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19 janvier 2010

Tentations... un tag en or

 NouRentrée littéraire - Janvier 2010

Bon, je fus taguée la semaine dernière. Un tag provenant de L'Or des Chambres et nous demandant de parler de nos tentations de la rentrée littéraire. J'ai un peu paniquée, je dois l'avouer ! C'est que je suis presque incapable de dire non à un tag... mais je suis aussi bien loin de la rentrée littéraire !

Les seules rentrées littéraires qui m'ont concernée furent lorsque je travaillais dans une bibliothéque... le développement de la collection m'obligeait à acheter les nouveautés... mais honnêtement d'un point de vue personnel, je n'ai jamais vraiment suivi les rentrées littéraires... C'est à peine si je suis la production littéraire des auteurs contemporains que j'aime ou même aodre !

Quand j'achète un livre... c'est parfois parce qu'on m'en a parlé ou que j'ai lu une critique sur un forum ou blog... mais surtout c'est parce que je suis dans une librairie et que je farfouille... je prends un livre, je le taponne, je lis le quatrième de couverture, je le feuillette... Parfois, je m'aperçois que c'est un livre vieux de 5 ans, mais pour moi, c'est un nouveau livre... Évidemment, dans les libraries, j'explore toujours la table des nouveautés, même chose en bibliothèque. Mais ce n'est pas quelque chose qui m'attire ou qui raisonne mon choix.

De plus, à Barcelone, les nouveautés francophones et anglophones sont souvent vieilles de quelques mois ou mêmes quelques années... Non, je ne cours pas les rentrées... je suis même assez anti "salon du livres"...

Mais, comme cela vient d'un endroit que je viens à peine de découvrir mais que j'affectionne déjà... je veux bien essayer de me prêter un peu au jeu... Donc... ce qui me tente de la rentrée ? Voyons voir...

- Il y a bien le nouveau Arturo Pérez-Revierte, El asedio, qui doit sortir au mois de mars. Le nouveau roman de cet auteur que j'aime beaucoup et qui a écrit "Le CLub Dumas" et "Le Tableau du Maître FLamand" ainsi que la série "Capitaine Alatriste", se déroulera à Cádiz en 1811. Ce sera un roman historique-policier-d'aventures-d'espionnage, etc...

- Peut-être La poupée de Kokoschka d'Hélène Frédérick. Roman inspirée d'une histoire vérédique.

"A Munich, en 1918, le peintre Oskar Kokoschka fait fabriquer une poupée grandeur nature à l'effigie d'Alma Malher dont il fut l'amant fébrile et jaloux. Le destin de cette curieuse commande est conté par Hermine Moos, conceptrice de la marionnette. Au gré de son journal écrit au quotidien, apparaît une femme hors du commun, pudique et iconoclaste, soumise et émancipée. Ce portrait d'une vie de bohème au féminin s'ancre dans un contexte historique fort : débâcle de la société prussienne et révolution perdue spartakiste. 'La Poupée de Kokoschka' éclaire la monstruosité de tout fantasme de possession, et parle autant du pacte amoureux que de l'acte de création." (résumé Evene)

- Il y a le roman d'Anne Carrière, Ce soir, je vais tuer l'assassin de mon fils, car l'histoire me rappelle mon roman préféré de Patrick Sénecal - Les Sept Jours du Talion -  et que je veux voir comment fut traité un sujet semblable. On parle ici de vengeance et justice personnelle...

- Il y a bien Sukkwan Island de David Vann... parce que je l'ai déjà vu critiqué sur certains blogs et que l'histoire me semble intéressante. Cela se passe en Alaska, c'est un huis-clos qui semble terrible entre un père et son fils.

- Et puis, Choses dites: entretiens, 1959-1993 (avec Gaston Miron) de Marie-Andrée Beaudet et Pierre Nepveu. Parce que j'aime Gaston Miron... parfois... et parce que Pierre Nepveu fut un de mes professeurs de littérature et que je l'ai adoré...

Ouf... maintenant, si je réussis à feuilleter ces ouvrages, je pourrais bien les acheter ! ;)

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5 juin 2010

En attendant...

Je regarde mon blog et je m'attriste... j'ai environ 4 avis de lecture en chemin, mais je ne trouve pas le temps de les compléter. C'est que je ne peux pas juste écrire quelques lignes. À chaque fois que je commence un avis de lecture, je me dis: "cette fois, je vais y aller de façon sommaire... juste donner mon commentaire personnel, simplement dire si j'ai aimé ou non et pourquoi, y aller simplement de mes ressentis".

DSCN5969Mais à chaque fois, je commence à analyser un peu, à chercher à savoir pourquoi j'ai aimé ou non... et comment le texte est construit, etc. Je suppose que c'est une manie que j'ai acquise après trois années passées à décortiquer le moindre paragraphe et à analyser les positions des virgules dans le texte et comment cette position en changeait le sens (oui, mon cours d'analyse grammaticale avancée à l'université, nous faisait faire ce genre d'exercice... j'ai même eu un examen d'une question, valant 60% de la note finale, dans laquelle il fallait analyser la position des verbes et leurs incidence sur le texte en minimum 5 pages... J'en fais encore des cauchemars !!!!).

Donc, même si je le voudrais bien, pour le moment, le côté carnet de lecture du blog va se reposer un peu ! Je vais bien essayer de glisser ici et là une petite analyse de lecture... mais je crois que pour les prochains mois, les textes seront plus personnels et qu'il y aura moins d'avis de lecture ou de films... Je vais essayer, remarquez, car pour moi, c'est essentiel, même vital. Mais bon, hier, j'avais quelques heures dans la soirée et je me suis contentée d'écouter des reprises de Star Trek. Trop fatiguée pour même écouter quelque chose de nouveau ! Et dimanche, j'aurais bien un peu de temps, mais j'ai promis à mon PisTout qu'on irait à la plage... c'est qu'il adore la plage et c'est ce qui lui manquera le plus... alors, je ne peux pas lui refuser un petit après-midi de "playa" !!! Et autant en profiter avant que les méduses n'envahissent les vagues... bientôt, la baignade sera un peu plus difficile...

En attendant de reprendre un rythme régulier, je vais y aller des quelques pensées, réflexions et des bribes de vie quotidienne... avec espoir de quelques textes plus fournis ! Je suis optimiste ! :D

21 janvier 2010

Devant deux portraits de ma mère de Nelligan

Devant deux portraits de ma mère

[Émile Nelligan]

Ma mère, que je l'aime en ce portrait ancien, Pauline1
Peint aux jours glorieux qu'elle était jeune fille,
Le front couleur de lys et le regard qui brille
Comme un éblouissant miroir vénitien!

Ma mère que voici n'est plus du tout la même;
Les rides ont creusé le beau marbre frontal;
Elle a perdu l'éclat du temps sentimental
Où son hymen chanta comme un rose poème.

Aujourd'hui je compare, et j'en suis triste aussi,
Ce front nimbé de joie et ce front de souci,
Soleil d'or, brouillard dense au couchant des années.

Mais, mystère de coeur qui ne peut s'éclairer!
Comment puis-je sourire à ces lèvres fanées?
Au portrait qui sourit, comment puis-je pleurer?

Commentaires personnels

Le temps passe. Le temps vole la jeunesse pour lui donner des rides. Pour tout le monde... pour nous, pour nos soeurs, nos frères, nos pères, nos mères. Le temps passe et semble tuer les sourires qui furent, les joies qui ont passées. Mais la mère demeure. Jeune, nous ne l'avons pas connue. Vieille, elle est comme un tableau de sa vie. Une oeuvre d'art, une peinture de ce qu'elle représente pour nous.

Car notre mère est un portrait. Nous avons une image de notre mère. Est-ce une illusion ? Peut-être. L'image du passée est-elle plus belle que celle du présent ? Le vieux portrait nous donne une image jeune, le portrait plus récent, nous offre une image fanée. Le temps. Mensonger. Est-ce que l'image de jeunesse est vraiment plus douce que l'image de vieillesse ?

Les portraits parlent. Ils nous livrent des histoires. Nous cachent parfois des secrets. Que se cache derrière les sourires, derrières les rides ? Les portraits nous parlent mais que leur répondre ? Peut-on leur répondre ?

Poème considéré classique de Nelligan... sonnet, strophes, rimes embrassées, alexandrins, quatrains, tercets... poème classique. Sujet classique aussi: la mère. Notre mère qui fut jeune et qui vieillit. Portraits de notre mère qu'il faut affronter et accepter et que le poète nous chante dans des rimes douces mais rythmées.

Le poème est classique, parfois considéré "ancien", archaïque selon certains critiques. Mais il demeure une musique à lire à haute voix. Les sons suivent les images, les vers s'écoulent graduellement comme des notes phonétiques. Une succession de mots et images entrecoupés de pauses, de silences...

Un portrait, des portraits, des sourires, des pleurs... des regards et des rides... Les yeux de la mère, son regard, son front, ses lèvres, son sourire... notre mère. Mais notre mère demeure une femme. Elle fut jeune, vivante, amoureuse, folle, insouciante. Il y a une distance entre les portraits de notre mère et notre rapport avec elle et avec ceux-ci. Le poème nous rappelle cette distance. Et il y a une distance entre les représentations de la mère. Est-ce la même femme ? Notre mère est multiple. Elle fut multiple dans sa vie et elle fut multiple dans nos vies.

Pourquoi, la mère, la femme sourit-elle dans le premier portrait ? Pourquoi est-elle jeune ? Pourquoi est-elle vieille ensuite? Que s'est-il passé dans sa vie que nous ne voyons pas sur les portraits et qui en font deux femmes différentes ?

Le poème est souvent considéré comme mièvre, sentimental... trop même. Mais l'est-il ? Il nous présente ces deux femmes différentes. Il nous présente le passage du temps sur une femme. Sur la mère. Mais le passé était-il moins triste que le présent ? Le poème est classique, ses thèmes aussi... mais son interprétation est ambigüe.

Deux portraits que Nelligan nous peint avec des couleurs vives, expressives et où le textuel devient image et expression. Les mots sont un jeu qu'il faut comprendre. Et pour comprendre, il faut jouer ! Jouer avec les vers, les symboles. Un signe, un symbole, une centaine de significations.

Une mère, des mères. Cette femme qui fut notre mère est plurielle et unique.

28 janvier 2011

Pour en finir avec le Moyen Âge - Suite

Pour en finir avec le Moyen Âge / Régine Pernoud. -- [Paris] : Éd. du Seuil, 1979. -- 158 p. ; 18 cm. -- ISBN DSC_0601978-02-005074-6. -- (Coll. Points : Histoire ; no 38). -- Comprend un index.

Commentaires personnels

Publié en 1977, l'ouvrage de Régine Pernoud demeure malheureusement encore très pertinent. Toute la période que l'on appelle communément le "Moyen Âge" est encore méconnue et beaucoup d'idées reçues et clichés la définissent dans l'imaginaire des gens.

Régine Pernoud tente donc dans son livre de rectifier les erreurs sur le Moyen Âge. Elle aborde beaucoup de sujets: l'art, la femme, la féodalité,... Le livre est peut-être un peu court pour tant de sujets différents et on a parfois l'impression de ne faire qu'effleurer le sujet. Et on voudrait plus d'information. Mais l'ouvrage demeure très intéressant et divertissant. L'auteur prend un ton très familier et nous raconte plusieurs anecdotes personnelles.
Ce qui en fait peut-être un livre très subjectif. On note de toute évidence la passion de l'auteur pour le Moyen Âge, mais on ressent aussi son opinion négative sur la Renaissance. Il est vrai cependant que celle-ci a nettement contribué à donner une mauvaise image à l'époque qui la précédait.

Le livre est très facile d'accès et se laisse lire comme un roman. On passe de préjugé en préjugé et il est très intéressant de voir certaines visions de cette -ces- période corrigées. Il est aussi parfois très enrageant de voir qu'encore aujourd'hui beaucoup de gens ne connaissent pas cette période et conservent des idées négatives et fausses. Le Moyen Âge prend peu de place dans l'enseignement de l'histoire et c'est dommage. Tant de choses furent accomplies et découvertes pendant ces siècles... près de 1000 ans ! L'auteur analyse d'ailleurs la profession même d'historien pour la critiquer ouvertement.

Et avec une phrase comme ça, je ne peux qu'adorer !  "La règle, c'est que l'étudiant en littérature fasse une thèse sur Proust et que l'étudiant d'histoire accepte de s'intéresser à tout, sauf à la période médiévale" (p.132). Pour la "petite histoire", je voulais tout sauf faire une thèse sur Proust (brrrrr...) pendant mes Études littéraires et j'ai opté pour la littérature médiévale ! Alors !!! :D

L'avis de Schlabaya

Premier article

Extraits

 "... Dans la vision, dans la mentalité de ce temps (et non seulement du XVIe siècle, mais des trois siècles suivants) il y aurait eu deux époques de lumière : Antiquité et Renaissance - les temps classiques. Et, entre les deux, un « âge moyen » - période intermédiaire, bloc uniforme, « siècles grossiers », « temps obscurs »." p. 15

" [...] le passage bien connu du Trésor de Brunetto Latini expliquant à ses lecteurs, au milieu du XIIIe siècle la rotondité de la terre. "Tiens me dit-elle, très étonnée, je croyais que Galilée avait été brûlé vif au Moyen Âge pour avoir dit que la terre était ronde." Je lui expliquai que sa phrase contenait trois erreurs historiques : Galilée n'avait pas découvert que la terre était ronde ; on le savait depuis plus de quatre siècles. Ensuite il n'avait pas été brûlé vif, mais seulement emprisonné, ce qui était déjà une manière bien peu courtoise de traiter quelqu'un qui s'avisait pour la première fois que la terre tourne autour du soleil. Enfin le tout ne se passait pas au Moyen Âge. Là, pour la convaincre, j'ai dû avoir recours au Larousse en vingt volumes. C'Est avec un intense étonnement qu'elle a dû admettre que "l'affaire Galilée", que chacun attribut au Moyen Âge, appartient bien à l'époque classique, puisqu'elle a eu lieu en 1633." p. 100

Sources à consulter

9 octobre 2011

Le moment captif d'un dimanche : faucher la vie

"La mort a pour moi le visage d'un enfant au regard transparent" [Serge Gainsbourg]2011_10_09

Incontournable. Amère et brutale. Douce et paisible. Elle ne veut jamais nous abandonner. Dès notre naissance, elle nous avertit qu'elle peut nous prendre à tout moment.

On ne veut pas parler d'elle. On croit que si on la nomme, elle accourra sans tarder.

On ne l'aime pas. Je ne l'aime pas non plus. Mais elle n'est pas mauvaise. Elle n'est pas inutile. Elle est. Tout simplement. Elle a pris des gens que j'aimais. Elle en prendra encore. Et un jour, ce sera mon tour. Demain, dans 5 ans, dans 60 ans.

On ne le sait pas. Je ne le sais pas. C'est évidemment pour ça qu'on la boude et on parle dans son dos. Elle est trop souvent imprévisible. Et même quand on sait qu'elle arrive, elle nous prend par surprise.

Parce qu'on se dit qu'elle mène dans l'oubli nos vies. Nos corps. Nos pensées.

Petit enfant inconnu, sur son petit tricycle, qui n'a pu vivre qu'une seule année. L'a-t-on longtemps pleuré ? A-t-on mis des fleurs devant sa pierre ? Pense-t-on encore à lui ? Chut... il dort dans nos mémoires, ce petit enfant que je ne connais pas.

"La mort est un sommeil à l'échelle de l'univers" [Claude Lelouch]

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14 octobre 2012

Moment captif du dimanche : de la beauté de la sorcière

2012-10-14"The wind began to switch / The house, to pitch / And suddenly the hinges started to unhitch / Just then the Witch / To satisfy an itch / Went flying on her broomstick, thumbing for a hitch!" [Wizard of Oz]

Ah mais non... Pauvre sorcière. Une maison, vous vous rendez compte ! Cela a dû lui faire bien mal, la pauvre. Je l'aime bien moi la sorcière. Oui, elle n'est pas bien belle, je l'avoue. Mais on ne les fait jamais très belles les sorcières. Oui, l'autre sorcière est "belle". Enfin, c'est ce qu'on nous dit et avec sa belle robe, on pourrait presque le croire. Mais je n'aime beaucoup sa voix et si on la regarde bien, elle n'est pas très belle, non plus.

Je m'insurge donc contre les représentations de sorcières... toujours laides et prêtes à nous faire mal... pfff... Et celles qu'on nous montre belles sont alors "trop belles." Et toujours méchantes. Oui, l'autre sorcière est "gentille". Mais si elle était vraiment gentille, elle aurait dit tout de suite à Dorothy comment retourner chez elle.

Non, les contes n'aiment pas les sorcières en général... Quand on dit sorcière, on frissonne, on pense au diable et aux mauvais sorts... c'est bien triste, je vous le dis !

"Il fait bon vivre chez qui la grand'mère est sorcière." dit un proverbe russe. Et je suis bien d'accord. Ma grand-mère est une sorcière, j'en suis sûre. Elle est douce, gentille, souriante et très belle. Elle sait toujours tout et nous envoie toujours tant d'amour. Elle sait toujours comment guérir nos bobos et a un milliers de solutions pour nos problèmes quotidiens. Des trucs pas toujours ordinaires, il faut l'avouer mais qui fonctionnent toujours. Oui, j'en suis certaine, même si elle ne le sait pas, ma grand-mère est une sorcière ! 

"Ding Dong! The Witch is dead. Which old Witch? The Wicked Witch! Ding Dong! The Wicked Witch is dead." [Wizard of Oz]

 

 

17 juin 2010

Les archives de Pauline : Quelques années de trop

Mum5Elle a sa main tendue. Elle ne veut pas se faire prendre en photo. Elle ne voulait jamais se faire prendre en photo. Il y avait toujours quelque chose qui n'allait pas... ses cheveux, ses vêtements, ses courbes... Et puis, rapidement, très rapidement, trop rapidement, ce furent ses rides.

Tous les jours à chialer sur sa vieillesse. À 35 ans, à 40 ans, à 50 ans, à 60 ans... elle ne dépassera pas le 62 ans... Parfois, je me dis que c'est aussi bien. Mis à part les maladies qui l'accablaient, je ne crois pas qu'elle aurait pu vivre sa véritable vieillesse! En janvier dernier, elle aurait eu 70 ans. Je n'ose imaginer son angoisse face à cet âge. Je ne crois pas qu'elle aurait très bien accepté d'avoir 70 ans.

Vous pensez que j'exagère. Mais je ne crois pas. Ma mère avait une véritable phobie de la vieillesse. Elle avait littéralement peur des vieilles personnes. Adulte, elle ne parlait pas de cette peur... mais elle m'a raconté...

Quand elle était petite, elle m'a avoué avoir une peur horrible des personnes qu'elle considérait âgées. Elle était petite, donc elle ne sait plus très bien, l'âge des personnes qui l'effrayaient, mais elle savait qu'ils étaient "vieux". Elle se souvient avoir peur de son grand-père. Il était pourtant inoffensif... il n'avait rien fait pour lui faire peur. Mais elle ne pouvait supporter ses rides, ses cheveux blancs et ses dents manquantes. Elle m'a dit, qu'elle ne pouvait supporter de le voir marcher... avec sa canne, en tremblant.

Elle m'a aussi raconté qu'elle se cachait, même jeune fille, lorsque ses vieilles tantes venaient en visite. Elle a avoué à sa mère qu'elle arrivait à peine, enfant, à toucher à ses grands-parents, à ses oncles et tantes vieillisants. Ma grand-mère lui a demandé un jour si elle avait "peur" d'eux, de ses propres parents. Ma mère en riant à dit: "non, pas trop"... mais nous savions tous que cétait à moitié vrai, à moitié faux...

Ma mère aurait-elle pu voir sa mère aujourd'hui ? Ma grand-mère a eu 96 ans, en mai dernier. Elle est espiègle, riante, alerte, mais fatiguée, courbée, ridée. Elle oublie des choses parfois, et il arrive qu'elle s'endorme au milieu d'une conversation. Je crois que malgré tout l'amour de ma mère pour sa mère... elle aurait eu du mal à l'accepter dans sa vieillesse. Elle aurait sûrement évité de la regarder... Elle aurait tout fait pour elle, mais elle aurait hésité à la regarder et même à la toucher.

Et les miroirs... elle les briserait tous. Elle aurait peur de se regarder. Elle aimait la vie. Mais elle aimait la vie, sans vieillesse et sans maladie. Nous, nous l'aurions aimée comme elle était. Et aujourd'hui 8 ans après son départ, je l'aime pour ce qu'elle était, incluant ses peurs.

18 mars 2016

Quelque part avant l'enfer de Niko Tackian

enfer1Quelque part avant l’enfer / Niko Tackian. –[Paris] : Scrineo, c2015.—xx cm ; 317 p. –ISBN 978-2-3674-0204-8

Quatrième de couverture

Anna est miraculée. Après un accident et deux semaines de coma, elle est toujours en vie. Est-ce la promesse d'un nouveau départ ? Une chance avec son fils et son mari de tout recommencer ?

Mais de l'autre côté, l'espace d'une infime seconde, alors que sa vie était suspendue à un fil, elle a vu le tunnel, une lumière noire, et un homme lui promettant de la tuer...

Il la poursuit encore.

Pourquoi l'a-t-il choisie comme témoin de ses crimes ? Parfois, il vaut mieux ne pas revenir...

Un thriller psychologique haletant qui traite avec brio le thème de la mort imminente.

L’auteur

Nicolas  Tackian est né en 1973 à Paris en France. Il fait des études en Droit puis en Histoire de l’art. Connu sous le nom de Niko Tackian, il est scénariste et réalisateur,  principalement pour la télévision. Il a aussi été journaliste et rédacteur en chef pour différents magazines. On le connaît également enfer2comme auteur de bandes dessinées, notamment pour L’Anatomiste publié en 2005. Il publie son premier roman, Quelque part avant l’enfer, en 2015.

Page Facebook de l’auteur

Bibliographie partielle

  • Quelque part avant l’enfer (2015)
  • La nuit n’est jamais complète (2016)

Bibliographie et filmographie sur Wikipedia

Mes commentaires

Et un autre suspense qui m'a donné l'impression de voir un film. Il faut dire que l'auteur est encore une fois scénariste et réalisateur. Et de plus, il a écrit des BD. Il sait donc offrir un rythme soutenu à son texte et nous propose des images fortes. L'histoire est rapide, les chapitres courts et le texte est dense. La thématique est intéressante et il est rare qu'on nous parle de mort imminente dans ces termes. Le roman semble osciller entre le fantastique, le roman policier, le suspense et le thriller psychologique.

Anna est une jeune mère de famille qui vit des moments difficiles dans son couple. Après un accident de voiture, elle vit une expérience de mort imminente (EMI). Mais contrairement aux récits des gens ayant vécu une expérience similaire, Anna ne ressent aucune paix et ne voit pas de lumière blanche. Son expérience est noire, désagréable, malsaine. Et elle ne voit pas d'anges bienveillants ou des membres de sa famille qui l'accueillent, elle voit plutôt un homme effrayant qui la menace et lui promet de la retrouver et de la tuer.

Elle survit à son accident mais quand elle sort du coma Anna est dévastée par son expérience. Elle revit sans cesse ces moments de mort imminente. Elle se sent menacée, elle est convaincue d'avoir été témoin d'un meurtre et a peur pour sa vie. Sa famille veut l'aider mais elle semble sombrer petit à petit dans la folie et la paranoïa. Anna tente de comprendre ce qui lui arrive et ce qui lui est arrivé lors de son EMI. Alors qu'elle tente de trouver des réponses avec l'aide d'un professeur qui fait des recherches sur les EMI, des meurtres sont commis et Anna est convaincue que le meurtrier est celui de qui la poursuit dans ses rêves. Lorsque son fils semble menacé, Anna fera tout en son pouvoir pour le sauver.

Roman fascinant et très intense. Et dont la fin m'a complètement surprise. Anna est un personnage complexe, troublé, traumatisé par une expérience incroyable et qui se bat contre des démons... des démons réels et imaginés. Les personnages secondaires sont très intéressants également. Je n'ai pas parlé beaucoup de l'enquête sur les meurtres en série mais cet aspect est également très bien mené.

Mais l'intérêt de l'histoire réside vraiment dans le combat d'Anna pour comprendre ce qui lui arrive. Et nous cherchons avec elle un sens à toute cette histoire. J'ai particulièrement aimé l'aspect sombre de l'expérience de mort imminente contrairement à ce qu'on entend habituellement. L'auteur semble être bien documenté et son texte est solide.

J'ai beaucoup aimé l'atmosphère du roman. J'ai bien noté quelques petites invraisemblances et j'aurais aimé quelques petits indices tout au long du roman pour comprendre un peu mieux la fin. Mais en général, le roman est très bien construit et vivant. Un petit mot sur la structure du texte. Le roman a 317 pages et environ 70 chapitres qui sont donc très brefs. Cela donne un rythme intense au roman qui me semble essentiel à l'histoire - et qui rejoint le côté "film" et "case de bande dessinée". Mais en même temps, j'ai été un peu essouflée et le fait de changer contamment de chapitre m'a étourdie. Mais je le répète c'est un roman intense et solide.

Les mots de l’auteur

 « Elle décida d’avancer dans une direction, le nord, et s’aperçut qu’elle n’avait pas de chaussures. Étrangement ses pieds ne la faisaient pas souffrir, comme si le tapis de neige n’était pas réellement là. Elle fit quelque pas en avant jusqu’à atteindre le tronc d’un immense chêne. L’arbre se dressait vers le ciel et ses branches transformées en piques de glace pointaient dans toutes les directions comme les bras d’une étoile. En fixant le tronc, elle aperçut un symbole gravé profondément dans l’écorce : une spirale. » p.44

Pour en savoir un peu plus…

17 juillet 2016

Le moment captif d'un dimanche : clair-obscur

 2016-07-05« A quoi sert la lumière du soleil, si on a les yeux fermés. » [Proverbe arabe]

Ouvre les yeux et tu verras la lumière. Ferme les yeux et tu verras les ombres. Je ne ferme les yeux que pour mieux voir mon âme. Le soleil est trop éblouissant et je ferme la porte. Je m’assois. Je ne vois plus rien. Puis la noirceur commence à briller doucement. Elle s’intensifie. Le noir m’envahit.

Je me suis enveloppée d’obscurité. Et j’ai laissé les ténèbres m’envahir. Et je vois la lumière s’infiltrée partout. Elle cherche à m’envahir. Je suis confuse. Les ombres qui me rassurent s’estompent doucement. Je sens la lumière m’attaquer. Mais je résiste. Je veux vivre d’ombres et de lumières.

Je me lève. J’ouvre les yeux. Il fait noir mais la lumière est partout. Les rayons de soleil me bousculent. Je rebondis sur la nuit. Je vie.

« La clarté, c'est une juste répartition d'ombres et de lumière. »   [Goethe]

 

 

 

16 avril 2017

Le moment captif d'un dimanche : amour et cruauté

2017-07"Le caractère le plus profond du mythe, c'est le pouvoir qu'il prend sur nous, généralement à notre insu." [Denis de Rougemont]

Au début, il y a une activation irraisonnée de croyances émotionnelles. Puis vient la construction des autels. Abandon de liberté pour un pardon artificiel. Droit à la sérénité. Sans questionnement. Douce quiétude.

Besoin de détresse. Croyances épidémiques. Toutes différentes. Idoles cycliques, incroyablement similaires.

Beauté des mots et poésie des gestes. La plupart du temps. Volonté de bons sentiments : amour, compassion, ouverture, entraide... Pour un temps.

Inflexibilité des pensées et rigidité des actes. Trop souvent. Interdiction de la différence. Privation, condamnation, intolérance. Généralement.

Les yeux fermés. Un chant, une prière, un poème, un cri, un espoir pour une mythologie universelle.

"Secte, religion ; foi, superstition, juste un problème de définition." [Antonio Navalhas]

2 août 2007

Dans le silence du mois d'août

Beaucoup moins de klaxons ce matin. Et il y en aura encore moins lundi prochain. La pâtisserie du coin est fermée. Et il est impossible d'aller à ma charcuterie préférée. Une des épiceries que je fréquente ne sera ouverte que les matins. Le Guía de Ocio (guide culturel hebdomadaire) liste les restaurants ouverts. Et les plages de Barcelone sont si pleines qu'on peut à peine distinguer le sable entre les serviettes - ce pourquoi, je préfère les plages de Castelldefels, et autres plages près de Tarragona._t_

C'est le mois d'août.

Et le mois d'août en Espagne, la vie cesse. À beaucoup d'autres endroits en Europe aussi, évidemment, mais en Espagne, c'est tout simplement le calme total. Sauf bien sûr pour la vague interminable de touristes. Sinon, tout arrête... littéralement. Impossible de poursuivre la vie normalement... presque tout est fermé... et pour le mois entier. Il est difficile de s'imaginer réellement à quoi ressemble Barcelone au mois d'août. Et on pense souvent que j'exagère.

Le mois d'août, ce sont les vacances. Et c'est sacré. Et quand je dis que je travaille, on me regarde tristement et avec incrédulité !!! Bon, travailler est un bien grand mot ! Difficile de travailler quand il n'y a personne d'autre qui travaille... les clients sont absents, personne à contacter, aucun téléphone, aucun courriel... le calme plat. J'en profite donc pour faire des rapports, des mises à jour, du ménage de dossier... et préparer les mois à venir... dans le silence et dans la chaleur... Car il fait chaud au mois d'août... très chaud...

C'est silencieux le mois d'août à Barcelone... sauf sur la Rambla et la plage, bien sûr.

3 août 2007

Inertie obligatoire

Il fait chaud. Est-ce que vous le saviez ? Bien sûr c’est l’été. Il y a toujours quelques jours ou quelques semaines de grandes chaleurs… enfin… c’était ainsi avant. À Montréal, chaque été, il y avait un ou quelques vagues de chaleurs. Une chaleur collante à cause de l’humidité. Une chaleur écrasante qui empêchait de dormir la nuit. Pour quelques jours, il faisait des 35º C, parfois plus… Aux gens qui rouspétaient, je souriais. J’aime bien mieux la chaleur au froid. Donc, pour moi, les semaines de chaleur épouvantable à Montréal étaient merveilleuses… bien mieux que les mois de froid… Bien plus agréable de se mettre en camisole et dormir avec un ventilateur – je ne supporte que très mal l’air conditionné -  que de se mettre 2 chandails, un manteau, un foulard, des bottes, des mitaines, un chapeau et de tout de même grelotter !

vasky4Mais à Barcelone… il fait chaud. Et encore, nous sommes parmi les privilégiés en Espagne… Séville, Madrid, Badajoz, Múrcia, Lleida, Toledo… il y fait encore plus chaud.

Mais bon, c’est tout de même très, très chaud à Barcelone. On le savait tout de même. Enfin, l’Espagne n’a pas une réputation de fraîcheur au niveau de la température… et j’étais déjà venue à Barcelone, donc je savais. Mais venir en vacances, voir la météo à la télévision, c’est autrement différent que d’habiter sur place. Car il fait chaud !!! Est-ce que je l’ai dit !

Impossible de bouger au soleil… les plantes de mon balcon se meurent, malgré toute l’eau et les soins que je leur donne… et mon chat ne bouge plus. Enfin, à peine. Deux petits pas pour passer d’un plancher de salle de bain à l’autre… quelques pas pour aller boire de l’eau… et il reprend sa position d’été : écrasement total sur le sol. Il se fait vieux et je vais parfois vérifier s’il va bien. Sa tête est molle et son poil n’est pas très propre – trop de poussières pour se laver adéquatement –Vasky mais il a encore assez d’énergie pour ronronner quand je lui gratte le menton.

Le soir, il fait un peu moins chaud. Les feuilles se relèvent un peu, un léger vent se lève également parfois, et mon chat revit un peu. Dans la noirceur, il se promène un peu, va sur le balcon et se recouche… La nuit, pour une raison quelconque, la maigre fraîcheur du soir redevient chaleur étouffante.

Ce matin, il y avait des nuages pour une partie de la matinée. Quel soulagement ! Oh… pas d’inquiétude, le soleil est revenu vers 13h00.

Il fait chaud… est-ce que je l’ai dit ?

24 octobre 2007

The Secret Lore of the Cat

The Secret Lore of the Cat: [the Magic of Cats – in Myth, Legend and Occult History] / Fred Gettings. – London,LoreCat Glasgow,Toronto: Grafton Books, 1989. – 207 p.: ill., 25 cm. – ISBN 0-586-20609-4

Comprend une bibliogr. et un index.

Quatrième de couverture (traduction libre):

Le chat a toujours été considéré une créature magique, entre à la fois le monde des hommes et le monde des esprits. La mythologie le concernant s’étend de l’Égypte ancienne –alors qu’il était vénéré comme un dieu- à l’Angleterre du XVIe siècle –alors qu’il fut rabaissé au rang de démon- et beaucoup plus. Il fut le sujet de mythe, fable et symbolisme occulte dans l’art, la religion et la littérature au travers des siècles. Et avec ses yeux étranges, il est également devenu un symbole de la nuit et de l’inconscient.

The Secret Lore of the Cat couvre un large éventail de sujets –comme par exemple, les visions légendaires de la créature; son apparition dans les comptines et vieux contes et légendes, dans les contes de fées irlandais, le folklore; son association avec la Vierge Marie; ses pouvoirs de prédictions, de guérison; le mythe du chat noir et du chat démoniaque; le familier de la sorcière; le chat dans l’art et l’alchimie; et la signification mystique des neufs vies du chat.

Les amoureux des chats vont trouver dans ce livre –illustré avec de superbes peintures et imprimés – un guide stimulant, révélateur et enchantant sur les secrets mystères de cet animal fabuleux.

Commentaires personnels :

Magnifique livre.
Les illustrations sont très belles, très intéressantes et très pertinentes. Le texte est très bien construit et facile à lire. Le livre couvre plusieurs aspects de la mythologie et de la symbolique du chat, autant modernes qu’anciens. À lire absolument. Pour ceux qui peuvent lire l'anglais et qui sont intéressés par la symbolique du chat dans l'art, l'histoire, la littérature et l'occulte...

Table des matières :

Preface

The cat as symbol of the night; the ankh and the goddess Venus; hermetic lore; a magic cat.

Introduction

Agrippa’s motto and the death of Buddha; how the cat is centred in itself; a cat’s names and individuality; the Group Soul; some Aesop fables; Tenniel’s Vanishing cat; the Cat of the Stars and the Fallen Cat; the Kalevala cat, an intermediary with the dark unknown.

Part I: The Everlasting Cat

Chapter 1: The Magical Eye
Cat sight and the Moon; Yeats’ Minnaloushe; the Hand of Glory; the Egyptian symbol Ru; Udjat symbolism; the goddess Sekhmet or Bastet; cat’s eye stones; Tom and Jerry; lunar power

Chapter 2: The Magical Name

The transition from “puss” to “cat”; Puss in Boots or the Chat Botté; Grimalkin; Reginald Scot’s “curst queans”; archie and mehitabel; Cat stanes and cat’s cradle; Mahu and Mau; Tom-cats and Jack-daws; Manx kittens; Fishing and Leopard Cats; jaguars and tigers; the Pallas Cat; Cat and Fiddle; the cat in heraldy

Chapter 3: The Sacred Cat in Literature

The “Stable Cat”; the oracular cat; mistaken for lion of Judah; Corn cat lore; Freya’ Day; the Book of Kells and the cross of Monasterboice; Iruscan, King of Cats; the Reverend Hawker’s excommunicated cat; the Temple Mark; Oiers Plowman; effigy of the Black Prince; de Honnecourt’s cat; George Wither’ Magistrate; Dick Whittington; “The Owl and the Pussy Cat”; Puss in Boots again; the Cheshire Cat and the County Palatine; Ginger, the Moggy in Narnia; another Aesop fairytale

Chapter 4: The Psychic Cat

Cat and Man; the Etheric cat; anthropomorphism; Darwinism and spiritual evolution; Tiger Swami and the inner cat; cats’ healing power; ghostly and psychic cats; spirit photographs; demonic cats; warnings of disaster, presages of death; a de-bugged demonic cat?; the tiger tamed

Chapter 5: The Symbolic Cat in Art

The cat as an archetype; the sphere of the Moon; Purgatory; Lalande’s constellation; the Chinese zodiac; the lion in alchemy; the Fool and the Juggler; the Kuykendall Tarot pack; the cats of Hieronymus Bosch; demonic music; an unrecognized treasure of the Devil in disguise?; Hogarth’s dumb shows; the cat prostitute; cat among the pigeons; Henri Rousseau’s cats

Part II – The Hellish Cat

Chapter 6: The Demonic Cat

The anti-cat league and Pope Gregory IX; the feline Satan; Haborym, Flauros and Bael; St-Peter’s cat; the incubus; cat burning; Hans Baldung Grien; cat-demons of Japan, South America and the Scottish Hebrides

Chapter 7: The Consort of Witches

Return to the fallen cat; the withches’ familiar; ships’ cats and the North Berwick trial; Goya’s Los Caprichos; Lady Sybil and the other witches; Christopher Smart’s Jeoffrey; the York Castle trials; wild catsè pagan rites; Dürer’s “Adam and Eve”

Conclusion: The Magic of Nine
The nine gods and goddess and the mystical three times three

Bibliography
Index
 

(J'ai publié cet article le 16 octobre 2006 sur ce carnet: Le livre ouvert: Magies et Mystères, ainsi que sur des forums)
 

11 décembre 2007

Christmas Night Murder

Harris_ChristmasCritique de lecture

Christmas Night Murder / Lee Harris. –New York: Fawcett Gold Medal, c1994. -- 215 p. ; 18 cm. --: ISBN 0-449-14922-6

Quatrième de couverture

It’s a snowy Christmas at St. Stephen’s Convent, where a cheerful party awaits an old friend and former confessor, Father Hudson Mc Cormick, who’s making his first visit in seven years. He never arrives.

Worried Sister Joseph asks Christine Bennett, a former St Stephen’s nun, to quietly investigate. But the nuns are mum, until an old scandal involving the priest and a St. Stephen’s novice once more rears its ugly head. Has Father McCormick, unable to face the scene of his sins, gone underground? Or has someone taken belated revenge, insuring that the truth will never be known?

Every signpost points to the past – to a troubled young woman who committed suicide and a once prominent family that has vanished as quietly and mysteriously as Father McCormick himself…

L’auteur

Lee Harris est un auteur américain. Sous son véritable nom Syrell Rogovin Leahy, elle écrit des romans populaires, principalement des romans d’amour tels Circle of Love (1982), Family Truths (1984) et Love Affair (1987). Sous le pseudonyme de Lee Harris,Harris elle commence à écrire à partir des années ’90 des romans policiers mettant en vedette une ancienne religieuse, Christine Bennett. Elle caractérise sa série par l’utilisation de fêtes pour situer son histoire et pour son titre : « The Good Friday Murder », « The St-Patrick’s Day Murder », « The Christmas Night Murder », « The Father’s Day Murder », etc. Sa deuxième série met également en vedette un personnage féminin, la détective Jane Bauer.

Son premier roman, « The Good Friday Murder », paru en 1992 fut nominé pour le prix Edgar. Elle a reçu en 2001, le Career Achievent Award du magazine Romantic Times pour sa contribution au roman policier.

Elle a déjà déclaré sur ses anciens romans : "I wrote a bunch of mainstream novels under my real name in the seventies and eighties before I got my head on straight and started to write mysteries”. Elle est aussi connu pour écrire encore sur une machine à écrire (dactylographe) – voir la citation plus bas.

Bibliographie (sous le nom de Lee Harris)

Série « CHRISTINE BENNETT HOLIDAY »

  • The Good Friday Murder (1992)
  • The Yom Kippur Murder (1992)
  • The Christening Day Murder (1993)
  •  The St. Patrick's Day Murder (1994)
  •  The Christmas Night Murder (1994)
  • The Thanksgiving Day Murder (1995)
  • The Passover Murder (1996)
  •  The Valentine Day's Murder (1996)
  • The New Year's Eve Murder (1997)
  •  The Labor Day Murder (1998)
  • The Father's Day Murder (1999). 
  • The Mother's Day Murder (2000)
  • The April Fool’s Day Murder  (2001)
  • Happy Birthday Murder  (2002)
  • The Bar Mitzvah Murder  (2004)
  • The Silver Anniversary Murder  (2005)  
  • The Cinco de Mayo Murder  (2006)

Série «MANHATTAN MYSTERY »

  •  Murder in Hell's Kitchen   (2003)
  •  Murder in Alphabet City   (2005)
  • Murder in Greenwich Village   (2006)

Résumé et Commentaires personnels

Christine Bennett est une ancienne religieuse qui a quitté le St. Stephen’s Convent à l’âge de 30 ans. Elle est maintenant un professeur à temps partie dans un collège près de la ville de New York et elle vient d’épouser un policier, Jack, qui l’a aidé lors qu’une enquête à laquelle elle à participer. Elle a quitté le couvent, mais garde de bons souvenirs de son temps parmi les religieuses.

Elle et son époux vont célébrer Noël avec des amis au Couvent de St. Stephen où elle continue à garder des amitiés. De plus, un prêtre qui a quitté le Couvent depuis quelques années doit revenir passer les Fêtes avec les Religieuses. Tous ont hâte de revoir le Père Hudson McCormick qui a toujours été très aimé et apprécié dans la communauté. Mais les heures passent et le Père n’arrive pas. Ses habits de prêtre sont retrouvés dans un arrêt routier et quelques temps plus tard son auto est retrouvée devant l’ancienne maison d’une jeune religieuse.

L’enquête commence pour Christine Bennett. Non seulement, elle veut aider les religieuses à retrouver le Père McCormick mais elle veut comprendre pourquoi il a disparu. De vieilles histoires refont surface. Le prêtre aurait peut-être abusé de la jeune fille qui s’est donné la mort avant de devenir religieuse. Christine ne croit pas à cette histoire, mais elle aura beaucoup de difficulté à trouver la vérité.

Christine Bennett est un personnage important des romans de Lee Harris. Son personnage évolue à chaque roman, et on suit son parcours au cours des années. Comment elle s’adapte à la vie après le Couvent. L’enquête est relativement simple. Pas de sang, pas de violences – ou à peine. On retrouve principalement, Christine qui interroge des témoins, retrace les pas de la ou des victimes, s’interroge sur les événements, essaie de faire des liens entre les gens et les événements, analyse la psychologie du crime. Mais on ne peut dire qu’il y a beaucoup de rebondissements. C’est un style d’écriture assez simple et à la limite, plat. Je n’irais pas jusqu’à dire que le roman est ennuyant ( ou « plate ») mais on ne doit pas s’attendre à être tenu en haleine. L’intrigue est assez facile à comprendre et on peut facilement déduire les prochains développements. J’avoue cependant que j’aurais pu deviner encore plus rapidement, si je m’étais attardée au titre plus longuement… Je n’en dis pas plus.

C’est un bon petit roman policier qui se lit rapidement, mais qui ne m’a pas marqué outre mesure. Il permet de passer un bon moment et puis, on le remet tranquillement dans la bibliothèque.

Citations

“And who am I? A pretty dull person who sits at a typewriter—yes, a typewriter—seven days a week or thereabouts writing about a world that sometimes seem more real than the real one. Why a typewriter? I'm one of those people who really needs to see those words on a piece of paper. Every morning, before I begin writing, I read over what I wrote yesterday and make changes in pencil. I write the date on that place on the page where I begin each day, I cut and paste (using real scissors and real tape), I toss, I occasionally tear my hair out. When the hard copy draft is completed, I put it on my computer, editing (yet again) as I go along. When my editor makes changes, it's easy to correct them on disk. But that manuscript with my notes and changes and colored paperclips to mark questions and chapter beginnings is what I love. To me, this draft is organic; it contains its own history.”

Lee Harris, IN Nuns, Mothers and Others: Lee Harris [http://www.nmomysteries.com/lee/index.html] 

Sources

19 décembre 2007

Au Pays des Étoiles

Oui, j'avais de la difficulté à me laisser bercer par Noël cette année. Cela arrive parfois. Les circonstances, le travail, le manque de sommeil, la vie... Mais un petit voyage au pays des étoiles m'a permis de retrouver le chemin des Fêtes...

Depuis que j'habite à Barcelone, c'est le 4e Noël que je célèbre. L'année dernière et l'année précédente, nous sommes allés à Berlin au milieu décembre. Visiter un ami, visiter la ville et découvrir et redécouvrir les marchés de Noël.

 Cette année, nous sommes allés en Alsace et en Allemagne. Histoire de visiter quelques petites villes, aller à Lahr en Allemagne voir un spectacle, y rencontrer des amis qui habitent non loin et bien entendu voir des marchés de Noël. C'est devenu un besoin et presque essentiel à Noël. Il y a bien quelques marchés de Noël à Barcelone, mais rien de comparable à ceux de l'AlsAlsace2ace et de l'Allemagne.

Il faut dire que les marchés de Noël viennent de l’Allemagne et de l’Alsace. On en retrouve des traces dès le XIVe siècle, alors qu’on les appelle les « Marchés de Saint-Nicholas ». Aujourd’hui, les marchés de Noël commencent vers la fin de novembre et se poursuivent jusqu’au début janvier. Ils sont habituellement organisés par les municipalités. Les marchés sont constitués de petites cabanes en bois ou en tissus. On y vend des décorations de Noël, des produits du terroir, des objets artisanales, des objets d’arts et bien entendu de quoi manger pendant qu’on se promène… des gâteaux, des pâtisseries de Noël, des saucisses, gaufres, etc… et surtout, on y sert du vin chaud. Les rues sont décorées, la musique de Noël se fait entendre et le soir, les lumières mettent la touche finale…

Les plus célèbres marchés de Noël sont en Alsace et en Allemagne, mais on en trouve dans d’autres régions de France, en Belgique, en Suisse, en Autriche, au Danemark et même en Espagne.

Je ne connaissais pas les marchés de Noël. J’ai toujours adoré Noël, et donc cela vient compléter parfaitement mes traditions des Fêtes. Il n’y a pas de marchés de Noël au Québec ou au Canada… trop froid peut-être. Apparemment, que la ville de Joliette a eu son premier marché cette année, il faudra que je me renseigne si cela a bien fonctionné.

Nous sommes arrivés vendredi dernier à Basel. Nous sommes ensuite partis en auto par les petites routes pour nous rendre àAlsace3 notre hôtel. Première étape : Colmar. Un des principaux marchés de Noël de la région s’y tient. Ensuite, le lendemain ce fut Riquewihr et Ribeauvillé, deux magnifiques petites villes de l’Alsace avec de très beaux marchés. Les deux endroits sont magnifiques, mais il y avait définitivement trop de gens à Riquewihr. J’ai appris que ces trois villes font parties du « Pays des étoiles » de l’Alsace. En effet, l’Alsace a « 7 pays de Noël » : le pays des Mystères, des Lumières, des Étoiles, des Saveurs, des Chants et des Étoffes, des Sapins, et finalement le pays des Veillées. Chaque « pays de Noël » comporte plusieurs villes et villages de l’Alsace et a chacun ses caractéristiques… Le « Pays des Étoiles » se concentre surtout sur les vignobles alsaciens.

Il faisait froid – enfin, plus froid qu’à Barcelone - même s'il n'y avait pas encore de neige ;-). J’avais mon chapeau, mes gants, mon foulard et le bout du nez froid. J’ai trouvé mon esprit de Noël après quelques minutes au coin de la Cathédrale de Colmar, parmi les boules de Noël et les sapins…

Autres photos...

24 janvier 2008

Dolmen de la Chabola de la Hechicera

Lors d’un voyage en auto au Pays Basque (en Espagne) en juin 2005, nous avons visité plusieurs endroits forts beaux et intéressants. Parmi ces endroits, nous avons pu voir de nombreux sites archéologiques. Un de ces sites m’a particulièrement intéressé…

Le dolmen de « La chabola de la Hechicera » ou « Sorginetxeko Trikuharria » en basque, se trouve dans les environs de la ville de Elvillar (Bilar) non loin de la très belle petite ville Laguardia (Biasteri) – province de Alava (Araba).

DolmenBasque1Le dolmen est un des plus importants du Pays Basque, il est très grand et très bien conservé. Il est un excellent exemple de la culture mégalithique de la Rioja Alavesa. On a découvert son existence en 1935 et on procéda à sa restauration en 1974. Il est situé sur des terres en friches, près de vignes et de champs de blés. Du dolmen, on peut aussi voir le village d’Elvillar et la très belle église du XVIe siècle. On peut d’ailleurs avoir de singulières vues de l’église et du dolmen… mélanges de cultes et d’époques assez intéressants !

On situe sa construction vers 3500-3000 ans av. J-C. Le dolmen est considéré comme un monument funéraire utilisé comme un tombeau collectif – on cite un minimum de 39 corps ayant pu reposer dans le monument.

Le site fut aussi utilisé au cours des siècles comme lieu de rencontres autant païennes que religieuses. Encore aujourd’hui, lors des fêtes en l’honneur de la vierge d’août, on célèbre un « akelarre » qui signifie en fait « sabbat ». La fête se déroule dans les alentours du dolmen et inclut des représentations de sorcières.  Encore une fois, on retrouve les cultes païens qui resurgissent dans les célébrations religieuses catholiques. Évidemment, certaines associations peuvent être aussi faites avec la déesse ou lamia basque Mari. Mari vivait dans le monde souterrain, elle et son conjoint se rencontraient les vendredis – la nuit de l’akelarre – pour concevoir les tempêtes amenant habituellement la fertilité aux hommes et aux terres. Les sorcières l’honoraient dans leurs rituels.

Le nom du dolmen « La chabola de la Hechicera » signifieDolmenBasque4 « le dolmen de la cabane de la sorcière ». Et des akelarres ont donc eu lieu et ont encore lieu près du site. D’ailleurs nous avons pu trouver les traces d’un rituel ayant eu lieu aux côtés du dolmen. Poissons calcinés et clous se trouvaient parmi les cendres encore assez fraîches…

Un akelarre (maintenant dit aquelarre, en espagnol) signifie « champ de bouc » (en basque, aker = bouc, larre = champ) et indique le lieu où on célèbre des rituels. Le bouc était associé au pouvoir dans les traditions basques, ainsi qu’à la protection du bétail. On gardait, d’ailleurs, dans les maison un bouc noir (un vrai bouc ou encore une représentation de l’animal) pour assurer la protection des animaux de la ferme. Aker (bouc) ou Akerbeltz (bouc noir) se transforma en divinité souterraine. Il commandait divers êtres souterrains comme des génies et on disait qu’il pouvait aussi commander les vents et tempêtes.

Avec le christianisme, le bouc fut rapidement associé au diable ou à Satan, Et donc, comme à plusieurs autres endroits, au Pays Basque on associa le bouc à Satan et donc par extension, le « champ du bouc » au lieu où se rendait les sorcières pour célébrer le sabbat, présidé par le « bouc » - habituellement un bouc noir (Akerbeltz). Les procès de sorcellerie des XVIe et XVIIe siècles ont contribué à établir les prétendus cultes qui avaient lieu lors des akerlarres : offrandes, danses, orgies, etc.

Donc, monument funéraire, lieu de culte païen, célébrations de rites magiques, fêtes catholiques… le site dégage de toute évidence beaucoup d’énergie. Et je retiens surtout l’image de l’église catholique apparaissant à travers les pierres, et les cendres situées tout près du monument… religions et croyances se côtoyant simplement…

Description :

Nom : Dolmen de la Chabola de la Hechicera
Type : Monument mégalithique funéraire
Période : Préhistoire, Calcolithique – Contruction entre les années 3500 et 3000 av. J-C.
Situation : Pays basque – province Alava.

Mesures : La pierre plus haute mesure 3 mètres de haut, de mètre de large et 40 cm d’épaisseur.

Composition :

Le monument funéraire est composé d’une chambre polygonale formée de 9 dalles (ou pierre brute) et d’une galerie qui conserve encore 5 dalles et une pierre de couverture. La restauration a permis de remettre cette pierre de couverture à sa place – puisqu’elle était divisée en trois morceaux lors de sa découverte.

Plusieurs restes archéologiques furent trouvés pendant les excavations et correspondaient à divers moments. Les objets les plus antiques sont des microlithes, pointes de flèches de petites dimensions. Il y avait aussi des haches polies, des pièces de céramiques, des pointes de flèches de d’autres époques, divers restes métalliques ainsi que des restes humains.

À lire :

26 octobre 2007

La fête du potiron

potironCritique de lecture

La fête du potiron / Agatha Christie ; traduit de l'anglais par Claire Durivaux. -- Paris: Librairie des Champs-Élysées, 1973. -- 252 p. ; 17 cm. -- Coll: Club des Masques; 174.

Titre original: Hallowe'en Party
Titre alternatif : Le Crime d’Halloween

Quatrième de couverture

Hercule Poirot s’apprêtait à passer une paisible soirée dans son appartement londonien lorsque surgit – venant troubler sa quiétude – son amie, la romancière Ariadne Olivier, dans un état de surexcitation fébrile.

Dans une petite agglomération pas très éloignée de Londres, elle a assisté à une réunion pour enfants et adolescents, offerte par Mrs Drake à l’occasion de la fête du Potiron. Or, au cours des réjouissances, une fillette bavarde et menteuse a été sauvagement assassinée. Peu de temps avant de mourir, elle s’était vantée publiquement d’avoir assisté à un meurtre, des années plus tôt.

Mrs. Olivier supplie Poirot d’aller à Woodleigh Commun pour tenter d’élucider les raisons de ce meurtre et d’en découvrir le coupable. Le célèbre détective accepte et à peine arrivé dans la paisible bourgade, il s’apercevra que cette paix n’est que d’apparence.

Résumé

Dans une paisible petite ville près de Londres, une fête pour enfants est organisée à l’occasion de l’Halloween. Pendant les préparatifs, une fillette, Joyce, se vante d’avoir été témoin d’un meurtre alors qu’elle était plus jeune. Personne ne la prend au sérieux et on croit qu’elle veut bien paraître devant une des dames invitées, une romancière connue : Mrs Olivier.

La fête de déroule selon les plans, les jeux se succédant au grand plaisir des enfants. Mais après la fête, alors que Mrs. Drake – l’organisatrice de la fête – et quelques adultes rangent les pièces, Joyce est découverte dans la bibliothèque, noyée dans le sceau d’eau ayant servi au jeu des pommes.

Alors que la communauté – et la police – croient à l’œuvre d’un détraqué, Mrs. Olivier est convaincue que l’enfant fut assassinée à cause de la déclaration qu’elle avait faite à propos d’un meurtre dont elle avait supposément été témoin. Elle fait donc appel à son bon ami, le détective privé Hercule Poirot, connu pour ses méthodes inhabituelles et surtout pour son haut taux de réussite.

Poirot se rend donc dans la petite ville pour mener son enquête. Son vieil ami, le Superintendant Spence, maintenant à la retraite vit également dans cette ville avec sa sœur et Poirot le persuadera de lui donner un coup de main. Le frère et la sœur lui apporteront nombres de renseignements sur les gens demeurant dans le village et sur les possibles crimes ayant eu lieu – et susceptibles d’être le meurtre dont aurait été témoin la fillette assassinée.

Le détective interrogera les gens ayant participé à la fête ainsi que d’autres gens du village. Petit à petit, il se forge une idée des habitants de Woodleigh Commun et des relations qui les lient. La mort d’une vieille femme, une jeune femme au pair qui disparaît, un testament falsifié, un jardin de rêve, un jardinier narcissique et une fillette angélique et une fillette qui mentait … tout cela finira par le mener à l’assassin de Joyce.

L’œuvre et Commentaires personnels

Le roman parut en 1969 et met en vedette un des personnages les plus connus d’Agatha Christie : le détective belge, Hercule Poirot. D’autres personnages récurrents sont également présents : l’écrivaine de romans policiers, Ariadne Olivier ainsi que le superintendant Spence, maintenant à la retraite et résidant dans la petite ville où a lieu le crime.

Le roman fut d’abord traduit en français sous le titre de « La fête du potiron » pour ensuite se voir donner le titre français « Le crime d’Halloween ».

Le roman reprend les principales caractéristiques qui ont marqué les œuvres policières d’Agatha Christie : les dialogues et interrogatoires de Poirot, les manies et habitudes du détective belge, les traits et même clichés de la société anglaise d’une certaine époque, etc. Mais il introduit cependant quelques éléments plus modernes. Le meurtre d’une enfant qui sous-entend de possibles motifs sexuels est nouveau dans l’œuvre d’Agatha Christie. On parle en effet d’un détraqué ou d’un obsédé lorsqu’on parle tout d’abord du possible meurtrier; on ne nomme jamais la possibilité du motif sexuel, mais il est sous-entendu). Elle parle aussi des adolescents et de certaines caractéristiques des jeunes de ce temps. Le roman est évidemment d’une autre – nouvelle - époque. L’auteur s’éloigne de la première moitié du siècle pour commencer une incursion dans une époque qui semble, tels ses personnages, la surprendre un peu, même si on sent qu’elle demeure très ouverte à la jeunesse et à la modernité.

On retrouve aussi dans le roman le thème du narcissisme, le désir de la perfection qui amène une personne à commettre les pires crimes afin de réaliser leurs rêves. Le mythe de Narcisse est amené et suggéré à plusieurs endroits pendant l’histoire pour culminer à la fin du roman.

Encore une fois dans son roman, Agatha Christie souligne l’importance de la personnalité de la victime, de l’assassin et même des gens impliqués dans le crime pour la résolution du crime. Ce dernier ne peut se résoudre uniquement par quelques indices mais par la recherche de mobiles. On assiste alors à une enquête intellectuelle. On est très loin ici des preuves médico-légales (ou forensiques comme on dit maintenant parfois), pas d’analyses d’ADN ou des os, etc. Il y a bien parfois dans les romans d’Agatha Christie, des indices qui donnent une « idée », un fil, un morceau de papier, un tissu déplacé, ou comme dans le roman « La fête du potiron », un vêtement mouillé et un vase brisé. Mais habituellement, la recherche du coupable se fait par déduction et par la réalisation d’interrogatoires plus ou moins formels. Ici, Poirot va parler, discuter avec les invités de la fête, avec des personnes liées de près ou de loin à l’histoire et va poser des questions, non seulement sur le crime, mais surtout sur la victime et sur les gens. Et il remonte dans le temps, s’éloignant parfois du crime actuel pour remonter dans les vieilles histoires qui ont peut-être (ou non) un lien avec les événements présents. Il s’agit alors de découvrir les liens, les relations entre les gens et événements et même parfois, l’absence de liens fournie un indice.

Dans « La fête du potiron » ont retrouve également un des cadres favoris de l’auteur, la campagne anglaise. Souvent dans ses romans, l’auteur présente des crimes à caractère privé, se passant dans un vase relativement clos. Les traditions anglaises, la vie « respectable » et traditionnelle, l’importance du paraître, sont encore mises de l’avant. À la fois pour les vanter mais aussi pour souligner les lacunes de ces valeurs. Les personnages du roman ont souvent des idées traditionnelles et ont parfois de la difficulté à accepter le changement.

Le livre offre également d’excellentes représentations des personnages connus de Christie. Les principaux traits caractéristiques des personnages sont repris et mis en évidence. On retrouve en particulier une excellente description d’Ariadne Olivier, auteur de romans policier, et qui est évidemment une caricature d’Agatha Christie, elle-même.

Le style de l’écriture peu paraître parfois un peu vieillot, de même que certaines descriptions ou personnages. On sent cependant une différence entre ce roman parut en 1969 et les romans de l’écrivaine qui parurent dans les décennies précédentes. On note tout de même encore une certaine façon de voir les rôles des hommes et des femmes, la bienséance, etc. qui semble un peu dépassée… mais qui fait tout le charme des romans d’Agatha Christie. Et qui donne une bonne idée de la société anglaise de l’époque – enfin d’une certaine portion de la société anglaise. Certaines reprises d’images et d’événements peuvent cependant lasser certains lecteurs.

« La fête du potiron » s’inscrit dans l’œuvre de Christie. On retrouve tout ce qui caractérise le style de l’auteur, mais personnellement, je considère ce roman comme se démarquant légèrement par le type de crime (une enfant) et par certains thèmes.

Comme j’aime beaucoup l’auteur, d’autres analyses de ses romans suivront certainement prochainement, je vais donc réserver à plus tard, un article sur l’auteur, elle-même… ;)

Source :

24 février 2008

La cité du Soleil: 1. L'auteur

La cité du soleil / Tommaso Campanella ; trad. de l'italien par Arnaud Tripet ; notes et postface de Jérôme Vérain. - Paris : Éd. Mille et une nuits, 2000. - 92 p. ; 15 cm. - (La petite collection, 261). ISBN 2-84205-450-4

Titre orginal : La città del Sole

Bien que le terme d'utopie vient de Thomas Morus qui écrivit en 1518 son texte Utopia, sive de optimo republica statu, la notion quant à elle existait depuis déjà plusieurs siècles. Depuis toujours, écrivains et philosophes décrivent des pays et des villes imaginaires ayant des systèmes gouvernementaux idéaux et qui diffèrent de ceux connus dans le monde réel. Si les noms de Platon, Moore, Bacon viennent facilement à l'esprit lorsque l'on parle d'utopie, on oublie souvent celui de Campanella. Il est pourtant un célèbre auteur de la Renaissance. La Cité du Soleil est en fait une utopie remarquable.

L’auteur :

campanella_MDTommaso Campanella (Giovanni Domenico Campanella) est né à Stilo en Calabre, le 5 septembre 1568 dans une famille pauvre. Dès son enfance, il fut considéré comme un enfant prodige, ayant une passion pour les arts et les sciences. À l'âge de 14-15 ans il entre au couvent des Dominicains à Cosenza en Calabre –c’est à ce moment qu’il prend le nom de Tommaso. Sa volonté d'apprendre et de tout savoir ne le quitte pas: il s'intéresse à la médecine, à l'astronomie, la théologie, la magie. Il mélange volontiers la science et la superstition.

Il se lasse cependant très vite de l'enseignement traditionnel pour se diriger vers une pensée philosophique libre. Il lit le philosophe Telesio qui dirige sa pensé contre Aristote et vers une nouvelle conception des sciences et de la réalité basée sur l'observation. Il écrivit alors son premier ouvrage Philosophia sensibus demonstrata qui se veut une critique d’Aristote ainsi qu’une défense de Telesio et de la philosophie démontrée par une observation de la nature et non plus apprise abstraitement dans les livres. À Naples, en 1589, il rencontra Giambatissta della Porta qui l’introduira à l’astrologie et la magie. Petit à petit, Campanella s’éloigne de la pensée dominicaine.

Son texte, Philosophia sensibus demonstrata, ne passera cependant pas inaperçu et en 1591 il est emprisonné et accusé d'être inspiré par un démon. Il fut cependant acquitté l'année suivante, sous condition de regagner la Calabre qu'il avait quittée en 1589. Il s'y refuse et part à travers le pays. Il sera alors victime de plusieurs accusations. Il parcourt diverses villes, écrit, ne cesse jamais de défendre ses théories philosophiques et de se battre contre les idées reçues et les préjugés. Après dix ans d'absence, il est de nouveau arrêté et retourne cette fois-ci dans son pays.

C'est alors que survient le drame capital de sa vie. Loin de se renfermer dans le silence, il organise une conjuration pour arracher la Calabre au joug de l'Espagne. Ce sont une révolte politique et une refonte sociale totale qu'il désire voir se réaliser. Son projet de liberté et de république communautaire réussi à gagner de nombreux adhérents. Il sera quand même trahi et capturé en 1599. Il est accusé de conjuration, de lèse-majesté et d'hérésie. Après de longues et atroces tortures, il est reconnu fou, ce qui le sauve de la peine de mort. Il restera en prison pendant 27 ans.

Pendant ces années de détention, il écrit plusieurs ouvrages philosophiques et utopiques que des amis réussissent à faire publier à l'extérieur. Malgré son emprisonnement, il est célèbre à travers l'Europe et ses idées des philosophies naturelles et d’astrologie sont connus de tous.

En 1626, il est libéré provisoirement. A peine un mois plus tard il est de nouveau jugé pour les mêmes raisons, mais cette fois devant un tribunal ecclésiastique. Il est définitivement libéré deux ans plus tard grâce à l'intervention du Pape Urbain VIII. Il a maintenant soixante ans, mais il refuse de se calmer et de se reposer. Enfin libre, il continue à écrire de nombreuses œuvres qui pour la plupart se perdront définitivement. Il continu à militer dans divers projets politiques et philosophiques. Il suscite de nombreuses jalousies, surtout de la part des Jésuites. Il devra fuir en France, où finalement il pourrait jouir d'une liberté sans problèmes. Il devient plus tôt, à l'âge de soixante-dix ans, le conseiller de Richelieu.

Toute sa vie, il continue à se défendre contre ses ennemis. Il se bat contre les censeurs, défend ses thèses et ses idées politiques et religieuses, cherche à réformer les sciences – en suivant à la fois la Nature et les Écritures Saintes ainsi que les nouvelles découvertes géographiques et astronomiques. Il meurt en 1639, soit à l'âge de soixante et onze ans, à St Honoré à Paris en France. Il n'aura jamais cessé d'espérer une paix entre les peuples et une justice sociale.

Il écrivit de nombreux ouvrages poétiques d'une grande beauté – la plupart alors qu’il est captif - des œuvres philosophiques et même une tragédie sur la mort de Marie Stuart. Son œuvre philosophique – parfois considérée comme révolutionnaire - se caractérise par sa critique d'Aristote et par son parti pris pour une méthode naturelle et expérimental. Plusieurs écrits sont aujourd’hui introuvables ou incomplets. Parmi les ouvrages connus, on retrouve: La Monarchie d'Espagne, Athéisme Vaincu, Monarchie du Christ, Astronomie, Métaphysique, Antivénitiens, Le Sens des choses, Aphorismes politiques et bien sûr La Cité du Soleil.

Sources à consulter :

Comentaire sur l'oeuvre à suivre

15 janvier 2008

Quéribus, ce château cathare

Située à environ 2 heures de Barcelone, se situe la frontière de la France. La région qui se trouve en bordure de la frontière est le Languedoc-Roussillon, qu'on appelle encore aujourd'hui la Catalogne du Nord.  Étant donné la proximité de cette région nous y avons fait de nombreuses visites, parfois en train mais surtout en auto et nous y avons parcouru de nombreux chemins et routes.

Dans cette région du sud de la France connue pour ses vignobles, il y a de nombreux châteaux forteresses. Ces forteresses font parties de ce qu'on appelle les Châteaux Cathares. Plusieurs de ces châteaux forteresses peuvent encore être visités. Il ne reste souvent que quelques ruines, mais certains sont encore assez bien conservés.

Qu_ribus1 Parmi ces châteaux, le château de Quéribus demeure un de mes préférés. Considéré comme un des "cinq fils de Carcassonne", il fut un des derniers points de lutte et de refuge des Cathares lors de la Croisade contre les Albigeois. Nous l'avons visité à quatre reprises. Reconnaissable de très loin par sa tour-dongeon, il est situé sur un pilon rocheux à une altitude de 728 mètres. La montée se fait d'abord en auto, puis évidemment à pied. Malgré les apparences, il est relativement facile d'accès.

Je connaissais le nom de Quéribus. J’avais déjà lu des romans et des ouvrages qui mentionnaient ce nom. Et j’ai eu une période pendant laquelle j’ai beaucoup lu sur le Graal. Le nom de Quéribus apparaît dans nombres d’ouvrages explorant le mythe et la réalité du Graal. Et j’ai aussi lu sur les Cathares… impossible ici aussi de lire sur les Cathares et ne pas connaître le nom de Quéribus.

Malgré tout ceci, la première fois que nous avons pris les routes du Languedoc, je ne pensais pas à Quéribus en particulier. EnQu_ribus2 fait, nous avions prévu aller au château de Peyrépertuse… la planification du week-end avait été fait par la sœur de mon conjoint et je n’avais pas eu le temps de regarder les guides.

Et donc, lorsqu’au détour d’une route, alors que je regardais par la fenêtre de l’auto, j’ai vu la tour de Quéribus, j’ai littéralement senti mon cœur se serrer… Je l’ai reconnu tout de suite. Mais j’ai tout de même vérifié sur la carte du guide que nous avions… oui, c’était Quéribus. Nous n’allions pas le visiter cette fois-là… mais je savais que j’étais conquise… j’ai rarement des pincements ou des émotions vives quand je visite les lieux et cela me déçoit souvent. Je suis contente de visiter et voir les lieux, mais c’est rare que je me sente « émotionner ». Mais Quéribus m’a complètement chavirée.

Quelques mois plus tard, nous retournions dans la région qui nous avait enchanté lors de notre premier séjour. Et cette fois-ci, nous sommes allés à Quéribus. Le lieu était fermé, nous étions au mois de mars et il y avait de la neige sur le sentier. Mais il n’y avait personne et nous sommes donc monté au château. Il faisait froid, il ventait, nous étions complètement seuls… Et jamais je n’oublierai cette rencontre avec Quéribus.

Et maintenant, à chaque nouvelle visite, je découvre à nouveau Quéribus. Même lorsque nous ne faisons que passer sans nous arrêter, je ne peux m’empêcher de le regarder jusqu’à ce qu’il ne soit plus visible…  

25 février 2008

La cité du Soleil: 2. L'oeuvre

La cité du soleil / Tommaso Campanella ; trad. de l'italien par Arnaud Tripet ; notes et postface de Jérôme Vérain. -Campanella Paris : Éd. Mille et une nuits, 2000. - 92 p. ; 15 cm. - (La petite collection, 261). ISBN 2-84205-450-4

Titre orginal : La città del Sole

L’œuvre :

Pour mieux comprendre l’œuvre de Campanella il faut connaître la vie remplie de souffrances et d'injustices qu'a subies l'auteur. Ce besoin de justice sociale se retrouve dans l’œuvre utopique La Cité du Soleil.

Città del Sole fut écrit en italien en 1602 dans une Naples Espagnole en pleine Contre‑réforme, alors que Campanella est en prison. Cette version ne sera publiée qu’au XXe siècle. Une deuxième version du texte fut rédigée en latin sous le titre Civitas solis en 1613 et est éditée en Allemagne en 1623. Le texte rencontra un large public mais fut immédiatement saisi sur ordre de l'Inquisition. La Cité du Soleil est une description d'une société politique, d'une république philosophique idéal. Une société, une organisation communiste que l'auteur croyait pouvoir réaliser. L'auteur ne cache pas ses influences de La République de Platon et d'Utopie de Thomas More, mais il apporte à son utopie ses propres théories.

Le texte fut d’abord rédigé en un italien vulgaire, vivant et populaire, dans lequel on retrouve de nombreux termes dialectaux. Malgré une apparence de simplicité, le style est étudié et élaboré pour donner une impression de spontanéité. Ce qui sert à donner une crédibilité au texte, un sentiment d'immédiat. Le récit est bref et décrit des choses concrètes et quotidiennes de la vie des gens de la Cité. Il se présente sous forme de dialogues entre un Hospitalier et un marin génois. On remarque deux parties sous-entendues: dans la première un marin génois raconte sa visite à la Cité du Soleil, ville inconnue et merveilleuse à un hospitalier - qui n'a pour rôle que d'écouter et poser les bonnes questions aux endroits appropriés -; la deuxième partie reprend un après l'autre tous les concepts théoriques mentionnés auparavant.

Le narrateur fait une description détaillée des mœurs, des habitudes de vie d'un peuple vivant selon un ordre social nouveau.

Il donne pour origine à ce peuple, l'Inde dont il aurait fui la tyrannie. Il leur attribue une langue particulière et, grâce à leur façon de vivre, une espérance de vie de deux cent ans. C'est une société parfaite qui détient sa puissance dans l'importance qu'elle accorde à la connaissance ; les enfants sont d’ailleurs éduqués dès leur plus tendre enfance. Elle se caractérise également par son système communautaire. On note une absence totale de propriété individuelle - chaque citoyen doit changer tous les six mois de domiciles - pour le profit de la communauté. Tout est décrit en détail: la vie quotidienne (l'habillement, le travail, les loisirs, la nourriture, etc.), l'apparence physique des citoyens, la vie sexuelle (l'accouplement, la famille), la vie religieuse, la vie guerrièr

Le texte commence par une description géographique de la cité. Celle-ci est située dans une plaine de Taprobane (près de Sumatra). C'est une ville inconnue et unique. Elle est située sur une île inconnue. Elle est circulaire, composée de sept murailles concentriques se rapprochant d'un temple rond situé au milieu sur une colline et qui est le cœur de la cité. Ce temple possède une coupole représentant le ciel ainsi qu’un autel avec deux cartes du monde. Tout y est grandiose, énorme et somptueux. Les sept murailles, portant le nom des sept planètes, servent à protéger la ville contre les attaques et sont aussi destinées à enseigner toute la connaissance des Solariens. Gravé et dessiné sur les murs, on retrouve tout le savoir: figures mathématiques, arbres, plantes, animaux, métiers, machines, lois, arts, alphabet etc. C'est une connaissance universelle de tout et même de ce que nous ne connaissons pas encore. Ils sont plus savants que n'importe quels autres peuples. Sur les murs, on retrouve également les noms d'hommes qui se sont distingués par leur valeur. On remarque des Solariens mais également Moïse, Osiris, Pythagore, Mahomet et Jésus.

Si les Solariens se distinguent par leur besoin de connaissance, ils se caractérisent également par leur désir de s'instruire sur tous les autres peuples.

Le narrateur s'attardera longuement au régime politique de la Cité dirigé par un chef suprême détenant le pouvoir temporel et spirituel, Hoh ou Métaphysicien, celui-ci a le plus haut niveau de connaissance. Il est assisté par trois gouvernements: Puissance, Sagesse et Amour. Amour (Mor) s'occupe de la génération de la vie sexuelle et de l'épuration de la race ; Puissance (Pon), de l'armée, la guerre et la défense. Quant à Sagesse (Sin), il détient le pouvoir sur l'art, les métiers et la science. Ce dernier est assisté de fonctionnaires: Médecin, Mathématicien, etc. La société est également dirigée par des magistrats qui représentent les vertus: Magnanimité, Courage, Chasteté, Justice, Activité,  etc.

On remarque cette particularité des noms des Solariens qui s'étend au peuple: Beau, Cordial, Bonne... Les noms signifiant un trait de personnalité.

Le narrateur décrira ensuite en détail tout ce qui entoure la vie des Solariens: la monnaie qu'ils utilisent dans leurs échanges commerciaux avec d'autres peuples; comment ils accueillent les visiteurs, leur système judiciaire, leurs croyances religieuses et leurs rites. C'est un peuple idéal, qui ne connaît pas le crime, la maladie, la vanité, la jalousie. Tout est exécuté en fonction du bien de l'état.

La fin du texte deviendra par la suite un peu confuse et prétexte à l'exposition de diverses théories de Campanella. On y retrouve un amalgame de thèse sur l'origine de l'univers, la philosophie, l'immortalité de l'âme, la trinité... Il fait ensuite une apologie de la chrétienté, une énumération d'inventions. Il jette ensuite, pèle‑mêle sa théorie sur la vertu des nombres, le rôle de la femme. Il fait quelques prédictions - notamment sur la christianisation du Nouveau Monde.

Campanella, dans sa cité utopique voulait une société juste. Il avait vécu toute sa vie dans l'injustice et l'incompréhension de sa société face à son désir de connaissance. Il créa donc une ville où il pourrait vivre libre de savoir et de penser comme il voulait.

La Cité du Soleil est une République universel inspirée de l'église catholique. C'est une société qui vit en communauté totale de biens et de femmes. Il élimine dans sa Cité toute forme de propriété. Tous ont le même habillement etc. Les fonctions et les services sont distribués de façon égale entre tous. Tout est en commun, aucune propriété individuelle: magasin d'état, réfectoire où chacun à la même portion de nourriture. Les magistrats sont cependant responsables de la juste répartition des biens. La répartition est faite selon les mérites de chacun. Personne ne doit manquer de ce dont il a besoin.

Les qualités principales de tout bon citoyen de la Cité sont le dévouement, la solidarité et la fraternité. Il n'y a donc aucune convoitise, jalousie, envie entre les Solariens. Autre caractéristique des Solariens : l'importance qu'ils accordent à la connaissance. La journée de travail est de quatre heures pour permettre aux citoyens d'étudier, discuter, lire... C'est une connaissance de tout qu'ils préconisent. Celui qui connaît le plus de métier est valorisé. L'activité physique est également important

Campanella laisse entrevoir dans son texte son intérêt pour l'astrologie, la science et Dieu. Tout est réglé par les astres; la science est mise de l'avant; la religion est essentiellement catholique. La science et la religion ne sont pas toujours clairement distinguées l’une de l’autre.

Dans sa cité nouvelle, Campanella reforme une religion catholique ou le Soleil est adoré comme représentant Dieu. C'est une religion monothéisme où sont présent Jésus, le Christ, la Trinité, mais où est également présent le sacrifice humain volontaire mais non mortel. La ville est dirigée par des magistrats qui font office de prêtres. C'est un catholicisme nouveau.

Campanella décrit aussi avec beaucoup de détails une société où la famille est abolie, où les relations sexuelles sont réglées et où il y a une certaine licence surprenante. L'amour n'est pas tout à fait proscrit, le couple ne peut cependant s'unir, sauf si la femme est stérile ou déjà enceinte. La femme est ici encore valorisée selon sa capacité à continuer la génération. Il existe encore dans la société idéale des différences entre les deux sexes. Il y a séparation des tâches, de certaine activité. Les hommes travaillent le bois, les femmes tissent!

Ce peuple paisible accorde cependant beaucoup d'importance à la force guerrière. Isolés sur une île, ils n’en sont cependant pas les seuls occupants. Un peuple si heureux et parfait suscite nécessairement des jalousies parmi les autres contrées. Ils doivent être bien formés et capables de se défendre. Les Solariens n'ont aucune défaite et ont conquis de nombreuses contrées. Élément particulier du texte du moine dominicain est cette domination extérieure des Solariens. Ils ont répandu leur société idéale, leurs lois à d'autres peuples. C'est cependant un peuple bon pour ces ennemis:

"... la guerre n'a pas pour but de les exterminer,
mais bien de les rendre meilleurs." (p.81) 

Ils s'instruisent de leurs mœurs, leur gouvernement, leurs lois, leur histoire, ils observent le bon et le mauvais. Car les Solariens sont toujours ouvert au perfectionnement. Il faut souligner que la guerre avec les peuples qui les attaquent est en un sens nécessaire à la Cité. La menace qu’elle constitue permet la cohésion de la société.

Ce peuple de La Cité du Soleil, est presque parfait. Il existe cependant des lois – même s’il y en a très peu - et une justice pour les quelques crimes présents. Il n’y a cependant pas de besoin pour une prison. La justice et la solidarité sont telles que le suicide est souvent commis pour sauvegarder l'intégrité de la Cité.

Ce texte de Campanella se trouve à la croisée de la pensée du Moyen-Âge qui attendait une Jérusalem céleste et théocentrique et de la pensée de la Renaissance. A la renaissance on trouve un mélange de Christianisme venant de Platon et de superstition astrologique. La Cité du Soleil renferme ces deux types de pensée. Elle est une utopie typique: c'est une incarnation de l'idéal traduit par une cité et où régit une religion universelle mené par la raison.

La Cité de Campanella est idéale, exempte d'injustice, de jalousie, d'avarice, de propriété, de maladie, de difformité, d'imperfection. Une société exemplaire où le savoir et la communauté sont mises en première place. Bien des siècles plus tard, des socialistes tels que Bernard Russel reprendront certaines théories de La Cité du Soleil de Campanella. C'est un texte du XVIIe siècle, mais qui véhicule des idéaux communistes intemporels.

Texte utopique par excellence mais qui possède ses particularités. Texte, où se mélangent théorie philosophique, prédiction et inventions qui se sont réalisées dans le futur. Utopies réalisées. Campanella a imaginé une société parfaite qui a fait rêver plusieurs idéalistes, pour sa part il était certain d'en voir la réalisation dans un futur proche.

Sources à consulter :

Voir le premier article: La Cité du Soleil: 1. L'auteur

9 juin 2008

Le sang du temps - L'auteur

Critique de lecture

Le sang du temps / Maxime Chattam. – [Paris] : Michel Lafon, c2005. – 467 p. ; 18 cm. – ISBN 978-2-266-16753-6

Quatrième de couverture

Paris, 2005. Détentrice d'un secret d'État, menacée de mort, Marion doit fuit au plus vite. Prise en charge par la DST, elle est conduite en secret au Mont-Saint-Michel.

Le Caire, 1928. Le détective Matherson consigne dans son journal les détails d'une enquête particulièrement sordide: des cadavres d'enfants atrocement mutilés sont retrouvés dans les faubourgs du Caire. Rapidement, la rumeur se propage: une goule, créature démoniaque, serait à l'origine de ces meurtres. Mais Matheson refuse de croire à la piste surnaturelle.

À première vue, rien de commun entre ces deux époques. Et pourtant...
La vérité se cache dans ces pages. Saurez-vous la retrouver?

L’auteur:

Chattan1Maxime Drouot est né en France, un 19 février 1976, dans la ville d’Herblay dans le Val d’Oise. Il fait un premier voyage aux Etats-Unis en 1987, à Portland dans l’état d’Oregon. Il fera, ensuite, plusieurs voyages aux Etats-Unis, notamment à New York, Denver et Portland. En 1988, il passe deux mois en Thaïlande.

Il se passionne pour le cinéma et pour la littérature. Il commence à écrire très jeune. Il rédige des nouvelles ainsi que deux romans qu’il ne fera édité. Il commence des études de Lettres modernes qu’il abandonne.

Il pense un moment à devenir acteur et suit Cours Simon à Paris. C’est à cette époque qu’il écrit sa pièce de théâtre, Le Mal (disponible sur le site de l’auteur). Il jouera quelques petits rôles pour la télévision.

À 23 ans, il a divers petits boulots, notamment comme veilleur de nuit. Il pense à reprendre ses études de Lettres mais abandonne rapidement l’idée. Il écrit alors le roman fantastique Le 5e règne. Bien que rédigé en 1999, ce n’est qu’en 2003 que le roman sera publié sous le pseudonyme de Maxime Williams. À ce moment, il travaille aussi comme libraire.

Il décide alors d’écrire des romans policiers et suit des cours de criminologie à l’Université Saint-Denis. Il suivra entre autres des cours de psychiatrie criminelle et de médecine légale. Il commence à préparer un nouveau roman et rencontre divers spécialistes. Il commence à rédiger L’Âme du Mal en 2000. Le roman est publié en 2002 sous le nom de Maxime Chattam. Il continue d’écrire et publie les deux autres romans de cette trilogie du mal, en 2003 pour In Tenebris et en 2004 pour Maléfices.

Il poursuit aujourd’hui, une carrière de romancier, à temps plein.

Site de l’auteur, contenant une biographie écrite par l’auteur lui-même.

Bibliographie:

- Le Mal (1995) (théâtre, publié sur le site officiel de l’auteur)
- Le Cinquième Règne - sous le pseudonyme de Maxime Williams (2003)
- La Trilogie du mal :

  • L’Âme du mal (2002)
  • In Tenebris (2003)
  • Maléfices (2004)

- Le Sang du temps (2005)
- Le Cycle de la vérité :

  • Les Arcanes du      chaos (2006)
  • Prédateurs (2007)
  • La Théorie Gaïa (2008)

Commentaires à suivre...

Voir aussi: Le sang du temps - Expérience de lecture

Citations:

"Elle souhaitait être chez elle. Dans son vrai chez elle, à Paris. Elle voulait se coucher le soir et mettre le réveil pour le lendemain matin, celui-là même qui la ferait maugréer à sept heures moins le quart, pour aller travailler." p. 397

Sources:

10 juin 2008

Le sang du temps - Commentaires

Critique de lecture

Le sang du temps / Maxime Chattam. – [Paris] : Michel Lafon, c2005. – 467 p. ; 18 cm. – ISBN 978-2-266-16753-6Chattan2

Résumé :

Deux histoires sont racontées dans le roman de Maxime Chattan, Le Sang du temps. La première histoire se passe en 2005. Une jeune secrétaire médico-légal, Marion, découvre par hasard un secret d’État et doit fuir de toute urgence Paris. Pour la protéger, les autorités la conduisent en secret au Mont-Saint-Michel où elle sera en sécurité parmi la communauté religieuse.

Alors qu’elle fait connaissance avec les lieux, la communauté religieuse et les quelques habitants du Mont-Saint-Michel, elle se sent surveiller, mal à l’aise. Elle s’installe néanmoins dans son nouveau environnement. Elle découvre, un jour, dans sa chambre, un papier lui proposant une énigme qu’elle s’empresse de résoudre. Intriguée, elle cherche à savoir qui lui a envoyé même si cela l’inquiète.

Voulant se rendre utile, elle se rend à Avranches pour travailler aux archives et aux livres du Mont-Saint-Michel. Par hasard, elle découvre un manuscrit caché à l’intérieur d’un livre. Le texte raconte l’histoire d’un détective enquêtant en 1928, au Caire, sur le meurtre d’enfants retrouvés incroyablement mutilés.

Marion emporte avec elle le manuscrit et commence la lecture de cette histoire. Nous sommes donc transportés avec elle au Caire. Au fur et à mesure qu’elle lit, nous entrons dans cette deuxième histoire du roman.

Au début du siècle, le détective Jeremy Matheson, en service au Caire, se voit confier une enquête sordide. Des enfants sont retrouvés, morts et mutilés dans les faubourgs pauvres de la ville. La population y voit l’œuvre d’une créature démoniaque, une goule. Le détective poursuit son enquête, ne se laissant pas influencer par les légendes, il veut retrouver le meurtrier bien réel.

Avec Marion, nous sommes les témoins de l’enquête de Matheson, raconté selon la perspective du détective qui tient un journal personnel de son enquête. Petit à petit, Marion est complètement captivé par l’histoire et dépose avec peine le manuscrit. Mais au fur et à mesure qu’elle avance dans l’histoire, elle se sent de plus en plus espionnée et commence à croire que l’histoire de Matheson a des conséquences sur sa propre vie. Qui la surveille ? Qui semble vouloir l’empêcher de connaître la fin de l’histoire ?

Commentaires personnels:

L’auteur est un expert des thrillers et donne à ses romans une touche toute américaine qui le distingue des auteurs français et qui ont fait sa renommée. Le roman dégage une tension constante, les chapitres sont courts et intenses, les rebondissements se succèdent rapidement. On a parfois l’impression de voir un film. Les éléments se superposent apportant des réponses mais laissant toujours un mystère plané. L’atmosphère est angoissante et les scènes horribles sont abondantes.

Le roman est parsemé d’indices, d’effets miroir… et à la fin du livre, on n’est pas certain du dénouement. Les réponses données ne sont pas claires et l’auteur lui-même nous fait douter de nos conclusions – à la fois dans son prologue et dans sa conclusion. Il nous amène même à poursuivre notre enquête en relisant autrement son roman, en donnant une piste à la fin…

Et donc, Chattam veut nous pousser à la réflexion. Il offre des pistes, mais le roman nous appartient. Les deux histoires sont en général bien menées, même si parfois on semble perdre un peu le personnage de Marion. Son histoire, son secret, les raisons qui la font venir au Mont-Saint-Michel semblent être secondaires et on reste un peu sur sa faim. En fait, Marion, est moins un personnage de l’histoire, qu’une lectrice. C’est à travers sa lecture qu’on lit le roman. Sa lecture est notre lecture. On voit le passé défiler comme un film.

Le Mont-Saint-Michel est très présent dans le roman, mais aussi la ville du Caire. On sent les deux lieux vivre. Même si on aurait aimé lire un peu plus de détails sur le Mont. On apprend cependant beaucoup sur le Caire, l’atmosphère de cette époque, de cette ville particulière.

Le livre se lit rapidement et on sent que l’écriture y est pour quelque chose… phrases courtes, denses… beaucoup d’actions, beaucoup de stress et une atmosphère étouffante. On s’attache à la lecture du roman mais surtout aux histoires qu’il contient. Surtout à l’enquête sur les meurtres d’enfants.

Le roman n’a pas fait l’unanimité chez les lecteurs et surtout les fans de Chattam. Plusieurs ont été déçus du roman, s’attendant à un autre roman dans la lignée de la Trilogie du mal. Personnellement, j’ai beaucoup apprécié ma lecture même si certains détails m’ont apparu clichés et que le personnage de Marion m’a semblé un petit brin fade. J’ai trouvé la fin un peu rapide, et j’ai été un peu agacé par cette façon que Chattam s’est inclus dans son roman… et par la façon qu’il semble vouloir nous intriguer… Mais dans l’ensemble, c’est un roman efficace et il m’a tenu en haleine jusqu’à la fin.

L'avis d'Hilde, Valeriane et Majanissa.

Premier article : Le sang du temps - L'auteur.

Voir aussi: Le sang du temps - Expérience de lecture

Citations:

"Elle souhaitait être chez elle. Dans son vrai chez elle, à Paris. Elle voulait se coucher le soir et mettre le réveil pour le lendemain matin, celui-là même qui la ferait maugréer à sept heures moins le quart, pour aller travailler." p. 397

"Elle avait toujours eu un petit faible pour les éditions anciennes, surtout de livres pour enfants, qui sentaient la poussière, la moisissures et le temps. " p. 81

"À bien y réfléchir, elle n'avait pas lu, c'était bien là le problème. Elle avait vécu la découverte de l'enfant mort. Le pouvoir des mots." p. 123

Sources:

12 juin 2008

Le sang du temps - Expérience de lecture

Chattan2Maxime Chattam commence son roman Le Sang du temps, par une réflexion personnelle présentée en prologue. Il commence par dire ceci :

« La lecture est une expérience toute personnelle. Une exaltation folle qui naît d’une rencontre. Celle de taches noires sur des fragments de bois traité avec un esprit. Un cerveau qui vient capter les mots et les interpréter. Selon ses sensibilités. Le moteur de tout récit est l’esprit du lecteur, son imagination est son carburant. […] Mais tout est question de sens. » p. 7

Et dans les lignes qui suivent, il partage son expérience de lecteur. Comment il agit en tant que lecteur, ses habitudes de lecture…

Il en met peut-être un tout petit peu…mais je suis d’accord sur deux points : 1. la lecture est une expérience toute personnelle et 2. tout est question de sens.

Quand j’ai fait quelques recherches sur le roman de Maxime Chattam, je me suis rendue compte que beaucoup de lecteurs, principalement des fans de la fameuse Trilogie du Mal, ont été déçu par cette œuvre. Leurs raisons m’ont semblé valables. Il est vrai que ce roman se détache un peu de l’intensité des romans précédents. Qu’il y a quelques éléments un peu flous, que quelques éléments sont traités rapidement, voire cavalièrement.

Mais ma lecture fut très agréable. Et j’ai même aimé davantage Le sang du temps que les romans de la Trilogie du Mal.

Et pourtant le 4e de couverture ne m’a pas particulièrement accrochée. Très bref… deux histoires différentes qui éventuellement se recouperaient… déjà lu souvent. Et puis, quelques clichés, selon moi… une jeune femme détient un secret et doit fuir… des cadavres d’enfants mutilés, peut-être tués par un monstre légendaire, mais le détective n’y croit pas… encore assez habituel dans le genre. Et puis finalement, les deux dernières lignes… légèrement « sensationnalistes » : « À première vue, rien de commun entre ces deux époques. Et pourtant... La vérité se cache dans ces pages. Saurez-vous la retrouver? »… on veut nous intriguer, et habituellement ce genre de manœuvre m’exaspère.

Mais trois choses ont fait que j’ai tout de même acheté le livre : le Mont-Saint-Michel, Le Caire et j’aime bien l’auteur.

J’ai commencé la lecture du roman, seule dans une chambre d’hôtel, alors que j’étais à un congrès à Santiago de Compostela. J’étais très stressée par les jours qui allaient suivre et j’avais besoin d’un bon dérivatif. Je me suis installée dans le lit, et j’ai commencé à lire. J’avais un sac de graines de tournesol… C’est bizarre, mais quand je lis un roman de suspense, un thriller, un roman fantastique ou un roman policier, j’ai besoin de mon sac de graines de tournesol. J’ai lu tous mes Agatha Christie en grignotant des graines de tournesol.

J’ai terminé la lecture du roman pendant la nuit. Je ne pouvais m’arrêter. Je devais savoir. J’avais visité le Mont-Saint-Michel l’année précédente et j’avais encore des milliers d’images en tête. L’enquête au Caire m’a complètement captivée et je suis devenue la lectrice du Mont-Saint-Michel. Et quand j’ai fermé le livre… j’étais triste de terminer. Mais je me suis endormie tout de suite tranquillement, prête pour ma semaine.

Oh… il y a quelques points faibles… Marion ne m’a intéressée que du point de vue de « lectrice », son histoire ne m’a pas vraiment captivée. La fin m’a légèrement agacée, mais j’ai très bien compris la tactique de l’auteur. Par moment, j’ai eu l’impression de lire du déjà lu. L’enquête au Caire est remplie de clichés mais qui m’apparaissent finalement nécessaires à l’histoire. Cette histoire est une histoire déjà contée... une sorte d'hommage à ce genre d'enquête du début du siècle dans un pays "étrange"... Et surtout, le narrateur et son implication dans l’enquête sont une approche connue du « qui a tué »… et je pense ici à Agatha Christie – je n’en dis pas plus pour ne pas tout dévoiler… Le tout est très anglais...

Mais finalement, le roman est un roman sur la lecture. Sur notre besoin de se perdre dans une histoire, d’arriver à oublier notre quotidien, nos peurs, nos problèmes pour vivre l’histoire qu’on lit… Et ma lecture fut toute personnelle… remplis de souvenirs, d’odeurs, de goûts salés et d’émotions.

Voir aussi:

1 juillet 2008

Un peu de tout et beaucoup de rien

Et bien... on part quelques jours et on rate les vacanciers qui se posent virtuellement dans notre ville ! Et puis, on est heureux d'avoir eu tant de visiteurs ! On part ensuite en voyage à travers le monde... que d'endroits à visiter et tant de villes à ajouter sur ma liste de voyage...

Et puis, on se rend compte qu'on avait promis un texte sur la Sant Juan à son retour... Mais les jours passent trop vite. Il fait1 chaud. Après des semaines de pluies et de nuages... après un mois de mai et un mois de juin véritablement mouillés et ombragés, presque frisquets, les derniers jours de juin sont déjà trop chauds. Le soleil envahit chaque coin de mon appartement et de ma terrasse... le vent ne souffle plus et les nuages sont disparus. On s'écrase devant notre ordinateur en tentant de travailler... et on essaie de ne pas trop penser aux douces journées de notre escapade de la Saint Jean, et on ne veut pas trop retourner dans toutes ces villes virtuelles qui nous font planifier des visites réelles...

Il fait chaud et on ne se sent pas le courage d'écrire.

Et puis, ensuite, on reçoit des amis montréalais pour quelques jours... et donc on reprend la ronde des visites, des rires, des soupers, des veillées sur la terrasse, des sorties de soirées et des papotages sur des sujets sérieux et moins sérieux... et il fait toujours aussi chaud... Et c'est sans mentionner cette fameuse victoire qui est encore célébrée dans les rues... un ballon peut soulever les foules et illuminer le ciel !!!

Mais miraculeusement, la lecture est permise... sous le ventilateur d'une chambre fraîche, sous le parasol sur une plage venteuse... au bruit sourd de la circulation ou au bruit sourd des vagues écumeuses.

Et donc... les amis sont partis et petit à petit on s'habitue à cette nouvelle chaleur étourdissante, et donc on recommence à vivre.... et on décide de reprendre ses activités, tout en se permettant une petite lenteur estivale... tout de même...
 

12 septembre 2008

Les enfants du Graal

EnfantGraal1Critique de lecture

Les enfants du Graal : roman / Peter Berling ; traduit de l’allemand par Jacques Say. – [Montréal] : Libre Expression, 1997. – 810 p. : 2 cartes ; 23 cm. – ISBN 2-89111-736-0

Quatrième de couverture :

An de Grâce 1244, Montségur. Deux enfants, réchappés du massacre des Cathares, fuient à travers l’Europe. Sur leurs traces, l’empereur Frédéric II, le Pape Innocent IV, les Templiers, les Sarrasins sans merci.

Inspiré de la célèbre légende du Graal, cette histoire se déroule entre 1244 et 1247 sur fond de croisades et d’Inquisition.

De l’histoire si fascinante, si méconnue aussi du Moyen Age, Peter Berling débrouille avec aisance les écheveaux les plus compliqués ; il donne ainsi à cette épopée le rythme haletant d’un roman à suspense de notre temps.

L’auteur :

Peter Berling est né à Meseritz-Obrawalde en Allemagne en 1934 (aujourd’hui Obrzyce en Pologne).

Il étudie à Munich dans les années 50 à l’Académie des Beaux-Arts. Il découvre rapidement le cinéma et devient acteur etEnfantGraal réalisateur puis producteur. Il aura d’ailleurs quelques rôles dans des films comme Immer wenn der Tag beginnt en 1957, Die ehe der Maria Braun (Le Mariage de Maria Braun) en 1979, The Name of the Rose en 1986, Last temptation of Christ en 1988, Gangs of New York en 2002 et Mel Gibson’s The Passion of Christ en 2004.

Il a été pendant quelques années journaliste pour quelques publications dont le Der Spiegel et Playboy. Passionné du Moyen Age, il écrit en 1988 une biographie de Saint François d’Assise, puis il entreprend la rédaction d’une saga sur le Graal dont le premier tome Les Enfants du Graal parait en 1991. Le roman fut traduit en français et publié en 1996. Il vit aujourd’hui principalement à Rome.

Bibliographie partielle :

  • Die Kinder des      Gral (1991) – (Les Enfants du Graal (1996))
  • Das Blut der      Könige (1993) – (Le Sang des Rois (1997))
  • Die Krone der Welt (1995) – (La Couronne du monde (1998))
  • Der Schwarze Kelch (1997) – (Le Calice noir (1999))
  • Die Ketzerin (2000) – (La Cathare)
  • Zodiac (2002)
  • Das Kreuz der      Kinder (2003) – (La Croisade des enfants (2006))
  • Der Kelim der      Prinzessin (2004) – (La Princesse et le Kilim (2006))

Résumé:

1244 au château de Montségur, près de Foix, après un siège difficile, les derniers cathares s’apprêtent à se rendre aux armées du Roi et se préparent à mourir sur le bûcher. Mais avant la chute du château, ils s’assurent que deux enfants, accompagnés de quelques chevaliers et d’un moine franciscain puissent s’enfuir en secret.

Ces deux enfants, Roç et Yeza, sont le trésor des Cathares, dépositaires d’un secret qui pourrait changer le cours du monde et réconcilier les peuples et religions. Ils doivent être sauvés à tout prix. Protégés par certains, poursuivis par plusieurs, ils se parcourent l’Europe et l’Asie.

 

Commentaires personnels et expérience de lecture :

Incroyable lecture de plus de 800 pages. Roman historique où se mélange personnages fictifs et réels. La lecture est riche et l’auteur nous offre de nombreux détails historiques sur le Moyen Age.

Á travers cette fuite initiatique, on nous parle de l’époque, des mœurs, des gens qui ont peuplé les différentes régions du monde alors connu. On croise des personnages historiques, tels Guillaume de Rubrouck, Yves le Breton, Grégoire IX, Alphonse X, Innocent III, etc. On se joint aux Cathares, Templiers, Assassins, Catholiques, Musulmans, Mongols… on parcoure les Croisades, les guerres, on lit sur l’hérésie, la sorcellerie, l’Inquisition, les origines du catholicisme… Le Moyen Age nous est présenté puis imaginé. 

Les personnages et les références historiques sont innombrables. Le destin de ses deux enfants est encastré dans une réalité historique remaniée et romancé. Mais le roman est solide. Et l’auteur nous renvoie à de nombreuses notes en fin de roman. Peut-être trop. Enfin, oui, beaucoup trop de notes. Et ces notes ne sont pas « annotées ». C'est-à-dire qu’il n’y a aucune façon de savoir qu’à ce moment du récit, il faut aller voir à la fin pour en savoir un peu plus, sur le personnage historique, le contexte, etc. Et donc, cela alourdit incroyablement la lecture. Incessant aller-retour entre le roman et les dernières pages contenant les notes. Il s’agit presque de lire un deuxième ouvrage historique à côté du roman, mais sans vraiment savoir à quel moment il faut aller consulter cet ouvrage de référence.

Oui, la lecture est difficile. On se perd parfois parmi tous ces personnages. Et on sait aujourd’hui qu’il y a trois autres tomes tout aussi longs et ardus. Mais l’intrigue est passionnante pour celui qui sait passer à côté de la difficulté de lecture – et je ne parle pas du poids de mon édition qui rendait impossible de lire ailleurs que chez moi !

Au-delà de l’intrigue de ces enfants du Graal, on ne peut que se passionner pour cette époque tourmentée, instable et à la recherche d’un absolu religieux. Mais ne mettre l’accent que sur la richesse historique du roman, serait aussi une erreur. Le déroulement de l’histoire est parfois lent, mais je n’ai pu que me perdre dans l’histoire de Roç et Yeza, m’attendrir devant Guillaume, et complètement être renversée par Laurence… et je ne mentionne pas de nombreux autres personnages intéressants et que l’on tarde de retrouver dans les autres tomes.

Qui sont ces enfants ? Quel est le secret de leur naissance ? Et quel est le lien qui les attache au Graal ? Ces questions sont facilement répondues… il s’agit à présent de lire comment et pourquoi on essaie de détruire ou protéger ces enfants !

 

Citations:

« Et cette odeur ! Cette horrible odeur de chair brûlé, une odeur que je ne pouvais chasser et que je retrouvais parmi les fleurs printanières et les herbes qui naissaient dans les champs. C’était une douce après-midi que celle du jour où Mont-Ségur s’était rendu… » p. 79

« Des moines gris au teint pâle qui sortaient rarement à la lumière du jour y surveillaient une armée de scribes esclaves, d’artistes chaldéens du « pays entre les deux fleuves » qui avaient étudié à Alexandrie, et de lettrés juifs venus d’Espagne. Ces spécialistes ne sortiraient du Documentarium que les pieds devant. » p, 391

Sources :

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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