'ils libèrent quotidiennement sur la chaussée sous forme d'excréments, de sang (d'une saignée), de tripes, de graisse, de viscères près des abattoirs ou des poissonneries, on ne saurait sous-estimer la pollution artisanale que provoquent les fumées, les matières qui ne sont pas épurées, la pollution hydrique qui est souvent associée aux deux précédentes." p.13

Site de l'éditeur

Consulter également cet article :

Sandrine Rousseau, « Leguay Jean-Pierre, 1999, La pollution au Moyen-Âge, Edition Jean-Paul Gisserot, Paris », Développement durable et territoire, Publications de 1999, mis en ligne le 20 octobre 2004. URL : http://developpementdurable.revues.org/document1270.html. Consulté le 07 janvier 2009.


13 janvier 2009

La Dame à la Licorne

La Dame à la Licorne / Tracy Chevalier ; traduit de l'américain par Marie-Odile Fortier-Masek. -- [Paris] : Quai LicorneVoltaire, 2005. -- 358 p. ; 19 cm. -- 2-07-030058-7. -- (Coll. Folio ; 4166)

Quatrième de couverture

Désireux d'orner les murs de sa nouvelle demeure parisienne, le noble, Jean Le Viste commande une série de six tapisseries à Nicolas des Innocents, miniaturiste renommé à la cour du roi de France, Charles VIII. Surpris d'avoir été choisi pour un travail si éloigné de sa spécialité, l'artiste accepte après avoir entrevu la fille de Jean Le Noble dont il s'éprend.
La passion entraînera Nicolas dans le labyrinthe de relations délicates entre maris et femmes, parents et enfants, amants et servantes.

En élucidant le mystère d'un chef d'oeuvre magique, Tracy Chevalier ressuscite un univers de passion et de désirs dans une France où le Moyen Àge s'apprête à épouser la Renaissance.


L'auteur

Licorne2Tracy Chevalier est née à Washington en 1962. Elle grandit avec sa famille dans cette ville américaine et étudia au Bethedsa-Chevy Chase High School de la ville de Bethesda au Maryland. Elle commence à écrire alors qu'elle est au high school. Elle étudie au Oberlin College en Ohio où elle obtiendra un diplôme en Anglais. En 1984, elle part vivre en Angleterre et s'installe à Londres. Elle prend quelques cours de création littéraire et commence à publier des nouvelles dans des magazines. Elle travaillera chez un éditeur jusqu'en 1993. Elle quitte son emploi pour aller à la Universiy of East Anglia afin de suivre une M.A (diplôme supérieur de lettres) en création littéraire.. Parmi ses professeurs, on retrouve Malcom Bradbury et Rose Tremain. Elle poursuit son travail d'écriture et publie sa première oeuvre The Virgin Blue à compte d'auteur. Son deuxième roman, Girl with a Pearl Earring, publié en 1999, la fera connaître du public.

Elle vit encore aujourd'hui à Londres avec son époux et son fils.

Bibliographie

  • The Virgin Blue (1997)
  • Girl with a Pearl Earring (1999)
  • Falling Angels (2001)
  • The Lady and the Unicorn (2003)
  • Burning Bright (2007)

Résumé

Nicolas des Innocents, peintre reconnu à la cour du roi de France, Charles VIII, pour ses miniatures, est appelé chez le nobre Jean Le Viste, pour lequel il a déjà travaillé. Ce dernier lui demande une série de tapisseries représentant des scènes de bataille pour les murs de sa grande salle. Bien qu'étonné de cette commande qui diffère des tableaux qu'il a l'habitude de faire, Nicolas finit par accepter. Alors qu'il mesure la salle, une jeune fille vient le chercher pour l'amener chez l'épouse de Jean Le Viste. Cette dernière lui demande de persuader son époux de changer le thème des tapisseries. De bataille, elles auront maitenant pour sujet une noble dame et une licorne. Envoûté par la fille des Le Viste, Claude, et captivé par la dame, il se laisse convaincre et réussit à également faire changer d'idée à Jean Le Viste. Les tapisseries représenteront la séduction d'une licorne par une noble dame.

Après avoir commencé sa propre séduction de la jeune Claude et avoir peint les esquisses des tapisseries - en utilisant les visages de la dame Le Viste et sa fille pour deux de celles-ci, Nicolas des Innocents part pour Bruxelles afin de surveiller le commencement des travaux. Il apprend à connaître le maître lissier, sa famille et son atelier. Et se familiarise avec l'art de la tapisserie.

Les tapisseries s'achèveront au milieu des histoires et relations complexes des personnages liés à leur réalisation.

Commentaires personnels

Tracy Chevalier nous entraîne une fois de plus dans sa version romancée de l'histoire qui entoure la réalisation d'une oeuvre d'art. Ici, les magnifiques tapisseries de la Dame à la Licorne que l'on peut admirer aujourd'hui au Musée National du Moyen Age (Musée de Cluny) de Paris.  Elle nous explique d'ailleurs très bien dans ses notes et remerciement à la fin de son roman, comment son oeuvre, purement de fiction, repose sur son raisonnement et ses propres hypothèses. Elle a fait ses recherches et à partir des quelques faits historiques connus sur les tapisseries, elle a construit son roman.

On connaît peu l'histoire entourant les tapisseries et on peut facilement se laisser convaincre de l'histoire romancée de Tracy Chevalier. Que cela se soit passer réellement comme elle l'imagine, importe peu. L'histoire est douce et palpable. Les tapisseries représentent fort probablement les 5 sens (et peut-être un 6e) et on peut à travers les chapitres, retrouver ses 5 sens. On voit, sent, touche, entend et même goûte... les tapisseries, les fleurs, les corps, les "mauvaises odeurs", les bruissements, les aliments... et finalement l'âme des personnages.

L'histoire nous mène de Paris à Bruxelles. De la riche demeure à l'atelier de tissage. Avec quelques pages dans un froid couvent. Les passages les mieux réussis sont nettement ceux se déroulant à Bruxelles et dans l'atelier de tissage. Les personnages sont très bien définis et le travail de lissier extrêmement bien présentés. On se sent dans un atelier de tissage du XVe siècle. Les personnages sont vivants et on sent très bien l'atmosphère de la vie à cette époque. Les passages sur le jardin de la fille du maître lissier sont également très bien documentés. Les tapisseries deviennent alors véritablement les personnages centraux du roman.

Les passages se déroulant à Paris m'ont semblé beaucoup moins réussis. Et par extension, celle se déroulant au couvent. Les personnages de Nicolas des Innocents et Claude Le Viste sont antipathiques et me semblent légèrement caricaturaux. Les autres personnages sont trop peu développés et restent donc à un niveau d'ébauche. Alors que les personnages de Bruxelles semblent bien se coller à la société de l'époque, les personnages de Paris ressemblent à ceux des romans courtois médiévaux et sont donc un peu faux. Mais je dois toutefois avouer que cela permet de différencier la vie plus "hautaine" de la petite noblesse et des gens "raffinés" de Paris à celle plus difficile et "réelle" des artisans.

Le roman comporte plusieurs narrateurs et pratiquement tous les personnages importants ont la parole. L'histoire est donc souvent répétée. Je n'ai cependant pas senti qu'il y avait de la redondance, les faits sont rapportés différemment et pas nécessairement complètement. Les narrateurs se complètent souvent. Et il est intéressant de connaître la vision du même fait selon le narrateur. L'histoire m'a semblé plus réelle et plus brutale que La jeune fille à la perle. Moins de sous-entendus, moins de non-dits.

On assiste finalement à la naissance, la création et la réalisation complète des tapisseries. Jusqu'à leur pose dans la pièce pour laquelle elles étaient destinées. J'aurais cependant aimé que le roman se termine ainsi... et la fin m'a semblé superflue et irréaliste. Je n'aurais également pas ajouté l'épilogue nous racontant comment chaque personnage termine sa vie (comme dans la fin de certains films basés sur des personnages réels). Cela ne me semblait pas nécessaire. Intéressant pour la curieuse que je suis, mais pas du tout pertinent.

Et il faut absolument consulter le site de l'auteur, particulièrement la section sur ce roman.

L'avis de Léti, Karine, Loutarwen, Jade, Soïwatter,

Citations

"La tapisserie est un art très différent de la peinture, repris-je. Les artistes qui n'ont jamais travaillé à des tapisseries ne sauraient le comprendre. Ils s'imaginent que tout peut être agrandi et tissé tel qu'ils l'ont peint. Mais le regard que l'on porte sur une tapisserie est différent de celui que l'on porte sur un tableau." p. 133

"Je l'ai peinte en pensant à vous, Madame, afin que ces tapisseries traitent non point de la seule séduction, mais aussi de l'âme." p. 341

Sources

10 janvier 2009

Quelques mots...

« La clef d'un roman est toujours là, mais on ne la voit qu'à la fin »

Iain Pears

9 janvier 2009

L'affaire Raphael

RafL'affaire Raphael / Iain Pears ; traduit de l'anglais par Georges-Michel Sarotte. -- [Paris] :  Belfond, 2002. -- 299 p. ; 18 cm. -- ISBN 978-2-264-03277-5. -- (Coll. 10/18 : Grands détectives, 3365)

Quatrième de couverture

"L'Affaire Raphaël est un parfait exemple de ce nouveau genre qui associe le punch d'une intrigue à surprises à une connaissance appronfondie de l'histoire de l'art. Le thème en est la course que se livrent connaisseurs, policiers et escrocs pour s'approprier une toile inédite du célèbre Raphaël. Dissimulée depuis plusieurs siècles sous la crasse et la peinture d'un petit maître sans grand talent, la précieuse toile dormirait, oubliée, dans la poussière d'une église romaine. Tous les ing´rdients d'un classique sont ici réunis par l'auteur Iain Pears. Le vieux flic diplomate et roublard, la jeune recrue aussi maligne que jolie, l'étudiant anglais maladroit, le marchand d'art ambigu et le directeur de musée imbuvable... Agrippé aux basques des héros, le lecteur voyage de palais toscans en vieilles demeures du Yorkshire, survit à nombre de coups fourrés et se laisse porter, ravi, par le tourbillon des rebondissements. L'Affaire Raphael est un livre léger et instructif, qui se lit avec jubilation."


L'auteur

Iain Pears est né en Angleterre en 1955. Diplômé en philosophie et en histoire de l'art. Il est aujourd'hui historien de l'art, écrivain et journaliste.

Pour une biographie plus détaillée et la bibliographie de l'auteur, consulter le billet suivant.

Résumé

À Rome, le commissaire Bottando est chargé de toutes les enquêtes concernant le monde de l'art.  On lui présente une nouvelle affaire, d'apparence banale. Un étudiant anglais, Jonathan Argyll, a été arrêté dans une petite église de Rome. Son histoire semble cependant incroyable. Il est convaincu qu'une peinture de Raphaël était cachée sous une toile de Mantini appartenant à l'église. La toile, cependant vient d'être vendu et expédiée à l'extérieur de l'Italie.

Il semblerait pourtant qu'Argyll avait raison et le gouvernement italien rachète l'oeuvre à grand prix. Alors qu'on célèbre l'acquisition de l'oeuvre au Museo Nazionale, des doutes persistent sur son authenticité. Argyll, aidé de l'assistante de Bottando, Flavia Di Stefano, continue son enquête sur l'oeuvre. Mais l'oeuvre est brûlée avant qu'on ne puisse l'étudier davantage. Vol d'oeuvres d'art, contrefaçons, fraudes... Iain Pears nous plonge dans les coulisses du monde et du commerce des oeuvres d'art.

Commentaire personnel et expérience de lecture

L'Affaire Raphaël est le premier roman d'une série d'enquêtes se déroulant dans le milieu de l'art. Iain Pears possédant un diplôme en Histoire de l'Art, ses enquêtes sont très bien documentées. Peut-être trop selon certains. Mais personnellement, je me suis complètement perdue dans ce roman. Dans ce premier roman nous faisons connaissance avec certains personnages qui reviendront ensuite dans les prochains enquêtes - toutes liées au monde l'art.

L'enquête se déroule en grande partie en Italie avec quelques courts passages en Angleterre. On sent que l'auteur connaît bien Rome et qu'il aime cette ville. Je dois cependant avouer que les clichés pour la décrire ne font pas défaut, malheureusement. D'ailleurs en copiant le quatrième de couverture pour cet article, je me suis sentie "gênée" des descriptions des personnages. Ils semblent bien "typiques". Et l'histoire n'est ni fracassante, ni renversante. Mais on peut facilement passer sur ces détails. L'enquête pour découvrir l'authenticité du Raphaël nous fait bien vite oublier ces défauts de style.

J'ai passé un très bon moment avec ce roman que j'ai lu pendant mon trajet d'avion de Tokyo à Amsterdam... Et quand j'ai tourné la dernière page, je me surprenais d'avoir déjà terminé, j'étais agréablement surprise par la fin et j'aurais voulu pouvoir continuer à lire... Pourquoi on ne vend pas de livres dans les avions, dites-moi ? Du parfum oui, mais pas de romans !!!

L'avis de Lilly, de Choupynette de Restin et de Sheherazade.

Citation

"Les icônes sont relativement peu connues en dehors du milieu de l'art : c'est un domaine obscur qui n'intéresse que les passionnés. Ces peintures, en général en bois, qu'on accroche dans les églises orthodoxes pour aider les fidèles à se concentrer pendant la prières, sont souvent difficiles à apprécier. Sur un siple fond doré, leur forme stylisée ne séduit pas d'emblée, d'autant que l'absence de perspective les rend peu compréhensibles pour ceux dont l'éducation artistique se fonde sur le dynamisme de la Renaissance. Mais lorsqu'on y a pris goût, elles peuvent devenir une passion, tant leur élégance dépouillée et leurs formes épurées dégagent une aura de paix et de sérénité dont s'approchent rarement les oeuvres plus robustes etplus animées produites en Occident." p. 72-73

"Tôt ou tard, les faux sont démasqués ; c'est notre seule véritable consolation du point de vue de l'art. Ou en tout cas, c'est ce dont se persuadent les connaisseurs pour justifier le prix exorbitant des originaux." p. 105

Sources

http://italian-mysteries.com/IPap.html

http://www.bastulli.com/Pears/Pears.htm

http://en.wikipedia.org/wiki/Iain_Pears

http://www.rue-des-livres.com/auteurs/237/iain_pears.html

http://www.barnesandnoble.com/writers/writerdetails.asp?cid=883549

http://www.ratsdebiblio.net/pearsiainlaffaire.html


5 janvier 2009

Derrière le masque de Louisa May Alcott

MasqueDerrière le masque : roman / Louisa May Alcott ; Traduit de l'anglais par Florence Lévy-Paoloni. -- [Paris] : France Loisirs, 2006. -- 296 p. ; 18 cm. -- ISBN 2-7441-8890-5. -- (Coll. Arcane / dirigée par Joëlle Losfeld)

Titre original: Behind a Mask : or A Woman's Power

Quatrième de couverture

Romancière américaine mondialement connue, l'auteur des Quatre Filles du docteur March aimait mettre en scène des histoires de vengeance et de pouvoir avec dans le rôle principal une femme à la conquête de sa liberté. Ainsi, l'héroïne de Derrière le masque (1866), mademoiselle Muir, adopte un comportement angélique pour mieux tromper le milieu de l'aristocratie où elle s'est introduite...

L'auteur

Louisa May Alcott est née un 29 novembre en 1832 dans la ville de Germantown en Pennsylvanie. Elle commence à écrire très jeune et publie sa première nouvelle en 1852 dans l'Atlantic Monthly de Boston. Elle écrira de nombreux romans et nouvelles. Elle écrit principalement pour un public de jeunes adultes mais elle publiera également quelques romans pour un public plus âgé.

Elle décède en mars 1888 à Boston.

Consulter cet article pour une biographie et bibliographie plus complète de l'auteur.

Résumé (attention spoilers)

La famille Coventry attend leur nouvelle gouvernante. Jean Muir a été engagée pour prendre soin de la jeune Belle Coventry. Son arrivée est attendue avec impatience par Mme Coventry ainsi que sa fille et son fils cadet, Edward. Mais l'aîné de la famille, Gérarld et sa cousine, Lucia Beaufort, ne semblent pas accorder une quelconque importance à cette nouvelle arrivée.

Jean Muir arrive enfin, avec du retard (car on a oublié d'aller la chercher) et elle fait une entrée remarquée auprès de la famille. Elle semble trouver sa place immédiatement et marque, par sa personnalité charmante et modeste, chaque membre de la famille  - bien que d'une façon différente. Après ce premier "acte" où elle a su triompher, on la retrouve seule dans sa chambre. Une femme totalement différente nous apparaît alors. Le masque est tombé. La jeune femme a une vengeance en tête et elle compte bien arriver à ses fins.

Texte complet en anglais ici.

Commentaires personnels

Un des romans de Louisa May Alcott qui s'éloigne de ses romans pour jeunes adultes (souvent qualifiés "pour jeunes filles"). Alcott, elle-même, préférait nettement ses romans plus durs, plus cyniques.

Jean Muir est une femme, encore jeune, même si on la décrit comme "vieille". Elle a été nettement marquée par la vie et elle ne veut aujourd'hui que "monter" dans la société. Pour une femme de sa "classe", la seule façon est de bien se marier. Mais sur le chemin de ce mariage qui la sauvera, elle a bien l'intention de régler ses comptes avec une société qui l'a regardée de haut.

Elle est manipulatrice et excelle dans l'art de présenter le visage qu'on veut bien voir d'elle. Elle se cache presque constamment derrière un masque pratiquement parfait et réussi à conquérir l'amour et l'amitié de presque tout le monde. Mais malgré ce comportement manipulateur, sournois et bien souvent mesquin, on ne peut que vouloir voir sa réussite. Enfin, c'est le sentiment qui m'a suivi tout le long de ma lecture. On veut savoir ces intentions, comment elle va parvenir à son but et quand tout vient près d'échouer, j'ai espéré sa réussite. Et ce malgré le fait que la famille n'est pas détestable (à quelques exceptions près). Et il faut dire que Jean n'est pas complètement perverse... L'auteur a su bien doser ses personnages.

L'écriture d'Alcott est fine et efficace. Et très acerbe, voire amère. Et on ne peut s'empêcher de voir un peu de la propre volonté de l'auteur à faire tomber son propre masque. Ne s'est-elle pas cachée toute sa vie dans une écriture qui lui semblait loin de ce qu'elle voulait écrire? N'a-t-elle pas fait de Jo, son double, qui se sentait mal à l'aise dans le rôle que la société l'obligeait à suivre? N'a-t-elle pas mariée Jo uniquement parce que les lecteurs le demandaient, alors qu'elle aurait voulu qu'elle restât célibataire, tout comme elle?

Les personnages de Derrière le masque sont très bien développés. La trame est menée efficacement et solidement. Critique sociale très juste, le roman relève toutes les hypocrisies d'une époque. L'intrigue montre tranquillement et les informations sur Muir sont données avec mesure. La tension monte tranquillement et on se sent pris dans ce drame social et familial. Car il ne faut pas oublier la famille Coventry.

Le roman est court et c'est selon moi son plus grand défaut. On aurait voulu que l'auteur étoffe plus son roman et ses personnages. La fin cependant est très cynique et m'a complètement conquise.

L'avis de Pimpi, Majanissa, Caroline, Stephanie, Fashion, Cuné, Clarabel,

Citations

"En cet instant, ses yeux gris parurent noirs avec une intense expression de colère, de fierté et de défi. Un étrange sourire passa sur son visage quand elle se pencha et dit de sa voix pénétrante : "Merci. La dernière scène sera encore meilleure". " p. 20

"Vous êtes flatteur, dit la fille en riant. Je suis une sorcière ; un jour, mon déguisement tombera et vous me verrez telle que je suis : vieille, laide, mauvaise et perdue. Méfiez-vous de moi à temps. Je vous ai prévenu. Maintenant, aimez-moi à vos risques et périls." p. 245

Sources:

3 janvier 2009

Le cercle de la croix

DSCN5842Le cercle de la croix / Iain Pears. -- [Paris] : Belfond, 1999. --924 p. ; 18 cm. -- ISBN 2-226-08802-5. -- (Coll. Pocket, 10572)

Titre original: An Instance of the Fingerpost

Quatrième de couverture

Université d'Oxford, 1663. Le professeur Grove est retrouvé mort dans son cabinet. L'autopsie est formelle: il y a trace d'arsenic dans son foie. L'enquête conduit à l'arrestation de sa servante. Interrogée, elle est jugée, condamnée et exécutée.

Que s'est-il réellement passé ce jour-là? À ces questions quatre témoins apportent des réponses différentes et contradictoires. Le premier est Marco de Cola, médecin vénitien, qui se trouvait à Oxford au moment des faits. Son témoignage est contredit par celui de Jack Prescott, fils d'un traître mort en exil, ainsi que par celui du Dr. John Wallis, maître espion au service du pouvoir. Il faudra attendre le récit de John Wood, historien, pour entrevoir ce qui pourrait être la vérité.


L'auteur

Iain Pears est né en Angleterre en 1955. Il étudia à la Warwick Scholl, au Warwick Wadham College et au Wolfson College à Oxford. Il obtiendra des diplômes en philosophie et en histoire de l'art. Il travailla comme journaliste pour la BBC au Royaume-Uni et pour la ZDF en Allemagne. Entre 1982 et 1990 il fut correspondant pour Reuters en Italie, France, aux IainÉtats-Unis et au Royaume-Uni.

Il est aujourd'hui historien de l'art, écrivain et journaliste. Il vit avec son épouse et ses enfants à Oxford.

Bibliographie sommaire

  • The Discovery of Painting (1989)
  • The Raphael Affair (1991)
  • The Titian Committee (1992)
  • The Bernini Bust (1993)
  • The Last Judgement (1994)
  • Giotto's Hand (1995)
  • Death and Restoration (1996)
  • An Instance of the Fingerpost (1998)
  • The Immaculate Deception (2000)
  • The Dream of Scipio (2002)
  • The Portrait (2005)

Résumé

Nous sommes au 17e siècle à Oxford en Angleterre pendant la Restauration. Un meurtre a lieu et est vite résolu par les autorités locales. On accuse, condamne et exécute la servante de la victime. Malgré le fait que les autorités semblent satisfaites du dénouement de l'affaire, plusieurs ne sont pas croire à la culpabilité de la servante. Le professeur Grove allait obtenir un poste important et plusieurs pouvaient souhaiter sa mort.

Quatre témoins vont raconter ce qu'ils croient être la vérité sur le meurtre. Les témoignages vont éclairer les circonstances et les mobiles de la mort du professeur, vont parfois se compléter mais vont aussi se contredire. La première partie est la version de Marco da Cola, un négociant venu de Venise pour mettre de l'ordre dans les affaires de son père. Puis nous avons la version de Jack Prestcott qui est à Londres pour réhabiliter son père qui est disgrâcié pour trahison. John Wallis, quant à lui, est également professeur à Oxford. Il est mathématicien et cryptographe et travaille pour le gouvernement. Finalement, nous avons la version de Anthony Wood, un jeune historien.

Commentaire personnel

Une histoire de meurtre et d'espionnage parsemée d'informations sur la société et les croyances de l'époque. On apprend sur les avancées de la médecine, sur les croyances et superstitions de l'époque, sur la politique et l'économie de l'Angleterre au milieu du XVIIe siècle. Les personnages fictifs se mèlent aux personnages ayant réllement existés. Quatre parties qui racontent chacune la même histoire d'un point de vue différent. Les histoires se complètent mais se contredisent également. Certaines narrations confirment les déclarations des histoires précédentes ou les réfutent. Chaque témoins cherchant à nous convaincre de sa vérité. Chaque narrateur voyant et interprêtant les faits selon ses convictions. Chaque personnage certain de sa vérité et ajustant les faits pour monter sa théorie. Et finalement, le lecteur doit lui-même tiré ses propres conclusions.

Le roman de Pears est en fait quatre parties distinctes, on nous présente la même histoire de quatre perspectives différentes. Et malgré les plus de 900 pages du roman, la lecture m'a paru très rapide. Il est vrai que, comme il a parfois été dit du roman, il y a des répétitions et on comprend que certains ont trouvé des passages redondants. Mais après avoir fermé le roman, j'ai eu envie de reprendre la lecture pour revoir les histoires de chacun à la lumière des autres narrations. La traduction semble correcte mais j'aimerais beaucoup relire le roman en anglais pour vraiment m'imprégner de l'époque.

On retrouve dans le roman, nombres d'informations sur l'époque et la société anglaise du XVIIe siècle. La plupart des personnages ont réellement existés et on retrouve à la fin du roman, une liste des noms avec une courte biographie. Il estparticulièrement intéressant selon moi de voir la part des croyances et supersitions dans la tous les aspects de la sociéte de l'époque, surtout en médecine.

Définitivement une lecture à faire et refaire !

Citations

"Ayant établi que le dépôt de la bouteille était vraiment de l'arsenic (ou, pour être plus précis, qu'il réagissait dans tous les cas comme de l'arsenic et jamais autrement que comme de l'arsenic, si bien qu'on pouvait raisonnablement affirmer qu'il en possédait toutes les caractéristiques) et que, d'autre part, lorsqu'on donnait un peu de ce dépôt à un chat, il mourait d'une façon très semblable à celle dont mourait un chat à qui on avait fait prendre de l'arsenic, nous étions à deux doigts d'une conclusion alarmante." p. 179

" Il est cruel qu'on nous ait dotés du désir de savoir sabs nous accorder le temps nécessaire à son complet assouvissement. Nous mourons tous frustés : voilà la grande leçon qu'il nous faut retenir." p.738

Sources

30 décembre 2008

Ceux que je ne lis pas : crime littéraire

Il y a des crimes littéraires qui ne le sont vraiment qu'aux yeux de certains. Personnellement, je ne me sens pas vraiment coupable... bon peut-être un peu, mais ce n'est que sporadique comme sentiment. Peut-être uniquement quand je parle à certaines personnes qui pour eux c'est un crime ou encore quand je lis que je serais supposée ne pas commettre ce "crime".

C'est un excellent article chez Allie qui m'a rappelé ce crime. Elle présentait Bonne Année, Charlie Brown. Ce dernier, dans le Ceuxfilm, doit lire Guerre et Paix pendant les vacances... ce qui a amené le sujet de la lecture de ce roman de Tolstoï... qu'elle fera et que je n'ai jamais fait et que je ne ferai possiblement jamais pour des raisons, qui pour certains sont complètement criminelles et que même personnellement, je juge parfois enfantines.

Car voyez-vous il y a des lectures que je ne fais pas parce que je ne veux pas les faire... parce que je ne peux supporter l'auteur même si je n'ai jamais rien lu de ce dernier, parce que je ne peux supporter la mode d'un livre, d'un auteur ou d'un genre, ou parfois parce que j'ai lu des extraits ou un roman qui m'ont laissée de glace et que je ne peux me pousser à lire autres choses de cet auteur, malgré les critiques élogieuses, les avis enthousiasmes.

C'est le cas de Proust, par exemple. Des extraits bien rédigés j'en ai lu, étudié et analysé des masses, et j'ai lu Du côté de chez Swann... je peux vous parler en long et en large de l'auteur, de son oeuvre et de la qualité de son écriture... mais jamais je ne vais relire un autre roman de Proust ! C'est que j'ai cru mourir d'ennui à la lecture de cet auteur reconnu et encensé par tous, depuis toujours... Et ne pas aimer ou lire Proust, c'était un crime pendant mes études littéraires et c'est encore un crime pour une grande majorité de lecteurs !

Mais pendant mes études littéraires, le plus grand crime était de ne pas être complètement gaga sur la littérature russe ! Avoir aimé et lu quelques oeuvres de Tchekhov, Gogol et Dostoïevski, ce n'était pas assez. Il fallait avoir tout lu de tous les auteurs connus et non. Il fallait passer des heures à discuter et rediscuter de la littérature russe. Dans les pauses pendant les cours, il fallait commenter tel ou tel passage ; pendant les vins et fromages, il fallait analyser le contexte socio-politique de telle ou telle oeuvre... et toujours de littérature russe. C'était "in", c'était ce qu'il fallait lire ! Et je dois avouer que je n'en pouvais plus d'en entendre parler. Et quand on me demanda mon opinion sur telle figure dans tel passage de Guerre et Paix, j'ai dit fièrement que je n'avais pas lu et que j'avais bien d'autres choses à lire avant ce roman. Et je suis encore incapable aujourd'hui d'ouvrir le roman... peut-être un jour (et voilà, Allie, le grand mystère ;)).

Et il y a de ces auteurs que je n'aime pas et ne lis pas, même si je n'ai pas détesté le roman que j'ai lu. Et même que parfois, je n'aime pas et ne lis pas, sans même avoir lu un seul roman de leur plume. Je n'aime pas leur style ou même parfois leur attitude, leur personnalité. Et malgré les commentaires positifs, je ne lirai pas. Ou encore, ils sont tellement à la mode, sur tous les magazines, dans toutes les entrevues, à la radio, à la télévision... partout... que je peux supporter de lire leur oeuvre. Parfois, je vais m'efforcer de lire... je vais aimer ou non. Mais c'est très aléatoire. Et non, je n'aime Nothomb, même si j'ai bien aimé Stupeur et Tremblements, je n'ai pu supporter son deuxième roman, et malgré les bonnes critiques sur certains de ses autres romans, je ne peux me résoudre à lire autre chose d'elle... c'est viscéral, je la vois sur une couverture, les poils me hérissent sur les bras... Et c'est ainsi, pour Jardin, Arcand et plusieurs autres.

Et il a donc des livres que je ne lis pas... que je ne pense pas lire... pour des raisons purement futiles, complètement enfantines, littéralement superficielles, totalement frivoles et entièrement subjectives.

22 décembre 2008

Crime littéraire: ces indésirables

Il y a de ces crimes littéraires qui sont parfois commis par d'autres. Quoique je ne peux être absolument certaine que je n'ai pas moi-même commis ce crime. J'ai toujours fait bien attention, prises toutes mes préoccupations. Mais on ne sait jamais...

ToujoursDSC_0500 est-il que je fus, personnellement, victime à plusieurs reprises de ce crime. Et je dois avouer que c’est ensuite moi qui se sens extrêmement coupable à la fin... envers ces pauvres volumes.

Ces pauvres volumes sont ces livres indésirables. Ces livres qu'on reçoit en cadeaux pour Noël - ou pour toute autre fête ou anniversaire.

On voit son nom sur le paquet, on brasse un peu... on devine un livre... on est très content ! Après tout, on adore lire, on adore les livres. Et on avait fait sa liste ! Les livres que l'on désire ardemment. Vous savez ceux qui font partie de cette liste interminable de livres qu'on aimerait bien un jour lire. Et puis, on a parlé. On a discuté. On a dit à tout le monde qu'on voulait ce dernier livre qui venait de sortir.

Et puis, on déballe le cadeau. Et voilà. Un livre qu'on a déjà! Sourire tout de même. Je suis alors incapable de dire à la personne, que ce lire qu'elle a choisi, qu'elle sait qui me plaira sûrement... je l'ai déjà lu ou que je l'ai déjà dans ma bibliothèque. Je me sens véritablement coupable d'avoir déjà lu ce livre et je suis incapable de gâcher le cadeau... Je sais, je pourrais l'échanger ou la personne pourrait le faire, si j'ouvrais la bouche... Mais c'est plus fort que moi. Je ne peux dire que j'ai déjà le livre. Et je suis incapable de m'en départir... je garde donc le doublon ou alors je donne ou je vend le livre que j'avais déjà... pas le nouveau, non, ça jamais !!! Mais je pardonne cette erreur... La personne ne peut connaître tous les livres que je possède... et peut-être qu'elle n'a pu eu ma liste (je ne la donne tout de même pas à tout le monde que je connais... ). Même si je connais bien la personne et qu'elle a eu ma liste... je soupire intérieurement et je souris tout de même... au moins, elle connait mes goûts...

Mais si je déballe le cadeau et qu'alors le livre est un vrai indésirable... alors là... je souris tout de même ! Oui, je suis incapable de laisser voir que je n'aime pas un cadeau. Mais cela va bien plus loin! Car je garderai ce livre indésirable à tout jamais. Je ne le lirai probablement pas - quoique parfois j'ai même fait l'effort de le lire, si je soupçonnais la personne d'aimer le livre ou de me demander un jour mon opinion - mais je vais le garder et le mettre dans ma bibliothèque. Habituellement dans un endroit discret ou caché.

Mais c'est vraiment difficile de recevoir un livre que je ne veux pas lire, qui ne m'intéresse pas, d'un auteur que je déteste... Si c'est de la part de gens que je connais à peine... je peux pardonner... je ne suis pas sans compassion pour les mauvais choix des autres et après tout, ils ont fait un effort. Mais si c'est quelqu'un que je connais. Alors là vient le vrai crime... Ne connaissent-ils pas un peu mes goûts ? N'ont-ils pas lu ma liste ? Ne savent-ils pas l'importance des livres ? J'espère n'avoir jamais fait le même faux pas... peut-être... mais je fais vraiment attention... Je discute, je fouine, je questionne l'entourage, je demande une liste... J'essaie de ne pas acheter n'importe quoi. Enfin... j'essaie.

Mais quel est le crime ici ? Je ne sais plus. Ces gens qui sont coupables d'offrir des livres indésirables ou moi, qui suis coupable de ne pas l'avouer et de garder ces pauvres bouquins cachés dans un coin ?

6 décembre 2008

Little Women - II. Commentaires

Little Women / Louisa May Alcott. -- New York : Barnes & Noble Books, 1994. -- 537 p. : ill. ; 22 cm. -- ISBN HCG1-56619-475-X

Résumé:

Les quatre filles du docteur March vivent avec leurs parents et une fidèle domestique, dans une petite ville du Massachusetts, aux États-Unis. Autrefois une riche famille, les March vivent présentement très modestement. L'histoire commence alors que le docteur March a quitté sa famille pour offrir ses services au front - pendant la Guerre de Sécession.

Le roman nous présente d'abord les quatre soeurs et leur vie avec leur mère dans cette petite ville. Elles n'ont pas beaucoup d'argent et en souffrent mais vivent néanmoins dans un univers heureux et rempli d'amour. Les premiers chapitres racontent divers épisodes de la vie des quatre soeurs, leurs mésaventures, leurs problèmes, leurs joies. On rencontre également les voisins, Mr. Laurence et son petit-fils qui devient un ami de la famille.

Les quatre soeurs sont très différentes les unes des autres, mais cherchent toutes à devenir meilleures et à surmonter leurs défauts. Le roman nous présente à travers diverses anecdotes, leur apprentissage de la vie. Elles grandissent, font des erreurs, se querellent, se réconcillient, se marient, quittent le foyer... mais elles resteront toujours liées par un amour unique et immense.

L'oeuvre:

Louisa May Alcott a écrit son roman Little Women en deux parties. Elle écrivit la première partie en 1868 et l'histoire connue un immense succès. La deuxième partie du roman fut publiée en 1869. Les deux parties furent finalement réunies en un seul volume en 1880. L'auteur écrira deux suites à son roman: Little Men en 1871 et Jo's Boy en 1886. Il est reconnu que l'auteur s'est grandement inspirée de son enfance avec ses trois soeurs pour rédiger son roman.

Little Women fut adaptée de nombreuses fois au théâtre, à l'opéra, au cinéma et à la télévision.

Commentaires personnels et expérience de lecture:

Le roman d'Alcott est de toute évidence une histoire sur le passage à l'âge adulte de quatre jeunes filles. Au début du roman, elles sont de jeunes filles à peine adolescentes. On suit d'abord dans les premiers chapitres leur aventures. Écrit d'abord sous forme d'anecdotes, on nous présente les quatre filles à travers des moments de leurs vies. On nous raconte les problèmes, les erreurs, les peurs, les peines et les joies des quatre soeurs - et à travers ses moments, on nous présente les jeunes filles: leurs qualités, leurs défauts, leurs craintes et leurs espoirs. Le roman se veut un peu un modèle pour les jeunes filles, à travers les aventures et mésaventures des quatre soeurs, elles apprennent - et nous apprennent - à être meilleures, à surmonter ses lacunes, à surpasser les événements, à être plus fortes, etc. Le roman a donc souvent été classé de moralisateur, parfois de "guide de bonnes moeurs pour jeunes filles bien élevées" !

La deuxième partie du roman poursuit dans la même voie, mais les quatre filles vieillissent et nous présentent leur vie de jeune adulte, leurs amours, leurs espoirs, etc. Il semble alors moins anecdotique. Le roman se centre également beaucoup sur l'amour familial et sur les amitiés.

Le roman est évidemment très ancré dans son époque... la famille, les bonnes manières, la morale, la religion... ce qui fait dire à certains aujourd'hui, qu'il a mal vieilli. Il est certain que certains passages peuvent faire sourire, mais on retrouve surtout un excellent portrait de la société de l'époque. Un témoignage de certaines idées, certaines valeurs d'une époque et d'un pays.

Le roman est destiné à un public jeune ; Alcott écrivait d'abord pour les jeunes adultes. Elle voulait écrire une belle histoire et surtout elle voulait offrir un témoignage de son enfance heureuse. Oui, le roman est truffé de "bons sentiments", mais il est surtout l'histoire de quatre soeurs qui apprennent à vivre et à grandir. Mais il ne faut pas seulement voir dans Little Women une histoire pour enfants. On peut lire dans le roman les préoccupations d'Alcott sur les thèmes de l'émancipation de la femme (surtout dans le personnage de Jo), sur la guerre civile américaine, sur les valeurs et traditions, sur les stérótypes, etc.

Lorsque j'ai lu le roman pour la première fois, c'est dans sa version française, Les quatre filles du Docteur March. Je l'ai ensuite relu des dizaines de fois avant d'acheter la version originale en anglais. J'ai également dû voir des dizaines de fois la version cinématographique de 1933 avec Katherine Hepburn dans le rôle de Jo, Frances Dee dans le rôle de Meg ainsi que la version de 1949 avec Janet Leigh dans le rôle de Meg, June Allison dans le rôle de Jo, Margareth O'Brien dans celui de Beth et Elizabeth Taylor dans celui d'Amy. J'ai également suivi l'anime "Les 4 filles du Dr. March" avec ma soeur. J'ai été voir le film de 1994 avec Winona Rider dans le rôle de Jo... mais je ne peux dire que j'ai vraiment apprécié cette adaptation. Pour moi, Jo, c'est Katherine Hepburn ou encore June Allison. Mais enfin, c'est vous dire comment je connais sur le bout des doigts les aventures des quatre soeurs.

Relire aujourd'hui le roman, c'est sourire parfois sur les aspects moralisateurs et l'air vieillot de l'histoire, mais c'est retrouver quatre jeunes filles que je connais bien... c'est retrouver Amy que je n'arrive toujours pas à vraiment tolérer mais que j'aime bien quand même, c'est compatir avec la pauvre Meg qui voudrait tant faire partie de la "société", c'est écouter sagement la musique de Beth et espérer vainement qu'elle ne sera pas malade, c'est suivre Jo et rêver avec elle... et secrètement espérer qu'elle finira cette fois-ci par tomber en amour avec Laurie et croire que peut-être lors de cette lecture, Tante March amènera Jo en Europe... C'est bizarre car l'histoire ne semble pas vouloir changer !!! ;)

Les avis de Majanissa, Llisa et Lilly

Premier article: Little Women: I. L'auteur

Citations:

"Jo was the first to wake in the gray dawn of Christmas morning. No stocking hung at the fireplace, and for a moment she felt as much disappointed as she did long ago, when her little sock fell down because it was so crammed with goodies. " p. 26

"As she spoke, Jo took off her bonnet, and a general outcry arose, for all her abundant hair was cut short."Your hair ! Your beautiful hair!" "O Jo, how could you? Your one beauty". " p. 188

Sources à consulter:

5 décembre 2008

Henri Troyat - Bibliographie

Biographie de l'auteur et commentaires sur Viou, à cet endroit.

Bibliographie

  • Faux jour (1935)
  • Le Vivier (1935)
  • Grandeur nature (1936)
  • La Clef de voûte (1937)
  • L’Araignee (1938)
  • La Fosse commune (1939)
  • Judith Madrier (1940)
  • Dostoievski (1940)
  • Le Jugement de Dieu (1941)
  • Le mort saisit le vif (1942)
  • Du Philanthrope à la Rouquine (1945)
  • Le Signe du taureau (1945)
  • Pouchkine (1946)
  • Les Vivants (1946)
  • Les ponts de Paris, illustré d'aquarelles (1946)
  • Tant que la terre durera, (1947)
  • La case de l'Oncle Sam (1948)
  • Le Sac et la Cendre, Tant que la terre durera, t. II (1948)
  • Sébastien, pièce en trois actes (1949)
  • Étrangers sur la terre, Tant que la terre durera, t. III (1950)
  • Le Tête sur les épaules (1951)
  • La Neige en deuil (1952)
  • L'étrange destin de Lermontov (1952)
  • Les Semailles et les Moissons, t. I (1953)
  • Amélie, Les Semailles et les Moissons, t. II (1955)
  • De gratte-ciel en cocotier (1955)
  • La Maison des bêtes heureuses (1956)
  • La Grive, Les Semailles et les Moissons, t. III (1956)
  • Sainte Russie, réflexions et souvenirs (1956)
  • Tendre et violente Elisabeth, Les Semailles et les Moissons, t. IV (1957)
  • La Rencontre, Les Semailles et les Moissons, t. V (1958)
  • Les Compagnons du coquelicot, La Lumière des Justes, t. I (1959)
  • Le Fauteuil de Claude Farrère, discours à l'Académie française (1959)
  • La vie quotidienne en Russie au temps du dernier tsar (1959)
  • La Barynia, La Lumière des Justes, t. II (1960)
  • Naissance d'une dauphine (1960)
  • La Gloire des vaincus, La Lumière des Justes, t. III (1961)
  • Les Dames de Sibérie, La Lumière des Justes, t. IV (1962)
  • Sophie ou la fin des combats, La Lumière des Justes, t. V (1963)
  • Une extrême amitié (1963)
  • Le Geste d'Eve (1964)
  • Tolstoi (1965)
  • Les Eygletière, t. I (1965)
  • La Faim des lionceaux, Les Eygletière, t. II (1966)
  • Les ailes du diable (1966)
  • La Malandre, Les Eygletière, t. III (1967)
  • Le Cahier, Les Héritiers de l’Avenir, t. I (1968)
  • Cent un coups de canon, Les Héritiers de l’Avenir, t. II (1969)
  • L’Éléphant blanc, Les Héritiers de l’Avenir, t. III (1970)
  • Gogol (1971)
  • La Pierre, la Feuille et les Ciseaux (1972)
  • Anne Prédaille (1973)
  • Le Moscovite, t. I (1974)
  • Les Désordres secrets, Le Moscovite, t. II (1974)
  • Les Feux du matin, Le Moscovite, t. III (1975)
  • Le Front dans les nuages (1976)
  • Un si long chemin (1976)
  • Grimbosq (1976)
  • Catherine la Grande (1977)
  • Le Prisonnier n°1 (1978)
  • Pierre le Grand (1979)
  • Viou (1980)
  • Alexandre premier (1981)
  • Le Pain de l’étranger (1982)
  • Ivan le Terrible (1982)
  • La Dérision (1983)
  • Marie Karpovna (1984)
  • Tchekhov (1984)
  • Le Bruit solitaire du cœur (1985)
  • Tourgueniev (1985)
  • À demain, Sylvie (1986)
  • Gorki (1986)
  • Le Troisième Bonheur (1987)
  • Toute ma vie sera mensonge (1988)
  • Flaubert (1988)
  • Maupassant (1989)
  • La Gouvernante française (1989)
  • La Femme de David (1990)
  • Alexandre II (1990)
  • Aliocha (1991)
  • Nicolas II (1991)
  • Youri (1992)
  • Zola (1992)
  • Le Chant des insensés (1993)
  • Verlaine (1993)
  • Le Marchand de masques (1994)
  • Baudelaire (1994)
  • Balzac (1995)
  • Le Défi d'Olga      (1995)
  • Raspoutine (1996)
  • Votre très humble et très obéissant serviteur (1996)
  • L'Affaire Crémonnière (1997)
  • Juliette Drouet (1997)
  • Le Fils du Satrape (1998)
  • Terribles Tsarines (1998)
  • Les Turbulences d'une grande famille (1998)
  • Namouna ou la chaleur animale (1999)
  • Nicolas Ier (1999)
  • La Ballerine de Saint-Petersbourg (2000)
  • Marina Tsvetaeva : L'éternelle insurgée (2001)
  • La Fille de l'écrivain (2001)
  • L'Étage des bouffons (2002)
  • Paul Ier, le tsar mal aimé (2002)
  • L'Éternel contretemps (2003)
  • La Fiancée de l'ogre (2004)
  • La baronne et le musicien, Madame Von Meck et Tchaïkovski (2004)
  • Alexandre III, le tsar des neiges (2004)
  • Alexandre Dumas. Le cinquième mousquetaire (2005)
  • La Traque (2006)
  • Pasternak (2006)
  • Boris Godounov (2008)
3 décembre 2008

Little Women - I. L'auteur

HCGLittle Women / Louisa May Alcott. -- New York : Barnes & Noble Books, 1994. -- 537 p. : ill. ; 22 cm. -- ISBN 1-56619-475-X

Quatrième de couverture:

For over a century, Louise May Alcott's Little Women has been one of the most widely read stories for young people. This heartwarming tale about the March family paints a brilliant portrait of nineteenth-century New England life. It is as appealing today as it was in 1968.
The four March sisters -- Jo, Meg, Amy and Beth -- are "rich in home-love and family", yet with their father off to the war, they must take on greater responsibility and become "little women".  Like Alcott herself, Jo retreats to the attic when "genius burns", and faces her impending womanhodd with scorn. Meg, the eldest, resents the sacrifices the family must make and yearns to enter society like a woman. Amy, the youngest and most spoiled, stirs up the entire family. And Beth, the quiet and frail sister, nearly goes unnotices until a kindly gentleman neighbor, whose grandson Laurie they have befriended, gives her a piano to play.
The sisters fight and fret, worry, fall in love, and heed the wise words of their mother. By lessons learned, sacrifices made, and the simple charms of their good-natured hearts, the magnificent March girls ultimately win the hearts of all.

Auteur:

Louisa May Alcott est née un 29 novembre en 1832 dans la ville de Germantown en Pennsylvanie (maintenant un quartier de louisa_may_alcottPhiladelphie). quelques années plus tard, sa famille déménage à Boston où elle grandit avec ses trois soeurs. Sa famille est pauvre mais elle vit heureuse, son enfance sera d'ailleurs une grande inspiration plus tard dans son oeuvre littéraire.

Son père, un transcendantaliste convaincu (mouvement spirituel, philosophique, littéraire et culturel du XIXe siècle), ouvre une école expérimentale. En 1840, après l'échec de l'école de Mr. Alcott, la famille déménage près de la ville de Concord au Massachusetts. Ils vécurent d'abord dans une communauté utopienne, puis dans des chambres louées. Finalement, ils s'établirent dans une petite maison de Concord.

Louisa reçut son éducation à la maison principalement par son père et quelques amis de la famille (entre autres, Margaret Fuller et Nathaniel Hawthorne).

La pauvreté de sa famille obligea Louisa à travailler très tôt, entre autres, comme institutrice et gouvernante. Elle aima cependant toujours écrire et jouer au théâtre. Elle écrit son premier drame vers l'âge de 15 ans. Elle publie sa première nouvelle à l'âge de 20 ans, en 1852, dans un quotidien de Boston, l'Atlantic Monthly. Deux années plus tard, elle publie son premier roman. Elle écrivit ensuite de nombreux romans et nouvelles, sous son nom, majoritairement des romans pour enfants ou jeunes adultes, mais également sous le pseudonyme de A.M. Barnard. Les romans publiés sous ce pseudonyme s'adresse à un public adulte.

Vers 1862, pendant la Guerre de Sécession, elle sera infirmière pour le Union Hospital de Georgetown, D.C. Les lettres qu'elle écrira pendant ses semaines seront plus tard publiées. Son roman le plus connu, Little Women, est en partie autobiographique et puise dans son enfance et celle de ses soeurs.

Elle continuera toujours à écrire mais, abolitionniste et féministe convaincue, elle consacrera les dernières années de sa vie à divers mouvements, particulièrement pour le droit de vote des femmes. Elle ne se mariera jamais mais en 1879, suite au décès de sa jeune soeur, elle prend en charge sa petite nièce de 2 ans.

Elle décède en mars 1888 à Boston des séquelles d'un empoisonnement au mercure - pendant ses années comme infirmière, elle souffrit de pneumonie et de la fièvre typhoide, elle fut alors traitée avec un médicament contenant du mercure.

Pour une biographie complète de l'auteur, consulter ce site (en anglais)

Bibliographie partielle :

  • The Inheritance (1849, publié pour la 1e fois en 1997)
  • Flower Fables (1854)
  • Hospital Sketches (1863)
  • The Rose Family: A Fairy Tale (1864)
  • Moods (1865)
  • Behind a Mask, or a Woman's Power (1866) (sous le pseudonyme  A. M. Barnard)
  • A Long Fatal Love Chase (1866 - publié pour la 1e fois en 1995) (sous le pseudonyme  A. M. Barnard)
  • Morning-Glories and Other Stories (1867)
  • The Mysterious Key and What It Opened (1867)
  • The Abbot's Ghost, or Maurice Treherne's Temptation (1867) (sous le pseudonyme  A. M. Barnard)
  • Little Women (1868)
  • Three Proverb Stories (1868)
  • Good Wives (Suite de Little Women) (1869)
  • An old Fashioned Girl (1870)
  • Aunt Jo's Scrap-Bag (1872-1882)
  • Little Men: Life at Plumfield with Jo's Boys (1871)
  • Work : A Story of Experience (1872)
  • Eight Cousins or The Aunt-Hill (1875)
  • Beginning Again, Being a Continuation of Work (1875)
  • Silver Pitchers, and Independence: A Centennial Love Story (1876)
  • Rose in Bloom : A Sequel to Eight Cousins (1876)
  • A Modern Mephistopheles (1877) (publié anonymement)
  • Under the Lilacs (1878)
  • Jack and Jill: A Village Story (1880)
  • Jo's Boys and How They Turned Out: A Sequel to "Little Men" (1886)
  • Lulu's Library (1886-1889)
  • A Garland for Girls (1888)
  • Comic Tragedies (1893)

Commentaires à suivre...

Citations:

" "Christmas won't be Christmas without any presents", grumbled Jo, lying on the rug. 

"It's so dreadful to be poor" sighed Meg, looking down at her old dress.

"I don't think it's fair for some girls to have plenty of pretty things, and other girls nothing at all," added little Amy, with and injured sniff.

"We've got a father and mother and each other", said Beth contentedly, from the corner.

The four young faces on which the firelight shone brightened at the cheerful words, but darkened again as Jo said sadly, -- " p.15

Sources:

 

29 novembre 2008

Quelques mots...

"Los libros son como los amigos, no siempre es el mejor el que más nos gusta."

Jacinto Benavente

(Les livres sont comme les amis. Ce n’est pas toujours le meilleur que nous aimons le plus.)

25 novembre 2008

Jurassic Park - II. Commentaires

Jurassic Park / Micheal Crichton. -- New York : Ballantine Books, c1990. -- 399 p. : 18 cm. -- ISBN 0-345-37077-5MCJ10

Résumé (attention spoilers):

Un millionnaire, John Hammond, fondateur d'un centre de recherche en génétique et créateur de parcs d'amusement, prévoit ouvrir prochainement un nouveau parc exceptionnel. À partir de recherches génétiques sur le sang de dinosaures préservé dans des insectes préhistoriques, les scientifiques travaillant pour Hammond ont réussi à reproduire la séquence d'ADN de nombreuses espèces de dinosaures - remplaçant les séquences manquantes avec des gènes d'amphibiens.

Hammond se prépare à ouvrir son parc au public mais divers incidents et accidents lui mettent des batôns dans les roues. Ces investisseurs sont inquiets et demandent des preuves que le parc sera sécuritaire. Le millionnaire fait appel à deux scientifiques, Ellie Sattler et Alan Grant. Il les fait venir sur l'île où se situe le parc pour avoir leur approbation en tant que consultants externes. Un autre scientifique, Ian Malcolm et un avocat, envoyés par les investisseurs, feront également partie de l'expédition. Malcolm qui avait été consulté avant la création du parc est extrêmement pessimiste quant à la viabilité d'un tel projet.

Le parc apparaît d'abord aux visiteurs comme une extraordinaire manipulation de la science. Des dinosaures vivent dans l'île. Les scientifiques invités, accompagnés des petits-enfants de Hammond en visite également dans le parc de leur grand-père, se préparent pour une visite officielle du parc. Mais rapidement des failles apparaissent dans la création d'Hammond. Les scientifiques n'ont pu contrôler comme prévu, la procréation des bêtes.

Parallèlement aux dangereux problèmes qui surgissent peu à peu dans le parc, le programmeur en chef se prépare à saboter le système informatique afin de vendre les recherches des scientifiques de Hammond à une compagnie concurrente. Alors qu'il s'enfuit avec des embyons, il gèle complètement le système laissant le parc sans ressources et les visiteurs isolés parmi les dinosaures maintenant complètement libres. Le séjour des visiteurs se transforme rapidement en une course pour leur survie. Alors que Hammond tente désespérément de sauver son parc, les autres protagonistes tentent non seulement de survivre face à ses animaux hors de leur temps, mais également face aux autorités qui tentent de contrôler la situation.

À propos:

Les premières ébauches de Crichton présentait un jeune garçon qui recréait un dinosaure. Il laissa de côté som idée pendant un certain temps pour y revenir par la suite. Avant même que son livre ne fut publié, les droits furent achetés pour en faire un film. Il fut également engagé pour contribuer au scénario. Il participa donc à la création du film et autorisa les nombreuses coupures et modifications.

La plupart des dinosaures apparaissant dans le livre ne vécurent pas pendant la période jurassique. Ils appartiennent pour la plupart à la période du Crétacé. Certaines caractéristiques des dinosaures sont déduites mais certaines sont carrément fausses: grandeurs, apparences, etc.

Finalement, de nombreuses critiques de scientifiques soulignent l'impossibilités des théories avancées dans le livre, notamment le clonage des dinosaures à partir d'ADN partiels.

Commentaires personnels:

Qualifiée d'oeuvre de science-fiction et de thriller scientifique, Jurassic Park est parfois même considérée comme une oeuvre moralisatrice sur les dangers de l'utilisation immodérée de la science - dans la même lignée que Frankenstein par exemple. La science pousse les limites de la création - mais on ne s'attarde pas à savoir si on devrait utiliser ces connaissances, et les conséquences peuvent être désastreuses.

Le roman est efficace, il faut l'avouer. On nous présente très sérieusement des recherches scientifiques, puis on nous balance dans l'horreur de la création qui se retourne contre son créateur. On nous "soupoudre" quelques éléments d'écologies bien dosés, quelques enfants, le rêve américain, le capitalisme poussé à l'extrême, sabotage et terrorisme scientifique, et finalement le rêve de tout enfant de voir de vrais dinosaures, puis un peu - pas mal - de sang... et on se voit obligé de tourner rapidement les pages.

On a critiqué l'information "pseudo-scientifique" du roman... il est vrai qu'elle n'est pas complète ou validée... Mais est-ce vraiment important. C'est un roman de science-fiction. Évidemment, l'auteur nous présente tout ceci comme du domaine du possible. Et étant lui-même un scientifique (ne pas oublier qu'il a un diplôme en anthopologie et en médecine), il sait comment présenter ses théories. Sont-elles vérifiables, sont-elle plausibles ? Probablement pas complétement. Mais c'est un roman... pas une thèse de doctorat !

Le roman semble, pour certains lecteurs, un peu lent à démarrer. Il est vrai, qu'après quelques scènes assez troublantes et violentes, on tombe dans de nombreuses pages d'explications scientifiques. Mais elles me semblent, non seulement fort intéressantes, mais nécessaires au fond de l'histoire. Pour avoir un bon roman - thriller - scientifique, il faut un "background" scientifique... et donc quelques théories.

Il est aussi certain qu'on ne peut s'empêcher de lire une certaine ligne moralisatrice dans les pages du roman. On nous met en garde contre la manipulation génétique, le clonage, etc. La nature se retournera un jour contre nous qui la maltraitons depuis des siècles et particulièrement depuis quelques décennies... on jour dans les platebandes de la nature et elle n'aime pas ça !

Quelques bémols sur le traitement des personnages... mais je crois que l'essentiel du roman ne sont pas les personnages, plutôt leurs réactions face aux situations auxquelles ils font face. Les personnages principaux sont la science, la nature et les "animaux". Animaux qui se retrouvent à tenter de survivre dans un monde qui n'est pas le leur... sont-ils vraiment dangereux ? Non... ils ne font que vivre. Oui... ils n'ont pas leur place dans notre époque.

Et on y croit... ce qui rend le roman de Crichton terriblement angoissant, c'est que même si on se rend compte que ses théories sont loins d'être vérifiables, elles demeurent dans le domaine du possible... inévitablement dans le domaine du futur possible. Et on sent qu'on s'en va irrémédiablement vers une catastrophe écologie... même si elle ne viendra pas sous forme de dinosaures... ce sera autre chose. Et c'est ce qui rend le roman horriblement efficace ! L'auteur joue sur nos peurs et appréhensions modernes. La science redevient ici "la "magie" qu'elle a toujours été... et qu'on ne comprend pas bien.

Le livre est sur beaucoup de point bien différent du film - sur lequel je reviendrai bientôt - mais est beaucoup plus riche et captivant... et demeure un excellent divertissement ! Un des grands romans de Crichton.

Voir le premier article: Jurassic Park: I. L'auteur

Voir aussi la fiche du film: Jurassic Park (1993)

Citations:

"You're going to engineer a bunch of prehistoric animals and set them on an island? Fine. A lovely dream. But it won't go as planned. It is inherently unpredictable, just as he weather is? [...]
Broadly speaking, the ability of the park to control the spread of life-form. Because the history of evolution is that life escapes all barriers. Life breaks free. Life expands to new territories. Painfully, perhaps even dangerously. But life finds a way."
p. 159

Sources:

  • http://en.wikipedia.org/wiki/Jurassic_Park
  • http://jurassicpark.wikia.com/wiki/Jurassic_Park_(novel)

    http://www.mahalo.com/Jurassic_Park_Book
  • http://www.michaelcrichton.net/
23 novembre 2008

Jurassic Park - I. L'auteur

MCJ9Jurassic Park / Micheal Crichton. -- New York : Ballantine Books, c1990. -- 399 p. : 18 cm. -- ISBN 0-345-37077-5

Quatrième de couverture:

An astonishing technique for recovering and cloning dinosaur DNA has been discovered. Now, one of mankind's most thrilling fantasies has come true. Creatures extinct for eons now roam Jurassic Park with their awesome presence and profound mystery, and all the world can visit them - for a price.

Until something goes wrong...

In Jurassic Park Micheal Crichton taps all his mesmerizing talent and scientific brillance to create his most electrifying technothriller yet.


L'auteur:

Micheal Crichton est né le 23 octobre 1942 à Chicago aux États-Unis. Il grandit à Rosyln à New York. Son père était journaliste. Ses parents mirent le jeune Micheal en contact constant avec les musées, le théâtre et le cinéma. Micheal Crichton, souvent malade alors qu'il était enfant, commença à un jeune âge à s'intéresser à la science et à l'écriture. À l'âge de 14 ans, il avait écrit des articles qui furent publiés dans la section voyage du New York Times.

Il voulut d'abord étudier en Anglais mais finalement il étudia et obtient un diplôme en anthropologie à l'Université Harvard. Il MCJ1enseignera quelques temps à Cambridge en Grande-Bretagne. Et vivra en Europe et en Afrique du Nord avant de revenir définitement aux États-Unis. Il poursuivit ensuite ses études à la Harvard's medical school. Pendant ses études, il commence à écrire des romans afin de financer ses études en médecine. Il utilisa alors le pseudonyme John Lange - et parfois celui de Jeffery Hudson. Son roman, A Case of Need, écrit à cette époque, obtient le "Edgar Award for the Best Mystery of the Year". Le premier roman qu'il publia sous son véritable nom, est The Andromeda Strain. Il fut publié durant sa dernière année d'étude.

Crichton obtint son diplôme en médecine en 1969 mais décida de ne pas poursuivre une carrière dans ce domaine. Il travaillera pendant la prochaine année à la Salk Institute for Biological Science en Californie. Mais décidera ensuite de se consacrer entièrement à l'écriture. Il utilisa ses connaissances scientifiques, technologiques et médicales pour rédiger des romans - majoritairement de science-fiction - que certains nomment des "techno-romans de suspense". Il n'écrivit cependant pas uniquement des romans de science-fiction.

Ses romans furent rapidement reconnus mondialement et sont aujourd'hui traduits dans plus de 25 langues. Nombres de ceux-ci furent adaptés au cinéma. Crichton devint également réalisateur de cinéma. Il fut aussi scénariste pour le cinéma et la télévision. Il fut, entre autres, le créateur et producteur de la célèbre télésérie américaine ER. Son oeuvre littéraire est impressionnante - mais il impressionne également par sa carrure, il mesure en effet plus de 2 mètres. Il a également fait parler de lui pour ses opinions controversées sur le réchauffement climatique et l'environnement. Il fut marié cinq fois et divorcé à quatre reprises. Il eut une fille née en 1989.

Micheal Crichton est décédé à 66 ans d'un cancer, le 4 novembre 2008 à Los Angeles.

Bibliographie:

Fiction :

  • Odds On (1966) (sous le pseudonyme de Jack Lange)
  • Scratch One (1967) (sous le pseudonyme de Jack Lange)
  • Easy Go (1968) (sous le pseudonyme de Jack Lange)
  • A Case of Need (1968) (sous le pseudonyme de Jeffery Hudson)
  • Venom Business (1969) (sous le pseudonyme de Jack Lange)
  • Zero Cool (1969) (sous le pseudonyme de Jack Lange)
  • The Andromeda Strain (1969)
  • Grave Descend (1970) (sous le pseudonyme de Jack Lange)
  • Drug of Choice (1970) (sous le pseudonyme de Jack Lange)
  • Dealing (1970) (sous le pseudonyme de Micheal Douglas)
  • Binary (1972) (sous le pseudonyme de Jack Lange)
  • The Terminal Man (1972)
  • The Great Train Robbery (1975)
  • Eaters of the Dead (1976)
  • Congo (1980)
  • Sphere (1987)
  • Jurassic Park (1990) 
  • Rising Sun (1992)
  • Disclosure (1993)
  • The Lost World (1995)
  • Airframe (1996)
  • Timeline (1999)
  • Prey (2002)
  • State of Fear (2005)
  • Next (2006)
  • Final Day of Happiness (2008)

Essais :

  • Five Patients (1970)
  • Jasper Johns (1977)
  • Electronic Life (1983)
  • Voyages (1988)

Filmographie:

Réalisateur :

  • Pursuit (1972) (film pour la télévision)
  • Westworld (1973)
  • Coma (1978)
  • The First great train robbery (1979)
  • Looker (1981)
  • Runaway (1984)
  • Physical Evidence (1989)

Scénariste :

  • Extreme Close Up (1973)
  • Jurassic Park (1993) (avec David Koepp)
  • Twister (1996) (co-écrit avec son épouse Anne-Marie Martin)  

Série télévisée :

  • ER (1994)

Adaptations cinématographiques de ces oeuvres:

  • The Andromeda Strain (1971)
  • Dealing: Or the Berkeley-to-Boston Forty-Brick Lost-Bag Blues (1972)
  • The Carey Treatment (A Case of Need) (1972)
  • The Terminal Man (1974)
  • Jurassic Park (1993)
  • Rising Sun (1993)
  • Disclosure (1994)
  • Congo (1995)
  • The Lost World: Jurassic Park (1997)
  • Sphere (1998)
  • The 13th Warrior (Eaters of the Dead) (1999)
  • Timeline (2003)
  • The Andromeda Strain (2008) (Minisérie)

Commentaires à suivre...

Voir aussi la fiche du film: Jurassic Park (1993)

Citations:

"Malcolm said, "You know, at times like this one feels, well, perhaps extinct animals should be left extinct. Don't you have that feeling now?"" p. 189

"But you decide you won't be at the mercy of nature. You decide you'll control nature, and from that moment on you're in deep trouble, because you can't do it. Yet you have made systems that require you do it.
And you can't do it - and you never have - and you never will. Don't confuse things. You can make a boat, but you can't make the ocean. You can make an airplane, but you can't make the air. Your powers are much less than your dreams or reason would have you believe." p.351

Sources:

19 novembre 2008

The rule of four - Commentaires

The rule of four / Ian Caldwell & Dustin Thomason . – [London ] : Arrow Books, c2004. -- 527 p. ; 18 cm. -- ISBN  Four20-09-945195-6

Commentaires personnels

Il faut commencer par dire que le quatrième de couverture, surtout celui de l’édition en français, annonce un roman riche en rebondissements. Un intrigue palpitante, plein d’actions, des mystères, des meurtres, etc. Et c’est ce qui a déçu nombres de lecteurs. Car bien que finement ficelé, le roman est loin d’être remplis d’actions. On a même été jusqu’à dire que le roman était un heureux mélange de Dan Brown et Umberto Eco… Ce qui a encore dû en décevoir plus d’un… Infiniment meilleur que le Code DaVinci – mais sans la facture populaire - et légèrement moins bien mené que le Nom de la Rose de Eco, The Rule of Four a tout de même une place de choix dans ce style de roman.

Le roman est en grande partie consacré à la relation entre les quatre amis, en particulier entre Tom et Paul. Les auteurs semblent aussi vouloir mettre l’accent sur le passage des étudiants à l’âge adulte. Et évidemment, on consacre beaucoup de pages, au Hypnerotomachia Poliphili, œuvre bien réelle, qui contiendrait plusieurs énigmes à l’intérieur de ses pages. Les protagonistes se dévouent à la résolution des mystères du livre et nous entraînent dans leurs découvertes.

Alors que les personnages sont sur le point de découvrir les clés du roman, des meurtres sont commis… qui semblent reliés à l’œuvre. Les secrets semblent devoir rester cachés.

Le roman est bien écrit, un peu académique, on sent les heures et heures de recherches que les auteurs ont dû réaliser pour ce premier roman. Malgré le fait que plusieurs ont trouvé le roman lent, le rythme est bon. Évidemment nous n’avons pas ici droit à de l’action pure… beaucoup de dialogues, beaucoup de recherches de la part des personnages, mais avec finalement une fin assez relevée et intéressante.

De longs chapitres sont consacrés aux développements des personnages et à leur vie sur le campus de l’Université. Alors que certains ont trouvé ces passages longs, je les ai trouvés très intéressants. Mais il est évident que le centre du roman, que ce qui nous captive vraiment, c’est la fameuse œuvre.

Évidemment on peut comprendre que si on s’attend à lire un roman d’action, un thriller ésotérique – comme nous l’annonce les critiques et les jaquettes des éditions – on sera déçu… le texte est érudit (parfois trop, on sent qu’on veut nous en mettre plein la vue…) mais lent. Et finalement, le contenu « intrigue policière » est un peu secondaire – mais demeure intriguant… tout de même, on veut savoir, qui a tué et pourquoi !!!!

Les personnages deviennent peu à peu complètement obsédés par l’ Hypnerotomachia Poliphili, et je dois avouer que nous aussi… et j’ai fait mes recherches sur l’œuvre véritable !

L'avis d'Alexandre sur Castalie, Laurence sur Biblioblog, Majanissa, Papillon et Marc.

Voir: The Rule of four - Les auteurs

Citations

It’s strange to remember someone you’ve known all along. It isn’t like returning to the home you grew up in and noticing how it left its shape on you, how the walls you’ve raised and the doors you’ve opened since them have all followed the design you saw for the first time there. It’s closer to returning home and seeing your mother or sister, who are old enough not to have grown since you last saw them but young enough not to have aged, and realizing for the first time how they look to everyone else, how beautiful they would be if you didn’t know them, what our father and brother-in-law saw when they judged them most and knew them last.” p.444

Sources


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