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15 avril 2009

Child of the Night de Kilpatrick

Kilpatrick1Child of the Night / Nancy Kilpatrick. -- London: Raven Books, [1996]. -- 314 p. ; 20 cm. -- ISBN 1-85487-446-2

Quatrième de couverture

She wondered if she had always been dead and only now was alive for the first time...

She tried to drink the blood as quickly as she could, all the while aware of his quick breathing and the thin sheen of sweet covering his flesh. The barrier between them was rapidly dissolving. She found this both exciting and terrifing...

Carol Robins's life is on hold. Her fairy-tale marriage is over, and when she decides to espace to Bordeaux, France, it is the last place she expects to meet a vampire.

Imprisoned and abused, Carol is forced to mak a bargain with her sadistic captor: two weeks in his power doesn't seem like much, in exchange for her life. But when fate intervenes, two weeks turn into years as Carol desperately travels to the ends of the earth to reclaim what has been stolen from her - something she values more than life itself: the unique offspring of an unholy union between two different species: one living, the other Undead...

L'auteurKilpatrick2

Nancy Kilpatrick est née à Philadelphie aux États-Unis en 1946 mais fut naturalisée canadienne dans les années 70.

L'auteur a écrit plus d'une quinzaine de romans et 200 nouvelles. Elle a également écrit le scénario d'oeuvres graphiques et d'oeuvres théâtrales. Elle a écrit sous divers pseudonymes, dont Amarantha Knight et Desirée Knight. Elle est également l'auteur de plusieurs oeuvres de non-fiction, dont le livre "The Goth Bible: A Compendiun for the Darkly Inclined". Elle s'implique également dans l'édition d'oeuvres anthologiques. Elle a gagné plusieurs prix, dont le Arthur Ellis Award en 1993 pour sa nouvelle "Mantrap". Elle fut également en nomination pour plusieurs prix. Le thème récurrent de la plupart de ses écrits demeure le vampirisme.

Elle demeure présentement à Montréal, au Québec, où elle continue à écrire et à s'impliquer dans la communauté "gothique" et "dark". Elle offre également des cours de rédaction et des ateliers, spécialisés dans le genre vampirique et fantastique.

Site de l'auteur

Bibliographie partielle

  • Near Death (1994) (Série Power of the Blood World)
  • Child of Night (1996) (Série Power of the Blood World)
  • Reborn (1998) (Série Power of the Blood World)
  • Dracul: An eternal love story (1998)
  • Bloodlover (2000) (Série Power of the Blood World)
  • Cold confort (2001)
  • Eternal City (2003 ) (Avec Micheal Kilpatrick)
  • The Goth Bible: A Compendiun for the Darkly Inclined (2004)

Commentaires personnels et expérience de lecture à suivre....

Citations

"As she strolled the streets of the downtown, of the harbour, little almost-memories made her brain itch the way the biting mosquitoes infected her skin. and as she scratched at the recollections, they swelled and became more prominent" p. 173

Sources

  • http://www.alire.com/Auteurs/Kilpatrick.html
  • http://www.bdfi.net/auteurs/k/kilpatrick_nancy.php
  • http://www.sff.net/people/nancyk/index.htm


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10 avril 2009

Crime littéraire : Ajouter des mots

Vous savez parfois, on ne sent pas coupable, même si on est accusé d'un crime littéraire. On a beau savoir que ça ne se fait Raturepas, qu'il ne faudrait vraiment pas le faire... mais on le fait et on ne sent pas le moindrement coupable !

En fait... c'est même un besoin pour moi... c'est comme une union avec les mots, un peu comme si le livre permettait une discussion...

Il y a évidemment des livres "sacrés" qui vont demeurer vierges de toute conjugaison. Ce sont les livres anciens, les rares, les précieux... Alors je vais m'abstenir de les tatouer, de les marquer... Mais à regret...

Car sinon... mes livres... ils savent que s'ils sont chez moi, ils vont s'illustrer de mes traces. Car je gribouille dans mes livres. Parfois peu... à peine une date ou mon nom au début du livre. Mais parfois les stigmates sont considérables ! Des notes et des réflexions sont peinturlurées dans les marges... parfois des phrases sont soulignées... si le crayon manque, alors des coins en bas de pages sont pliés pour indiquer que cette page en particulier renferme un passage significatif - positif ou négatif, peu importe... il est significatif pour moi. J'avoue que c'est presque de la mutilation. Mes livres présentent de nombreuses cicatrices de lecture. Des mots sont ajoutés, des points d'exclamation ou d'interrogation, des remarques, des explications, des ironisations...

Et je sais que pour beaucoup de lecteurs, c'est un crime impardonnable. J'en suis confuse, mais je ne saurais m'arrêter. Et en plus, j'encourage la mauvaise action. Quand j'achète un livre usagé et que je découvre en cours de lecture, quelques mots disséminés au travers des pages, j'ai l'impression de découvrir une autre lecture... la confession d'un autre lecteur... le partage intime d'une confidence. Évidemment... les mots ajoutés doivent rester simples, discrets, personnels et rares... Une trace sur le livre (et non pas un autre roman, tracé de marqueur jaune, tout de même !)... Parfois, on trouve même une photo, un article de journal, un ticket de métro, une facture, une feuille d'arbre... témoignages de la vie du livre qui viennent amplifier son existence...

Mes livres témoignent de mes lectures et si je les ouvre, je peux retrouver mes questionnements, mes étonnements, mes réflexions, mes doutes... et même mes émotions... Je suis coupable et j'en suis fière !

9 avril 2009

L'idiote aux cloches de Nelligan

L'idiote aux cloches 

I

Elle a voulu trouver les cloches
Du Jeudi-Saint sur les chemins ;
Elle a saigné ses pieds aux roches
À les chercher dans les soirs maints,
Ah ! lon lan laire,
Elle a meurtri ses pieds aux roches ;
On lui disait : « Fouille tes poches.
– Nenni, sont vers les cieux romains ;
Je veux trouver les cloches, cloches,
J
e veux trouver les cloches
Et je les aurai dans mes mains » ;
Ah ! lon lan laire et lon lan la.         

II

Or vers les heures vespérales
Elle allait, solitaire, aux bois.
Elle rêvait des cathédrales
Et des cloches dans les beffrois ;
Ah ! lon lan laire,
Elle rêvait des cathédrales,
Puis tout à coup, en de fous râles

S’élevait tout au loin sa voix :
« Je veux trouver les cloches, cloches,
Je veux trouver les cloches
Et je les aurai dans mes mains » ;
Ah ! lon lan laire et lon lan la.       

III

Une aube triste, aux routes croches,
On la trouva dans un fossé.
Dans la nuit du retour des cloches
L’idiote avait trépassé ;
Ah ! lon lan laire,
Dans la nuit du retour des cloches,
À leurs métalliques approches
Son rêve d’or fut exaucé :
Un ange mit les cloches, cloches
Lui mit toutes les cloches,
Là-haut, lui mit toutes aux mains ;
Ah ! lon lan laire et lon lan la.

Commentaire personnel

Poème que je ne peux que lire à haute voix. Presque une incantation. Sûrement un chant. Parfois un chant lent, parfois une balade rapide. Je vois des blessures et de la solitude, évidemment. Et j'entends des sons. Qui se répètent.

Une quête pour trouver sa spiritualité ou pour trouver son identité. Mais parfois se trouver veut dire mourir et renaître. Et l'idiote est trouver dans un fossé. Morte. L'innocence et l'idiotie... la solitude aveugle à une foi absolue se doit de s'éteindre avec éclat...  une mort fracassante au son des cloches.  La recherche de l'absolu, qu'il soir religieux ou personnel, ne se fait que dans la mort d'une parcelle de soi.

Recherche de grandeur. Recherche infinie de quelque chose de simple dans la complexité. On semble oublier que l'essentiel peut être dans la simplicité, dans les petites choses. Croire que le divin ne peut que se rencontrer dans le grandiose. Recherche vaine. But ultime parfois atteint, mais pas de la façon que l'on pourrait croire.

Voir aussi :

7 avril 2009

Shadow of the Wind

Wind1The Shadow of the Wind / Carlos Ruiz Zafón ; Translated by Lucia Graves. -- [London] : Phoenix, [c2004]. -- 506 p. ; 18 cm. -- ISBN 0-75285-954-4

Titre original : La sombra del viento

Quatrième de couverture

Hidden in the heart of the old city of Barcelona is the "Cemetery of Forgotten Books", a labyrinthine library of obscure and forgotten titles. To the library, a man brings his 10-years-old son, Daniel, one cold morning in 1945. Daniel is allowed to choose one book and from the dusty shelves pulls The Shadow of the Wind by Julian Carax. But as Daniel grows up, several people seem inordinately interested in his find. What begins as a case of literary curiosity turns into a race to find out the truth behind the life and death of Julain Carax and to save those left behind.

L'auteur

Carlos Ruiz Zafón est né en 1964 à Barcelone en Espagne. Il commence à écrire très jeune et à l'âge de 14 ans, il écrit Wind2son premier roman. Il deviendra cependant publicitaire pendant quelques temps. Il quittera cette profession pour se consacrer uniquement à l'écriture. Il publie son premier roman en 1993, El principe de la niebla. Il écrit principalement en castillan. Ses premiers romans sont généralement classés dans la littérature jeunesse.

Il connait un grand succès avec son roman, plus "adulte",  La sombra del viento parut en 2001 et traduit entre autres, en catalan, anglais, français, allemand et italien. Il a reçu de nombreux prix pour plusieurs de ses romans.

Depuis 1993, Ruiz réside à Los Angeles aux États-Unis. Il continue d'écrire, principalement des scénarios.

Bibliographie partielle

  • El principe de la niebla (1993)
  • El palacio de la medianoche (1994)
  • Las luces de septiembre (1995)
  • Marina (1999)
  • La sombra del viento (2001)
  • El juego del ángel (2008)

Résumé

À Barcelone, quelques temps après la guerre civile qui a vivement blessée et marquée l'Espagne, un jeune garçon de 10 ans est amené par son père dans un lieu étrange, le Cimetière des Livres Oubliés. Son père lui dit, que pour sa première visite dans ces lieux oubliés, secrets et sacrés, il doit choisir un livre, un seul, et le ramener avec lui. Daniel choisit un roman d'un auteur qu'il ne connait pas, Julian Carax, La sombra del viento (L'ombre du vent). Il ne se doute pas de l'importance et de la place que vont prendre le roman et l'auteur dans sa propre vie.

Complètement envoûté par le livre, il tente de trouver d'autres oeuvres du même auteur. Mais il ne peut trouver aucun autres romans de Julian Carax et il peine à trouver des renseignement sur cet auteur mystérieux - dont on semble vouloir détruire tous les romans qu'il a écrit. Dans sa quête pour découvrir qui était Julian Carax, il se trouve plongé (lui et ses proches) dans des histoires de plus en plus complexes et étroitement liées au roman qu'il a choisi par hasard et à l'histoire de son pays.

Commentaires personnels et expérience de lecture

Premier roman "pour adultes" de l'auteur, La sombra del viento nous plonge directement dans l'Espagne d'après la Guerre civile. Le roman est sombre, froid, venteux, humide... Un roman presque "gothique"... Un Barcelone vivant mais dur et glacial. Les gens sont brisés, mais tentent de vivre tout de même. Les rues sont remplies de dangers, d'angoisses, mais aussi de promesses et d'espoirs. Le pays se relève tranquillement et tente de revivre et reprendre sa vie quotidienne.

Dans cet Espagne meurtrie, Daniel, petit garçon de 10 ans qui a perdu sa mère, tente de trouver sa place à côté de son père. Dans un lieu mystérieux, il doit choisir un livre et le ramener avec lui. Le livre doit devenir le sien. Et le livre deviendra son obsession. On suit alors Daniel tout au long de sa vie. On le voit vieillir - suivant son obsession pour le livre et son auteur. Sa quête pour découvrir qui était l'auteur devient une quête pour sa propre identité. Il découvre peu à peu qu'il est intimement lié à ce roman et à cet auteur mystérieux. Au travers sa recherche de renseignements, à travers son enquête pour trouver Julain Carz, l'auteur de La sombra del viento, on assiste à la vie de Daniel, on le voit grandir, rire et pleurer. On assiste à sa vie, à la vie de son père et de ses proches. Enquête vaguement policière, le roman est surtout une enquête sur la vie de Daniel. Les personnages prennent beaucoup de place, les décors sont également très vivants, mais servent surtout à mettre en évidence les sentiments des protagonistes. 
 

La sombra del viento fut publié en 2001. L'auteur, d'origine catalane, a choisit d'écrire son roman en castillan et non en catalan. Il fut très critiqué pour ce choix. On critiqua également le fait qu'on ne parle pas de l'interdiction de parler catalan en Catalogne pendant cette période.

Le roman El juego del ángel parut en 2008, est un "prequel" au roman La sombra del viento et se déroule pendant les années 20 et 30.

Diffile d'en dire plus... sans dévoiler l'intrigue. Je dois cependant avouer que le quatrième de couverture m'avait séduit et a ainsi fait de mon début de lecture une déception... car du Cimetière des Livres Oubliés, on ne parle pas beaucoup... Ce n'est qu'un instant (ou deux). Et j'aurais voulu en savoir plus sur ces lieux ! Mais une fois cette déception passée, la vraie histoire - celle de Daniel, son père, Julian... - prend toute sa place et on se laisse emporter docilement dans ces pages sombres et poétiques. Des histoires où enquête policière, littéraire, mystique, initiatique et personnelle s'entremêlent de façon fantastique et vividement réelle !

On est plongé dans une Barcelone d'après-guerre... une Barcelone personnelle... On apprend un peu sur l'histoire, mais surtout sur les émotions liées à l'histoire. J'ai retrouvé des bribes des sentiments racontés par mon père sur cet époque... quelques moments...

Et j'ai retrouvé Barcelone... J'ai lu quelque part, qu'on ne retrouvait pas dans ce roman, la Barcelone qu'on connait, la festive, chaude et agitée... Et bien Barcelone est aussi, froide, pluvieuse etsombre... Barcelone a plusieurs visages et je les ai retrouvés dans ce roman... le côté sauvage, effacé, glacial, brûlant, le visage tourné vers l'avenir mais marqué par le passé... rebelle et soumis... 

Tout le monde en a déjà parlé... quelques avis: Karine, Allie, Sassenach, Charlie Bobine, Grominou, Alain, Yueyin, Joan, So, Sylvie, Louis, Kesalul, et tant d'autres...

Citations

"This is a place of mystery, Daniel, a sanctuary. Every book, every volume you see here, has a soul. The soul of the person who wrote it and of those who read it and lived and dreamed of it. Every time a book changes hands, every time someone runs his eyes down its pages, its spirit grows and strengthens." p. 3-4

Sources

 

30 mars 2009

Croyances et rites populaires

Croyances et rites populaires / James Éveillard, Patrick Huchet. -- Rennes : Éditions Ouest-France, [c 2006]. -- Croyance1125 p. : ill. en coul. ; 26 cm. -- ISBN 2-7373-3676-7

Quatrième de couverture


A l'aube du XXIe siècle, savez-vous que :

  • Des femmes viennent se frotter contre certains menhirs ayant le "pouvoir" de fécondité.
  • Le rocher du "Pas de la Vierge" (Deux-Sèvres) est l'objet d'une étrange dévotion.
  • Les "bonnes fontaines" du Limousin, Auvergne, Bretagne... sont régulièrement fréquentées pour leurs vertus thérapeutiques.
  • Les arbres votifs de Cussac (Haute-Vienne) ou de Vatteville-la-Rue (Seine-Maritime) sont toujours vénérés.
  • La procession de la "Lunade" est célébrée à Tulle (Corrèze), sans la moindre interruption, depuis... 1348 ! Celle de la "Rodella", à Arles-sur-Tech (Pyrénées-Orientales), depuis 1465 !
  • Les guérisseurs, chiropracteurs et autres magnétiseurs n'ont jamais fait autant fortune...

À l'ère d'Internet et de l'ordinateur, chaque jour plus envahissants, réjouissons-nous de la persistance de ces mille et une superstitions et rites surprenants qui nous intriguent et portent à l'émerveillement.

Patrick Huchet et James Eveillard vous invitent à découvrir ce monde mystérieux de croyances et traditions populaires bien vivantes, en notre si beau pays de France.

Les auteurs

James Eveillard fit des études d'architecture puis d'histoire et d'histoire de l'art. Il se consacre principalement aujourd'hui à la recherche historique et a écrit de nombreux ouvrages. Il a écrit notamment sur les Templiers, les Chemis de Saint-Jacques de Compostelle et sur le Moyen-Âge. Il a participé à la création du Conservatoire régional de la carte postale (Cartopole) situé dans la ville de Baud. Il se passionne tout particulièrement pour la Bretagne.

Patrick Huchet, quant à lui, fit tout d'abord des études d'histoire à Rennes, puis de journalisme. Il se consacre également aujourd'hui à la recherche historique. Il a écrit de nombreux ouvrages, notamment sur la Bretagne.

Commentaires personnels

Les légendes, croyances et rites religieux ou païens font encore parties du quotidien de toutes les populations. Toutes les régions de France portent la trace des croyances et légendes anciennes qui sont encore très souvent forts vivaces dans le quotidien des gens. Loin de cacher les rites populaires, les gens les mettent très souvent en évidence: fêtes populaires, lieux à visiter et objets soulignent les légendes et croyances parfois très anciennes.

Quand on se promène en France, plus spécialement en campagne, on croisera certainement, un endroit, un village, une chapelle, une fontaine, un dolmen, ... qui témoignent d'un événement ou d'un personnage légendaire. Les deux auteurs, dans ce très beau livre, nous présentent quelques uns de ces endroits "magiques". Le livre couvrant la France au complet, on ne peut évidemment que faire un survol de quelques uns de ces endroits. C'est donc un aperçu que les auteurs nous offrent.

  • Le premier chapitre présente "le culte des pierres". Plusieurs dolmens, menhirs, et autres mégalithes sont présentés avec les légendes associées à ces pierres: fées, amour, mariage, fécondité et Gargatua...
  • Le deuxième chapitre traite du "culte de l'eau", et on nous présente donc, les légendes et histoires associées aux nombreuses sources et fontaines de France.
  • Le troisième chapitre poursuit avec les croyances et légendes concernant la nature: les étoiles, le soleil, la lune, le vent, les arcs-en-ciel, mais surtout les arbres, les plantes et les animaux (chats, ânes, oiseaux, etc.).
  • Le quatrième chapitre raconte comment les devins, guérisseurs, rebouteux, etc. ont toujours fait partis de la société et sont encore aujourd'hui très présents.
  • Le cinquième chapitre est dédié au culte des saints et de la Vierge qui est encore très présent dans la vie des gens. On nous parle surtout de reliques et chapelles.
  • Le sixième chapitre traite des êtres surnaturels, de leur présence au cours des siècles, et des légendes et traditions qui sont associées aux fées, fantômes, esprits, loups-garous.
  • Le septième et dernier chapitre parle principalement des légendes et croyances concernant le diable et les sorciers.

Le livre est abondamment illustré et on retrouve beaucoup de cartes postales anciennes et anciennes photographies. Les textes sont brefs et ne font évidemment que survolés les sujets. L'idée de l'ouvrage est d'abord d'offrir au lecteur un échantillon des nombreuses légendes et croyances qui existent en France et surtout de donner envie de poursuivre sa découverte... par d'autres lectures et par des visites à ces endroits parfois bien étranges.

Un joli livre à feuilleter, admirer, lire et relire... puis direction bibliothèques et libraries pour en apprendre plus ! Et si l'occasion se présente, un petit détour pour voir de ses yeux, cette pierre au fées, cette étrange grotte, ce minuscule sanctuaire perdu dans le bois...

Citations

"En terre de France, sont ainsi attestés, depuis des millénaires, les cultes du feu, de l'eau, des arbres et des pierres, outre de multiples divinités, dont la plus anciene semble être la "Désse-Mère". Aux premiers temps de l'ère chrétienne, l'Église entend imposer son dogme officiel et mette fin aux croyances et superstitions "païennes". " p. 4

"Fort habilement, plutôt que de s'y oppposer frontalement, au risque de provoquer de vils heurts avec les populations, le clergés christianosa peu `apeu les témoins du paganisme : ainsi, à Béhuard (près d'Angers), où était adorée une divinité marine, l'évèque Maurille, d'es le Ve siècle, y subsituta la vénération de la Vierge Marie... Le feu, si précieux depuis les temps préhistoriques, fut mis à l'honneur lors des fêtes de la Saint-Jean... Les sources "sacrées" virent s'édifier au-dessus dèlles églises et chapelles... Dolmens et menhirs se virent parés de croix..." p. 5

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25 mars 2009

Le Dahlia Noir d'Ellroy - Suite

Le Dahlia Noir / James Ellroy ; traduit de l'anglais (américain) par Freddy Michalski. -- [Paris] : [Editions Payot & Rivages], 2007. -- 504 p. ; 18 cm. -- ISBN 2-86930-391-2. -- (Coll. Rivages/noir / dirigée par François Guérif, Dahlia1100)

Résumé

Bucky Bleichart, le narrateur, est un ancien boxeur qui a décidé de mettre sa carrière de côté pour devenir policier. Engagé par la police de Los Angeles (LAPD), il devient partenaire avec Leland "Lee" Blanchard, également un ancien boxeur et un ancien adversaire dans le ring. Les anciens adversaires deviennent donc des partenaires et de bons amis.

Bleichart nous raconte d'abord son amitié avec Lee Blanchard et avec la "conjointe" de Lee, Kay Lake. Kay est l'ancienne petite amie d'un criminel célèbre, Bobby De Witt, maintenant en prison. Bucky, Lee et Kay deviennent très proches et leurs liens deviendront intimement impliqués dans la vie professionnelle des deux policiers.

Alors que les deux amis travaillent sur différentes affaires, un corps affreusement mutilé est retrouvé dans un terrain vague. Malgré lui, et sous la pression de Blanchard qui devient rapidement obsédé par le cas, Bleichard se voit chargé de l'enquête. D'abord un simple fait divers, le meurtre sauvage d'Elizabeth Short, surnommé le Dahlia Noir par les journalistes, devient rapidement le cas le plus important et médiatisé.

Bleichard se voit de plus en plus impliqué dans le crime et découvre que sa vie et celles de ses amis sont étroitement liées avec le meurtre de Betty Short.

Commentaires personnels

Inspiré d'un meurtre réel de la fin des années 40 qui ne fut jamais résolu, Ellroy nous livre ici son interprétation des faits et nous propose une solution du crime. De son propre aveu, Ellroy fut toujours passionné de crimes et de romans policiers et il a beaucoup lu sur le meurtre d'Élizabeth Short. Il est aussi évident que la rédaction de ce roman est une façon d'exorciser le meurtre - lui aussi non résolu - de sa mère alors que l'auteur était un jeune garçon.

Le meurtre de la jeune femme surnommée le Dahlia Noir, bien qu'au centre du roman, n'apparaît que tardivement dans celui-ci. La première partie du roman - parfois considérée un peu longue par nombres de lecteurs - est consacrée à la présentation des personnages principaux, le narrateur, Bucky Bleichart, son coéquipier, Lee Blanchard ainsi que la protégée de ce dernier, Kay Lake. On nous présente longuement les deux policiers, leur passé de boxeur, leur amitié, leur vision du métier de policier, les événements qui feront leur gloire mais amèneront aussi leur chute, ce qui les unis mais aussi ce qui les séparera à jamais. Cette présentation est essentielle au roman, car au-delà de l'enquête sur le meurtre horrible de Betty Short, l'oeuvre est surtout une relation de cette amitié. Le roman est également, avant tout, une transmission d'une atmosphère, d'une époque...

Le personnage principal est peut-être bien la ville de Los Angeles à la fin des années 40 et au début des années 50. Une ville sombre et froide lorsqu'on s'éloigne des lumières de la "cité du cinéma". Une ville dure, sordide, noire, oppressante... La corruption et le crime se retrouvent partout mais surtout dans ce monde politique et policier que l'auteur nous fait découvrir par son narrateur. Le racisme, la prostitution, la drogue, la mafia, ... Ellroy nous présente une Amérique très tourmentée, loin de l'image idéalisée qu'on pouvait ou on peut en avoir.

Évidemment, le meurtre d'Elizabeh Short et l'enquête pour résoudre le crime sont aussi essentiels dans le roman. Cette enquête fera basculer la vie des deux policiers et les entraînera au-delà de Los Angeles. Obsession, hantise,... les deux policiers ne pourront surmonter cette étrange attirance pour le Dahlia Noir.

Le véritable crime ne fut jamais résolu, même si nombres d'auteurs et d'enquêteurs ont proposé leur solution. Ellroy nous livre également un coupable... Je dois avouer que la fin m'a légèrement déçue. J'aurais préféré qu'il laisse planer les doutes... Mais c'est une fin tout à fait acceptable... Bien que vaguement tirée par les cheveux. Mais comme je l'ai mentionné, l'essentiel du roman, selon moi, n'est pas dans la résolution du crime, mais bien l'impact du crime sur la vie des personnages ainsi que la présentation, à travers les divers protagonistes (incluant Elizabeth Short avant son meurtre), d'une ville et d'une époque.

L'écriture d'Ellroy est simple, crue et directe. Les descriptions sont remarquables et cruellement réalistes. Les personnages sont très bien présentés. On les sent vivre, on peut ressentir leurs troubles, leurs hésitations et surtout leur ambiguïté... Ayant lu le roman en français, je ne peux malheureusement pas commenter directement son style d'écriture, mais on dit qu'il écrit d'un style télégraphique et très près du langage et de la réalité de ces personnages. J'ai eu beaucoup de difficultés avec la traduction française, mais comme le dit lui-même le traducteur dans cet article: "Et finalement le traducteur fait ce qu’il veut d’un livre, il se l’approprie… « C’est un bien ou c’est un danger, confie Freddy. Une traduction plaît ou déplaît. J’ai été encensé et en même temps complètement descendu ! ».".

The Black Dahlia s'inscrit dans une série consacrée à Los Angeles, une série cynique, noire et très pessimiste. Mais qu'on peut aussi qualifiée "d'historique" par les détails et l'analyse qu'Ellroy fait de la société américaine. Le roman fut adapté au cinéma par Brian de Palma en 2006.

L'avis de Sylvie, Sophie, Sam, Mme Patch, Llisa, Hydromielle, Pitou, Anne Sophie.

Voir le premier article: Le Dahlia Noir d'Ellroy.

Citations

"Et bien, Betty s'habillait toujours en noir, c'était un truc pour impressionner les responsables du casting quand elle faisait ses tournées avec les autres filles, ce qui n'arrivait pas souvent, parce qu'elle aimait dormir jusqu'à midi tous les jours. Mais parfois, elle vous disait qu'elle portait du noir parce que son père était décédé ou parce qu'elle était en deuil des garçons morts à la guerre. Puis le lendemaint elle vous racontait que son père était vivant." p. 155

Sources

23 mars 2009

Le Dahlia Noir d'Ellroy

Dahlia1Le Dahlia Noir / James Ellroy ; traduit de l'anglais (américain) par Freddy Michalski. -- [Paris] : [Editions Payot & Rivages], 2007. -- 504 p. ; 18 cm. -- ISBN 2-86930-391-2. -- (Coll. Rivages/noir / dirigée par François Guérif, 100)

Quatrième de couverture


Le 15 janvier 1947, dans un terrain vague de Los Angeles, est découvert le corps nu et mutilé, sectionné en deux au niveau de la taille, d'une jeune fille de vingt-deux ans : Betty Short, surnommée "le Dahlia Noir", par un reporter, à cause de son penchant à se vêtir totalement en noir. Le meurtre est resté l'une des énigmes les plus célèbres des annales du crime en Amérique.

L'auteur

Lee Earle Ellroy est né à Los Angeles en 1948. Ses parents divorcèrent en 1954 et Lee resta avec sa mère, Geneva Hiliker, une infirmière d'origine allemande. Ils déménagèrent dans un quartier défavorisé de Los Angeles, El Monte. En 1958, sa mère fut sauvagement assassinée. Son meurtre demeure à ce jour non résolu. Le meurtre de sa mère marquera de toute évidence beaucoup le jeune Lee.

Lee Ellroy va vivre avec son père. Celui-ci est alors âgé d'une soixantaine d'année et s'occupe peu de son fils. Ce dernier passe

Dahlia3

une bonne partie de son temps à lire des romans policiers. Lui et son meilleur ami passent la plupart de leur temps à réaliser des petits coups, et tombent peu à peu dans la délinquance, ce qui entraînera le renvoi de Lee de son école à 17 ans.

En 1965, alors que la santé de son père est mauvaise et qu'il ne va plus à l'école, Ellroy se voit donc obligé à entrer dans l'armée. Lorsque son père meurt d'une crise cardiaque, Ellroy laisse tomber tout intérêt et doit quitter l'armée. Il retrouve son ancien ami et poursuit sa descente dans la délinquance accompagnée par une forte consommation d'alcool et de drogues. Il commence alors une vie d'errance, sans véritable domicile, il vit principalement de boulots temporaires et surtout de petits vols. Il fera même un peu de prison.

Ce n'est qu'en 1975, alors qu'on lui diagnostique une double pneumonie ainsi qu'un abcès au poumon, qu'il décide de ne plus boire d'alcool. Il continue à prendre de la drogue jusqu'en 1977, puis renonce à toute consommation et excès. se fait alors engager comme caddie de golf pour le Bel Air Country Club de Los Angeles. En 1978, il commence à rédiger son premier roman "Brown's Requiem" qui s'inspire librement de sa vie. Ce roman sera publié en 1981. Il continue ensuite d'écrire avec plus ou moins de succès.

C'est avec le roman, The Black Dahlia, qu'il devient célèbre. Ce roman qui s'inspire d'un fait divers réel, un meurtre sordide jamais résolu, lui permet dans un certain sens d'exorciser le meurtre de sa propre mère. La ville de Los Angeles servira de cadre à ses prochains romans qui connurent également beaucoup de succès et qui ont aussi pour thèmes principaux le crime et la corruption. Le meurtre de sa mère reviendra dans ses écrits. Il enquête lui-même sur le cas et écrit un livre autobiographique en 1996, My Dark Place.

Aujourd'hui célèbre et auteur reconnu, James Ellroy se qualifie lui-même de solitaire et pratiquement d'ermite. Il s'est marié et a divorcé deux fois. Après avoir vécu longtemps à Los Angeles, puis New York et Kansas City, il est revenu aujourd'hui à Los Angeles.

Bibliographie partielle

  • Brown's Requiem (1981)
  • Clandestine (1982)
  • Blood on the moon (1984) (Triologie Lloyd Hopkins)
  • Because the nignt (1984) (Triologie Lloyd Hopkins)
  • Suicide Hill (1985) (Triologie Lloyd Hopkins)
  • Killer on the road (1986) (connu aussi sous le titre Silent Terror)
  • The Black Dahlia (1987) (Série: L.A. Quartet)
  • The Big Nowhere (1988) (Série: L.A. Quartet)
  • L.A Confidential (1990) (Série: L.A. Quartet)
  • White Jazz (1992) (Série: L.A. Quartet)
  • American Tabloid (1995) (Trilogie American Underworld)
  • My Dark Places (1996) (autobiographie)
  • Crime Wave (1999)
  • Breakneck pace (2000)
  • The Cold Six Thousand (2001) (Série: L.A. Quartet)
  • Destination : Morgue! (2004)
  • Blood's a Rover (2009) (Série: L.A. Quartet)

Commentaires a suivre...

Citations

"On entendit le docteur reprendre sa respiration ; je levai les eux et le vis tirer sur son cigare. La nonne-sténo termina sa prise de note, Millard et Sears avaient les yeux fixés sr le visage figé de la morte et Lee rivait son regard au sol en essuyant la sueur qui lui coulait du front." p.125

Sources

21 mars 2009

Poèmes choisis de Saint-Denys-Garneau - Suite

Poèmes choisis : précédés d'une chronologie, d'une bibliographie et de jugement citiques / Saint-Denys-Garneau. -- Montréal : Fides, Bibliothèque Canadienne-Française, 1970. -- 141 p. ; 17 cm. -- ISBN 0-7755-0369-XSDG1

Le recueil

Ce recueil fut publié en 1970. On y retrouve plusieurs poèmes du seul recueil publié par Hector de Saint-Denys Garneau: Regards et Jeux dans l'Espace. Saint-Denys Garneau publia son recueil en 1937 mais retira de la vente, presque immédiatement, toutes les copies de son oeuvre.

Après sa mort en 1943, on publia de nombreux recueils de son oeuvre. Dès 1949, Fides publie Poésies complètes, incluant des pièces retrouvées en plus des poèmes de Regards et Jeux dans l'Espace. Depuis de nombreux recueils de ses poèmes sont parus: des recueils complets, des morceaux choisis, des textes commentés,... On publie aussi de nombreuses études sur son oeuvres poétiques et sur sa peinture. On commenta également ses rares textes non poétiques, ses lettres ainsi que son journal, qui furent également publiés après sa mort. Sa poésie fut traduite en anglais et en espagnol.

Le recueil "Poèmes choisis" publié par Fides en 1970 comporte deux sections: Regards et Jeux dans l'Espace avec 17 poèmes des 28 poèmes de ce recueil ; Les Solitudes avec 35 poèmes. L'ouvrage propose également une brève chronologie, une bibliographie ainsi que quelques critiques.

Commentaires personnels

Lire les poèmes de Saint-Denys Garneau s'est suivre son cheminement intérieur. C'est vivre avec lui ses moments plus doux, plus joyeux pour marcher petit à petit un chemin plus sombre et finalement voir les effets de la maladie qui l'affaiblit.

On sent d'abord nettement dans ce recueil, le côté plus léger, plus enjoué de sa poésie. Il nous parle de jeux, d'enfants, de danses, de rivières, de fraîcheur, de soleil, de lumière, de musique, d'arbres (Le Jeu, Spectacle de la danse, Rivière de mes yeux, Flûte, Les ormes, Saules, etc.)... "Ô mes yeux ce matin grands comme des rivières  Ô l'onde de mes yeux prêts à tout reflèter  Et cette fraîcheur sous mes paupières   Extraordinaire..." "Cette voix verte presque marine  Et soupiré un son tout frais  Par une flûte.". Les premiers poèmes de Regards et Jeux dans l'Espace semblent vouloir une certaine action, un certain mouvement. Par le jeu, et par son regard sur ce qui l'entoure, il essaie de reconstruire un monde plus libre, accueillant. Mais son propos est parfois déjà inquiet... "Et pourtant dans son oeil gauche quand le droit rit  Une gravité de l'autre onde s'attache à la feuille d'un arbre...".

Puis nous avons un poème qui amène tranquillement l'ombre (Paysage en deux couleurs sur fond de ciel). Dans ce poème, le premier vers nous souligne "La vie la mort sur deux collines"... la vie et la mort, le soleil et l'ombre. Le poème suivant, Maison fermée, aborde nettement la solitude, la désolation. Dans le poème Accompagnement, Saint-Denys Garneau réalise pleinement la perte de son être, il étale sa solitude, son malaise profond et surtout il avoue son échec... échec de se réaliser pleinement dans sa vie, dans la société et dans la poésie "Ma solitude au bord de la nuit   N'a pas été bonne..." "Elle est venue pour nous ravir et pour nous lâcher. Dans le cercle de notre lâcheté  Elle est venue pour nous voler...".

Les poèmes qui suivent et qui font partie de Solitudes (publiés après sa mort) parlent tous (ou presque) de mort, de solitude sans issue, de nuit, de douleurs, de tristesse. Le poète crie maintenant sa douleur, sa détresse "... Sans plus de refuge au sein de soi  Contre le mortel frisson des vents..." Le poète nous livre sa fragilité, son désarroi, son angoisse, son impuissance, son incompréhension face à ses maux physiques et psychologiques  "Je marche à côté d'une joie  D'une joie qui n'est pas à moi  D'une joie à moi que je ne puis pas prendre...". Saint-Denys Garneau utilise ses poèmes pour exprimer ses angoisses et sa solitude ainsi que pour exorciser sa maladie. Une quête personnelle, spirituelle, existentielle... mais qu'il considèra comme un échec et voudra en effacer toute trace.

Son style est proche de la narration. Ses vers racontent, décrivent, expliquent sa pensée. On peut avoir l'impression qu'au-delà  de sa recherche intérieure, il s'adresse tout de même à nous. Ou alors, il se parle à lui-même, essayant de se faire comprendre ce regard qu'il porte sur lui et sur le monde. Ses vers se sont libérés des contraintes de la poésie classique - on dit qu'il ouvre la poésie québécoise à la modernité - et donc par sa poésie tentait de se libérer lui-même des contraintes de la société de l'époque.

Une pensée et une image sur le blog de Lali. Un poème sur Chatperlipopette,

Voir le premier article : Poèmes choisis de Saint-Denys-Garneau

Voir aussi: Cage d'oiseau (poème)

Quelques extraits:

"À part vingt-cinq fleurs qui ont brûlé pendant le jour le jardin est beau    À part vigt-cinq fleurs qui sont fanées et nous partons faire une promenade parfaite comme s'il ne manquait rien    Mais nous sentons bien  Malgré la fraîcheur du soir qui se dévoile et la parfaite légère cadence de nos pas    En nous se glisser le poids des fleurs mortes  Se glisser en nous    Vingt-cinq fleurs tombées dans un coin du jardin    Font chavirer en nous tout le jardin    Se rouler tout le jardin " (Extrait de "Ce qui était perdu") p. 81

Sources

18 mars 2009

Poèmes choisis de Saint-Denys-Garneau

SDG1Poèmes choisis : précédés d'une chronologie, d'une bibliographie et de jugement citiques / Saint-Denys-Garneau. -- Montréal : Fides, Bibliothèque Canadienne-Française, 1970. -- 141 p. ; 17 cm. -- ISBN 0-7755-0369-X

L'auteur

Hector de Saint-Denys Garneau est né en 1912 à Montréal. Son père, Paul Garneau, est comptable. Son grand-père, Alfred Garneau, est poète ainsi que son arrière-grand-père, François Xavier Garneau. Sa mère, Hermine Prévost, est la descendante du général baron Juchereau de Saint-Denys. Il est le cousin, de l'auteur québécoise Anne Hébert. Il passe son enfance au manoir ancestral à Sainte-Catherine-de-Fossanbault. En 1920, le jeune Hector peint ses premières toiles.

SDG2

Il fera ses études classiques en philosophie et en belles lettres dans diverses écoles à Québec et à Montréal. Il fréquenta entre autres, le collège Bon-Pasteur à Québec, le Collège Jean-de-Brébeuf à Montréal et l'École des Beaux-Arts, également à Montréal. Il gagne quelques concours littéraires grâce à ses poèmes.

En 1928, on lui diagnostique une lésion au coeur -suite d'une fièvre rhumatismale. Il devra mettre un terme final à ses études, en 1934, à cause de son état de santé. Il retourne alors vivre avec ses parents au manoir.

Il continue cependant à peindre et à écrire. Il communique régulièrement avec ses amis et participe à diverses expositions. Il participe également à la fondation d'une revue artistique, La Relève. Il y publie de nombreux textes. Il publie également dans Les Idées, Le Canada et L'Action Nationale. Il entreprend aussi la rédaction d'un journal, de contes, récits et de poèmes.

Son état de santé le mène à un état de plus en plus dépressif et son entourage note son état dès 1935. En 1937, ses amis l'encouragent à publier ses poèmes. Ses parents financeront la publication de son recueil Regards et Jeux dans l'Espace. L'accueil de l'ouvrage par la critique et le public est mitigé et peu après la publication du recueil, Saint-Denys Garneau le retire du marché.

Dépressif et déçu, il part pour la France avec un ami, mais revient rapidement. Il devient de plus en plus solitaire et évite toute fréquentation. Il ne publie plus aucun texte mais poursuit l'écriture. Le 24 octobre 1943, Hector de Saint-Denys Garneau décède des suites d'un malaise cardiaque alors qu'il est parti en canot sur la rivière Saint-Jacques. Il a 31 ans. Après sa mort, on publiera son journal, des lettres et des poèmes inédits.

Commentaires personnels à suivre...

Voir aussi: Cage d'oiseau (poème)

Quelques extraits:

"Et jusqu'au sommeil perdu dont erre l'ombre autour de nous sans nous prendre     Estompe tout, ne laissant que ce point en moi lourd lourd lourd    Qui attend le réveil au matin pour se mettre tout à fait debout    Au milieu de moi détruit, desarçonné, désemparé, agonisant", p. 119

Sources

 

12 mars 2009

Et pourtant, je le sais...

Oui, je le sais... mais je le fais encore trop souvent ! Habituellement, quand je lis un roman, si je peux, je lis la version originale, dans sa langue d'écriture. Évidemment, cela se limite au français, à l'anglais et à l'espagnol. Mais tout de même, si je lis un roman américain, je vais lire le livre en anglais... un roman québécois, en français et un un roman mexicain, en espagnol ! Mais il arrive trop souvent que je lise un roman anglais ou un roman espagnol dans sa traduction française.

Il arrive que je ne regarde tout simplement pas le nom de l'auteur... et j'ai donc lu La Sombra del Viento de Carlos Ruiz Zafón dans sa traduction anglaise "Shadow of the Wind"... J'aimais le titre et j'ai acheté sans même lire le quatrième de couverture et sans me rendre compte que c'était un roman espagnol. Il arrive parfois que j'achète des livres usagés et que je prenne la version française parce que la librarie n'a que des livres en français... donc j'achète en français... Bon, évidemment, je n'ai jamais acheté un roman écrit en français dans sa traduction anglaise... tout de même !

Mais comme je lis l'anglais et l'espagnol, j'essaie de toujours prendre la version originale... car comme le dis si bien Keltia dans son excellent billet "Les tue-la-lecture"... les traductions, c'est-à-dire les mauvaises traductions, sont souvent des irritants qui me tuent littéralement le roman !

Je lis présentement le Dahlia Noir de James Ellroy. Que j'ai acheté en français dans une librairie de livres usagers. Grave Sacrificeerreur !!! Et pourtant, je connaissais et l'auteur et le roman avant de l'acheter. Je savais que le roman était écrit en anglais, qu'il se basait sur un événement réel et qu'il se déroulait en Californie... Pourtant, j'avais envie de le lire, il était là sous mes yeux et je l'ai acheté... "Tue-la-lecture" a-t-elle dit ? Oh que oui !!!!

Est-ce qu'on s'entend pour dire que le langage familier aux États-Unis à la fin des années 40 ne comporte pas de "des Mexicains en costards nanars de zazous" dans son vocabulaire ? D'abord, en tant que québécoise (qui a cependant lu et regardé beaucoup d'oeuvres françaises), j'ai de la difficulté à replacer certaines des expressions utilisées, mais en plus, ce qui m'énerve c'est l'application d'idées typiquement françaises à un contexte américain. La mode "zazou" est un courant de mode de la FRANCE dans les années 40 - des jeunes qui s'habillaient avec des vêtements anglais ou américains... Donc, on me dit ici que les Mexicains s'habillaient comme des Français qui s'habillaient comme des anglais ou américains !!! Non mais !!!

Je comprends qu'on tente d'expliquer et d'adapter... mais ne peut-on pas simplement renvoyer à une note et laisser le texte original ? C'est comme quand on présente des élèves et des étudiants américains et qu'on parle de CE1 ou de Bac, ou je ne sais trop quoi, qui, premièrement, ne veut rien dire pour moi, et qui ensuite ne s'applique pas aux Etats-Unis... Ça m'irrite tellement...

Et ça veut dire quoi exactement : "acheter les flics avec des billets de vingt sacs"? Pfiff ! Et pourquoi avoir changer le panneau original Hollywoodland parTerres d'Hollywood en spécifiant que la scène se passe quand le R se fait enlever... Encore une fois une note en bas de page aurait suffit !

Enfin, les exemples sont nombreux et irritants ! Et je regrette amèrement de n'avoir pas acheté le roman en anglais... Cela aurait été sûrement plus réaliste et agréable à lire !!! Au début, cela a presque gâché complètement ma lecture... mais heureusement, j'ai réussi à passer par-dessus et a apprécié le roman... j'en reparlerai d'ailleurs bientôt !!! ;) Ceci n'était qu'un petit - pas mal long - billet pour me défouler un peu !!! Bien que je sache parfaitement que c'est entièrement de ma faute !!!

Lire la critique du roman sur ce blog, ici et ici.

10 mars 2009

La secte des égoïstes de Schmitt - Suite

La secte des égoïstes / Éric-Emmanuel Schmitt. -- [Paris] : Albin Michel, 2007. -- 124 p. ; 18 cm. -- ISBN ego1978-2-253-14050-4. -- (Coll. Livre de poche; 14050)

Résumé

Un chercheur travaille à la bibliothèque Nationale. Il est fatigué et décide de prendre une pause de son long travail de recherche. Il décide en fait de lire n'importe quoi pour se changer les idées. Il choisit au hasard une fiche et demande le livre. Dans un Dictionnaire patriotique inconnu du chercheur et publié en 1798, il lit, encore au hasard, l'article sur l'égoïsme. C'est ainsi qu'il découvre Gaspard Languenhaert, fondateur d'une étrange Secte des Égoïstes et qui publia un ouvrage intitulé Essai d'une métaphysique nouvelle. Languenhaert soutien la thèse fantaisiste et égoïste que seul lui existe et que le monde n'est que son propre fantasme. Fasciné par Languenhaert et ses idées - qu'il partage - le chercheur laisse de côté ses propres travaux et entreprend de découvrir tout ce qu'il peut sur ce philosophe méconnu du 18e siècle. Ses recherches sont cependant difficiles et un mystère semble entouré Languenhaert et sa supposée Secte.

Commentaires personnels

La secte des égoïstes est publié en 1994; Eric-Emmanuel Schmitt laisse alors temporairement de côté l'univers du théâtre pour écrire son premier roman. Roman qui se veut une analyse pastiche des théories philisophiques des derniers siècles, Schmitt nous livre ici sa version des idées en vogues au 18e siècle. D'ailleurs, qui n'a pas déjà réfléchi à la réalité du monde... qui ne s'est pas déjà questionné sur le monde qu'il perçoit ? Le monde tel qu'on le perçoit est-il le même que pour les autres ? N'est-il pas uniquement une création de notre imaginaire ? Ou alors une simple projection de notre pensée ? Plusieurs ont eu ses pensées... certains ont écrits des thèses, des analyses, des textes philosophiques... sur le sujet. Schmitt nous a offert ce court roman.

Le roman nous permet de suivre les recherches du narrateur qui devient complètement obsédé avec ce philosophe inconnu, ses théories égoïstes et sa Secte mystérieuse. Il tente de trouver de l'information mais sa recherche est difficile. On semble avoir oublié - voire effacé - toute trace de ce Languenhaert. Mais chaque fois qu'il croit être devant une impasse, on lui donne mystérieusement une nouvelle piste. Petit à petit, au cours de ses recherches, il apprend qui était cet homme et comprend comment lui-même rejoint les pensées et théories du philosophe. Nous suivons pas à pas le narrateur et on lit ses pensées et ses doutes.

Le roman de Schmitt n'utilise pas une idée neuve. On a déjà utilisé le thème dans nombres d'ouvrages - scientifiques, philosophiques et de fiction. On peut certainement même dire qu'on y a tous sûrement déjà réfléchi !!! Le style de Schmitt est cependant très efficace et on suit le chercheur avec un certain intérêt. La lecture est rapide et intéressante. Cependant, je ne peux dire que j'ai véritablement aimé le roman. Ce qui m'a profondément attristé. J'aime beaucoup cet auteur. Et j'ai beaucoup aimé toutes les oeuvres que j'ai pu lire de Schmitt. Son premier roman m'a cependant déçu. (Et je suis bien heureuse que ce ne fut pas ma première lecture de l'auteur!)

L'idée me semblait intéressante - même si sur-utilisée - et je me disais que l'auteur la transformerait, se l'approprierait dans son style que j'aime tant, dans son écriture si percutante... Mais il ne la transforme aucunement. Et même si l'intrigue m'a intéressée et que j'ai suivi les recherches pour en apprendre plus sur le philosophe... les indices apparaissaient de façon improbable et prévisible. Je m'attendais à moins de lieux communs de la part de Schmitt. La fin surtout m'a semblé convenue et très très prévisible.

Je n'ai pas retrouvé le charme et la plume qui m'emballent habituellement à la lecture des oeuvres de cet auteur. Ce qui ne veut pas dire que le roman est inintéressant... c'est plutôt une question de déception personnelle. J'ai cependant beaucoup aimé sa description du chercheur, de la quête, des doutes et de la lassitude qui peuvent l'assaillir. Et j'ai bien aimé les doutes qui envahissent même le philosophe sur sa propre théorie égoïste, les scènes dans les salons du 18e siècle ainsi que le parallèle avec le prophète incompris. Enfin, ce n'est que ma perception de l'oeuvre et qui dit que raison ne rime pas avec folie, cela rime bien avec incompréhension ;) Et j'imagine probablement que je n'ai pas aimé ce petit roman tout philosophique !!!

L'avis de Nanne, Aelys, Benjamin et Owen.

Voir aussi le premier article: La secte des égoïstes de Schmitt.

Citations

"Ainsi un homme, un jour, dans l'histoire du monde, avait théorisé ce que j'éprouvais si souvent, ce sentiment qui m'avait gagné tout à l'heure... l'impression nauséeuse que les autres et les choses n'existaient pas... l'idée d'être la seule conscience vivante, perdue au milieu d'un univers de songes... ce doute, ce doute moite, cotonneux, envahissant, qui vide le réel de sa réalité..." p. 12

Sources


5 mars 2009

La secte des égoïstes de Schmitt

ego1La secte des égoïstes / Éric-Emmanuel Schmitt. -- [Paris] : Albin Michel, 2007. -- 124 p. ; 18 cm. -- ISBN 978-2-253-14050-4. -- (Coll. Livre de poche; 14050)

Quatrième de couverture

Et si la vie n'était qu'un songe ? et si les nuages, les oiseaux, la terre et les autres hommes n'étaient que visions de notre esprit ?  A Paris, dans une salle du sous-sol de la Bibliothèque nationale, un chercheur découvre par hasard l'existence d'un excentrique, Gaspard Languenhaert, qui soutint cette philosophie « égoïste » dans les salons du xviiie siècle. Intrigué, il abandonne ses travaux et part à la recherche de ce penseur singulier. Mystérieusement, toutes les pistes tournent court. Conspiration ? Malédiction ? Sur les traces de Languenhaert et de ses disciples, de Paris à Amsterdam, c'est peut-être et surtout au fond de lui-même que notre chercheur enquête, emportant avec lui le lecteur dans des vertiges hallucinants.

L'auteur

Éric-Emmanuel Schmitt est né à Sainte-Foy-lès-Lyon en France le 28 mars 1960. Son père et sa mère sont tout deux professeurs d’éducation physique. Il est, de ses propres aveux, un adolescent rebelle et même un peu violent. Il se découvre cependant une passion pour le théâtre et commence à écrire vers cette époque.

Il passe ses classes préparatoires littéraires au Lycée du Parc puis entre à l'École normale supérieure. Il termine son diplôme en philosophie en 1985. Il enseigne pendant quelques mois à Saint-Cyr alors qu'il fait son service militaire. Il enseignera ensuite quelques années à Cherbourg puis à l'Université de Chambéry.

Il continue d'écrire - il parle parfois de voyages mythiques qui ont orienté son écriture - et il publie dans les années 1990, des ego2pièces de théâtre qui connaissent beaucoup de succès, sont joué à travers le monde et remportent de nombreux prix. Il écrira ensuite plusieurs romans et il touchera même au monde de l'opéra.

Depuis 2002, il vit à Bruxelles et a obtenu sa naturalisation belge en 2008. Il a donc aujourd'hui une double nationalité.

Bibliographie (partielle)

  • La nuit de Valognes (1991)
  • Le visiteur (1993)
  • La secte des égoïstes (1994)
  • Golden Joe (1995)
  • Variations énigmatiques (1996)
  • L'École du diable (1996)
  • Diderot ou la philosophie de la séduction (1997)
  • Le libertin (1997)
  • Milarepa (1997) (Le Cycle de l'Invisible)
  • Frederick ou le boulevard du crime (1998)
  • Le Bâillon (1999)
  • Hôtel des deux mondes (1999)
  • L'Evangile selon Pilate (2000)
  • Mille et un jours (2000)
  • La part de l'autre (2001)
  • Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (2001) (Le Cycle de l'Invisible)
  • Oscar et la dame rose (2002) (Le Cycle de l'Invisible)
  • Lorsque j'étais une œuvre d'art (2002)
  • Guignol aux pieds des Alpes (2002)
  • Petits crimes conjugaux (2003)
  • L'Enfant de Noé (2004) (Le Cycle de l'Invisible)
  • Mes Evangiles - La Nuit des oliviers (2004)
  • Mes Evangiles - L'Evangile selon Pilate (2004)
  • Ma vie avec Mozart (2005)
  • Odette Toulemonde       et autres histoires (2006)
  • La Rêveuse d'Ostende (2007)
  • Ulysse from Bagdad (2008)
  • La Tectonique des sentiments (2008)
  • Le Bossu (2008)

Résumé et commentaires personnels à suivre...

Citations

"Paris m'était devenu insupportable: tout y clamait ma débâcle. La Bibliothèque nationale n'était plus qu'un grand corps vide, où chaque rayonnage me narguait de son silence, et mon appartement devenait la poubelle de mes jours." p. 53

Sources

25 février 2009

Pauline de George Sand - Suite

GS2Pauline / George Sand ; édition établie et présentée par Martine Reid. – [Paris] : Gallimard, 2007. – ISBN 978-2-07-034208-2. – (Coll. Folio 2€ ; 4522)

Résumé:

Laurence est une actrice renommée de Paris. Lors d'un voyage, elle doit s'arrêter par hasard dans la petite ville de Saint-Front où elle a vécu il y a plusieurs années. Elle était alors la gouvernante-institutrice d'une jeune fille qui devint son amie, Pauline. Les deux amies se sont cependant perdues de vue, lorsque Laurence quitta la campagne avec sa mère et sa soeur, pour Paris où elle monta sur scène.


Obligée de rester dans la ville, le temps que son équipage soit prêt à reprendre la route, elle décide de reprendre contact avec son ancienne amie qui vit toujours dans la ville avec sa mère malade. Laurence est cependant appréhensive, elle connaît l'opinion des gens sur les acteurs parisiens. À sa grande surprise, elle est accueilli avec chaleur par Pauline. Elle reste donc quelques temps avec son ancienne amie et reprend contact avec la vie et les gens de la petite ville. Alors qu'au début, la mère de Pauline et les voisins la traitent avec méfiance, Laurence, charmante et élegante, réussit à gagner leur sympathie. Elle apprécie pendant un temps la vie calme et paisible de son amie. Mais elle doit retourner à Paris, au grand désespoir de Pauline qui envie la vie mouvementée et si différente de la sienne de Laurence.


Peu de temps après, la mère de Pauline meurt et laisse la jeune fille dans la misère. Laurence décide d'aider sa vieille amie et lui demande de la rejoindre à chez elle à Paris. Pauline est accueilli avec joie par Laurence, sa mère et sa soeur. Les premiers mois passent doucement et Pauline fait sa place dans la maison. Les jours coulent paisiblement - au grand désespoir de Pauline qui trouve la vie à Paris plutôt tranquille. Mais bientôt Laurence doit reprendre son travail et sa vie mondaine. Les invités se succèdent chez elle. Pauline goûtent enfin à la vie parisienne qu'elle voulait tant connaître.


Mais la générosité de Laurence pèse bientôt sur Pauline. De plus, elle est courtisée par un admirateur de Laurence qui veut rendre jalouse l'actrice. Pauline en vient bientôt à jalouser Laurence et à la mépriser. L'amitié des deux jeunes femmes sera durement éprouver.


On retrouve le texte complet ici et le livre audio ici.

Commentaires personnels :

George Sand écrivit ce roman vers 1832. Elle l'écrivit d'un seul jet puis le mis de côté et l'oublia pendant quelques années. En 1839, elle le retrouva par hasard et décida de le compléter. Le roman étant relativement court, elle le publia d'abord dans la Revue des Deux Mondes puis l'oeuvre fut éditée en 1841.


L'auteur reprend ici un de ses thèmes préférés, la vie provinciale, mais elle la compare à la vie parisienne. Malgré les préjugés habituels, la vie mondaine et parisienne de l'actrice finit par se révéler plus saine, plus respectable et décente que la vie provinciale qui laisse voir de l'hypocrisie, la rancoeur, la jalousie, l'envie et la médisance.


Nous avons deux femmes, amies dans leur jeunesse, qui sont maintenant très différentes l'une de l'autre. Pauline est une jolie jeune femme qui a une vie austère et triste près de sa mère malade. Elle semble dévouée à sa mère, mais on sent rapidement la tyrannie qui s'est installée dans leur relation. La fille en veut à sa mère de devoir en prendre soin et la mère en veut à sa fille de devoir dépendre d'elle. Pauline rêve de liberté, de grandeur, de divertissements. Elle accueille la venue de Laurence avec joie, même si elle l'envie secrètement.


Laurence, quant à elle, a choisi une vie différente. Elle vit à Paris, est une actrice célèbre, reçoit artistes et nobles dans son salon et mène, selon les principes provinciaux, une vie mouvementé et dissipée. Mais Pauline s'avère une femme douce, droite, charmante, généreuse et intègre. Alors que Pauline laisse rapidement voir des sentiments calculateurs ainsi que de la rancoeur, de la jalousie et de l'envie.


George Sand, malgré la brièveté de son roman, réussit à bien nous dépeindre les relations complexes de ses deux femmes. O a un portrait vivant de la vie provinciale et de la vie parisienne. On sent peut-être un peu, qu'elle défend son propre style de vie, qu'elle cherche à le réhabiliter aux yeux de la société qui encore regarde avec pleins de préjugés les artistes et les acteurs. Laurence semble parfois trop bonne, Pauline trop envieuse.  L'actrice devient la "sainte", la petite provinciale se perdra dans sa fierté, sa jalousie et sa rancoeur.


Les femmes sont le point central de son roman - les hommes n'ont en effet que peu de place et la plupart n'ont pas un beau rôle !  George Sand a toujours eu a coeur la place des femmes dans la société de son époque; l'émancipation des femmes. Mais ici, elle n'hésite pas à opposer deux femmes... à remettre en cause l'amitié entre femmes, elle soulignent les jalousies qu'on voit souvent entre deux amies devant le succès de l'une.  C'est un tableau définitivement impitoyable que nous trace George Sand: sur la prétendue droiture morale de la province mais qui en fait se révèle mesquine et hypocrite; sur la violence des sentiments que la générosité peut provoquer; sur l'envie, la jalousie, le dépit que peut ressentir une jeune femme qui sent qu'elle a gâché sa vie.


C'est un roman - presque une nouvelle - qui se lit rapidement, avec douceur. On plaint parfois les personnages, on les déteste ensuite. On a pitié d'eux puis on dit qu'ils ont ce qu'ils méritent. Certains diront que c'est par moment caricatural... peut-être.


L’avis de Nebelheim, de Praline, Mag, et Tamara.


Voir aussi l'article : Pauline de George Sand


Citations :

 « Pauline dévorait ses paroles. Elles tombaient dans son cœur et dans son cerveau comme une pluie de feu ; pâle, les cheveux épars, l’œil embrasé, le coude appuyé sur son chevet virginal, elle était belle comme une nymphe antique à la lueur pâle de la lampe qui brûlait entre les deux lits. » p.56

« Le soir, Laurence était partie. Pauline avait pleuré en la voyant monter en voiture, et, cette fois, c'était de regret, car Laurence venait de la faire vivre pendant trente-six heures, et elle pensait avec effroi au lendemain. Elle tomba accablée de fatigue de son lit, et s'endormit brisée, désirant ne plus s'éveiller. Lorsqu'elle s'éveilla, elle jeta un regard de morne épouvante sur ces murailles qui ne gardaient aucune trace du rêve que Laurence y avait évoqué. Elle se leva lentement, s'assit machinalement devant son miroir, et essaya de refaire ses tresses de la veille. Tout à coup, rappelée à la réalité par le chant de son serein, qui s'éveillait dans sa cage, toujours gai, toujours indifférent à la captivité, Pauline se leva, ouvrit la cage, puis la fenêtre, et poussa dehors l'oiseau sédentaire, qui ne voulait pas s'envoler. 'Ah ! tu n'es pas digne de la liberté ! dit-elle en le voyant revenir vers elle aussitôt. » p.60

Sources :

20 février 2009

Pauline de George Sand

Pauline / George Sand ; édition établie et présentée par Martine Reid. – [Paris] : Gallimard, 2007. – ISBN GS1978-2-07-034208-2. – (Coll. Folio 2€ ; 4522)

Quatrième de couverture :

« Pauline était vêtue de brun avec une petite collerette d'un blanc scrupuleux et d'une égalité de plis vraiment monastique. Ses beaux cheveux châtains étaient lissés sur ses tempes avec un soin affecté ; elle se livrait à un ouvrage classique, ennuyeux, odieux à toute organisation pensante : elle faisait de très petits points réguliers avec une aiguille imperceptible sur un morceau de batiste dont elle comptait la trame fil à fil. La vie de la grande moitié des femmes se consume, en France, à cette solennelle occupation. »

L’auteur :


Amandine Aurore Lucile Dupin est née à Paris le 1er juillet 1804. Son père, Maurice Dupin  est un officier et le descendant d'une famille riche. Sa mère, Sophie Victoire Delaborde, est une aventurière reconnue et fille d'un marchand d'oiseaux. La famille Dupin s'opposera à l'union, mais un mois après le mariage du couple, nait la petite Aurore.


Après un séjour à Madrid alors qu'elle a 4 ans (afin de suivre son père qui est aide de camp pour le prince Murat lors des grandes campagnes napoléoniennes) la famille retourne ensuite en France pour vivre dans la propriété familiale de Nohant - qui appartenait à sa grand-mère paternelle. Son père meurt la même année d'une chute de cheval. La petite Aurore est alors confiée à sa grand-mère paternelle qui devient sa tutrice officielle en 1809. Elle grandit donc à Nohant bien qu'elle visite parfois sa mère à Paris. Son enfance à la campagne marquera profondément l'oeuvre de George Sand.


GS

En 1818, à sa grande joie, la petite est envoyée dans un couvent à Paris. Elle y restera pendant deux ans. Sa grand-mère meurt en 1821. Elle hérite de sa grand-mère mais la tutelle de la jeune fille est alors incertaine - entre sa mère et une personne choisie par sa grand-mère. Elle retourne finalement vivre avec sa mère mais celles-ci n'arrivent pas à s'entendre. Aurore va séjourner chez des amis où elle rencontre le baron Casimir Dudevant. En 1922, à l'âge de 18 ans, elle épouse Dudevant. Elle aura deux enfants avec son mari: Maurice et Solane. Malgré les efforts du couple pour s'entendre, ils n'avaient rien en commun. En 1830, elle rencontre Jules Sandeau qui devient son amant. Elle décide alors de s'installer, seule, à Paris. Elle commence alors une vie bohème et mouvementée plus proche de l'éducation libre qu'elle avait reçu à Nohant. Elle écrit ses premiers romans, Le Commissionnaire puis Rose et Blanche, en 1830-31 en collaboration avec Sandeau.


Aurore Dupin, baronne Dudevan, publie ensuite son premier roman seule, Indiana, sous le pseudonyme de G. Sand. Puis en 1831, elle publie Valentine sous le nom de George Sand. Peu de temps après, elle commence à rédiger une chronique pour la Revue des Deux-Monde. C'est dans cette chronique, qu'elle commence à ouvertement critiquer la société de son époque, la vie des femmes et des couples de son siècle. Son cercle d'amis et de connaissances s'agrandit et elle côtoie Sainte- Beuve, Marie Dorval, Stendhal, Alfred de Musset, etc.


Elle rencontre Musset en 1832 et ils entament une liaison presque immédiatement. Ils partiront en voyage en Italie, puis s'installent en 1834 à Venise. Le séjour est cependant mouvementé, Musset sera gravement malade, le couple sera infidèle et chacun aura de nombreux amants, ils se séparent et se réconcilient de nombreuses fois. George Sand a une liaison avec le médecin qui avait soigné Musset et la rupture est inévitable. Sand quitte Venise en juillet 1834. Pendant son séjour en Italie, elle aura publié plusieurs romans qui lui assurent une sécurité financière. En août 1834, elle retourne vivre à Nohant qui lui appartient. Elle obtient finalement sa séparation de son époux en 1836. Et elle repart presque aussitôt en voyage. Elle part pour la Suisse où elle restera avec le compositeur Franz Listz et Marie D'Agoult. Elle continue toujours d'écrire et de publier.


En 1838, elle commence une relation avec Chopin et ils se rendent aux Iles Baléares. Ils reviennent à Nohant et le couple passe son temps entre la campagne et Paris, en compagnie des deux enfants de Sand. L'écrivaine publiera de nombreux romans pendant cette période. Finalement, en 1847, elle rompt avec Chopin.


George Sand poursuit la rédaction de romans, mais s'essaie aussi au journalisme. Elle avait, par le passé, fondé La Revue indépendante et l'Éclaireur de l'Indre. Elle milite alors pour les opprimés. En 1848, profondément imprégnée de la Seconde République, elle crée à Paris le journal La Cause du Peuple. Elle participe aux Bulletins de la République et publie divers pamphlets. Rapidement déçue par le nouveau régime, elle délaisse son implication politique et retourne à Nohant.

Sa vie demeure très mouvementée. Elle crée le Petit Théâtre de Nohant et continue d'écrire. Elle se liera en 1850 avec Alexandre Manceau. Quelques drames personnels et familiaux l'affectent spécialement et finalement en 1855, elle part à nouveau pour l'Italie.


Sand consacre sa vie à écrire et ses oeuvres se multiplient: articles, romans, pièces de théâtre. Elle poursuit également son autobiographie: Histoires de ma vie. Elle voyage beaucoup. Elle demeure très impliquée au niveau social et n'a pas peur d'émettre ses opinions souvent très controversées. Elle militera toujours pour les droits des femmes. Elle sera également toute sa vie très présente dans la vie artistique française. Elle écrira jusqu'à la fin de sa vie. En 1873, elle entâme d'ailleurs une série nommée Contes d’une grand-mère qu'elle écrit pour ses petits-enfants.


George Sand - née Aurore Dupin - décède en 1876 à Nohant d'une maladie intestinale.


Résumé et Commentaires personnels à suivre...

Bibliographie

  • Le Commissionnaire (avec Jules Sandeau) (1830)
  • Rose et Blanche (avec Jules Sandeau) (1831)
  • La Fille d'Albano (1831)
  • Valentine (1831)
  • Indiana (1832)
  • Lélia (1833)
  • Aldo le Rimeur (1833)
  • Une conspiration en 1537 (1833)
  • Journal intime (1834)
  • Jacques (1834)
  • Le Secrétaire intime (1834)
  • La Marquise (1834)
  • Garnier (1834)
  • Lavinia (1834)
  • Métella (1834)
  • André (1835)
  • Mattéa (1835)
  • Leone Leoni (1835)
  • Simon (1836)
  • Mauprat (1837)
  • Dodecation, ou le Livre des douze. Le Dieu inconnu (1837)
  • Les Maîtres mozaïstes (1838)
  • La Dernière Aldini (1838)
  • L'Orco (1838)
  • L'Uscoque (1838)
  • Gabriel (1839)
  • Spiridion (roman, 1839)
  • Les Sept Cordes de la lyre (1840)
  • Cosima, ou la Haine dans l'amour (1840)
  • Pauline. Les Mississipiens (1840)
  • Le compagnon du tour de France (1841)
  • Mouny Roubin (1842)
  • Georges de Guérin (1842)
  • Horace (1842)
  • Un hiver à Majorque (1842)
  • La Comtesse de Rudolstadt (1843)
  • La Sœur cadette (1843)
  • Kouroglou (1843)
  • Carl (1843)
  • Jean Zizka (1843)
  • Consuelo (1843)
  • Jeanne (1844)
  • Le Meunier d'Angibault (1845)
  • La Mare au diable (1846)
  • Isidora (1846)
  • Teverino (1846)
  • Les Noces de campagne (1846)
  • Evenor et Leucippe. Les Amours de l'Âge d'or (1846)
  • Le Péché de M. Antoine (1847)
  • Lucrézia Floriani (1847)
  • Le Piccinino (1847)
  • La Petite Fadette (1849)
  • François le Champi (1850)
  • Le Château des Désertes (1851)
  • Histoire du véritable Gribouille (1851)
  • Le Mariage de Victorine (1851)
  • La Fauvette du docteur (1853)
  • Mont Revèche (1853)
  • La Filleule (1853)
  • Les Maîtres sonneurs (1853)
  • Adriani (1854)
  • Flaminio (1854)
  • Histoire de ma vie (1855)
  • Autour de la table (1856)
  • La Daniella (1857)
  • Le Diable aux champs (1857)
  • Promenades autour d'un village (1857)
  • Ces beaux messieurs de Bois-Doré (1858)
  • Elle et lui (1859)
  • Jean de la Roche (1859)
  • L'Homme de neige (1859)
  • Narcisse (1859)
  • Les Dames vertes (1859)
  • Constance Verrier (1860)
  • La Ville noire (1861)
  • Valvèdre (1861)
  • La Famille de Germandre (1861)
  • Le Marquis de Villemer (1861)
  • Tamaris (1862)
  • Mademoiselle La Quintinie (1863)
  • Les Dames vertes (1863)
  • Antonia (1863)
  • La Confession d'une jeune fille (1865)
  • Laura (1865)
  • Monsieur Sylvestre (1866)
  • Le Don Juan de village (1866)
  • Flavie (1866)
  • Le Dernier Amour (1867)
  • Cadio (1868)
  • Mademoiselle Merquem (1868)
  • Pierre qui roule (1870)
  • Le Beau Laurence (1870)
  • Malgré tout (1870)
  • Césarine Dietrich (1871)
  • Journal d'un voyageur pendant la guerre (1871)
  • Francia. Un bienfait n'est jamais perdu (1872)
  • Nanon (1872)
  • Contes d'une grand'mère vol. 1 (1873)
  • Ma sœur Jeanne (1874)
  • Flamarande (1875)
  • Les Deux Frères (1875)
  • La Tour de Percemont (1876)
  • Contes d'une grand'mère vol. 2 (1876)
  • Marianne (1876)
  • Légendes rustiques (1877)
  • L'Orgue du Titan (1873)
  • Les Ailes du courages


Citations :


« […] la mère avait une peur réelle de sa fille. On eût dit qu’à travers cet admirable sacrifice de tous les instants, Pauline laissait percer malgré elle un muet mais éternel reproche, que sa mère comprenait fort bien et redoutait affreusement. Il semblait que ces deux femmes craignissent de s’éclairer mutuellement sur la lassitude qu’elles éprouvaient d’être ainsi attachées l’une à l’autre, un être moribond et un être vivant : l’un effrayé des mouvements de celui qui pouvait à chaque instant lui enlever son dernier souffle, et l’autre épouvanté de cette tombe où il craignait d’être entraîné à la suite d’un cadavre. » p.40-41

Sources :

18 février 2009

The Road not taken de Frost

The Road Not Taken  -  Robert Frost


Two roads diverged in a yellow wood,
And sorry I could not travel both
And be one traveler, long I stood
And looked down one as far as I could
To where it bent in the undergrowth.

Then took the other, as just as fair,
And having perhaps the better claim,
Because it was grassy and wanted wear;
Though as for that the passing there
Had worn them really about the same.

And both that morning equally lay
In leaves no step had trodden black.
Oh, I kept the first for another day!
Yet knowing how way leads on to way,
I doubted if I should ever come back.

I shall be telling this with a sigh
Somewhere ages and ages hence:
Two roads diverged in a wood, and I--
I took the one less traveled by,
And that has made all the difference.


Commentaires personnels

AALe poème publié en 1916 est sûrement le plus connu de Robert Frost, avec Nothing Gold Can Stay. J'ai connu Frost avec le film The Outsiders, et j'ai ensuite lu sa poésie. The Road not taken m'a immédiatement touché - comme il a touché beaucoup de gens. Et lorsqu'il est récité dans le film Dead Poets Society, toute l'émotion contenue dans les vers semble s'échapper de l'image sur l'écran et envahir les spectateurs.

 

La signification du poème de Frost semble alors évidente. Les mots, l'expression du professeur, le visage des étudiants... on ne peut avoir aucun doute. Mais seuls les trois derniers vers sont récités dans le film... et cela fait toute la différence.

 

Il semble alors clair que le poème conseille au lecteur de foncer, choisir le chemin moins connu et que cela sera peut-être plus difficile, mais sûrement plus stimulant. Ces vers ont longtemps été repris et récités pour justifier des choix audacieux, intrépides. Le poète semble valoriser la non-conformité - ne pas suivre le chemin pris par tous. Mais est-ce vraiment ce que le poème signifie ?


Je dois avouer que lors de ma première lecture, j'avais eu cette impression, j'avais ressentis ces mots comme un encouragement à ne pas avoir peur de choisir des chemins plus difficiles... Mais au cours des années, cette impression a diminué. Lire et relire les vers permet de bien voir ces deux chemins qui s'offrent au promeneur et on ne peut que se questionner sur ce choix final.

 

Frost lui-même a expliqué lors d'une conférence qu'il avait écrit le poème en pensant à un de ses amis qui avait été à la guerre, et qui semblait toujours regretter le chemin qu'il choisissait. Cet ami se questionnait sans cesse sur ce qui serait arriver s'il avait choisi un chemin différent. Il se remettait ainsi toujours en question. Et Frost de souligner que son poème est sournois, très délicat, voire embêtant. Et on ne peut que lui donner raison. Il faut bien lire le poème, comprendre la signification des mots qu'il a "choisi" !

 

Le poème est dans son ensemble relativement simple: tout le monde est un jour confronté à choisir entre deux chemins. Il faut alors prendre une décision difficile. Quel chemin choisir pour continuer sa vie ? Il faut faire un choix, c'est inévitable puisqu'on ne peut tout faire - et marcher sur deux (ou trois, quatre,...) chemins à la fois et on doit ensuite vivre avec cette décision.

 

Les premiers vers présentent le narrateur qui se promenant dans les bois se retrouve devant deux chemins. Il aimerait essayer les deux chemins mais il sait qu'il ne peut le faire. Il observe les deux chemins. Le poème décrit les deux chemins, le premier semble invitant mais il choisit le deuxième, tout aussi invitant mais semblant moins utilisé. Les deux chemins sont finalement à son avis assez similaires mais le deuxième semble tout de même un peu moins emprunté.

 

Le narrateur pense aux deux chemins, finalement assez semblables, et se dit qu'il prendra le premier chemin une autre fois. Mais le temps passe et il sait qu'il ne retournera pas en arrière et qu'il ne prendra probablement jamais ce chemin. Il a choisit un chemin, celui qui lui semblait plus sauvage, moins utilisé et cela a fait toute la différence...

 

Mais est-ce que cette différence est nécessairement positive ? Le narrateur soupire devant son choix, devant la réalité qu'une fois le choix fait, il ne peut plus prendre l'autre chemin. Est-ce que le narrateur a pris la bonne décision, le bon chemin ? Seul le temps pourra le dire. Il a peut-être pris le bon chemin, peut-être pas. Le narrateur ne peut pour le moment le savoir.

 

Il soupire:

De soulagement pour avoir pris la bonne décision ?
De regret pour ne pas avoir pris l'autre chemin ?
De repentir pour toutes les possibilités qu'il laisse derrière lui ?
De libération pour avoir fait un choix, tout simplement... et qu'il n'a plus à choisir, il ne doit plus que vivre avec les conséquences de ce choix ?

 

Quel chemin devons-nous suivre ? Quand la vie nous met devant un choix, doit-on choisir le chemin plus facile ou le chemin moins conforme, plus difficile ? Les deux chemins sont-ils si différents ? Un chemin est-il mieux que l'autre ? Choisir un chemin plutôt que l'autre fera toute la différence... Mais laquelle ? On ne le saura qu'avec le temps. Peut-être faut-il parfois sortir des sentiers battus ? Peut-être.

Une chose est certaine, on ne peut prendre les deux chemins. Il faut choisir. Et malgré toute la réflexion devant les chemins, on peut aussi se tromper et regretter... cela demeure finalement aussi une question de chance...

Voir aussi: Nothing Gold Can Stay (poème)

Sources


12 février 2009

Crime littéraire : perdus dans la foule

PerdusComme beaucoup de lecteurs frénétiques et ma foi compulsifs, j'ai une quantité de livres à lire. Et qui attendent bien sagement en petites piles. En règle général, ces piles de livres à lire - qu'on appelle allégrement les PALS - se trouvent dans mes bibliothèques. Bien placées en piles verticales devant les rangées horizontales de livres lus. Il y en a aussi parfois par terre, près de mon lit. Pour la lecture du coucher. Et parfois aussi à côté du sofa.

Mes livres à lire sont donc bien visibles. Et ils attendent. Parfois, la pile diminue. Mais d'autres livres viennent souvent s'y ajouter. Rien de bien extraordinaire. Ils vivent la vie habituelle et commune de bien des piles de livres à lire à travers le monde des lecteurs déraisonnables.

Mais voilà. Il y a les autres. Il y a les oubliés, les perdus... Car il arrive que pour diverses raisons inexcusables, certains livres à lire, certains livres non lus, se retrouvent sur les tablettes de mes bibliothèques parmi les rangées horizontales de livres terminés, de livres lus... Je les ai reçus ou je les ai achetés; ils sont arrivés chez moi. Parfois, ils ont passé un certain temps dans une pile verticale, parfois non. Et ils ont été placés sur une tablette sans avoir été lu ! Sur la photo volontairement floue, on peut voir deux de ces livres jamais ouverts et perdus dans la foule des lus - ainsi qu'un jamais terminé car vraiment ennuyant et un autre jamais terminé pour aucune raison valable puisque très intéressant, mais ça c'est une autre histoire criminelle.

Pourquoi n'ont-ils pas été lus ? Aucune raison, aucune excuse... ce sont des livres voulus, qui me semblent intéressants, que je veux lire, mais que j'oublie de lire. Quand je termine un livre et que je vais me chercher une nouvelle lecture, j'oublie tout simplement ces livres perdus dans la multitude de mes bibliothèques - un peu partout dans la maison ...

Je n'ai qu'à les retirer des étagères et à les mettre à la verticale dans les piles de livres à lire - comme on se doit de faire - pour me rappeler de les lire, me dira-t-on ! Oui, je le sais. Mais c'est que si je les retire de leur rangée, celle-ci perdra sa cohésion... Il y aura des trous. Ces trous seront comblés et je ne pourrai plus les remettre ensuite. Excuse faible. Oui, je le sais.

Mais je promets que ma prochaine lecture sera un de ces livres perdus... et finalement retrouvé !

9 février 2009

Un cadavre dans la bibliothèque

cadaUn cadavre dans la bibliothèque / Agatha Christie ; texte français de Louis Postif. -- Paris: Librairie des Champs-Élysées, 1967. -- 252 p. ; 17 cm.

Titre original: The body in the library

Quatrième de couverture

- Madame, Madame ! Il y a un cadavre dans la bibliothèque !

Puis, avec un sanglot nerveux, la femme de chambre sortit. Mrs. BANTRY se dressa sur son séant. Son rêve prenait-il un tour extravagant, ou Mary s'était-elle vraiment précipitée dans la pièce en criant cette phrase incroyable, fantastique: "Madame, Il y a un cadavre dans la bibliothèque"?
- C'est impossible, prononça tout haut Mrs BANTRY, j'ai dû rêver !
Mais elle était convaincue de n'être point le jouet de son imagination, Mary, cette femme si pondérée, avait réellement proféré des paroles étranges.

Résumé

Tout est tranquille chez les Bantry en ce matin ordinaire. Lorsque soudain, on vient annoncer en catastrophe, au couple encore au lit, que le cadavre d'une femme inconnue vient d'être découvert dans la bibliothèque. La police arrive sur les lieux et l'enquête est mené par le Colonel Melchett qui est un ami des Bantry et l'inspecteur Slack. Mais Mme Bantry fait aussi appel au support de la calme et sensée Miss Marple, qui vient immédiatement retrouver son amie.

L'enquête commence et on cherche d'abord à connaître l'identité de la femme qui a été étranglée et abandonnée dans la bibliothèque des Bantry. On interrogera les serviteurs, puis un jeune artiste un peu trop fêtard qui habite non loin et qui serait un suspect idéal. On découvre finalement l'identité de la jeune femme, une danseuse dans un luxueux hôtel voisin. Alors que l'enquête avance très - trop - tranquillement, les rumeurs dans le village vont bon train. On ne peut que pointer du doigt le Colonel Bantry. Sa femme décide donc de séjourner à l'hôtel, tout en amenant avec elle la précieuse Miss Marple, pour tenter de résoudre le mystère et faire cesser les rumeurs sur son époux.

Différentes personnes sont interrogées - et soupçonnées -  des clients de l'hôtel, des employés, la cousine de la jeune victime... Finalement, l'enquête se centre sur un vieil homme, riche, handicapé. Il a perdu l'usage de ses jambes lors d'un accident d'avion qui a aussi tué sa femme, son fils et sa fille. Il vit présentement avec son gendre et sa bru. Le vieil homme s'était entiché de la jeune danseuse et voulait l'adopter, contre l'avis de sa famille.

L'enquête se complique lorsque la voiture d'un des clients, une des dernières personnes à avoir vu la victime vivante, est retrouvée complètement brûlée et contenant le corps d'une jeune fille. Deux corps que rien ne semblent liés mais qui pourtant mèneront Miss Marple vers la vérité et la capture du coupable.

L'oeuvre

Ce roman policier d'Agatha Christie fut publié en 1942 et met en vedette Miss Marple. Personnage central de 13 livres de l'auteur, Un cadavre dans la bibliothèque est le troisième roman avec la vieille demoiselle vivant bien tranquillement dans son petit village de St. Mary Mead mais qui semble toujours impliquée dans la résolution des crimes commis aux alentours. Les personnages des Bantry sont également déjà connus des lecteurs par l'entremise d'une nouvelle de l'auteur.

Agatha Christie a elle-même décrit son roman comme un "cliché" du genre policier. Elle avait voulu les lieux conventionnels et le cadavre improbable. Un exercice sur le thème classique du cadavre dans la bibliothèque. Le roman est souvent donc considéré comme une excellente parodie du genre. On y retrouve d'ailleurs de nombreuses allusions comiques souvent exagérées principalement sur les différences entre les classes sociales de l'époque. Les personnages sont volontairement caricaturaux.

Le roman fut en général bien reçu lors de sa publication. Le personnage de Miss Marple devient plus important dans l'oeuvre de l'auteur et les lecteurs semblent l'apprécier. Quelques critiques soulignent cependant une intrigue bien mince et un développement diffus. Mais on applaudit en général l'utilisation ingénieuse par Christie de lieux communs en littérature policière.

Le roman fut adapté pour la télévision en 1984 par la BBC dans le cadre d'une série mettant en vedette Miss Marple. Cette adaptation est fidèle au roman. Le roman fut de nouveau adapté en 2004 par ITV, mais on changea alors beaucoup l'intrigue.

Commentaires personnels

Ce roman d'Agatha Christie peut sembler légèrement différent de la plupart de ces autres romans policiers. L'auteur a elle-même expliqué qu'elle souhaitait revisiter un thème commun au genre : le cadavre dans la bibliothèque, mais en y ajoutant certains aspects atypiques pour transformer l'histoire. On retrouve donc une jeune femme inconnue, vêtue de façon extravagante, retrouvée étranglée dans une bibliothèque quelconque d'un manoir austère chez un couple plus que respectable ! La première scène du roman demeure d'ailleurs une des plus célèbre de l'auteur et une de mes préférées - et je ne suis pas la seule à adorer cette scène ! Les mots prononcés par la domestique (qu'on retrouve dans le quatrième de couverture de la présente édition) sont pour moi, légendaires ! Et des mots même de Christie dans une entrevue pour le Life Magazine en 1956 : "the best opening I ever wrote" !!!

L'intrigue semble souvent simple, mais les suspects et les enquêteurs se multipliant au cours des chapitres, on ne sait plus bien si la solution sera jamais trouvée. L'auteur multiplie aussi les clichés sur ses personnages. On a toujours senti les traits bien caractérisés de ces personnages, dans tous ses romans: la bourgeoisie, l'aristocratie, les gens sans argent, les étrangers, les domestiques, les artistes, la jeunesse moderne, les aînés vieux jeu,... ils sont tous bien empreints des idées reçues et des valeurs de l'époque. Mais on sent dans ce roman que l'auteur a volontairement forcé la peinture et que les clichés sont intentionnels. Et j'ai parfois ri franchement des traits et des propos de ces personnages.

Le roman met en scène Miss Marple, la vieille dame sage et posée qui réussit toujours à élucider tous les crimes en faisant de simples déductions et associations. Miss Marple étudie la nature humaine. Elle affirme sans cesse qu'on peut retrouver les mêmes caractéristiques chez la plupart des gens. Telle personne agit de la même façon que telle autre personne, on peut donc en déduire que... Et Miss Marple se trompe très rarement. Vieille dame gentille, charmante, généreuse mais réaliste, pragmatique et ne faisant confiance à personne. Mon principal regret est que la vieille dame est trop peu présente dans le roman. On a trop peu de ses remarques si justes. Et on voit trop peu cette fameuse bibliothèque !

Mais tout le reste y est... surtout cette atmosphère bien anglaise que j'aime tant des romans d'Agatha Christie !

L'avis d'Erzebeth et Sheherazade.

Citations

" -- Tiens ! J'oubliais votre présence. Il est temps que vous déguerpissiez... Auparavant, laissez-moi faire les présentations : Dinah Lee, le colonel Machin-Chouette de la police du comté... Vous pouvez constater que ma blonde est vivante et en bon état. Et maintenant, colonel, veuillez poursuivre votre besogne, concernant les fredaines du vieux Bantry. Bonjour !

Le colonel répliqua:

-- Je vous conseille un peu plus de politesse, jeune homme, autrement, il vous en cuira.  Là-dessus, Melchett s'en alla, le visage rouge de colère." p.34

"Ah ! oui. Aimez-vous les romans policiers? Moi, j'en raffole. Je les lis tous et j'ai obtenu des autographes de Dorothy Sayers, d'Agatha Christie, de Dickson Carr et H.-C. Bailey. Est-ce qu'on parlera du crime dans les journaux?" p. 84

Sources

 

7 février 2009

Quelques mots...

Le plagiat est la base de toutes les littératures, excepté de la première, qui d'ailleurs est inconnue. 

Jean Giraudoux

5 février 2009

Le Vide de Senécal - Suite

Le Vide / Patrick Sénécal. -- [Québec] : Alire, 2007. --642 p. ; 22 cm. VS

Commentaires personnels

Ce roman de Patrick Senécal est souvent considéré comme une mordante analyse et critique sociale. Mais est-ce une critique ou une simple constatation ? Senécal y traite principalement de ce qu'il considère le vide, c'est à dire, l'insignifiance de nos vies en général. La réalité absurde de nos existences, la futilité de notre quotidien, l'injustice banale qui parsème la vie. Il appuie sur le malaise, la désillusion, le sentiment de déchéance...

Et il emploie tous les moyens pour nous le faire comprendre.

Les romans de Senécal oscillent habituellement entre l'intrigue policière et l'horreur. Et ce roman semble à prime abord ne pas faire exception. Bien qu'ici, il est vrai qu'on retrouve une analyse sociale qui penche beaucoup vers l'analyse psychologique.

L'auteur a choisi une façon particulière de nous présenter son roman. Un mise en forme qui a beaucoup étonnée la critique et les lecteurs. Les chapitres ne sont pas en ordre. Le livre commence au chapitre 21 puis passe au chapitre 8, etc. Le lecteur a donc le choix de lire le roman d'une couverture à l'autre, les chapitres en désordre et passant ainsi à travers de nombreux flashbacks - pour la plupart bien placée mais avec quelques passages plus boîteux. Ou alors, on suit l'ordre habituel, commençant au chapitre 1, à la page 31, puis au chapitre 2, à la page 249, etc. On privilège habituellement une façon de lire ou l'autre (en grande partie, la lecture dans le désordre...) mais personnellement, je trouve les deux lectures aussi difficiles et intéressantes.

Plusieurs critiques centrent leur analyse sur la critique que Senécal semble faire de la téléréalité. Il est vrai qu'il présente ce type de télévision sous un jour très négatif. Mais je crois que ce n'est pas le sujet central du roman. Les personnages sont au centre de l'histoire et surtout leur mal de vivre. Mais c'est un mal de vivre personnel, qui tente tant bien que mal de culpabiliser la société et sa supposée vacuité. Trouver un sens à sa vie, aller au delà de la banalité et de la routine, réaliser que finalement, l'absurdité de l'existence est évidente. Chercher à combler le vide par des rêves fous et finalement se rendre compte que la réalisation du rêve n'a rien changé dans ce vide de notre existence...

C'est cependant une erreur, selon moi, de ne voir dans le roman que du pessimisme, du noir, du fatalisme. Le roman, par plusieurs personnages, nous dit que ce vide que ressente certains personnages n'est qu'un vide personnel... on peut mettre le blâme sur tout et chacun, mais il n'en reste qu'à nous de le combler... et pas nécessairement par des moyens extrêmes, mais par de petits gestes.

Le roman ne me semble pas vraiment une enquête policière, même si le personnage de Pierre Sauvé, policier, demeure le plus intéressant. Son intervention policière dans la trame de l'histoire n'arrive qu'à la fin et est secondaire. Ce qui prime ici est le développement du caractère des personnages. Leur évolution personnelle est définie par divers moments clés qui changent leur vie dramatiquement.

Beaucoup de moments forts dans le roman de Senécal. Et on y note une nette évolution dans le développement des personnages. Mais il reste que personnellement, je vois de gros manques à cette histoire. Le passages les mieux réussis du roman demeurent selon moi, les chapitres traitant de la relation entre le policier et sa fille, et l'évolution du personnage de Maxime Lavoie. Ces chapitres sont pour la plupart bien menés, écrits sobrement et efficacement. Je note cependant, encore une fois, un surplus de scènes violentes, sexuelles pour la plupart, qui me semblent excessives. Ou plutôt non nécessaires à l'intrigue. L'impact de certains passages ne nécessitait pas cette abondance de détails. On a parfois l'impression que ces détails ne sont là que pour être bien sûr de choquer un peu et de rester dans la classe "gore" dans laquelle l'auteur fut placé avec ses romans précédents. Cela gâche la sauce, selon moi. Et cela me semble une écriture "adolescente". Comme si l'auteur ne sortait pas de sa phase "choc, pipi, caca, pénis"... On a souvent l'impression que l'auteur en fait trop, à un point tel que c'est souvent plus "risible" que choquant. Et cela rend par moment son écriture "vide", sans intérêt. Car pour choquer et bouleverser il n'est pas nécessaire de tout dire... Plusieurs intrigues et personnages - tel le personnage de Frédéric Ferland - sont complètement perdus ainsi.

L'histoire est intéressante, et on peut nettement déceler par moment une écriture solide. Voyons voir comment Senécal poursuivra son travail de créa
tion.

L'avis de d'Alexandre (Fortrel), Stéphane, Stfoch (sur Plume Libre), Suzanne, Karine, Blogueuse cornue, Christian, Renart Léveillé.

Consulter le premier article: Le Vide de Senécal

Citations

"Non, on n'est pas cons, répondit Lavoie. Mais on ne veut pas réfléchir ! On n'en a pas envie ! Déjà qu'on travaille sept à dix heures par jour, on ne se fere pas chier à réfléchir en plus ! Faisons comme tout le monde, à la place ! Écoutons les mêmes conneries que tout le monde, mangeons la même merdre, achetons les mêmes cochonneries et pensons tous la même chose ! C'est plus simple ! C'est rassurant ! Et pendant un certain temps, ça marche ! On se croit heureux parce qu'on est ce qu'on nous dit d'être ! Et on y croit, n'est-ce pas ? N'est-ce pas ?" p. 444

Sources

4 février 2009

Le Vide de Sénécal

Le Vide / Patrick Sénécal. -- [Québec] : Alire, 2007. --642 p. ; 22 cm. VS

Quatrième de couverture


Pierre Sauvé
À l'orée de la quarantaine, veuf, père d'une fille de vingt ans. Sergent-détective à la police municipale de Drummondville, il enquête sur un quadruple meurtre qui a toutes les apparences d'un crime passionnel.

Frédéric Ferland
Début de la cinquantaine, divorcé, père de deux adultes qu'il ne voit guère, il cherche depuis des années l'excitation ultime, celle qui donnera un sens à son existence et à la vie en général, qu'il a toujours trouvée terne. Psychologue, il exerce sa profession dans la ville de Saint-Bruno.

Maxime Lavoie
Trente-sept ans, célibataire, idéaliste et milliardaire. Il y a deux ans, il a quitté ses fonctions de président de Lavoie inc. pour devenir le producteur et l'animateur de Vivre au Max, l'émission de téléréalité la plus controversée de l'heure... mais aussi la plus populaire.

Trois hommes différents, trois existences que tout sépare. Or, contre toute attente, leurs chemins se croiseront bientôt et leur vie en sera bouleversée à jamais. Tout comme celle de milliers de gens... tout comme la vôtre !
 

L'auteur

Patrick Senécal est né en 1967 dans la ville de Drummondville au Québec. Patrick Senécal aime particulièrement l’écriture forte où les émotions, la tension, le suspense, la terreur et le fantastique se mélangent. Parallèlement à son écriture, Senécal continue aujourd’hui d’enseigner au Cégep de Drummondville.

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Résumé (attention spoilers)

Pierre Sauvé est policier. Il vit à Drummondville. Sa vie se résume à sa carrière. Il adore son métier. Peut-être trop. Sa femme le quitte et elle part avec leur petite fille. Pierre comprend mal, mais tente de vivre cette séparation. Alors qu'il est en retard pour venir chercher sa fille, il se cogne à une porte fermée. Il attend et attend. Malheureusement, le pire arrive, son ex-femme est retrouvée noyée et il doit maintenant prendre la garde sa petite fille, traumatisée par la mort de sa mère. Il n'arrivera jamais à établir un contact avec sa fille qui le quitte à ses 17 ans pour aller vivre sa vie à Montréal. Pierre continuera à se perdre dans son travail.

Parallèlement, le roman nous présente Maxime Lavoie. Son père, homme d'affaires riche et célèbre, meurt brutalement d'une crise cardiaque en compagnie de sa dernière conquête. Maxime, qui méprise son père, ses affaires et son mode de vie, doit venir identifier le corps. Le bras droit de son père, Masima, lui conseille vivement de prendre la relève de son père, dont Maxime vient d'hériter de toute la fortune. Maxime ne veut tout d'abord rien savoir, mais accepte finalement. Avec le soutien de son meilleur ami, Francis, il croit pouvoir changer les pratiques d'une grosse multinationale. Mais essayer de rester honnête et juste dans ce monde est très difficile. Et après la mort accidentelle de Francis, Maxime n'en peut plus. Un voyage qui tourne à l'horreur change complètement sa vie. Il abandonne la direction de l'entreprise de son père et décide de se consacrer à la production et réalisation d'une émission de téléréalité complètement irréelle qui permet aux gens de réaliser leur rêve le plus fous. Mais Maxime a un objectif caché derrière cette émission vide de sens.

Alors que les premières émissions commencent avec grand succès, un téléspectateur cherche à auditionner afin de rencontrer Maxime. Frédéric Ferland croit avoir enfin trouver quelqu'un qui comprend le vide de l'existence. Cela fait plusieurs années que Frédéric cherche à combler ce mal de vivre qui le poursuit: sexe, sport extrême, meurtre, il considère même le suicide. Mais sa rencontre avec Maxime semble le rapprocher d'une réponse à ses questionnements. Il se rend cependant compte très rapidement que le vide de Maxime n'est pas le même que le sien. Il poursuit tout de même sa route avec Maxime vers l'objectif que ce dernier s'est donné.

Pendant ce temps, des suicides et des meurtres violents qui semblent gratuits se multiplient. Pierre Sauvé est chargé de l'enquête. Sa route croisera celle de Frédéric Ferland, psychologue. Les trois vies sont maintenant liées dans ce vide omniprésent.

Commentaires personnels à suivre

Citations

"Sous les exhortations gestuelles de l'animateur de foule, les spectateurs en studio se mirent à applaudir, certains poussèrent même des petits cris d'enthousiasme. Tout en souriant, Maxime ne cessait de se répéter les consignes qu'il avait bien assimilées au cours de la semaine. Les consignes du jeu..." p. 126

Sources

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