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5 juillet 2016

Le reste de sa vie d'Isabelle Marrier

ResteVie01Le reste de sa vie : roman / Isabelle Marrier. — [Paris] : Flammarion , c2014. – 141 p. ; 22 cm. – ISBN 978-2-0813-1417-7

Quatrième de couverture

« Voici son dernier jour à la Xenon. Fin du charivari de biberons et de rapports, de trains de banlieue, de fêtes d'école, de mots d'excuse, de contrôles techniques et de vaccins en retard, et les gros chagrins à six ans et six heures du soir quand le frigo est vide et que le téléphone sonne. Désormais, elle prendra la mesure des choses. L'une après l'autre. Elle vivra une seconde enfance auprès des petites, goûtant à nouveau la naïve plénitude des choses minuscules, gommettes et gouttes de pluie. »

Délia aurait voulu que cette journée, la dernière avant son congé parental, soit réglée comme du papier à musique. Elle avait tout prévu, sauf de se laisser déborder par elle-même. Jusqu'à commettre l'irréparable. Ce court roman nous entraîne dans vingt-quatre heures de la vie d'une femme et nous fait assister, impuissants, à son destin qui bascule. En distillant subtilement tous les signaux d'alerte, ResteVie02Isabelle Marrier campe une inoubliable Délia et écrit une tragédie aussi parfaite qu'un crime.

L’auteur

Isabelle Pestre est née en 1965 en France. Après avoir dirigé pendant une quinzaine d'année une entreprise spécialisée dans la surveillance des médias, elle publie son premier roman La onzième heure en 2011. En 2012, elle publie son deuxième roman, La rencontre. En 2014, elle publie son troisième roman sous le nom d'Isabelle Marrier. Elle vie aujourd'hui à Versailles où elle continue d'écrire, tout en se consacrant à ses cinq enfants. 

Bibliographie

  • La onzième heure (2011)
  • La rencontre (2012)
  • Le reste de sa vie (2014)

Mes commentaires

Ce roman est court et terriblement efficace. Il semble tout d'abord assez inoffensif. On semble errer dans un quotidien banal. Une jeune femme, Délia, a décidé de prendre un congé parental pour s'occuper de ses trois enfants, principalement de la petite dernière, un bébé encore. Son mari, Jérôme, quoique peu enthousiaste à l'idée, peut supporter financièrement sa famille.

Le roman débute donc sur le matin de la dernière journée de travail de Délia. On suit la routine matinale de ce couple, de cette famille. Une routine ordinaire, quotidienne, anodine. Mais sous les apparences de la petite famille parfaite, il y a des fissures partout. Délia est épuisée, maladroite, oublieuse ; Jérôme est tyrannique, froid, à la limite du pervers-narcissique. Délia n'a qu'un souhait, passer à travers cette dernière journée pour se retrouver dans le calme de sa maison avec ses trois enfants. Ce matin qui débute le reste de sa vie est difficile à lire tant il est banal et tant chaque instant est décrit minutieusement et douloureusement. Chaque détail souligne la tension entre Délia et Jérôme. Chaque geste est difficile pour Délia. Et elle a peur, peur de déplaire à son mari, de faire un mauvais geste, de se tromper, de même demander la voiture pour cette dernière journée... cette peur est palpable. Tout comme l'arrogance de Jérôme, son dégoût, son mépris, son impatience, ses reproches, sa froideur. Ces premières pages sont pesantes, et pour moi, à la limite de l'insoutenable.

Une dernière journée, un dernier matin et elle sera libre. Elle doit passer à travers ces quelques heures, courir encore un peu : préparer le petit déjeuner pour toute la famille, préparer les lunchs pour les enfants, les préparer pour l'école. Tout en évitant de déplaire à son mari. Mais tout va mal, elle oublie tout. Elle finit par avoir le courage de demander la voiture à Jérôme car elle doit aller déposer les enfants à l'école et le bébé chez la nounou. Il est furieux. Elle part tout de même en voiture pour cette dernière journée de travail. Il fait chaud et elle court après le temps. Elle va porter les enfants, arrive en retard au bureau, parle aux collègues, songe à ce que sa vie sera maintenant. Ce que sera le reste de sa vie. Elle pourra se consacrer à sa famille et être la femme et la mère parfaite qu'espère Jérôme. Elle ne sera plus maladroite, oublieuse, elle ne fera plus d'erreurs. Mais rien ne se passera comme elle le veut et un oubli changera tout. Et le reste de sa vie ne sera jamais comme elle l'espèrait.

Un roman intense, dérangeant et horrible où on voudrait pouvoir tout changer. J'ai détesté Jérôme à en vouloir le tuer. Quel personnage détestable. Et Délia m'a exaspérée même si j'aurais voulu la bercer doucement. Le début lent et routinier est parsemé d'indices qui annoncent la tragédie de la fin. Je dois avouer que dès les premières pages, j'avais deviné l'irréparable annoncé dans la quatrième de couverture. Chaque mot amenait Délia a faire un ultime oubli. L'histoire d'une journée. Et quand on sait finalement, quand les appels se font,que les gens s'aperçoivent de tout, quand la chaleur est insoutenable, il est trop tard. Tout bascule.

L'auteur nous offre un roman triste, humain, angoissant, et enrageant. Je l'ai lu en quelques heures. Je l'ai aimé et détesté. Il m'a secoué et choqué, il m'a mise en colère. Beaucoup d'émotions. Trop peut-être. Une petite erreur peut faire basculer une vie. Le texte est bref, direct, délicat et efficace. Et j'ai lu le roman en criant presque que c'était trop évident, qu'elle devait se réveiller, que personne ne pourrait faire un oubli de ce gene... que... mais malheureusement, des vies ordinaires basculent parfois dans l'insoutenable à cause d'un instant.

Les mots de l’auteur

 « Telle est la  maison, ce lieu désarmé, d’où l’on entend tomber la pluie et venir le soir. Éloïse et Flore se blottissent, avec des bruits de moineaux, sur le canapé, face à la fenêtre ouverte sur le couchant. Elles sont petites filles en majuscule, claires et roses, à queue-de-cheval, rires ;a fossettes et douces joues. Elles sautent à tire d’ailes entre les meubles, campent sous la table, pirouettent des danses d’elles seules connues. Le plan de l’appartement n’a rien à voir avec leur géographie ; seule la lumière dessine les lieux de leur tranquillité et de leurs effrois. » p. 17

 « Chaque geste tricote chaque minute les unes aux autres. Ce qui est fait aussitôt avalé par ce qui est à faire. Ni œuvre ni regret, mais, au bout du compte, du sommeil dans des draps propres, les meubles sans poussière, Noël à temps, et si peu de fleurs. » p. 19

« Ce fut un commencement prolongé, jamais un dessein amoureux, mais une semblance d’accord qui s’obstinait ; il fallait en faire quelque chose.

Ils se comparaient, ils se convenaient. Le temps s’étaient mis à cisailler leurs vies, ils avaient besoin d’un avenir.

C’est le moment. Ils reposent leur verre, se sourient l’un à travers l’autre. Ils se promettent ce qu’ils ignorent. On se marie, on aura une voiture neuve et des enfants, on choisira des carrelages de salles de bains. Leurs mains laissent fuir des caressent, leurs phrases achèvent un amour ébauché, ce croquis banal qu’ils encadreront pour l’accrocher au mur de leur entêtement.

Rien ne dérive, rien ne se rêve. Tu as fermé le gaz ? Je ne t’aime pas. On a loué une maison en Bretagne pour quinze jours. Que fais-tu là ? Achète le pain en rentrant. J’ai coupé mes ailes, mangé mon cœur, et tu es là. Tu as fais le contrôle technique ? » pp. 101-102

Pour en savoir un peu plus…

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8 mai 2016

Le moment captif d'un dimanche : patient amour

2016-05-09"Le véritable amour d'une mère, c'est d'aider l'enfant à couper le cordon ombilical" [Jean Gastaldi]

Il veut jouer. Et encore jouer. Mais elle est fatiguée. Elle est vidée.

Elle n'en peut plus. Elle aimerait dormir. Elle veut s'enfuir. Elle a l'impression de s'être perdue.

Un jour, il ne voudra plus jouer. Un jour, il s'en ira. Il ne voudra plus l'écouter. Et il l'ignorera.

Et elle regrettera sa fatigue passée. Elle l'aura oubliée. Elle se sentira seule et âgée. Elle regardera des images usées.

Elle attendra. Il reviendra. Ils se retrouveront. Et ils riront.

"L'amour et la patience vont obligatoirement ensemble" [André Pronovost]

2 octobre 2016

Le moment captif d'un dimanche : mon canevas osseux

2016-10-31"Qui apprendra aux squelettes déguisés que nous sommes, à respecter la vie, toutes les vies ?" [France Lefebvre]

Je suis un tas d'os. Un tableau osseux qui bouge miraculeusement. Je danse délicatement, je fais attention. J'ai peur de tomber, peur de briser mes os. Si je m'oublie, je vais casser mon pied, mon bras, ma jambe, mon dos. Alors, je me pose sur le sol et je ne bouge plus.

Je m'enveloppe. Et je me déguise. Je fais semblant d'être quelque chose d'autre. Et je me moque de tout. Je me sens protéger et je fais semblant de ne plus avoir peur. Je me sens forte, emmitouflée dans mon camouflage de chair et de peau. Un déguisement parfait. Soudainement, je me sens invincible et omnipotente. Je décide de tout. Et tous doivent m'écouter. Je suis un pantin vivant qui contrôle tout.

Mais je ne contrôle rien et je dois m'oublier. On m'attaque, je m'écroule. Je brise, je brûle. Alors je laisse ma peau tomber. Je me démolis, je me défigure. Je regarde ma vie. La vie qui m'entoure. Toutes nos vies. Et je m'expose. Je laisse mes apparences, je déchire mes simulacres. Je ne suis qu'un tas d'os. Et je suis invincible.

"Vous n'avez pas les os en verre, vous pouvez vous cogner à la vie" [Jean-Pierre Jeunet]

16 octobre 2016

Le moment captif d'un dimanche : s'oublier

2016-10-30"La mémoire est un drôle de brouillard" [Valère Staraselki]

Parfois, il fait bon s'oublier. Se perdre dans un nuage et oublier qu'on existe. Une envie d'avancer dans la brume et disparaître lentement. Pendant un instant, on se perd et on efface toute trace de notre vie. Le passé est confus. Le présent est imprécis. Le futur est indéfini. On déserte notre corps, on désapprend nos souvenirs, on se débarrasse de nos rêves et cauchemars.

On oublie tout. Et on avance doucement dans un vide embrouillé. On sait que c'est temporaire. On ne peut être invisible bien longtemps. Mais pendant quelques instants, on s'évapore. On est insaisissable, imperceptible, volatile et indécelable. Une ombre parmi les ombres. Un reflet sur le brouillard. Une illusion impossible.

Et puis, le brouillard se dissipe. Et on se souvient de tout.

"J'adore le brouillard. Il vous cache du monde, et inversement. Vous sentez que tout a changé, que l'on ne peut plus se fier aux apparences." [Eugene O'Neill]

1 septembre 2016

Au péril de la mer de Dominique Fortier

peril2Au péril de la mer / Dominique Fortier. — [Québec (Québec)] : Alto, [2015]. – 171 p. ; 21 cm. – ISBN 978-2-89694-225-1

Quatrième de couverture

Aux belles heures de sa bibliothèque, le Mont-Saint-Michel était connu comme la Cité des livres. C’est là, entre les murs gris de l’abbaye, que trouva refuge, au quinzième siècle, un peintre hanté par le souvenir de celle qu’il aimait. C’est là, entre ciel et mer, que le retrouvera cinq cents ans plus tard une romancière qui cherche toujours le pays des livres. Ils se rencontreront sur les pages d’un calepin oublié sous la pluie.

Avec ferveur et intelligence, Dominique Fortier grave dans notre esprit un texte en forme de révélation, qui a la solidité du roc et l’ivresse des navires abandonnés. À la fois roman et carnet d’écriture, Au péril de la mer est un fabuleux hommage aux livres et à ceux qui les font. 

L’auteur

Dominique Fortier est née en 1972 à Québec. Elle étudie en littérature française à l’Université McGill de Montréal et y obtient son doctorat. Elle travaille comme réviseuse, traductrice et éditrice. En 2008, elle publie son premier roman, Du bon usage des étoiles, qui sera en sélection pour de nombreux prix. Il remportera le Prix Gens de mer du Festival Étonnants voyageurs en 2011.

Elle poursuit sa carrière de traductrice et d'éditrice tout en continuant d'écrire des romans. Elle vit aujourd'hui à Montréal.

peril1Bibliographie partielle

  • Du bon usage des étoiles (2008)
  • Les larmes du Saint Laurent (2010)
  • La porte du ciel (2011)
  • Révolutions (2014)
  • Au péril de la mer (2015)

Mes commentaire

Et oui, une "lecture sauvetage"... Et pourtant, les autres livres de Dominique Fortier sortent bien. Mais celui-ci... boudé complètement par les abonnés de la bibliothèque. Alors, j'ai dû le lire, surtout qu'on parle ici du Mont-Saint-Michel, endroit où j'ai versé quelques larmes quand je l'ai vu. J'avais tellement hâte et en même peur de le voir. Parfois voir les lieux qui nous appellent depuis des années n'est pas facile et même décevant. Quéribus m'a ensorcelée, mais le Mont-Ségur m'a laissée déçue. Enfin, tout ça pour dire que le Mont-Saint-Michel est dans mon cœur et j'avais très envie de lire le livre de Fortier. Et de le sauver.

Est-ce que ce fut une rencontre heureuse ? Oh que oui ! Un roman ensorcelant, et terriblement personnel pour l'auteure qui a laissé un peu d'elle-même dans les pages de son livre et au Mont-Saint-Michel. Car elle aussi elle a un attachement particulier avec le Mont.

Le livre a pour point central le Mont-Saint-Michel, parfois au XVe siècle et parfois aujourd'hui. Au XVe siècle, nous retrouvons Éloi, un peintre, qui survit tant bien que mal à une peine d'amour tragique et qui cherche refuge au Mont. L'histoire d'Éloi est triste, douce et fort prenante. Nous découvrons le Mont au XVe siècle à travers les yeux de cet homme rongé par le chagrin. Les mots de l'auteur sont poétiques et envoûtants. Les émotions d'Éloi semblent réelles et l'époque nous apparaît vivante. On se laisse envahir par l’atmosphère du Mont et par la peinture et les livres.

L'histoire d'Éloi est entrecoupée des réflexions personnelles de l'auteur. Elle nous parle du Mont, bien sûr, mais aussi de mots, d'écriture, de livres, de sa vie, de sa famille, de ses souvenirs, ses espoirs et ses peurs. Certains ont trouvé ces passages trop personnels et brisant le rythme du récit principal. Je ne suis pas d'accord. Oui, l'auteur semble nous livrer des pages d'un journal intime. Elle expose sa vie, ses réflexions. Mais je n'ai jamais senti que j'étais une voyeuse ou que l'auteure était une exhibitionniste. Ses réflexions m’ont semblé se coller doucement à l’histoire d’Éloi ; les souligner et les compléter.

Ce roman est une ode au Mont-Saint-Michel, à l’art et à la vie. C’est un peu kétaine comme phrase, je le sais et je l’assume, mais cela résume bien ce que j’ai ressenti à la lecture du roman de Fortier.

Les mots de l’auteur

« J’ai passé vingt-cinq ans sans le revoir. Quand le temps est venu d’y retourner, j’ai commencé par suggérer que nous n’y allions pas : nous avions peu de temps avant de rentrer à Paris ; on annonçait de la pluie il y aurait sans doute des hordes de touristes. En vérité, j’avais peur, comme chaque fois qu’on revient sur les lieux de son enfance, de les trouver diminués, ce qui signifie deux choses l’une : ou bien ils ne nous étaient apparus grands que parce que nos yeux étaient petits, ou bien nous avions perdu en route la faculté d’être ébloui, deux contestations également accablantes. Mais il n’avait pas changé, et moi non plus.» p. 7

«Plus que des maisons de pierre et de bois, nous habitons d’abord des cabanes de mots, tremblantes et pleines de jours. On dit je t’aime pour se réchauffer ; on dit orange, et l’on se sent les doigts ; on dit il pleut pour le plaisir de rester à l’intérieur, pelotonné près de la lumière du mot livre. (Livre, qui vient de liber : la partie vivante de l’écorce d’un arbre, mais aussi liberté.)

Bien sûr le monde est là, les choses existent, mais on peut toujours les changer ou les faire disparaître en un claquement de doigts ; en disant je ne t’aime plus. Ou, je crois » p. 43

« Tu ne feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre.

Que reste-t-il donc une fois cette liste écartée, si ce ne sont les créatures fabuleuses dont Anna peuplait ses tapisseries ? Elles n’appartenaient ni au royaume des cieux, ni à la terre, la plupart étaient tissues de son imagination. Ainsi, seuls ces monstres ne seraient pas une offense à Dieu ? » p.125

Pour en savoir un peu plus…

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10 novembre 2016

Triste semaine...

Aujourd'hui, une autre triste nouvelle... Sa musique, sa voix, mais surtout ses mots m'ont envoûtée, ensorcelée, LCréconfortée, fait parfois pleurer...

Et pour ne pas passer ce départ sous silence, voici des mots qui résument tous les événements de cette triste semaine...

Leonard Cohen - Democracy

Democracy

[Leonard Cohen]

It's coming through a hole in the air
From those nights in Tiananmen Square
It's coming from the feel
That this ain't exactly real
Or it's real, but it ain't exactly there
From the wars against disorder
From the sirens night and day
From the fires of the homeless
From the ashes of the gay
Democracy is coming to the USA

It's coming through a crack in the wall
On a visionary flood of alcohol
From the staggering account
Of the Sermon on the Mount
Which I don't pretend to understand at all
It's coming from the silence
On the dock of the bay,
From the brave, the bold, the battered
Heart of Chevrolet
Democracy is coming to the USA

It's coming from the sorrow in the street
The holy places where the races meet
From the homicidal bitchin'
That goes down in every kitchen
To determine who will serve and who will eat
From the wells of disappointment
Where the women kneel to pray
For the grace of God in the desert here
And the desert far away:
Democracy is coming to the USA

Sail on, sail on
Oh mighty ship of State
To the shores of need
Past the reefs of greed
Through the Squalls of hate
Sail on, sail on, sail on, sail on

It's coming to America first
The cradle of the best and of the worst
It's here they got the range
And the machinery for change
And it's here they got the spiritual thirst
It's here the family's broken
And it's here the lonely say
That the heart has got to open
In a fundamental way
Democracy is coming to the USA

It's coming from the women and the men
Oh baby, we'll be making love again
We'll be going down so deep
The river's going to weep,
And the mountain's going to shout Amen
It's coming like the tidal flood
Beneath the lunar sway
Imperial, mysterious
In amorous array
Democracy is coming to the USA

Sail on, sail on
O mighty ship of State
To the shores of need
Past the reefs of greed
Through the squalls of hate
Sail on, sail on, sail on, sail on

I'm sentimental, if you know what I mean
I love the country but I can't stand the scene
And I'm neither left or right
I'm just staying home tonight
Getting lost in that hopeless little screen
But I'm stubborn as those garbage bags
As time cannot decay
I'm junk but I'm still holding up this little wild bouquet
Democracy is coming to the USA
To the USA

Et pour aller plus loin... ses propres mots sur cette chanson.

20 octobre 2016

Last days d'Adam Nevill

LastDays1

Last days / Adam Nevill. – New York : St. Martin’s Griffin, c2012. – viii, 530 p. ; 21 cm. – ISBN 978-1-250-01818-2

Quatrième de couverture

When guerrilla documentary maker, Kyle Freeman, is asked to shoot a film on the notorious cult known as the Temple of the Last Days, it appears his prayers have been answered. The cult became a worldwide phenomenon in 1975 when there was a massacre including the death of its infamous leader, Sister Katherine. Kyle's brief is to explore the paranormal myths surrounding an organization that became a testament to paranoia, murderous rage, and occult rituals. The shoot's locations take him to the cult's first temple in London, an abandoned farm in France, and a derelict copper mine in the Arizonan desert where The Temple of the Last Days met its bloody end. But when he interviews those involved in the case, those who haven't broken silence in decades, a series of uncanny events plague the shoots. Troubling out-of-body experiences, nocturnal visitations, the sudden demise of their interviewees and the discovery of ghastly artifacts in their room make Kyle question what exactly it is thecult managed to awaken âe" and what is its interest in him?

L’auteur

Adam L. G. Nevill est né en 1969 à Birmingham en Angleterre. Il a vécu en Angleterre et enLastDays2 Nouvelle Zélande. Ces romans ont reçu de nombreux prix.

Bibliographie partielle

  • Banquet for the Damned (2004)
  • Apartment 16 (2010)
  • The Ritual (2011)
  • Last Days (2012)
  • House of Small Shadows (2013)
  • No One Gets Out Alive (2014)
  • Lost Girl (2015)
  • Under a Watchful Eye (2017)

Site web de l'auteur, sa page Facebook, son compte Twitter

Mes commentaires

Hourra ! Quelle lecture parfaite. Finalement, j'ai eu entre les mains un roman fantastique, un roman d'horreur bien construit, cohérent et qui m'a donné quelques frissons. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas autant aimé un roman fantastique.

C'est une histoire classique mais également très moderne. On reprend tous les codes du genre à la sauce d'aujourd'hui. Et l'ensemble est encore une fois très visuel. L'horreur est d'abord à peine perceptible, on la devine petit à petit, on la découvre en même temps que le personnage principal. Et on doute d'abord avec lui, on ne veut pas y croire. Puis, la tension monte de plus en plus pour devenir insoutenable, on sent la peur se transformer en terreur. Jusqu'à la scène finale.

C'est un roman parfaitement construit. Les phénomènes paranormaux, surnaturels sont encadrés d'une histoire bien ancrée dans le réel, dans la vie de tous les jours. Car bien que les personnages sont des habitués des reportages étranges, ils sont pragmatiques, rationnels et terre à terre. Ont des problèmes banaux et normaux.

Mais je n'ai encore rien dit de l'histoire.

Alors, Kyle Freeman est un réalisateur de films indépendants qui touchent des sujets non conventionnels. Il travaille principalement avec son collègue, caméraman et ami Dan. Alors que Kyle est un peu au bord de la faillite, il se fait offrir de réaliser un documentaire sur une secte des années '70, nommée Temple of the Last Days, et ayant pour gourou, une certaine Sister Katherine. En 1975, la secte a connu une fin horrible et sanglante dans un ranch en Arizona.

Kyle accepte ce projet même si rapidement il sent qu'il n'a pas vraiment le contrôle sur son film. Le producteur qui lui a commandé le film lui impose les entrevues - avec d'anciens membres de la secte et lui dicte ce qu'ils doivent faire et ne pas faire. Alors que Kyle et Dan se déplacent de l'Angleterre à la France puis aux États-Unis à la rencontre d'anciens membres et dans les traces de la secte, Kyle commence à vivre des événements d'abord étranges puis de plus en plus dérangeant et inquiétant. Il doute d'abord, essaie de trouver des explications rationnelles, mais plus les jours passent, plus la peur l'envahit. Et plus il enquête sur la secte et sur Soeur Katherine, plus il sait que le rationnel n'a plus sa place dans sa vie.

Le roman culminera dans les lieux qui ont vu le massacre des derniers membres de la secte et qui sera le témoin encore une fois d'un cauchemar terrible. Mais il ne faut pas croire que le texte est lourd, violent ou excessivement sanguinaire. Oui, il y a du sang. Mais l'horreur est amenée doucement, tranquillement, sournoisement subtilement dans le texte. Mais une fois qu'elle est en place, elle est omniprésente, on la sent dans chaque page. Même lorsqu'elle est absente, on l'attend et on l'anticipe. L'auteur nous mène par le bout du nez dans son texte et on le suit. Il maîtrise parfaitement le genre. On a l'impression de vivre avec Kyle sa descente dans l'enfer de la secte, de la folie, du paranormal et du mal.

Mais le roman va au-delà du paranormal, du suspense et de l'horreur. On aborde les sujets de la fascination pour le mal, la mort, l'horreur ainsi que le désir de la reconnaissance médiatique, le besoin narcissique d'être connu et reconnu, d'avoir du pouvoir et de garder ce pouvoir. Et finalement le besoin et désir d'être éternel et de laisser sa trace.

Nevill garde le rythme tout au long du roman et la fin est parfaite - bien qu'elle m'ait tout de même surprise. Bon, on peut lui faire quelques reproches, une certaine reprise facile des thèmes, quelques longueurs... Mais je n'en ai pas envie. Pour moi, ce fut un roman d'horreur tout simplement parfait !

Les mots de l’auteur

Relief sang to him. The dream, a nightmare, faded like a dim and incorrectly remembered photograph. That’s all it was and nothing more. The figures upon the walls of the temple, Gabriel’s terrible accident, half a bottle of spirits, exhaustion, an unfamiliar bed in a pitch-black room, Dan’s snoring, another country, another word... Too much, too much. That’s why he’d had a nightmare.” P.169

« My point, my dear boys, is that there is something demoniac in human nature that we are unable to stop revering Unable to stop ourselves serving. This is our greatest tragedy. A tragedy because it is universal, and it is timeless as all true tragedies are. “ pp.464-465

Pour en savoir un peu plus…

5 mars 2017

Le moment captif d'un dimanche : oublier de dormir

2017-01-15"Avec les insomnies, on peut faire des bouquets noirs de grandes fleurs friables et crissantes comme le sable sous les dents." [Jean-Claude Pirotte]

Elle revient toujours cette vieille amie. Mon insomnie chérie.

Elle me quitte parfois pour quelques nuits. Elle se cache, fait semblant de m'oublier. Elle me donne tous les espoirs, mais jamais pour longtemps. Elle revient toujours celle qui sans cesse me poursuit. Mon insomnie chérie.

Elle revient blanchir mes nuits. Elle égratigne mes pensées ; les torture et les déforme. Elle les peint en noir. Elle les transforme en pantins difformes et grimaçants. Encore une fois elle est revenue cette cruelle ennemie. Mon insomnie chérie.

Elle me rejoint tranquillement chaque nuit. Elle devient une habitude. Elle est confortable. Je la connais. Je connais sa noirceur, sa fragilité, sa monstruosité. C'est une vieille connaissance. Elle reviendra toujours celle qui épuise ma vie. Mon insomnie chérie.

" Elles sont bien noires, les pensées des nuits blanches." [Edmond et Jules de Goncourt]

9 octobre 2016

Le moment captif d'un dimanche : tarte à la citrouille

2016-10-09Il y a des jours où les citrouilles ne sont que des citrouilles.” [Martine Delerm]

C'est l'automne. C'est bientôt l'Halloween. Et donc les citrouilles sont de retour. Depuis que je suis petite, les citrouilles ont toujours été présentes à l'Halloween. Mais elles faisaient plutôt offices de décorations. Ma mère en achetait une ou deux. Nous les décorions, enlevions les graines, sculptions des visages grimaçant et mettions des chandelles à l'intérieur le soir de l'Halloween pour éclairer notre porte. Symbole évident qu'il y avait des bonbons à donner à notre adresse.

Puis nous jetions le tout, le lendemain : graines et citrouilles éventrées. Ma mère n'était pas trop cuisinière. En fait, elle ne l'était pas du tout. Et même plus, elle avait la cuisine en horreur. Les tartes étaient habituellement remplie de fraises ou de framboises en canne. Alors, on s'entend qu'elle n'avait rien à faire des restes de citrouilles.

J'adore cuisiner. Mais les premières citrouilles que j'ai achetées, je les ai décorées, vidées de leurs graines, découpées, puis après qu'elles eurent illuminées mon portique, je les ai tout simplement jetées. Il ne m'était jamais venu à l'idée de faire quelque chose d'autres avec mes citrouilles.

Et puis, d'années en années, les citrouilles se sont multipliées sur mon perron. Parfois sculptées, parfois non. Juste pleins de citrouilles dans mes décorations. Et puis, c'est en vidant une citrouille en grignotant des graines de citrouilles achetées en magasin que je me suis dit... hum, je peux peut-être récupérer celles que je suis en train de jeter !

Et maintenant, toutes les graines de mes citrouilles sont séchées, cuites et dévorées. Et puis évidemment, j'ai aussi récupéré le reste de la citrouille. Et mes automnes sont remplis de potages, crèmes, tartes, purées, pains d'épices à la citrouille.

Et bizarrement, à chaque fois que je prépare mes citrouilles pour remplir nos ventres, je pense à ma mère et sa cuisine.

 

31 décembre 2016

Et encore une fois... demain une nouvelle année

Sommes-nous prêts à changer d'année ?

Laisser aller les moments passés ; les oublier ou les mettre dans une boîte de souvenir.

Laisser arriver les moments inconnus. 

2017JourAn

Et bien, nous n'avons pas le choix ! Alors, voici 2017. Accueillons cette nouvelle année les bras ouverts. Après tout, elle, elle veut bien de nous !

Bonne année à tous !

 

 

23 juillet 2017

Le moment captif du dimanche : apprendre à ouvrir et à fermer

2017-07"Donnez-leur une clé et laissez les gens ouvrir leurs propres serrures." [Robert R. McCammon]

J'ai un secret. C'est le mien. Tu as un secret. C'est le tien. Je garde précieusement la clé de mon secret. Et tu gardes la tienne. Tu souris, je souris. Nous ne voulons pas laisser nos secrets s'échapper. Nous les gardons jalousement, individuellement.

J'essaie d'ignorer la clé dans ma main. Je ne veux pas laisser mon secret s'évader. Tu trouves la clé dans ta main si belle. Mais tu sais qu'elle peut laisser ton secret s'échapper.

Je ne connais pas ton secret. Tu ne connais pas le mien. J'ai peur de mon secret. Et j'ai peur de connaître le tien.

Je tiens ma clé. Tu tiens ta clé. Nous avons chacun notre clé. Derrière nos portes, se cachent des secrets. Ils nous appartiennent. Ils font partis de nous. C'est à moi de te les dire. C'est à toi de me les dire.

J'ai un secret. J'aimerais le partager. Tu veux l'entendre ?

"Il n'y a rien de plus beau qu'une clef, tant qu'on ne sait pas ce qu'elle ouvre." [Maurice Maeterlinck]

17 juin 2017

Te laisser partir...

391_1999"Il y a des moments où elle est là tout entière, réceptive aux allées et venues dans la chambre, aux présences autour de son lit. Il y a des moments où l'étau de la morphine se desserre et où elle voudrait se redresser, participer, être ce qu'elle a toujours été, vivante, présente, pleine de mots et d'attentions. Tu lui parles, ses doigts bougent. Tu lui caresses le front, tu lui dis qu'elle est belle. Elle fronce légèrement les sourcils et ce mouvement te fait sourire : elle pense encore que tu as de drôles d'idées.

Il y a des moments où elle s'en va, où tu la regardes s'éloigner, où tu ne sais plus comment l'atteindre. Tu as peur qu'elle n'ai plus la force de rester et tu t'accroches à sa respiration, tu scrutes son visage." p. 99

"Il y aura d'autres matins où tu lui diras que tu l'aimes et que ce sera toujours comme ça. Mais ce jour là, en prenant ton élan du plus loin de l'enfance, que tu peux la laisser s'en aller." p. 102

[Vingt-quatre mille baisers - Françoise de Luca]

Merci Madame de Luca pour ces mots qui me rappelle ma mère. Mais même si je me disais prête, on ne l'est jamais vraiment... Je ne l'étais pas. Nous ne l'étions pas. 15 ans sans toi... une éternité. Je t'aime maman.

19 octobre 2006

Prince of Darkness (1987)

Fiche Technique : 

Année : 1987
Langue :
Anglais
Durée :
102 minutes
Pays :
États-Unis (VOA)
Directeur :
John Carpenter

Producteur : Andre Blay / Larry J. Franco / Shep Gordon
Scénario : John Carpenter  (as Martin Quatermass)
Cinématographie : Gary B. Kibbe
Musique originale : John Carpenter / Alan Howarth

Distribution : Donald Pleasence (Father Loomis), Jameson Parker (Brian Marsh), Victor Wong (Prof. Howard Birack), Anne Marie Howard (Susan Cabot), Peter Jason (Dr. Paul Leahy), Alice Cooper (Street Schizo). 

(DVD cover: http://www.dvdmaniacs.net/Reviews/M-P/prince_of_darkness_us.html)

Prince_of_Darkness

Synopsis :

Pendant des années, un terrible secret fut gardé dans le sous-sol d’une église catholique de Los Angeles par une mystérieuse secte. À la mort du prêtre dirigeant la secte, un autre prêtre découvre des manuscrits et un mystérieux cylindre contenant un liquide vert dans le sous-sol. Le père Loomis fait alors appel à un ami professeur de physique pour qu’il vienne étudier le cylindre de verre. Le professeur, accompagné de plusieurs étudiants de l’université – étudiants en chimie, physique, biologie, écritures anciennes, …- se rend à l’église pour passer une fin de semaine à faire diverses expériences et recherches sur le cylindre et les textes anciens trouvés près de celui-ci. 

Petit à petit, ils réussissent à déchiffrer le texte contenant des équations et écrit en latin et à dater le cylindre qui date de plusieurs millions d’années. L’atmosphère devient de plus en plus oppressante et ils sont observés par d’étranges itinérants entourant l’église. Silencieusement, le liquide du cylindre reprend vie et prend possession des membres de l’équipe, un après l’autre. Les survivants luttent pour leur vie et découvrent avec horreur la nature du liquide.

Commentaires personnels :

-- Attention « spoilers » --

Excellent film de John Carpenter, même s’il faut être indulgent sur les effets spéciaux, la facture low-budget de l’image et sur la moustache de l'acteur principal, le film date tout de même de 1987... La thématique est très bien développé, l'atmosphère très troublante... 

Le film ne reçut pas de bonnes critiques à sa sortie, les commentaires allant « de mauvais effets spéciaux », à « trop intellectuel, compliqué et prétentieux pour un film d’horreur » en passant par « trop semblables à d’autres films de Carpenter » (on peut en effet voir des références à nombres de ses propres films).

Il est certain que l’histoire contient plusieurs lacunes – par exemple, la datation du cylindre, les équations quantiques, le jeu de certains acteurs, etc. – mais l’histoire dans son ensemble est très bien menée. Et le mélange de la science et de l’occulte est tout de même passablement bien rendu. Et le film, efficace. L’atmosphère est très lourde et inquiétante… en particulier l’armée de « zombies », menée par Alice Cooper et postée autour de l’église. La sensation d’être dans un univers dévasté, abandonné et complètement isolé, même en plein Los Angeles, est très forte. Les séquences de rêves ressemblant à des séquences de télévision sont très intenses, en particulier la dernière scène –qui m’est restée longtemps à l’esprit !

L’apocalypse est évitée mais à un très grand prix et on se doute que ce n’est que partie remise. En effet, le liquide contient l’essence – le fils- de Satan qui veut ramener sur terre, son « père » qui se trouve présentement dans un plan d’existence à l’intérieur du nôtre – un anti-univers. 

Malgré ses imperfections, ce film demeure un de mes préférés sur cette thématique et je ne me lasse jamais de le revoir. 

Sources :

http://en.wikipedia.org/wiki/Prince_of_Darkness_(1987_film)
http://www.i-mockery.com/minimocks/prince-of-darkness/default.php
http://www.imdb.com/title/tt0093777/
http://www.dvdmaniacs.net/Reviews/M-P/prince_of_darkness_us.html

1 août 2011

Grange Walbridge - Mystic (Cantons-de-l'Est)

Lorsque nous vivions à Barcelone, une des principales choses que nous aimions était que nous pouvions partir facilement le week-end en Catalogne et dans le Languedoc-Rousillon pour visiter les villages et faire des pics-nics près des rivières ou dans les vignobles. Quand nous discutions de notre possible retour au Québec, dans la liste des choses qui nous manqueraient, c'était tout en haut de la liste.

Donc, nous nous sommes dit ,à notre retour, que les petits voyages de villages et rivières ne devaient surtout pas s'arrêter. À vrai dire, nous ne connaissons pas vraiment le Québec ou les alentours. J'ai vu les villes Québec, Toronto, Boston et New York... mais les régions nous ne les connaissons que très peu...

Alors après les travaux, les déménagements et emménagements et le jardinage... nous avons commencé à faire des petites excursions de 2-3 jours, mais souvent d'une simple journée.

La semaine dernière nous sommes allés faire un tour dans les Cantons de l'Est. Je connais les Cantons de l'Est, puisque la grande majorité de la famille de ma mère y habite. Mais, mis à part Ayer's Cliff, Magog et North Hatley, je dois avouer que je ne connais pas tant que ça la région. Les visites de famille consistant à "visiter la famille" !

Nous avons donc ouverts nos livres d'excursions et de choses à visiter au Québec... et avons mis le cap pour la région de Brome-Missisquoi. Après un petit arrêt à Farnham -où l'église est vraiment magnifique mais impossible à visiter - nous nous sommes arrêtés à Mystic.

Même si je n'ai pas visité beaucoup de villages dans la région, beaucoup de noms me sont connus et familiers. Je dois cependant avouer que je ne connaissais pas du tout Mystic. Charmant petit village, connu surtout pour son étrange grange dodécagonale unique au Canada.  

grange2Un peu d'histoire...

Cette grange à douze côtés est en fait située à Saint-Ignace-de-Stanbridge, mais on l'associe habituellement à la petite ville de Mystic, en grande partie à cause de son constructeur Alexander Salomon-Walbridge.

La famille Walbridge quitta le Vermont en 1822 pour venir s'installer à Mystic et a grandement contribué au développement industriel du village, principalement à la fin du XIXe siècle.

La grange dodécagonale fut contruite en 1882. Alexander Salomon-Walbridge, fils du premier Walbridge, était fernier et ingénieur. Il étudia en Europe et ramena plusieurs idées considérées comme révolutionnaires pour l'époque. Il fit construire la grange selon ses plans plutôt fantaisistes

La grange a douze côtés, a une base de 24 mètres et chaque côté a 6,5 mètre de hauteur. La grange a deux étages: le 1er étage servait a entreposé le foin et le rez-de-chaussée était utilisé principalement pour garder les vaches qui fournissaient aussi le "chauffage" pendant l'hiver !

La grande particularité de la grange consistait dans le pont pivotant installé au milieu et attaché au toit. Lorsqu'une charrettegrange1 entrait dans la grange pour y déposer son foin, on pouvait ensuite tout simplement faire pivoter le plancher du pont et positionner ainsi la charrette vis à vis l'endroit où on voulait entreposer le foin. Puis ensuite, il n'était plus nécessaite de faire reculer les chevaux avec la charrette - manoeuvre toujours difficile. Il suffisait de faire à nouveau pivoter le pont et la charrette pouvait repartir droit devant.

Du domaine bâtit par Alexander Salomon-Walbridge, il ne reste plus que la fameuse grange. Mais le domaine comportait originellement, un manoir, un lac artificiel et une petite centrale. La grange fut classée monument historique en 2004 et la société d'histoire de Missisquoi décide alors d'y installer sa collection d'outils agricoles. La grange avec ses douze cotés et son pont pivotant serait unique au monde. On peut donc aujourd'hui visiter la grange, qui est la plus ancienne du Québec, et en apprendre un peu plus sur l'agriculture au Québec.

Quelques sources à consulter...

6 octobre 2007

Quelques frissons

J’ai une passion pour les films d’horreur. Les films d’horreur, fantastiques, thrillers, et même les films gores… je sais, je sais… ces films n’ont pas la cote. Sont peu appréciés. D’où me vient ma passion? Je sais que ma mère adorait les films d’horreur… Psycho, The Omen, The Entity… ces films préférés. Je me rappelle m’être cachée dans un coin pour voir les films que ma mère écoutait tard le soir. Je n’avais évidemment pas le droit de les regarder. Mais je restais réveillée – j’avais cela en commun avec ma mère, toujours préférée la nuit au matin. Personne ne sachant que j’avais regardé en cachette le film d’horreur, je passais les nuits suivantes terrifiées sous ma couverture. Mais je voulais toujours regarder tout de même les films d’horreur.

00CIMETIERES13aDes films d'horreur, des films fantastiques, des thrillers, etc. ... je crois que je peux dire que j'en ai vu plus que la majorité des gens... Ayant travaillé plus de 5 ans dans un club vidéo, et étant la ressource attitrée du magasin pour la section horreur, et de plus ayant la possibilité de louer 3 films par jours gratuitement... je peux dire que j'en ai vu !!! Des bons, des moyens, des mauvais, et des tellement mauvais qu’ils en sont bons !!!

Mais déjà ici, je dois faire une parenthèse. Il y a plusieurs catégories de films d’horreur !!! Il en existe officiellement et ensuite il y a mes propres catégories !!! Maintenant, il faut que j’explique ma vision des films d’horreur. Il y a les films d’horreur qui font littéralement « peur ». Mais ça, il n’y en a pas beaucoup. Et ce n’est pas nécessairement le but. Même si cela est un rare plaisir d’avoir peur, mais de savoir que sa peur est temporaire. Mais on voit tellement de films de tout genre, qu’on connaît les techniques et les rouages du cinéma… De plus, on sait que c’est un film. Quand un film fait peur, c’est que cela pourrait être « vrai » et donc que cela pourrait nous arriver…

Souvent les films les plus « épeurants » sont ceux dans lesquels on voit le moins de choses… peu d’effets spéciaux, peu de sang… c’est surtout une atmosphère, des bruits, des mots qui vont créer l’effet inquiétant. Et souvent, c’est plus tard que la peur vient. Durant le film, à part des « sauts de surprises », nous n’avons pas « réellement peur ». Mais plus tard, dans notre lit, on repense à tout cela… et c’est là que l’on sait si le film a fait son effet !

Et ensuite, il y a les films dit d’horreur ou alors fantastiques, qui ne font pas vraiment peur, mais plutôt inquiètent, font penser, nous font interroger et même rêver. Ce sont certains films fantastiques, films de morts-vivants et films que j’appelle « religieux ». Ou encore les films fantastiques-romantiques (majoritairement les films de vampires)

Finalement, il y a les films d’horreur que j’appelle les « slashers movies » ou encore les thrillers… Parfois, il y a du surnaturel mais souvent c’est un meurtrier bien réel… Beaucoup de catégories de films d’horreur.

Je me souviens quand un client me demandait conseil pour un « bon » film d’horreur… le nombre de questions que je lui posais pour déterminer quel genre de film exactement il recherchait. Déjà une bonne bibliothécaire de référence, j’étais !!!! Films fantastiques ; films impliquant des lieux hantés souvent des maisons ; films utilisant la mythologie, les légendes ou la pure fantaisie ; films à thématique religieuse ou théologique ; films traitant de sorcellerie ou de pouvoirs surnaturels (tels la télékinésie ou autres) ; films de « morts-vivants » ; films d’êtres surnaturels, tels les vampires, les loups-garous et autres ; les « slashers » films, avec êtres vivants ou surnaturels ; les films de série B qui pourraient être classés dans d’autres catégories mais qui sont si mauvais qu’ils méritent d’être vu en tant que films de série B ; et bien sûr les « inclassables » car il y en a toujours…

Évidemment, chaque catégorie, comporte des sous-catégories. Et certains films peuvent avoir plus d’une catégorie… Cela rend les choses difficiles pour rien, mais pour moi, ces catégories sont importantes !!! Et ici, je n’ai pas parlé des films « comiques » qui pourraient rentrer dans les diverses catégories. Par exemple : Once Bitten  avec Jim Carrey, film de vampires comique qui pourrait aussi être dans les «B » movies.… Et je n’ai pas listé de films qui sont selon moi plus des films de science-fiction (sauf Frankenstein, qui est tiré du premier roman dit de science-fiction mais qui est aussi considéré comme un film d’horreur)

Des films d’horreur, il y en a des milliers… c’est très difficile d’en voir des bons… et j’en ai vu des vraiment moches… mais certains même s’ils sont poches sont des classiques… Il faut en voir beaucoup pour se faire une idée… Le seul problème c’est qu’on est souvent déçu… mais parfois un film voit le jour et il est vraiment génial… et pas toujours parce que l’histoire est bonne… Compliqué pas vrai?

Il y a aussi les films tellement mauvais qu’il faut les voir… ce sont les films qui sont réalisés sérieusement. Ils sont sensés être sérieux, horrifiants, mais ils sont tellement mauvais qu’ils en sont drôles !!! Il en existe des centaines !!!

Dans de prochains articles, je vais essayer de donner quelques exemples pour chaque catégorie, évidemment des films que j’ai aimé (sans aucun ordre particulier).Quelques films seront analysés plus en détail… on sait comment j’aime m’étendre… ;)  Évidemment, la liste ne sera pas complète… il y a tellement de films d’horreur ! Ai-je dit que j’adorais l’Halloween – qui me permet d’assumer mon amour des films – et des livres - d’horreur (mais oh… j’aime beaucoup d’autres genres de films et de livres ;) )

Bon cinéma !!!

19 avril 2011

Le plaisir au Moyen Age de Jean Verdon

UntitledLe plaisir au Moyen Âge / Jean Verdon. -- [Paris] : Éd. Perrin, 2010. -- 238 p. ; 18 cm. -- ISBN 978-2-262-03220-3. -- (Coll. Tempus ; no 314). Comprend une bibliogr.

Quatrième de couverture

Chaque époque a ses plaisirs, ou du moins sa façon de les accompagner. Ainsi, au Moyen Âge, la jouissance sexuelle n'allait pas sans trouble ni ruse, en raison du contrôle exercé par l'Église prompte à réprimer des pratique réputées sataniques. La bonne chère aussi était à l'honneur, sous des formes aujourd'hui surprenantes quant à la nature et à la quantité des mets consommés, en particulier le vin coulant à flots jusque dans les réfectoires des monastères.

Aux danses et chansons des fêtes populaires s'ajoutaient des arts de cour de plus en plus raffinés, ainsi que des exercices physiques parfois très violents, comme les tournois et les joutes.

Nourri d'exemples vivants pris dans tous les milieux, l'ouvrage de Jean Verdon donne du plaisir au Moyen Âge une image singulière et, somme toute, joyeuse.

L'auteur

Jean Verdon est né à Châtellerault en 1937. Il étudie au collège Descartes et obtiendra une agrégation d'histoire. Il enseigne Verdonpendant 5 ans dans des classes préparatoires puis en 1968, il est nommé professeur d’histoire du Moyen-Âge à l’Université de Limoges. En 1974, il rédige sa thése d'état traitant des femmes en France au Xe et XIe siècle. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles sur le Moyen- Âge, dont Les Loisirs au Moyen-Âge (1980), Voyager au Moyen-Âge (1998) et Les Femmes en l’An Mille (1999).

Bibliographie partielle

  • Les loisirs au Moyen Âge (1980)
  • Voyager au Moyen Âge (1998)
  • Les femmes en l'An mille (1999)
  • Rire au Moyen Âge
  • S'amuser au Moyen Âge
  • Le plaisir au Moyen Âge
  • La nuit au Moyen Âge
  • Les superstitions au Moyen Âge
  • Information et désinformation au Moyen Âge
  • Boire au Moyen Âge
  • La femme au Moyen Âge

Résumé et Commentaires personnels

L'oeuvre de Jean Verdon est divisée en trois partie: Faire l'amour, L'Église et le refus du plaisir, Plaisirs en tous sens. Dans la première partie "Faire l'amour", l'auteur traite principalement des préliminaires de l'amour autant dans la littérature que dans la vie réelle. Il parle ensuite de l'acte lui-même particulièrement de la perception qu'on les médecins, les auteurs et les gens en général de celui-ci. Et il termine cette partie en nous parlant des "déviances": les diverses positions, la masturbation, la bestialité, le masoschisme, l'homosexualité, etc.

La deuxième partie nous entretient des rapports de l'Église et du plaisir. Cette partie nous présente comment le plaisir est perçu par l'Église et les clercs, les interdictions du plaisir instaurées par l'Église, comment les religieux vivent leur sexualité, le mépris du monde, du plaisir et surtout de la sexualité que l'Église propage et préconise.

La troisième partie se concentre sur les autres plaisirs: le plaisir de la table, les distractions incluant les activités physiques, les jeux, les fêtes et finalement l'auteur nous parle des plaisirs esthétiques et les plaisirs de l'esprit qui aborde autant le côté intellectuel que l'aspiration vers Dieu.

Les oeuvres de Jean Verdon s'attardent généralement sur un thème en particulier. Ici, il nous présente le plaisir au Moyen Âge. Quelles étaient les sources de plaisir, comment les gens concevaient le plaisir, qu'est-ce qu'ils recherchaient comme plaisirs, etc. Le livre s'attarde cependant davantage sur le plaisir à travers l'amour et la sexualité. Autant la perception de la population que les interdictions en place concernant la sexualité et l'amour sont analysées.

À travers les plaisirs étudiés, c'est une analyse des comportements des gens au Moyen Âge qui est proposé. Le texte est vivant et dynamique et se lit parfois comme un roman. Il m'a semblé cependant par moment, très inégal. Certains passages se lisent aisément, le texte est clair et simple. Et par moment, le style devient plus lourd et le propos devient plus académique. Mais la lecture demeure très intéressante. L'auteur appuie son texte de nombreux extraits, ce qui a pu déplaire à certains, mais j'ai personnellement adoré me replonger dans ces textes et les extraits choisis appuyaient parfaitement les propos de Verdon.

J'aurais cependant aimé qu'il s'attarde davantage sur les autres types de plaisirs tels que les plaisirs de la table, les fêtes, le plaisir esthétique, les activités ludiques, etc. L'auteur a cependant écrit d'autres ouvrages concentrés uniquement sur les loisirs au Moyen-Âge et sur l'art de s'amuser au Moyen-Âge. Et il annonce ses couleurs rapidement. Reste que j'aurais aimé qu'il aborde plus en profondeur les plaisirs de la table et des jeux.

L'oeuvre est cependant vraiment passionnante et nous présente un Moyen-Âge vraiment loin de l'image rigide que l'on s'en fait souvent. 

L'avis de Le Barbe, Le chevalier Dauphinoi,

Extraits

"Je [Le Maistre] dis que quelqu'un peut désirer prendre du plaisir, d'abord par goût de ce plaisir lui-même, ensuite pour éviter l'ennui et la peine d'une mélancolie qui proviendrait de l'absence de ce plaisir. Les rapports conjugaux qui servent à éviter la tristesse issue de l'absence de plaisir sexuel ne sont pas coupables." p. 96

"Plaisir d'assiter au spectacle de la rue lorsqu'on flâne, que l'on se rend à ses occupations. La rue, en effet, depuis le lever du soleil jusqu'au couvre-feu est remplie de mouvement et de bruit. [...] La foule aime s'assembler pour regarder les acrobates, entendre les conteurs et les chanteurs ; elle apprécie les jongleresses qui dansent et charment des serpents." p.169

Sources à consulter

21 avril 2011

Le mannequin enchanté d'Anthony Phelps - L'auteur

Man1Le mannequin enchantée : nouvelles / Anthony Phelps. -- [Montréal] : Léméac, [2009]. -- 114 p. ; 20 cm. -- ISBN 978-2-7609-3309-5.

Quatrième de couverture

Avec la grâce du poète, sur la musique des mots et au rythme des phrases, Anthony Phelps écrit comme un danseur, en défiant les lois de la gravité. Du Carré Saint-Louis à une plage près de Barcelone, dans une prison de Papdoc ou dans le merveilleux d'une fabrique de poupées, c'est une veine ludique et aérienne que l'auteur explore ici, quand le réel et l'imaginaire, l'absurde et le malentendu se côtoient et s'entremêlent parfois. Le Mannequin enchanté est l'oeuvre d'un écrivain dont toute la vie a été consacrée à comprendre et à utiliser le pouvoir incantatoire des mots.

L'auteur

Anthony Phelps est né à Port-au-Prince, en Haïti, en 1928. Après ses études primaires et secondaires, il quitte Haïti pour aller étudier aux États-Unis et au Canada. Il étudie la chimie, la céramique, la photographie et la littérature. Il retourne ensuite en Haïti où il est impliqué dans plusieurs projets. Il co-fonde le groupe Haïti Littéraire ainsi que la revue Man2Semences. Il particpe également à la mise en place de la troupe de comédiens, Prisme ainsi la station Radio Cacique, pour laquelle il anime des émissions de poésie et de théâtre.

Après des difficultés dans son pays natal et un séjour en prison, il est "forcé" de quitter son pays. Depuis 1964, il vit à Montréal, au Québec. En plus, d'écrire, il fait également du théâtre, de la radio, de la télévision et touche au journalisme. Il réalise et produits de nombreux disques de poésie. Il travaille activement à Radio-Canada mais prend sa retaite en 1985 pour écrire.

Il a reçu de nombreuses bourses et prix. Ses oeuvres ont été traduites en plusieurs langues, dont l'anglais, le russe, l'espagnol, le japonais et le catalan.

Bibliographie partielle

  • Été (1960)
  • Présence (1961)
  • Éclats de silence (1962)
  • Points cardinaux (1966?)
  • Image et verbe (1966)
  • Le conditionnel (1968)
  • Et moi, je suis une île (1973)
  • Motifs pour le temps saisonnier (1976)
  • Mon pays que voici... suivu de Les dits du fou-aux-cailloux (1978)
  • Père caraïbe (1979)
  • La bélière caraïbe (1980)
  • Même le soleil est nu (1983)
  • Osiris (1985)
  • Haïti! Haïti! (1985)
  • Orchidée nègre (1987)
  • La bouche du Père (1987)
  • Carib father / Even the Sun is Naked / Black Orchid (1987)
  • Les Doubles quatrains mauve (1995)
  • À peine plus qu'un cyclone aux Antilles (1998)
  • Immobile voyageuse de picas (2000)
  • Mémoire en colin-maillard : roman (1976) (2001)
  • Moins l'infini (2001)
  • Paul Laraque, vingt ans sous les drapeaux entre Marx et Breton (2004)
  • Une phrase lente de violoncelle (2005)
  • La contrainte de l'inachevé (2006)
  • Mon pays que voici (2007)
  • Le mannequin enchanté (2009)
  • Et moi, je suis une île (2010)

[Expérience de lecture] et commentaires personnels à venir...

Extraits

"Je pars vers l'autre extrémité du square et je me mets à l'ouvrage. Je tâte l'herbe, l'écarte, la peigne. Je m'avance sans précipitation. Ce que je cherche est important, je ne dois rien laisser au hasard. Chaque petite touffe est suspecte. Il faut soulever la moindre feuille, regarder en dessous. Il est si facile d'égarer un objet sur une pelouse. Une médaille, une bague, une boucle d'oreille. Elle se détache et tombe. On la sent tomber, mais l'espace qui la sépare du sol est vite franchi. Et la voilà qui disparaît, happée par les brindilles qui se referment, anémones !" p.18

"Les vieux sont tous des veilleurs. Ils veillent sur le temps qui passe. Ils sont copain-copain, les vieillards et le temps. Je connais les heures de la nuit, les petites heures de l'aube me sont famillières, aussi celles du grand jour, car le soleil est tellement indiscret, sans manière, il entre partout, amenant sans gêne tous ses copains: bruits, cris, sirènes. " p101

Sources à consulter

29 mai 2016

Le moment captif d'un dimanche : toujours plus haut

00g1« Onze ans, on questionne tout, les réponses n'arrivent pas à hauteur des doutes. » [Pierre Filion]

Nous avons toute la vie. Rien ne presse. Nous laissons passer les minutes. En attendant. Mais parfois alors que les moments semblent éternels, nous regardons plus loin, plus haut. Nous voulons nous envoler vers l'infini. Là-bas. Là-haut.

Tout semble trop long. Les minutes sont des éternités. Nous ne voulons plus attendre. Nous voulons vivre tout de suite. Tous les moments que vous nous interdisez. Tous les instants qui semblent nous échapper.

Vous avez tort. Vous vous trompez. Vous ne comprenez rien. Vous n'écoutez pas.

Nous regardons le ciel. Nous créerons de nouvelles étoiles. Nous inventerons de nouvelles réponses. Nous ne voulons pas d'excuses. Nous n'accepterons pas de justifications. Nous voulons de la démesure. Nous espérons l'absolu.

Mais pour l'instant, nous attendons. Nous n'avons pas le choix. Nous n'avons rien à faire. Sauf attendre. Et regarder là-bas, là-haut.

« Change de ciel, tu changeras d’étoile. » [Proverbe corse]

15 mai 2016

Le moment captif d'un dimanche : deux

2016-05"Dans un couple, peut-être que l'important n'est pas de vouloir rendre l'autre heureux, c'est de se rendre heureux et d'offrir ce bonheur à l'autre." [Jacques Salomé]

Tu veux faire quelque chose ? Non, ça va, je me repose. Mais tu sembles t'ennuyer. Mais non, je ne m'ennuie pas. Je sommeille tout simplement. C'est toi qui baille, je te ferai remarquer. Tu es paresseux, tu ne veux jamais rien faire. C'est pas vrai, on fait toujours plein de choses. C'est toi qui ne veux jamais te reposer. Qu'est-ce que tu inventes ? On passe notre temps à se reposer. Tu cherches des bibittes. Tu réfléchis trop, tu t'embêtes toi-même. Et tu m'embêtes par la même occasion. Tu es insupportable. Tu n'en fais qu'à ta tête. Tu penses avoir toujours raison. Toi aussi, tu crois que tu as toujours raison. Et tu voudrais que je sois différent. Tu ne me laisses jamais tranquille. Tu es agaçante à la fin. Et toi, exaspérant. Tu m'énerves. Fatiguante. Paresseux. Pfff. Grrr. Soupirs. Soupirs. Il fait beau aujourd'hui, on est bien au soleil. Oui, le temps est idéal. Tu veux aller te balader un peu ? Ce serait super, mais plus tard, on peut bien encore profiter du soleil

"Le secret du bonheur en amour, ce n'est pas d'être aveugle mais de savoir fermer les yeux quand il faut" [Simone Signoret]

14 novembre 2006

Gothic (1986)

GothicMPFiche technique :

Langue : Anglais (VOA)
Durée : 83 minutes
Pays : Grande-Bretagne

Directeur : Ken Russell
Producteur : Penny Corke Virgin Vision/Artisan Entertainment
Scénario : Stephen Volk
Cinématographie : Mike Southon

Acteurs : Gabriel Byrne (Lord Byron), Julian Sands (Percy Shelley), Natasha Richardson (Mary Shelley), Myriam Cyr (Claire Clairmont), Timothy Spall (Dr. John Polidori).

Synopsis :

Le film est basé sur une anecdote réelle : en 1816, le poète Lord Byron invite dans sa villa Diodati du Lac Leman en Suisse où il s’est exilé, quelques amis pour passer une nuit de lecture d’histoires d’horreur, boisson, drogues, hallucinations et autres perversités – Lord Byron était reconnu pour « ses soirées » spéciales. Il reçoit son ami Percy Shelley, également poète, sa compagne Mary Shelley (alors Mary Wollstonecraft Godwin), la demi-sœur de Mary, Claire Claimont –qui était aussi la maîtresse de Byron et plus tard de Shelley, et son médecin/biographe, le Dr. John Polidori. 

Au cours de cette soirée d’orages, quelqu’un (certains disent Byron, d’autres Polidori –dans le film c’est Polidori) propose que chacun écrive une histoire fantastique ou « gothique », une sorte de concours entre eux. Byron suggère alors de faire également une « séance de spiritisme» afin de donner vie à leur création littéraire – et en même temps à leurs pires peurs et angoisses. C’est lors de cette soirée que naquirent deux histoires célèbres : «The Vampyre» avec le premier vampire littéraire aristocratique Lord Ruthven écrit par Polidori (longtemps faussement attribué à Lord Byron) et «Frankenstein» de Mary Shelley. Le film présente les événements étranges, les peurs, angoisses, préoccupations et hallucinations de cette étrange soirée.

Commentaires personnels :

18427599

D’autres films furent faits sur le même sujet, entre autres Haunted Summer de Ivan Passer (1988) et Remando al viento (Titre anglais : Rowing with the Wind de Gonzalo Suárez (1988).

Ce film dirigé par Ken Russell a ses forces et ses faiblesses. Un peu entre le génial et le stéréotype, le kitsch. Le réalisateur, bien connu pour sa vision assez spéciale, donne sa touche personnelle à cette anecdote bien réelle. Atmosphère dérangeante, inquiétante, sombre… lourde d’un malaise diffus mais omniprésent, très bien encadré par l’orage très lourd et étouffant. Cela tombe parfois dans l’exagération un peu à la limite du ridicule. Mais à peine. Il propose une vision plus fantastique et surtout imprégnée des hallucinations des protagonistes induites par la drogue et l’alcool. La nuit se transforme en nuit d’horreur pour les invités. La séance produit les peurs et démons intérieurs des participants… et peut-être de réels égrégores. 

La cinématographie est très belle et les scènes d’hallucinations sont assez époustouflantes. La musique accompagne de façon magnifique l’image. Le jeu des acteurs est en général très bon, quoique inégal. Les personnages sont un peu caricaturaux et parfois un peu loin de ce qu’on peut lire dans les biographies de ces gens: Byron est le « fou » pervers, Mary Shelley est décrite comme une innocente « ange » et sa demi-sœur est montrée comme une vulgaire fille un peu perverse (poussant un peu l’image et mythe de la « vierge/putain ». Le réalisateur a vraiment été cherché les vices et problèmes des protagonistes pour les exalter et donner des explications pseudo-psychalistiques.

On peut avoir une bonne idée des vraies personnes, de leurs peurs, leurs angoisses, déceptions, obsessions, etc. Par exemple, l’obsession de Mary pour son enfant mort à la naissance, la peur de Shelley d’être enterré vivant, etc.

Certaines critiques ont trouvé le film trop lyrique, trop pesant, les dialogues trop longs… habituellement, on aime ou on déteste. Malgré ces lacunes parfois évidentes, le film mérite d’être vu. Personnellement, j’ai beaucoup aimé.

Images: © Virgin Vision (photos)

- http://www.feoamante.com/Movies/G/GothicMP.jpg
- http://a69.g.akamai.net/n/69/10688/v1/img5.allocine.fr
/acmedia/medias/nmedia/18/35/82/61/18427599.jpg 

Liens :

- http://www.cinemovies.fr/fiche_film.php?IDfilm=5596
- http://en.wikipedia.org/wiki/Gothic_%28movie%29
- http://www.imdb.com/title/tt0091142/

© 2006 Laila Seshat

13 août 2007

S'entraîner à vouloir l'inactivité

Demain. J'y vais demain, promis. Peut-être demain matin - ah, je cherche à convaincre qui, là... soupirs... - j'irai demain soir après le travail. Parce que je me suis abonnée pour une année et que je me sens coupable du fromage mangé ce soir. Et donc, je vais aller au gym. Pourquoi ? Parce que je déteste le sport, et que j'aimerais bien perdre un peu de poids. Parce que je trouve que je m'essouffle maintenant trop vite. Parce que cela est sensé réduire mon stress... ben oui, c'est ironique ça, quand j'y pense... "réduire mon stress"... je stresse juste à penser que je dois me rendre là demain soir.

Parce que je déteste le gym et je déteste ma "routine" qui se définit ainsi:

exercice1 - courir comme une malade parce que je dois atteindre un certain nombre de calories brûlées en 20 minutes, tout cela en suant comme un porc (ou dit-on suer comme un cochon, ou encore comme un boeuf, me semble que j'ai déà entendu cela quelque part, enfin...) et en essayant de ne pas trop regarder les minutes s'écouler à une lenteur incroyable;

- aller ensuite d'appareil en appareil pour faire mes trois séries de 15 mouvements, histoire de me laisser croire que cela a un quelconque effet sur la définition de mes muscles, tout en essayant d'avoir moins chaud et en évitant à tout prix de croiser le regard d'un entraîneur - car apparemment, je ne fais jamais correctement aucun des appareils, ou alors la façon de faire change régulièrement selon l'heure du jour ;

- m'écraser sur un tapis pour faire de jolis demis redressements assis qui je sais maintenant, je n'avais jamais fait correctement car à l'école on nous les faisait faire tout croche... ou alors la technique change également selon les époques;

- pédaler comme une débile parce que je dois faire un certain nombre de kilomètres pendant mes 15 minutes de bicyclette ancrée au plancher, tout en essayant de ne pas me regarder dans le mur de miroirs;

- et finalement, ne pas oublier de faire mes étirements tout en espérant ne pas trop laisser de sueur sur le tapis

Tout cela entrecoupé de pauses "petits verres d'eau", qui ont pour but de me remettre un peu d'eau dans le corps et de m'essuyer le front pour une millième fois... Et finalement, je peux me traîner jusqu'à la douche. Et alors, alors que je me déshabille et que je mets mes gougounnes pour aller sous la douche, pendant quelques secondes je suis contente et fière de moi... pendant quelques secondes, hein, parce qu'aussitôt après je commence à penser qu'il va falloir revenir dans quelques jours et je redeviens maussade. Car je déteste ça... entièrement et complètement. Je déteste totalement aller au gym.

Mais ce que je déteste le plus... ce sont les gens qui y sont et qui accaparent les appareils... les gens qui essaient de me parler ou d'alterner les appareils avec moi... ce sont les entraîneurs qui ont tous leur façon de réaliser les exercices (il faut alors retenir qui fait quoi comment pour s'adapter au ti-clin de service)... ce sont les entraîneurs qui viennent te parler pendant que tu cours comme une folle, à bout de souffle, toute dégoulinante (heiiiin... quoiiii... ben oui, il fait beeeeeau aujour...d'hui, grand épais...).

Et je déteste les vestiaires remplies de femmes qui sont toutes minuscules et qui suivent les maudits cours - qui enterrent même la musique de mon lecteur de mp3 "uno, dos, tres... anda... vámonos" et qui prennent toute la place sur les bancs en riant et en parlant à tue-tête...

Je détestais le gym à Montréal, je déteste encore plus le gym à Barcelone... Et je déteste... bon, enfin, on aura compris, je suppose... je n'aime pas le gym...

Soupirs... et pourtant comme une parfaite petite automate, je me dirigerai demain soir (ou demain matin, si je suis courageuse) vers ces lieux détestés qui me font vouloir l'inactivité totale. Ceci dit... tout au plus profond de moi, j'envie incroyablement les gens qui aiment le gym... cela serait si simple...

3 janvier 2007

Que quelques jours...

Et puis les fêtes seront définitevement terminées... Bon ordinairement, quand je demeurais à Montréal, c'étaitbohomme plus théorique que réel ! À part quelques vagues souvenirs d'avoir mangé un gâteau avec une fêve cachée lorsque j'étais très jeune, nous n'avons vraiment jamais réellement célébré les Rois Mages... également connue sous le nom de l'Épiphanie. Mais ici, en Espagne, c'est la fête la plus importante de ce temps des fêtes puisque les enfants recevront leurs cadeaux ce jour et que donc, il y a congé ! Donc, autres repas de familles... bien que j'ai la ferme intention de me cacher pour cette fois !

Et je laisse à l'année prochaine, ma recherche des différentes origines, et façons de célébrer cette occasion...

Pour l'instant, je crois que cette période des fêtes se terminera tranquillement... retirer tranquillement et délicatement les décorations... c'est pratiquement une tâche aussi importante que celle de les placer. Noel1Quelques nouveaux morceaux très importants et pour lesquels je dois trouver la boîte parfaite pour ne pas les abîmer. Aussi trouver de nouveaux rangements pour les décorations que j'ai conservées de ma mère... une boule a brisé pendant le déplacement des boites cette année et cela ne doit absolument pas se reproduire... absolument pas. Il ne m'en reste que si peu...

Et puis, il y a eu la nouvelle année... consommer mes 12 raisins religieusement... puis sortie au Razzmatazz... J'hésitais à sortir. Toujours tant de monde dans les bars au nouvel an. Mais je ne regrette pas, j'ai beaucoup dansé et la musique était plus qu'excellente !

Et une nouvelle année numérique qui commence. Je n'ai pas réellement de croyances personnelles pour une date butoire de nouvelle année, tout ceci est arbitraire, mais bon, on se sent toujours un peu obligé de réfléchir, de penser à ces jours qui ont passé et à ceux qui viennent... Puisqu'il le faut... je ferme les yeux et j'y pense...

Post également présent sur d'autres lieux

23 décembre 2008

Mission accomplie ! :D

Et bien voilà ! Il suffit de réduire le temps de cuisson de moitié... en fait, il suffit de rester assis devant le four et surveiller attentivement ! Et donc, après 4 ans de biscuits désastreux, mais mangeable ... j'ai enfin réussi... grâce:Biscuit2

- au sucre à glacer trouvé à 2 heures de route de Barcelone... Vive Perpignan !
- un nouveau four
- et une surveillance assidue du temps de cuisson

J'ai mes biscuits de Noël !!!!

Et je peux vous assurer qu'il y en a en quantité suffisante pour Noël...  et de différentes saveurs... J'ai même répondu à la demande spéciale de mon Pis.Tout (bon ça c'est le nom qu'il semble que je donne à mon copain... sans le savoir... non, non, pas "pitou", mais bien Pis.Tout... longue histoire qui vient du fait que je donne rarement des surnoms ou des noms affecteux aux gens... mais que je dis souvent "pis tout"... je sais sans rapport avec le post, mais comme j'appelle ma soeur soeurette dans ce blog, il fallait bien que je donne un nom à mon époux... et comme je déteste dire "mon mari"... bon... longue parenthèse pour rien ! soupirs ;) ).... je disais dooonnnc...

Mon
Pis.Tout voulait des bisucuits au beurre de pinotte... (parce que dire biscuits au beurre d'arachide, ça n'a pas la même connotation !) et que même si ces biscuits ne font pas partie de mon répertoire biscuitesque de Noël habituel, j'étais si fière d'avoir trouvé les bons temps de cuisson, que j'ai accepté de les intégrer exceptionnellement dans mes biscuits de Noël !!!

Et maintenant, temps pour une petite danse de victoire dans la cuisine...

"Fa la la la la, la la la la.
Tis the season to be jolly,
Fa la la la la, la la la la"


19 décembre 2008

Quelques jours de froid

Et bien, les jours passent...
Et je n'ai pas encore visité de
Marchés de Noël dignes de ce nom !
Et bien qu'il fasse un peu plus froid
qu'à l'habitude à Barcelone...
Il fait un tantinet trop chaud pour
mon besoin de Noël.

Noelll

Et donc, je m'envole aujourd'hui
pour 3 jours en Alsace.
L'année dernière ce pays des étoiles
m'avait conquise...
Nous y retournons donc encore
cette année !
Un peu de froid et quelques marchés
de Noël jusqu'à lundi matin !
On se croise les doigts pour
quelques flocons... sait-on jamais !!!

À lundi ;)

13 octobre 2009

The Lost Boys (1987)

LostB01Cinéma: The Lost Boys (1987)

Fiche technique

Langue: Anglais (VO)
Année: 1987
Durée
: 97 min.
Pays
: États-Unis


Directeur: Joel Schumacher
Producteurs: Harvey Bernhard, Mark Damon, Richard Donner
Scénario: Janice Fisher et James Jeremias

Cinématographie: Micheal Chapman
Musique originale
: Thomas Newman


Distribution: Jason Patrick (Micheal Emerson), Corey Haim (Sam Emerson), Diane Wiest (Lucy Emerson), Edward Hermann (Max), Kiefer Sutherland (David), Jami Gertz (Star), Corey Feldman (Edgar Frog), Jamison Newlander (Alan Frog), Barnard Hugues (Grandpa), Brooke McCarter (Paul), Billy Wirth (Dwayne), Alex Winter (Marko), Chance Micheal Corbitt (Laddie Thompson).


Synopsis

Une mère, récemment divorcée, s'installe avec ses deux fils, chez son père, dans la ville de Santa Carla en Californie. La famille tente de s'adapter à leur vie dans une nouvelle ville. La mère, Lucy, se trouve un nouvel emploi dans un club vidéo et commence à fréquenter le propriétaire et ses fils tentent de s'intégrer aux habitants de Santa Carla. Mais Santa Carla n'est pas une ville comme les autres et les disparitions étranges font partie du quotidien.

Lors d'un concert, Micheal suit une jeune fille qui semble appartenir à une bande de jeunes motards. Il tente de la revoir mais se trouve rapidement impliquer avec le groupe d'adolescents étranges. Lors d'une soirée avec la bande, Micheal boit un liquide qu'il croit être du vin, mais qui s'avère être du sang. Après avoir bu ce liquide, Micheal commence à vivre d'étranges expériences et à subir de bizarres tranformations.

Son jeune frère, Sam, s'aperçoit des transformations survenant chez Micheal et en vient à la conclusion qu'il se transforme petit à petit en vampire. Avec l'aide de ses nouveau amis, il tentera d'aider son frère à redevenir humain et à se libérer de l'emprise de cette bande de vampires.

À propos et Commentaires personnels

Genre: Horreur, Comédie

The Lost Boys fut tourné la même année qu'un autre film de vampires, populaire et légèrement semblable, Near Dark. Comme The Lost Boys, Near Dark met en scène une bande de jeunes "délinquants" qui sont en fait des vampires et qui tentent d'attirer dans leur groupe, un jeune adolescent "innocent" s'étant épris d'une jeune fille de la bande. Mais The Lost Boys mise davantage sur la dérision et l'humour, en gardant toutefois un côté sanguinaire et sombre.

Le film fut filmé dans la ville de Santa Cruz en Californie et le boardwalk ainsi que le parc d'amusement sont facilement identifiables. La bande sonore du film connue un immense succès, avec des pièces telle que "God Times" avec INXS et Jimmy Barnes, "People are strange" une chanson de The Doors reprise pour le film par le groupe Echo and the Bunnymen et la chanson thème "Cry Little Sister" par Gerard McMahon.

Le titre du film fait directement référence aux "garçons perdus" de l'oeuvre de J.M. Barrie, Peter Pan. Comme les "lost boys" du roman de Barrie, les vampires du film sont des adolescents éternels qui ne vieilliront jamais et qui "s'amuseront" pour l'éternité. Mais rester éternellement jeune et s'amuser toutes les nuits n'est pas sans conséquence. Il faut payer le prix et devenir un vampire, un tueur impitoyable. Un prix que la famille Emmerson n'est pas prête à payer.

LostB02

Plusieurs suites furent envisagées et même écrites. Puis en 2007, une suite fut finalement tournée, Lost Boys: The Tribe. Seul Corey Feldman reprend son rôle mais on peut voir quelques caméos d'autres acteurs du film original.

Le film The Lost Boys fait partie d'un nouveau genre de films de vampires, mélangeant humour, horreur, modernité, marginalité et rock. Le "tagline" faisant la promotion du film résume très bien la direction que le réalisateur a voulu donné à son film: "Sleep all day. Party all night. Never grow old. Never die. It's fun to be a vampire." (Dormir toute la journée. Fêter toute la nuit. Ne jamais vieillir. Ne jamais mourir. C'est amusant d'être un vampire)

Les vampires de Lost Boys, sont jeunes, marginaux, "cools". Ils se déplacent en motos, ont des looks rockeurs, vivent dans un hôtel abandonné enfoui dans une caverne, et écoutent du rock. Le film a un rythme rapide et les chansons contribuent à cette cadence endiablée. Chaque chanson s'harmonise avec les images qu'elle souligne.

Bien que l'humour soit la principale force du film, tournant en dérision nombres de mythes et stéréotypes du genre au détour d'une phrase, la violence et l'horreur sont également présente. Il y a du sang, mais les scènes violentes sont peu nombreuses et très bien placées. Et rappellent aux spectateurs que les vampires sont aussi des monstres sanguinaires ; des tueurs violents. Les effets spéciaux sont très réussis et passent le test du temps, même plus de 20 ans après la sortie du film.

Tous les acteurs sont excellents. Kiefer Sutherland est particulièrement convainquant dans le rôle du chef de la bande vampire, et on arrive même à trouver sa mort émouvante. Jamison Newlander et Corey Feldman sont très bons dans le rôle de jeunes adolescents amateurs de comics et chasseurs de vampires amateurs. Dianne West et Edward Herrmann sont également excellents.

On peut difficilement dire cependant que ce film offrira des frissons aux amateurs de films d'horreur. Malgré quelques scènes plus tendue, le film ne vise évidemment pas à "faire peur". Mais, ce n'est de toute évidence pas le but du film et on sent que jamais il ne se prend au sérieux. The Lost Boys cherche surtout à redonner au mythe du vampire un peu de modernité et de dynamisme et à nous faire rire en même temps.

Voir aussi : The Lost Boys : expérience de visionnement


Citations

"Grandpa: Now, on Wednesdays when the mailman brings the TV Guide sometimes the address label is curled up just a little. You'll be tempted to tear it off. Don't. You'll only wind up rippin' the cover and I don't like that. And stay outta here.

Sam: Wait, you have a TV?

Grandpa: No. I just like to read the TV Guide. Read the TV Guide, you don't need a TV."

"Sam Emerson: Look at your reflection in the mirror. You're a creature of the night Micheal, just like out of a comic book ! You're a vamire Micheal ! My own brother, a goddam, shit-sucking vampire ! You wait 'till mom finds out, buddy !"

"David: Now you know what we are, now you know what you are. You'll never grow old Micheal, and you'll never die. But you must feed !"


Sources

  • http://www.imdb.com/title/tt0093437/
  • http://www.fast-rewind.com/lostboys.htm
  • http://www.horreur.com/critique-573-generation-perdue.html
  • http://en.wikipedia.org/wiki/The_Lost_Boys
  • http://www.best-horror-movies.com/the-lost-boys.html

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