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13 août 2008

Antigone d'Anouilh - II. L'oeuvre

Antigone / Jean Anouilh. – Paris : La Table Ronde, 1976. – 133 p. ; 19 cm.

L’œuvre :

Jean Anouilh écrivit la tragédie Antigone en 1942 et celle-ci fut créée pour la première fois au Théâtre de l’Atelier à Paris le 4 février 1944. Elle fut mise en scène par André Barsacq. Les éditions de la Table Ronde publieront le texte de la pièce en 1946Anouil2. Lors de la première représentation de la pièce en 1944, le rôle d’Antigone est interprété par Monelle Valentin, l’épouse d’Anouilh.

Malgré le fait que la pièce connue éventuellement un immense succès public, on dit que lors de la première représentation elle fut très mal accueillie. Les biographes d’Anouilh rapportent même qu’à la fin de la pièce, en lieu d’applaudissements, ce fut le silence total. Et on rapporte également que le metteur en scène, André Barsacq, ainsi que Jean Anouilh déclarèrent regretter avoir écrit et mis en scène la pièce. La critique du moment fut donc partagée. On assimila rapidement les personnages et la trame tragique d’Antigone aux événements du moment, c’est-à-dire la Deuxième Guerre Mondiale.

On interpréta les gestes, décisions et réflexions des personnages de diverses façons. On y voyait soit un appui à l’Occupation soit un appui à la Résistance ; un appel au statu quo ou encore un appel à la révolte. La pièce ne fut pas censurée par les Allemands, ce qui constitue, selon certains, une preuve que la pièce défendait l’ordre établi. Mais d’un autre côté des tracs appuyant la Résistance furent distribués pendant certaines représentations. Antigone demeure aujourd’hui une des œuvres majeures de l’époque ainsi que l’œuvre centrale d’Anouilh. Il existe une version filmée de la pièce. Ce film fut réalisé par Moustapha Sarr en 2003.

Pour sa pièce, Anouilh s’est inspiré d’un mythe ancien, l’histoire tragique d’Antigone. L’histoire d’Antigone fit l’objet de nombreuses œuvres dont la tragédie par l’auteur grec Sophocle au Ve siècle av. J.-C. Anouilh a dit qu’une relecture de la pièce de Sophocle pendant la guerre l’inspira à récrire la tragédie à sa façon. Même s’il connaissait très bien la pièce de Sophocle, il la voyait maintenant d’un autre œil et y lisait la tragédie que son époque vivait. Il décida donc de reprendre le mythe d’Antigone selon sa vision.

Antigone, comme les pièces Eurydice et Médée, fait partie des pièces « noires » de l’auteur. Et même si ces trois pièces sont des réécritures de mythes anciens, elles sont résolument modernes. L’écriture emploie un style familier, spontané qui se rapproche de l’oral  Les dialogues s’éloignent du style recherché et soutenu de la tragédie classique ; ils sont proches du langage populaire, parfois très crus et même vulgaires. On note également dans l’écriture d’Anouilh l’emploie de nombreux anachronismes qui se juxtaposent à l’utilisation de procédés narratifs classiques. On retrouve ainsi dans le texte l’utilisation d’un Prologue, d’un Chœur qui racontent et nous expliquent les événements ; mais on y mentionne aussi des objets très contemporains tels les cigarettes, des fusils, etc. Nous retrouvons l’histoire d’Antigone dans un contexte intemporel… histoire archiconnu, mythe ancien, mais dans un style contemporain. Les personnages qui ont ici le rôle central - l’histoire vient en second plan – sont modernes dans leur habillement, attitudes, langages, etc.  

La pièce se distingue également par l’utilisation du procédé théâtral nommé « théâtre dans le théâtre » et qui consiste à présenter tous les personnages dès le lever du rideau. Quand la pièce commence, tous les personnages sont présents sur la scène, le « personnage » identifié comme « Prologue » vient alors les présenter. Les autres personnages ne semblent pas conscients de sa présence et vaquent à diverses activités. Le Prologue présente à l’audience chaque personnage, nous donne des détails sur leur rôle, leur personnalités et va même jusqu’à nous expliquer et raconter rapidement l’histoire qui va se jouer dans quelques instants. La fin est donc clairement présentée dès le début, et donc aucune surprise n'attend le spectateur. Ce procédé a été utilisé par d’autres auteurs.

Résumé et commentaires personnels à suivre…

Lire aussi:

Antigone d'Anouilh - I. L'auteur
Antigone d'Anouilh - III. Résumé et Commentaires personnels

Citations:

" LE PROLOGUE

Voilà. Ces personnages vont vous jouer l'histoire d'Antigone. Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. Elle pense qu'elle va être Antigone tout à l'heure, qu'elle va surgir soudain de la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux dans la famille, seule en face de Créon, son oncle, qui est roi. Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre." p.9

Sources:

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9 août 2008

Antigone d'Anouilh - I. L'auteur

Antigone / Jean Anouilh. – Paris : La Table Ronde, 1976. – 133 p. ; 19 cm.

L’auteur :

Anouil1Jean Anouilh est né le 23 juin 1910 dans la ville de Bordeaux en France. Sa mère est professeur de piano et joue dans un orchestre, son père est tailleur. Il est initié à la musique et au théâtre dans son enfance et il s’amuse à écrire des pièces.  Sa famille déménage à Paris où Anouilh commencera des études de droit. Après 18 mois, il abandonne ses études. Toujours intéressé par le théâtre, il assiste en 1928 à une représentation de la pièce Siegfried de Jean Giraudoux. Il décide à ce moment de se consacrer au théâtre. Il travaille alors quelques années comme publicitaire.

Il fera jouer sa première pièce, Humulus le muet, en 1929, mais c’est un échec. Il travaille pendant quelques temps comme secrétaire de Louis Jouvet au Théâtre des Champs-Élysées. Malgré ses rapports difficiles avec Jouvet, il demeure à son emploi jusqu’en 1932. Cette même année, il crée sa première véritable pièce, l’Hermine, qui connaît un certain succès d’estime.

Anouilh épouse en 1932 l’actrice Monelle Valentin. Ses prochaines pièces sont des échecs. Ce n’est qu’en 1937 qu’il connaît enfin son premier grand succès avec la pièce Le Voyageur sans bagage qui sera mise en scène par Georges Pitoëff. Ce succès continue et il devient un auteur connu et acclamé. La critique est parfois dure envers ses pièces mais le public l’acclame. En plus de ses pièces, il traduit des pièces étrangères et participe à des films.

Il continue d’écrire pour le théâtre durant les années qui suivent. Il continuera même à écrire pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il décide alors de ne pas prendre position, ni pour la collaboration, ni pour résistance. On lui reprochera cette décision. Et on lui reproche de publier des textes – certes à caractère non politique – dans des publications considérées collaborationnistes. Mais plusieurs biographies soulignent aussi qu’il a publié des nouvelles dans une revue anti-hitlérienne. 

Pendant ces années d’Occupation, il commencera à adapter des tragédies grecques. Il écrira Eurydice et Antigone. Ces pièces ont un immense succès mais Antigone crée une certaine polémique. Certains lui reprochent de défendre dans sa pièce l’ordre établi pendant ces années de guerre.

Après la fin de la guerre, Anouilh continue d’écrire et d’obtenir de nombreux succès.  Mais en 1961, il connaît un échec avec sa pièce La Grotte. Cet échec le pousse à également faire de la mise en scène. Il continuera cependant d’écrire de nombreuses pièces. Pendant les années 1970, on le qualifiera même « d’auteur de théâtre de distraction ». Il ne renie pas le qualificatif. Il n’accepta cependant presque aucun des prix qu’on lui a décerné à part ceux pour le « meilleur spectacle de la saison ».

À cette époque, ses pièces paraissaient plus légères mais demeuraient tout de même très pessimistes. Il écrivit en alternance des pièces qu’il qualifiait lui-même de « noires » et « grinçantes » ou « roses » et « brillantes » « costumées » et « baroques » ; mais toutes soulignant une vision pessimiste et féroce de la vie.

Jean Anouilh décède le 3 octobre 1987 à Lausanne en Suisse. Ses biographies varient parfois, comportent des divergences de dates, lieux, et somme tout, on ne connaît que peu de détails sur sa vie privée. L’auteur le voulait ainsi et protégeait sa vie privée.

Bibliographie :

  • L'Hermine (1932)
  • Mandarine (1933)
  • Y avait un prisonnier (1935)
  • Le Voyageur sans baggage (1937)
  • La Sauvage (1938)
  • Le Bal des Voleurs (1938)
  • Léocadia (1940)
  • Eurydice (1941)
  • Le Rendez-vous de Senlis (1941)
  • Antigone (1942)
  • Roméo et Jeannette (1946)
  • L'Invitation au château (1947)
  • Ardèle ou la Marguerite (1948)
  • La Répétition ou l'amour puni (1950)
  • Colombe (1951)
  • La Valse des toréadors (1952)
  • L'alouette (1952)
  • Ornifle ou le courant d'air (1955)
  • Pauvre Bitos ou le dîner de têtes (1956)
  • Becket ou l'honneur de Dieu (1959)
  • L'Hurluberlu ou le réactionnaire amoureux (1959)
  • La Petite Molière (1959)
  • La Grotte (1961)
  • Le Boulanger, La Boulangère et le Petit Mitron (1968)
  • Cher Antoine (1969)
  • Chers Zoizeaux (1976)
  • La culotte
  • Le Nombril (1981)

Commentaires à suivre:

Antigone d'Anouilh - II. L'oeuvre
Antigone d'Anouilh - III. Résumé et Commentaires personnels

3 août 2008

Misère...

Il y a quelques temps, on m'a suggérée une lecture. Je ne connais pas cette personne personnellement, uniquement à travers nos carnets respectifs. Cependant, j'ai beaucoup de respect pour ses opinions, ses créations et ses pensées. Et donc, aussitôt que j'ai pu trouver une librairie avec des livres en français, j'ai cherché un livre de l'auteur suggéré.

Cercle1Il y en avait plusieurs. J’avais fait quelques recherches avant d’aller à la librairie. Histoire de me familiariser avec l’auteur, mais pas trop, pour ne pas gâcher la lecture. J’ai tout de même compris qu’il y avait un personnage qui revenait dans plusieurs des livres, donc, j’ai choisi le premier roman qui mettait en vedette le personnage du commissaire Jean-Baptiste Adamsberg.

Et donc la lecture du roman « L’homme aux cercles bleus » de Fred Vargas commença… tranquillement. Tranquillement. Très tranquillement. Je dois avouer que ma lecture fut difficile. Dès le début, je n’ai pas aimé les personnages. Et bien que j’ai appris à aimer – et que je dois dire que c’est le seul personnage que j’ai pu supporter – l’inspecteur Adrien Danglard, le personnage principal, le commissaire Adamsberg, m’a énervée du début à la fin. Son attitude, ses manies, ses lubies m’ont semblées inintéressantes et surtout exagérées. Et les personnages secondaires… incroyablement irritants… incroyablement agaçants dans leurs manies et complètement énervants dans leurs personnalités fantaisistes. L’histoire me semblait sans intérêt ou plutôt ce qui me semblait intéressant ne semblait pas important… on oublia même d’expliquer la fameuse phrase…

J’ai peiné à lire le roman… et quand finalement j’ai eu un soupçon d’intérêt, le tout s’est conclu très rapidement et en laissant un paquet de questions non répondues. Mais le plus difficile pour moi, fut de ne pas plonger et me perdre complètement dans cette histoire. J’avais beaucoup d’espoir pour cet auteur et j’avais très hâte de faire cette première lecture.

Complètement déçue de cette lecture, c’est les larmes aux yeux que j’ai fermé le livre. Bon j’exagère un peu… mais j’attendais tellement de cette lecture. Et je n’ai pas du tout accroché. Puis, j’ai fait quelques recherches… tant qu’à avoir lu le roman, j’allais faire quelques recherches. Et puis je me suis rendue compte que, bien que beaucoup de gens ont adoré ce roman de Vargas, beaucoup ne l’ont pas du tout aimé… et parmi ceux qui n’ont pas aimé leur lecture, il y avait même des fans de Vargas. J’ai même pu lire à plusieurs reprises des fans dire de ne pas commencer une lecture des oeuvres de Vargas avec ce roman.

Et donc, j’ai à nouveau espoir… et je vais me procurer d’autres romans de Vargas. Quelques titres me semblent prometteurs. Et on verra bien ! Je n’abandonne pas ainsi… on m’a dit que ces romans en valaient la peine… et je le crois encore.

29 juillet 2008

Mathématique du crime

Critique de lecture

Math1Mathématique du crime / Guillermo Martinez ; traduit de l’espagnol (argentine) par Eduardo Jiménez. – [Paris] : Robert Laffont, 2008. – 259p. ; 18 cm. – ISBN 978-2-221-11058-4. Titre original : Crimenes imperceptibles

Quatrième de couverture :

Dans la sereine et studieuse Oxford, alors qu'enfle la rumeur de la résolution imminente du plus ardu problème des mathématiques, le théorème de Fermat, un tueur en série adresse à l'éminent logicien Arthur Seldom de mystérieux messages - fragments d'une démonstration écrite en lettres de sang... Seldom saura-t-il, avec l'aide du narrateur, un jeune étudiant à peine débarqué de son Argentine natale, trouver la clé de l'énigme ?

Mêlant adroitement la singulière atmosphère des collèges britanniques, les tourments de la passion, les abstractions de Wittgenstein et de Gôdel, les mystères des sectes pythagoriciennes et les antiques secrets de la magie, Mathématique du crime, roman policier de construction classique et pourtant hors normes, nous tient en haleine jusqu'à son dénouement, un magistral acte de prestidigitation...

L’auteur :

Guillermo Martínez est né un 29 juillet de 1962 en Argentine, à Bahía Blanca. Il étudia à l’Universidad Nacional de Buenos Aires, où il obtient un Doctorat en Mathématiques logiques. Après avoir obtenu son diplôme, il restera deux ans au Mathematical Institute d’Oxford en Angleterre où il fera un post-doctorat. Après son séjour à Oxford, il retourne en Argentine.

Il commence à écrire à 17 ans, un livre de contes intitulé, La jungla sin bestias (inédit). Cette œuvre obtiendra le Primer Premio del Certamen Nacional de Cuentos Roberto Arlt.  Il écrit ensuite plusieurs essais et articles et publie un recueil de nouvelles,Math2 Infierno grande, en 1989 – qui obtient le Premio del Fondo Nacional de las Artes -  et son premier roman, Acerca de Roderer, en 1993. Il collabore également au journal argentin, La Nación. Il publia Crímenes imperceptibles, en 2003 et reçut la même année, le prix Premio Planeta pour son roman qui fut traduit en plus de 30 langues. Le roman fut adapté au cinéma en 2008.

Il participa au programme international de l’Université de l’Iowa « Writing Program » et il obtient plusieurs bourses du Banff Centre for the Arts ainsi que des fondations MacDowell et Civitella Ranieri. Il enseigne présentement à l’Université de Buenos Aires.

Site de l’auteur.

Bibliographie partielle :

  • Infierno grande (1989)     
  • Acerca de Roderer (1993)
  • La mujer del maestro (1998)
  • Borges y las matemáticas      (2003)
  • Crímenes imperceptibles      (2003)
  • La fórmula de la inmortalidad (2005)
  • La Muerte Lenta de Luciana B (2007)

Résumé:

Le roman met en scène un jeune mathématicien argentin qui vient à Oxford pour faire son doctorat. Il loue une chambre chez une dame handicapée et sa fille musicienne.

Alors qu’il vient à peine d’arriver, la femme chez laquelle il loge est retrouvée morte. Il découvre le corps en même temps qu’un célèbre logicien, Arthur Seldom, ami de la femme et de sa fille. Cette mort pourrait sembler naturelle si ce n’était que Seldom reçut un mystérieux message l’avertissant de la mort. D’autres morts suivent ainsi que les messages adressés à Seldom. Toutes ces morts pourraient paraître naturelles, presque imperceptibles. Parallèlement à l’enquête de la police, Seldom et le narrateur, le jeune mathématicien argentin, décident de mener leur propre enquête.

Commentaires personnels et expérience de lecture :

Ces derniers temps, j’avais envie d’un « bon » roman policier. Le genre de roman dans lequel on se perd complètement, capté par l’intrigue. Lecture captivante qui permet d’oublier sa journée. Et dernièrement, j’avais été souvent laissé « sur ma faim », comme on dit… J’ai acheté le roman, un après-midi, attirée par le titre et la référence aux mathématiques. J’ai pris une chance.

Et j’ai été comblée par ma lecture ! Le récit est bien rédigé, l’écriture efficace. J’ai lu le roman en français, et bien que j’aurais aimé le lire en espagnol, je crois que la traduction est adéquate.   

(J’ai acheté le livre dans la section française de ma librairie sans même regarder le nom de l’auteur. Je voulais relaxer, et dans ces moments, lire en français et en anglais est plus approprié et facile… Mais avoir remarqué le nom de l’auteur, j’aurais probablement acheté le roman en espagnol… j’aime bien lire – quand je le peux – dans la langue d’origine).

L’intrigue est très bien menée et a réussi à me tenir en haleine pendant tout le roman. Ce qui est rare. Et je dois avouer que je n’ai pas « deviné » ni le dénouement, ni le revirement, ce qui est de plus en plus rare également. La construction de l’intrigue est ce qu’on pourrait qualifier de classique. On assiste à une enquête très classique, dans la veine des romans d’Agatha Christie et autres… pas d’effusion de sang, pas de laboratoires, pas de techniques modernes… des dialogues et des déductions. On suit le narrateur dans ses découvertes et ses déductions. On découvre Oxford, son monde, son atmosphère à travers ses yeux. On rencontre les personnages et on les comprend par le narrateur.

On nous plonge dans l’atmosphère lourde et feutrée du collège anglais – peut-être un peu trop « stéréotypé » mais efficace. Les références aux mathématiques sont évidemment nombreuses et il n’est pas nécessaire d’être un érudit pour les comprendre. J’aurais cependant personnellement aimé que les mathématiques soient plus présentes et impliquées dans la résolution de l’intrigue.

J’ai terminé le roman rapidement et je me souviens à la fois de l’intrigue et du dénouement… ce qui est un très bon signe ! Et maintenant, je veux absolument voir le film… c’est parfois décevant, mais je veux tenter ma chance…

L’avis de Clarabel, Paulana et de Florence Meney sur le Guide culturel du site de Radio-Canada.

Citations:

"[...]En ce sens, la musique est aussi abstraite que les mathématiques: elle ne peut pas distinguer des catégories morales. Je ne penses pas que la haine émette une vibration spéciale." p. 24-25

"Le crime parfait, écrit-il, n'est pas celui qui reste mystérieux, mais celui qui est résolu avec un faux coupable." p. 144

"Ce que j'ai voulu dire, c'est qu'il existe, en mathématiques, un moment de démocratie, lorsqu'on expose, ligne après ligne, une démonstration. N'importe qui peut suivre le chemin une fois qu'il a été tracé. Mais il y a bien entendu une période d'illumination antérieure: ce que vous avez appelé le mouvement du cavalier... Seuls de rares élus, parfois un seul pendant des siècles, réussissent les premiers à percevoir le pas exact dans l'obscurité." p. 126

Sources à consulter :

14 juillet 2008

Muséum

Critique de lecture

Muséum / Véronique Roy ; avec Luc Fivet. – [Paris] : Fayard, 2008. – 411p. ; 18 cm. – ISBN 978-2-253-12018-6. – (Coll. Livre de poche; 37278)

Museum2Quatrième de couverture :

Au Muséum national d'Histoire naturelle de Paris, les sommités scientifiques sont en émoi : une météorite antérieure à la création du système solaire apporterait la preuve de l'origine extraterrestre de la vie. Les vieilles querelles resurgissent. L'homme est-il le produit accidentel de l'évolution ou le fruit d'un "dessein intelligent", autrement dit de Dieu ?

Le directeur du Muséum sollicite alors le paléontologue et géologue américain Peter Osmond, un athée convaincu, pourfendeur des thèses créationnistes, et l'Italien Marcello Magnani, un astrophysicien dépêché par le Vatican. Mais, dès son arrivée, Peter Osmond découvre le corps affreusement disséqué de la biologiste Anita Elberg. Et, pendant sept jours, les meurtres se succèdent...

L’auteur :

Véronique Roy a travaillé comme archiviste (et bibliothécaire) au Muséum national d’HistoireMuseum1 naturelle de Paris. Elle a également travaillé comme scénariste. Elle commença à travailler à son roman « Muséum » dès l’année 2000. Elle travailla à son œuvre pendant plusieurs années. Il fut publié en 2006.

Résumé:

Un scientifique américain, Peter Osmond, est appelé à Paris, au Muséum National d'Histoire Naturelle, pour enquêter sur un météorite qui vient d'être découvert. La roche pourrait renverser toutes les théories sur les origines de la vie sur Terre. À cause des implications que ces recherches pourraient amener, un prêtre du Vatican, également imminent scientifique est également envoyé sur place pour l’assister.

Osmond a déjà travaillé à Paris et il retrouve avec plaisir la ville, le Muséum ainsi que d’anciens collègues et amis. Il s’aperçoit cependant rapidement que l’on veut empêcher ses recherches. Il découvre également la présence au Muséum de gens adhérant au créationnisme – rejetant ainsi la théorie de l’évolution.

Et puis, un premier meurtre est découvert. Les morts s’enchaînent ensuite rapidement, obligeant Osmond, le père Magnani ainsi qu’une jeune archiviste du musée à enquêter sur ces meurtres.

Commentaires personnels et expérience de lecture :

Lecture rapide. Satisfaisante. Et oubliable. J'avais envie d'un roman policier. Un roman avec une bonne intrigue. Ce roman se passait dans un musée, proposait d'explorer les origines de la vie sur terre et dès les premiers chapitres, nous présente une archiviste – ou documentaliste… enfin ce n’est pas très clair, mais c’est souvent trop malheureusement le cas dans ma profession. J’avais très envie d’aimer le roman. Il m’a plu mais je ne crois pas pouvoir dire que je l’ai aimé. Et quelques jours après la lecture, j'avais oublié le dénouement. Mais pas les lieux... 

Je l’ai lu un dimanche très lent. Un lendemain d’une sortie au restaurant avec des amis. Le lendemain, je me sentais au ralenti. J’avais un million de choses à faire, mais je suis plutôt restée dans ma chambre à lire.

L’écriture est simple, à la limite d’être simplette. Les clichés se multiplient et les personnages sont peu approfondis. L’américain est « américain » et accumulent les erreurs de langage – qui je crois se veulent « comiques » mais qui tombent plutôt sur les nerfs. Les scientifiques sont tous plus bizarres et caricaturés les uns que les autres…

Les promenades dans le Muséum sont cependant agréables et le désordre qui y règne me semble absolument crédible – pour l’archiviste/bibliothécaire que je suis, c’est même une réalité absolue.

Le roman est cependant plus une exposition de l’opposition entre évolutionnisme et créationnisme qu’une résolution de crime. Et surtout, le prétexte de la météorite est vite oublié. Ce qui m’a un peu, beaucoup, achalé ! On nous présente ce thème en 4e de couverture, on en parle beaucoup au début du roman, mais finalement, on « perd » rapidement ladite roche et on passe aux meurtres. Qui sont subitement résolus soi dit en passant, relativement rapidement et facilement pour conclure le roman. Et puis, on parle beaucoup de Teilhard de Chardin, sans véritablement exploiter ces pistes.

J’ai à la fois aimé et trouvé irritant le style d’écriture de l’auteur qui souligne sa narration et interpelle le lecteur sans cesse. Exemples :

« Ce qui est une heure étrange pour déposer le courrier, convenons-en. »

« Réjouissons-nous avec lui que, bien qu’elles parviennent souvent au bord du chaos, les sociétés humaines, à l’instar su monde végétal ou animal, retrouvent toujours un pont d’équilibre »

En général, on survole beaucoup mais on approfondi peu. On ne fait qu’effleurer les sujets. On donne surtout envie d’aller faire plus de recherche sur ces thèmes de créationnisme, etc. Ce qui en fait, me fait dire que l’auteur a fait un travail d’archiviste… trouver l'information, l'roganiser et offrir les documents pour laisser le chercheur faire ensuite sa lecture et sa recherche lui-même. Et les crimes dans tout cela… c’est secondaire…

L’avis de Francesca, Mme Emma, Bil, Goelen, Marco, et Emma

Citations:

"Les protagonistes de cette histoire pasèrent une nuit courte et agitée. Léopoldine, pour sa part, ne ferma l'oeil. Elle tenta bien de se plonger dans un roman, mais son esprit butait sur les mots comme une roue denté ripe sans trêve sur l'engrenage." p. 85

"Je suis au regret de répondre que la neutralité de la science n'existe pas. C'est un mythe que la plupart des scientifiques ressortent systématiquement pour mieux justifier leur irresponsabilité et leur aveuglement. En quoi le fait d'encourager l'industrie nucléaire, les OGM ou le clonage humain est-il neutre ? On ne peut pas cautionner n'importe quoi sous prétexte que cela fait avancer la science ! Ces scientifiques se prétendent neutres alors qu'ils ne font que jouer le jeu des lobbies qui tirent parti de ces expériences. C'est de l'hypocrisie à l'état pur!" p. 229

Source à consulter :

 

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5 juillet 2008

La petite robe de Paul

Critique de lectureRobe2

La petite robe de Paul / Philippe Grimbert. – [Paris] : Grasset, c2001. – 155p. ; 18 cm. – ISBN978-2-253-06819-8. – (Coll. Livre de poche; 30045)

Quatrième de couverture :

Paul n’a jamais rien caché à sa femme. Un jour, il est irrésistiblement attiré par une petite robe blanche exposée dans la vitrine d’un magasin.

L’irruption de ce vêtement d’enfant dans l’univers feutré d’un couple sans histoires va soudain produire effets dévastateurs et réveiller de vieux démons.

De quels secrets la petite robe blanche est-elle venue raviver la blessure ?

L’auteur :

Robe1Philippe Grinberg est né à 1948 à Paris. Son père changera leur nom de famille pour Grimbert juste avant la Seconde Guerre Mondiale afin de cacher leur origine juive. Il étudiera la psychologie dans les années 60 à Nanterre.

Après avoir été lui-même en analyse, il ouvre son cabinet de psychanalyse. Il travaillera également dans des instituts spécialisés pour les enfants et adolescents à Asnières et à Saint-Cloud.

Grinberg se passionne pour la musique. Il se lance dans l’écriture et publie un essai sur la musique : Psychanalyse de la chanson en 1996. Il continue à écrire des essais puis en 2001, il publie son premier roman, La petite robe de Paul. Il recevra plusieurs prix pour ses œuvres.

Bibliographie :

  • Psychanalyse de la chanson (1996)
  • Pas de fumée sans Freud : psychanalyse du fumeur (1999)
  • Évitez le divan : petit manuel à l'usage de ceux qui tiennent à leurs symptômes (2001)
  • La Petite robe de Paul (2001)
  • Chantons sous la psy (2002)
  • Un secret (2004)

Résumé:

Paul, un homme dans la cinquantaine marié depuis longtemps à Irène et ayant une fille maintenant adulte, fait un stage de formation dans un quartier qu’il ne connaît pas. Alors qu’il explore le quartier pendant les pauses, il est attiré par une petite robe blanche d’enfant dans la vitrine d’une boutique. Sans pouvoir expliqué sa fascination ou son geste, il entre dans la boutique et achète la robe.

Il tente d’abord de comprendre son geste. Pourquoi a-t-il acheté cette robe ? Il ne peut justifier son achat et alors qu’il veut d’abord l’avouer à son épouse, il cache pourtant la robe. Mais Irène trouve la robe. Sous le choc de cette découverte, elle tente de trouver une explication à la présence de cette petite robe dans la garde-robe de Paul. Elle se sent cependant incapable de demander directement à son époux les raisons de cet achat et elle imagine les pires explications.

La petite robe cachée dans la garde-robe de Paul les plonge dans les souvenirs, les interrogations et les secrets.

Commentaires :

Un couple ordinaire, ayant en apparence une existence tranquille, va être complètement bouleversé par l’achat d’une petite robe et surtout par les mensonges, les secrets et les non-dits qu’entraîne cette petite robe.

Le roman commence rapidement par l’achat de Paul. Cet achat et surtout le fait qu’il le dissimule, le plonge, lui, sa femme et nous à leur suite dans une recherche des raisons qu’ils l’ont poussé à acheter cette petite robe blanche.

Avec sa femme, nous nous imaginons d’abord les pires scénarios. Mais le roman nous emporte surtout dans les souvenirs de blessures anciennes. Des blessures que le couple a subies et qui n’ont jamais vraiment été cicatrisées. On retourne dans le passé de Paul, dans la relation avec son père, nous retrouvons Irène, enfant, ayant perdu ses parents. Puis nous revivons la grossesse interrompue d’Irène après de nombreux efforts… événement qui semble d’abord avoir marqué plus Irène que Paul mais ce n’est pas certain…

On suit religieusement au fil des pages, les réflexions des deux principaux personnages. Et finalement on se rend compte qu’une vie est bâtie sur des moments connus mais surtout sur des moments occultés, des moments enfouis dans les souvenirs. Des moments qu’on a cru comprendre mais qu’il faut explorer de nouveau et comprendre de nouveau.

Le roman ne dit pas tout. Beaucoup de secrets entre les personnages, mais on sait qu’à la fin, ils se disent beaucoup, presque tout… cependant nous ne sommes pas dans le secret… beaucoup nous est occultés. On doit imaginer certains éléments manquants et je suppose que parfois les conclusions doivent légèrement variés selon le lecteur. Mais l’auteur, psychanalyste, doit avoir planifié ces interrogations, ces questions sans réponses.

Les événements de notre vie laissent des traces, même si on croit avoir surmonté ces moments. Le passé est toujours présent… voilà la conclusion du roman. Il s’agit de voir, si on le comprend, l’accepte et si on poursuit notre cheminement. Soulignons également le fait que les secrets, les silences, les non-dits sont toujours sources de tourments, de questionnements et qu’il vaudrait mieux dire ce qu’on voudrait taire…

Quelques irritants cependant… Parfois l’impression d’être dans un de ces soaps, où on ne peut s’empêcher de rager parce que si « seulement les personnages avaient parlés au lieu de taire de détail… on se serait épargner des heures d’interrogations inutiles ». Un peu trop de questions non répondues, également. On comprend l’idée qu’il faut comprendre et déduire sans savoir, mais bon… un peu plus d’indices aurait été appréciés. Et personnellement, j’ai parfois trouvé la douleur d’Irène irritante… à la limite du mélodrame, surtout les dernières scènes – sanglantes.

Mais les mots filent… se lisent doucement. On ne peut s’empêcher d’entrer dans leurs interrogations, de sentir les sentiments se broder autour des douleurs et des souvenirs. J’ai senti les liens entre Irène et sa belle-mère… j’ai senti l’angoisse de Paul quand il fouille dans les souvenirs de son père et les secrets de sa mère… et j’ai ressenti la peur d’un dénouement qui n’est pas ce qu’on craint d’abord…

Cette histoire traite selon moi de nombreux deuils non résolus, non acceptés et surtout des cris de l’inconscient des personnages. Roman construit sur des descriptions d’états d’âme, aucun dialogue… roman légèrement étouffant qui nous ramène à la blancheur de la robe… constamment tachée de souvenirs, et finalement de sang.

Personnellement, le livre m’a captivé… du premier moment où j’ai lu le titre et contemplé la couverture. Je ne connaissais pas vraiment le roman, ni l’auteur au moment de ma lecture. J’ai aimé ces questionnements qu’amène un incident dans la vie d’un couple qui se cache ses douleurs. Et j’ai particulièrement aimé la conclusion qui amène un nouveau personnage, la fille adulte du couple. On craint, on croit savoir, connaître la conclusion, mais l’auteur choisit de ne pas présenter une certaine conclusion évidente – mais somme toute, facile – pour revenir à une vie ordinaire… des gens ordinaires qui vivent avec leurs bibittes, tout simplement.

L’avis de Camille, Tamara, de Lily, Lilly et Lilie

Citations :

« Levant les yeux il aperçut la petite robe. Une seule robe, accrochée à un cintre au centre de la vitrine sur un fond de papier vert d’eau. Une robe d'enfant, parfaitement blanche, taillée comme une chasuble, avec trois roses à l'empiècement, semblables à celles qui émergeaient des pots. Trois boutons délicats qui donnaient naissance à des plis plats poursuivant leur chemin jusqu'à l'ourlet du bas. Le tissu avait la légèreté et la transparence d'un voile de lin, il en respirait la fraîcheur.»

« Paul fut troublé, saisi par le sentiment de n’avoir jamais rien vu de plus joli que ce vêtement de fillette, flottant entre ciel et terre. Il resta un long moment planté sur le trottoir, son sandwich à la main, et sa promenade de ce jour-là ne le mena pasplus loin. » p. 12

« Irène prit alors conscience de la réalité de sa relation à sa belle-mère, tissé comme ses broderies de petites choses de tous les jours, charmantes et poétiques, sans autre épaisseur que celle du canevas auquel se limitaient leurs échanges. » p. 114

Sources à consulter :

1 juillet 2008

Un peu de tout et beaucoup de rien

Et bien... on part quelques jours et on rate les vacanciers qui se posent virtuellement dans notre ville ! Et puis, on est heureux d'avoir eu tant de visiteurs ! On part ensuite en voyage à travers le monde... que d'endroits à visiter et tant de villes à ajouter sur ma liste de voyage...

Et puis, on se rend compte qu'on avait promis un texte sur la Sant Juan à son retour... Mais les jours passent trop vite. Il fait1 chaud. Après des semaines de pluies et de nuages... après un mois de mai et un mois de juin véritablement mouillés et ombragés, presque frisquets, les derniers jours de juin sont déjà trop chauds. Le soleil envahit chaque coin de mon appartement et de ma terrasse... le vent ne souffle plus et les nuages sont disparus. On s'écrase devant notre ordinateur en tentant de travailler... et on essaie de ne pas trop penser aux douces journées de notre escapade de la Saint Jean, et on ne veut pas trop retourner dans toutes ces villes virtuelles qui nous font planifier des visites réelles...

Il fait chaud et on ne se sent pas le courage d'écrire.

Et puis, ensuite, on reçoit des amis montréalais pour quelques jours... et donc on reprend la ronde des visites, des rires, des soupers, des veillées sur la terrasse, des sorties de soirées et des papotages sur des sujets sérieux et moins sérieux... et il fait toujours aussi chaud... Et c'est sans mentionner cette fameuse victoire qui est encore célébrée dans les rues... un ballon peut soulever les foules et illuminer le ciel !!!

Mais miraculeusement, la lecture est permise... sous le ventilateur d'une chambre fraîche, sous le parasol sur une plage venteuse... au bruit sourd de la circulation ou au bruit sourd des vagues écumeuses.

Et donc... les amis sont partis et petit à petit on s'habitue à cette nouvelle chaleur étourdissante, et donc on recommence à vivre.... et on décide de reprendre ses activités, tout en se permettant une petite lenteur estivale... tout de même...
 

27 juin 2008

Quelques mots...

Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es, il est vrai, mais je te connaîtrai mieux si tu me dis ce que tu relis.

François Mauriac

 

15 juin 2008

Les divins secrets des petites ya-ya - Commentaires

Critique de lecture

Les divins secrets des petites ya-ya / Rebecca Wells. – [Paris] : Belfond, c1998. -- 471 p. ; 18 cm. – ISBN 2-226-09548-X. – Coll. Pocket ; 10759.

Titre original: Divine Secrets of the Ya-Ya Sisterhood

Résumé :

Une femme à l’aube de la quarantaine, Siddalee Walker, metteur en scène qui connaît enfin le succès, se voit dans l’obligation de remettre sa vie en question.

Dans une entrevue pour le Sunday New York Time, elle se laisse aller à raconter certains détails de sa vie et de son enfance. Ses propos sont amplifiés et l’article met en avant plan, les mauvais traitements infligés par sa mère lorsque Siddalee était enfant. La publication de l’article plonge sa famille dans une crise. Sa mère, Viviane « Vivi » Walker, la renie et refuse de lui parler, elle interdit à son mari, ses enfants et ses amies de la voir ou de voir la pièce qui a rendue Siddalee célèbre.

Siddalee ne sait comment arranger les choses et plonge dans de profonds questionnements sur sa vie et surtout sa relation amoureuse avec son fiancé Connor. Ayant besoin de temps pour réfléchir, elle retarde son mariage et décide de s’isoler pour quelques temps dans un chalet. Alors qu’elle se pose des questions sur sa peur de l’amour, ses incertitudes et ses craintes, elle décide de demander à sa mère de lui prêter un album qu’elle a confectionné au cours des années et dans lequel elle garde des souvenirs sur sa vie et celles de ses meilleures amies, les ya-ya. Le livre s’intitule « Les divins secrets des petites ya-ya ».

Vivi accepte de lui prêter l'album. Siddalee commence alors à feuilleter l’album de souvenirs contenant des bouts de la vie de ce groupe d’amies. Les ya-ya partagent une amitié unique et forte. À travers des coupures de journaux, des lettres, des photos et divers souvenirs, Siddalee apprend à connaître la vie de ces femmes et surtout de sa mère. Mais le livre ne raconte pas tout et elle veut comprendre pourquoi sa mère est devenue la femme qu’elle est aujourd’hui.

Commentaires personnels :

Le roman “The Divine Secrets of the Ya-Ya” se veut une suite du premier roman de Rebecca Wells “ Little Altars Everywhere” et reprend donc les principaux personnages de celui-ci. Le roman fut adapté au cinéma en 2002.

Le roman raconte les questionnements sur l’amour, le bonheur et la famille de Siddalee Walker et sa quête pour connaître la vérité sur sa mère. Elle tente de comprendre le passé et la vie de sa mère à travers un album de souvenirs appartenant à celle-ci. Dans cet album, Viviane Walker a gardé la trace des moments importants de sa vie et de son amitié avec les Ya-Ya.  

Alors que l’on suit Siddalee dans sa découverte des souvenirs de l’album, on assiste grâce à de nombreux « flashbacks » à des moments de la vie de sa mère et de ses amies, les Ya-Ya. La narration passe de la perspective de Siddalee, à la troisième personne, à la perspective de Viviane. On lit parfois les retours en arrière par l’entremise de lettres. Petit à petit, on nous présente les hauts et les bas de la vie des Ya-Ya. Et on comprend petit à petit les difficultés et les tourments de la mère de Siddalee.

Le roman nous raconte l’histoire d’une longue et solide amitié entre 4 femmes et surtout comment cette amitié a modelé, transformé la vie de ces femmes. Et c’est à travers cette amitié que le thème de la relation entre mère et fille est abordé. Et surtout la relation entre Siddalee et Viviane. Une relation difficile, trouble, hantée par les abus physiques que Viviane a infligé à ses enfants, particulièrement sa fille aînée.

Les abus physiques qu’elle a vécus ont affecté Siddalee toute sa vie et pour arriver à continuer sa vie, elle doit comprendre sa mère. Comprendre et pardonner sa mère, ne signifie cependant pas oublier et excuser les gestes. Mais comprendre et accepter sa mère lui permet de se comprendre et de s’accepter elle-même.

Le roman met également en scène la Louisiane. Cette dernière semble respirer et vivre dans le roman. Les passages qui décrivent la région sont remarquables. On apprend aussi sur l’époque, la vie en Louisiane dans les années 40, 50, 60… J'ai particulièrement appréciés ces passages.   

Si certains personnages sont vivants et touchants, on peut cependant déplorer le manque de détails sur les autres ya-ya. L’écriture est juste, mais sans surprise. La narration est intéressante et le fait de changer de perspective, de passer du présent au passé est bien mené.

J’ai cependant un avis mitigé sur ma lecture. Alors qu’à certains moments, j’étais complètement prise par l’histoire, alors que parfois j’ai souri et qu’à d’autres moments, j’ai senti quelques larmes me venir aux yeux, à d’autres moments, j’ai trouvé le roman long.

Les états d’âmes de Siddalee me semblaient répétitifs et parfois un peu ennuyeux. Ses craintes face à l’amour m’ont semblé parfois exagérées. Cette quête de soi-même, seule loin de tous, m’a par moment ennuyée. De même que cette fameuse amitié, plus forte que tout… m’a parfois achalée et semblée surfaite. J'ai levé les yeux en l'air à quelques reprises !

J’ai bien compris que personne n’excusait le fait que Viviane avait battu ses enfants, mais il me semble qu’on minimisait beaucoup ses actes ainsi que le fait qu’elle soit alcoolique. Je déplore également la fin qui m’a semblé précipité… comme si l’auteur avait passé des pages et des pages à raconter son histoire et que soudainement elle réalise qu’elle doit conclure son roman. En quelques pages, les 3 amies de sa mère explique un épisode important de la vie de Viviane, puis Siddalee va retrouver sa mère, lui pardonne et se marie.

Et j’aurais aimé connaître plus les autres personnages. De plus, selon moi, l’auteur aurait dû offrir plus d’espaces aux personnages masculins. Mais c’est une histoire d’amitié entre filles et une histoire de relation entre mère et fille… donc les hommes sont secondaires. Tous. 

Mais en général, j’ai cependant beaucoup aimé ces femmes qu’on nous présente comme des êtres qui sont loin d’être parfaits. Et on doit un jour se regarder, noter nos forces et nos faiblesses, les accepter, les comprendre, et ensuite vivre sa vie. Un roman sur les relations qui parsèment nos vies et comment nos familles influencent nos vies, comment des émotions se transmettre de génération en génération.

Je déplore cependant le fait d'avoir lu le roman dans sa traduction française. Certains choix du traducteur m'ont semblé boiteux... comme par exemple, dire que les enfants étaient en CE1, ce qui n'a aucun lien avec les États-Unis... il n'était pas nécessaire, selon moi, de faire ces ajustements. De plus, on perd certaines expressions typiquement "louisianaises" dans la traduction... Mais finalement, malgré tout, j'ai bien apprécié cette lecture - et j'ai une envie folle de retourner en Louisiane.

Premier article: Les divins secrets des petites ya-ya - L'auteur

Citations:

« Mains levées au-dessus de nos têtes, nous nous touchons par les pouces et prononçons notre serment : « Je suis membre de la tribu royale et loyale des Ya-Ya dont je n’ai pas le droit de me séparer et que personne n’a le droit de diviser parce que nous sommes de même sang. Je jure solennellement d’être fidèle à mes sœurs ya-ya, de les chérir et de les protéger, de ne jamais les abandonner dans le malheur et cela jusqu’à l’heure de ma mort, où Dieu reconnaîtra les siens. » p. 111

« […] elle s’interrogea sur le savoir subliminal qui passe entre une mère et une fille. Un savoir préverbal, des histoires sans mots circulant comme le sang riche en oxygène entre une mère et son bébé, à travers le placenta. Elle se demanda si, quarante ans plus tard, elle pouvait encore recevoir des signaux de sa mère, par l’intermédiaire d’un cordon psychique capable de franchir l’obstacle de la distance et des multiples incompréhensions ». p. 270

Sources :

14 juin 2008

Les divins secrets des petites ya-ya - L'auteur

Critique de lecture

Les divins secrets des petites ya-ya / Rebecca Wells. – [Paris] : Belfond, c1998. -- 471 p. ; 18 cm. – ISBN 2-226-09548-X. – Coll. Pocket ; 10759.

Quatrième de couverture :

« Une danseuse de claquettes maltraite ses enfants... » Quand Vivi Walker lit dans le " Sunday New York Times " le portrait que brosse d'elle sa fille Siddy, metteur en scène à succès, elle la renie sur-le-champ. Afin d'aider à renouer le dialogue entre la mère et sa fille, les amies intimes de Vivi finissent par la persuader d'envoyer à Siddy son album souvenir : « Les divins secrets des petites ya-ya ».

Siddy va alors plonger dans l'univers des ya-ya, du nom cajun que les quatre amies se sont donné lors de leur folle jeunesse en Louisiane. Elle découvre un petit groupe à part, soudé par une amitié que rien n'a jamais su affaiblir. À travers ces souvenirs fragmentés, Siddy découvre une image inattendue de l'exubérante Vivi, une femme meurtrie que seul le soutien indéfectible de ses amies a pu maintenir debout.

Yaya1L’auteur :

Rebecca Wells est née en 1952, dans la ville d’Alexandria en Louisiane aux Etats-Unis. Elle grandit sur une plantation qui appartient à sa famille depuis 1795. Elle étudia d’abord à l’école Southern Ladyhood and Roman Catholism. Elle commence à écrire très jeune ainsi qu’à arranger et jouer dans des pièces de théâtre. Elle étudia ensuite à l’Université de Georgia en Anglais et en création littéraire.

Alors qu’elle est à l’Université, elle continue à écrire des pièces de théâtre et monte même un « one-woman show ». Elle décide alors de voyager à travers les Etats-Unis puis s’inscrit à Institut Naropa, une université située dans la ville de Boulder dans le Colorado où elle commence à travailler avec la troupe de théâtre « The Living Theater ».

Elle travaillera comme actrice pendant quelques temps à New York puis reprend ses déplacement à travers le pays. Puis de passage à Seattle avec le groupe « Performing Artists for Nuclear Disarmament », elle décide de s’y installer au début des années 1980. Elle joint un groupe se consacrant aux arts du spectacle. Elle vit toujours à Seattle avec son époux. Elle continue d’écrire et de faire du spectacle.

Site de l’auteur

Bibliographie partielle :

  • Little Altars Everywhere (1992)
  • Divine Secrets of the Ya-Ya Sisterhood (1996)
  • Ya-Yas in Bloom (2005)

Citations:

"Lorsqu'elle tourna la tête vers ses trois amies. Elle les découvrit telles qu'elle ne les avait jamais vues : si radieuses qu'on les aurait crues éclairées de l'intérieur. Elles lui parurent très vieilles et très jeunes à la fois. Invincibles et extrêmement fragiles. Grâce à elles, elle se sentit lestée, ancrée, plus réelles. Elle les aima dans un élan de gratitudes." p.219

Sources :

Commentaires à suivre...

 

12 juin 2008

Le sang du temps - Expérience de lecture

Chattan2Maxime Chattam commence son roman Le Sang du temps, par une réflexion personnelle présentée en prologue. Il commence par dire ceci :

« La lecture est une expérience toute personnelle. Une exaltation folle qui naît d’une rencontre. Celle de taches noires sur des fragments de bois traité avec un esprit. Un cerveau qui vient capter les mots et les interpréter. Selon ses sensibilités. Le moteur de tout récit est l’esprit du lecteur, son imagination est son carburant. […] Mais tout est question de sens. » p. 7

Et dans les lignes qui suivent, il partage son expérience de lecteur. Comment il agit en tant que lecteur, ses habitudes de lecture…

Il en met peut-être un tout petit peu…mais je suis d’accord sur deux points : 1. la lecture est une expérience toute personnelle et 2. tout est question de sens.

Quand j’ai fait quelques recherches sur le roman de Maxime Chattam, je me suis rendue compte que beaucoup de lecteurs, principalement des fans de la fameuse Trilogie du Mal, ont été déçu par cette œuvre. Leurs raisons m’ont semblé valables. Il est vrai que ce roman se détache un peu de l’intensité des romans précédents. Qu’il y a quelques éléments un peu flous, que quelques éléments sont traités rapidement, voire cavalièrement.

Mais ma lecture fut très agréable. Et j’ai même aimé davantage Le sang du temps que les romans de la Trilogie du Mal.

Et pourtant le 4e de couverture ne m’a pas particulièrement accrochée. Très bref… deux histoires différentes qui éventuellement se recouperaient… déjà lu souvent. Et puis, quelques clichés, selon moi… une jeune femme détient un secret et doit fuir… des cadavres d’enfants mutilés, peut-être tués par un monstre légendaire, mais le détective n’y croit pas… encore assez habituel dans le genre. Et puis finalement, les deux dernières lignes… légèrement « sensationnalistes » : « À première vue, rien de commun entre ces deux époques. Et pourtant... La vérité se cache dans ces pages. Saurez-vous la retrouver? »… on veut nous intriguer, et habituellement ce genre de manœuvre m’exaspère.

Mais trois choses ont fait que j’ai tout de même acheté le livre : le Mont-Saint-Michel, Le Caire et j’aime bien l’auteur.

J’ai commencé la lecture du roman, seule dans une chambre d’hôtel, alors que j’étais à un congrès à Santiago de Compostela. J’étais très stressée par les jours qui allaient suivre et j’avais besoin d’un bon dérivatif. Je me suis installée dans le lit, et j’ai commencé à lire. J’avais un sac de graines de tournesol… C’est bizarre, mais quand je lis un roman de suspense, un thriller, un roman fantastique ou un roman policier, j’ai besoin de mon sac de graines de tournesol. J’ai lu tous mes Agatha Christie en grignotant des graines de tournesol.

J’ai terminé la lecture du roman pendant la nuit. Je ne pouvais m’arrêter. Je devais savoir. J’avais visité le Mont-Saint-Michel l’année précédente et j’avais encore des milliers d’images en tête. L’enquête au Caire m’a complètement captivée et je suis devenue la lectrice du Mont-Saint-Michel. Et quand j’ai fermé le livre… j’étais triste de terminer. Mais je me suis endormie tout de suite tranquillement, prête pour ma semaine.

Oh… il y a quelques points faibles… Marion ne m’a intéressée que du point de vue de « lectrice », son histoire ne m’a pas vraiment captivée. La fin m’a légèrement agacée, mais j’ai très bien compris la tactique de l’auteur. Par moment, j’ai eu l’impression de lire du déjà lu. L’enquête au Caire est remplie de clichés mais qui m’apparaissent finalement nécessaires à l’histoire. Cette histoire est une histoire déjà contée... une sorte d'hommage à ce genre d'enquête du début du siècle dans un pays "étrange"... Et surtout, le narrateur et son implication dans l’enquête sont une approche connue du « qui a tué »… et je pense ici à Agatha Christie – je n’en dis pas plus pour ne pas tout dévoiler… Le tout est très anglais...

Mais finalement, le roman est un roman sur la lecture. Sur notre besoin de se perdre dans une histoire, d’arriver à oublier notre quotidien, nos peurs, nos problèmes pour vivre l’histoire qu’on lit… Et ma lecture fut toute personnelle… remplis de souvenirs, d’odeurs, de goûts salés et d’émotions.

Voir aussi:

11 juin 2008

Perception et expérience de lectures

J'ai parfois des lectures sentimentales. Comme j'ai des films émotionnels. C'est à dire que mon appréciation de l'expérience n'a Exp_rienceparfois rien à voir avec la qualité supposé ou les carences évidentes de l'oeuvre.

Et donc... j'ai parfois aimé ou détesté... et les raisons sont purement circonstancielles. Des sensations, des émotions, des moments... des endroits, des atmosphères, des expériences... Et tout ça vient changer mon opinion de la lecture ou du visionnement.

Et des souvenirs, un soleil ou une pluie, un fauteuil, un coussin, un verre, une tasse, un sandwich, une journée, une couverture, un chat... peuvent changer ma lecture. Bien sûr les mots, les adjectifs, l'harmonie et la dissonance des lettres ont aussi beaucoup d'importance. Et la rapidité ou la lenteur de l'histoire peut aussi tout bouleverser.

Mais parfois contre ma volonté, contre ma logique, contre mes notions... une lecture peut s'avérer désastreuse ou exceptionnelle selon la couleur du ciel ou la chaleur du breuvage... selon le lieu, le moment et l'humeur.

Et donc, je me sens obligée de parfois, contextualiser ces lectures que je vis.

Voici donc...


10 juin 2008

Le sang du temps - Commentaires

Critique de lecture

Le sang du temps / Maxime Chattam. – [Paris] : Michel Lafon, c2005. – 467 p. ; 18 cm. – ISBN 978-2-266-16753-6Chattan2

Résumé :

Deux histoires sont racontées dans le roman de Maxime Chattan, Le Sang du temps. La première histoire se passe en 2005. Une jeune secrétaire médico-légal, Marion, découvre par hasard un secret d’État et doit fuir de toute urgence Paris. Pour la protéger, les autorités la conduisent en secret au Mont-Saint-Michel où elle sera en sécurité parmi la communauté religieuse.

Alors qu’elle fait connaissance avec les lieux, la communauté religieuse et les quelques habitants du Mont-Saint-Michel, elle se sent surveiller, mal à l’aise. Elle s’installe néanmoins dans son nouveau environnement. Elle découvre, un jour, dans sa chambre, un papier lui proposant une énigme qu’elle s’empresse de résoudre. Intriguée, elle cherche à savoir qui lui a envoyé même si cela l’inquiète.

Voulant se rendre utile, elle se rend à Avranches pour travailler aux archives et aux livres du Mont-Saint-Michel. Par hasard, elle découvre un manuscrit caché à l’intérieur d’un livre. Le texte raconte l’histoire d’un détective enquêtant en 1928, au Caire, sur le meurtre d’enfants retrouvés incroyablement mutilés.

Marion emporte avec elle le manuscrit et commence la lecture de cette histoire. Nous sommes donc transportés avec elle au Caire. Au fur et à mesure qu’elle lit, nous entrons dans cette deuxième histoire du roman.

Au début du siècle, le détective Jeremy Matheson, en service au Caire, se voit confier une enquête sordide. Des enfants sont retrouvés, morts et mutilés dans les faubourgs pauvres de la ville. La population y voit l’œuvre d’une créature démoniaque, une goule. Le détective poursuit son enquête, ne se laissant pas influencer par les légendes, il veut retrouver le meurtrier bien réel.

Avec Marion, nous sommes les témoins de l’enquête de Matheson, raconté selon la perspective du détective qui tient un journal personnel de son enquête. Petit à petit, Marion est complètement captivé par l’histoire et dépose avec peine le manuscrit. Mais au fur et à mesure qu’elle avance dans l’histoire, elle se sent de plus en plus espionnée et commence à croire que l’histoire de Matheson a des conséquences sur sa propre vie. Qui la surveille ? Qui semble vouloir l’empêcher de connaître la fin de l’histoire ?

Commentaires personnels:

L’auteur est un expert des thrillers et donne à ses romans une touche toute américaine qui le distingue des auteurs français et qui ont fait sa renommée. Le roman dégage une tension constante, les chapitres sont courts et intenses, les rebondissements se succèdent rapidement. On a parfois l’impression de voir un film. Les éléments se superposent apportant des réponses mais laissant toujours un mystère plané. L’atmosphère est angoissante et les scènes horribles sont abondantes.

Le roman est parsemé d’indices, d’effets miroir… et à la fin du livre, on n’est pas certain du dénouement. Les réponses données ne sont pas claires et l’auteur lui-même nous fait douter de nos conclusions – à la fois dans son prologue et dans sa conclusion. Il nous amène même à poursuivre notre enquête en relisant autrement son roman, en donnant une piste à la fin…

Et donc, Chattam veut nous pousser à la réflexion. Il offre des pistes, mais le roman nous appartient. Les deux histoires sont en général bien menées, même si parfois on semble perdre un peu le personnage de Marion. Son histoire, son secret, les raisons qui la font venir au Mont-Saint-Michel semblent être secondaires et on reste un peu sur sa faim. En fait, Marion, est moins un personnage de l’histoire, qu’une lectrice. C’est à travers sa lecture qu’on lit le roman. Sa lecture est notre lecture. On voit le passé défiler comme un film.

Le Mont-Saint-Michel est très présent dans le roman, mais aussi la ville du Caire. On sent les deux lieux vivre. Même si on aurait aimé lire un peu plus de détails sur le Mont. On apprend cependant beaucoup sur le Caire, l’atmosphère de cette époque, de cette ville particulière.

Le livre se lit rapidement et on sent que l’écriture y est pour quelque chose… phrases courtes, denses… beaucoup d’actions, beaucoup de stress et une atmosphère étouffante. On s’attache à la lecture du roman mais surtout aux histoires qu’il contient. Surtout à l’enquête sur les meurtres d’enfants.

Le roman n’a pas fait l’unanimité chez les lecteurs et surtout les fans de Chattam. Plusieurs ont été déçus du roman, s’attendant à un autre roman dans la lignée de la Trilogie du mal. Personnellement, j’ai beaucoup apprécié ma lecture même si certains détails m’ont apparu clichés et que le personnage de Marion m’a semblé un petit brin fade. J’ai trouvé la fin un peu rapide, et j’ai été un peu agacé par cette façon que Chattam s’est inclus dans son roman… et par la façon qu’il semble vouloir nous intriguer… Mais dans l’ensemble, c’est un roman efficace et il m’a tenu en haleine jusqu’à la fin.

L'avis d'Hilde, Valeriane et Majanissa.

Premier article : Le sang du temps - L'auteur.

Voir aussi: Le sang du temps - Expérience de lecture

Citations:

"Elle souhaitait être chez elle. Dans son vrai chez elle, à Paris. Elle voulait se coucher le soir et mettre le réveil pour le lendemain matin, celui-là même qui la ferait maugréer à sept heures moins le quart, pour aller travailler." p. 397

"Elle avait toujours eu un petit faible pour les éditions anciennes, surtout de livres pour enfants, qui sentaient la poussière, la moisissures et le temps. " p. 81

"À bien y réfléchir, elle n'avait pas lu, c'était bien là le problème. Elle avait vécu la découverte de l'enfant mort. Le pouvoir des mots." p. 123

Sources:

9 juin 2008

Le sang du temps - L'auteur

Critique de lecture

Le sang du temps / Maxime Chattam. – [Paris] : Michel Lafon, c2005. – 467 p. ; 18 cm. – ISBN 978-2-266-16753-6

Quatrième de couverture

Paris, 2005. Détentrice d'un secret d'État, menacée de mort, Marion doit fuit au plus vite. Prise en charge par la DST, elle est conduite en secret au Mont-Saint-Michel.

Le Caire, 1928. Le détective Matherson consigne dans son journal les détails d'une enquête particulièrement sordide: des cadavres d'enfants atrocement mutilés sont retrouvés dans les faubourgs du Caire. Rapidement, la rumeur se propage: une goule, créature démoniaque, serait à l'origine de ces meurtres. Mais Matheson refuse de croire à la piste surnaturelle.

À première vue, rien de commun entre ces deux époques. Et pourtant...
La vérité se cache dans ces pages. Saurez-vous la retrouver?

L’auteur:

Chattan1Maxime Drouot est né en France, un 19 février 1976, dans la ville d’Herblay dans le Val d’Oise. Il fait un premier voyage aux Etats-Unis en 1987, à Portland dans l’état d’Oregon. Il fera, ensuite, plusieurs voyages aux Etats-Unis, notamment à New York, Denver et Portland. En 1988, il passe deux mois en Thaïlande.

Il se passionne pour le cinéma et pour la littérature. Il commence à écrire très jeune. Il rédige des nouvelles ainsi que deux romans qu’il ne fera édité. Il commence des études de Lettres modernes qu’il abandonne.

Il pense un moment à devenir acteur et suit Cours Simon à Paris. C’est à cette époque qu’il écrit sa pièce de théâtre, Le Mal (disponible sur le site de l’auteur). Il jouera quelques petits rôles pour la télévision.

À 23 ans, il a divers petits boulots, notamment comme veilleur de nuit. Il pense à reprendre ses études de Lettres mais abandonne rapidement l’idée. Il écrit alors le roman fantastique Le 5e règne. Bien que rédigé en 1999, ce n’est qu’en 2003 que le roman sera publié sous le pseudonyme de Maxime Williams. À ce moment, il travaille aussi comme libraire.

Il décide alors d’écrire des romans policiers et suit des cours de criminologie à l’Université Saint-Denis. Il suivra entre autres des cours de psychiatrie criminelle et de médecine légale. Il commence à préparer un nouveau roman et rencontre divers spécialistes. Il commence à rédiger L’Âme du Mal en 2000. Le roman est publié en 2002 sous le nom de Maxime Chattam. Il continue d’écrire et publie les deux autres romans de cette trilogie du mal, en 2003 pour In Tenebris et en 2004 pour Maléfices.

Il poursuit aujourd’hui, une carrière de romancier, à temps plein.

Site de l’auteur, contenant une biographie écrite par l’auteur lui-même.

Bibliographie:

- Le Mal (1995) (théâtre, publié sur le site officiel de l’auteur)
- Le Cinquième Règne - sous le pseudonyme de Maxime Williams (2003)
- La Trilogie du mal :

  • L’Âme du mal (2002)
  • In Tenebris (2003)
  • Maléfices (2004)

- Le Sang du temps (2005)
- Le Cycle de la vérité :

  • Les Arcanes du      chaos (2006)
  • Prédateurs (2007)
  • La Théorie Gaïa (2008)

Commentaires à suivre...

Voir aussi: Le sang du temps - Expérience de lecture

Citations:

"Elle souhaitait être chez elle. Dans son vrai chez elle, à Paris. Elle voulait se coucher le soir et mettre le réveil pour le lendemain matin, celui-là même qui la ferait maugréer à sept heures moins le quart, pour aller travailler." p. 397

Sources:

27 mai 2008

Predator – Commentaires

Critique de lecture

Predator / Patricia Cornwell . – [London] : Sphere, 2005. -- 466 p. ; 18 cm. -- ISBN  978-0-7515-3404-7Pred1 

Résumé

Kay Scarpetta travaille pour le National Forensic Institute en Florida. Alors qu’elle enquête sur le meurtre d’un homme, certaines questions surgissent qui l’amène à s’interroger sur la façon dont il est mort. Pendant ce temps, Benton Wesley, est au Massachusetts pour une étude sur des tueurs en série qui sont présentement en prison. Cette étude, nommé PREDATOR cherche à comprendre les comportements criminels des tueurs. Un des prisonniers qu’il étudie, Basil Jenrette, lui parle d’un meurtre qu’il a commis il y a plusieurs années.

La nièce de Scarpetta, Lucy, poursuit ses activités pour l’Institut, même si elle semble perdre un peu le contrôle de sa vie, dans les bars et les aventures sans lendemains. Lors d’une soirée, elle rencontre une étrange femme avec des empreintes de mains sur le corps.

Pete Marino, ancien policier travaillant avec Scarpette pour le National Forensic Institute, est en thérapie depuis quelques temps. Il reçoit un téléphone de quelqu’un se nommant Hog et qui lui parle de Scarpetta, Lucy et d’une famille qui a disparut.

Bientôt des liens entre toutes ces personnes, ces morts et ces disparitions font surfaces.

Commentaires personnels

Ceci est le 14e roman de Patricia Cornwell avec comme personnage principal, le Dr. Kay Scarpetta. Le résumé ci-haut est bref et ne dit pas grand-chose, je sais. Difficile de résumer un roman ayant autant d’histoires même si les histoires semblent converger à la fin. Beaucoup d’histoires… trop d’histoires.

Cela fait 4 mois que j’ai commencé la lecture de ce roman d’un auteur que j’aime particulièrement. J’ai été tenté d’abandonner plusieurs fois, mais j’en étais incapable. J’aime beaucoup Patrica Cornwell et j’aime habituellement ces romans… mais cette lecture fut particulièrement difficile. Je n’aime pas abandonner mes lectures… surtout d’auteurs que j’aime. Mais 4 mois pour lire un roman est difficilement admissible pour moi.

Voyons voir. Les romans de Cornwell sont généralement de bons romans policiers mettant l’accent sur le côté médecine légale. La solution du crime peut habituellement se trouver dans l’enquête médicale de Scarpetta. Outre Scarpetta, d’autres personnages reviennent régulièrement dans les romans de Cronwell : Pete Marino, Benton Wesley, Lucy. Comme je l’ai déjà dit, chaque roman amène des éléments nouveaux aux personnages. Mais en général, il n’est pas nécessaire de lire les romans précédents pour apprécier la lecture du roman actuel.

Malheureusement, je ne peux dire que j’ai apprécié ce roman de Cornwell. Cela fait déjà quelques romans que je trouve moins intéressants. Mais, j’ai eu franchement de la difficulté avec cette lecture. Heureusement, je dirais qu’au 3/4 du roman, j’ai finalement réussi à m’intéresser à l’histoire et j’ai retrouvé l’écriture de Cornwell que j’apprécie.

Scarpetta est beaucoup moins présente dans ce roman de même que l’aspect médico-légal. Je n’ai rien contre s’attarder aux autres personnages – et j’ai lu que Cornwell a voulu donner un « twist » à ses personnages - mais je trouve que s’éloigner de Scarpetta est une erreur. Je préférerais lire un roman sans Scarpetta que de la voir au second plan ainsi. Et les autres personnages n’ont pas réussi à me toucher. Ils me semblent devenus trop émotionnels. Je lis un roman policier, ici, pas un roman psychologique. Les états d’âmes de Marino me semblent légèrement pathétiques, les tourments de Lucy commencent à me taper et l’histoire d’amour entre Benton et Scarpetta… longue, redondante et pénible…

Il y avait trop d’histoires et alors que tout semble venir à s’entrecouper à la fin, je note un tas de points sans explications, des personnages inutiles, superflus, et de plus en plus d’invraisemblances. De plus, le fait de faire évoluer les personnages considérablement d’un roman à l’autre (particulièrement lors des derniers romans) rend la lecture difficile pour les lecteurs qui commencent avec ce livre. Même si j’ai lu les autres romans de Cornwell, certains détails étaient loin dans ma mémoire et j’ai dû aller relire certains passages des romans précédents.

Le tueur est plus présent. Ainsi que ses victimes. Beaucoup de chapitres sont consacrés à la relation entre le tueur et sa victime. Ces moments sont intéressants mais détonent d’avec le reste du roman. Et on change constamment de perspective. Cela peut fonctionner mais ici, cela rend l’histoire difficile à suivre.  

J’aime toujours Cornwell – et j’ai bien l’intention de commenter ses romans précédents – mais je dois avouer que cette lecture fut difficile et que j’appréhende la lecture de son prochain roman.

Voir aussi:

Premier article: Predator - L'auteur
Réflexion: Dois-je abandonner ou continuer? 

Citations

« She is frightened. She’s angry because she is terrified that she will lose her precious trees, and she will, but by then, it won’t matter. Her trees are infected. They are old trees, at least twenty years old, and they are ruined. It was easy. Whenever the big orange trucks roll in to cut down canker-infected trees and grind them up, there are leaves on the road. He picks them up, tears them, puts them in water and watches the bacteria stream up like tiny bubbles. He fills a syringe, the one God gave him. ” p. 168

Sources

26 mai 2008

Predator - L'auteur

Predator / Patricia Cornwell . – [London ] : Sphere, 2005. -- 466 p. ; 18 cm. -- ISBN  978-0-7515-3404-7

Quatrième de couverture

Florida is full of predators, from the animals who thrive in its humid heat to the humans who stalk the air-conditioned malls, and they all give Dr Kay Scarpetta, now Director of Forensic Science and Medicine, the opportunity and the means to do what she does best - persuading the dead to speak to her.

In the icy chill of Boston, Benton Wesley is working on a secret project involving convicted killers, one of whom appears to confess to an even higher number of murders than the authorities had known about. It is a project that gives Scarpetta deep disquiet, as does the behaviour of her niece Lucy, who is spending too much time drinking and indulging in casual pick-ups in cheap bars.

Then the Academy is called in to assist in the discovery of a young woman’s body in Massachusetts. She has been tortured and sexually abused, her body tattooed with handprints. The Same sort of handprints Lucy has seen on the flesh of her latest pick-up.

L’auteur

Patricia Carroll Daniels est né le 9 juin de 1956 à Miami en Floride (États-unis). Son père est avocat et sa mère, secrétaire. Pred3Elle a deux frères. Son père les quitte en 1961 et deux ans plus tard, elle déménage alors en Caroline du Nord. Sa mère est dépressive et doit être hospitalisée. Patricia et ses frères sont placés en foyer d’accueil. Sa mère confiera la garde de ses enfants à Billy Graham, en prêcheur américain très connu. L’auteur a révélé avoir été dépressive et anorexique pendant son adolescence. Encouragée à s’exprimer par l’épouse de Graham, la jeune Patricia se réfugie dans l’écriture. D’es l’âge de neuf ans, elle commence à écrire des poèmes.

En plus d’écrire, Patricia pratique le tennis et rêve même de faire carrière dans ce sport. Elle donnera d’ailleurs pendant quelques temps des cours de tennis. Elle étudiera au Tennessee (Bristol’s King College), puis au Davidson College. Elle commence à cette époque à écrire pour le Charlotte Observer.

Elle tombe amoureuse en 1976 pour Charles Cornwell, un professeur d’anglais, plus âgée qu’elle. Patricia obtient son diplôme en 1979. Puis en 1980, Charles et Patricia se marient.

Patricia continue à écrire pour des journaux. Elle se spécialise pour les faits divers et pour les crimes. Pendant ce temps, son époux laisse l’enseignement pour devenir pasteur et le couple déménage en Virginie. Elle abandonne alors le journalisme pour se consacrer à l’écriture. Elle écrit une biographie de Ruth Bell Graham, l’épouse de Billy Graham, en 1983. Elle s’essaie ensuite au roman policier mais son premier manuscrit est refusé par les éditeurs. Alors qu’elle continue d’écrire, elle travaille comme informaticienne pour l’Institut médico-légal de la ville de Richmond.

Cormwell admet volontiers qu’il y a beaucoup de lien entre elle et son personnage le plus connu, Dr. Kay Scarpetta. On peut entre autre souligner que les deux sont originaires de Miami, sont divorcées et ont eu des relations difficiles avec leur père. Son travail lui permet de rencontrer le Dr. Marcella Fierro qui travaille à la morgue. Cet univers fascine aussitôt Patricia Cornwell.

Alors qu’elle travaille à un nouveau roman, le couple Cornwell divorce en 1988. Son premier roman, Postmortem, sera publié en 1990. Ce premier roman gagne de nombreux prix accordés aux meilleurs romans policiers. Elle continue d’écrire et produit en général, un roman par année. Elle connaît enfin le succès. Elle commence par faire de nombreux achats personnels : maisons, autos… Mais, elle s’implique également dans plusieurs causes et donne de l’argent pour des bourses pour des institutions d’enseignements. Elle lutte également pour l’illettrisme. Elle contribue également financièrement à des fouilles ainsi qu’à l’institut médico-légal de Richmond.

Elle est également activement impliquée dans la création d’une université qui forme des médecins légistes et pathologistes, nommée la Virginia Institute of Forensic Science and Medecine. Elle vit encore à Richmond ainsi qu’à New York, en plus d’écrire, elle dirige aussi la Cornwell Enterprises, Inc, compagnie qui gère sa carrière. Ses romans sont souvent inspirés de crimes réels ayant eu lieu dans la région de Virginia.

Plusieurs biographies de l’auteur listent divers incidents qui ont marqué sa vie. Elle fréquente le jet-set ; est accusé de conduite en état d’ébriété et est condamnée à un mois dans un centre de traitement ; elle est diagnostiquée bipolaire ; depuis quelques années, elle affiche ouvertement son homosexualité ; elle fut accusée de plagiat ; elle fut impliquée dans une affaire d’enlèvement et de meurtre… Sa vie privée semble aussi tumultueuse que celle de ses personnages.

Voir le site de l’auteur

Bibliographie

  • A Time for Remembering -1983
  • Post-mortem -1990
  • Body of Evidence -1991
  • All That Remains -1992
  • Cruel & Unusual - 1993
  • The Body Farm - 1994
  • From Potter's Field - 1995
  • Cause of Death - 1996
  • Hornet's Nest - 1997
  • Unnatural Exposure - 1997
  • Scarpetta's Winter Table - 1998
  • Point of Origin - 1998
  • Southern Cross - 1999
  • Life's Little Fable - 1999
  • Black Notice - 2000
  • The Last Precinct - 2000
  • Isle of the Dogs - 2001
  • Portrait of a Killer: Jack the Ripper -- Case Closed - 2002
  • Food to Die For: Secrets from Kay Scarpetta's Kitchen - 2002
  • Blow Fly - 2003
  • Trace - 2004
  • Predator - 2005
  • At Risk – 2006
  • Book of the Dead – 2007
  • The Front - 2008

Citations

« Scarpetta point out the liver mortis pattern, a reddish-purple discoloration caused by noncirculating blood settling due to gravity. Pale areas or blanching of the dead woman’s right cheek, breasts, belly, thighs and the inside of her forearms were caused by those areas of her body pressing against some firm surface, perhaps a floor.” p. 398

Commentaires à suivre...

Sources

23 mai 2008

Poésies complètes de Nelligan - L'oeuvre

Nel2Poésies complètes 1896-1899 / Émile Nelligan ; introduction de Luc Lacoursière. – Nouv. éd. -- [Montréal] : BQ, c1989. -- ISBN : 2-89406-022-X (br.)

L’œuvre:

Les poèmes de Nelligan ne furent tout d’abord publiés ensemble que lors de la parution du livre Emile Nelligan et son œuvre puis avec le recueil Poésies complètes.

Les poésies de Nelligan furent traduites une première fois en anglais par P.F. Widdows en 1960. Puis parut en 1983 le recueil The Complete Poems of Emile Nelligan par Fred Cogswell.

L’édition présentée ici des Poésies complètes 1896-1899 comprend une introduction de Luc Lacoursière rédigée en 1951. Cette édition comprend les poèmes que Louis Dantin publia dans Emile Nelligan et son œuvre. L’édition comprend ensuite des poèmes divers qui furent publiés entre 1896 et 1939 dans divers journaux, magazines et revues. Plusieurs de ces poèmes avaient été publiés sous des pseudonymes. D’autres poèmes inédits ont égales été ajoutés. Ce sont principalement des textes retrouvés dans des manuscrits conservés de la famille Nelligan.

Il est parfois difficile de déterminer les versions finales des poèmes. Diverses révisions par Nelligan et par d’autres personnes, dont Dantin, existent. Une chose est certaine, si nous avons ici, la grande majorité des poèmes écrits par Nelligan, nous ne pouvons retrouver le recueil qu’avait d’abord voulu l’auteur mais qu’il n’avait jamais terminé. Quelques plans existent et on peut avoir une idée des poèmes qu’il voulait faire figuré dans son recueil « Du récital des anges ».

Son œuvre entière semble comporter environ 170 textes : poèmes, rondeaux, sonnets et quelques poèmes en prose. On le rattache surtout au symbolisme et on lui donne comme influence, Verlaine, Baudelaire, Poe. On dit aussi que sa poésie est parnassienne et recherche principalement la beauté.  

Commentaires personnels :

Alors que Nelligan avait réussi a attiré l’attention de ses pairs et du public sur son œuvre lors de son vivant, c’est véritablement après sa mort qu’il devient célèbre et reconnu comme un grand poète.

Ses poèmes sont publiés dans diverses éditions et anthologies, des introductions et des commentaires sont publiés. Les critiques, mémoires et thèses se sont multipliés au cours des années. On lit et étudie ses poèmes à l’école. Un prix Émile-Nelligan est donné chaque année depuis 1979 à un poète canadien. Nelligan est définitivement un incontournable de la littérature québécoise.

Je n’essaierai donc pas ici de faire une analyse poussée de sa poésie. Beaucoup d’ouvrages, articles et sites Internet existent... Mais je vais tenter de donner quelques pistes personnelles de lecture de sa poésie… donner quelques unes de mes impressions.

Je ne connais pas beaucoup de gens qui ne connaissaient pas Nelligan. Et il est toujours très populaire. Même au secondaire et au cégep, on le lit volontiers. Ceux qui n’aiment pas la littérature ou la poésie ont quand même un petit penchant pour Nelligan. Il est jeune, tourmenté… il a écrit alors qu’il était un adolescent… il a écrit sa révolte et ses rages (on met souvent de côtés ses autres poésies aux thèmes plus classiques). Et combien de jeunes filles ont eu une image de Nelligan… ce beau jeune homme bohème au regard trouble…

J’ai lu Nelligan au primaire… Soir d’Hiver et le Vaisseau d’Or sont les premiers poèmes de Nelligan que j’ai lus. Puis j’ai encore lu Nelligan au secondaire, et ensuite au cégep, puis encore à l’université. J’ai lu et analysé pour l’école… et j’ai lu et observé pour mon plaisir.

J’ai toujours senti beaucoup de musicalité dans les vers de Nelligan. Les mots semblent là pour être lu à voix haute. Des mélodies me viennent souvent à l’esprit quand je lis les poèmes de Nelligan et on a souvent mis en musique ses vers. Beaucoup de mots étranges dans ses textes, parfois même des néologismes. Des mots tronqués, rassemblés pour former de nouveaux mots… Il joue avec la grammaire, les sens et même l’orthographe.

Les poèmes de Nelligan me semblent souvent mélancoliques, tristes… peu de gaieté dans sa poésie, même si parfois on semble pouvoir valser sur ses vers. L’utilisation de formes classiques pour ses vers nous donne parfois encore plus une impression de mélodie.

Les symboles sont importants dans sa poésie. Nelligan se considérait comme un romantique incompris. Il parle beaucoup de l’enfance, de la mort, de l’amour et de la folie. Parfois quelques thèmes religieux… Il rêve surtout. On sent l’immatériel, l’imaginaire…

Mais je vois surtout dans ses poèmes une sensibilité et une volonté d’affirmer son « moi ». Il est jeune et cherche à retrouver son enfance mais aussi à s’en détacher. Il semble ne pas savoir s’il veut rester enfant ou devenir adulte. Il aime la beauté, l’amour et la lumière mais aussi la mort, le sombre et la morosité. On lit beaucoup de pleurs dans ses poèmes et on voit beaucoup d’hantise. Les saisons semblent aussi rythmer ses vers… mais surtout l’automne et l’hiver. Il y a surtout des fins, mais parfois quelques renaissances et renouveaux.

Voir aussi:

Sources :

20 mai 2008

Les poésies complètes de Nelligan - L'auteur

Poésies complètes 1896-1899 / Émile Nelligan ; introduction de Luc Lacoursière. – Nouv. éd. -- [Montréal] : BQ, c1989. -- ISBN : 2-89406-022-X (br.)

Quatrième de couverture :

Nelligan : « Génie éternellement vivant », « phénomène admirable de précocité » (…) peu d’œuvres canadiennes connaissant une faveur aussi grande et qui persiste au-delà des modes. La carrière brève autant que fulgurante du poète nous vaut des poésies qui demeurent l’objet d’un véritable culte.

L’auteur :

Émile Nelligan est né à Montréal un 24 décembre 1879. Son père était irlandais et sa mère québécoise. Deux filles viendrontNel1 s’ajouter à la famille Nelligan. À partir de 1886, Émile fréquente plusieurs écoles dont il s’absentera fréquemment. Jusqu’en 1895, il obtint de bons résultats scolaires. Alors qu’il fréquente le collège Sainte-Marie en 1896, il connaît cependant quelques difficultés dans ses études.

Il publie son premier poème en juin de 1896, Rêve fantasque, dans le Samedi, sous le pseudonyme d'Émile Kovar. Il poursuit ses études en syntaxe au collège Sainte-Marie avec des résultats moyens. En février de 1897, son ami, Arthur de Bussières, poète, fait admettre Nelligan à l’École littéraire, cercle de jeunes « littérateurs » qui se réunissaient toutes les semaines pour discuter de littérature, arts et sciences et pour lire des poèmes. On retrouve cependant son inscription sous le nom de « Lennigan ». Emile Nelligan est le plus jeune membre du groupe.

La même année, à l’âge de 17 ans, il décide d’abandonner ses études et de se consacrer à la poésie. Il essaie de publier ses poèmes dans diverses publications. Il essaie d’abord de publier sous des noms incomplets. Les publications exigent une identité et une adresse pour publier les poèmes. Il publiera quelques poèmes dans le Monde illustré (sous le nom d’Émil Nellighan) et l’Alliance nationale.

Nelligan fut toujours très près de sa mère, pianiste, qui l’a initié à la musique et à l’art. Il a cependant de nombreux disputes avec son père. À l’été de 1898, Nelligan s’engage comme matelot et part pour Liverpool. On ne sait trop si c’est par choix ou si son père, mécontent que son fils ait laissé les études, l’y obligea. Il fera le voyage mais quitte ce poste dès son retour. Il tentera ensuite de travailler comme commissaire-comptable (emploi que son père lui avait trouvé), mais il quitte également cet emploi. À cause de ses nombreuses absences, il ne fait plus à ce moment parti de l’École Littéraire, même si d’autres membres lisent parfois de ses poèmes.

D’autres poèmes de Nelligan sont publiés dans diverses publications. En décembre, il est réadmit à l’École Littéraire.

En 1899, Nelligan travaille à un recueil de poésie qu’il veut appeler «  Le Récital des Anges ». Il continue à assister aux réunions de l’École littéraire ainsi qu’aux séances publiques du groupe. On le décrit alors comme un jeune homme extravagant et bohème. On connaît peu sa vie sentimentale et il ne sembla pas avoir eu de relations amoureuses sérieuses. À travers sa correspondance et sa poésie, on peut déduire le passage de quelques femmes dans sa vie, parfois réelles – sa mère, ses sœurs, sa cousine, et autres femmes – parfois idéales ou imaginaires.

Une critique négative de son poème Le Perroquet, l’attriste beaucoup. Il décide alors de ne plus collaborer au  et délaisse pour un temps les réunions de l’École littéraire. Mais il reprend ensuite ses activités littéraires. Il écrira le poème Monde illustré La Romance du vin, en réponse à la critique négative qu’il avait reçu. Le poème est très bien reçu à sa lecture lors de la 4e séance publique de l’École littéraire. Il est acclamé par ses amis mais cette lecture marque sa dernière apparition à l’École littéraire.

Il publie Les Communiantes dans le Petit Messager du Très Saint-Sacrement en juin de 1899. Mais il travaille beaucoup à son œuvre. Il est cependant surmené et dépressif. Son père demande qu’on le conduise à la Retraite Saint-Benoît, un asile. On lui diagnostique une schizophrénie qu’on nomme alors « démence précoce ». Il y reste jusqu’en 1925. Il sera ensuite conduit à l’hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu. Il y restera jusqu’à la fin de sa vie. Son oeuvre demeurera incomplète.

Il continue d’écrire mais les poèmes qu’il compose pendant ces années d’internement sont peu nombreux. Il retravaille plutôt ses poèmes.  Ses amis font publier quelques uns de ses poèmes inédits et les lisent à l’occasion.

En 1902, Louis Dantin publie une étude sur Emile Nelligan incluant des poèmes inédits dont Soir d’hiver.  Cette étude fera connaître Nelligan du grand public. Dantin prépare également un premier recueil des poèmes de Nelligan. Malheureusement, le projet est suspendu par les supérieurs de Dantin qui n’approuvent pas l’œuvre. Dantin quitte Montréal mais laisse à la famille Nelligan, le recueil qu’il préparait.

En 1904, le livre Émile Nelligan et son œuvre paraît avec une préface de Louis Dantin. Le recueil est bien accueilli par la critique et le public, autant au Canada et en France. Les années qui suivent, plusieurs poèmes inédits de Nelligan sont publiés dans diverses publications.

En 1925 paraît une deuxième édition de livre Émile Nelligan et son œuvre. Et en 1932, la troisième édition. Nelligan est maintenant à Saint-Jean-de-Dieu. Il sort quelques fois mais très rarement. Plusieurs personnes vont le voir et lui demandent de lire ces poèmes.

Émile Nelligan meurt le 18 novembre 1941 à Saint-Jean-de-Dieu. Il sera enterré au cimetière Côte-des-Neiges. La 4e édition Émile Nelligan et son œuvre paraîtra en 1945 et en 1952 paraît la 1e édition des Poésies complètes. Il deviendra un des poètes les plus importants du Québec.

Sources :

À suivre...

Voir aussi:

 

12 mai 2008

Quelques mots...

Je n'ai jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait dissipé.   

[Montesquieu]

7 mai 2008

Quelques mots...

Les rêves sont la littérature du sommeil

[Jean Cocteau]

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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