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18 novembre 2008

The rule of four - Les auteurs

Four2The rule of four / Ian Caldwell & Dustin Thomason . – [London ] : Arrow Books, c2004. -- 527 p. ; 18 cm. -- ISBN  0-09-945195-6


Quatrième de couverture


Tom Sullivan, about to graduate from Princeton, is haunted by the violent death of his father, an academic who devoted his life to one of the rarest, most complex books in the world. Coded in seven languages, the Hypnerotomachia Poliphili, an intricate mathematical mystery and a tale of love and arcane brutality, has baffled scholars since 1499.

 

Toni’s friend Paul is similarly obsessed and when a long-lost diary surfaces they finally seen to make a breakthrough. But only hours later, a fellow researcher is murdered and the two friends suddenly find themselves in great danger. Working desperately to expose the book’s secret, they slowly uncover a Renaissance tale of passion and blood, a hidden crypt and a secret worth dying to protect...


Les auteurs


Ian Caldwell est originaire de Washington, D.C.. Il étudia d’abord au Thomas Jefferson High School for Science and Technology en Virginie et gradua en 1994. Puis, il étudia à l’Université Princeton en histoire et obtint son diplôme en 1998. Sa femme donna naissance en 2005, à leur fils. Caldwell vit avec sa famille à Newport News en Virginie.

 

Dustin Thomason, originaire d’Hawaï, fut également étudiant au Thomas Jefferson High School for Science and Technology Four1et obtient aussi son diplôme en 1994. Il étudia ensuite à l’Université Havard en médecine et en anthropologie. En 1998, il reçoit le Hoopes Prize pour sa thèse et la même année, il obtient son diplôme. Il recevra ´également un MD et un MBA de l’Université de Colombia en 2003. Il est le créateur et le producteur de la série télévisée de 2006, The Evidence. Il vit présentement à Los Angeles en Californie.

 

Les deux auteurs se connaissent et sont amis depuis l’âge de 8 ans. Ils commencèrent à écrire ensemble très tôt, et ils produisirent entre autres des pièces de théâtre pour leurs classes. Ils passèrent plusieurs années – près de 6 ans -  à la rédaction du roman The Rule of Four qui fut publié en 2004. Le roman fut un succès et devint rapidement un best-seller international - traduit dans plus de 25 langues et plus de 4 millions d’exemplaires de vendu à travers le monde. Il devrait être adapté au cinéma prochainement. Ils travaillent présentement à un deuxième roman.


Résumé


Se déroulant principale sur le campus de l’Université Princeton, The Rule of Four met en scène quatre amis y terminant leurs études : Tom, Paul, Gil et Charlie. Alors que les quatre étudiants se préparent pour leur graduation, Paul tente de terminer son mémoire de maîtrise en histoire. Il tente de percer les mystères d’un ouvrage de la Renaissance nommé l’Hyperoyomachia Poliphili. Beaucoup de gens se sont penchés sur ce livre, incluant le père de Tom qui y a consacré sa vie, sans réussir à résoudre l’énigme qui est supposé s’y cacher et qui doit mener à un « trésor ».

Tom, le narrateur du roman, en vient à aider son ami dans son travail. À la fois fasciné par l’œuvre mais également hésitant à trop s’impliquer dans ce livre qui a marqué dramatiquement la vie de son père. Supportés par leurs deux amis, Tom et Paul travaillent durement pour percer les secrets de l’œuvre. Alors que Paul semble sur le point de trouver la clé de l’ouvrage, des meurtres ont lieu sur le campus. Les énigmes du Hyperoyomachia Poliphili semblent étroitement liées avec les meurtres.


Commentaires à suivre...


Sources

 


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14 novembre 2008

Crime littéraire : Préserver l'ennuyeux

LecutOn m'a demandé pourquoi je conservais tous ces livres. Mais, de répondre moi-même, c'est que j'aime les livres. J'ai besoin d'être entouré de livres.

Parfait, m'a-t-on répondu, mais tu as lu tous ces livres ? Heu, non..., que je réponds, les joues légèrement rouges, j'en ai oublié... d'ailleurs pour me faire pardonner, je vais bientôt parler de ces oubliés.

Très bien, poursuit l'interrogatoire, et bien entendu, nous devons déduire que tu as aimé tous ces livres que tu gardes précieusement. Hum, et bien la vérité, je me sens obligée d'avouer, c'est qu'il y en a quelques uns que je n'ai pas du tout aimé.

Comme par exemple, accuse la procuration qui semble bien connaître mon cas, ces romans de Kate Mosse que tu critiques ou encore certaines déceptions d'auteurs que tu aimes bien généralement... nous notons, Maxime Chattam ou encore Patricia Cornwell... Oui, c'est vrai, que je rétorque vivement, mais j'ai d'autres romans de ces auteurs, je ne veux pas briser ma collection.

Bon, nous voulons bien, poursuit-on durement, mais ces romans que tu n'as jamais terminé, que tu as trouvé si ennuyeux qu'ils n'ont jamais vu leur dernière page tournée par tes doigts. Pourquoi les conserves-tu dans ta bibliothèque? C'est que je suis incapable de me séparer d'un livre, que je confesse en baissant les yeux, je veux les garder tous... même ceux que je n'ai pas aimé, ceux qui m'ont déplue, qui m'ont enragée, ceux qui m'ont ennuyée, qui m'ont fait perdre mon temps. Ils ont tout de même occupé un espace de mon esprit... ils ont fait partie, un instant, de ma vie, et je ne veux pas les négliger. Je ne leur pardonne pas, mais je ne veux pas les renier...

Et bien, conclut-on, c'est ta bibliothèque. Mais ne viens pas pleurer quand tu n'auras plus de place, ou quand tu devras les déplacer. Je le promets ;-)

13 novembre 2008

Sepulchre de Kate Mosse

Critique de lectureSe

Sepulchre / Kate Mosse. -- [London : Orion Books, c2007]. -- 739 p. ; 18 cm. -- ISBN 978-0-7528-9396-9

Quatrième de couverture:

1891. Seventeen-year-old Leonie Vernier and her brother abandon for the sanctuary of their aunt's isolated country house near , the Domaine de la Cade. But in the nearby woods, Leonie stumbles across a ruined sepulchre - and a timeless mystery whose traces are written in blood. 

2007. Meredith Martin arrives at the Domaine de la Cade as part of her research for a biography she's writing. But Meredith is also seeking the key to her own complex legacy and soon becomes immersed in the story of a tragic love, a missing girl, a unique deck of tarot cards, an unquiet soul and the strange events of one cataclysmic night more than a century ago...

L'auteur:

Née un 20 octobre de 1961 dans le Sussex Ouest en Angleterre, Kate Mosse est un auteur et une présentatrice à la télévision. Elle vit présentement à la fois dans le Sussex Ouest et à Carcassonne avec son époux Greg Mosse, ainsi qu’avec leurs deux enfants. Pour plus de détails, voir l'article suivant.

Résumé:

Léonie Vernier est une jeune fille de 17 ans vivant à Paris à la fin du 19e siècle. Elle vit heureuse avec sa mère et son frère plus âgé. Elle va à l'opéra et commence sa vie de jeune parisienne. Son frère semble avoir quelques soucis mais rien de bien grave. Elle reçoit alors une invitation de sa tante à aller passer quelques semaines dans un manoir dans le sud de la France, à Rennes-les-Bains. D'abord avec réticence, elle quitte finalement Paris et sa mère pour un séjour chez cette tante inconnue. Son frère l'accompagne.

Elle est tout de suite conquise par le domaine, sa tante, le village, la région et ses habitants. Pendant son séjour, elle découvre un livre, écrit par son oncle, présentant un jeu de tarot et une séance particulière ayant eu lieu dans un sépulcre wisigoth situé sur le domaine. Alors qu'elle tente de trouver le sépulcre et comprendre les cartes, le passé de sa tante et son frère les rejoint dans leur refuge dans les Pyrénées.

Près d'un siècle plus tard, Meredith est en France pour terminer son travail de recherche sur un compositeur. Mais elle a également entrepris ce voyage pour retrouver ses racines familiales. Ses recherches l'amènent à Rennes-les-Bains. Dans ce village, elle retrouvera non seulement des liens avec sa famille mais se trouvera mêler dans une histoire de tarots, diables et meurtres.

Commentaires personnels et expérience de lecture:

Mon expérience de lecture du roman de Mosse, Labyrinth, ne fut pas particulièrement heureuse. Et ma critique fut assez sévère. À un tel point, que je me sentis coupable. Mais je n'ai pas pour politique de juger un auteur sur un seul roman. Alors, j'ai décidé de lire Sepulchre, le dernier roman de Kate Mosse.

Commençons par dire que la lecture fut nettement plus agréable. Mais pas sans problème. Le roman avait encore en théorie tout pour me plaire. Encore une fois, les lieux me sont familiers et je connais très bien la région. On traite de sujets qui me semblent intéressants, musique, tarots, symboles religieux... J'ai beaucoup lu sur Rennes-le-Château, sur l'abbé Saunière, sur le tarot (que je peux d'ailleurs lire). J'aime beaucoup la musique et encore plus l'association de la musique à la science et à la religion... Donc...

Le roman est construit sensiblement de la même façon que son précédent. Deux femmes. Deux histoires qui finissent par évidemment se rejoindre. On retrouve même quelques liens avec le roman précédent. Et cette fois, les deux histoires m'ont très intéressée... et c'est là le problème. Le roman est très long. Et les deux histoires sont, selon moi, mal présentées. Ce n'est pas le seul auteur à avoir utiliser ce procédé de deux histoires se déroulant en alternance à des époques différentes. Mais, je trouve que l'auteur ne manie pas bien ce procédé. Malheureusement, je ne peux passer ma journée à lire. Et donc, la lecture de 739 pages se fait sur plusieurs jours. On passe plusieurs chapitres sur un personnage, puis on saute à l'autre... mais les parties sont beaucoup trop longues et on perd le fil... De plus, la partie "moderne" est peu exploitée et on en vient à se demander sa pertinence.

Autre déception... le côté musique/ésotérisme. On nous présente beaucoup de possibilités, mais on ne finit rien. On en vient à se demander pourquoi, on a introduit ces cartes de tarots, cet séance occulte, ce "démon", etc. On en parle d'abord, on croit que c'est important et puis on en parle plus... On y revient un peu à la fin... un peu comme si on voulait faire croire qu'on n'avait pas oublié le sujet. Et la musique ? Même chose... un prétexte effleuré et vite oublié.

J'aurais préféré qu'on oublie tous ces aspects... et qu'on se concentre sur Léonie et peut-être qu'on mentionne Meredith qui découvre ses racines. Pas besoin de tout le reste. L'histoire était suffisamment intéressante. Et même passionnante. Et si on amène les autres sujets... la musique, le tarot, la magie, etc. Parfait,mais qu'alors qu'on en parle vraiment...

Oh... et si on veut introduire des mots français dans son texte anglais... alors qu'on le fasse correctement... rien ne m'énerve plus que les phrases mal formulées et surtout les expressions massacrées. "Ce n'est pas la fini" p. 449. "Oui, elle souffle! Mais vite alors" p. 701. Les clichés sont innombrables et les "facilités" aussi... le roman a plus de 700 pages, mais Meredith trouve le jeu de tarot en 5 lignes ! Enfin...

Mais j'ai tout de même nettement mieux apprécié ce roman au précédent. Et ma lecture fut plus rapide et plus passionnée. J'ai même eut de la difficulté à poser le roman pour la nuit. Mais honnêtement... trop long, trop de sujets, trop de chemins jamais aboutis...

L'avis de Clarabel, Alwenn et Cuné.

Citations:

"The stories begins in a city of bones. In the alleyways of the dead. In the silent boulevards, promenades and impasses of the Cimetière de Montmartre in Paris, a place inhabited by tombs ans stone angels and the loitering ghosts of those forgotten before they are even cold in their graves" p. 3

She'd read somewhere that certain people saw music in their heads as colour." p. 96

Sources:

10 novembre 2008

Les arcanes du chaos

MaxLes arcanes du chaos / Maxime Chattam. -- [Paris] : ALbin Michel, c2006. -- 550 p. ; 18 cm. -- ISBN 978-2-266-17400-3. -- (Coll. Pocket. ; 13381)

Quatrième de couverture:

Célibataire parisienne sans histoires, Yael est loin de se douter qu'il existe des secrets qui mettent en danger ceux qui les découvrent. Le jour où des ombres apparaissent dans ses miroirs pour lui parler codes secrets et sectes millénaires, elle se croit folle ou possédée. Projetée dans un jeu de piste infernal, pourchassée par des tueurs, Yael se retrouve au cœur d'une lutte ancestrale. Des catacombes de Paris aux gorges hantées de Savoie, jusqu'au New York des milliardaires, la vérité ne doit pas survivre. Qui n'a jamais rêvé de tout savoir sur l'assassinat de JFK ? Sur le 11 septembre ? Et si l'histoire n'était que manipulation ? Quand le diable s'en mêle, la terreur ne fait que commencer...


L'auteur:

Maxime Chattam, né Maxime Drouot, est né en 1976 à Herblay en France. Ses nombreux séjours aux États-Unis seront une grande inspiration pour ses romans. Il se consacre aujourd'hui à l'écrirture.

Voir sa biographie détaillée
ici.

Résumé:

Yael, le personnage central du roman, est une jeune femme ordinaire, sans histoire. Elle a une vie très normale. Yael et sa vie n'ont rien d'exceptionnelles. Et puis un jour, elle commence à voir des ombres dans les miroirs, à recevoir des messages étranges sur son ordinateur... le surnaturel semble envahir sa vie. Elle hésite entre la folie ou l'apparition de fantômes. Ne sachant comment interpréter ce qui lui arrive, elle décide de se confier à un homme qu'elle vient de rencontrer dans un bar.

Ils se retrouvent rapidement lancés dans un vaste complot mélangeant intrigues politiques, sectes occultes et complots internationaux ; ils devront résoudre les énigmes qui entravent leurs routes et échapper aux attentats sur leur vie...


Commentaires personnels et expérience de lecture:

 

Mes lectures de Chattam se suivent et ne se ressemblent pas. Certains romans m'ont emballés, d'autres moins... Ma lecture des Arcanes du chaos fut rapide mais décevante. Pourquoi ?


Chattam nous présente d'abord son personnage principal, Yael. Jeune femme ordinaire... on le souligne parfaitement... Yael est une femme ordinaire sans rien de spécial. Une vie tout à fait ordinaire...Elle travaille dans un endroit un peu spécial sans rapport avec ses études, elle a un appartement complètement irréaliste mais évidemment sans intérêt... Et puis, soudainement sa vie bascule. Des ombres fantomatiques vont lui apparaître, des messages menaçants vont lui révéler des secrets occultes sur notre société et sur sa propre vie.


Mais il ne faut pas tomber dans le panneau - un peu trop évident, mais bon - le roman n'a rien de paranormal. On bascule tout de suite dans les complots et les théories de conspirations mondiales... les sectes qui mènent le monde, les gens puissants qui manipulent les événements mondiaux et même les vies des gens ordinaires... pour leur profits financiers, pour leur puissance personnelle et pour le simple plaisir de contrôler le monde. Yael, femme ordinaire (et encore une fois, il faut le souligner... soupirs) est manipulée par les puissances mondiales.


On passe tout... toutes les théories conspirationnistes vont trouver leur niche dans le roman. Car, nous sommes tous des marionnettes pour ces dirigeants occultes. Et Yael va le découvrir petit à petit. Bien sûr, le lecteur le découvre plus rapidement qu'elle, puisqu'il a l'avantage de lire le "blog" d'un convaincu de ces thèses. Car elle est longue à comprendre la Yael, femme ordinaire, prise dans les complots... ;)


Beaucoup de péripéties dans ce roman. Même si le tout est assez inégal... On nous fait courir puis on arrête pour d'interminables exposés sur les ficelles occultes que tirent les dirigeants tout puissants, mais tout aussi occultes, de ce monde... et ce depuis toujours... 


Malhreusement, je n'ai pas réussi à croire un seul instant à ces aventures. Trop. Beaucoup trop. L'auteur a trop voulu en mettre. Et puis, personnellement, je ne peux sentir ces histoires de conspirations. Oh, je ne suis pas naïve, mais comme nous disons au Québec: "pousse, mais pousse égal" !!! Et je n'ai pas réussi à accrocher au roman et encore moins aux personnages.

Beaucoup de critiques disent que le roman de Chattam est le résultat de nombreuses années de recherches et d'études... Peut-être... mais honnêtement, je ne trouve pas qu'il a été cherché tout cela très loin. On retrouve cette information facilement en quelques clics, il ne va pas plus loin que quelques heures de lectures sur le net... s'il a été plus loin, cela n'apparaît pas dans ce roman. Il a utilisé un sujet surutilisé sur les sites et forums de conspirations... et a emballé le tout dans un roman moyen, sans grande surprise. On mélange le 11 septembre, les sociétés secrètes et semi-secrètes, les États-Unis, les symboles sur le billet de 1$ américains, la technologie de traçage des codes à barre et autre puces électroniques - et j'en passe - et voilà, on a un roman apte à toucher la fibre paranoïaque du lecteur. Ce qui j'avoue est très payant. Je n'ai rien contre le thriller à succès, mais je n'aime pas la facilité et le redit.


L'avis de Valériane, Sassenach et Elfique

Citations:


"Le 11 septembre 2001 a ouvert un nouveau siècle, celui des miroirs, avec ce qu'il srenvoient de notre monde : l'apparence ; et ce qu'il y a derrière : une vision subjective de la réalité." p.45


"95 % des gens ne savent pas comment fonctionne le monde, commença-t-il. Ils croient le savoir, à travers une image fausse, celle qu'on leur présente. On les manipule." p. 432


Sources:

8 novembre 2008

Quelques mots...

Dire aux gens ce qu'il faut lire est en général inutile ou nuisible, car la véritable appréciation de la littérature est une question de tempérament et ne s'enseigne pas.


Oscar Wilde

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2 novembre 2008

The Lottery - Suite

The Lottery / Shirley Jackson. – [New York] : The New Yorker, 1948.lottery1

Résumé :

Dans une petite ville américaine d'à peine 300 habitants, une vieille tradition a lieu à chaque mois de juin.

Tous les habitants se rassemblent sur la place publique pour la loterie annuelle. Les hommes discutent, les femmes potinent, les enfants s'amusent, les responsables de la fête préparent la boîte pour le tirage au sort et les morceaux de papier.

La loterie annuelle est importante mais personne ne semble se rappeler quand elle a commencé et pourquoi. Une fois tous le monde présent, chaque chef de famille va piger un papier dans la boîte. Le papier avec la marque noire indique la famille choisie. Chaque membre de la famille court ensuite la chance de gagner la loterie.


Texte complet : http://www.classicshorts.com/stories/lotry.html et http://www.americanliterature.com/Jackson/SS/TheLottery.html


Commentaires personnels :

Le résumé est bref et ne donne pas vraiment une idée de la nouvelle écrite par Shirley Jackson. Mais en dire plus signifierait révéler la fin... et ce serait dommage. J'avoue avoir été ébranlée par ma lecture et cette nouvelle demeure une de mes préférées de l'auteur. Avec un recul, je me dis aujourd'hui qu'on peut probablement deviner la fin, mais à ma première lecture, je n'avais pas vu venir... Ah, cette époque regrettée alors que je ne connaissais pas toutes les ficelles du genre... soupirs !

Cette nouvelle demeure cependant toujours troublante à mes yeux. L'auteur nous a livré une fable brutale. Une sorte de parabole dont la signification semble avoir échappée à plusieurs critiques. L'auteur, elle-même, nous dit qu'elle a tenté de dramatiser la violence gratuite et l'inhumanité de nos actions. Et cela ressort de toute évidence de son texte.

Ce qui souligne cette inhumanité et cette violence est l'utilisation d'une structure proche des fables. Et surtout par l'apparence paisible et jovial de la nouvelle. Tout semble doux, serein... on se prépare pour la loterie annuelle. Tout le monde se rassemble, jase ; les enfants jouent. On assiste à la vie quotidienne d'un village qui prépare une fête. Et dans cette familiarité, dans cette vie "normale" les pires atrocités peuvent être commises. La nouvelle nous rappelle que la cruauté peut apparaître dans le quotidien familier.

L'auteur nous raconte son histoire tranquillement comme si elle nous relatait une anecdote agréable... les oiseaux chantent, il fait beau, les gens sont sympathiques... rien ne laisse présager le côté maléfique de cette vie normale, le côté sombre qui peut sommeiller en nous. Et ce qui semble souligner l'horreur de cette histoire est que les gestes et actions "diaboliques" semblent tout à fait normal à ces gens. Cela fait partie de leur vie. Ils ne remettent pas en question leurs actions... cela a toujours été comme ça et cela continuera à être ainsi... L'auteur nous confronte au ridicule de certains rites, de certaines croyances... qu'on ne remet pas en question mais qu'on devrait peut-être revoir... Comment peut-on parfois accomplir certaines actions cruelles, tout simplement parce que tout le monde le fait, et que cela a toujours été fait ainsi...

La nouvelle est courte, les personnages ne sont pas approfondis, et la fin simple et brutale. On ne peut qu'applaudir Jackson pour ce texte qui va droit au but et par des mots qui semblent décrire un paysage charmant exposent la cruauté et l'horreur de la nature humaine.

Premier article


Citations :

The morning of June 27th was clear and sunny, with the fresh warmth of a full-summer day; the flowers were blossoming profusely and the grass was richly green.

29 octobre 2008

The Lottery

The Lottery / Shirley Jackson. – [New York] : The New Yorker, 1948.

lottery2Résumé :

Dans une petite ville américaine d'à peine 300 habitants, une vieille tradition a lieu à chaque mois de juin.

Tous les habitants se rassemblent sur la place publique pour la loterie annuelle. Les hommes discutent, les femmes potinent, les enfants s'amusent, les responsables de la fête préparent la boîte pour le tirage au sort et les morceaux de papier.

La loterie annuelle est importante mais personne ne semble se rappeler quand elle a commencé et pourquoi. Une fois tous le monde présent, chaque chef de famille va piger un papier dans la boîte. Le papier avec la marque noire indique la famille choisie. Chaque membre de la famille court ensuite la chance de gagner la loterie.

L’auteur :

Shirley Jackson est née un 14 décembre en 1916 à San Francisco en Californie. Diplômée de l’Université de Syracuse en 1940, elle se consacre éventuellement à l’écriture. Elle décède en 1965 à 48 ans, après une vie difficile, marquée par les maladies psychotiques.

Voir la biographie et la bibliographie partielle de l’auteur sur le billet consacré à son roman The Haunting of Hill House.

L'oeuvre :

Lorsque la nouvelle de Shirley Jackson, The Lottery, parut en 1948, la réaction du public surpris grandement l’auteur et le magazine The New Yorker qui publia le texte. D’innombrables lettres et appels de plaintes inondèrent la publication. Les lecteurs ne comprenaient pas la signification de l’histoire et étaient choqués par sa chute violente.

Bien que traditionnelle dans sa structure, le revirement final de la nouvelle et l’absence de développement des personnages ont semblé incompréhensibles et peu crédibles aux lecteurs. La critique générale de l’époque soulignait aussi qu’il était difficile de s’identifier aux personnages et qu’il était difficile d’interpréter le texte. On critiquait aussi le fait que les valeurs traditionnelles semblaient déformées et ridiculisées. Mais c’est surtout la fin qui choqua le public

Beaucoup de lecteurs cancellèrent leur abonnement à la publication, et l’auteur reçut des lettres haineuses. La nouvelle fut même censurée en Afrique su Sud. Certains ont même cru que ce genre de loterie avait eu lieu, ou même avait encore lieu, dans des coins reculés des Etats-Unis. Cette croyance venait surtout du fait que quelques villes et villages organisaient parfois des tirages et des loteries d’argent.

L’auteur dut finalement publier, à la demande des lecteurs, une explication à sa nouvelle. Celle-ci parut en dans le San Francisco Chronicle. Elle dut vivre pendant plusieurs années avec l’incompréhension du public et même de ses parents. En 1984, la nouvelle fut incluse dans une liste des 30 livres les plus souvent censurés ou bannis des écoles ou bibliothèques.

Aujourd’hui, la nouvelle est reconnue comme un pilier dans le genre et est acclamée par les critiques et analyses littéraires.

The Lottery fut publié de nombreuses fois dans divers recueils, journaux et magazines. La nouvelle fut de plus aussi adaptée pour la radio, la télévision, le cinéma, on en fit aussi un opéra, un ballet et une pièce de théâtre.

Texte complet : http://www.classicshorts.com/stories/lotry.html et http://www.americanliterature.com/Jackson/SS/TheLottery.html

Commentaires à suivre...

Citations :

The lottery was conducted--as were the square dances, the teen club, the Halloween program--by Mr. Summers. who had time and energy to devote to civic activities. He was a round-faced, jovial man and he ran the coal business, and people were sorry for him. because he had no children and his wife was a scold.

Sources :


15 octobre 2008

Crime littéraire : Quelle horreur!

Évidemment, ce n'est pas parce que dernièrement, je ne me confesse pas de mes crimes littéraires que je les ai tous avouer... ou que je n'en commette plus ! Non malheureusement, je suis toujours aussi criminelle, juste moins encline à me confesser.

J’aime beaucoup lire de tous les genres de littérature. J’aime quand le livre me touche, me fait réfléchir, m’apprend des choses… Mais j’aime aussi, comme beaucoup de gens, me perdre dans une histoire, oublier le monde qui m’entoure. Et parfois pour y arriver, je me plonge dans un bon roman policier – ou moins bon, si je ne suis pas chanceuse – ou dans un roman fantastique communément appelé « roman de terreur ».

Pendant mes dernières années d’université, j'avais un très profond besoin de déconnecter complètement. Des lectures, j’en avais des tonnes à faire et j’en avais fait des tonnes… toutes très « sérieuses ». Je me suis donc enfouie dans des lectures plus « légères ». Des romans policiers, oui, mais surtout des romans fantastiques.

Il y a d’excellents romans fantastiques. Des romans profonds, très bien construits, remplis de symboles… Et il y a les autres…

CL2Je lis très rapidement, et j’avais continuellement besoin de romans pour meubler mes carences en loisirs. Chaque semaine, un petit détour par ma librairie de livres usagés était nécessaire. De longues minutes devant l’étagère « fantastique » à lire les quatrièmes de couverture, et à choisir celui qui me semblerait combler mon insatiable appétit pour des frissons et des peurs. Les livres semblaient principalement provenir d’une même collection, celle rouge et noire… la collection Terreur de PressPocket. Le mur rouge et noir parfois coupé de livres d’autres collections, était complètement révisé toutes les semaines, à la recherche de nouveaux livres.

Il y avait des auteurs connus, Graham Matheson, Peter Straub, Dean R. Koontz, Shirley Jackson, Marion Zimmer Bradley, quelques titres d’Anne Rice, Stephen King… Mais il y avait beaucoup d’auteurs moins connus, certains que j’ai appris à reconnaître, d’autres un peu moins.

Au début, les romans m’emballèrent… ils remplissaient parfaitement leur rôle : permettant de faire le vide, de me changer les idées et de me donner quelques frissons. Quelques uns ont même réussi à me faire peur ! D’autres étaient vraiment bien écrits… et puis, les livres se succédèrent et petit à petit, j’ai commencé à parfois m’ennuyer : cette histoire n’était-elle pas étrangement semblable à telle autre du même auteur ? cette façon d’aborder le thème n’était-elle pas exactement pareille à CL1cet autre roman d’un auteur différent ? n’avais-je pas déjà lu cette histoire ? C’est qu’il m’a fallu l’admettre… j’ai fini par avoir l'impression de lire les mêmes romans, les mêmes trames, les mêmes histoires… j’avais l’impression de lire des romans écrits à la chaîne, selon des canevas définis, … Et même les auteurs connus et reconnus livraient parfois la même histoire simplement légèrement modifiée.

Mais je continuais à lire et lire… tellement, que j’oubliais souvent le roman aussitôt lu… il ne me laissait que peu de souvenirs, à un point que j’ai même racheté des livres que j’avais déjà lu, pour m’en apercevoir après quelques pages… quelle horreur ! quelle honte ! Et je cachais alors les doublons pour les offrir mine de rien.

Et puis, finalement, je suis devenue presque insensible à l’horreur des pages… j’ai perdu la capacité de frissonner en lisant même un bon roman fantastique. Et c’est là, à mes yeux le plus terrifiant crime de cette confession… Car l’expérience n’est plus complète. Je devine habituellement la fin, je connais la plupart des types d'histoires, je reconnais les ficelles... Je lis aujourd’hui un roman fantastique, et je l’apprécie, - ce qui est bien – mais j’ai perdu la possibilité de trembler, de sursauter, d'être surprise, de me poser des questions en lisant ce genre littéraire. Et pour moi, c’est avoir tuer un des plaisirs de ce genre de lecture.

Je lis encore des romans fantastiques, mais beaucoup moins. Et je prends mon temps pour choisir le roman qui me semble valoir la peine. Et quand parfois, très rarement, je sursaute pendant ma lecture car on a claqué une porte, je souris de soulagement… j’ai encore un peu la capacité d’avoir peur en lisant un livre.

11 octobre 2008

Le Flambeau

FlambeauCritique de lecture

Le Flambeau / Agatha Christie
; avant-propos de François Guérif. – [Paris]: Librairie des Champs-Élysées, c1981. -- 185 p. ; 17 cm. -- Coll: Club des Masques; 584. -- ISBN 2-7024-1809-0

Quatrième de couverture


Un meurtre futur reflété dans un miroir ; un héritier génant changé en matou docile ; une religieuse qui tue à distance et à volonté…


Ces histoires-là auraient pu être des énigmes policières ; elles en ont la construction, le suspense… Pourtant, les limiers de Scotland Yard y chercheraient en vain les indices chers à leur cœur. Ici, point de traces de pas, d’emplois du temps truqués ou de mégots tachés de rouge. Les Esprits sont bien au-dessus de ces contingences qui nous turlupinent, nous, simples mortels…

L’œuvre et Commentaires personnels:

Le Flambeau est un recueil de nouvelles fantastiques publié en 1981. Les nouvelles qui se retrouvent dans ce recueil furent d’abord publiées en 1933 dans le recueil « The Hound of Death and Other Stories ». Dans l’ouvrage paru en 1933 nous retrouvons en fait douze nouvelles. Ce recueil ne fut jamais traduit comme tel en français.

L’ouvrage Le Flambeau comprend sept des douze nouvelles qui composent le recueil de 1933. Il comprend également deux nouvelles supplémentaires qui parurent dans d’autres ouvrages.


Nous retrouvons dans le recueil Le Flambeau, les nouvelles suivantes :

  • Le Flambeau (The Lamp)
  • Le Chien de la mort (The Hound of Death)
  • Le Cas étrange de sir Arthur Carmichael (The Strange Case of Sir Arthur Carmichael)
  • Dans un battement d'ailes (The Call of Wings)
  • La Gitane (The Gipsy)
  • La Vivante et la morte (The Fourth Man)
  • Fleur de magnolia (Magnolia Blossom)
  • La Dernière Séance (The Last Seance)
  • Le Miroir (In a Glass Darkly)

 

Agatha Christie est surtout connue pour ses romans policiers et pour ses personnages Hercule Poirot et Miss Marple. Peu de gens savent qu’elle a écrit quelques nouvelles fantastiques. La plupart de ses nouvelles fantastiques furent publiées dans un recueil en 1933 mais elle continua à en écrire toute sa vie. Ce qui démontre un intérêt marqué de l’auteur pour ce genre de littérature.

 

Ces incursions dans le monde occulte et fantastique demeure toutefois souvent ignorées du grand public. Ces écrits fantastiques sont courts, uniquement des nouvelles. Mais alors qu’ils ne paraissent qu’en 1981 pour les lecteurs français et qu’ils sont un peu une surprise pour ceux-ci, les lecteurs anglophones avaient appris à trouver parfois une nouvelle différente dans l’univers très logique de la romancière.

 

On dit parfois que ces nouvelles fantastiques ne sont que le prolongement de ses écrits policiers. Une sorte de rappel que la mort ne peut pas toujours être expliquée. Et que si la plupart du temps, un détective peut résoudre une mort ou un événement en apparence inexpliquée, il arrive que parfois l’explication soit hors des explications rationnelles. On retrouve dans ces nouvelles, des fantômes, des prémonitions, des cas de possessions, des médiums, de la sorcellerie.

 

L’auteur avoue elle-même qu’elle a commencé par écrire des histoires sombres, fantastiques. Mais que ce n’est que lorsqu’elle a écrit des romans policiers qu’elle a connu le succès. Elle continuera cependant à toujours écrire quelques lignes fantastiques.

 

Les nouvelles de ce recueil semblent toutes garder une part d’obscurité, d’ombre. On ne peut trouver d’explication rationnelle, seuls l’inquiétude, le doute, le mystérieux, l’ombre, l’occulte semble pouvoir offrir une réponse.

 

Ces nouvelles sont inquiétantes. Elles sont construites comme des œuvres policières, comme toutes les oeuvres de Christie. Et donc on pourrait croire à une réponse logique. Et le dénouement très irrationnel est présenté comme tous les dénouements de ces romans. L’anormal est normal dans ces nouvelles. Mais la peur et l’inquiétude demeurent importantes.

 

Sauf pour une des nouvelles, Fleur de Magnolia, qui ne semble avoir rien de « surnaturel ». Et qui selon moi, n’a pas sa place dans ce recueil.

 

Les nouvelles sont toutes très brèves. D’ailleurs c’est parfois irritant. En quelques pages, nous avons un dénouement. Et on aurait voulu avoir plus de détails, et même plus de flous… mais enfin, plus de lignes. Et on regrette que l’auteur n’ait pas développé quelques unes de ces nouvelles en romans – comme l’a d’ailleurs fait pour d’autres nouvelles policières qui furent reprises en romans.

 

Aujourd’hui, on peut lire ces nouvelles fantastiques avec un regard trop moderne, et elles peuvent nous sembler naïves… voire trop simples. Il est évident, que l’a terreur n’est pas au rendez-vous. Cependant, le traitement très neutre de ces histoires m’a paru être ce qui donnait à ces nouvelles leurs émotions… Ces histoires sont racontées avec impartialité, comme si elles étaient des faits divers dans un quotidien. Ce côté logique et réel semble donner aux histoires un aspect normal… comme si cela pouvait arriver. Une normalité dans le fantastique et donc me semble relever toute l’horreur des histoires. Dans nos vies ordinaires, normales, à tout moment peut survenir un événement inexplicable, anormale, fantastique et on n’y pourra absolument rien… C’est là toute l’horreur de ses nouvelles ! 

 

Citation:

« C’était une vieille maison. Toutes les maisons de la place étaient vieilles, pétries de cette digne et très méprisante ancienneté que l’on rencontre communément dans les villes épiscopales. Mais le nº 19 faisait figure d’ancêtre parmi les ancêtres. Elle possédait une solennité toute patriarcale. Elle s’élevait, plus grise encore que les plus grises, plus glaciale que ls plus glaciale. Austère, sinistre, empreinte de la désolation qui s’attache aux demeures inoccupées depuis longtemps, elle régnait sur ses voisins. »
p. 9


Sources :

9 octobre 2008

Enchantment of the Faerie Realm: Communicate with Nature Spirits & Elementals

F_e1Enchantment of the Faerie Realm: Communicate with Nature Spirits & Elementals / Ted Andrews. –  St.Paul, Minnesota : : Llewellyn Publications, 1994. – 216 p. : ill, 23 cm. – ISBN 0-87542-002-8.

Quatrième de couverture :

When out in the woods, have you ever felt as if someone were watching you? Have you ever lost something, only to find it later in an odd place? Do you ever dream of strange beasts or dragons? If so, you may have had an actual faerie encounter. Now, you can learn to commune with a whole world of unseen beings, including elves, devas and nature spirits. With just a little patience and instruction, you can begin to recognize their presence. You will learn the best times and places for faerie approach, and you will develop a new respect and perception of the natural world.

Table des matières:

Introduction : A Faerie Tale
Chapter 1 : Faeries, Elves, Legends and Myths
Chapter 2 : The Basics of the Faerie World
Chapter 3 : The Elemental Kingdom
Chapter 4 : Nature Spirits of the Earth
Chapter 5 : Water Spirites, Spirits and Nymphs
Chapter 6 : The Breath of the Air Spirits
Chapter 7 : The Warmth of the Fire Spirits
Chapter 8 : Finding the Flower Faeries
Chapter 9 : The Touch of the Tree Spirits
Chapter 10 : Fantastic Creatures of the Faerie Realm
Chapter 11 : The Blessings of the Faerie Godmothers
Chapter 12 : Living the Magical Life
Appendix A : Music for the Faeries and Elves
Appendix B : Astral Doorways to the Faerie Realm
Bibliography

Commentaires personnels :

Ce livre nous offre tout d’abord une perspective littéraire pour glisser peu à peu dans un côté plus spirituel.
On propose des expériences ainsi que des anecdotes de l’auteur dans son cheminement dans la connaissance de ces êtres astraux. On nous offre également des exercices pour acquérir la possibilité de communiquer avec ces entités astrales et pour les reconnaître. Le livre propose finalement une définition de chacune des grandes familles faeriques.

Le livre malgré quelques lacunes nous offre tout de même plusieurs informations du monde astral des faes. Comment l'auteur a réuni ces informations peut sembler "insensé" pour certains mais cela demeure intéressant et divertissant à lire. Les entrées du journal personnel de l’auteur sont peut-être trop subjectives, mais nous permettent quand même d’avoir une perspective personnelle. Les exercices permettent un véritable travail d’introspection et de méditation qui peut ouvrir un chemin vers un monde bien réel pour plusieurs.

Malgré la mauvaise réputation de la maison Llewellyn – vulgarisation des sujets traités – ce livre peut être un bon point de départ vers la connaissance de ces êtres légendaires.

On peut prendre ce livre comme un guide méditatif ou encore tout simplement comme un intéressant ouvrage, mi-dictionnaire, mi-réflexions personnelles de l’auteur. Ou on peut tout simplement se laisser guider dans ce monde féerique, comme lorsque nous étions enfants et que l'on croyait peut-être aux fées... qui nous dit qu'elles n'existent pas encore  dans un coin de notre imagination ;)

Citations:

"The world still holds an ancient enchantment. It hints of journeys into unseen and unmapped domains. There was a time when the distances between our world ans those we consider "imaginary" were no further than a bend in the road. Each cavern and hollow tree was a doorway to another world. Human recognize life in all things. The streams sang and the winds whispered ancient words into the ears of whoever would listen. " p. 3

"Those enchanted worlds still exist because the child within us never dies. The doorways may be more obsure, but we can still seek them out". p. 205

5 octobre 2008

Dictionary of Angels: Including the Fallen Angels

10961706Dictionary of Angels: Including the Fallen Angels / by Gustav Davidson. –New York
: Free Press;
Toronto : Maxwell Macmillian, c 1994. – 386 p. : ill.; 24 cm. -- ISBN-10: 002907052X

Traduction française : Le dictionnaire des anges / Gustav Davidson ; traduit de l'anglais par Carole Hennebault. (Les Editions "Le Jardin des Livres")

Résumé :

L’auteur a passé plus de 15 ans en recherches pour la rédaction de ce dictionnaire. Il a exécuté ses recherches dans de nombreuses bibliothèques à travers le monde, il éplucha nombres de livres, manuscrits, textes sacrés, grimoires, ne négligeant aucune source.

L’œuvre de référence recense plus de 4 000 entités angéliques : Anges, Archanges, Dominations, Vertus, Puissances, Chérubins, Séraphins, etc. faisant partie de la littérature biblique, gnostique, cabalistique, talmudique et beaucoup d’autres textes. Chaque entrée comporte une ou plusieurs descriptions de l’entité ainsi que les sources et références d’où proviennent les informations. On peut voir un véritable effort pour recenser toutes les traditions et cultures. Plusieurs illustrations viennent compléter le livre.

Une introduction et divers textes, incantations, tables, etc. complètent le dictionnaire de Gustav Davidson.

L’auteur :

Gustav Davidson est né en 1895, un 25 décembre à Varsovie en Pologne. Il immigra aux Etats-Unis avec sa famille en 1897, plus précisément à New York.

Il publia dès 1915 une pièce de théâtre en collaboration avec Joseph Koven intitulé : Melmoth, the Wanderer, a Play in Five Acts.  Il fonda quelques années plus tard, le Madrigal Magazine, dont il fut également l’éditeur.

Il poursuivit des études universitaires à l’Université de Colombia à New York. En 1922, il fonda un autre magazine : Rhythmus Magazine. Il fut également éditeur et critique pour le Daily Mirror de New York entre 1929 et 1931. Durant les années qui suivirent il publia plusieurs ouvrages dont des critiques, de la poésie, etc. Il publia entre autres : « Thirst of the Antelope » en 1945, « Moment of Visitation » en 1950 et « Ambushed by Angels » en 1965.

En plus de ces activités littéraires, il fut également le « leader » d’une expédition dans les mers du sud, il travailla à la Librairie du Congrès comme bibliographe et conservateur, il fut le secrétaire exécutif de la société : « Poetry Society of America ». En 1940, il fonda la maison d’édition «  Fine Editions Press ». Il épousa Mollie Strauss en 1942. En 1967, il publia A Dictionay of Angels, Including the Fallen Angels à New York. Il décéda en 1971 à New York.

Commentaires personnels:

Le mois d'octobre étant le mois des anges gardiens (enfin, c'est ce qu'on me dit), voici un ouvrage qui répertorie la grande majorité des anges gardiens et des anges rebelles...

Peu de mauvaises critiques pour cet ouvrage. Et je suis également de l’avis de la majorité des gens qui ont le livre: ce dictionnaire est un excellent ouvrage de référence. L’auteur a fait une recherche extensive et on serait tenté de dire presque complète. De plus, il nous livre presque toujours les sources, les références, les textes d’où il a tiré ses informations.

L’introduction est très intéressante et nous livre la démarche de l’auteur. Elle offre également plusieurs réflexions ainsi que différents liens entre les entités.

De plus, le contenu de l’Appendice propose différentes listes, tables de correspondance, amulettes, etc., et même quelques prières, exorcismes et conjurations. L’auteur ne prétend pas connaître l’authenticité des textes, il ne fait que nous livrer le fruit de sa recherche.

L’auteur ne fait aucune discrimination et nous offre des descriptions de toutes les entités qu’il a pu répertorier. Il va cependant parfois émettre ses doutes quant à la validité de la source.  Il notera également lorsqu’il y a des conflits ou des contradictions dans les références. L’approche demeure très objective.

Les critiques négatives concernant l’ouvrage proviennent en majorité des gens en désaccord avec l’approche généraliste et non pas religieux du livre. On dit, entre autres, que l’auteur ne donne pas une bonne idée de la nature sacrée des anges. Ce n’est évidemment pas le but de l’ouvrage.

On retrouve quelques critiques sur l’intégration de conjurations, exorcismes, etc… Les critiques sont de toutes évidences basées sur les croyances religieuses des gens – qui mentionnent surtout que le livre s’éloigne de « dieu ».  Il faut noter que les textes de l’Appendice que l’auteur a ajouté à son ouvrage complètent en majorité le dictionnaire et ont un caractère plus informatif et culturel que réellement « magique ». Cependant, je dirais que ces textes peuvent être utilisés et à ce titre, ils peuvent être dangereux pour ceux qui ne possèdent pas les connaissances et l’expérience en travaux magiques. Étant un dictionnaire général à portée de tous, ce peut être un point négatif à l’ouvrage.

D’autres critiques concernent les références utilisées pour sa recherche. Certains sont surpris de voir des références littéraires et non pas juste des textes sacrés dans la liste des ouvrages consultés. On souligne que les références littéraires ne sont pas « réelles » et historiques. Encore une fois, ce n’est pas le but de l’ouvrage qui est de répertorier toutes les entités angéliques – peu importe la source ou la provenance.

De plus, d’un point de vue personnel, je ne crois pas que l’on peut véritablement attesté de l’authenticité des textes sacrés et des entités répertoriées dans ceux-ci.

En conclusion, je crois que c’est un excellent livre de référence à posséder pour connaître les entités angéliques de tout type !

3 octobre 2008

Des livres et des frissons

Des rangées de livres... un silence sourd... des mouvements aériens... Malgré les changements technologiques, les supports modernes, les ordinateurs envahissants, les activités incessantes et la vie tourbillonnante des bibliothèques - ou autres noms que l'on peut donner aujourd'hui - on garde encore une image voilée, feutrée, indéfinissable de ces lieux.

Les livres - mais peu importe aujourd'hui le support - semblent tous contenir des secrets... L'information ouvre les portes, donne accès à la connaissance, mais semblent également contenir une part de mystère, de danger...
Ghosts
J'ai travaillé dans différents lieux, mais la dernière bibliothèque où j'ai travaillé était vieille... enfin une partie était vieille, dans un collège de Montréal en place depuis de nombreuses années... où quelques religieux se promenaient encore dans les couloirs. Des livres neufs, récents, des ordinateurs, et tout... mais aussi des rangées de livres plus vieux, certains très anciens... qui sentaient la poussière, le passé, mais aussi un mélange de secret et de révélation...

Est-il étonnant que dans le silence de ces rangés on entende des craquements indéfinissables, des bruissements discrets, que l'on sente les livres se déplacer ? Des mouvements obscurs du coin de l'oeil, des chuchotements imaginés...

Non ! Je n'ai jamais vu de fantômes dans la bibliothèque... que des mouvements délicats. Mais les bibliothèques semblent un endroit naturel pour les fantômes et l'année dernière -oui, je sais tout le monde a probablement déjà vu le lien, je le découvre aujourd'hui-

Et il y a bien sûr la fameuse bibliothèque Willard, dans l'Indiana oú les apparitions sont si fréquentes que des webcams sont installées en permanence afin de capturer des images des fantômes qui la hantent !

1 octobre 2008

Quelques textes "magiques"

HALLOWEEN08Comme l'année dernière, ce mois que j'aime temps, ce si automnal mois d'octobre - même si l'automne n'est pas aussi automnale que j'aimerais dans ce Barcelone encore trop chaud - sera parsemé de textes liés à l'Halloween.

C'est que j'aime cette période et cette fête. Je l'ai déjà dit à quelque reprise ici et ici... Allie en avait aussi parlé... On aime ou on aime pas... Moi, je ne saurais vivre sans l'Halloween !

Et cette année encore, les prochains articles parleront de légendes, de romans et de films fantastiques ou d'horreur, de livres traitant de la thématique ou reliés au monde étrange, ainsi que quelques réflexions ou souvenirs...

Over at the Frankinstein Place

In the velvet darkness of the blackest night
Burning bright, there's a guiding star
No matter what or who you are.

There's a light over at the Frankenstein Place 

 There's a light burning in the fireplace
There's a light, light in the darkness of everybody's life.

I can see the flag fly, I can see the rain
Just the same, there has got to be
Something better here for you and me.

There's a light over at the Frankenstein Place 

There's a light burning in the fireplace
There's a light, light in the darkness of everybody's life.

The darkness must go down the river of nights dreaming
Flow morphia slow, let the sun and light come streaming
Into my life, into my life.

There's a light over at the Frankenstein Place

There's a light burning in the fireplace
There's a light, light in the darkness of everybody's life.

Rocky Horror Picture Show

15 septembre 2008

Relic : II. Résumé et Commentaires

Critique de lecture

relicRelic / Douglas Preston, Lincoln Child. – [Paris] : Robert Laffont, 1997. – ISBN 2-266-07893-3. – (Coll. Terreur / dirigée par Patrice Duvic ; 9181)

Résumé:

Dans le bassin de l’Amazone en 1987, une expédition d’archéologues est massacrée. Quelques caisses contenant des objets retrouvés pendant l’expédition sont sauvées et envoyées à New York.

Quelques années plus tard, le Musée d’Histoire Naturelle de New York s’apprête à inaugurer une exposition très médiatisée sur les superstitions. Des caisses provenant d’Amazonie sont découvertes dans les combles du musée et ouvertes. Divers objets sont trouvés et utilisés pour l’exposition ; une étrange plante est également découverte dans une des caisses. Cette plante inconnue intrigue une des scientifiques du musée, Margo Green. Alors que l’exposition est sur le point d’ouvrir, on retrouve au musée, les corps mutilés de deux enfants. La direction du musée, ne voulant pas perturber l’exposition, demande aux enquêteurs d’être discret et de ne pas ébruiter le meurtre.

Alors que la police entreprend son enquête, d’autres meurtres sont commis, tous dans le musée. Un « monstre » semble parcourir les couloirs du musée. Les meurtres se multiplient, les enquêteurs semblent dépassés par les évènements et l’exposition est sur le point d’être ouverte. Il revient à Margo Green et à l’inspecteur Pendergast de comprendre la nature des meurtres et de convaincre la police de leurs conclusions.

Commentaires personnels et expérience de lecture :

Après avoir lu Muséum de Véronique Roy, je me suis rappelé une lecture que j’avais faite il y a quelques années. Une autre histoire de meurtres dans un autre musée d’histoire naturelle.  Mais les meurtres de Relic ne sont apparemment pas l'œuvre d’un meurtrier « humain » mais plutôt celle d’une créature… d’un « monstre ».

Il semblerait que les musées sont un cadre parfait pour les intrigues et les mystères. Peut-être l’atmosphère particulière des couloirs des musées, le silence, l’immobilité, les interdictions et surtout les kilomètres de couloirs non accessibles aux visiteurs permettent de croire que les secrets, les conspirations, et même les meurtres, les fantômes et les monstres sont des possibilités.  

Première collaboration de Child et Preston, le roman explore le milieu des musées et propose un mélange de science et de fantastique. On traite de manipulation génétique, d’archéologie, d’anthropologie, biologie, de sciences, de superstitions et de religions anciennes ; les auteurs se permettent également une critique assez sévère des musées, l’administration interne de ces institutions, leurs rôles et leurs implications dans la société et dans la communauté scientifique. Le roman cherche surtout à toujours rester dans le domaine du « possible » même lors des théories les plus fantastiques. On rattache toutes les découvertes à la science... les religions, les supersitions, etc peuvent toutes être reliées à une notion, une explication scientifique... qui à leur tour semblent parfois proche des croyances et de la foi...

On rencontre également pour la première fois, l’inspecteur Pendergast qui n’a ici qu’un rôle secondaire mais qui reviendra dans les prochains romans des deux auteurs. Les personnages sont relativement bien développés même s’ils semblent en connaître un peu « trop ». Les détails sur les procédures et façons de faire au Musée sont très bien utilisés et sont très intéressants. La fin semble un peu précipitée et j’aurais aimé un peu plus de détails sur le « monstre ». Mais c’est une faiblesse de nombreux romans de ce genre. La construction du roman est cependant très réussie. On demeure captif tout au long de la lecture. J’ai cependant quelques réserves sur la traduction et j’aimerais relire le roman en anglais.

Le roman fut adapté pour le cinéma en 1997. De nombreux éléments et détails furent modifiés pour la version cinématographique, ainsi que les personnages principaux. Le film est très différent du livre et les changements rendent le développement de l’histoire relativement boiteux. Si vous n’avez que vu le film, je vous recommande fortement de lire le roman de Child et Preston pour vraiment avoir une bonne idée de l’histoire. C'est une lecture très agréable et rapide...

L’avis de Kelli

Citations:

 « La nuit tomba tôt sur le Musée d’histoire naturelle ; vers cinq heures, le timide soleil de printemps s’en allait déjà. Les visiteurs l’imitèrent. Les touristes, les groupes scolaires, les parents débordés doublèrent les lions de bronze et descendirent l’escalier de marbre qui menait à la sortie. » p. 85

« Malgré sa surface utilisable de trois cent mille mètres carrés, il n’y avait pas un pouce de terrain qui ne soit mobilisé pour le stockage : même les cages d’escaliers, les couloirs, les bureaux des stagiaires étaient investis. Sur cinquante millions d’objets et de spécimens, seuls cinq pour cent étaient présentés dans les vitrines. Le reste était voué à la recherche scientifique. » p. 64

Premier article:  Relic : I. Les auteurs.

Sources :

14 septembre 2008

Relic : I. Les auteurs

Critique de lecture

Relic / Douglas Preston, Lincoln Child. – [Paris] : Robert Laffont, 1997. – ISBN 2-266-07893-3. – (Coll. Terreur / dirigée par Patrice Duvic ; 9181)

Quatrième de couverture :

1988. Une équipe d’archéologues est sauvagement massacrée en plein cœur du bassin amazonien. De bateau en bateau et de port en port, quelques caisses contenant le fruit de leurs recherches sont acheminées vers le Muséum d’histoire naturelle de New York où elles sont oubliées au fond d’un sous-sol.

Quelques années plus tard, le musée prépare une exposition tapageuse sur le thème des superstitions. Peu de temps avant l’inauguration, plusieurs crimes sanglants sont commis. Un meurtrier d’une force et d’une férocité inouïes hante les galeries poussières et les vastes halls. On parle même d’un monstre…

relic1Les auteurs :

Douglas Preston est né à Cambridge au Massachusetts en 1956. Il grandit dans la ville de Wellesley où il fréquenta plusieurs écoles dont le Cambridge School of Weston. Lui et ses deux frères avaient une réputation de jeunes faiseurs de troubles.

Il poursuivit néanmoins ses études et fréquenta le Pamona College à Claremont en Californie. Il commença par étudier surtout les sciences – mathématiques, biologie, anthropologie, chimie, physique, géologie, … - puis décida finalement d’étudier la littérature anglaise. En 1978, après l’obtention de son diplôme, il est employé par le American Museum of Natural History de New York pour lequel il est éditeur, rédacteur et éventuellement directeur des publications. Il y resta 8 années pendant lesquelles il rédigea son premier ouvrage Dinosaurs In The Attic: An Excursion into the American Museum of Natural History, qui fut publié par les St.Martin’s Press par un jeune éditeur, Lincoln Child. C’est également pendant ces années que l’idée pour le roman Relic commença à germer chez les deux hommes. Douglas Preston fut également professeur à l’Université Princeton pendant ces années ainsi que éditeur pour la publication Curator.

En 1986, Preston décide de partir pour Santa Fe au Nouveau-Mexique pour écrire à temps plein. Il publie plusieurs ouvrages sur l’histoire du Sud-Ouest américain. Il publie également un premier roman Jennie. C’est au début des années 90 que Preston se joint à Lincoln Child pour écrire plusieurs thrillers dont le premier est Relic, publié en 1995.

Il habite aujourd’hui au Maine avec sa femme et ses trois enfants, non loin de son ami Lincoln Child. Il écrit toujours, des romans et des œuvres de non-fiction, il collabore toujours avec Child, en plus d’écrire pour diverses publications et de poursuivre des activités de recherches pour diverses institutions.

Bibliographie

  • Dinosaurs In The Attic: An Excursion into the American Museum of Natural History (1986)
  • Jennie (1994)
  • Relic (avec Lincoln Child) (1995)
  • Talking to the Ground: One Family's Journey on Horseback Across the Sacred Land of the Navajo (1996)
  • Mount Dragon (1996)
  • Reliquary (avec Lincoln Child) (1997)
  • Riptide (1998)
  • Cities of Gold: A Journey Across the American Southwest (1999)
  • Thunderhead (1999)
  • The Ice Limit (2000)
  • The Cabinet of Curiosities (avec Lincoln Child) (2002)
  • Still Life with Crows (avec Lincoln Child) (2003)
  • The Codex (2004)
  • Brimstone - Diogenes Trilogy (avec Lincoln Child) (2004)
  • Dance of Death - Diogenes Trilogy (avec Lincoln Child) (2005)
  • Tyrannosaur Canyon (2005)
  • The Book of the Dead - Diogenes Trilogy (avec Lincoln Child) (2006)
  • The Wheel of Darkness (avec Lincoln Child) (2007)
  • Blasphemy (2008)
  • The Monster of Florence (avec Mario Spezi) (2008)

Lincoln Child est né à Westport au Connecticut en 1957. Il commence à écrire des nouvelles alors qu’il est jeune et écrit même un roman de science-fiction et un roman de fantasy.

Il étudia au Carleton College au Minnesota et obtint un diplôme en Anglais. Il devient assistant éditeur au St.Martin’s Press en 1979 à New York. Il y devient éditeur en 1984. Quelques années plus tard, il fonde la division « horreur » des Presses St.Martin. Il quitte ensuite l’entreprise pour devenir un analyste de système chez MetLife. En parallèle à son intérêt pour la littérature, il fut toujours intéressé par l’informatique et la programmation.  

C’est alors qu’il travaille pour cette compagnie qu’il collabore avec Douglas Preston pour écrire Relic. Il avait rencontré Preston alors qu’il travaillait encore pour St.Martin’s Press. Il fut l’éditeur du premier ouvrage de Preston, Dinosaurs In The Attic: An Excursion into the American Museum of Natural History. Il quitta MetLife quelques années plus tard pour se consacrer à l’écriture.

Il habite aujourd’hui à Moristown au New Jersey, près de son collaborateur et ami, Douglas Preston avec lequel il continue d’écrire des romans.

Bibliographie :

  • Relic (avec Douglas Preston ) (1995)
  • Mount Dragon (1996)
  • Reliquary (avec Douglas Preston ) (1997)
  • Riptide (1998)
  • Thunderhead (1999)
  • The Ice Limit (2000)
  • The Cabinet of Curiosities (avec Douglas Preston ) (2002)
  • Utopia (2002)
  • Still Life with Crows (avec Douglas Preston ) (2003)
  • Brimstone - Diogenes Trilogy (avec Douglas Preston ) (2004)
  • Death Match (2004)
  • Dance of Death - Diogenes Trilogy (avec Douglas Preston ) (2005)
  • The Book of the Dead - Diogenes Trilogy (avec Douglas Preston ) (2006)
  • The Wheel of Darkness (avec Douglas Preston ) (2007)
  • Deep Storm (2007)

Consulter le site des auteurs

Résumé et commentaires à suivre...

Citations:

« - Je sais que le mot superstition n’a pas très bonne presse pour certains. Il évoque une idée d’exploitation, je suis d’accord ; certains effets que nous mettons en place pour l’expo relèvent plus ou moins du … sensationnel. Mais je vous demande un peu comment on ferait un succès avec une expo appelée Religions primitives, hein ? » p. 68

Sources :

13 septembre 2008

Quelques mots...

Un bon livre c'est quand on a envie de tourner les pages pour connaître la fin de l'histoire et qu'on se retient de le faire par crainte de rater les qualités de l'écriture.

Jacques Poulin

12 septembre 2008

Les enfants du Graal

EnfantGraal1Critique de lecture

Les enfants du Graal : roman / Peter Berling ; traduit de l’allemand par Jacques Say. – [Montréal] : Libre Expression, 1997. – 810 p. : 2 cartes ; 23 cm. – ISBN 2-89111-736-0

Quatrième de couverture :

An de Grâce 1244, Montségur. Deux enfants, réchappés du massacre des Cathares, fuient à travers l’Europe. Sur leurs traces, l’empereur Frédéric II, le Pape Innocent IV, les Templiers, les Sarrasins sans merci.

Inspiré de la célèbre légende du Graal, cette histoire se déroule entre 1244 et 1247 sur fond de croisades et d’Inquisition.

De l’histoire si fascinante, si méconnue aussi du Moyen Age, Peter Berling débrouille avec aisance les écheveaux les plus compliqués ; il donne ainsi à cette épopée le rythme haletant d’un roman à suspense de notre temps.

L’auteur :

Peter Berling est né à Meseritz-Obrawalde en Allemagne en 1934 (aujourd’hui Obrzyce en Pologne).

Il étudie à Munich dans les années 50 à l’Académie des Beaux-Arts. Il découvre rapidement le cinéma et devient acteur etEnfantGraal réalisateur puis producteur. Il aura d’ailleurs quelques rôles dans des films comme Immer wenn der Tag beginnt en 1957, Die ehe der Maria Braun (Le Mariage de Maria Braun) en 1979, The Name of the Rose en 1986, Last temptation of Christ en 1988, Gangs of New York en 2002 et Mel Gibson’s The Passion of Christ en 2004.

Il a été pendant quelques années journaliste pour quelques publications dont le Der Spiegel et Playboy. Passionné du Moyen Age, il écrit en 1988 une biographie de Saint François d’Assise, puis il entreprend la rédaction d’une saga sur le Graal dont le premier tome Les Enfants du Graal parait en 1991. Le roman fut traduit en français et publié en 1996. Il vit aujourd’hui principalement à Rome.

Bibliographie partielle :

  • Die Kinder des      Gral (1991) – (Les Enfants du Graal (1996))
  • Das Blut der      Könige (1993) – (Le Sang des Rois (1997))
  • Die Krone der Welt (1995) – (La Couronne du monde (1998))
  • Der Schwarze Kelch (1997) – (Le Calice noir (1999))
  • Die Ketzerin (2000) – (La Cathare)
  • Zodiac (2002)
  • Das Kreuz der      Kinder (2003) – (La Croisade des enfants (2006))
  • Der Kelim der      Prinzessin (2004) – (La Princesse et le Kilim (2006))

Résumé:

1244 au château de Montségur, près de Foix, après un siège difficile, les derniers cathares s’apprêtent à se rendre aux armées du Roi et se préparent à mourir sur le bûcher. Mais avant la chute du château, ils s’assurent que deux enfants, accompagnés de quelques chevaliers et d’un moine franciscain puissent s’enfuir en secret.

Ces deux enfants, Roç et Yeza, sont le trésor des Cathares, dépositaires d’un secret qui pourrait changer le cours du monde et réconcilier les peuples et religions. Ils doivent être sauvés à tout prix. Protégés par certains, poursuivis par plusieurs, ils se parcourent l’Europe et l’Asie.

 

Commentaires personnels et expérience de lecture :

Incroyable lecture de plus de 800 pages. Roman historique où se mélange personnages fictifs et réels. La lecture est riche et l’auteur nous offre de nombreux détails historiques sur le Moyen Age.

Á travers cette fuite initiatique, on nous parle de l’époque, des mœurs, des gens qui ont peuplé les différentes régions du monde alors connu. On croise des personnages historiques, tels Guillaume de Rubrouck, Yves le Breton, Grégoire IX, Alphonse X, Innocent III, etc. On se joint aux Cathares, Templiers, Assassins, Catholiques, Musulmans, Mongols… on parcoure les Croisades, les guerres, on lit sur l’hérésie, la sorcellerie, l’Inquisition, les origines du catholicisme… Le Moyen Age nous est présenté puis imaginé. 

Les personnages et les références historiques sont innombrables. Le destin de ses deux enfants est encastré dans une réalité historique remaniée et romancé. Mais le roman est solide. Et l’auteur nous renvoie à de nombreuses notes en fin de roman. Peut-être trop. Enfin, oui, beaucoup trop de notes. Et ces notes ne sont pas « annotées ». C'est-à-dire qu’il n’y a aucune façon de savoir qu’à ce moment du récit, il faut aller voir à la fin pour en savoir un peu plus, sur le personnage historique, le contexte, etc. Et donc, cela alourdit incroyablement la lecture. Incessant aller-retour entre le roman et les dernières pages contenant les notes. Il s’agit presque de lire un deuxième ouvrage historique à côté du roman, mais sans vraiment savoir à quel moment il faut aller consulter cet ouvrage de référence.

Oui, la lecture est difficile. On se perd parfois parmi tous ces personnages. Et on sait aujourd’hui qu’il y a trois autres tomes tout aussi longs et ardus. Mais l’intrigue est passionnante pour celui qui sait passer à côté de la difficulté de lecture – et je ne parle pas du poids de mon édition qui rendait impossible de lire ailleurs que chez moi !

Au-delà de l’intrigue de ces enfants du Graal, on ne peut que se passionner pour cette époque tourmentée, instable et à la recherche d’un absolu religieux. Mais ne mettre l’accent que sur la richesse historique du roman, serait aussi une erreur. Le déroulement de l’histoire est parfois lent, mais je n’ai pu que me perdre dans l’histoire de Roç et Yeza, m’attendrir devant Guillaume, et complètement être renversée par Laurence… et je ne mentionne pas de nombreux autres personnages intéressants et que l’on tarde de retrouver dans les autres tomes.

Qui sont ces enfants ? Quel est le secret de leur naissance ? Et quel est le lien qui les attache au Graal ? Ces questions sont facilement répondues… il s’agit à présent de lire comment et pourquoi on essaie de détruire ou protéger ces enfants !

 

Citations:

« Et cette odeur ! Cette horrible odeur de chair brûlé, une odeur que je ne pouvais chasser et que je retrouvais parmi les fleurs printanières et les herbes qui naissaient dans les champs. C’était une douce après-midi que celle du jour où Mont-Ségur s’était rendu… » p. 79

« Des moines gris au teint pâle qui sortaient rarement à la lumière du jour y surveillaient une armée de scribes esclaves, d’artistes chaldéens du « pays entre les deux fleuves » qui avaient étudié à Alexandrie, et de lettrés juifs venus d’Espagne. Ces spécialistes ne sortiraient du Documentarium que les pieds devant. » p, 391

Sources :

26 août 2008

Les livres du Somail

Un peu de silence j’ai recherché pendant la fin de semaine. Mais nous avions une destination… Il y a quelques années, nous avions fait un petit arrêt à ce joli petit village sur le Canal du Midi et découvert cette librairie… Malheureusement, les horaires étant ce qu’ils sont, je n’ai pu que me visiter quelques minutes la librairie « Le trouve tout du livre »… pas assez pour me perdre dans ces milliers de livres. 

SomailEt donc, je m’étais promis de retourner au Somail pour retourner dans cette librairie qui ressemble beaucoup aux librairies de mes rêves… Et donc, cette fuite de la fin de semaine dernière avait pour principal but, Le Somail et sa librairie. Ensuite une nuit à Narbonne et un retour à notre rivière des Pyrénées espagnoles tout près de Beget.

Je dois avouer que la première partie du samedi fut particulièrement éprouvante. Un trajet qui aurait dû nous prendre 2h30, dura 5 heures. Des embouteillages monstres dans les environs de Girona… puis un cheminement de tortues jusqu’à la frontière… notre patience fut mise rudement à l’épreuve et nous avons tout deux pensé rebrousser chemin vers Barcelone.

Finalement – et après une presque crise de nerfs aux alentours de Perpignan lorsque j’ai vu les autos complètement arrêtées sur l’autoroute – nous sommes arrivés au Somail. Toujours aussi joli… Il était 17h15, la librairie devait fermée à 18h30… donc aucune minute à perdre.Somail2

Une marche lente à travers la librairie… odeur feutrée… lumière lourde et claire. Livres murmurant doucement. Et parmi ces livres, trois m’ont choisie. Ces livres ont chuchoté délicatement et mon regard les a croisés. Je les ai pris dans mes mains. Touché tranquillement la couverture, frôlé et senti les pages… Et je les ai ramenés avec moi. Parmi ces trois livres, il y en a un… un qui m’a bouleversée quand je l’ai vu… je l’ai pris, incrédule. Ouvert. Feuilleté. Et soupiré. Un livre sur une de mes auteurs préférés. Un auteur que j’aime tellement que j’ai suivi un cours complet à l’université sur elle… Et ce livre traite des femmes qui peuplent ses romans. Un livre contenant des gravures magnifiques… un livre presque intact avec seulement quelques rousseurs…

La « Galerie des femmes de George Sand »… publiée en 1843… Lélia, Indiana, Lavinia, Pauline, Consuelo, … des extraits ainsi que des commentaires du « Bibliophile » Jacob… des gravures de chacune de ces femmes… Les 5 heures de routes furent rapidement oubliées. Peut-être un petit questionnement sur cette folie des livres qui ne me quitte pas… Le contenu autant que le contenant… la lecture des mots autant que le bruit des pages, l’odeur du papier, la couleur de la reliure…

17 août 2008

La Chambre de la Stella

Critique de lectureStella

La Chambre de la Stella / Jean-Baptiste Harang. – [Paris] : Grasset, 2008. – 152 p. ; 18 cm. – ISBN 978-2-253-12012-4. – (Coll. Le livre de Poche : no30989)

Quatrième de couverture :

Chaque maison cache un secret, les murs ont des oreilles mais la bouche cousue. Il faut poser longtemps la joue contre leur sein, comme un docteur fiévreux, pour les entendre respirer. A Dun-le-Palestel, dans la Creuse, la maison de famille du narrateur en a si gros sur le cœur et tant à dire qu'on va la confesser, pièce après pièce, l'écouter se raconter, souvenirs dérangés, vérités arrangées, les choses et les gens tels qu'ils furent, les échos et les ombres qu'il en reste. Elle finira bien par lâcher ce qu'elle sait. Elle sait l'histoire d'un père qui, lui, avait choisi de se taire.

Stella1L’auteur :

Jean-Baptiste Harang est en 1949 à Chaulgnes dans le département de la Nièvre. Il est journaliste pour le journal la Libération depuis 1978. À partir de 1988, il prend le poste de critique littéraire pour le même journal. Il publie son premier roman, Le Contraire du cotton, en 1993. En 2004, il publie L’art est difficile qui est en fait un recueil d’articles qu’il a publié dans la Libération depuis 1988. Il reçoit en 2006, le prix Livre Inter pour La Chambre de la Stella.

Bibliographie :

  • Le Contraire du cotton (1993)
  • Les Spaghettis d'Hitler (1994)
  • Gros chagrin (1996)
  • Théodore disparaît (1998)
  • L’art est difficile (2004)
  • La Chambre de la Stella (2006)

Résumé:

Le narrateur de La Chambre de la Stella partage avec nous des souvenirs d’enfance à travers les pièces de la maison familiale. Il cherche surtout à nous parler de son père et du secret qu’il a découvert remettant en question ses origines.

Dans les années 60, alors qu’avec son frère et sa sœur, il avait entrepris de repeindre le rez-de-chaussée de la maison familiale, il découvre dans un vieux secrétaire, le livret militaire de son grand-père. Ce qu’il y découvre révèle la véritable identité de son père et remet en question toute la famille paternelle. Son père ne révèlera jamais les secrets de sa naissance et les secrets de la maison de Dun, même après son décès.

À travers ses souvenirs, l’auteur part à la recherche de celui qui serait son véritable grand-père et cherche à éclaircir les silences et secrets de sa famille.

Commentaires personnels et expérience de lecture :

Le « roman » que nous offre Jean-Baptiste Harang semblerait être en fait un recueil de ses propres souvenirs. Souvenirs qu’il nous livre principalement – mais pas uniquement - à travers les pièces de la maison familiale. Mais la relation de ces souvenirs semble surtout avoir pour but de cerner l’identité de son père.

En effet, le secret qu’il a découvert par hasard et qui révèle que son grand-père n’est pas le père biologique de son propre père, le pousse à essayer de retrouver des parcelles de sa généalogie en partie inconnue. Cette découverte qu’il n’abordera jamais ouvertement avec son père le trouble. Il voit son père différemment, il cherche à comprendre les raisons de ses silences et de tous ces secrets sur ses origines. Pourquoi son père dissimule ses origines? Pourquoi choisit-il ne pas en parler?

Harang part à la rencontre des secrets enfouis dans la maison de Dun. À travers les pièces, il partage des moments de son enfance, des moments de la vie d’autres membres de sa famille, des moments d’une époque lointaine – mais si proche.

Mais les souvenirs sont-ils bien réels ? L’auteur ne cache pas que les souvenirs sont parfois trompeurs. La mémoire n’est pas infaillible. On se rappelle d’un son particulier mais on oublie la date exacte… on amplifie certains événements, on efface parfois certains mots, on invente sans s’en rendre compte.

Le roman est de toute évidence une quête infiniment personnelle et on se sent presque voyeur de partager ces souvenirs intimes. Pourquoi d’ailleurs les partagent-ils avec nous ? Le texte semble plus une façon pour l’auteur de se libérer de ses souvenirs, et peut-être en veut-il inconsciemment à son père de ne pas avoir livrer son secret, de ne pas avoir partager avec lui ces confidences intimes. Son père ne lui a rien dit. Un inconnu lui révèle qui pourrait être son grand-père… et la chambre de la Stella renferme peut-être plus que ce qu’elle semble offrir… mais son père ne lui a rien dit… Certains ont vu un hommage à son père… peut-être… j’y vois plutôt une accusation de ne pas avoir parlé… un chagrin de ne pas avoir partager plus avec son père.

Le livre est court. Les phrases entre poésie et confusion. Les descriptions sont innombrables. On assiste à une énumération de souvenirs, mais aussi à de longues descriptions de lieux, de pièces, de meubles. Ce qui alourdit parfois la lecture. On a parfois l’impression qu’il faut lire entre les descriptions détaillées de pièces et de meubles, les traces de souvenirs et d’émotions. Mais ce n’est pas totalement sans charme. La confusion, l’impression de se perdre un peu rappelle que nous lisons des souvenirs, qui ne sont pas toujours très nets. Je me suis rappelée moi aussi comment nos souvenirs sont souvent attachés à un objet particulier, à un lieu précis… je pourrais remplir des pages sur la maison de mes grands-parents, par exemple…

Mais on sent parfois qu’on s’éloigne du fameux secret. Que celui-ci n’est qu’un prétexte à de longues descriptions. Que les recherches de l’auteur n’aboutissent pas, on se perd dans des noms, des généalogies incertaines. On passe sur certains personnages alors qu’on aurait aimé en savoir davantage. Et malgré la brièveté du livre, j’ai parfois trouvé le temps long et j’avançais péniblement dans ma lecture. Et je dois avouer que la fin m’a un peu déçu. Mais l’auteur ne pouvait que difficilement terminer autrement sa quête qui n’est pas terminée.  

Les avis d’Hélène , d’Antoine Peuchmaurd et de Joël Perino

Citations:

« Enfants, nous ne montions jamais au grenier, l’interdit et la peur nous en dissuadaient, la peur surtout, l’interdit à lui seul eût pu nous stimuler. » p. 83

« La cuisine de Dun était le centre du monde. Et ma grand-mère régnait sur ce monde. Au centre de ce centre du monde une table aux pieds trop frêles qui me sert encore aujourd’hui, dans mon mi-temps parisien, de table de salle à manger, mais elle ne se souvient de rien. » p.115

Sources :

15 août 2008

Antigone d'Anouilh - III. Résumé et Commentaires personnels

 

Anouil3Antigone / Jean Anouilh. – Paris : La Table Ronde, 1976. – 133 p. ; 19 cm.

Résumé :

Cette tragédie en prose composée d’un seul acte commence par la présentation par le Prologue des personnages de la pièce qui sont déjà en scène lors du lever du rideau. Le Prologue résume également la situation dans laquelle nous trouvons les personnages ; c’est en fait un rappel de la légende de Thèbes et des faits qui se sont passés avant le début de la pièce :

Après le départ d’Œdipe, roi de Thèbes, le royaume est gouverné par ses deux fils, Polynice et Étéocle. Les deux frères avaient d’abord décidé de partager le pouvoir et de régner une année sur deux. Mais après un an, Étéocle ne veut pas céder le pouvoir à son frère. Polynice veut reprendre le trône et réussit à assembler une armée. Une guerre se déclare entre les deux frères qui se terminent par la mort de Polynice et Étéocle qui se sont entretués. Le pouvoir revient alors à leur oncle, Créon. Celui-ci organise des funérailles pour Étéocle qu’il considère être mort pour le royaume, mais ordonne de ne pas toucher au corps de Polynice, celui qui a trahi sa patrie, de ne pas lui donner de sépulture.

Après ce prologue, la pièce débute avec le retour d’Antigone qui est sortie pendant la nuit. Elle cache à sa nourrice les raisons de sa sortie nocturne. On assiste ensuite à une discussion d’Antigone avec sa sœur Ismène, qui se doute de ce qu’elle veut accomplir. Elle essaie de la convaincre de ne pas enfreindre les ordres de Créon. Malgré ses doutes, Antigone est déterminée.

Elle rencontre ensuite son fiancé, Hémon, le fils de Créon. Après s’être rassuré de son amour pour elle, elle lui demande de lui faire confiance et lui annonce la rupture de leurs fiançailles. Hémon ne comprend pas les raisons de cette rupture. Puis, alors que sa sœur Ismène tente encore de la convaincre de ne pas enterrer leur frère, Antigone lui avoue qu’elle l’a déjà fait, la nuit passée.  

Pendant ce temps, on découvre que Polynice a été recouvert de terre et on avertit Créon que ses ordres ont été enfreints. Il fait surveiller le corps et ordonne de ne pas en parler pour l’instant. Antigone est ensuite arrêtée par les gardes de Créon alors qu’elle est près du corps et ne la reconnaissant pas, ils la brutalisent. Mis au courant, Créon ne veut tout d’abord pas croire que sa nièce est responsable d’un tel acte. Il affronte Antigone et tente de la raisonner. Mais leurs convictions sont trop différentes et ils sont irréconciliables.

Créon veut ramener la paix dans le royaume, étouffer tout scandale et demande à Antigone de ne plus tenter d’ensevelir son frère. À court d’arguments, il révèle les vraies personnalités de ses frères, et les raisons de leurs morts. Mais Antigone ne veut pas céder, malgré ces révélations qui la bouleversent. Ne pouvant rien faire pour la protéger, Créon appelle un garde qui amène Antigone. Le Chœur et ensuite Hémon tentent d’intercéder en faveur d’Antigone. Mais Créon ne veut et ne peut pas empêcher sa mise à mort.

Antigone, seule avec un garde, ne trouve aucun réconfort dans ses derniers moments. Un messager arrive sur scène et annonce la mort d’Antigone, mais aussi la mort d’Hémon qui s’est tué près de celle qu’il aimait. Créon revient alors sur scène, le chœur lui apprend alors la mort de sa femme, la reine, qui n’a pu supporter la mort de son fils. Créon se retrouve alors seul, calme. Il sort. Le chœur s’adresse une dernière fois aux spectateurs pour clore la pièce.

Commentaires personnels :

Le mythe d’Antigone est une histoire tragique qui semble aller au-delà de l’histoire racontée en tant que telle. Le thème central d’Antigone ne me semble pas son action – offrir une sépulture à son frère – mais plutôt sa volonté de se rebeller contre l’ordre établi. L’affrontement entre Antigone et Créon symbolise l’obligation de suivre l’ordre en place (Créon) et la volonté de se rebeller (Antigone). Liberté de pensées et d’actions contre obligation de suivre le pouvoir en place. Les choix qui doivent être faits amènent souvent des conséquences irréversibles et douloureuses. Est-ce que les choix sont toujours justifiés ? Est-ce que les convictions personnelles et la volonté d’absolu jusqu’au sacrifice de soi justifient ces actions ?

Antigone est une tragédie et repose sur une fatalité. Nous savons qu’une mort ou des morts auront lieu, et peu importe les événements qui suivent, il n’y a pas d’espoir. Les personnages sont « programmés » par leur destinée, leurs personnalités fortes, exceptionnelles et par leurs actions fortes, intuitives et parfois violentes. Les personnages sont nobles mais ne s’opposent pas à leurs destins. Ils savent que ce qu’ils doivent faire et ne cherchent pas à se dérober à leurs obligations. Créon tente de convaincre Antigone mais sait très bien qu’il ne le pourra probablement pas et qu’il devra la condamner à mort, car telle est la loi, et il ne peut la contourner. Antigone sait qu’elle va mourir mais rien, même certaines révélations troublantes, ne la feront changer d’idée.

L’histoire veut faire passer un message. Les gens accomplissent parfois leurs actions car poussés par des motivations au-delà de leur volonté. Ils se plient à ce qu’ils croient devoir faire… même si c’est une erreur. Il est facile de voir comment cette réécriture du mythe d’Antigone par Anouilh a été motivée par son époque. Et comment les spectateurs ont pu transposer les actions et les dialogues des personnages à la réalité du moment, c'est-à-dire l’Occupation et la Résistance.

Il fut en quelque sorte facile à Anouilh de transposer l’histoire d’Antigone car celle-ci est intemporelle. On traite ici de l’Homme, de ses faiblesses et de ses forces, de sa noblesse et de ses peurs. La tragédie d’Anouilh transmet beaucoup de pessimiste. Malgré les notions de grandeur, idéalisme, passion et noblesse de sentiment, ressort surtout la fatalité du destin. Et selon moi, l’aveuglement. Une volonté de pureté de sentiments mais qui amène irrémédiablement à un refus de voir autre chose que sa propre conviction.

 

La pièce se veut un appel à une certaine révolte – tout en laissant toujours sous-entendu l’obligation de se plier à certaines règles. Certains se soumettent et ne peuvent faire autrement… faut-il les condamner ? D’autres se rebellent malgré tout et contre tout raisonnement. Est-ce que cela vaut toujours la peine ? Il a certes une idée d’extrême, d’affrontement entre le bien et le mal… mais il n’est pas clairement défini ce qui est le bien et ce qui est le mal.

La pièce va cherche dans le classique une vision du moderne. Anouilh mélange sentiments anciens et quotidien absurde. Les héros sont dignes des mythes anciens et sont obsédés par des valeurs nobles, par des idéaux intemporels. Ils refusent les compromis.

Anouilh a bien sûr apporté quelques modifications à la tragédie de Sophocle et au mythe d’Antigone. Il fait d’Antigone une fille simple et ordinaire alors que l’Antigone est remarquable. Sophocle place Créon et son destin au centre de sa tragédie alors qu’Anouilh y place Antigone. Mais le destin et le sacrifice demeurent centraux aux deux textes.

De nombreuses analyses de la pièce d’Anouilh existent et je conseille vivement à ceux qui s’intéressent à Antigone, de les lire.

Personnellement, j’ai toujours beaucoup aimé ce mythe et j’ai aimé les deux textes, autant celui de Sophocle que celui d’Anouilh. J’ai particulièrement aimé la lecture d’Anouilh et l’ambiguïté qu’il laisse planer.

D’un point de vue tout à fait personnel, j’ai cependant beaucoup de difficulté avec l’idée de « destin » et de « sacrifice »… donc, j’ai toujours eu envie de dire à Antigone… « oui, bon, tu l’as recouvert deux fois déjà, on a compris ton opposition, tu as clairement noté ton désaccord… pas besoin de mourir pour un ti-clin qui ne t’aimait pas… ». Mais bon…

Lire aussi:

Antigone d'Anouilh - I. L'auteur
Antigone d'Anouilh - II. L'oeuvre

Sources:

Citations :

« LE CHŒUR, s’avance.

Et voilà. Sans la petite Antigone, c’est vrai, ils auraient tous été bien tranquilles. Mais maintenant, c’est fini. Ils sont tout de même tranquilles. Tous ceux qui avaient à mourir sont morts. Ceux qui croyaient une chose, et puis ceux qui croyaient le contraire – même ceux qui ne croyaient rien et qui se sont trouvés pris dans l’histoire sans y rien comprendre. Morts pareils, tous, bien raides, bien inutiles, bien pourris. Et ceux qui vivent encore vont commencer tout doucement á les oublier et à confondre leurs noms. C’est fini. » p. 132

 « C'est cela qui est commode dans la tragédie. On donne un petit coup de pouce pour que cela démarre [...] C'est tout. Après on n'a plus qu'à laisser faire. On est tranquille. Cela roule tout seul. » pp.56-57

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