Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Quelques pages d'un autre livre ouvert...
Archives
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 787 641
Quelques pages d'un autre livre ouvert...
26 avril 2017

Les Visages de Jesse Kellerman

Visages01Les Visages / Jesse Kellerman ; traduit de l'anglais (États-Unis) par Julie Sibony. -- [Paris] : Sonatine, 2009. -- 471 p. ; 22 cm. -- ISBN 978-2-35584-026-5

Quatrième de couverture

Lorsqu’Ethan Muller, propriétaire d'une galerie, met la main sur une série de dessins d'une qualité exceptionnelle, il sait qu'il va enfin pouvoir se faire un nom dans l'univers impitoyable des marchands d'art. Leur mystérieux auteur, Victor Crack, a disparu corps et âme, après avoir vécu reclus près de quarante ans à New York dans un appartement miteux. Dès que les dessins sont rendus publics, la critique est unanime : c'est le travail d'un génie.

La mécanique se dérègle le jour où un flic à la retraite reconnaît sur certains portraits les visages d'enfants victimes, des années plus tôt, d'un mystérieux tueur en série. Ethan se lance alors dans une enquête qui va bien vite virer à l'obsession. C'est le début d'une spirale infernale à l'intensité dramatique et au coup de théâtre final dignes des plus grands thrillers.

Bien loin des polars calibrés habituels, Jesse Kellerman, styliste hors pair, nous offre ici un roman d'une indéniable qualité littéraire qui, doublée d'une intrigue machiavélique, place d'emblée le livre au niveau des plus grandes réussites du genre, tels Mystic River, de Dennis Lehane, ou L'Analyste, de John Katzenbach.

L'auteur

Jesse Oren Kellerman est né en 1978 à Los Angeles en Californie aux États-Unis. Ses parents sont deux auteurs Visages2américains très connus : Faye et Jonathan Kellerman. Il a fait des études en psychologie à l'Université de Harvard puis en dramarturgie à l'Université Brandeis. En plus d'écrire et de s'intéresser au théâtre, il a joué de la guitare, pendant un temps, dans le groupe rock, Don't shoot the Dog.

En 1994, il publie conjointement avec son père, un recueil de poésie pour les enfants. En 2004, sa pièce Things Beyond Our Control remporte le Prix Princess Grace. Ce prix lui permet de se consacrer à l'écriture. Son roman The Genius paru en 2008 fut nommé le meilleur thriller de l'année par The Guardian et sa traduction françaises, Les Visages reçu le Grand Prix des lectrices de Elle en 2010.

Il vit aujourd'hui en Californie avec sa famille.

Bibliographie partielle

  • Things Beyond Our Control (2004) (théâtre)
  • Sunstroke (2006)
  • Trouble (2007)
  • The Genius (2008) [Les Visages, 2009]
  • The Executor (2010)
  • Potboiler (2012)
  • The Golem of Hollywood (2014) (avec Jonathan Kellerman)
  • The Golem of Paris (2015) (avec Jonathan Kellerman)

Site web de l’auteur : http://jessekellerman.com et page Facebook : https://www.facebook.com/JesseKellermanAuthor

Mes commentaires

Quand je termine la lecture d'un roman, j'écris rarement mon billet immédiatement. Mais je le prépare ; je rédige ce que j'appelle mon canevas : notice, quatrième de couverture, informations sur l'auteur, extraits et sources à consulter. Puis, ça peut prendre un certain temps avant que je n'écrive le billet comme tel. Habituellement, cela varie entre quelques semaines ou quelques mois. Mais parfois, cela peut être des années. Ce qui est le cas ici. Pourquoi ? Pas de raisons particulières... parfois c'est un simple oubli.

Je n'ai habituellement pas de problème à reprendre un canevas et à rédiger mon commentaire, mon avis. L'histoire me revient rapidement ainsi que mon ressenti. Mais parfois, j'ai complètement oublié le roman. Ce qui n'est jamais bon signe. Et c'est le cas ici. Je me souviens vaguement de l'histoire et la lecture d'autres avis me ravive légèrement certains souvenirs. Je me rappelle cependant m'être dit que le roman était loin du suspense annoncé. Je me souviens également que bien que ce ne fut pas un coup de coeur, j'avais tout de même bien aimé le roman, d'où la rédaction du canevas en vue d'un futur billet. Mais en gros, je dois avouer qu'il ne me reste pas grand chose de ma lecture du roman de Jesse Kellerman. Et ça, c'est toujours un peu triste. Bon... voyons voir...

Ethan Muller possède une galerie d'art à New York. Le monde des marchands d'art n'est pas facile. Entre les vernissages essouflants et la concurrence entre galeristes cherchant tous à se démarquer, Ethan cherche à faire sa place. Lorsqu'il découvre dans de vieilles boîtes d'un appartement délabré, d'étranges tableaux comportant des portraits d'enfants, il croit que sa renommée est assurée. De plus, Victor Cracke, le mystérieux artiste ayant réalisé ces tableaux, semble a voir disparu.

Le galeriste décide d'exposer les tableaux tout en faisant des recherches sur l'artiste. L'exposition est un succès mais elle déclenche une enquête lorsqu'un policier à la retraite croit reconnaître les visages d'enfants tués il y a de nombreuses années par un tueur en série qui ne fut jamais arrêté. Est-ce que l'artiste disparu serait un meurtrier ? Y a-t-il un lien entre ces portraits et les enfants tués ? Peut-on exposer ces portraits ? Où tracer la ligne entre l'art et l'horreur ?

Toutes ces questions sont intéressantes mais il me semble qu'au fil des chapitres l'auteur les oublie un peu et mon intérêt a diminué petit à petit. On nous raconte deux histoires. Nous partons d'un côté à la recherche de l'artiste Victor Cracke et nous remontons le temps pour suivre les traces de sa famille. Et d'un autre côté, nous suivons Muller dans son enquête pour faire la lumière sur les meurtres des enfants et la possible connexion avec les tableaux de Cracke. Il ne faut pas oublier les possibles liens avec sa propre famille. Et ici et là, on nous fait découvrir un peu le monde des galeries d'art. Puis finalement, tout va se rejoindre d'une façon ou d'une autre. Évidemment.

Je ne peux malheureusement pas en dire beaucoup plus car je n'ai que de vagues souvenirs de toutes les facettes des enquêtes. Les recherches pour Cracke et l'enquête sur les visages n'ont pas retenu beaucoup mon attention. Certains passages m'ont paru longs avec beaucoup de descriptions inutiles.

Je me souviens cependant que j'ai bien aimé découvrir le monde des galeries d'art de New York. C'est un monde qui semble terriblement intéressant, mais aussi dur, impitoyable et même froid. Il y avait dans le roman une réflexion intéressante sur l'art et sur l'exposition de l'art.

Et j'avoue que j'aurais aimé voir l'oeuvre de Victor Cracke, ces milliers de dessins avec des monstres et des anges et ces portraits d'enfants. Les descriptions me semblaient incomplètes mais en fermant les yeux, je pouvais presque voir cette oeuvre inimaginable.

Les mots de l’auteur (Extraits)

" À l'intérieur se trouvait une pile bien rangée de ce qui m'apparut d'abord comme des feuilles de papier vierges, jaunies et écornées. L'espace d'un instant, je crus que Tony se moquait de moi. Puis je ramassai la première page, la retournai, et alors tout le reste s'évanouit.

Les mots me manquent pour vous décrire ce que je vis. J'essaie quand même : une ménagerie étourdissante de formes et de visages ; des abges, des lapins, des poulets, des lutins, des papillons, des bêtes informes, des créatures mythologiques à dix têtes, des machines extravagantes avec des bouts d'organes humains, le tout tracé d'une main précise, minutieux et grouillant sur la feuille, vibrant de mouvement, dansant, courant, jaillissant, dévorant, se dévorant mutuellement, perpétrant des tortures atroces et sanglantes, un carnaval de luxure et d'émotions, toute la sauvagerie et la beauté que la vie peut offrir,m ais en exagéré, délirant, intense, puéril, pervers, avec un côté BD joyeux et hystérique ; et moi, je me sentis assailli, agressé, prix d'un furieux désir à la fois de détourner le regard et de plonger dans la page." pp26-27

Pour en savoir un peu plus…

Publicité
4 juin 2017

Le moment captif d'un dimanche : un ourson pour dormir

2017-06"Il faut beaucoup d'amour pour transformer un nounours en meilleur ami" [Pam Brown]

Il est là. Il écoute. Sans rien dire. On le prend. On l'écrase sur notre poitrine. On l'écrabouille sur notre coeur. On lui dit tout. On lui murmure nos secrets. Nos larmes et nos rires. Mais surtout nos larmes. Il écoute. Il se laisse tordre dans tous les sens. Il se cache dans notre cou. Et il écoute.

On le jette dans un coin. Il attend. Puis on le reprend. Et on le chatouille, on le caresse, on le bécote. Puis on le brutalise un peu, il se dandine au bout de notre bras, il a peur pour ses coutures. Il nous pardonne nos humeurs instables. Car il sait qu'on a besoin de lui.

On l'a perdu. On panique. On ne peut vivre sans lui. On pleure, on crie. Il a disparu. Et s'il était parti ? S'il ne voulait plus de nous ? On le retrouve. Il était sous le lit. On l'emprisonne dans nos bras. On ne le laissera plus jamais.

Mais il faut le laisser. Il faut partir. Il reste là. Sans qu'on le voit, il va à la fenêtre. Il nous regarde partir. Il a peur pour nous. Mais il est fier. Il connait tous nos secrets. Il sait qu'on va être fort. Il sait qu'on aura nos faiblesses. Il attend. Et quand on va revenir, on lui racontera nos défaites et nos exploits.

"Un nounours est la seule chose qui protège du noir" [Helen Thompson]

12 septembre 2016

Les jeunes mortes de Selva Almada

mortes1Les jeunes mortes / Selva Almada ; traduit de l’espagnol (Argentine) par Laura Alcoba. — Paris : Éditions Métailié, 2015. – 139 p. ; 22 cm. – ISBN 979-10-226-0139-9

Titre original : Chicas muertas

Quatrième de couverture

Années 80, dans la province argentine : trois crimes, trois affaires jamais élucidées qui prennent la poussière dans les archives de l’histoire judiciaire. Des “faits divers”, comme on dit cruellement, qui n’ont jamais fait la une des journaux nationaux.

Les victimes sont des jeunes filles pauvres, encore à l’école, petites bonnes ou prostituées : Andrea, 19 ans, retrouvée poignardée dans son lit par une nuit d’orage ; María Luisa, 15 ans, dont le corps est découvert sur un terrain vague ; Sarita, 20 ans, disparue du jour au lendemain.

Troublée par ces histoires, Selva Almada se lance trente ans plus tard dans une étrange enquête, chaotique, infructueuse ; elle visite les petites villes de province plongées dans la torpeur de l’après-midi, rencontre les parents et amis des victimes, consulte une voyante… Loin de la chronique judiciaire, avec un immense talent littéraire, elle reconstitue trois histoires exemplaires, moins pour trouver les coupables que pour dénoncer l’indifférence d’une société patriarcale où le corps des femmes est une propriété publique dont on peut disposer comme on l’entend. En toute impunité.

À l’heure où les Argentins se mobilisent très massivement contre le féminicide (1808 victimes depuis 2008), ce livre est un coup de poing, nécessaire, engagé, personnel aussi. Mais c’est surtout un récit puissant, intense, servi par une prose limpide.

L’auteur

Selva Almada est née à Entre Ríos en Argentine en 1973. Elle commence des études en publicité puis mortes2décide d’étudier en littérature à Paraná. Pendant deux ans, elle dirige la revue CAelum Blue.

En 2003, elle publie un recueil de poésie, Mal de muneñas. Elle publie ensuite deux recueils de récits, puis en 2012, elle publie son premier roman El viento que arrasa.

En 2010, elle reçoit une bourse du Fonds national des Arts d’Argentine afin de travailler à un projet sur le féminicide. Elle dirige des ateliers d’écriture à Buenos Aires.

La page Facebook de l’auteure, blogue de l’auteure : Una chica de provincia.

 Bibliographie partielle

  • Mal de muñeca (poésie) (2003)
  • Niños (récits) (2005)
  • Una chica de provincia (récits) (2007)
  • El viento que arrasa (Après l’orage) (2012)
  • Ladrilleros (2013)
  • Chicas muertas (Les jeunes mortes) (2014)

Mes commentaires

Quel texte percutant. Le livre de Selva Almada n'est pas vraiment un roman. L'auteur nous propose dans son livre, le résultat de ses enquêtes sur trois crimes, trois meutres de femmes ayant eu lieu dans son pays. Et à travers ces enquêtes, elle nous livre ses réflexions sur le problème des crimes et de la violence contre les femmes en Argentine. C'est un livre  sobre mais très touchant et très difficile à lire. Elle nous livre un témoignage sur la position de la femme en Argentine et surtout sur la banalisation des crimes contre la femme. Les trois crimes dont elle a choisi de nous parler n'ont jamais été élucidés et sont devenus des faits divers parmi tant d'autres.

Les trois crimes racontés par Alamada ont eu lieu dans les années 80. L'auteur a choisi de parler principalement de María Luisa, Andrea et Sarita. Elles avaient entre 15 et 20 ans. Les corps des deux premières ont été retrouvés mais on a jamais retrouvé Sarita. Trois histoires parmi des milliers. L'auteur nous parle de ces femmes et de leurs vies. Elle nous raconte ce qu'elles étaient. Entièrement. Même leurs défauts, leurs folies, leurs erreurs. Car rien ne peut justifier que ces femmes ont été violentées et tuées. Ces femmes étaient belles, laides, normales, banales, ordinaires, uniques.

Le but de l'auteur est de tout d'abord faire vivre à nouveau ces femmes, de ne pas les oublier. Et elle part à la rencontre de ces femmes. Elle interroge proches, amis, famille, policiers. Elle enquête. Froidement. Mais on sent le malaise partout. Le silence est assourdissant. Et la mort enveloppe tout. Mais le but d'Almada est aussi de dénoncer les auteurs de ces crimes, les hommes. Le père, le frère, l'oncle, le petit ami, le patron... Jalousie, contrôle, violence, pouvoir, incompréhension... Ce texte est brutal.

Dans son enquête, l'auteur touche aussi à sa propre mortalité. Le texte de Selva Almada est bref, percutant et très personnel. L'auteur livre ses émotions, son questionnement, son incompréhension, sa colère dans son récit de la vie et de la mort de ces trois femmes. Elle ira même voir une voyante pour aller à la rencontre des victimes. Cela peut sembler étrange mais non... l'auteur cherche ses réponses partout. Elle veut comprendre. Et elle espère. 

La conclusion de l'auteur est tranchante. Rien ne peut expliquer ces crimes et surtout le silence et l'indifférence qui les entoure. Et rien n'a changé. Encore aujourd'hui les fémicides sont choses courantes en Argentine - mais aussi dans nombres de pays. Et la façon dont on traite ces crimes n'a également pas changé, que ce soit une agression, un viol, un meutre, les crimes contre les femmes demeurent majoritairement impunis. La corruption des autorités, le pouvoir de l'argent, l'incrédulité des gens, la peur et le silence des populations et même des victimes et de leur famille, rien n'a changé. Cela changera-t-il un jour ?

Les mots de l’auteur

« Je ne savais pas qu’on pouvait tuer une femme seulement parce qu’elle est une femme, mais j’avais entendu des histoires qu’avec le temps j’ai mises bout à bout. Des anecdotes qui n’avaient pas conduit à la mort, mais qui révélaient la misogynie, les abus, le mépris dont les femmes sont victimes. » p. 18

 «Telle est peut-être ta mission : rassembler les os des jeunes filles, les recomposer, leur donner une voix pour les laisser ensuite courir librement quel que soit l’endroit où elles doivent se rendre. » p. 42

Pour en savoir un peu plus…

 

15 août 2007

Oisivité involontaire

Demain que je disais hier. Demain j'y vais. Et bien, ya apparence que ce sera encore uniquement demain. Parce qu'aujourd'hui c'est tout simplement impossible. Mais j'y suis allée, croyez-moi. Pas ce matin. Non, ça je m'en doutais. J'ai fait ma journée de travail, en bonne petite travailleuse, et à 17h00, je suis partie pour le gym. Avec mon sac bleu qui contient mes vêtements, mes souliers, mes gougounnes de douche, mon shampoing et ma brosse... le tout pesant sur mon épaule. J'avais même fait de nouvelles listes sur mon lecteur, histoire de suivre la musique pendant ma course.

J'arrive à 17h30. Et là... je vois un gros panneau... "aujourd'hui, 15 août, le gym fermera ses portes à 18h00" (en espagnol, évidemment !) Et moi, de m'arrêter net avant de mettre ma petite carte dans le tourniquet qui permet l'entrée au gym. Je regarde bêtement, les deux employés au comptoir - qui comme à leur habitude jasent en ne faisant rien. Ils me voient et me disent "bien oui, on ferme à 18h00, on est le 15 août". Je dois être devenu rouge ou blanche ou en tout cas, cela a dû paraître que j'étais en beau maudit - pour ne pas dire en beau tabarnak... (mais disons-le quand même !) car ils ont paru choqué de ma réaction.

J'ai donc rebroussé chemin, en me disant que j'arrêterais à l'épicerie pour m'acheter une gâterie, histoire de faire encore plus chier (parce que cette gâterie, je la regretterais sûrement, d'autant plus que je n'avais pas fait mon entraînement). Mais heureusement pour mon corps, je n'avais pas à m'inquiéter, car l'épicerie aussi était fermée. La seule épicerie proche de chez moi, qui est ouverte pendant le mois d'août - qui ne l'oublions pas est synonyme de ville morte - et qui ne ferme pas entre 2h et 5h.... et bien, elle ferme le 15 août...

Et pourquoi tout est fermé le 15 août ? Ben voyons pour célébrer l'Assomption de la Vierge évidemment !!! Et bien non... malgré toute maassomption culture religieuse, je n'avais pas retenu dans les dates significatives que le 15 août la Vierge était montée aux Cieux et que donc tout devait s'arrêter... aller hop, un congé de plus... qui bien sûr ne signifie pas du tout que les églises soient pleines ! Seigneur non !!! Faudrait pas s'imaginer des choses pareilles quand même ! On veut bien prendre le congé mais de là, à vraiment le célébrer.... il y a deux...

Je suis bien d'accord pour avoir congé... ça fait du bien... ça permet de se reposer (quand tu as le-dit congé!), etc., etc., etc. Mais là, ça devient ridicule. Ya un "férié" à tout bout de champ... Pour la moindre raison... on ferme ! Les fêtes nationales, les fêtes religieuses, les fêtes de chaque ville, et j'en passe des meilleures.

Et pas moyen d'avoir un calendrier fixe, puisque chaque ville, chaque village et même chaque quartier a ses fêtes propres. Les magasins peuvent être fermés à Sant Boí de Llobregat mais ouverts à Barcelone, cela peut être un férié à Madrid mais pas à Lleida... Ya pas moyen de savoir...

Et là, en plein mois d'août, alors qu'on se pète la gueule sur les bureaux fermés, les employés en vacances, les grilles devant les magasins... en plus... en plein milieu de la semaine, on ferme pour célébrer le soi-disant enlèvement du corps et de l'âme de la Vierge Marie (parce que même si je ne me souvenais pas de la date,je sais c'est quoi moi l'Assomption - contrairement à la plupart des gens présentement en congé). Et on sait évidemment que ce miracle a eu lieu un 15 août !!!

Et après, on vient me dire que c'est difficile ici, que les salaires sont minables (ce qui est très vrai, soit dit en passant), qu'il fait chaud, que ci que ça... mais on ne mentionne pas tous les jours en vacances, sans parler des interminables heures de lunch et des innombrables pauses qui n'en finissent plus. Pour rejoindre quelqu'un à son bureau, tu as habituellement entre 10h00 et 10h15 puis 11h30 et 12h30 et peut-être entre 15h30 et 16h00 ou 18h30 et 18h45... si tu as de la chance... car sinon, tu risques de tomber dans les pauses ou le lunch qui évidemment ne sont pas à la même heure pour tout le monde. Et si tu veux faire tes courses ? J'ai les horaires (tous différents) des 3-4 épiceries de mon secteur.

Mais aujourd'hui... non... tout est fermé !!! arrrhhhh ! Je ne pourrai pas dire que je n'ai travaillé ma patience en venant vivre ici... inspire, expire, inspire, expire, inspire, expire....

Bon demain... je vais au gym...

20 septembre 2015

Le moment captif d'un dimanche : terreur matinale

DSC_2804"Tristesse du réveil. Il s'agit de redescendre, de s'humilier. L'Homme retrouve sa défaite : le quotidien." [Henri Michaud]

Les matins de mon existence sont difficiles. Ils ont toujours une raison d'être incontournables.

J'aimerais être comme les matinaux. Ouvrir mes yeux avec les premières lueurs du matin, avant même que le soleil n'apparaissent dans le ciel. On me dit que le réveil du jour est unique, que tout a une couleur indescriptible. On me dit qu'on se sent renaître quand le soleil s'éveille.

Mais tout est trop lumineux. Cela sent trop le réveil. Le début de la journée. Mes yeux ne veulent jamais se résigner à accepter cette clarté. Je refuse de me lever. Je suis terrorisée par le gazouillement des oiseaux qui annnonce le début de la journée.

Tant que nos nos yeux sont fermés, tant que l'on reste dans son lit, la vie s'arrête. C'est quand on se lève qu'il faut faire face à son quotidien. Les problèmes ne peuvent nous rejoindre tant que l'on se tortille dans ses draps. On n'est jamais tenu d'affronter la vie quand on est caché dans son lit. Dans son lit, on peut rêver à des nuits sans fin peuplées de songes. Mais il faut bien se lever et vivre. On ne peut passer son temps à s'évader dans des vies imaginaires. Et une fois, la réalité du soleil acceptée, le matin m'apparaît moins inhumain.

"La vie est un rêve, c'est le réveil qui nous tue." [Virginia Woolf]

 

Publicité
19 février 2017

Le moment captif d'un dimanche : réalité

2017-01« Regarder un atome le change, regarder un homme le transforme, regarder l'avenir le bouleverse. » [Gaston Berger]

Ne rien vouloir voir. Ne pas vouloir regarder l'avenir. Faire semblant de ne plus voir le passé. Vouloir l'effacer. Dire qu'on l'a oublié. Puis baisser la tête et se retourner. Se laisser envahir par les images. Des instants importants, des moments anodins. Voir des mirages, des illusions, des rêves brisés, des chutes et des mensonges, des excuses et des échecs.

Baisser à nouveau la tête. Fermer les yeux. Ne plus vouloir voir. Puis soupirer et relever la tête. Se retourner et regarder une autre fois derrière soi. Et puis voir aussi les succès, les victoires, les espoirs, les conquêtes, les idées, les efforts, les plans. Sourire. Les échecs, les succès, tous ces moments sont importants.

Et donc, on se retourne vers le futur. On est prêt à le regarder. On se sent la force de l'affronter. Et peut-être de le changer. Sourire même si on a peur. Mettre son chapeau, son manteau, prendre ses lunettes et regarder le plus loin qu'on peut. Et on avance.

« Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur. » [Winston Churchill]

2 octobre 2017

Identité

Peut-être qu’on se surprend sur mon silence sur ce qui se passe en Espagne. En Catalogne. Peut-être pas… Vous vous en foutez sûrement. Enfin...

J’allais dire : sur ce qui se passe dans mon pays. Car l’Espagne est mon pays. Ainsi que le sont la Catalogne et le Québec.192g_Peratallada_26mai

En effet, je n’ai rien dit. Je n’ai pas partagé d’articles. Je n’ai rien dit de mon indignation et je n’ai pas partagé mon opinion.

Vous savez, je suis présentement en larmes. À cause de ce qui se passe. C’est inimaginable. C’est terrible. C’est fou ce qui se passe dans un pays démocratique. Ce n’est pas unique… malheureusement.

Le gouvernement d’Espagne se trompe. Le droit de vote, le droit à l’autodétermination est vital. Ce n’est pas optionnel. Il fallait laisser les catalans décider. Pour ou Contre. Le droit de voter n’est pas une option. Même si ce n’est pas constitutionnel. C’était une erreur du gouvernement espagnol.

Mais. Mais. Je suis espagnole, vous savez. Ma famille a quitté l’Andalousie au milieu du XXe siècle pour adopter Barcelone comme terre d’accueil. Ils aiment la Catalogne. Un père, des grands-parents, des oncles, des tantes. Ils y ont vécu ou ils y vivent présentement. Des cousins, des petits- cousins, des petits-petits cousins y sont nés. Ils parlent catalans. Certains sont pour l’indépendance. D’autres non. Mais tous, aiment leur terre d’accueil ET leurs racines andalouses. Un n’empêche pas l’autre.

On oublie que tous les catalans (d’origine ou d’adoption) ne sont pas indépendantistes. Et que tous les espagnols ne sont pas contre l’auto-détermination.

J’ai visité l’Espagne. J’aime Barcelona, Madrid, Sevilla, Santiago de Compostela, Bilbao, Girona, Toledo, Málaga, Vic, Calafell, Tarragona, Valencia, Zaragoza, San Sebastian, Pamplona, Peratallada, Rupit, Alicante, Logroño, Soria, Nerja, … C’est mon pays. Je l’aime. J’ai un faible pour la Costa brava et pour la région de Soria, je l’avoue. Mon époux a vécu 4 mois à Madrid. Il adore cette ville et ses habitants. Moi, moins… mais on s’accorde pour Peratallada, Beget et les villages blancs des Alpujarras

J’ai vécu près de 7 ans à Barcelone. Ma famille vit dans les environs de cette ville extraordinaire que je considère encore mon chez moi autant que Montréal et Pointe-Claire. Quand l’avion approche de la ville, mon cœur se serre. J’arrive chez moi. Je me suis fait des amis et des connaissances merveilleuses… Joaquim, Núria, Alberto, Carles, Rosa, … Ces gens si ouverts et accueillants.

Mais je n’oublie pas aussi tous ces gens – oui, ces catalans - si fermés, arrogants, intransigeants, que j’ai rencontrés lors de ces années. Ces regards méprisants et ces mots que l’on m’a dit. Je m’en souviens. Je ne peux les oublier. C’est une chose d’être un visiteur, un conférencier, un touriste en Catalogne. C’est autre chose que d’y être un résident étranger. Car oui, j’étais et je suis, une étrangère. Même en ayant ma citoyenneté espagnole. Je n’étais pas une catalane. C’est une chose de voir la région pendant quelques jours et une autre d’y vivre et de venir d’ailleurs. Car bien que j’aie parfois vécu l’accueil chaleureux des gens dans certains endroits, j’ai aussi vécu la fermeture complète à l’étranger – touristes ou pas – dans d’autres endroits. Plus qu’une fermeture, un rejet et un dédain total.

C’est évident pour moi que le gouvernement espagnol se trompe. Il devait laisser aux catalans le droit de tenir ce référendum. De faire leur choix. Mais le gouvernement catalan se trompe aussi s’il déclare l’indépendance après ce vote… tant de gens n’ont pas osé se rendre aux urnes. Beaucoup ont eu peur de la répression policière ou n’ont pas voulu affronter la loi espagnole. D’autres ont voté uniquement pour montrer leur opposition à cette interdiction. D’autres s’en foutent complètement et n’ont pas ressenti le besoin d’aller voter. Car oui, les images sont une chose, la vie quotidienne une autre.

Ce qui se passe présentement dans mon pays est horrible. Les affrontements, la répression policière, … tout ça… La liberté, la démocratie, les cultures distinctes, … c’est important. Primordial.

Mais… tout n’est pas si blanc et noir quand il s’agit d’identité.
Je suis québécoise, catalane, canadienne, espagnole, un peu italienne aussi, je suis de Saint-Michel, Montréal-Nord, Villeray, Barcelone, Calafell et Pointe-Claire… sans oublier Ayer’s Cliff et Alicún… Je suis multiple et je pleure aujourd’hui.

17 décembre 2008

C'est une question de biscuits

Il y a une tradition chez moi. En fait commencée par moi ! Quand j'étais petite, j'adorais cuisiner et avec mon petit four - qui fonctionnait vraiment et qui devait être hyper dangereux, mais on ne pensait pas à cela dans le temps - je faisais des petits gâteaux de Noël. Puis j'ai suivi les recettes de mon livre de Blanche-Neige - je ne me rappelle que vaguement de ce livre dans lequelle Blanche-Neige et les sept nains cuisinaient, mais je me souviens d'avoir fait toutes les recettes. Finalement, vers l'âge de 11 ans, j'ai suivi des cours de cuisine, dans ce qu'on appelerait maintenant des "activités parascolaires". Et pendant ces cours, j'ai entre autres appris à faire nombres de desserts, une bûche de Noël à la crème glacée et des biscuits de Noël.

BiscuitQue je me suis empressée de reproduire chez moi. Je dois souligner que c'était les premiers biscuits maison que je goûtais et je les avais fait moi-même. Je crois me souvenir qu'ils étaient succulents, mais il faudrait vérifier auprès de ma famille ! Toujours est-il que j'ai répété la recette de nombreuses fois, mais toujours pendant le Temps des Fêtes. Jamais à un autre moment. Chaque année depuis mes 11 ans, je fais des biscuits... Et donc, cela fait 26 ans que je fais ces biscuits (et je vous prie de ne pas faire le calcul... tnon mais !). Évidemment, mes biscuits se sont sûrement améliorés pendant les premières années de réalisation. Mais c'est rapidement devenu une tradition. Chaque année, vers le 15 décembre, ma soeur et ma mère me demandaient quand je ferais mes biscuits. Mon père lui ne mange pas de sucre.. il n'aime pas, étrange mais vrai.

Je m'installais donc dans la cuisine un samedi ou un dimanche après-midi, et je faisais des biscuits, de toutes les couleurs, de toutes les formes... Et c'était toujours un succès. Ils disparaissaient vite et je devais en refaire une ou deux fois pendant la période des Fêtes. Une tradition annuelle... Même pendant les années difficiles de mon adolescence, entre deux crises de larmes, je faisais mes biscuits. Même pendant mes examens pénibles de fin de session, je faisais mes biscuits. Même en peine d'amour ou trop en amour, je faisais mes biscuits. Même quand j'ai quitté la maison, je venais faire mes biscuits chez ma mère ou alors je les préparais chez moi et je les amenais dans une belle boîte de métal.

J'ai toujours fait mes biscuits.

Et donc, il n'y avait aucune raison de ne pas les faire, une fois ici à Barcelone. Mais ce n'est pas aussi facile. C'est même un sacré bordel. Les deux premiers Noël, ce fut le sucre en poudre. Introuvable. J'ai finalement trouvé un petit flacon pour soupoudrer... j'ai besoin de 4 tasses minimum et c'est sans compter le glaçage. Modification de la recette. Sucre raffinée. Moyen... on peut toujours improviser les recettes mais les desserts c'est plus délicat. Résultat? Biscuits acceptables mais loin d'être parfaits. Trop granuleux. Mais mangeables.

Et puis, miracle... l'année dernière, je trouve à Perpignan du sucre en poudre dans des formats acceptables. J'achète, j'achète, j'achète... Parfait. Pâte parfaite... Mais c'était sans compter avec le four minus qui était inclus dans l'appartement. Seul le haut chauffe. Et donc après 1 heure au four (au lieu de 20 minutes) les biscuits ne sont pas cuits. Je laisse et évidemment, ils cuisent trop... On a donc des biscuits pas assez cuits et des tout secs... Tristesse... Oh, on les a mangé tout de même, mais ce n'était pas ça.

Cette année, je suis confiante. Nous avons encore du sucre en poudre et nous avons acheté un nouveau four. Tout démarre bien. Je viens de terminer ma première batch. Mais là c'est que le four est trop performant. Après 15 minutes, ils sont trop cuits... Ils sont bons, mangeables mais trop secs à mon goût. Je prévois donc faire une deuxième batch demain et ne les laisser que la moitié du temps.

Je finirai bien par y arriver !!! Souhaitez-moi bonne chance !!! ;)

30 octobre 2011

Le moment captif d'un dimanche : éternité

2011_10_23"Pendant que nous parlons, la nuit tombe : la mort se glisse ; et dans sa grande ombre, elle nous endort." [Cornelius Gallus]

Tombe la nuit. Petit à petit. Elle n'est pas encore là. Mais elle arrive. Inlassablement. Elle ne nous laisse pas le choix. Tous les jours, il fait nuit.

Dans chaque petit coin, le noir ne cesse jamais de ricaner. La mort en devient presque obligatoire. Mais la mort n'est toujours que la mort. Rien d'autre. Et sous nos pas, la mort court dans tous les sens.

Tout est caresses mortuaires. Et pourtant la mort est censurée. Peur. On ferme les yeux. Une éternité d'incertitudes et d'angoisses. On se détourne avec répugnance. Mais elle n'est toujours que transformation.

Mais je divague et je ne voulais parler que de la beauté du cimetière, de sa paisibilité, de sa douceur et des fantômes qui s'y promènent la nuit.

"Le plus belle pierre tombale ne couvre qu'un cadavre" [Charles Aznavour]

3 avril 2013

Stigmates et BBQ de Dompierre

dompStigmates et BBQ : roman / Stépane Dompierre. -- [Montréal] : Québec Amérique, [c2011]. -- 249 p. : 22 cm. -- ISBN 978-2-7644-1296-1. -- (Coll. Littérature d'Amérique / dirigée par Isabelle Longpré, no 91)

Quatrième de couverture

En participant au concours proposé sur l'emballage de sa marque favorite de pain blanc, Nathalie souhaitait gagner le troisième prix, un magnifique barbecue à gaz de marque Major Flam en acier inoxidable avec grilloir en fonte émaillée, thermomètre intégré, bouton-pressoir d'allumage électronique, deux tablettes latérales en bois et housse de protection. Mais non, avec sa malchance habituelle, il avait fallu qu'elle gagne l'Italie.

Les préférences de Nathalie Duguay ont toujours été du côté de la routine rassurante et de l'anonymat. La visite d'une chapelle à Sienne lui fera perdre tout ça rapidement. La vie, plus forte que la force d'inertie, la fera sortir de sa zone de confort à grands coups de pied de cul.

Croyez-vous aux miracles ?

Dans son quatrième roman, Stéphane Dompierre nous emmène pour dix jours à Sienne, ou l'amitié et les liens mystérieux qui unissent les humains sont au centre d'un voyage initiatique nouveau genre. Et ce, toujours avec cette plume qui le caractérise, entre humour, cynisme, irrévérence et petits blasphèmes.

L'auteurBBQ1

Stéphane Dompierre est né en 1970 à Montréal. Il étudie en musique et joue avec plusieurs groupes, mais il commence rapidement à écrire. Il écrit son premier roman, Un petit pas pour l'homme, en 2004. La même année, il reçoit le Grand Prix de la relève littéraire Archambault.

Il écrit des nouvelles et plusieurs articles, notamment une chronique hebdomadaire sur le portail de Yahoo! Québec et dans le magazine Elle Québec. Il est également scénariste pour la télévision et le cinéma et est très actif sur la scène littéraire québécoise.

Bibliographie

  • Un petit pas pour l'homme (2004)
  • Mal élevé (2007)
  • Jeunauteur T.1 (BD avec Pascal Girard) (2008)
  • Morlante (2009)
  • Jeunauteur T.2 (BD avec Pascal Girard) (2010)
  • Stigmates et BBQ (2011)
  • Amour et libertinage (collectif) (2011)
  • Corax (2012)
  • Dictionnaire de la révolte étudiante (collectif) (2012)
  • Fâché noir (2013)

Blog de l'auteur, sa chronique Faché noir (sur Yahoo! Québec) et son site,

Commentaires personnels

Il arrive qu'un quatrième de couverture nous donne envie et qu'une couverture nous fasse sourire. On prend alors le livre et on commence sa lecture avec impatience. Et puis, après la dernière page, on referme le livre tristement. A-t-on apprécié notre lecture? Oui. A-t-on aimé ? Pas vraiment. A-t-on détesté ? Pas vraiment. Alors ? Et bien, ni chaud, ni froid. Quelques bons passages, plusieurs roulements des yeux. Au final, une histoire pleine de promesses, des moments intéressants, des moments inutiles et une fin décevante.

Une femme ordinaire, routinière et banale, à la limite de l'insignifiance, participe à un concours dans l'espoir de gagner un barbecue à gaz. Le genre de rêve que l'on trouve banal mais qui satisfait pleinement Nathalie Duguay. Elle fait même une petite prière dans l'espoir de gagner. Et elle gagne. Mais elle gagne le voyage à Sienne en Toscane en Italie. Pour la plupart du monde, c'est un voyage de rêve, pour Nathalie c'est une catastrophe. Malgré tout, elle décide de faire ce voyage.

Le voyage commence pour Nathalie et elle est obligée de sortir de ses habitudes. Elle semble s'adapter petit à petit à sa vie de voyageuse. Elle fait des rencontres, dont une jeune italienne, Laura, qui deviendra son amie et qui la poussera en dehors de sa zone de confort.  Mais voilà que dans une église, elle est témoin d'un miracle. Enfin, elle n'en est pas certaine. Elle doute. Elle ne peut cependant douter trop longtemps, d'autres phénomènes étranges vont bientôt survenir, allant même jusqu'aux guérisons miraculeuses. Toute la ville de Sienne est bientôt au courant et on la réclame partout. Elle est une vedette spirituelle et elle n'a pas le choix d'y croire. Enfin, elle n'en est pas du tout certaine. À travers ces interrogations religieuses, elle n'oublie pas d'explorer son amitié avec Laura ainsi que sa sexualité.

Les critiques - et il me semble que Dompierre lui-même - ont qualifié le roman d'un pastiche trash de Mange, Prie, Aime. Peut-être. Disons que selon moi, c'est un peu allé chercher loin une comparaison pour attirer un lectorat potentiel. Lequel ? Je ne sais trop.

J'ai bien aimé le prémisse de l'histoire et le personnage principal. Et j'aimais bien l'idée du miracle qui fait d'une femme ordinaire qui ne veut pas d'histoire, la vedette d'un comédie-dramatique religieuse. Mais voilà. Dompierre ne va pas au bout de cette idée. Et la fin est un tantinet décevante. J'aurais préféré qu'il n'explique rien, qu'il laisse planer le doute.

Et je déplore la quantité innombrable de scènes inutiles, généralement sexuelles. Honnêtement, je ne vois pas ce que la plupart de ces scènes viennent faire dans l'histoire. Elles n'apportent en général absolument rien, sauf quelques rares scènes concernant le personnage principal. Je ne sais pas si c'est juste moi, mais il me semble avoir lu nombres de romans québécois ces dernières années qui semblent avoir besoin de mettre des scènes inutilement crus, voire vulgaires. Comme si cela démontrait une ouverture d'esprit ou que l'auteur osait briser certaines limites. Pour moi, ça démontre surtout un manque d'imagination et une volonté enfantine de briser de prétendus tabous. Comme si on ne pouvait pas être original ou se démarquer qu'en étant volontairement vulgaire ou en utilisant des mots crus. Ça fait terriblement pipi, caca, vagin, queue et je trouve ça lassant. Et contrairement à d'autres, je ne trouve pas cela irrévérencieux, cynique ou audacieux. Enfin... (oh la la les résultats de recherche que je vais avoir avec ce dernier paragraphe!).

Le style d'écriture de Dompierre est en général simple et très minimaliste. Dompierre a une plume directe et écrit le quotidien même si parfois le quotidien est chamboulé par le miraculeux. Pas de description, il dit lui-même que le lecteur a déjà en tête les lieux où se situent ces romans, il ne les décrit donc pas. Il préfère parler des petits détails amusants ou différents. À prime abord, j'aime cette façon de faire. Je n'ai jamais aimé les trop longues descriptions. Mais j'avoue que parfois quelques petites descriptions auraient pu être agréables. Et c'est aussi généraliser et assumer que tous les lecteurs vont avoir en tête les mêmes choses. Cela peut en perdre plus d'un.

Donc, j'ai apprécié le texte de Dompierre tout en étant déçue. Et au final, je n'ai pas vraiment envie de découvrir d'autres texte de l'auteur. Ce que je trouve triste.

L'avis de Rachel Graveline, Jason Lepage, Prosperyne, Benoit Bourdeau, Kay, Nancy.

ExtraitJaime_la_plumeQ

"Très peu excitante, jusqu'à maintenant, la vie d'adulte de Nathalie. De petits gestes banals, dans le respectdes lois et des pressions sociales, rien qui ne la distingue des autres, mais il ne faudrait tout de même pas minimiser ce qui au fond constitue l'essence de sa personne. Elle rince ses boîtes de conserve avant de les mettre dans son bac de recyclage, traverse les intersections au feu vert, lave ses vêtements à l'eau froide, tâte et hume les cantaloups pour mieux les choisir, époussette son dieffenbachai, cuit ses pâtes al dente, utilise régulièrement la soir dentaire, achète des soutiens-gorge de la bonne taille, laisse sécher sa vaiselle dans l'égouttoir, écoute parfois la radio, à faible volume, pour meubler, retirer le germe des gousses d'ail avant de s'en servir, remplace les piles des détecteurs d'incendie chaque fois qu'on avance ou qu'on recule l'heure, plie les genoux pour soulever des objets lourds, baillse le chauffage avant d'aller dormir, congèle ses restes de sauces à spaghetti, glisse des semelles coussinées anti-odeur dans ses chaussures, s'épile le publis en n'y laissant qu'une mince ligne de poils, [...] ne croit à pas à l'homéopathie, se lave les mains souvent, éteint toutes les lumièeres le soir de l'Halloween et tant d'autres choses encore.

Les biographies de Nathalie, et Dieu sait qu'il y en aura, s'attarderont très peu sur cette vie d'avant son arrivéee en Italie. Avec raison. Les gens n'aiment pas qu'on leur raconte des vies ordinaires. Se rendre compte que c'est dans la banalité qu'on se ressemble le plus, ça crée un malaise. On préfère s'identifier aux gens d'exception. Avec Nathalie, on sera bientôt servi." p. 21 à 23

Sources à consulter

 

4 février 2015

La fille de l'hiver d'Eowyn Ivey - L'histoire

FH2La fille de l'hiver / Eowyn Ivey ; traduit de l'anglais (États-Unis) par Isabelle Chapman. -- [Paris] : Fleuve Noir, [2012]. -- 430 p. ; 23 cm. -- ISBN 978-2-265-09410-9

Quatrième de couverture

L'Alaska, ses forêts impénétrables, ses étendues enneigées. Son silence. Sa solitude.
Depuis la mort de leur bébé, le mariage de Mabel et Jack n'a plus jamais été le même. Partir vivre sur ces terres inhospitalières paraissait alors une bonne idée. Seulement, le chagrin et le désir d'enfant les ont suivis là-bas et la rudesse du climat, le travail éreintant aux champs les enferment chacun dans leur douleur.
Jusqu'à ce soir de début d'hiver où, dans un moment d'insouciance, le couple sculpte un bonhomme de neige à qui ils donnent les traits d'une petite fille. Le lendemain matin, celui-ci a fondu et de minuscules empreintes de pas partent en direction de la forêt… Peu de temps après, une petite fille apparaît près de leur cabane, parfois suivie d'un renard roux tout aussi farouche qu'elle. Qui est-elle ? D'où vient-elle ? Est-elle une hallucination ou un miracle ? Et si cette petite fille était la clé de ce bonheur qu'ils n'attendaient plus ?

Inspiré d'un conte traditionnel russe, La Fille de l'hiver est un roman à la fois moderne et intemporel où le réalisme des descriptions n'enlève rien à la poésie d'une histoire merveilleuse… dans tous les sens du terme.

L'auteur

Eowyn LeMay Ivey est né en Alaska. Elle étudie d'abord à la Western Washington University en journalisme et création littéraire. Puis elle étudie laFH1nonfiction romancé à la University of Alaska Anchorage. Elle travaille pendant près de 10 ans comme journaliste pour le journal Frontiersman et remporte plusieurs prix pour ses textes. Elle publie plusieurs nouvelles et essais dans différents journaux et magazines.

Elle écrit son premier roman, The Snow Child en 2012. En 2013, son roman est sélectionné pour le Pulitzer Prize pour la fiction.

Elle vit toujours en Alaska avec sa famille.

L'histoire...

La perte d'un enfant est une tragédie dont plusieurs couples ne se remettent jamais. Jack et Mabel désiraient beaucoup d'enfants, mais leur premier enfant est mort-né, et ils ne purent jamais en avoir d'autres. Pour essayer de surmonter leur peine, et pour donner une chance à leur couple, Jack et Mabel décident de laisser derrière eux leur vie confortable et de tout recommencer en Alaska.

Nous sommes dans les années 20. La vie est difficile partout. Mais ils ne s'attendaient pas à ce qu'elle soit si difficile en Alaska. Le couple n'est pas bien préparé. Ils sont pleins de bonne volonté, mais les saisons sont dures et coriaces. Le froid les enferment, les isolent. Ils s'aiment, mais sont remplis de silence et de tristesse. Changer d'environnement n'efface pas les blessures, les cicatrices. Ils se parlent peu. On sent dans le texte une solitude immense et une noirceur intolérable, malgré la blancheur de la neige.

Et puis, un jour, ils se laissent envahir par un moment de joie. Sous la neige, ils se retrouvent comme avant. Ils rient et dansent sous les flocons avec insouciance. Ils se lancent des boules de neige comme des enfants et ils commencent à faire un bonhomme de neige. Qui prend rapidement la forme d'une petite fille de neige. Ils façonnent son visage, ses cheveux, la vêtissent d'un manteau et de gants. Pour un moment, ils sont heureux. Puis, ils vont se coucher.

Le lendemain, la petite fille de neige semble avoir fondue. Il ne reste rien, même pas les vêtements et sur la neige, ils voient des traces de pas.

Une petite fille serait-elle née de la neige ? Petit à petit, ils commencent à y croire. Car une petite fille, souvent accompagnée d'un renard roux, rôde autour de leur maison. Tout d'abord insaisisable, elle s'approche de plus en plus de Mabel et Jack. Qui est-elle ? Que fait-elle seule dans la forêt ? Est-elle réelle ? Alors que Mabel ne cherche pas à le savoir,  Jack, lui, veut des réponses. Les deux, cependant, se laisseront envoûter par la petite fille, qui quant à elle se laisse peu à peu apprivoiser par le couple.

Mais la vie doit continuer. Une vie difficile remplie d'épreuves saisonnières. Cet hiver est particulièrement dur pour ce couple qui n'a pas encore pu emmagasiner assez de vivres et qui vit dans l'isolement. Mais petit à petit, ils vont s'ouvrir aux autres habitants de la région. Et l'histoire nous entraîne vers le récit du quotidien de ces gens qui peuplent l'Alaska : les printemps et étés trop brefs où il faut semer et travailler au champ, les automnes où il faut récolter, les hivers où il faut survivre. Mais l'histoire nous raconte aussi l'entraide entre les habitants et les amitiés qui naissent petit à petit.

Et donc la vie continue pour Mabel et Jack. Ils travaillent forts, se lient d'amitié avec les voisins. Et chaque hiver retrouvent la petite fille qui maintenant les a acceptés mais qui disparaît à tous les printemps.

Commentaires à suivre...

Extraits

"Mabel ne pouvait s'empêcher, chaque fois qu'elle pensait à l'enfant, de se rappeler le soir où il l'avaient modelée dans la neige. Jack avait sculpté ses lèvres et ses yeux. Mabel lui avait donné des moufles et coloré la bouche en rouge. Cette nuit-là, une enfant leur était née, d'une poignée de glace et de neige, et de beaucoup d'amour." p233

À consulter

 

7 avril 2015

La vérité sur l'Affaire Harry Quebert - L'auteur et mon résumé

AHQ1La vérité sur l'affaire Harry Quebert : roman / Joël Dicker. -- [Paris] : Éd. de Fallois, 2012. -- 669 p. ; 23 cm. -- ISBN : 978-2-87706-816-1

Quatrième de couverture

A New York, au printemps 2008, alors que l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois.

Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.

Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?

Sous ses airs de thriller à l’américaine, La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est une réflexion sur l’Amérique, sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias.

L'auteur

Joël Dicker est né à Genève en 1985. Il étudie en droit à l'Université de Fenève et obtient sonAHQ2 diplôme en 2010. Il travaille alors pour le Parlement suisse.

Il commence à écrire très jeune. Dans son enfance, il fonde un magazine sur les animaux et la nature. Il le dirigera jusqu'à environ l'âge de 17 ans. Il publie sa première nouvelle à 20 ans et remporte un prix dans le cadre du Prix International des Jeunes Auteurs.

Il publie son premier roman, Les derniers jours de nos pères, en 2012. Il avait écrit ce roman en 2009 et en 2010, il recevait le Prix des écrivains genevois pour son manuscrit.

En 2012, il publie La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert, qui connaîtra un succès international et sera traduit en 38 langues. Le roman sera en lice pour de nombreux prix, dont le Prix Goncourt et Prix Interallié. Il remportera le Grand prix du roman de l'Académie française ainsi que le Prix Goncourt des lycéeens.

Site officiel de l'auteur; son compte Twitter, sa page Facebook.

Bibliographie

  • Le Tigre (2005) (nouvelle)
  • Les Derniers Jours de nos pères (2010)
  • La Vérité sur l'affaire Harry Quebert (2012)

Mes commentaires - Résumé

Ça vous arrive de ne pas être capable d'écrire votre commentaire sur un livre parce qu'il y a déjà tellement de critiques et d'avis de toutes sortes que vous avez l'impression que vous n'avez rien à ajouter ? Juste dans Babelio, il y a 825 avis. 825 !!! Qu'est-ce que je pourrais bien ajouter de plus ? Il me semble impossible de partager mes commentaires sans redire ce qu'on a mille fois écrit. Mais je l'ai terminé avec une foule de choses à dire. Alors, je vais plutôt y aller avec mon expérience de lecture...

Je vais commencer par résumer un peu l'histoire... de la façon dont moi je l'ai perçue.

Alors nous avons un jeune écrivain, Marcus Goldman, dont le premier roman connaît un succès retentissant. Il devient une vedette internationale et profite de cette nouvelle gloire et richesse. Gloire et richesse un peu excessive, mais nous sommes aux États-Unis alors sûrement c'est possible. Marcus s'est un peu assis sur cette gloire et a profité au maximum de son succès. Mais son éditeur veut continuer à faire de l'argent et lui demande un deuxième roman qui doit bien sûr être lui aussi un best-seller. Mais l'inspiration ne se commande pas. Et après avoir tant profité du moment présent et avoir procrastiné autant qu'il a pu, Marcus se retrouve devant l'obligation de pondre un roman en quelques jours ou se sera procès et faillite. Évidemment c'est la page blanche.

Il court donc se réfugier dans le New Hampshire chez son ancien professeur, mentor et ami, Harry Quebert. Évidemment au cours des derniers mois, il avait été trop occupé pour même retourner les appel de son ami, mais c'est le temps de renouer avec son mentor qui l'accueille à bras ouverts. Marcus espère que quelques jours dans une petite ville reculée auprès de celui qui l'a inspiré quand il était jeune, lui redonnera l'inspiration. Après tout Harry est l'auteur d'un cef d'oeuvre " Les Origines du mal". Mais il repart à New York avec ses pages blanches.

À peine est-il de retour chez lui qu'il apprend que Harry vient d'être arrêté pour meurtre. C'est qu'on a retrouvé sur son terrain, le corps d'une jeune fille de quinze ans, Nola Kellergan, qui avait disparue en 1975. Sur le cadavre, le manuscrit du roman de Harry. On apprend alors qu'Harry avait eu une relation avec l'adolescente. Tout le condamne, mais Marcus le croit innocent. Il décide donc de retourner dans la petite ville pour faire sa propre enquête, comprendre ce qui est arrivé en 1975, qui a tué Nola et donc prouver l'innocence de son ami. Innoncent pour le meuretre, car Harry a bel et bien eu une relation amoureuse avec une adolescente de 15 ans.

Et nous voilà donc plongé dans l'enquête d'un écrivain. Ce sera un va et vient entre le passé et le présent. Nous avons d'abord l'enquête de Marcus, ses échanges avec Harry et les autres habitants de la ville. On nous raconte aussi ses échanges avec son agent littéraire et son éditeur. Car, on l'avait deviné, cette enquête sera son prochain roman.

Puis nous sautons dans le passé et on nous raconte les événements qui se sont déroulés en 1975.

Nous avons donc un roman mélangeant le roman policier, le roman psychologique, l'étude de moeurs et l'essai sur l'écriture.

Hum... maintenant voici mon expérience de lecture... à suivre ici.

Les mots de l'auteur (Extraits)

"-- Et bien, un mot est un mot et les mots sont à tout le monde. Il vous suffit d'ouvrir un dictionnaire, d'en choisir un. C'est à ce moment-là que ça devient intéressant : serez-vous capable de donner à ce mot un sens particulier ? -- Comment ça ? -- Prenez un mot, et répétez-le dans un de vos livres, à tout bout de champ. Choisissons un mot au hasard : mouette. Les gens se mettront à dire, en parlant de vous : Tu sais bien, Goldman, c'est le type qui parle des mouettes. Et puis, il y aura ce moment où, en voyant des mouettes, ces mêmes gens se metttrons soudain à penser à vous. Ils regarderont ces petits oiseaux piailleurs et ils se diront : Je me demande ce que Goldman peut bien leur trouver. Puis ils assimilerons bientôt "mouettes" et "Goldman". Et à chaque fois qu'ils verront des mouettes, ils penseront à votre livre et à votre oeuvre. Ils ne percevront plus ces oiseaux de ma même façon. C'est à ce moment-là seulement que vous savez que vous êtes en train d'écrire quelque chose." pp.347-348

Pour en savoir un peu plus...

4 août 2016

L'ascendant d'Alexandre Postel

Ascendant02L’ascendant : roman /Alexandre Postel. — [Paris] : Gallimard, 2015. – 124 p. ; 21 cm. – ISBN 978-2-07-014908-7

Quatrième de couverture

Le narrateur, à la demande d’une psychiatre, raconte les événements qui, en l’espace de cinq jours, ont dévasté sa vie.

Tout commence lorsque ce vendeur de téléphones mobiles apprend le décès de son père, avec lequel il entretenait des rapports très lointains. Afin d’organiser les obsèques, le jeune homme se rend dans la petite ville où vivait le défunt et s’installe dans la maison paternelle. Il fait alors une découverte terrifiante qui le plonge, au fil d’un enchaînement insidieux de faux pas, dans une situation cauchemardesque.

On retrouve ici ce qui faisait la force du premier roman d’Alexandre Postel : une narration implacable et ironique, qui donne au récit la forme d’une tragédie. Le sentiment de culpabilité, au centre du texte, génère une atmosphère trouble et inquiétante : jusqu’à la dernière ligne, le lecteur hésite entre l’empathie, la révolte et l’effroi.

L’auteur

Alexandre Postel est né en 1982 à Colombes en France. Il fait ses études à Lyon et reçoit un diplôme en Lettres modernes. Il enseigne à Paris la littérature française en classes préparatoires. En 2013, il publie son premier roman, Un homme effacé, qui reçoit le Prix Goncourt du 1er roman, le Prix Ascendant01Landerneau Découvertes  ainsi que le Prix Québec-France Marie-Claire Blais.

Bibliographie

  • Un homme effacé (2013)
  • L'ascendant (2015)
  • Les deux pigeons (2016)

Mes commentaires [attention spoilers.... vous saurez tout ou presque]

Oh la la. Je vous jure que je voulais vraiment, mais alors là vraiment aimé ce roman. Et j'aurais voulu faire des commentaires positifs. Malheureusement, ce fut une lecture aussi rapide que difficile. Difficile d'aimer quand on n'arrive pas à croire à l'histoire.

Résumons un peu l'histoire et je vous avertis de nouveau, je dis presque tout. Un homme ordinaire, vendeur de téléphone de cellulaire, apprend que son père est mort. Il doit donc se rendre chez son père pour la succession et tout le tra la la qui accompagne le décès d'un parent. Cet homme banal nous raconte comment s'est déroulé ce voyage chez son père avec qui il n'avait plus que très peu de contacts. Son père était un homme solitaire, surtout depuis la mort de son épouse, et il gardait la porte du sous-sol fermée à clef. Et donc, une des premières choses que voulut faire le narrateur à son arrivée dans la maison de son père est évidemment de descendre dans le sous-sol - histoire de voir pourquoi, il ne pouvait jamais y aller - en pensant naïvement découvrir une cave à vin. Évidemment, le lecteur se doute bien que ce ne sont pas des bouteilles de vin qu'il va trouver. La quatrième de couverture nous a bien préparé : "Il fait alors une découverte terrifiante qui le plonge, au fil d’un enchaînement insidieux de faux pas, dans une situation cauchemardesque".

Et donc, on se doute tout de suite du genre de découverte qu'il fera. Ce n'est pas bien difficile à deviner et donc, je ne me sens pas coupable d'annoncer qu'il découvre une cage avec à l'intérieur une jeune femme. Il est évidemment horrifié, tente d'appeler la police, est incapable d'avoir une connexion, est pris d'un malaise, remonte, perd son téléphone, ne se sent pas la force de redescendre le chercher, décider de prendre des pilules et se couche. Il appelera demain. Et voilà. Bien sûr, le lendemain il est déjà trop tard et il hésite. Décide de la libérer lui-même, mais en attendant de la libérer - car il ne trouve pas la clef - il continue à la nourrir. Et le voilà pris dans l'engrenage. Il n'est pas seulement le complice de son père, il prend sa place.

Bien sûr, il se questionne. Il cherche à comprendre comment son père a pu faire cela, qui est la jeune femme, depuis combien de temps est-elle là. Il essaie de fouiller les souvenirs qu'il a de son père et sa relation avec lui. Il se sent coupable de l'avoir négligé. Il se dit que c'est peut-être sa faute, s'il s'était occupé plus de lui, il n'aurait peut-être pas séquestré une femme dans sa cave. Puis, il se rend compte du ridicule de son raisonnement. Et il continue d'avaler alcool, pilules et à chercher la clef pour sortir la pauvre victime de sa cage. D'ailleurs, elle semble bien s'y trouver dans sa cage, la victime. Et puis, peut-être son père voulait-il lui laisser en héritage la cage et son contenu. À la fin, il la libère, s'y prend très mal, la tue et l'enterre. Et oui, bon, ça ne pouvait que mal finir, non. Pas très surprenant comme dénouement... oh... et elle n'était pas la première occupante, non plus... pas non plus une grande surprise.

Alors, je relis l'histoire et je me dis qu'il y avait là matière à faire un bon roman. Mais j'ai été totalement incapable de croire à l'histoire. Tout d'abord, - et ça c'est la faute de l'éditeur - je me doutais avant même de commencer ma lecture de ce qui se trouvait à la cave. Ok, pas grave, je me dis, comme on nous révèle le "punch", c'est que le roman nous offrira autre chose. On plongera dans la vie du père, les questions du fils pour le comprendre, pour vivre avec l'horreur de ce que le père a fait, etc. On lira un peu ça, mais à peine. On ne saura rien du père. On n'a que le fils qui se prends dans un engrenage de procrastination. Et je ne suis pas arrivée à y croire. Il découvre une femme dans une cage dans la cave de son père mort et il n'appelle pas la police mais va plutôt se coucher en se disant qu'il appelera quand il se sera reposé et plus calme. Ben voyons donc ! Ce n'est pas tant qu'il n'a pas appelé immédiatement qui m'achale mais toutes les raisons qu'on nous donne. Il est facile de deviner pourquoi il n'a pas appelé tout de suite : parce qu'il ne veut pas dénoncer son père - même après sa mort ; il veut protéger sa propre vie, il ne veut pas subir l'enquête qui va suivre, les accusations sur son père et sur lui (on l'accusera de savoir, d'avoir été complice, etc.). Peut-être même qu'il a les mêmes travers que son père. Ça aurait été intéressant, ça.

Bon, on va me dire que c'est le but de l'auteur... de nous faire comprendre que le narrateur se ment à lui-même... peut-être mais alors, il a très mal construit son roman car je n'ai pas du tout senti ça. J'ai juste eu l'impression de lire la relation de cinq jours de procrastination interminable et peu plausible. On s'entend, je suis moi-même une procrastinatrice irrécupérable, mais je n'y aie pas cru une minute. Y'a quand même une limite à mettre ça sur le dos de la procrastination... et puis l'excuse de "je vais la sauver quand j'aurai trouvé la clef..." pas très crédible non plus. Si le personnage est supposé être aussi stupide et naïf c'est un peu trop gros pour moi. Je comprends bien que le personnage est lâche, et qu'il n'arrive pas à accepter ce que son père a fait, mais soit que le roman est trop court pour que l'auteur m'amène à croire que c'est pour ça qu'il ne passe pas cet appel, soit il manque quelque chose dans le texte. Roman sur la filiation, la culpabilité, etc.... oui, peut-être, mais en surface, vraiment en surface.

Et puis, il y a la narration. Le personnage raconte tout ça à un psychiatre - ou psychologue ou policier, je ne me rappelle plus trop. Il s'adresse à nous. On a donc des "vous le savez", et autres adresses directes. J'ai déjà lu des romans avec ce procédé narratif, mais ici, j'ai trouvé cela un peu lourd et que cela permettait d'escamoter bien des détails. Dans les critiques que j'ai lu, j'ai noté beaucoup de "glacer le sang", "rebondissements" "roman puissant, troublant, dérangeant" "effet de surprise", etc.  Et bien zéro pour moi. J'ai bien compris l'ascendant du père et du fils, mais cela ne m'a pas paru ni troublant, ni froid, ni crédible.

Le roman est vraiment court. On reste en surface, on n'approfondit rien, on ne sait rien. Certains disent que c'est le but de l'auteur... moi, je dis que c'est trop facile... On compare l'auteur à Camus, Poe... heu non...

Bon, je me trouve bien sévère... disons que ce fut une rencontre manquée.

Les mots de l’auteur

 « Ouvrir la porte de la cage, c’était tout ce qu’il y avait à faire. Encore fallait-il trouver la clef. L’obscurité de la cave ne facilitait pas mes recherches. Je me suis promis de régler au plus vite ce problème d’éclairage, mais il était plus urgent de trouver la clef. Partout, je l’ai cherché partout, dans la jarre où étaient rangées les cuillères, au-dessus du micro-ondes, à l’intérieur du frigidaire, sur les quelques étagères fixées aux murs – en vain.

J’ai écarté les bras en signe d’impuissance. J’aurais pu pourtant prévenir immédiatement la police. Il était encore temps de faire cesser la situation – terme commode, discret, sur lequel je m’appuyais pour désigner le crime dont je commençais à devenir le complice. Mais je n’ai pas prévenu la police, vous le savez, ni à ce moment ni plus tard, les faits sont connus. » p. 32

« Pour la première fois je prenais conscience de l’importance que j’avais eue, peut-être, dans la vie de mon père. Je n’avais jamais imaginé qu’il pouvait avoir besoin de moi, sans doute est-ce une chose que tout enfant a du mal à concevoir. Si je m’étais comporté autrement, si j’étais resté auprès de lui, si seulement j’étais venu le voir plus souvent, y aurait-il eu la cage ? Absurde. Ils étaient nombreux les hommes seuls, les veufs, les vieillards brouillés avec leurs enfants : ils prenaient un chien. » p. 66

Pour en savoir un peu plus…

2 octobre 2007

Serait-ce une agression escargotesque ?

Non mais, trop c'est trop ! Je finis à peine d'écrire sur mes déboires de fleurs et plantes, je m'installe sur mon divan pour regarder tranquillement la télévision avant d'aller lire un peu avant de me coucher que voici que du coin de l'oeil, je vois une tâche sur mon plancher. Serait-ce mon chat qui a vomi une de ces multiples boules de poils ? Est-ce une feuille morte qui aEscargots entré dans mon salon poussée par le vent ? Non... non... non... c'est un escargot qui se dirige tranquillement vers le corridor qui mène aux chambres !

Il a quitté les bacs à fleurs - enfin, les bacs remplis de terre avec quelques feuilles qui s'attachent désespérément aux tiges - pour traverser complètement la terrasse, escalader le rebord de la porte, redescendre le mur, traverser le salon... pour se rendre où ? Il ne m'a pas dit...

Passe encore que mon copain ne veut pas que j'aille porter les multiples escargots qui grimpent jusqu'au 8e étage dans le parc de la Ciutadella tout près - ce qui implique que les feuilles qui réussissent à se protéger des insectes et qui réussissent à avoir assez d'eau et pas trop de soleil, doivent encore se faire manger par les escargots - mais là, si en plus, ils décident de s'approprier l'intérieur... je dis non !!! "Fuera los caracoles"... "Dehors, les escargots"

12 décembre 2007

La Guerre des tuques (1984)

Cinéma : La Guerre des tuques  (1984)tuques

Fiche technique :

Langue : Francais (VO)
Année : 1984
Durée
: 90 min.
Pays
: Québec, Canada

Réalisateur : André Melançon
Producteurs : Rock Demers
Scénario : Roger Cantin et Danyèle Patenaude
Cinématographie
: François Protat
Musique originale
: Germain Gauthier

Distribution: Cédric Jourde (Luc Chicoine); Marie-Pierre A. D’Amouyr (Sophie Tremblay); Julien Elie (Pierre); Minh Vu Duc (François « Les Lunettes »); Maryse Cartwright (Lucie Tremblay); Mathieu Savard (Ti-Guy LaLune); Olivier Monette (Jean-Louis Lapierre); Patrick St-Pierre (Daniel Blanchette); Jean-François Leblanc (Chabot)

Hommage à la Guerre des Tuques sur YouTube:
http://www.youtube.com/watch?v=n1ZFIwBzbV8&mode=related&search=

Synopsis : (attention spoilers)

Alors que les vacances de Noël sont sur le point de commencer, des enfants (majoritairement des garçons) décident d’organiser une guerre. Les vainqueurs de cette guerre pourront se partager un butin. Ils se séparent en deux équipes menées par Pierre et Luc. Ce dernier sera d’ailleurs celui qui établira les règles de cette guerre. Une nouvelle élève – et sa petite sœur- se joindra à l’équipe de Pierre pendant la guerre. L’équipe de Luc est plus nombreuse et attaque continuellement l’équipe de Pierre qui s’est bâti un château-fort selon les plan de François les Lunettes. Au milieu de cette guerre, Ti-Guy La Lune et son cousin Daniel Blanchette de Victoriaville, pacifistes, restent en dehors de cette guerre et tentent de l’arrêter.

Rapidement, Luc prend les devants et commencent à décider de tout. Les autres enfants se rebellent et ne veulent plus jouer, mais Sophie, la nouvelle élève et voisine de Pierre, les incitent à continuer. La guerre continue donc avec plusieurs combats de balles de neiges. Mais les enfants ont aussi d’autres problèmes à penser. Luc et Sophie s’aiment bien même s’ils sont dans les équipes opposées, les larmes coulent parfois et Pierre est inquiet pour sa chienne Cléo, un Saint-Bernanrd, qui est vieille et qui est malade.

La guerre se poursuit et commence à devenir un véritable affrontement entre les enfants. Jusqu’à ce qu’un événement tragique impliquant Cloé provoque la fin de la guerre lors d’un combat entre les deux équipes.

À propos :

« La Guerre des tuques » est un classique du cinéma québécois et est le premier film de la série pour enfants « Contes pour Tous » de Rock Demers. Il fut filmé à la Baie Saint-Paul.

Le film a marqué plusieurs générations d’enfants. Même si aujourd’hui le film peut paraître un peu vieillot, beaucoup d’enfants apprécient encore le film et son histoire. Le film gagna un prix Genie et un Golden Reel . Il fut nommé pour plusieurs autres prix.

Complètement ancré dans la culture québécoise, le film fut néanmoins traduit en plusieurs langues. Le film a pour titre : The Dog Who Stopped the War au Canada anglais et The Great Snowball War en Australie.  Un film s’inspirant de la Guerre des tuques fut réalisé en 2001 par Roger Cantin: La Forteresse suspendue.

La réplique « La guerre, la guerre… c’est pas une raison pour se faire mal » fut utilisée en 2003 comme slogan contre la guerre en Irak.

Commentaires personnels: (attention spoilers)

Genre: Comédie dramatique, Famille

Plus encore qu’un classique, La Guerre des tuques est devenu presque instantanément un film culte du cinéma québécois et de plusieurs générations d’enfants. Le film est bien entendu destiné aux enfants, et plus précisément aux enfants québécois. Les vacances de Noël, la neige, les guerres de balles de neige, les expressions utilisées… tout ceci nous ramène au Québec et au monde des enfants. Mais le film touche également les adultes et transcende les frontières. Les rivalités entre enfants, les batailles organisées pendant les vacances, les petites histoires d’amour… tout ceci nous rappelle des souvenirs, peu importe notre âge ou notre lieu de résidence.

En 1984, j’étais déjà une jeune adolescente, mais je me rappelle vivement du film. J’avais même une amie qui faisait une brève apparition dans le film ! En effet, elle chantait dans la chorale. Ma sœur était plus jeune et elle en a également un souvenir impérissable. Les Contes pour tous avaient pour but d’offrir un conte pour enfant qui donnerait une certaine morale, mais qui n’était jamais trop poussée. Dans le premier film de la série, on parle des rivalités entre enfants, des conflits, des premières attirances et surtout de la guerre. Et on parle de la mort à la guerre. On offre une vision honnête et réaliste de cette guerre entre enfants qui commence comme un jeu pour obtenir un butin mais qui devient peu à peu plus qu’un simple jeu.

La Guerre des tuques n’est pas un chef d’œuvre cinématographique dans le sens que les images sont simples, mais c’est un chef d’œuvre du cinéma. Les acteurs sont naturels et très bien dirigés. Le portrait offert des enfants est réaliste de l’époque et des lieux.  

On nous présente des enfants qui agissent en enfants… ils font des erreurs, ils se chamaillent, se fâchent, rient et pleurent. Le film est simple et honnête. Peut-être manque-t-il d’effets spéciaux et de rebondissements pour les enfants d’aujourd’hui… mais je connais des gens qui ont montré à leurs enfants le film et ceux-ci ont beaucoup aimé… et ont été attristés à la fin. Mais le film est aussi une comédie et offre de nombreuses occasions de rire.

Je viens de regarder quelques extraits et j’ai encore des pincements au cœur à la fin ;) Et comment ne pas souligner la justesse de certains extraits, notamment sur la guerre et sur l’honneur… Évidemment, certaines citations sont des classiques et je n’ai qu’à dire « Daniel Blanchette de Victoriaville » à mes amis pour que tous rient… Et qui ne peut trouver touchante la scène « romantique » entre Luc et Sophie : « T’as de la neige là… T’as un trou dans ta mitaine » suivi du petit bec… ;)

Citations:

« La guerre, la guerre, c'est pas une raison pour se faire mal »

« Des flancs, des flancs. Kessé ca des flancs
Pas capab' parler comme tout le monde luiiiii »

« Marche ca déniaise »

« - Pourquoi Luc y nous donne pas des bonbons à nous autres?
- Nous autres on se bat pour l'honneur.
- J'aime mieux les bonbons. »

« Y fait dire qu'il est mort... - Il est pris dans un piège à renard à ours »

« OUACH ! ! Ma belle veste neuve ! ! -ÇA VA PAS »

Sources:

25 décembre 2007

Le Noël d’Hercule Poirot

Critique de lectureNoelHercule

Le Noël d’Hercule Poirot / Agatha Christie ; traduit de l'anglais par Claire Durivaux. -- Paris: Librairie des Champs-Élysées, 1973. -- 252 p. ; 17 cm. -- Coll: Club des Masques; 174.

Titre original: Hercule Poirot’s Christmas
Titres alternatifs: A Holiday
for Murder / Murder for Christmas

Quatrième de couverture

N’allez pas vous imaginer que je me délecte dans les histoires de meurtre. Plaise à Dieu que je n’en revoie jamais ! j’espère du moins que nous serons tranquilles pendant votre séjour chez moi.

Modestement POIROT commença :
- Ma réputation…

Mais déjà Johnson reprenait :
- C’est Noël… l’époque bénie où règnent la pais et le pardon des injures. Chacun soit aimer son semblable en ces jours de fête !

Hercule POIROT se renversa dans son fauteuil, joignit les doigts et considéra son hôte pensivement.
- Alors, murmura-t-il, vous pensez que Noël est une saison peu favorable au crime ?
- C’est bien ce que je viens de dire.
- Pourquoi ?
- Pourquoi ? répéta Johnson, légèrement décontenancé. Ma foi parce que c’est un temps béni de réjouissances et de bonnes volontés.
- Les Anglais ! Quel peuple sentimental ! s’exclama POIROT.

Résumé

Siméon Lee est un vieux multimillionnaire excentrique et cynique, et de ses propres mots, méchant et cruel. Il a bâtit sa fortune en Afrique du Sud grâce à des exploitations minières de diamants. Il aime particulièrement jouer avec les gens et régir leur vie.

À la surprise de tous, il décide de réunir pour Noël, toute sa famille, sous son toit. En plus, de son fils aîné qui vit sous son toit avec sa femme, il fait venir ses trois autres fils. Également invitée est la seule petite-fille de Lee, que personne n’a jamais rencontrée. Elle est l’enfant de sa fille qui est décédée depuis peu. De plus, le fils d’un ancien ami et collègue de Siméon Lee qui lui rend visite à l’improviste, est aussi invité à passer les prochains jours dans la maison.

À part Alfred, qui semble aimer son père malgré toutes les humiliations qu’il lui fait subir, tous détestent le vieil homme. Ce dernier est cependant content d’avoir réuni sa famille – qui ne s’entendent pas entre eux – et est déterminé à s’amuser à leur dépend. Il se prend d’affection pour sa petite-fille qui l’amuse et n’hésite pas à le faire savoir. Il invite également son fils Harry à revenir au pays et à s’installer chez lui… et finalement, il s’assure que tous soient au courant qu’il veut modifier son testament.

Le 24 décembre, il est assassiné dans sa chambre. On entend un cri horrible, des bruits assourdissants sont aussi entendus et la porte est verrouillée de l’intérieur. Lorsque la famille réussit à ouvrir la porte, la scène est effrayante. Le vieux Lee est retrouvé égorgé sur le sol, du sang répandu partout et les meubles renversés.  

Alors que Superintendant Sugden commence son enquête, son supérieur est appelé également sur les lieux du crime. Celui-ci amène son invité célèbre qui était venu passer les Fêtes de Noël chez lui, le détective Hercule Poirot. Ce dernier se chargera de faire sa propre enquête. Vol de diamants, humiliations d’un père sur ses enfants, modification de testament, vengeances, avidité,… les motifs et les suspects ne manquent pas.

L’œuvre et Commentaires personnels

Le roman d’Agatha Christie « Le Noël d’Hercule Poirot » (« Hercule Poirot’s Christmas ») fut publié au Royaume Uni en décembre de 1938. Il parut ensuite aux Etats-Unis en 1939 sous le titre de « Murder for Christmas », puis en 1947 sous le titre « A Holiday for Murder ».  

Il met encore en scène, le détective privé, ancien membre de la police belge et maintenant vivant en Angleterre, Hercule Poirot. L’histoire se déroule pendant Noël. Le roman est divisé en 7 parties, commençant avec la journée du 22 décembre et se terminant 7 jours plus tard, le 28 décembre. Le roman présente un meurtre qui est commis dans un endroit hermétiquement fermé, ce qu’on appelle en anglais « a locked room mystery ».

L’auteur reprend également certains thèmes qu’elle avait déjà utilisés ou qu’elle reprendra plus tard. On retrouve une victime qui était un tyran antipathique et sadique avec ses proches. Ses enfants le déteste mais ont plusieurs des mêmes caractéristiques que la personne qu’ils ne peuvent supporter. Elle utilise également le thème du testament et de l’héritage qui sera utilisé souvent dans ses romans.

Le roman s’inscrit dans la tradition des livres de Christie. Mais on peut critiquer certains aspects du roman qui sont justement souvent repris et qui lorsqu’on lit plusieurs œuvres de l’auteur sont facilement reconnaissables. On retrouve un groupe de suspects tous présents dans la maison et tous ayant un solide mobile pour tuer la victime. Ils semblent tous avoir quelque chose à cacher et Poirot dévoile petit à petit les secrets de chacun. Il y a aussi beaucoup trop de coïncidences. Et un peu trop d’événements improbables. Plusieurs personnages sont stéréotypés : le serviteur sournois et se sauvant à l’arrivée de la police, le vieux serviteur semblant confondre les gens, la jeune fille étrangère espagnole avec les traits légèrement caricaturaux, le jeune homme venant de l’Afrique du Sud et trouvant l’Angleterre terne et rigide.

Le crime est cependant différent par le fait qu’il est beaucoup plus sanglant que d’habitude. L’auteur s’était fait reprocher d’offrir des crimes fades et trop raffinés. Elle a voulu ici proposer un crime violent. Elle propose aussi un Poirot plus posé et moins critique des coutumes anglaises. Il semble un peu moins coloré que d’habitude. Et c’est dommage.

J’ai eu un peu de difficulté avec certains personnages. Par exemple, le serviteur que tout le monde déteste, semble le suspect parfait, à tel point qu’on se doute bien qu’il n’est pas coupable. La petite-fille espagnole ressemble beaucoup trop à une caricature – même pour l’époque. On sent aussi parfaitement les mœurs anglaises de l’époque – comme souvent dans les romans d’Agatha Christie. Mais dans ce roman, elles sont particulièrement soulignées. Le vieux Lee qui déclare ne pas se repentir de ses actes est puni. Il n’a pas au cours de sa vie respecté le mariage et les conventions sociales et il mourra à cause de cela. Ceux qui sont plus vertueux sont nettement favorisés dans l’histoire. On sent quelques préjugés sur les classes sociales et les nationalités différentes.

Mais mis à part ces quelques critiques, le roman demeure efficace. Le meurtrier n’est pas celui qu’on croyait et Poirot mène son enquête selon ses habitudes. L’atmosphère est étouffante, dans ce manoir ancien, typiquement anglais, rempli de gens qui ne se connaissent pas ou peu et qui ne s’aiment pas pour la plupart. Les personnages, bien que caricaturaux, sont bien décrits et la prémisse est bien en place lorsque le crime arrive. On nous a présenté parfaitement cette famille « dysfonctionnelle » et dans laquelle les secrets et les non-dits sont partout.

La critique d’Allie.

Citation:

"Ah ! Mais moi j’ai été plus méchant que les autres hommes, déclara son grand-père en ricanant. Je ne regrette rien… rien du tout! Je me suis bien amusé. On dit qu’on se repent dans sa vieillesse des fautes de sa jeunesse. Quelle sottise ! Moi, je n’éprouve aucun remords…" (p.48)

" […] Vous dites que Noël est une époque de réjouissances et de belle humeur. Cela signifie, n’est-ce pas, qu’on mange et qu’on boit beaucoup… même plus que de coutume! Trop manger entraîne des indigestions ! Et l’indigestion rend certains gens irritables !" (p.79-80)

Sources :


22 décembre 2007

Christmas Pudding

ChritmaspuddingCritique de lecture

Christmas Pudding : (The Adventure of the Christmas Pudding) / Agatha Christie
; traduit de l'anglais par Clarisse Frémiet. -- Paris: Librairie des Champs-Élysées, 1962. -- 185 p. ; 17 cm. -- Coll: Club des Masques; 42.

Quatrième de couverture

      Ce volume contient trois longues nouvelles d’Agatha Christie :

  • Le retour d’Hercule Poirot
  • Christmas Pudding
  • Le Policeman vous dit l’heure

Cet ouvrage a paru dans la collection LE MASQUE sous le titre : Le Retour d’Hercule Poirot.

Résumé

(Le résumé qui suit ne concerne que la nouvelle "Christmas Pudding"

L’histoire commence chez Hercule Poirot. Il reçoit la visite d’un jeune prince d’un pays de l’Est et de son intermédiaire qui demande l’aide de Poirot pour régler une affaire embarrassante pour le jeune prince. Celui-ci doit en effet se marier bientôt avec sa cousine, mais il a plusieurs maîtresses dont une à Londres. Lors de son présent voyage à Londres, il a amené avec lui plusieurs bijoux précieux afin de les faire arranger pour sa future épouse. Sa maîtresse demande à voir les bijoux et essaie un rubis. Le prince s’aperçoit ensuite que le bijou a disparu et soupçonne évidemment sa maîtresse. Si le vol est connu, cela causera un énorme scandale et il ne veut pas recourir à la police.  Poirot finit par accepter d’aider le prince à récupérer le bijou.

Afin de résoudre l’affaire, il se fait inviter chez les Lacey dans une vieille demeure anglaise en campagne. Les Lacey reçoivent plusieurs gens pour Noël et prétendent inviter Poirot pour lui permettre de vivre l’expérience d’un vrai Noël anglais. Évidemment, ce prétexte ne sert qu’à lui permettre de se mêler aux invités. En plus, du Colonel Lacey et son épouse, il y aura Sarah et Colin, les petits-enfants du couple. Il y aura également des amis des deux jeunes gens ainsi que Desmond Lee-Wortley, un courtisan de Sarah, que les Lacey n’aiment pas vraiment. Desmond vient avec sa sœur, qui est en convalescence et qui demeure dans sa chambre.

Le séjour débute tranquillement. Mais les jeunes gens déçus par M. Poirot qu’ils ne trouvent pas très dynamique, décident de planifier la mise en scène d’un crime. Une des jeunes filles, Bridget, fera semblant d’être morte afin que Poirot s’active. Ils décident de faire leur tour, le lendemain de Noël. Le jour de Noël les préparatifs vont bon train et le repas est servi. Le repas est clôturé par le fameux Pudding de Noël qui fut préparé d’avance et auquel chaque personne présente à participer en tournant la pâte à tour de rôle. À l’intérieur du pudding se retrouvent les objets habituels : pièces de monnaies, bouton, etc. Le Colonel Lacey trouve dans sa portion une pierre qui ressemble à un rubis. Tous sont étonnés et Poirot garde la pierre précieuse.

Bien qu’il ait retrouvé le rubis, il poursuit son enquête. Le lendemain matin, les jeunes gens décident de faire leur mise en scène de meurtre. Bridget s’étend dans la neige, on met de la peinture rouge pour le sang et on laisse des traces dans la neige. Les jeunes vont chercher Poirot mais lorsqu’il arrive, il découvre que la jeune fille est réellement morte et tient dans sa main le rubis. Un crime vient-il d’être commis ? Y a-t-il un lien avec le rubis du prince ?

L’œuvre et Commentaires personnels

The Adventure of the Christmas Pudding and a Selection of Entrées
est une collection de nouvelles qui fut d’abord publiée en 1960. C’est d’ailleurs l’unique fois que des nouvelles mettant en vedette Hercule Poirot ou Miss Marple ont paru dans un même recueil. Ce recueil ne parût qu’au Royaume-Uni. Les nouvelles qu’il contient furent publiées dans différents recueils dans les versions étrangères.

La nouvelle « The Adventure of the Christmas Pudding » elle-même, fut publiée une première fois sous ce nom dans un magazine “The Sketch” en décembre de 1923. Cette version plus courte fut également publiée dans d’autres recueils au Royaume-Uni en 1943 et en 1946 sous différents noms. Elle fut également republiée en 1997, toujours au Royaume-Uni, sous le titre « Christmas Adventure ». dans le recueil « While the Light Lasts and Other Stories ».

La version courte de la nouvelle ne parut jamais aux Etats-Unis. Elle fut reprise par l’auteur pour donner une version allongée de la même histoire et elle parut une première fois aux Etats-Unis en 1961 dans le recueil « Double Sin and Other Stories » sous le titre « The Theft Of The Royal Ruby ». Cette version diffère légèrement de la version anglaise.

En français, la nouvelle parût dans divers recueils, dont « Le Retour de d’Hercule Poirot ». Étant donné le nombre de recueils différents dans lesquels la nouvelle est parue, il est difficile d’en faire un recensement complet. Dans le recueil que je possède, il y a trois nouvelles dont « Christmas Pudding » qui donne son nom à l’ensemble. C’est en partie, la raison pour laquelle j’ai choisi de ne parler que de cette nouvelle. Et puis, c’est Noël, et comme c’est la seule des trois nouvelles qui a pour thème Noël…;)

Encore une fois, nous retrouvons, le détective belge d’Agatha Christie, Hercule Poirot. La nouvelle est brève – 60 pages dans mon édition – mais l’auteur nous donne les principaux traits de son célèbre détective et on reconnaît de nombreuses caractéristiques qui l’ont rendu populaire : sa moustache, son goût pour la chaleur, son incompréhension de certains traits britanniques, etc. Mais surtout, évidemment, son style d’enquête : l’observation, les interrogatoires, la déduction. Même si habituellement, il résout ses enquêtes par la déduction, il lui arrive de piéger les coupables par de petites ruses, mensonges et mise en scène. Ce qu’il fait dans cette nouvelle.

Je dois avouer que je préfère nettement les romans d’Agatha Christie à ses nouvelles. Je trouve souvent que ses nouvelles sont trop courtes pour bien présenter le cheminement de l’enquête –surtout celles d’Hercule Poirot. Et cette nouvelle ne fait pas exception. Hercule Poirot doit retrouver un bijou précieux « perdu » par un prince d’un pays inconnu. Soit. Mais la raison pour laquelle on croit que la pierre sera au manoir n’est pas claire. On passe rapidement ces explications pour simplement dire, qu’il doit aller au manoir, qu’on l’y invitera sous un faux prétexte et que les hôtes ne se poseront pas trop de questions. C’est mince comme prétexte et c’est décevant de la part de Christie. Et cette histoire de « pierre précieuse », de prince, de scandale et de maîtresse est un peu faible à mon avis… très coloniale cependant et très représentative de l’Angleterre de cette époque.

Ensuite, même sans avoir jamais lu de livres d’Agatha Christie – car il faut tout de même dire, que certains éléments sont souvent repris dans ses œuvres – il est assez facile de comprendre l’histoire et le coupable. Il y a bien quelques éléments de surprise, mais très peu et ils ne suffisent pas à étoffer l’enquête. Il y a également quelques éléments clichés qui surprennent, tels la note que reçoit Poirot dans sa chambre « Ne mangez pas du pudding. Quelqu’un qui vous veut du bien ». Tout se termine bien rapidement et sans trop de rebondissements.

Mais au-delà de ces petites déceptions, on retrouve tout de même les petites touches habituelles de l’auteur qui font le charme de ces histoires –et que personnellement j’aime beaucoup. La campagne anglaise, le manoir ancien, le vieux colonel et sa femme un peu vieux jeu, les jeunes gens trop modernes pour les vieilles coutumes, le garçon qui est une mauvaise influence sur la jeune fille, le vieux majordome, etc. Ce qui est particulièrement réussi dans cette nouvelle, est l’atmosphère du Noël anglais qui est très bien décrit. On se sent bien dans un vieux manoir anglais en pleine campagne, avec la neige, le froid, les décorations, le repas, et bien entendu le fameux Christmas pudding… Ce sont ces descriptions qui donnent à cette nouvelle sa touche unique et qui la rende incontournable… surtout à cette époque de l’année !

Citation:

"C'est une tradition qui se perd, vous savez, que celle du vrai Christmas, tel qu'on le célébrait jadis. De nos jours, les jeunes réveillonnent dans les hôtels, mais un Noël anglais, avec toute la famille réunie, les enfants et leurs bas pleins de cadeaux, l'arbre de Noël, les dindes, le plum-pudding, les papillotes avec les pétards, le bonhomme de neige devant la fenêtre..." (p.11)

Sources :


3 octobre 2008

Des livres et des frissons

Des rangées de livres... un silence sourd... des mouvements aériens... Malgré les changements technologiques, les supports modernes, les ordinateurs envahissants, les activités incessantes et la vie tourbillonnante des bibliothèques - ou autres noms que l'on peut donner aujourd'hui - on garde encore une image voilée, feutrée, indéfinissable de ces lieux.

Les livres - mais peu importe aujourd'hui le support - semblent tous contenir des secrets... L'information ouvre les portes, donne accès à la connaissance, mais semblent également contenir une part de mystère, de danger...
Ghosts
J'ai travaillé dans différents lieux, mais la dernière bibliothèque où j'ai travaillé était vieille... enfin une partie était vieille, dans un collège de Montréal en place depuis de nombreuses années... où quelques religieux se promenaient encore dans les couloirs. Des livres neufs, récents, des ordinateurs, et tout... mais aussi des rangées de livres plus vieux, certains très anciens... qui sentaient la poussière, le passé, mais aussi un mélange de secret et de révélation...

Est-il étonnant que dans le silence de ces rangés on entende des craquements indéfinissables, des bruissements discrets, que l'on sente les livres se déplacer ? Des mouvements obscurs du coin de l'oeil, des chuchotements imaginés...

Non ! Je n'ai jamais vu de fantômes dans la bibliothèque... que des mouvements délicats. Mais les bibliothèques semblent un endroit naturel pour les fantômes et l'année dernière -oui, je sais tout le monde a probablement déjà vu le lien, je le découvre aujourd'hui-

Et il y a bien sûr la fameuse bibliothèque Willard, dans l'Indiana oú les apparitions sont si fréquentes que des webcams sont installées en permanence afin de capturer des images des fantômes qui la hantent !

16 décembre 2008

Meet me in St.Louis (1944) - Suite

Cinéma: Meet me in St.Louis (1944)

Voir aussi le premier article: ici

StLouis4Fiche technique:

Langue: Anglais
Année: 1944
Durée: 113 min.
Pays: Etats-Unis

Directeur: Vincente Minnelli
Producteur: Arthur Freed, Roger Edens
Scénario: Irving Brecher, Fred F. Finklehoffe
Cinématographie: George J. Folsey
Musique: George E. Stoll

Distribution: Judy Garland (Esther Smith); Margaret O'Brien ('Tootie' Smith); Mary Astor (Mrs. Anna Smith); Lucille Bremer (Rose Smith); Leon Ames (Mr. Alonzo Smith); Tom Drake (John Truett)

Commentaires personnels:

Genre: Drame, Comédie musicale

Meet me in St.Louis est avant le recueil de souvenirs d'enfance de Sally Benson. Des souvenirs simples, ordinaires, faits de quotidiens et de préoccupations qui peuvent nous apparaître aujourd'hui bien futiles. Nous retrouvons aussi dans le film une image des États-Unis, au tout début du siècle. Une époque qui lors de la réalisation du film semblait déjà bien lointaine. Le film sort sur les écrans pendant la Deuxième guerre Mondiale, dans un pays profondément marqué par la Première Guerre Mondiale, par la Grande Dépression et par cette Deuxième Guerre qui est encore une fois synonyme de tristesse, séparations, morts, pauvreté... Les personnages de Meet me in St.Louis semblent évoluer dans un temps heureux, révolu, et qu'on veut bien retrouver le temps d'un film. Les couleurs sont vives, les costumes et les décors irréels et les chansons permettent de s'envoler ou encore de croire à Noël. Et surtout de croire que on se retrouvera un jour et que des temps meilleurs viendront.

Le film se colle aux saisons et à travers des images de cartes postales (qui débutent littéralement chaque nouvel épisode du film) nous entraîne dans une année haute en couleur. La trame du film est mince... une famille, quelques amourettes, une petite fille étrange, un départ qui attriste tout le monde, une Exposition peut-être manquée... mais tout finit bien et on ira à la fête !

Mais malgré ces apparences "simples" et même "mièvres", le film comporte certains moments très forts. On nous présente uneStLouis2 Esther (très proche de Judy Garland) qui traverse la fin de son adolescence pour devenir une jeune adulte... une femme, qui prend conscience de sa sensualité et qui apprend à prendre des décisions, qui grandit finalement. On nous présente les soucis et le quotidien d'une famille à l'aube d'un nouveau siècle, à travers certaines scènes d'apparence banale... un "ketchup" qu'on croit raté, un téléphone manqué, etc. Et surtout, on nous fait découvrir une enfant, Tootie (une bien jeune, mais très talentueuse Margaret O'Brien) qui semble avoir certaines peurs et troubles inquiétants. Son personnage est cependant loin d'être autant exploité qu'il aurait pu être... mais je suppose que les nouvelles de l'auteur en discutent un peu plus. Les scènes avec la jeune Margaret sont cependant souvent très saisissantes, telle la scène de l'Halloween, celle des bonhommes de neige détruits, la danse avec Judy Garland et surtout... évidemment, la fameuse chanson de Noël que Garland lui chante. On peut facilement dire, et sans se tromper, que les émotions qui transpercent à l'écran lors de ce morceau sont très palpables. Cette chanson demeure pour moi, synonyme du film. Et une de mes chansons de Noël préférées... malgré toute la tristesse qu'on peut ressentir en écoutant ces mots. 

On peut aussi apprécier le lien que les scènes musicales ont avec la trame du film. Beaucoup des films de l'époque utilisaient encore les grands morceaux musicaux, sans véritable rapport avec l'histoire du film. Les chansons de Meet me in St.Louis sont intimement liés aux personnages et au développement de l'histoire. Elles expliquent les émotions, les sentiments des personnages, aident à comprendre leurs questionnements, révèlent leurs joies, leurs peines...

Mais le film se veut avant tout un dérivatif aux temps difficiles. On nous enveloppe dans de la musique et des couleurs châtoyantes... et même si pendant un temps, on fut triste, les sourires reviennent rapidement et tout finit bien ! Qui n'a pas besoin de ça de temps en temps ! ;) Un peu trop de bons sentiments, soit, mais synonyme de film de Noël pour moi, et donc, allons-y sur le "trolley": Clang ,clang, clang went the trolley -- Ding, ding, ding went the bell -- Zing, zing, zing went my heartstrings as we started for Huntington Dell...

Citation:

StLouis3Have yourself a Merry Little Christmas

Have yourself a merry little Christmas
Let your heart be light
Next year all our troubles will be out of sight

Have yourself a merry little Christmas
Make the yuletide gay
Next year all our troubles will be miles away

Once again as in olden days
Happy golden days of yore
Faithful friends who are dear to us
Will be near to us once more

Through the years, we all will be together
If the fates allow
Until then, we'll have to muddle through somehow
So have yourself a merry little Christmas now.


Composed by Hugh Martin and Ralph Blane

Sources:

28 décembre 2008

28 décembre : Les Saints Innocents

Ce n'est pas comme si le 28 décembre signifiait quelque chose de particulier pour moi. En fait, c'est tout simplement une journée entre Noël et le Jour de l'An. Une journée pour se reposer après les repas de Noël et se préparer pour les festivités du Jour de l'An. Tout simplement. Mais il semblerait que le 28 décembre soit une date à souligner par ici. Et donc, ce matin, on annonçait "Los Santos Inocentes".

En Amérique Latine, en Espagne et dans certains autres pays, on souligne la fête des Saints-Innocents en faisant des tours et des farces. Les médias en profitent pour faire des fausses nouvelles humoristiques, les enfants, en particulier, s'amusent à faire des tours aux adultes. Un tour bien connu est d'accrocher un bonhomme de papier dans le dos des gens.

Dans certaines parties d'Amérique Latine on dit qu'il ne faut rien prêter pendant cette journée, que ce soit de l'argent ou des objets. Car celui qui emprunte quelque chose en cette journée est libre ensuite de garde ce qu'il a emprunté. Cette "tradition" est cependant plus récente. Et si on réussit à convaincre quelqu'un de nous prêter quelque chose le 28 décembre, on peut lui dire "Inocente palomita que te dejaste engañar, sabiendo que en este día nada se puede prestar". Qui se traduit à peu près par "Innocent grain (palomita signifie grain de maïs soufflé) qui t'ai laissé abuser, en sachant que en ce jour rien ne peut se prêter". Mais si on remet ce qui est prêté, on le remet accompagné de bonbons, jouets et le message correspondant: " Herodes, cruel e inclemente, nos dice desde la fosa, que considera inocente al que presta alguna cosa"... (Hérode, cruer et inclément, nous dit depuis la fosse, qu'il considère innocent à celui qui prête quelque chose).

Bizarrement, ces traditions se sont greffées à cette journée qui commémore pourtant un Innocent1événement triste. En effet, cette journée rappelle un épisode des évangiles survenant après la naissance de Jésus. Le roi Hérode ayant appris, par des mages qui se rendaient rendre hommage à un nouveau-nés, la naissance d'un enfant qui deviendrait "roi", prit peur et décida de faire tuer tous les bébés garçons de moins de 2 ans. Il voulait ainsi éviter tout prétendant à son trône. Les soldats d'Hérode massacrèrent ces petits enfants que l'on a appelé les saints innoncents, puisqu'ils étaient innocents de tout péché.

Certains analystes contestent la date choisie pour rappeler ce triste épisode, puisqu'il devrait avoir lieu après le 6 janvier qui est la date soulignant la visite des mages... Mais comme ces dates sont de toute façon un peu aléatoires... Certains disent que la coutume de faire des farces et tours en cette journée souligne que comme les enfants massacrés sur les ordres d'Hérode, les gens victimes de tours ne peuvent rien faire et doivent accepter leur destin... (Ce qui me semble une curieuse façon d'expliquer la chose, mais enfin...) 

Mais évidemment la façon pour certains de célébrer aujourd'hui le Jour des Saints Innocents ne date pas d'aujourd'hui. Déjà au Moyen-âge, cette journée était un prélude au Carnaval et on se permettait de fêter, rire et manger en abondance. On incluait cette journée dans les festivités liées au solstice d'hiver pendant lesquelles on voulait à oublier la noirceur de l'hiver en se réunissant et en se distrayant.

Peu importe la raison, le 28 décembre est aujourd'hui en Espagne, une bonne occasion pour rire et fêter encore un peu !

Sources:

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Saints_Innocents

http://redescolar.ilce.edu.mx/redescolar/efemerides/diciembre/trad-28.htm

http://es.wikipedia.org/wiki/Santos_Inocentes

http://www.churchforum.org.mx/santoral/Diciembre/2812.htm

26 décembre 2009

Chialage annoncé

Vous savez, parfois, je chiale. J'essaie de ne pas trop le faire à voix haute mais souvent ça bouillonne à l'intérieur. Depuis quelques années, je travaille très fort à laisser aller et ne pas m'énerver inutilement pour des choses, somme toute, sans importance. J'ai toujours eu tendance à m'impatienter et même à "pogner les nerfs" quand les gens ou les choses ne me semblent pas avoir de sens... 

Mais parfois... c'est plus fort que moi... et je chiale. Et parfois, je dois avouer que cela fait du bien de ventiler. Donc ventilons...

Il y a des choses que je ne comprendrai jamais, je suppose. On a beau avoir du sang espagnol dans le corps, il y a des choses qui demeurent incompréhensibles pour moi. Et il y a des souvenirs qui reviennent à la mémoire... Par exemple, quand j'étais petite, je me souviens que ma mère disait parfois en soupirant: "avec ton père, il faut toujours s'assurer de savoir s'il parle de 10 minutes québécoises ou de 10 minutes espagnoles" ! J'avais toujours supposé que ces délais et les attentes occasionnés par mon père était un trait personnel de mon père... mais quand je suis venu vivre à Barcelone, je me suis rapidement rendue compte que c'était carrément quelque chose d'ici ! Si on donne rendez-vous à 14h00, on peut être sûr qu'il n'y aura que moi de présente... il faut compter 20-30 minutes et même une heure de délai.... C'est ainsi... pour tout... même les rendez-vous professionnels !

ChialageIl y a donc plusieurs petites choses comme ça qui m'exaspèrent. En général, j'essaie de les prendre avec sérénité et avec le sourire... les différences culturelles sont ce qui fait le charme de vivre à l'étranger... non ? Oui, bon... parfois... mais parfois... cela m'irrite comme vous pouvez pas l'imaginer...

Je veux en venir où avec toute cette longue et ennuyante introduction ??? À cette joli photo d'une rue illuminée de Barcelone pour le Temps des Fêtes! C'est joli, hein? Mais c'est une photo qui date de la semaine dernière ! Oui, car aujourd'hui... il n'y avait pas de lumières dans les rues. En fait, aujourd'hui, samedi 26 décembre.... tout est fermé à Barcelone !!!

Pas d'épiceries, pas de magasins, et pas de lumières de Noël ! Oui, car évidemment, après avoir fermé tôt le jeudi 24 décembre - ce qui est normal, il faut aller réveillonner - et avoir fermé toute la journée du vendredi 25 décembre - ce qui est aussi normal, il faut récupérer des excès de la veille - et bien, il faut continuer à fêter le samedi 26 décembre et inventer une autre fête ! La San Estaban ! En Catalogne, on s'est dit, "hum... quelle raison pourrait-on bien trouver pour encore manger et boire excessivement et ne pas travailler ? Mais bien sûr, célébrons la San Estaban... la mort du premier martyr !!!" Et hop, on ferme tout et on fait un autre repas de famille... On ne se questionne pas trop sur cette mort martyre et on sort le turrón et le cava !

Je suis bien d'accord pour fêter et avoir du plaisir... mais ici, on a parfois l'impression que c'est la seule raison de vivre. Tout est une raison pour faire du bruit et faire la fête. Je n'ai rien contre dans un sens. Que ceux qui veulent faire la fête, la fasse - pas trop bruyamment svp, mais bon, c'est pas trop possible, ici. Mais là où, je deviens aggressive, c'est quand après, on vient se plaindre que l'économie va mal dans ce pays... que les gens n'achètent pas... que les magasins sont vides... Oui, bon... si vous ouvriez de temps en temps... on achèterait peut-être un peu plus !!! Car il ne faut pas oublier que le 27 décembre et bien c'est dimanche... et ici, le dimanche tout est fermé !!! Car il faut se reposer et passer du temps en famille ! Arrrhhhh !!! J'ai rien contre le fait de passer du temps en famille et de profiter de la vie ! Mais, ouvrir les magasins le dimanche baisseraient peut-être cet horrible taux de chômage...

Bon... il ne faut oublier que les Fêtes sont loin d'être finie ici... et quand tous les congés du Temps des Fêtes seront finies, et bien il y aura bien d'autres fériés et ponts pour ne pas travailler et encore faire la fête ! Et bien sûr les dimanches et les heures du lunch de plus de 2 heures... Et sinon, et bien, il y a toujours les victoires des équipes de futból !!!!

Enfin... c'était mon moment de chialage... je l'avais d'ailleurs annoncé ;)

10 mars 2010

Quelques boutiques à Barcelone...

Barcelona Shops / Photographs by Consol Bancells ; [Redacció i coordinació: Begoña Garcia]. – [Barcelona]: Angle Editorial, 2007. – 190 p. : photgr. en coul. ; 19 x 19 cm. – 978-84-96970-05-2

Livre en anglais, espagBShopnol et catalan.

Quatrième de couverture

The most charming traditional shops – Las tiendas tradicionales con más encanto – Les botigues tradicionals amb més encant.

L'auteur

Consol Bancells est une photographe indépendante catalane. Elle a fait des études en Histoire de l'Art à l'Universitat de Barcelona. Elle se consacre aujourd'hui à la photographie et se spécialise dans l'architecture et les arts décotatifs. Elle a écrit et réalisé les photographies de plusieurs oeuvres, principalement sur le modernisme. Elle publie également dans diverses revues et magazines.

Bibliographie

  • Sant Pau, Hospital Modernista (1988)
  • El Modernisme a Mallorca (1989)
  • Guia del Modernisme a l'Eixample (1990)
  • Farmàcies Modernistes de Barcelona (2006)
  • Botigues Històriques de Catalunya (2006)
  • Barcelona Botigues amb encant (2007)
  • Farmàcies Històriques de Catalunya (2007)
  • El Modernisme (2008)
  • Ignasi Oms i Ponsa Arquitecte (2009)
  • Barcelona II.lustrada. La Ciutat del segle XVIII (2009)

Le site de la photographe.

Résumé

Une promenade dans Barcelone à la rencontre des boutiques historiques de la ville. La photographe nous propose ses photographies des plus belles, anciennes et représentatives boutiques de Barcelone.

Commentaires personnels

Barcelona Shops est un livre de petit format mais chaque page nous fait découvrir une boutique de Barcelone. Ces boutiques ne sont BShop2pas, pour la plupart, cachées ou inacessibles. Elles se trouvent facilement. On les croise souvent. Mais il suffit d'ouvrir les yeux. Et c'est ce qu'à fait la photographe.

Nous la suivons dans les rues de la ville à la recherche des boutiques anciennes. Les vieilles boutiques de Barcelone qui se caractérisent par leur ancienneté, mais aussi par leur beauté et leur architecture traditionnelle. La grande majorité des endroits datant du début du XXe siècle et sont représentatives du Modernisme et du Noucentisme (mouvement essentiellement catalan). Mais certaines boutiques sont plus anciennes.

Ces boutiques sont emblématiques de la ville. Elles rappellent son histoire, ses traditions, sa vie. Se sont souvent de vieilles épiceries  ou encore des pharmacies, toujours en fonction. Quelques boutiques de vêtements, et même une boutique de bougies et chandelles... la plus vieille de Barcelone.

J'ai souvent croisé ces endroits. J'ai même aussi photographié ces boutiques. Je me souviens aussi d'avoir acheté des chandelles, lors d'une visite en 1994, dans cette boutique antique "Cerería Subirá" qui existe et vend des chandelles depuis 1761.

Les photos du livre sont superbes et un petit texte accompagne chaque boutique. Peut-être un peu court. Il aurait été plaisant d'avoir un peu plus d'information sur l'histoire de chaque boutique. Mais le livre est essentiellement centré sur la photographie et sur la découverte de ces boutiques. On nous offre un plan avec la localisation de chacune des boutiques afin de pouvoir les admirer par soi-même... Barcelone se découvre véritablement à pied ! Il faut se promener tranquillement et toujours regarder partout afin de découvrir les endroits un peu plus discrets mais aussi superbes et intéressants que les attraits plus connus (les maisons de Gaudí, les cathédrales, etc.).

Sources à consulter

18 mars 2010

Petites histoires avec un chat ... Expérience de lecture

Pap1Je ne peux dire que j'aime beaucoup les recueils de nouvelles. Je n'en lis pratiquement jamais. Et je lis rarement un recueil de nouvelles d'un seul et même auteur. Je considère que c'est un genre difficile et lorsqu'un auteur publie plusieurs nouvelles, je trouve souvent le style répétitif.

Pourtant, j'ai pu lire des nouvelles qui m'ont marquée, des nouvelles inoubliables et j'ai même aussi écrit des nouvelles.

Mais lorsque je choisis un livre en bibliothèque ou en librairie, je vais rarement prendre un recueil de nouvelles. Même d'auteurs que j'aime.

Je n'ai pas acheté ce recueil, il me fut offert en cadeau. Par une amie qui connait mon amour des chats et qui avait beaucoup aimé le livre. Elle venait me voir à Barcelone et a pensé que j'aimerais bien un livre d'un nouvel auteur québécois. J'ai été très touchée, mais le livre a rejoint ma PAL et y demeura jusqu'à la semaine dernière.

Le Défi La Plume Québécoise m'a obligé en quelque sorte à sortir ce livre de la pile. Je voulais pour le défi lire de nouveaux auteurs québécois et comme je n'en ai pas des masses dans ma PAL, je me suis dit que c'était le bon moment.

Je dois dire que 3 choses m'ont tout de suite séduites. Avant même d'ouvrir le recueil.

Tout d'abord, le titre... évidemment !!!  Mon amie me connait quand même assez bien... Non seulement le fait que le chat semblait à l'honneur dans le recueil m'a plu immédiatement, mais j'adore l'intitulé ! J'adore le titre, tout simplement, spécialement la petite parenthèse ! Il m'arrive de ne pas choisir un livre, même si je n'en ai entendu que du bien, parce que je n'aime pas le titre ! Et oui, c'est plastique et textuel, mais il faut qu'un titre me plaise. (Évidemment, je ne lis pas uniquement les livres dont les titres me plaisent, sinon, je ne lirais pas beaucoup... mais ça demeure un critère et un gros avantage pour le choix du livre).

Ensuite, le nom de l'auteur. Que je ne connaissais pas du tout. Et dont je n'avais jamais entendu parler. Véronique Papineau... je trouve cela bien joli ! Et de plus, le nom de Papineau, m'a encore fait pensé aux chats.... Une association toute personnelle, évidemment. Et qui n'a rien à voir avec le nom ou l'auteur. Voyez-vous, soeurette a eu un magnifique chat noir, absolument non-photogénique et totalement fou. Oh, il était adorable et très gentil ! Mais vraiment bizarre et un peu stupide ! Elle lui avait donné un nom se terminant en "o". Cela faisait bien un mois qu'elle l'avait chez elle. Un jour, il fit une de ses bizarreries dont lui seul connaissait le secret et impliquant le robinet. J'ai éclaté de rire, étant témoin de cette acrobatie et j'ai dit: "C'est vraiment pas la tête à Papineau, ton chat !" Soeurette, riant aussi, a bien sûr approuvé... et a décidé que ce nom lui irait comme un gant. Le chat fut donc rebaptisé "Papineau" ! (Pour ceux qui ne connaîtrait pas l'expression, Louis-Joseph Papineau était un homme politique québécois du XIXe siècle, grand orateur et très intelligent. Quand on dit que "ça prends pas la tête à Papineau" cela signifie généralement qu'il ne faut pas être nécessairement très intelligent pour comprendre une chose relativement simple).

Finalement, la couverture ! Elle est absolument splendide ! Enfin, moi, je la trouve tout simplement magnifique. Les couleurs, le dessin, la composition... enfin tout !!! Et ça aussi c'est important pour moi. Je vais lire un livre dont je n'aime pas la couverture... oui... mais je vais souvent ne pas acheter ou emprunter un livre dont la couverture ne me plait pas. Ou alors, je vais choisir une autre édition... (Oui, je sais, c'est encore incroyablement superficiel, mais c'est ainsi... une couverture moche, un titre moche... et le livre peut risquer de ne pas être choisi... c'est sûrement un de mes crimes littéraires, tiens... je devrai m'en confesser dans la bonne section!)

Donc... Le Défi La Plume Québécoise, le titre, le nom de l'auteur et la couverture m'ont fait ouvrir le livre et lire son contenu, malgré mon peu d'intérêt pour les nouvelles. Le titre, le nom de l'auteur et la couverture vont faire de ce livre, une belle expérience de lecture ! En faire un livre que j'aime regarder dans ma bibliothèque. Le contenu ? Et bien... disons... que je ne suis pas plus emballée par les nouvelles qu'avant... Quelques belles histoires... Plusieurs qui m'ont ennuyée ou laissé indifférentes. Une ou deux histoires qui auraient dû être plus développées. Un exercice stylistique intéressant dans une nouvelle, répétitif dans la deuxième qui reprend le même style. Trop peu de chats à mon goût, mais très bien utilisés. La nouvelle sans chat... intéressante pour son apport à la parenthèse du titre, mais très ennuyeuse pour moi.

Non, définitivement... cette expérience de lecture est principalement inoubliable pour moi... pour des raisons hors contenu !!!

Voir aussi: Petites histoires avec un chat dedans (sauf une) (critique de lecture)

24 mars 2010

Tout est relatif

Je n'ai rien contre certaines idées. Quand je vais dans la région de Toulouse, je pense aux pierres roses et au cassoulet. Quand je vais en Provence, je pense à la lavande. Quand je vais en Belgique, je pense à la bière. Quand je vais à New York, je pense aux ... enfin... il y a certaines choses qui nous viennent automatiquement à l'esprit quand on pense à certains endroits.

Certaines idées ne sont pas complètement fausses. Simplement... elles ne sont pas toujours - ou uniquement - vraies. Il n'y a Pluiepas que... cette chose... à cet endroit. Il y en a, mais pas que.

Et donc... quand on parle du Québec, par exemple, nombres de gens vont parler de l'hiver. On parle rarement des étés étouffants ou des hivers sans neige. Et quand on parle de l'Espagne... on parle de la chaleur. Peu importe la saison. Et peu importe, la région. L'Espagne est un petit pays, mais chaque région est différente. Et chaque saison apporte sa température.

J'ai énormément chialé sur ces lieux -je le sais... et j'en suis un peu désolée-  de la pluie et du froid à Barcelone. J'ai même parlé de la neige qu'il y a eu cette année et qu'il y a chaque année depuis que je vis ici... et donc qu'il y a depuis toujours en Espagne. Mais bizarrement, les gens continuent à me parler de soleil et de chaleur. On m'appelle et on me demande s'il fait beau, s'il fait chaud... on me dit que je suis chanceuse d'être ici. On voit les touristes arriver à Barcelone, au mois de novembre, janvier, mars... habillés comme si nous étions au mois de juillet.

Et honnêtement, ça m'enrage. Ce fut un hiver horrible cette année. De la neige et de la pluie partout. Des désastres dans toutes les régions d'Espagne. Chaque jour, je me lève et dans ma fenêtre, je vois du brouillard, des nuages, de la pluie... il y a quelques semaines, il y avait même de la neige. Le printemps est arrivé. Mais il fait encore gris.

Je me console en me disant que bientôt, il fera soleil et chaud. Et alors, je me rappelle, que l'été, c'est souvent irrespirable ici. Et l'été, on me dit... "mais tu vas à la plage"... oui, parce que bien sûr, puisque je vis en Espagne, je vais tous les jours à la plage !!! L'été... il fait chaud... on étouffe... c'est invivable...

Et donc, je me dis... que peu importe l'endroit où on vit... on aura toujours quelque chose à dire sur la température... il y aura toujours une raison pour chialer ! Grrrrr....

11 avril 2011

Dans ma cour, il y a ...

Petite mise en contexte... assez longue en fait !

Quand nous avons décidé de revenir vivre au Québec, il était clair que nous voulions une maison, chose qui était à peu près impossible en Espagne, à moins de beaucoup s'éloigner de la ville et de payer, de toute façon, beaucoup trop cher (non  mais, la situation immobilière est particulièrement ridicule là-bas !).

Il était aussi clair, que nous ne voulions plus être en plein centre-ville. Honnêtement, même si cela a beaucoup d'avantages, nous n'en pouvions plus du bruit.... vraiment, mais alors là vraiment, omniprésent et assourdissant. Bien sûr, Montréal n'est pas Barcelone, mais quand même, il était certain que nous ne serions pas en plein centre-ville. Et puis, je voulais une cour... avec des fleurs, des arbres, un potager... Et pas des fleurs sur une terrasse... des fleurs dans un jardin... Et des arbres... Donc, je voulais une cour, un terrain, un parterre, quoi.

Et il était clair, que nous ne voulions pas être collés sur nos voisins... après des années d'appartements dans des édifices à multiples logements et paliers... nous disions "ça va faire" d'entendre le moindre bruit provenant, d'en haut, d'en bas, et de tous les côtés. Des voisins, ok, mais pas à 10 centimètres de ma porte.

Et puis... il y avait la localisation... Oui, on ne voulait plus être au "centre-ville", mais on s'entend qu'on ne voulait pas non plus être à 1 heure du centre-ville. On aime bien aller au restaurant, sortir, se promener en ville, aller au théâtre. On aime la ville et on aime Montréal. Et puis, même si je travaille encore de la maison, mon PisTout, lui, retournait dans les bureaux de l'entreprise et il avait été assez clair sur le fait qu'il était hors de question qu'il se tape le traffic matin et soir ! Il travaille à Lachine, alors pas question de prendre la 40 ou la 20 à chaque matin et à chaque soir. Il l'avait fait avant et il se rappelait parfaitement du cauchemar que c'est... et comment il était devenu aggressif. Donc, pas question de retrouver ce stress là. Et pas question de vivre les ponts ! Pourquoi payer moins cher une maison, si tu dépenses ton temps en voyagement et que tu perds ton argent en déplacements (gaz et km). Non... ce serait sur l'île.

Et donc, avec tous ces critères réunis, nous étions assez ouverts sur la localisation du logis.

Le hasard a fait que nous nous sommes retrouvés à Pointe-Claire. Dans l'ouest de l'île. Un endroit que je dois avouer, je ne connaissais pas du tout. Mon PisTout est à 10 minutes de son travail, nous sommes à 20 minutes en voiture du centre-ville et à 30 minutes en train. La station de train est à 5 minutes à pied. Et nous avons un terrain, des voisins juste assez près et assez loin... et une rue remplie d'arbres. Il y a des boisés et des parcs tout partout et le Lac St-Louis (le fleuve) est à 15 minutes à pied ou 5 minutes en vélo.

DSC_1255_copyEt puis donc... il y a la cour ! Elle est grande mais pas immense. Il y a des arbres matures, des arbustes et déjà des tulipes qui commencent à pousser et qui annoncent les fleurs qu'il y aura bientôt. Et il y a une faune... Des écureuils, bien sûr. En quantité impressionnante ! Et des oiseaux... beaucoup d'oiseaux... des merles, des geais bleus, des cardinaux, des corneilles, des passereaux, des mésanges, des étourneaux... et quantité d'autres que je ne peux encore nommés. Et puis... il y a eux !

On nous avait dit qu'ils vivaient dans un des arbres de la cour arrière. Mais nous ne les avions jamais vus. Oh... on savait qu'ils étaient là. La poubelle renversée en témoignait de temps en temps. Mais enfin, samedi dernier, nous les avons vu... ils traversaient tranquillement la rue, en pleine matinée, sous le soleil... ce qui est assez rare. Ils revenaient d'une promenade dans un boisée voisin, ont traversé notre terrain avant, notre cour et ont grimpé tout bonnement dans l'arbre pour nous observer ! Ce sont nos voisins ! Bien mignons, mais qui m'inquiètent légèrement pour mon futur potager ! Mais bon... je les aime bien ces ratons laveurs !

Quelques photos de ma faune ! Vous pouvez cliquer sur celle-ci si vous voulez les voir en plus grand ! ;)

DSC_1243_copy

DSC_1247_copy

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 > >>
Publicité
Quelques pages d'un autre livre ouvert...
Publicité