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7 mars 2010

Le moment captif d'un dimanche : et tourne la roue

" Travail et amour, ces deux roues énormes sur lesquelles roule le chariot du monde" [Roger Fournier]07mars

Des couleurs printanières... je n'y peux rien. Si la pluie insiste pour s'éterniser, j'amènerai donc les couleurs à moi. Ironique. Tout de même. Cette roue d'eau qui travaille à la faire virevolter... inlassablement. Je fuis l'eau qui tombe goutte à goutte pour me réfugier dans une image d'eau qui tourne lentement. Ironique, répéteront certains.

De petits canards jaunes dessinés sur les pierres me font sourire et oublier les soucis soudainement insignifiants mais quotidiens.

De jolies fleurs violettes, jaunes, rouges, roses... des taches feuillues d'un vert énergique mais apaisant... un bruit lent et continu... une odeur de bois mouillé...

Et cette eau qui tourne et tourne. Sur cette roue de bois. J'y prends une goutte pour le travail de chaque jour. J'y prends une autre goutte pour l'amour quotidien discret et familier. J'y prend une petite goutte pour me rappeler de construire mes jours avec passion et calme, avec émotion et raison. J'y prends une autre goutte pour la faire multiplier et grandir. Et j'amène toute cette eau chez moi. Pour faire tourner mon moulin personnel par ces gouttes de couleurs, de projets, de rêves et d'amour.

"Chacun tire l'eau à son moulin" [Proverbe français]

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5 mars 2010

Dans ma tête, je m'imagine...

Dans ma tête, je m'imagine...
des cloches qui carillonnent doucement
...

Cloche

Du bruit. Oui du bruit. Mais un bruit
qui couvre les autres bruits.
Le silence n'existe pas à Barcelone.
Je ne suis pas certaine qu'il existe
dans aucune ville espagnole.

Tout est bruit. Tout le temps.
Et j'ai parfois besoin de silence.
Les cloches sont tonnerres et sont harmonie.
Elles bâillonnent les bruits qui m'entourent
et carillonnent dans le silence inexistant.

Les sirènes, les klaxons, les cris, les rires...
les ballons, les pétards, les milliers de bruits
qui jamais n'arrêtent...

Les cloches purifient mes envies de crier
et de mêler ma voix à la cacophonie qui
traîne à ma fenêtre et
qui accompagne chacun de mes pas
dans cette si belle ville.

Le bruit des cloches est immense
mais bizarrement me fait
complètement oublier
le tintamarre de mon quotidien.

28 février 2010

Le moment captif d'un dimanche : expérience de couleurs

"Les jours sont des fruits et notre rôle est de les manger" [Jean Giono]28f_vrier

Parfois - très souvent - je m'ennuie de l'hiver. Et des saisons. Ces saisons de mon enfance. Très précises. Même si parfois elles s'enlaçaient pour devenir un peu confuses.

J'en parle en long et en large. Je regarde des photos. Et je me plains. Oui, je sais... je suis parfois plaignarde.

Mais parfois je sais aussi regarder chaque jour et les aimer. J'oublie la pluie et les jours gris. Et je vois ces fruits dans les arbres de ma rue.

Des fruits si étranges pour moi mais si communs ici. Des couleurs que je ne connaissais pas dans ces jours d'hiver. Et je me dis que cela ne sert à rien de verser des larmes pour les perdre dans des gouttes de pluie. Il suffit de regarder les arbres en couleur et d'en cueillir les teintes une à une. Et les assembler pour reconstruire les expériences anciennes et construire les nouvelles.

Petit à petit il faut se gaver des jours et des couleurs qui passent. Se nourrir des beautés et s'imprégner des sottises qui nous entourent. Et on apprend. On comprend. On aime et on déteste. On louange et on chiale.

Et parfois le gris me déprime. Mais ensuite les oranges, les rouges, les verts me rappellent qu'on se plaint toujours et que c'est ça l'expérience.

"L'expérience ne s'achète pas. Elle est le fruit du temps et de la bêtise" [André Hallée]

21 février 2010

Le moment captif d'un dimanche : conquérir

21fevrier"Le cri du sentiment est toujours absurde ; mais il est sublime, parce qu'il est absurde" [Charles Baudelaire]

Ils ouvrent leur gueule. Ils hurlent ? Ils crient ? Avec force, c'est certain. Ils sont là... entourant une fontaine que l'on ne voit pas sur la photo. Ils la protègent ? Ils la défendent ?

Ou alors sont-ils des conquérants ? Ils se sont battus pour leurs rêves, pour leurs places dans ce monument. Maintenant, ils seront pour toujours ici, dans cet endroit pour lequel ils se sont battus. Et ils crient leur joie. Et peut-être leur ivresse d'avoir lutté et obtenu ce qu'ils voulaient.

Cela semble peut-être extravagant, et même irrationnel. Mais ils croient à cette conquête. Même si elle nous semble absurde. Et il faut toujours vaincre nos peurs et se bagarrer pour ses rêves. Parfois certains rêves sont minuscules. Parfois, ils sont grands. Parfois, ils font leur temps et il est alors temps de faire d'autres rêves.

"Dans la vie, il faut se battre, se défendre, conquérir, réaliser ses rêves et ses désirs" [Gilles Derome]

14 février 2010

Le moment captif d'un dimanche : ensemble

"Vieillir ensemble, ce n'est pas ajouter des années à la vie, mais de la vie aux années". [Jacques Salomé]14fevrier

Chut... Ne parle pas. Lève les yeux. Ils nous observent. Tu les vois ? Sur la pierre là-haut...

Ils n'ont pas l'air d'apprécier notre présence. On les dérange, tu penses ? Ils protègent sûrement leur nid. Peut-être y a-t-il des oeufs. Peut-être déjà des petits. Qui dorment pendant qu'ils veillent sur eux.

Ils nous regardent, tu vois ? Ils ne semblent pas contents de nous voir. Peut-être qu'ils se disaient de doux secrets. Qu'ils se gazouillaient des notes amoureuses. On les a sûrement interrompus pendant un moment de repos complice alors que les bébés dorment.

Ils nous dévisagent, tu as remarqué ? Peut-être se questionnent-ils sur nos motivations. Peut-être se demandent-ils si nous nous aimons autant qu'eux.

Ils se sont collés un peu plus, tu as vu ? Leurs plumes s'entremêlent et se caressent. Nous devrions peut-être les laisser seuls. Nous avons assez volé de leur intimité. Viens. Prends ma main. Envolons-nous ensemble.

"L'amour, c'est un oiseau. Imprévisible, fantasque. Fragile aussi, et périssable. Et cet oiseau, pourtant, d'un seul battement d'ailes, allège nos existences de tout le poids de l'absurdité." [Louise Malheux-Forcier]

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7 février 2010

Le moment captif d'un dimanche : copier la sagesse

"Nous croyons regarder la nature et c'est la nature qui nous regarde et nous imprègne" [Christian Charrière]7f_vrier

Je suis emballée. Nous allons visité un parc naturel de singes près de Nagano. J'ai vu des centaines d'images de ce parc, de ses sources naturelles d'eau chaude et de ses singes. Certaines photos sont enneigés. Nous sommes en automne. On nous dit qu'on se promènera parmi eux, sans barrière, sans cage. On peut se promener librement dans leur habitat... la forêt ! Car si on se promène dans un parc avec un sentier aménagé, nous pourrions aller dans la forêt autour et en voir autant ! C'est leur milieu. Leur domaine. On pourra les observer librement.

On nous dit de ne pas les toucher, ne pas les nourrir et surtout ne pas les croiser leur regard. Si cela arrive, il nous faut baisser les yeux et regarder par terre.

Je suis emballée. Je vais voir des êtres fascinants dans leur milieu naturel. Nous entrons dans le parc. Nous cherchons. Nous observons. Et ils sont là. Magnifiques. Tranquilles. Agités. Vivants. Des mâles s'épouillant. Des femelles allaitant. Des petits se chamaillant. Des adultes se baignant dans les bassins naturels d'eau chaude. Certains mangent paisiblement, d'autres dorment bonnement. Quelqu'uns grognent, crient, grimacent...

Et plusieurs nous regardent. Certains avec curiosité, quelques uns avec étonnement, d'autres avec surprise et consternation. La plupart ne nous regardait qu'à peine. Ils nous regardaient passés avec un désintérêt froid. Parfois, le regard s'attardait sur nous. Comme pour juger de notre inutilité.

Désabusés ? Dégoûtés ? Fatigués ? Je crois que lorsqu'ils s'attardaient à nous observer, ils nous trouvaient plutôt pathétiques et ridicules. À les regarder avec tant de passion. À les prendre en photos à toutes les secondes alors qu'ils ne faisaient rien de bien extraordinaire.  Qui trouverait intéressant de prendre un être se gratter, manger, s'épouiller, se baigner, dormir? Nous avions l'impression parfois de leur faire un peu honte...

Mais nous avons marché dans les sentiers. Nous avons pris des photos. Et puis, près de la sortie, je me suis assise pour me reposer un peu. Et il était là. Seul. Le regard perdu au loin. Je ne me suis pas approchée. Je l'ai laissé tranquille. Mais j'ai pris ma caméra avec son zoom... pour me rappeler de lui et de son regard tranquille, doux, sage et légèrement triste.

"L'homme se vante de descendre du singe. Jamais aucun singe ne se vanterait de descendre de l'homme." [Georges Elgozy]

31 janvier 2010

Le moment captif d'un dimanche : un peu de temps

31janv

"Une heure n'est pas qu'une heure, c'est un vase rempli de parfums, de sons, de projets et de climats." [Marcel Proust]

Vous savez, parfois, on regarde un objet et on comprend des choses que l'on ne cherchait pas à comprendre. Je sais que parfois je cours après le temps. J'ai l'impression de n'avoir jamais le temps et, en même temps, d'être pourchassé par celui-ci... 

Il m'échappe mais me poursuit. Et parfois, j'ai l'impression de le perdre. De ne pas l'utiliser comme il mérite d'être utilisé. Mais le temps ne cherche rien. Ne fait rien. Le temps n'existe pas vraiment.

C'est ce qu'on fait pendant que les minutes passent qui semble plus réel.
Un note de musique que l'on entend, une fleur que l'on respire, un rêve que l'on imagine, un froid que l'on ressent, un vent que l'on écoute, un moment de torpeur, un instant d'angoisse, une seconde de peur, une minute de joie, une heure de vie.

Tous ces instants forment la coquille de porcelaine qui nous enveloppe. À l'intérieur, nous laissons nos émotions prendre la forme de cette coquille. C'est normal. Mais rien ne nous empêche de parfois vouloir briser la porcelaine. Ou du moins, la pousser, la tirer, la tordre et s'étendre dans ce temps qui nous contient et nous retient. Rien ne nous empêcher de jouer un peu... après tout, il sera toujours temps de reprendre forme !

"L'eau prend la couleur et la forme du vase qui la contient." [Driss Chraïbi]

29 janvier 2010

Dans ma tête, je m'imagine...

Dans ma tête, je m'imagine...
un peu d'hiver...

Hiver

Mais d'un hiver blanc et froid.
Pas de cet hiver gris et terne
qui s'accroche à ma fenêtre.

Et il s'accroche cet hiver triste
nuageux et pluvieux.
Comme chaque hiver.
On me dit qu'il fait beau ici...
On s'imagine du soleil et de la plage
aux quatre saisons...

Mais j'ai un manteau, un foulard
et des gants.
Dans mon appartement,
le chauffage réussit
à peine à chasser le froid humide
qui colle aux murs et aux os.

Et c'est gris. Presque tous les jours.
Un ciel délavé me dévisage.
Je lève les yeux et je regarde
par ma fenêtre.
Et dans ma tête, il y a
un ciel bleu, froid
et hivernal.

24 janvier 2010

Le moment captif d'un dimanche: brumeuse

0002janvier"C'est l'incertitude qui nous charme. Tout devient merveilleux dans la brume" [Oscar Wilde]

J'avais oublié les reflets que la neige peuvent offrir à notre regard. La photo m'apparaît brumeuse, incertaine et remplie d'un sortilège fragile.

C'est cette fragilité qui me transporte et me fait peur. Mais c'est aussi celle-ci qui me fait espérer que tout sera bientôt tranquille et solide. Solide comme cette rivière brouillonne, qui court et s'emporte. Elle sait d'où elle vient, elle sait où elle va. Elle déborde parfois de son lit et elle s'égare parfois sur des chemins qui ne lui appartiennent pas ou qui ne lui appartiennent plus depuis longtemps. Mais elle est certaine de sa solidité.

La brume est parfois aveuglante. Elle éclaire trop les détails, les fautes, les erreurs. Mais elle permet aussi de rêver et de s'élancer sur des parcours tracés mais flous. Je regarde la clarté et je réalise que c'est facile d'oublier ses rêves. Mais ils sont toujours là. Il suffit de se les rappeler et d'y travailler. Travailler fort. Les yeux perdus dans la brume.

"Tu peux tout accomplir dans la vie si tu as le courage de rêver, l'intelligence d'en faire un projet réaliste, et la volonté de voir ce projet mené à bien" [Sydney A. Friedman]

17 janvier 2010

Le moment captif d'un dimanche : s'emporter

02janvier"Lorsqu'une porte se ferme, il y a en a une qui s'ouvre. Malheureusement, nous perdons tellement de temps à contempler la porte fermée, que nous ne voyons pas celle qui vient de s'ouvrir" [Alexander Graham Bell]

Je marche tranquillement dans une ville envahie par une neige inhabituelle. Et puis je m'arrête à une porte. Je ne sais pas vraiment ce qu'il y a derrière cette porte mais je m'arrête tout de même.

Je trouve cette porte jolie. Elle semble avoir vécue une vie longue et bien chargée. Elle est un peu défraîchie. Des rides lui parcourent le visage qui conserve tout de même une belle couleur lumineuse.

Je la trouve belle, cette porte. Je la trouve belle fermée. Je ne l'imagine pas ouverte. Je ne veux pas voir ce qui se cache derrière. Je la veux secrète. Discrète. Si elle s'ouvrait, elle briserait ce silence insaisissable.

Je me tournerai vers d'autres portes ouvertes. Je regarderai de l'autre côté. Je les franchirai. Mais cette porte, je l'aime close.

Elle me permet de vivre tranquillement quelques instants. Elle me laisse la possibilité de me reposer devant son immobilité. Devant son mutisme. Elle ne me dit pas de me dépêcher. Elle ne me dit pas de choisir. Elle ne me dit pas de courir. Elle ne me dit pas de parler, de décider. Et je me laisse emporter par son audacieuse inertie.

"L'avenir est encore le passé entré par une autre porte" [Arthur Wing Pinero]

10 janvier 2010

Le moment captif d'un dimanche : innocent bazar

023"N'importe quel marchand de jouets, vous le confirmera: ce n'est pas compliqué d'amuser un enfant..." [Grenon et Goupil]

Légèrement flou. La photo d'abord. Et mes souvenirs que font surgir cette table chaotique d'une boutique lègèrement bordélique.

Je me rappelle d'objets dont je ne pouvais me séparer. Un capharnaüm de babioles qui traînaient partout dans ma chambre. Et souvent dans d'autres pièces. Au grand désespoir de ma mère qui passait son temps à ramasser mes jouets ou à me gronder pour que je les range sagement... ce que je faisais en chignant... pour les répandre à nouveau dans toute la maison aussitôt qu'elle tournait le dos.

Des couleurs, des formes, des textures, des sons, et même des odeurs.

Des jouets multicolores. Les coloris se mélangeant dans ma mémoire. Des poupées et des barbies aux vêtements flamboyants, des petites autos étincelantes, des casses-têtes lumineux, des livres rayonnants, ...

Des objets multidimensionnels. Des reproductions d'animaux de ferme en plastique, froides et lisses, des peluches douces et poilues, des véhicules métalliques, ...

Des jeux sonores et bruyants. Des bricoles qui offraient joyeusement des sons déchirants et répétitifs, des poupées et des animaux qui reproduisaient toutes sortes de bruits, des disques qui racontaient des histoires et qui nous disaient de tourner la page au son d'une clochette, ...

Des joujous anciens qui parfois étaient si vieux que l'on pouvait sentir les années nous murmurer leurs histoires, des livres barbouillés de dessins et de taches dont il était préférable oublier la provenance mais qui témoignaient des nombreux moments de confidences, ...

Des jouets témoins des rires et des larmes, des jouets précieux et irremplaçables... jusqu'au moment où ils furent oublier au coin d'une table, dans le fond d'un placard... mais qui jamais n'oublieront les heures de confidences et les secrets de mon enfance.

"Il y a des chose de l'enfance que seule l'enfance connaît!" [Colum McCann]

3 janvier 2010

Le moment captif d'un dimanche : accepter d'attendre

"Malheur à celui qui ne peut être seul un jour de sa vie sans éprouver le tourment de l'ennui, et qui préfère, s'il le faut, converser 01janvieravec des sots plutôt qu'avec lui-même!" [Xavier de Maistre]

Il faut parfois une image de silence pour réaliser qu'on n'a pas peur de la solitude. Une journée d'isolement peut être douce. Jamais les heures de solitude ne m'ont angoissée.

Je sais qu'elles font peur à bien des gens que je connais. On m'a déjà confié être incapable d'être seul plus que quelques moments. L'ennui et l'isolation envahissent leurs pensées et l'affolement les saisit.

Je m'ennuie rarement quand je suis seule. J'aime la solitude. J'aime me promener tranquillement dans les rues et réfléchir. J'aime me retrouver dans ma maison déserte et respirer un peu le désoeuvrement.

J'aime me retrouver face à mes propres rêveries et soucis. Les affronter ou les oublier. Les défaire et refaire. Les vivre et les revivre. Je regarde les minutes passées et j'attends tranquillement que la vie me parle. J'aime l'écouter et lui répondre. Parfois je le fais à voix haute.

Tout va si vite... les gens nous entourent et nous envahissent... les tâches et les activités nous guettent... Parfois, il faut savoir s'arrêter, s'isoler, se perdre dans un doux silence et attendre que le présent nous raconte le passé et nous annonce les jours à venir.

"L'hiver, cette saison de silence froid, mais aussi d'attente féconde" [Daniële et Stefan Satrenkyi]

27 décembre 2009

Le moment captif d'un dimanche : décision

"J'ai la nostalgie d'une de ces vieilles routes sinueuses et inhabitées qui mènent hors des villes... une route qui conduise aux 000confins de la terre... où l'esprit est libre..." [Henry David Thoreau]

Parfois les images nous rappellent des moments passés. Des moments révolus. Mais parfois les images nous projette dans notre futur. Il nous rappelle les décisions qui viennent vers nous. Ces choix qu'il faudra faire. Et que l'on remet au lendemain car l'indécision est trop importante.

Une route. Cette route s'est dirigée vers des horizons lointains. Un chemin vers des racines méconnues. Elle a permis des rencontres extraordinaires, des découvertes merveilleuses. Une réunion et une confrontation avec mes racines espagnoles. Beaucoup de choses me furent révéler et je ne regrette rien. Même les moments difficiles.

Mais il faut aussi avoir le courage de regarder la route et de reconnaître son chemin, ses sorties, ses déviations et ses destinations. Il faut être capable de faire des détours, de reprendre des routes déjà parcourues. Et découvrir qu'en fait il reste pleins de kilomètres à découvrir et à redécouvrir.

Ces moments de repos permettent la réflexion. Les décisions sont proches. Elles font peur. Mais elles sont pleines de promesses.

"J'ai besoin de l'hiver. Car pendant que la nature se repose, l'esprit, lui, peut entrer en ébullition." [Jan Sverak]

20 décembre 2009

Le moment captif d'un dimanche : voyage

"Le temps, c'est quand on va d'un Noël à l'autre" [Paul Vileneuve]008

Cette photo date. Presque deux hivers déjà ! Un certain décembre de 2007. Dans un village... en Alsace. Un marché de Noël.

Je ne suis plus la même. Mes cheveux ont changé. Oui, c'est vrai. Mais les changements les plus importants ne sont pas visibles sur cette photo. Mais moi, je les vois.

Sur cette image, je vois Noël. Je vois ce temps de l'année que j'aime tant. Je vois un marché de Noël dans une petite ville de France, si près de l'Allemagne. Je vois un temps froid où on se sent bien emmitouflé dans un foulard bien chaud.

Et je vois, une fille, plus très jeune, qui sait qu'elle n'est plus une fille. Elle aime Noël et elle aimera toujours Noël. Elle restera une petite fille, complètement émerveillée à chaque Noël... qui regarde chaque lumière comme une étoile qui enveloppe son coeur et qui la remercie de venir lui donner un peu de magie. Mais elle sait qu'elle n'est plus une fille... et elle l'accepte avec joie.

Et je vois un temps qui fut merveilleux mais qui bientôt changera sûrement. La fille qui est là, change à tous les jours. Elle vit au rythme des livres... et elle veut revivre parmi les livres. Peut-être bientôt...

"Comme des bibliothèques aux multiples rayons que l'on classe, déplace, aménage, lentement nos identités se recomposent" [Viviane Chocas]

13 décembre 2009

Le moment captif d'un dimanche : Flocons

000b"La neige possède ce secret de rendre au coeur en un souffle la joie naîve que les années lui ont impitoyablement arrachée" [Antonine Maillet]

C'est fou. On m'aurait dit, il y a une dizaine d'années, que j'aurais besoin de quelques flocons dans ma vie, que des rires auraient envahit le silence.

Et pourtant je regarde cette image aujourd'hui, et je retrouve une chaleur qui réconforte mes émotions grelottantes. Et j'esssaie de réconcillier mes souvenirs, sûrement altérés par la nostalgie, avec mes espoirs et même mes peurs d'un demain incertain.

Évidemment, il y a maintenant de nouvelles images qui courent dans ma tête et qui feront de nouveaux souvenirs. Ces souvenirs sont pour plus tard. Il est parfois important de laisser des images pour les souvenirs à venir.

Entre le passé et le futur, je dois vivre le présent. Mais le présent devient le passé en un instant et l'instant à venir est le futur. Il me faut planifier mes prochains souvenirs. Que seront-ils ? Quelles images vont former les souvenirs dans 2 ans. Dans 5 ans, Dans 10 ans...

Les flocons tombent tranquillement sur le sol de mes souvenirs. Peut-être reviendront-ils sur mon pays personnel...

"Entre le passé où sont nos souvenirs et l'avenir où sont nos espérances, il y a le présent où sont nos devoirs" [Henri Lacordaire]

6 décembre 2009

Le moment captif d'un dimanche: Préparation

000a"Noël, c'est la veille, c'est l'attente" [Georges Dor]

Préparations. C'est le temps des préparations. Il faut planifier et faire des listes. L'organisation est importante.

Les jours qui précèdent Noël sont évidemment aussi précieux que la journée même. Il s'agit de savoir comment attendre tout en orchestrant les heures et les minutes.

On s'enveloppe de musique. Les notes doivent rythmer nos mouvements, nos pensées. On se lance ensuite dans la réalisation des multiples besognes à accomplir... ne croyez pas que ce sont des corvées ! Jamais... on s'exécute avec joie.

Une, deux, une, deux... La farine recouvre le comptoir et envahit le sol. Une, deux, trois... Les décorations sortent des boîtes oubliées sous les lits et s'accrochent aux fenêtres, aux arbres. Une deux trois quatre... Les odeurs conquièrent toutes les pièces de la maison et inondent nos têtes. Tout le monde s'active... Il faut réfléchir et trouver la petite chose qui fera briller les yeux. Aller... il faut cogiter et chercher... courir à droite et à gauche... espérer que les lutins viendront nous chuchotter le cadeau parfait à offrir... celui qui surprendra et fera sourire.

Soupirs... on peut espérer avoir le temps de se blottir dans sa couverture de peluche avec un bon livre de Noël à siroter un breuvage fumant... Et puis, c'est le temps de reprendre les tâches festives... aller... c'est que Noël arrive bientôt !

"Petit papa Noël, quand tu descendras du ciel, Avec des jouets par milliers, N'oublie pas non petit soulier."

29 novembre 2009

Le moment captif d'un dimanche: Direction

001_Direction"Toutes les directions ne se valent pas ; ceux qui cherchent leur chemin le savent bien" [Denis Gueldj]

Tourne, tourne... je cherche. Je regarde la route me sourire. On pourrait croire que ce ne fut pas réfléchit. Mais toute cette route avait été pensé. Des heures de réflexions et de planification.

Mais malgré toute cette planification, la durée du trajet ne fut pas nécessairement évaluée. Il y a un chemin à suivre. Mais toutes les directions ne sont pas à suivre. Une marche peut être longue ou courte. L'important est de suivre un seul chemin et de s'y engager avec confiance. La confusion et l'incertitude sont souvent présentes, observant nos moindres gestes.

La route s'allonge parfois sous nos pieds. Sans crier gare, sans raison. On se sent parfois envahi par la route. Et toutes les larmes de notre corps tombent doucement et sèchent ausitôt. On peut bien tenter de les rattraper ces larmes, mais c'est impossible. Il suffit donc de les abandonner à leur destin.

On peut se questionner sur le chemin pris et sur celui à prendre. On a parfois l'impression que les chemins sont confus, qu'ils sont difficiles. Tortueux. Dangereux. Ennuyeux. Doit-on continuer sur le même chemin ? Doit-on tenter de prendre une nouvelle route. Quelle direction prendre ? On serait souvent tenter de rester sur le même chemin famillier. Le changement fait peur. Évidemment. Mais le changement de route est parfois complètement nécessaire à la continuité du chemin. Quelle route choisir ? Quelle direction est la bonne ? Faut-il analyser les cartes ou se laisser porter par la route ?

"Il n'y a rien de négatif dans le changement, si c'est dans la bonne direction" [Winston Churchill]

22 novembre 2009

Le moment captif d'un dimanche: triste allégresse

026_copy"Tristesse est poésie, toutes les fois que tristesse est sans cause." [Xavier Forneret]

Les yeux sont clos. Des émotions enfermées derrière un silence. Une existence éternelle à déverser une tristesse inconnue.

Une sensation froide. La grâce de l'immobilité. Je ne suis pas triste, mais la douleur semble m'envahir. Je cherche la poésie. La délicatesse rêvée souligne avidement les pleurs passés. L'illusion d'une vie sans autre substance que le regard indifférent des passants. Sauf peut-être le souvenirs d'un artiste triste.

Je vois la douleur onduler et devenir consolation. Les douleurs anonymes s'effacent dans la grâce d'une existence poétique. Les larmes font place aux vers pourtant encore aveugles. Les yeux ne s'ouvriront peut-être jamais. Mais la tristesse s'évade dans des mots anciens et gracieux.

"En dehors de l'enfance et de l'oubli, il n'y a que la grâce qui puisse vous consoler d'exister." [Eugène Ionesco]

15 novembre 2009

Le moment captif d'un dimanche: un peu de papotage

00chicane_ou_amour"Haaaaa, une bonne rumeur ! Ça c'est de la communication..." [Jissey]

Bla bla bla, que j'entends à côté... serait-ce du commérage ? Quelques cancanières sûrement. Elles papotent sur tous et chacun. Elles aiment bien explorer les dernières rumeurs et en analyser la véracité. Parfois elles oublient d'être gentilles et se laissent aller à transformer les potins.  Les améliorent, les embellissent, les déforment et les transforment.

Le bavardage devient parfois cacaphonique. Les mots s'entremêlant, les rires devenant de moins en moins discrets. Le caquetage frôle parfois le mauvais goût, les propos s'emballent et dépassent parfois la pensée. Les indiscrétions s'échappent, elles rigolent et tentent de diminuer les paroles parfois un peu méchantes.

Elles savent bien qu'elles exagèrent. Qu'elles ne devraient pas babiller indélicatement comme ça... Elles rougissent un peu, laissent les remords adoucir les paroles. Puis, elles reprennent joyeusement leur chronique scandaleuse des dernières histoires du coin. En ouvrant quand même bien leurs oreilles sur les racontars qui les concernent et qui sont lancés un peu plus loin. Coin, coin, coin... bla, bla, bla...

"Il n'y a pas moyen d'avoir de l'esprit sans être un peu méchant. La malice d'un bon mot est la pointe qui le fait piquer" [Shéridan]

8 novembre 2009

Le moment captif d'un dimanche: envahissement

"La folie est un bateau sur lequel on peut danser toutes ses nuits et qui un jour peut s'éloigner en laissant la mer se refermer 0aderrière lui" [Nadia Ghalem]

Les moments de couleur sont précieux. On oublie parfois de regarder le monde. On oublie de le contempler simplement et de se laisser toucher par les touches d'émotions. Une petite brise, une teinte, un moment brumeux ou ensoleillé.

Un après-midi à Collioure. Un vent permettant toute folie dans mes cheveux. Un quai m'appelant et exigeant un arrêt. Ralentir le pas est difficile dans une vie qui demande sans cesse de courir. Le monde est là, et on laisse la vie nous perdre dans des moments insignifiants mais envahissants et certainement importants.

Folie puis calme. Laisser la vie nous envelopper mais l'obliger à nous laisser un moment pour respirer. Une vague douce qui nous berce dans des couleurs trop vives pour les oublier. Permettre à la vie quotidienne de s'enfuir le temps d'une folie passagère.

"Un bateau est conçu pour aller sur l'eau, mais l'eau ne doit pas y entrer. De la même façon, nous sommes conçus pour vivre dans le monde, mais le monde ne doit pas nous envahir." [Sathya Sai Baba]

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