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Quelques pages d'un autre livre ouvert...

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12 juin 2008

Le sang du temps - Expérience de lecture

Chattan2Maxime Chattam commence son roman Le Sang du temps, par une réflexion personnelle présentée en prologue. Il commence par dire ceci :

« La lecture est une expérience toute personnelle. Une exaltation folle qui naît d’une rencontre. Celle de taches noires sur des fragments de bois traité avec un esprit. Un cerveau qui vient capter les mots et les interpréter. Selon ses sensibilités. Le moteur de tout récit est l’esprit du lecteur, son imagination est son carburant. […] Mais tout est question de sens. » p. 7

Et dans les lignes qui suivent, il partage son expérience de lecteur. Comment il agit en tant que lecteur, ses habitudes de lecture…

Il en met peut-être un tout petit peu…mais je suis d’accord sur deux points : 1. la lecture est une expérience toute personnelle et 2. tout est question de sens.

Quand j’ai fait quelques recherches sur le roman de Maxime Chattam, je me suis rendue compte que beaucoup de lecteurs, principalement des fans de la fameuse Trilogie du Mal, ont été déçu par cette œuvre. Leurs raisons m’ont semblé valables. Il est vrai que ce roman se détache un peu de l’intensité des romans précédents. Qu’il y a quelques éléments un peu flous, que quelques éléments sont traités rapidement, voire cavalièrement.

Mais ma lecture fut très agréable. Et j’ai même aimé davantage Le sang du temps que les romans de la Trilogie du Mal.

Et pourtant le 4e de couverture ne m’a pas particulièrement accrochée. Très bref… deux histoires différentes qui éventuellement se recouperaient… déjà lu souvent. Et puis, quelques clichés, selon moi… une jeune femme détient un secret et doit fuir… des cadavres d’enfants mutilés, peut-être tués par un monstre légendaire, mais le détective n’y croit pas… encore assez habituel dans le genre. Et puis finalement, les deux dernières lignes… légèrement « sensationnalistes » : « À première vue, rien de commun entre ces deux époques. Et pourtant... La vérité se cache dans ces pages. Saurez-vous la retrouver? »… on veut nous intriguer, et habituellement ce genre de manœuvre m’exaspère.

Mais trois choses ont fait que j’ai tout de même acheté le livre : le Mont-Saint-Michel, Le Caire et j’aime bien l’auteur.

J’ai commencé la lecture du roman, seule dans une chambre d’hôtel, alors que j’étais à un congrès à Santiago de Compostela. J’étais très stressée par les jours qui allaient suivre et j’avais besoin d’un bon dérivatif. Je me suis installée dans le lit, et j’ai commencé à lire. J’avais un sac de graines de tournesol… C’est bizarre, mais quand je lis un roman de suspense, un thriller, un roman fantastique ou un roman policier, j’ai besoin de mon sac de graines de tournesol. J’ai lu tous mes Agatha Christie en grignotant des graines de tournesol.

J’ai terminé la lecture du roman pendant la nuit. Je ne pouvais m’arrêter. Je devais savoir. J’avais visité le Mont-Saint-Michel l’année précédente et j’avais encore des milliers d’images en tête. L’enquête au Caire m’a complètement captivée et je suis devenue la lectrice du Mont-Saint-Michel. Et quand j’ai fermé le livre… j’étais triste de terminer. Mais je me suis endormie tout de suite tranquillement, prête pour ma semaine.

Oh… il y a quelques points faibles… Marion ne m’a intéressée que du point de vue de « lectrice », son histoire ne m’a pas vraiment captivée. La fin m’a légèrement agacée, mais j’ai très bien compris la tactique de l’auteur. Par moment, j’ai eu l’impression de lire du déjà lu. L’enquête au Caire est remplie de clichés mais qui m’apparaissent finalement nécessaires à l’histoire. Cette histoire est une histoire déjà contée... une sorte d'hommage à ce genre d'enquête du début du siècle dans un pays "étrange"... Et surtout, le narrateur et son implication dans l’enquête sont une approche connue du « qui a tué »… et je pense ici à Agatha Christie – je n’en dis pas plus pour ne pas tout dévoiler… Le tout est très anglais...

Mais finalement, le roman est un roman sur la lecture. Sur notre besoin de se perdre dans une histoire, d’arriver à oublier notre quotidien, nos peurs, nos problèmes pour vivre l’histoire qu’on lit… Et ma lecture fut toute personnelle… remplis de souvenirs, d’odeurs, de goûts salés et d’émotions.

Voir aussi:

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11 juin 2008

Perception et expérience de lectures

J'ai parfois des lectures sentimentales. Comme j'ai des films émotionnels. C'est à dire que mon appréciation de l'expérience n'a Exp_rienceparfois rien à voir avec la qualité supposé ou les carences évidentes de l'oeuvre.

Et donc... j'ai parfois aimé ou détesté... et les raisons sont purement circonstancielles. Des sensations, des émotions, des moments... des endroits, des atmosphères, des expériences... Et tout ça vient changer mon opinion de la lecture ou du visionnement.

Et des souvenirs, un soleil ou une pluie, un fauteuil, un coussin, un verre, une tasse, un sandwich, une journée, une couverture, un chat... peuvent changer ma lecture. Bien sûr les mots, les adjectifs, l'harmonie et la dissonance des lettres ont aussi beaucoup d'importance. Et la rapidité ou la lenteur de l'histoire peut aussi tout bouleverser.

Mais parfois contre ma volonté, contre ma logique, contre mes notions... une lecture peut s'avérer désastreuse ou exceptionnelle selon la couleur du ciel ou la chaleur du breuvage... selon le lieu, le moment et l'humeur.

Et donc, je me sens obligée de parfois, contextualiser ces lectures que je vis.

Voici donc...


10 juin 2008

Le sang du temps - Commentaires

Critique de lecture

Le sang du temps / Maxime Chattam. – [Paris] : Michel Lafon, c2005. – 467 p. ; 18 cm. – ISBN 978-2-266-16753-6Chattan2

Résumé :

Deux histoires sont racontées dans le roman de Maxime Chattan, Le Sang du temps. La première histoire se passe en 2005. Une jeune secrétaire médico-légal, Marion, découvre par hasard un secret d’État et doit fuir de toute urgence Paris. Pour la protéger, les autorités la conduisent en secret au Mont-Saint-Michel où elle sera en sécurité parmi la communauté religieuse.

Alors qu’elle fait connaissance avec les lieux, la communauté religieuse et les quelques habitants du Mont-Saint-Michel, elle se sent surveiller, mal à l’aise. Elle s’installe néanmoins dans son nouveau environnement. Elle découvre, un jour, dans sa chambre, un papier lui proposant une énigme qu’elle s’empresse de résoudre. Intriguée, elle cherche à savoir qui lui a envoyé même si cela l’inquiète.

Voulant se rendre utile, elle se rend à Avranches pour travailler aux archives et aux livres du Mont-Saint-Michel. Par hasard, elle découvre un manuscrit caché à l’intérieur d’un livre. Le texte raconte l’histoire d’un détective enquêtant en 1928, au Caire, sur le meurtre d’enfants retrouvés incroyablement mutilés.

Marion emporte avec elle le manuscrit et commence la lecture de cette histoire. Nous sommes donc transportés avec elle au Caire. Au fur et à mesure qu’elle lit, nous entrons dans cette deuxième histoire du roman.

Au début du siècle, le détective Jeremy Matheson, en service au Caire, se voit confier une enquête sordide. Des enfants sont retrouvés, morts et mutilés dans les faubourgs pauvres de la ville. La population y voit l’œuvre d’une créature démoniaque, une goule. Le détective poursuit son enquête, ne se laissant pas influencer par les légendes, il veut retrouver le meurtrier bien réel.

Avec Marion, nous sommes les témoins de l’enquête de Matheson, raconté selon la perspective du détective qui tient un journal personnel de son enquête. Petit à petit, Marion est complètement captivé par l’histoire et dépose avec peine le manuscrit. Mais au fur et à mesure qu’elle avance dans l’histoire, elle se sent de plus en plus espionnée et commence à croire que l’histoire de Matheson a des conséquences sur sa propre vie. Qui la surveille ? Qui semble vouloir l’empêcher de connaître la fin de l’histoire ?

Commentaires personnels:

L’auteur est un expert des thrillers et donne à ses romans une touche toute américaine qui le distingue des auteurs français et qui ont fait sa renommée. Le roman dégage une tension constante, les chapitres sont courts et intenses, les rebondissements se succèdent rapidement. On a parfois l’impression de voir un film. Les éléments se superposent apportant des réponses mais laissant toujours un mystère plané. L’atmosphère est angoissante et les scènes horribles sont abondantes.

Le roman est parsemé d’indices, d’effets miroir… et à la fin du livre, on n’est pas certain du dénouement. Les réponses données ne sont pas claires et l’auteur lui-même nous fait douter de nos conclusions – à la fois dans son prologue et dans sa conclusion. Il nous amène même à poursuivre notre enquête en relisant autrement son roman, en donnant une piste à la fin…

Et donc, Chattam veut nous pousser à la réflexion. Il offre des pistes, mais le roman nous appartient. Les deux histoires sont en général bien menées, même si parfois on semble perdre un peu le personnage de Marion. Son histoire, son secret, les raisons qui la font venir au Mont-Saint-Michel semblent être secondaires et on reste un peu sur sa faim. En fait, Marion, est moins un personnage de l’histoire, qu’une lectrice. C’est à travers sa lecture qu’on lit le roman. Sa lecture est notre lecture. On voit le passé défiler comme un film.

Le Mont-Saint-Michel est très présent dans le roman, mais aussi la ville du Caire. On sent les deux lieux vivre. Même si on aurait aimé lire un peu plus de détails sur le Mont. On apprend cependant beaucoup sur le Caire, l’atmosphère de cette époque, de cette ville particulière.

Le livre se lit rapidement et on sent que l’écriture y est pour quelque chose… phrases courtes, denses… beaucoup d’actions, beaucoup de stress et une atmosphère étouffante. On s’attache à la lecture du roman mais surtout aux histoires qu’il contient. Surtout à l’enquête sur les meurtres d’enfants.

Le roman n’a pas fait l’unanimité chez les lecteurs et surtout les fans de Chattam. Plusieurs ont été déçus du roman, s’attendant à un autre roman dans la lignée de la Trilogie du mal. Personnellement, j’ai beaucoup apprécié ma lecture même si certains détails m’ont apparu clichés et que le personnage de Marion m’a semblé un petit brin fade. J’ai trouvé la fin un peu rapide, et j’ai été un peu agacé par cette façon que Chattam s’est inclus dans son roman… et par la façon qu’il semble vouloir nous intriguer… Mais dans l’ensemble, c’est un roman efficace et il m’a tenu en haleine jusqu’à la fin.

L'avis d'Hilde, Valeriane et Majanissa.

Premier article : Le sang du temps - L'auteur.

Voir aussi: Le sang du temps - Expérience de lecture

Citations:

"Elle souhaitait être chez elle. Dans son vrai chez elle, à Paris. Elle voulait se coucher le soir et mettre le réveil pour le lendemain matin, celui-là même qui la ferait maugréer à sept heures moins le quart, pour aller travailler." p. 397

"Elle avait toujours eu un petit faible pour les éditions anciennes, surtout de livres pour enfants, qui sentaient la poussière, la moisissures et le temps. " p. 81

"À bien y réfléchir, elle n'avait pas lu, c'était bien là le problème. Elle avait vécu la découverte de l'enfant mort. Le pouvoir des mots." p. 123

Sources:

9 juin 2008

Le sang du temps - L'auteur

Critique de lecture

Le sang du temps / Maxime Chattam. – [Paris] : Michel Lafon, c2005. – 467 p. ; 18 cm. – ISBN 978-2-266-16753-6

Quatrième de couverture

Paris, 2005. Détentrice d'un secret d'État, menacée de mort, Marion doit fuit au plus vite. Prise en charge par la DST, elle est conduite en secret au Mont-Saint-Michel.

Le Caire, 1928. Le détective Matherson consigne dans son journal les détails d'une enquête particulièrement sordide: des cadavres d'enfants atrocement mutilés sont retrouvés dans les faubourgs du Caire. Rapidement, la rumeur se propage: une goule, créature démoniaque, serait à l'origine de ces meurtres. Mais Matheson refuse de croire à la piste surnaturelle.

À première vue, rien de commun entre ces deux époques. Et pourtant...
La vérité se cache dans ces pages. Saurez-vous la retrouver?

L’auteur:

Chattan1Maxime Drouot est né en France, un 19 février 1976, dans la ville d’Herblay dans le Val d’Oise. Il fait un premier voyage aux Etats-Unis en 1987, à Portland dans l’état d’Oregon. Il fera, ensuite, plusieurs voyages aux Etats-Unis, notamment à New York, Denver et Portland. En 1988, il passe deux mois en Thaïlande.

Il se passionne pour le cinéma et pour la littérature. Il commence à écrire très jeune. Il rédige des nouvelles ainsi que deux romans qu’il ne fera édité. Il commence des études de Lettres modernes qu’il abandonne.

Il pense un moment à devenir acteur et suit Cours Simon à Paris. C’est à cette époque qu’il écrit sa pièce de théâtre, Le Mal (disponible sur le site de l’auteur). Il jouera quelques petits rôles pour la télévision.

À 23 ans, il a divers petits boulots, notamment comme veilleur de nuit. Il pense à reprendre ses études de Lettres mais abandonne rapidement l’idée. Il écrit alors le roman fantastique Le 5e règne. Bien que rédigé en 1999, ce n’est qu’en 2003 que le roman sera publié sous le pseudonyme de Maxime Williams. À ce moment, il travaille aussi comme libraire.

Il décide alors d’écrire des romans policiers et suit des cours de criminologie à l’Université Saint-Denis. Il suivra entre autres des cours de psychiatrie criminelle et de médecine légale. Il commence à préparer un nouveau roman et rencontre divers spécialistes. Il commence à rédiger L’Âme du Mal en 2000. Le roman est publié en 2002 sous le nom de Maxime Chattam. Il continue d’écrire et publie les deux autres romans de cette trilogie du mal, en 2003 pour In Tenebris et en 2004 pour Maléfices.

Il poursuit aujourd’hui, une carrière de romancier, à temps plein.

Site de l’auteur, contenant une biographie écrite par l’auteur lui-même.

Bibliographie:

- Le Mal (1995) (théâtre, publié sur le site officiel de l’auteur)
- Le Cinquième Règne - sous le pseudonyme de Maxime Williams (2003)
- La Trilogie du mal :

  • L’Âme du mal (2002)
  • In Tenebris (2003)
  • Maléfices (2004)

- Le Sang du temps (2005)
- Le Cycle de la vérité :

  • Les Arcanes du      chaos (2006)
  • Prédateurs (2007)
  • La Théorie Gaïa (2008)

Commentaires à suivre...

Voir aussi: Le sang du temps - Expérience de lecture

Citations:

"Elle souhaitait être chez elle. Dans son vrai chez elle, à Paris. Elle voulait se coucher le soir et mettre le réveil pour le lendemain matin, celui-là même qui la ferait maugréer à sept heures moins le quart, pour aller travailler." p. 397

Sources:

8 juin 2008

La course des années...

Ce n'est pas trop mon genre. Je n'ai même pas rappelé à mon père que c'était aujourd'hui - oui, parce que mon père si on ne lui rappelle pas, il se souvient à peine de son propre anniversaire...

Vraiment, je souligne rarement. C’est une journée comme les autres. J’avais peur d’avoir peur des années qui s’empilent à maF_te porte. Mais jusqu’à maintenant, elles sont arrivées, se sont installées sur ma peau, mon corps, mon visage, mes pensées et je les aie accueillies tranquillement.

Aujourd’hui cependant, je trouve que ça commence à se superposer un peu rapidement. Le temps se dépêche de passer, il court, il se presse… comme s’il avait peur de manquer de jours. Il me semble que je n’ai pas eu le temps de les voir passer ses jours. Ouf que la vie va vite. Les chandelles étaient plus lentes à brûler et plus rapides à souffler sur le gâteau… aujourd’hui, elles se consument en un instant et elles prennent une éternité à souffler… Quand je crois qu’elles sont toutes éteintes et que je peux manger le gâteau,  j’en découvre toujours une de plus.

Le temps est mystérieux. Et hier, les étés étaient infinis, aujourd’hui, ils sont volages. Les minutes sont interminables ou fugitives. C’est normal.

Vraiment, je souligne rarement, mais aujourd’hui, j’avais envie de m’arrêter et de regarder le gâteau avant de souffler les bougies. Faut bien regarder les années passées si on veut les connaître et s’en souvenir !  Mais c’est toujours étrange pour moi, cette journée de l’année où on devient plus vieux.

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4 juin 2008

Autres pensées sans sens ni direction

Il y a des nuits comme ça. On se couche dans son lit. On se perd dans ses couvertures. Et on attend. On attend de s’endormir. Et on attend. Pourtant on avait les yeux pleins de sommeil toute la journée. Mais une fois dans son lit, les yeux refusent de dormir. Les pensées se promènent et s’entortillent.

Pens_esDans les chansons, il semblerait que hier était mieux qu’aujourd’hui, qu’aujourd’hui est pire que demain. On a parfois l’impression que le moment présent ne doit pas être mentionné… Hier, tous nos problèmes étaient loins, et aujourd’hui, ils sont là pour rester… Mais il ne faut pas perdre espoir car même si aujourd’hui est pluie, demain il fera soleil… Mais ne parlons pas d'aujourd'hui...  Hier ou demain, tout est mieux que présentement.

“Yesterday
All my troubles seemed so far away
Now it looks as though they're here to stay
Oh, I believe
In yesterday” (Yesterday, The Beatles)

“When I'm stuck a day
That's gray,
And lonely,
I just stick out my chin
And Grin,
And Say,
Oh!

The sun'll come out
Tomorrow
So ya gotta hang on
'Til tomorrow
Come what may
Tomorrow! Tomorrow!
I love ya Tomorrow!
You're always
A day
A way!” (Tomorrow, Annie)

Et alors, on se dit que si on a perdu hier et qu’on ne peut y revenir, il ne faut pas perdre espoir, car demain sera là bientôt et il sera rempli de chaleur. Et alors on touche à quelques miettes de certitudes… et en un moment d’optimisme, on sourit et on se dit qu’aujourd’hui n’est pas si mal puisque demain sera mieux. Mais alors, on nous rappelle que ce moment de contentement nous laisse vulnérable, que le futur est à notre porte et qu’il sera probablement difficile, lui aussi.

“I ain't happy, I'm feeling glad
I got sunshine, in a bag
I'm useless,but not for long
The future is coming on” (Clint Eastwood, Gorillaz)

Allons… trop de réflexion, trop de chansons… c’est la pluie que ne cesse pas de tomber et le brouillard qui enveloppe le paysage à ma fenêtre qui engourdissent ma volonté de dormir et de me lever… Mais je me dis, que hier est passé et que demain sera, et qu’aujourd’hui, il faut simplement sourire. :-)

“Today is the greatest
Day I ’ve ever kown
Can’t live for tomorrow
Tomorrow’s much too long
I burn my eyes out
Before I get out” (Today, Smashing Pumpkins)

31 mai 2008

Quelques mots...

"Les Ethiopiens les voient (les Dieux) camus et noirs, les Thraces, avec des yeux clairs et des cheveux roux… et si les bœufs, les chevaux et les lions avaient des mains, ils peindraient leurs dieux comme des bœufs, des chevaux et des lions."

(Xénophane / env. 570-480 av JC)

29 mai 2008

Alors là... c'est la guerre !

Et bien là, c'est terminé. J’ai décidé de passer à l’action. Ça fait bien un an que je me plains de cette invasion escargotesque et que je pleure sur mes fleurs et plantes dévorées par ces mollusques. Jusqu’à date, chaque année, il y en avait 3-4, pas plus, l’année dernière, à la fin de l’été, j’en avais compté un peu plus. Et puis, auEscargot1 début du printemps, j’en comptais une bonne quinzaine…

Mes belles marguerites furent complètement dévorées… puis, les fleurs du petit cactus… puis ma lavande…  sans parler des traces de bave sur toutes les plantes et les excréments un peu partout sur le balcon… Toujours dans l’optique que « ils sont trop mignons », mon copain ne voulait pas que je les expatrie vers des lieux plus appropriés, je les regardais avec désespoir…

J’ai bien essayé quelques trucs « naturels », gingembre, coquille d’œuf, etc… je veux les éloigner, pas les tuer… Car, j’avoue que moi aussi, je les trouve bien jolis… il y en a de très gros, des moyens, et des tout petits… certains encore si jeunes qu’ils sont presque transparents ! Mais bon… ne pourraient-ils pas être mignons ailleurs que sur mes plantes ?

Et puis, un matin pluvieux, les escargots gambadaient allégrement sur la terrasse… certains accrochés aux pétales de mes marguerites et deux dévorant vigoureusement le petit cactus… alors là mon copain qui adore ses cactus fut moins attendri.

Commença alors la déportation des escargots vers le parc non loin de chez moi. Premier trajet, deux gros et deux petits… Car, je ne veux pas les déménager et les laisser seuls. Je veux qu’ils soient en groupe, histoire qu’ils ne se sentent pas trop seuls et dépayser… si je les transporte en groupe au moins, ils seront entre eux (je sais, c’est un peu sentimental…). Et puis, ce n’est pas facile de les trouver… et quand je les trouve, ce n’est pas nécessairement un moment où je peux aller les porter au parc.

escargots2Deuxième voyage… ils sont 11 escargots à être expatrier. Puis, un autre voyage de 5 escargots… et hier, un autre voyage de 6 escargots… Aujourd’hui, il pleut… sur mon balcon et sur le balcon de la voisine (qui communique), j’en compte environ 18… que je peux voir… Je ne sais plus que faire… combien y en a-t-il ? Je lis que les escargots peuvent déposer jusqu’à une centaine d’œuf… qu’ils peuvent se reproduire une fois par mois… qu’ils sont hermaphrodites…

Et donc, mes voyages risquent d’être réguliers… J’ai aussi lu dans mes recherches sur Internet que les chats éloignent les escargots, je n’ai pas vu pourquoi, ni comment… Mais je commence à croire que la raison pourquoi les années dernières, il n’y avait que 3-4 escargots est que mon chat s’en occupait ! Il n’est plus là, et cette année, je n’arrive plus à faire le décompte !

Bon… il ne pleut plus… allons ramasser quelques escargots et faire un tour au parc…

27 mai 2008

Predator – Commentaires

Critique de lecture

Predator / Patricia Cornwell . – [London] : Sphere, 2005. -- 466 p. ; 18 cm. -- ISBN  978-0-7515-3404-7Pred1 

Résumé

Kay Scarpetta travaille pour le National Forensic Institute en Florida. Alors qu’elle enquête sur le meurtre d’un homme, certaines questions surgissent qui l’amène à s’interroger sur la façon dont il est mort. Pendant ce temps, Benton Wesley, est au Massachusetts pour une étude sur des tueurs en série qui sont présentement en prison. Cette étude, nommé PREDATOR cherche à comprendre les comportements criminels des tueurs. Un des prisonniers qu’il étudie, Basil Jenrette, lui parle d’un meurtre qu’il a commis il y a plusieurs années.

La nièce de Scarpetta, Lucy, poursuit ses activités pour l’Institut, même si elle semble perdre un peu le contrôle de sa vie, dans les bars et les aventures sans lendemains. Lors d’une soirée, elle rencontre une étrange femme avec des empreintes de mains sur le corps.

Pete Marino, ancien policier travaillant avec Scarpette pour le National Forensic Institute, est en thérapie depuis quelques temps. Il reçoit un téléphone de quelqu’un se nommant Hog et qui lui parle de Scarpetta, Lucy et d’une famille qui a disparut.

Bientôt des liens entre toutes ces personnes, ces morts et ces disparitions font surfaces.

Commentaires personnels

Ceci est le 14e roman de Patricia Cornwell avec comme personnage principal, le Dr. Kay Scarpetta. Le résumé ci-haut est bref et ne dit pas grand-chose, je sais. Difficile de résumer un roman ayant autant d’histoires même si les histoires semblent converger à la fin. Beaucoup d’histoires… trop d’histoires.

Cela fait 4 mois que j’ai commencé la lecture de ce roman d’un auteur que j’aime particulièrement. J’ai été tenté d’abandonner plusieurs fois, mais j’en étais incapable. J’aime beaucoup Patrica Cornwell et j’aime habituellement ces romans… mais cette lecture fut particulièrement difficile. Je n’aime pas abandonner mes lectures… surtout d’auteurs que j’aime. Mais 4 mois pour lire un roman est difficilement admissible pour moi.

Voyons voir. Les romans de Cornwell sont généralement de bons romans policiers mettant l’accent sur le côté médecine légale. La solution du crime peut habituellement se trouver dans l’enquête médicale de Scarpetta. Outre Scarpetta, d’autres personnages reviennent régulièrement dans les romans de Cronwell : Pete Marino, Benton Wesley, Lucy. Comme je l’ai déjà dit, chaque roman amène des éléments nouveaux aux personnages. Mais en général, il n’est pas nécessaire de lire les romans précédents pour apprécier la lecture du roman actuel.

Malheureusement, je ne peux dire que j’ai apprécié ce roman de Cornwell. Cela fait déjà quelques romans que je trouve moins intéressants. Mais, j’ai eu franchement de la difficulté avec cette lecture. Heureusement, je dirais qu’au 3/4 du roman, j’ai finalement réussi à m’intéresser à l’histoire et j’ai retrouvé l’écriture de Cornwell que j’apprécie.

Scarpetta est beaucoup moins présente dans ce roman de même que l’aspect médico-légal. Je n’ai rien contre s’attarder aux autres personnages – et j’ai lu que Cornwell a voulu donner un « twist » à ses personnages - mais je trouve que s’éloigner de Scarpetta est une erreur. Je préférerais lire un roman sans Scarpetta que de la voir au second plan ainsi. Et les autres personnages n’ont pas réussi à me toucher. Ils me semblent devenus trop émotionnels. Je lis un roman policier, ici, pas un roman psychologique. Les états d’âmes de Marino me semblent légèrement pathétiques, les tourments de Lucy commencent à me taper et l’histoire d’amour entre Benton et Scarpetta… longue, redondante et pénible…

Il y avait trop d’histoires et alors que tout semble venir à s’entrecouper à la fin, je note un tas de points sans explications, des personnages inutiles, superflus, et de plus en plus d’invraisemblances. De plus, le fait de faire évoluer les personnages considérablement d’un roman à l’autre (particulièrement lors des derniers romans) rend la lecture difficile pour les lecteurs qui commencent avec ce livre. Même si j’ai lu les autres romans de Cornwell, certains détails étaient loin dans ma mémoire et j’ai dû aller relire certains passages des romans précédents.

Le tueur est plus présent. Ainsi que ses victimes. Beaucoup de chapitres sont consacrés à la relation entre le tueur et sa victime. Ces moments sont intéressants mais détonent d’avec le reste du roman. Et on change constamment de perspective. Cela peut fonctionner mais ici, cela rend l’histoire difficile à suivre.  

J’aime toujours Cornwell – et j’ai bien l’intention de commenter ses romans précédents – mais je dois avouer que cette lecture fut difficile et que j’appréhende la lecture de son prochain roman.

Voir aussi:

Premier article: Predator - L'auteur
Réflexion: Dois-je abandonner ou continuer? 

Citations

« She is frightened. She’s angry because she is terrified that she will lose her precious trees, and she will, but by then, it won’t matter. Her trees are infected. They are old trees, at least twenty years old, and they are ruined. It was easy. Whenever the big orange trucks roll in to cut down canker-infected trees and grind them up, there are leaves on the road. He picks them up, tears them, puts them in water and watches the bacteria stream up like tiny bubbles. He fills a syringe, the one God gave him. ” p. 168

Sources

26 mai 2008

Predator - L'auteur

Predator / Patricia Cornwell . – [London ] : Sphere, 2005. -- 466 p. ; 18 cm. -- ISBN  978-0-7515-3404-7

Quatrième de couverture

Florida is full of predators, from the animals who thrive in its humid heat to the humans who stalk the air-conditioned malls, and they all give Dr Kay Scarpetta, now Director of Forensic Science and Medicine, the opportunity and the means to do what she does best - persuading the dead to speak to her.

In the icy chill of Boston, Benton Wesley is working on a secret project involving convicted killers, one of whom appears to confess to an even higher number of murders than the authorities had known about. It is a project that gives Scarpetta deep disquiet, as does the behaviour of her niece Lucy, who is spending too much time drinking and indulging in casual pick-ups in cheap bars.

Then the Academy is called in to assist in the discovery of a young woman’s body in Massachusetts. She has been tortured and sexually abused, her body tattooed with handprints. The Same sort of handprints Lucy has seen on the flesh of her latest pick-up.

L’auteur

Patricia Carroll Daniels est né le 9 juin de 1956 à Miami en Floride (États-unis). Son père est avocat et sa mère, secrétaire. Pred3Elle a deux frères. Son père les quitte en 1961 et deux ans plus tard, elle déménage alors en Caroline du Nord. Sa mère est dépressive et doit être hospitalisée. Patricia et ses frères sont placés en foyer d’accueil. Sa mère confiera la garde de ses enfants à Billy Graham, en prêcheur américain très connu. L’auteur a révélé avoir été dépressive et anorexique pendant son adolescence. Encouragée à s’exprimer par l’épouse de Graham, la jeune Patricia se réfugie dans l’écriture. D’es l’âge de neuf ans, elle commence à écrire des poèmes.

En plus d’écrire, Patricia pratique le tennis et rêve même de faire carrière dans ce sport. Elle donnera d’ailleurs pendant quelques temps des cours de tennis. Elle étudiera au Tennessee (Bristol’s King College), puis au Davidson College. Elle commence à cette époque à écrire pour le Charlotte Observer.

Elle tombe amoureuse en 1976 pour Charles Cornwell, un professeur d’anglais, plus âgée qu’elle. Patricia obtient son diplôme en 1979. Puis en 1980, Charles et Patricia se marient.

Patricia continue à écrire pour des journaux. Elle se spécialise pour les faits divers et pour les crimes. Pendant ce temps, son époux laisse l’enseignement pour devenir pasteur et le couple déménage en Virginie. Elle abandonne alors le journalisme pour se consacrer à l’écriture. Elle écrit une biographie de Ruth Bell Graham, l’épouse de Billy Graham, en 1983. Elle s’essaie ensuite au roman policier mais son premier manuscrit est refusé par les éditeurs. Alors qu’elle continue d’écrire, elle travaille comme informaticienne pour l’Institut médico-légal de la ville de Richmond.

Cormwell admet volontiers qu’il y a beaucoup de lien entre elle et son personnage le plus connu, Dr. Kay Scarpetta. On peut entre autre souligner que les deux sont originaires de Miami, sont divorcées et ont eu des relations difficiles avec leur père. Son travail lui permet de rencontrer le Dr. Marcella Fierro qui travaille à la morgue. Cet univers fascine aussitôt Patricia Cornwell.

Alors qu’elle travaille à un nouveau roman, le couple Cornwell divorce en 1988. Son premier roman, Postmortem, sera publié en 1990. Ce premier roman gagne de nombreux prix accordés aux meilleurs romans policiers. Elle continue d’écrire et produit en général, un roman par année. Elle connaît enfin le succès. Elle commence par faire de nombreux achats personnels : maisons, autos… Mais, elle s’implique également dans plusieurs causes et donne de l’argent pour des bourses pour des institutions d’enseignements. Elle lutte également pour l’illettrisme. Elle contribue également financièrement à des fouilles ainsi qu’à l’institut médico-légal de Richmond.

Elle est également activement impliquée dans la création d’une université qui forme des médecins légistes et pathologistes, nommée la Virginia Institute of Forensic Science and Medecine. Elle vit encore à Richmond ainsi qu’à New York, en plus d’écrire, elle dirige aussi la Cornwell Enterprises, Inc, compagnie qui gère sa carrière. Ses romans sont souvent inspirés de crimes réels ayant eu lieu dans la région de Virginia.

Plusieurs biographies de l’auteur listent divers incidents qui ont marqué sa vie. Elle fréquente le jet-set ; est accusé de conduite en état d’ébriété et est condamnée à un mois dans un centre de traitement ; elle est diagnostiquée bipolaire ; depuis quelques années, elle affiche ouvertement son homosexualité ; elle fut accusée de plagiat ; elle fut impliquée dans une affaire d’enlèvement et de meurtre… Sa vie privée semble aussi tumultueuse que celle de ses personnages.

Voir le site de l’auteur

Bibliographie

  • A Time for Remembering -1983
  • Post-mortem -1990
  • Body of Evidence -1991
  • All That Remains -1992
  • Cruel & Unusual - 1993
  • The Body Farm - 1994
  • From Potter's Field - 1995
  • Cause of Death - 1996
  • Hornet's Nest - 1997
  • Unnatural Exposure - 1997
  • Scarpetta's Winter Table - 1998
  • Point of Origin - 1998
  • Southern Cross - 1999
  • Life's Little Fable - 1999
  • Black Notice - 2000
  • The Last Precinct - 2000
  • Isle of the Dogs - 2001
  • Portrait of a Killer: Jack the Ripper -- Case Closed - 2002
  • Food to Die For: Secrets from Kay Scarpetta's Kitchen - 2002
  • Blow Fly - 2003
  • Trace - 2004
  • Predator - 2005
  • At Risk – 2006
  • Book of the Dead – 2007
  • The Front - 2008

Citations

« Scarpetta point out the liver mortis pattern, a reddish-purple discoloration caused by noncirculating blood settling due to gravity. Pale areas or blanching of the dead woman’s right cheek, breasts, belly, thighs and the inside of her forearms were caused by those areas of her body pressing against some firm surface, perhaps a floor.” p. 398

Commentaires à suivre...

Sources

24 mai 2008

Ma vie télévisuelle : Une pierre si parfaite

Quand je me promène sur la plage, quand je fais des randonnées dans les bois, en montagnes, … peu importe l’endroit, je regarde toujours un peu à terre. Je regarde s’il y a des roches, des pierres à mes pieds. Parfois, une pierre attire mon regard et je la ramasse. Elle ira rejoindre d’autres roches ou pierres dans mes pots et bacs… proche de mes plantes et mes fleurs. Certaines roches vont sur mes tablettes… selon la couleur, la forme… certaines seules, certaines dans des vases avec d’autres roches et parfois des coquillages.

Et puis l’autre jour en marchant mes yeux se sont posés sur une pierre et j’ai retenu ma respiration. Elle était presquePierre identique… juste peut-être un peu plus petite. Ronde, blanche… comme la « pierre blanche » de mon enfance.

Car il y a une pierre chez moi qui n’est pas sur la terre de mes plantes et qui n’est pas sur une tablette ou dans un vase. Il y a une pierre qui est dans une petite boîte blanche, elle-même dans une plus grande boîte noire contentant quelques souvenirs de mon enfance. C’est ma première « pierre blanche ». Même si cette pierre blanche dans sa boîte n’est pas parfaite.

Cette nouvelle pierre que je viens de trouver ressemble beaucoup plus à la pierre blanche « officielle » que celle qui est cachée dans sa petite boîte. La pierre blanche « officielle » dormait dans ma mémoire. Elle s’est réveillée quand j’ai ramassé cette pierre un peu plus petite. Et les souvenirs ont accouru, pressés mais flous.

Je me suis souvenue d’une petite fille et d’un petit garçon. Ils vivaient en campagne. Je me souviens que la petite fille vivait là depuis longtemps et le petit garçon venait d’arriver. Ils furent bientôt des amis. La petite fille avait une pierre blanche. Enfin, il me semble qu’elle lui appartenait – même si j’ai lu sur certains sites que les deux enfants l’avaient trouvée ensemble. Enfin, selon mes souvenirs embrouillés, je crois que c’était la pierre de la petite fille et que le garçon, un jour lui déroba.

Pour récupérer la pierre, la fillette dut passer une épreuve. Et puis, une sorte de pacte s’établit… pour posséder la pierre, l’enfant devait passer une épreuve imaginée par l’autre. De plus, il devait passer la journée entière sans parler. S’il réussissait, il pouvait garder la pierre jusqu’à ce que l’autre réussisse une épreuve. Enfin, il me semble… ou alors, celui qui possédait la pierre devait faire l’épreuve et rester silencieux… mais je me souviens que la pierre était le centre de leur amitié. Les épreuves étaient très importantes même si je n’ai aucun souvenir d’aucune de celle-ci. Je me souviens avoir écouté les émissions avec passion et je me souviens que j’avais pleuré à la fin de la série. Mais je ne me souviens plus du tout pourquoi. Je me souviens surtout de l’émotion, de l’amitié, de l’amour entre les deux enfants.

J’ai un souvenir que cela avait duré très longtemps, même si je vois aujourd’hui que la série n’a duré que 13 épisodes. Le temps est différent quand on est un enfant. Les jours sont des éternités. L’émission originale fut diffusée en 1973 en Suède… moi, je l’ai vue en 1977 au Québec. La petite fille de 6 ans que j’étais, fut marquée par les images.

Cet été-là, j’ai été passer quelques semaines chez mes grands-parents. En campagne. J’avais une amie qui habitait à côté… et nous avions passé des jours à chercher une roche blanche et ronde… pas facile… des roches blanches, oui, mais rondes… Nous avons cherché sur le chemin qui dans le temps n’était pas encore cimenté mais tout en « gravelle » (terre et cailloux) ; nous avons cherché sur le bord du lac, où la pierre aurait plus de chance d’être polie et ronde… Nous n’avons pas trouvé. Et nous n’avons pas pu faire nos « épreuves »… mais cet été de recherche fut passionnant… Quelques mois plus tard, en visite chez mes grands-parents, alors que je me promenais toute seule devant la maison, je l’ai trouvée ! Une pierre blanche et ronde… un peu moins parfaite que celle de l’émission, mais quand même. J’étais tellement heureuse… je me souviens de m’être assise par terre pendant ce qui m’a semblé un moment interminable – donc je suppose quelques minutes – à contempler la pierre.

Milles choses me sont venues à l’esprit… les heures de recherches de l’été dernier, les épreuves que nous pourrions faire mon amie et moi… et puis, je me suis levée et j’ai été caché la pierre dans ma chambre. Et je ne crois pas que j’ai jamais dit à mon amie que j’avais finalement trouvé une pierre blanche.

J’ai maintenant trouvé une autre pierre blanche. Elle ira rejoindre l’autre pierre blanche dans sa petite boîte blanche. Une pour moi, et une pour mon amie. Et un jour, peut-être, si je revois cette amie, je lui donnerai une des deux pierres blanches.

Titre en français : La Pierre blanche

Titre original : Den Vita stenen

Pierre1Crée par : Gunnel Linde

Réalisateur : Göran Graffman
Genre: Policier – Drame – Familiale
Langue: Suédois
Couleur: Couleur
Pays d'origine: Suède
Durée: 30 min.
Nombre de saisons : 1 saison (13 épisodes)
Années de diffusion : 1973

Distribution :

Julia Hede-Wilkens: Ina Wendela Sofia (Fia) Pettersson / Fideli (as Julia Hede)
Ulf Hasseltorp:
Hampus Kolmodin / Farornas konung
Eva Dahlqvist:
Essy Brogren
Mona Dan-Bergman
: Fru Olsson
Fanny Gjörup:
Brita Qvarnström

Pour en savoir plus sur l’émission, ou pour voir quelques images, consulter ces liens :

23 mai 2008

Poésies complètes de Nelligan - L'oeuvre

Nel2Poésies complètes 1896-1899 / Émile Nelligan ; introduction de Luc Lacoursière. – Nouv. éd. -- [Montréal] : BQ, c1989. -- ISBN : 2-89406-022-X (br.)

L’œuvre:

Les poèmes de Nelligan ne furent tout d’abord publiés ensemble que lors de la parution du livre Emile Nelligan et son œuvre puis avec le recueil Poésies complètes.

Les poésies de Nelligan furent traduites une première fois en anglais par P.F. Widdows en 1960. Puis parut en 1983 le recueil The Complete Poems of Emile Nelligan par Fred Cogswell.

L’édition présentée ici des Poésies complètes 1896-1899 comprend une introduction de Luc Lacoursière rédigée en 1951. Cette édition comprend les poèmes que Louis Dantin publia dans Emile Nelligan et son œuvre. L’édition comprend ensuite des poèmes divers qui furent publiés entre 1896 et 1939 dans divers journaux, magazines et revues. Plusieurs de ces poèmes avaient été publiés sous des pseudonymes. D’autres poèmes inédits ont égales été ajoutés. Ce sont principalement des textes retrouvés dans des manuscrits conservés de la famille Nelligan.

Il est parfois difficile de déterminer les versions finales des poèmes. Diverses révisions par Nelligan et par d’autres personnes, dont Dantin, existent. Une chose est certaine, si nous avons ici, la grande majorité des poèmes écrits par Nelligan, nous ne pouvons retrouver le recueil qu’avait d’abord voulu l’auteur mais qu’il n’avait jamais terminé. Quelques plans existent et on peut avoir une idée des poèmes qu’il voulait faire figuré dans son recueil « Du récital des anges ».

Son œuvre entière semble comporter environ 170 textes : poèmes, rondeaux, sonnets et quelques poèmes en prose. On le rattache surtout au symbolisme et on lui donne comme influence, Verlaine, Baudelaire, Poe. On dit aussi que sa poésie est parnassienne et recherche principalement la beauté.  

Commentaires personnels :

Alors que Nelligan avait réussi a attiré l’attention de ses pairs et du public sur son œuvre lors de son vivant, c’est véritablement après sa mort qu’il devient célèbre et reconnu comme un grand poète.

Ses poèmes sont publiés dans diverses éditions et anthologies, des introductions et des commentaires sont publiés. Les critiques, mémoires et thèses se sont multipliés au cours des années. On lit et étudie ses poèmes à l’école. Un prix Émile-Nelligan est donné chaque année depuis 1979 à un poète canadien. Nelligan est définitivement un incontournable de la littérature québécoise.

Je n’essaierai donc pas ici de faire une analyse poussée de sa poésie. Beaucoup d’ouvrages, articles et sites Internet existent... Mais je vais tenter de donner quelques pistes personnelles de lecture de sa poésie… donner quelques unes de mes impressions.

Je ne connais pas beaucoup de gens qui ne connaissaient pas Nelligan. Et il est toujours très populaire. Même au secondaire et au cégep, on le lit volontiers. Ceux qui n’aiment pas la littérature ou la poésie ont quand même un petit penchant pour Nelligan. Il est jeune, tourmenté… il a écrit alors qu’il était un adolescent… il a écrit sa révolte et ses rages (on met souvent de côtés ses autres poésies aux thèmes plus classiques). Et combien de jeunes filles ont eu une image de Nelligan… ce beau jeune homme bohème au regard trouble…

J’ai lu Nelligan au primaire… Soir d’Hiver et le Vaisseau d’Or sont les premiers poèmes de Nelligan que j’ai lus. Puis j’ai encore lu Nelligan au secondaire, et ensuite au cégep, puis encore à l’université. J’ai lu et analysé pour l’école… et j’ai lu et observé pour mon plaisir.

J’ai toujours senti beaucoup de musicalité dans les vers de Nelligan. Les mots semblent là pour être lu à voix haute. Des mélodies me viennent souvent à l’esprit quand je lis les poèmes de Nelligan et on a souvent mis en musique ses vers. Beaucoup de mots étranges dans ses textes, parfois même des néologismes. Des mots tronqués, rassemblés pour former de nouveaux mots… Il joue avec la grammaire, les sens et même l’orthographe.

Les poèmes de Nelligan me semblent souvent mélancoliques, tristes… peu de gaieté dans sa poésie, même si parfois on semble pouvoir valser sur ses vers. L’utilisation de formes classiques pour ses vers nous donne parfois encore plus une impression de mélodie.

Les symboles sont importants dans sa poésie. Nelligan se considérait comme un romantique incompris. Il parle beaucoup de l’enfance, de la mort, de l’amour et de la folie. Parfois quelques thèmes religieux… Il rêve surtout. On sent l’immatériel, l’imaginaire…

Mais je vois surtout dans ses poèmes une sensibilité et une volonté d’affirmer son « moi ». Il est jeune et cherche à retrouver son enfance mais aussi à s’en détacher. Il semble ne pas savoir s’il veut rester enfant ou devenir adulte. Il aime la beauté, l’amour et la lumière mais aussi la mort, le sombre et la morosité. On lit beaucoup de pleurs dans ses poèmes et on voit beaucoup d’hantise. Les saisons semblent aussi rythmer ses vers… mais surtout l’automne et l’hiver. Il y a surtout des fins, mais parfois quelques renaissances et renouveaux.

Voir aussi:

Sources :

21 mai 2008

La romance du vin de Nelligan

La Romance du vin

Tout se mêle en un vif éclat de gaieté verte
Ô le beau soir de mai ! Tous les oiseaux en chœur,
Ainsi que les espoirs naguère à mon cœur,
Modulent leur prélude à ma croisée ouverte.

Ô le beau soir de mai ! le joyeux soir de mai !
Un orgue au loin éclate en froides mélopées ;
Et les rayons, ainsi que de pourpres épées,
Percent le cœur du jour qui se meurt parfumé.

Je suis gai ! je suis gai ! Dans le cristal qui chante,
Verse, verse le vin ! verse encore et toujours,
Que je puisse oublier la tristesse des jours,
Dans le dédain que j’ai de la foule méchante !

Je suis gai ! je suis gai ! Vive le vin et l’Art !…
J’ai le rêve de faire aussi des vers célèbres,
Des vers qui gémiront les musiques funèbres
Des vents d’automne au loin passant dans le brouillard.

C’est le règne du rire amer et de la rage
De se savoir poète et objet du mépris,
De se savoir un cœur et de n’être compris
Que par le clair de lune et les grands soirs d’orage !

Femmes ! je bois à vous qui riez du chemin
Ou l’Idéal m’appelle en ouvrant ses bras roses ;
Je bois à vous surtout, hommes aux fronts moroses
Qui dédaignez ma vie et repoussez ma main !

Pendant que tout l’azur s’étoile dans la gloire,
Et qu’un rythme s’entonne au renouveau doré,
Sur le jour expirant je n’ai donc pas pleuré,
Moi qui marche à tâtons dans ma jeunesse noire !

Je suis gai ! je suis gai ! Vive le soir de mai !
Je suis follement gai, sans être pourtant ivre !…
Serait-ce que je suis enfin heureux de vivre ;
Enfin mon cœur est-il guéri d’avoir aimé ?

Les cloches ont chanté ; le vent du soir odore…
Et pendant que le vin ruisselle à joyeux flots,
Je suis gai, si gai, dans mon rire sonore,
Oh ! si gai, que j’ai peur d’éclater en sanglots !

Commentaires personnels

Nelligan a composé ce poème en réponse à une critique négative de ses poèmes. La critique ne comprend pas ses poèmes. IlVin est jeune, déçu, et cherche à être reconnu. Il compose des vers qui expriment sa tristesse. Il lira La romance du vin lors de la 4e et dernière séance publique de l’École littéraire auquel il appartenait et qui eut lieu au château de Ramezay à Montréal. Les poèmes que Nelligan lira lors de cette soirée, incluant La romance du vin, seront très bien reçus et ces amis l’acclameront lors de sa lecture. Nelligan sort triomphant de cette soirée de mai.

L’ovation que lui font les invités et membres de l’École littéraire se continue jusque dans la rue. Nelligan est acclamé dans la rue du château de Ramezay jusqu’à sa demeure sur la rue Laval. Il devient instantanément un poète reconnue et acclamé. Il connaît le succès. Quelques temps après cette soirée, il est conduit à l’asile pour « folie », « dépression »,… Il ne sortira plus des hôpitaux psychiatriques.

Le poème La romance du vin est considéré comme un cri du cœur du poète. Suite à la critique négative qu’il avait reçu, Nelligan est à la fois triste et enragé, et se considère alors comme un poète incompris. Il utilise des images négatives, sombres, moroses, tragiques. Il se sent persécuté, trahi.

«  C’est le règne du rire amer et de la rage
De se savoir un poète et objet de mépris,
De se savoir un cœur et de n’être pas compris
Que par le clair de lune et les grands soirs d’orage ! »

Emile Nelligan se consacre à la poésie. Il a abandonné ses études, ne poursuit aucune carrière ou emploi… que pourtant son père tente de lui trouver. Il veut vivre de ses poèmes, de l’art. Il veut être connu pour sa poésie.

« J’ai le rêve de faire aussi des vers célèbres »

Ses vers précédents ont été critiqués de façon très négative. Il veut offrir des vers qui le feront connaître et surtout reconnaître comme un poète. Ses amis, les spectateurs, sa ville, tous l’acclament avec ces vers… Le poème est relativement classique dans sa structure. Il comporte 9 quatrains et Nelligan clame, dénonce, contraste et rime.

Ces gens qui l’avaient humilié, qui avait « ri » de lui… aujourd’hui le célèbrent. Dans ce poème, Nelligan cri… il s’exclame constamment… un point d’exclamation qui se répète… Il pointe du doigt la foule qui rie de lui et ne le comprend pas. Et bien sûr, il dénonce aussi. C’est un des objectifs de ce poème.

« Dans le dédain que j’ai de la foule méchante ! »

« Femmes ! je bois à vous qui riez du chemin
Ou l’Idéal m’appelle en ouvrant ses bras roses ;
Je bois à vous surtout, hommes aux fronts moroses
Qui dédaignez ma vie et repoussez ma main ! »

Et Nelligan veut crier qu’ils sont sans importance… qu’il est ivre de la poésie, de l’art… que les commentaires des autres n’ont aucune importance. Il est poète et il entend vivre intensément sa vie d’artiste… quitte à en souffrir…

 « Je suis follement gai, sans être pourtant ivre !… »

Il est triste, mélancolique et dépressif mais aussi euphorique et excité. Il alterne entre la tristesse et la gaieté. Il a peur de l’échec, cherche le succès… ne sais pas comment vivre avec l’un ou l’autre. Il rit et il pleure.

«  Oh ! si gai, que j’ai peur d’éclater en sanglots ! »

Il est jeune. Il vit de passion… finalement comme beaucoup d’adolescents. L’aurait-on traité de fou aujourd’hui ? L’aurait-on enfermé dans un asile ? Probablement pas…

« Moi qui marche à tâtons dans ma jeunesse noire »

Il oscille entre l’automne et le printemps. Entre ce qu’il considère sombre, mélancolique et ce qu’il voit comme un renouveau, une renaissance… entre la mort et la vie. Il marche dans le brouillard et la lumière. La création semble être ce qu’il croit qui va le sauver. Il cherche un idéal qu’il pense trouver dans la poésie.

« Pendant que tout l’azur s’étoile dans la gloire,
Et qu’un rythme s’entonne au renouveau doré,
Sur le jour expirant je n’ai donc pas pleuré,
Moi qui marche à tâtons dans ma jeunesse noire ! »

Il y a une certaine gaieté dans le poème… on sent qu’il cherche à convaincre de son ivresse. Comme on peut parfois être heureux… se sentir transporter pour ensuite retomber dans la tristesse.

« Tout se mêle en un vif éclat de gaieté verte
Ô le beau soir de mai ! Tous les oiseaux en chœur, »

Les vers expriment les contradictions de ses émotions. Joyeux, rayonnant, froid et triste…

«  Ô le beau soir de mai ! le joyeux soir de mai !
Un orgue au loin éclate en froides mélopées ;
Et les rayons, ainsi que de pourpres épées,
Percent le cœur du jour qui se meurt parfumé. »


Les termes se suivent, parfois musique, parfois simples sons. Les choses sont couleurs, sons, odeurs, … Souvent des termes inattendus qui se placent sans crier gare un à la suite de l’autre. Évoquant des images imparfaites mais tenaces.

« Tout se mêle en un vif éclat de gaieté verte »

« Je suis gai ! je suis gai ! Dans le cristal qui chante, »

« Percent le cœur du jour qui se meurt parfumé. »

« Ou l’Idéal m’appelle en ouvrant ses bras roses »

« Les cloches ont chanté ; le vent du soir odore… »

Nelligan appelle le vin. Le vin qui enivre mais qui donne aussi la connaissance. On voit les choses d’une façon plus claire mais plus triste. On peut devenir joyeux tout en conservant sa tristesse. Le vin ouvre les yeux et les fait souvent pleurer.

«  Et pendant que le vin ruisselle à joyeux flots,
Je suis gai, si gai, dans mon rire sonore,
Oh ! si gai, que j’ai peur d’éclater en sanglots ! »

Mais la tristesse de Nelligan semble devenir sa force. Ce qui le pousse à écrire, à vivre. Mais ce qui semble aussi l’accabler. Son échec va devenir son succès. Il aspire au succès, mais surtout à la reconnaissance des autres. Comme beaucoup de gens, comme la plupart des adolescents.

Il rage, pleure et est parfois intensément heureux… Et ne sait comment vivre avec toutes ces émotions contradictoires… Contradiction entre son corps, son esprit… ses désirs et ses émotions.

« Serait-ce que je suis enfin heureux de vivre ;
Enfin mon cœur est-il guéri d’avoir aimé ? »

Il semble le sujet principal du poème. Ou plutôt ses émotions, ses contradictions le sont. Cherchant à faire reconnaître son individualité mais voulant l’approbation des autres. Il est blessé. Veut qu’on le sache. Dire sa haine des autres, mais souligner son besoin de reconnaissance. Il cherche à crier sa rage de vivre. Sa volonté d’être et d’être reconnu comme individu… Il est… « Je suis… » dit-il à répétition.


Voir aussi:

20 mai 2008

Les poésies complètes de Nelligan - L'auteur

Poésies complètes 1896-1899 / Émile Nelligan ; introduction de Luc Lacoursière. – Nouv. éd. -- [Montréal] : BQ, c1989. -- ISBN : 2-89406-022-X (br.)

Quatrième de couverture :

Nelligan : « Génie éternellement vivant », « phénomène admirable de précocité » (…) peu d’œuvres canadiennes connaissant une faveur aussi grande et qui persiste au-delà des modes. La carrière brève autant que fulgurante du poète nous vaut des poésies qui demeurent l’objet d’un véritable culte.

L’auteur :

Émile Nelligan est né à Montréal un 24 décembre 1879. Son père était irlandais et sa mère québécoise. Deux filles viendrontNel1 s’ajouter à la famille Nelligan. À partir de 1886, Émile fréquente plusieurs écoles dont il s’absentera fréquemment. Jusqu’en 1895, il obtint de bons résultats scolaires. Alors qu’il fréquente le collège Sainte-Marie en 1896, il connaît cependant quelques difficultés dans ses études.

Il publie son premier poème en juin de 1896, Rêve fantasque, dans le Samedi, sous le pseudonyme d'Émile Kovar. Il poursuit ses études en syntaxe au collège Sainte-Marie avec des résultats moyens. En février de 1897, son ami, Arthur de Bussières, poète, fait admettre Nelligan à l’École littéraire, cercle de jeunes « littérateurs » qui se réunissaient toutes les semaines pour discuter de littérature, arts et sciences et pour lire des poèmes. On retrouve cependant son inscription sous le nom de « Lennigan ». Emile Nelligan est le plus jeune membre du groupe.

La même année, à l’âge de 17 ans, il décide d’abandonner ses études et de se consacrer à la poésie. Il essaie de publier ses poèmes dans diverses publications. Il essaie d’abord de publier sous des noms incomplets. Les publications exigent une identité et une adresse pour publier les poèmes. Il publiera quelques poèmes dans le Monde illustré (sous le nom d’Émil Nellighan) et l’Alliance nationale.

Nelligan fut toujours très près de sa mère, pianiste, qui l’a initié à la musique et à l’art. Il a cependant de nombreux disputes avec son père. À l’été de 1898, Nelligan s’engage comme matelot et part pour Liverpool. On ne sait trop si c’est par choix ou si son père, mécontent que son fils ait laissé les études, l’y obligea. Il fera le voyage mais quitte ce poste dès son retour. Il tentera ensuite de travailler comme commissaire-comptable (emploi que son père lui avait trouvé), mais il quitte également cet emploi. À cause de ses nombreuses absences, il ne fait plus à ce moment parti de l’École Littéraire, même si d’autres membres lisent parfois de ses poèmes.

D’autres poèmes de Nelligan sont publiés dans diverses publications. En décembre, il est réadmit à l’École Littéraire.

En 1899, Nelligan travaille à un recueil de poésie qu’il veut appeler «  Le Récital des Anges ». Il continue à assister aux réunions de l’École littéraire ainsi qu’aux séances publiques du groupe. On le décrit alors comme un jeune homme extravagant et bohème. On connaît peu sa vie sentimentale et il ne sembla pas avoir eu de relations amoureuses sérieuses. À travers sa correspondance et sa poésie, on peut déduire le passage de quelques femmes dans sa vie, parfois réelles – sa mère, ses sœurs, sa cousine, et autres femmes – parfois idéales ou imaginaires.

Une critique négative de son poème Le Perroquet, l’attriste beaucoup. Il décide alors de ne plus collaborer au  et délaisse pour un temps les réunions de l’École littéraire. Mais il reprend ensuite ses activités littéraires. Il écrira le poème Monde illustré La Romance du vin, en réponse à la critique négative qu’il avait reçu. Le poème est très bien reçu à sa lecture lors de la 4e séance publique de l’École littéraire. Il est acclamé par ses amis mais cette lecture marque sa dernière apparition à l’École littéraire.

Il publie Les Communiantes dans le Petit Messager du Très Saint-Sacrement en juin de 1899. Mais il travaille beaucoup à son œuvre. Il est cependant surmené et dépressif. Son père demande qu’on le conduise à la Retraite Saint-Benoît, un asile. On lui diagnostique une schizophrénie qu’on nomme alors « démence précoce ». Il y reste jusqu’en 1925. Il sera ensuite conduit à l’hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu. Il y restera jusqu’à la fin de sa vie. Son oeuvre demeurera incomplète.

Il continue d’écrire mais les poèmes qu’il compose pendant ces années d’internement sont peu nombreux. Il retravaille plutôt ses poèmes.  Ses amis font publier quelques uns de ses poèmes inédits et les lisent à l’occasion.

En 1902, Louis Dantin publie une étude sur Emile Nelligan incluant des poèmes inédits dont Soir d’hiver.  Cette étude fera connaître Nelligan du grand public. Dantin prépare également un premier recueil des poèmes de Nelligan. Malheureusement, le projet est suspendu par les supérieurs de Dantin qui n’approuvent pas l’œuvre. Dantin quitte Montréal mais laisse à la famille Nelligan, le recueil qu’il préparait.

En 1904, le livre Émile Nelligan et son œuvre paraît avec une préface de Louis Dantin. Le recueil est bien accueilli par la critique et le public, autant au Canada et en France. Les années qui suivent, plusieurs poèmes inédits de Nelligan sont publiés dans diverses publications.

En 1925 paraît une deuxième édition de livre Émile Nelligan et son œuvre. Et en 1932, la troisième édition. Nelligan est maintenant à Saint-Jean-de-Dieu. Il sort quelques fois mais très rarement. Plusieurs personnes vont le voir et lui demandent de lire ces poèmes.

Émile Nelligan meurt le 18 novembre 1941 à Saint-Jean-de-Dieu. Il sera enterré au cimetière Côte-des-Neiges. La 4e édition Émile Nelligan et son œuvre paraîtra en 1945 et en 1952 paraît la 1e édition des Poésies complètes. Il deviendra un des poètes les plus importants du Québec.

Sources :

À suivre...

Voir aussi:

 

19 mai 2008

Soeurette est repartie

SisterAu départ, elle était aussi venue vivre à Barcelone. Mais après 2 ans, elle a décidé de changer de carrière, retourner à l'université et donc de retourner à Montréal.

Cela fait donc 2 ans que soeurette est retournée vivre au Québec. Je l'ai vu rapidement l'automne dernier, lors de notre voyage éclair à Montréal... justement pour son anniversaire.

Mais ces 10 jours ont passé rapidement et je l'ai à peine vue...

Évidemment, aujourd'hui c'est plus facile... Quand nous étions jeunes, mon père parlait rarement à sa famille en Espagne. Et il les voyait très peu. Les téléphones coûtaient chers, les lettres arrivaient parfois et les vols Montréal-Barcelone étaient peu fréquents et surtout très dispendieux.

Je parle à ma soeur plusieurs fois par semaine. Les appels ne coûtent que quelques sous, les conversations audios ou par écrit sur Internet sont quotidiennes... Et le Facebook et autres permettent de se parler tous les jours, de savoir ce qui se passent, de s'envoyer des photos...

Et donc on se parle souvent et on se voit même avec la webcam... mais ce n'est pas pareil.

Au début de mai, j'étais à l'aéroport, attendant qu'elle sorte de l'avion pour 3 semaines de vacance à Barcelone.  Qui ont passé bien trop rapidement !!!  Des marches, des heures de papotage, des films, des visites, des petites voyages, de la plage, des sorties... et même des petits "obstinages" entre soeurs... qui m'avaient bien manquée !!! Et plusieurs larmes ce matin quand elle est repartie pour Montréal...  Je m'ennuie de ma soeurette...

16 mai 2008

La mer se fâche

Mer2Le week-end dernier, il a finalement plu. Beaucoup. Beaucoup. Beaucoup trop. Des pluies violentes et des vents terribles. Des rivières ont débordé, les arbres furent arrachés... La nature semble appréciée mais la mer s'est fâchée.


Mer1Elle a envahi les plages, les a dépassées par endroits et elle y a laissé quelques souvenirs... principalement des algues, des poissons et des coquillages. Dimanche, nous sommes allés sur notre plage préférée. À une heure de Barcelone, sur la Costa Dorada... loin des plages encombrées et populaires de Barcelone, Casteldelfels et Sitges. La Playa Llarga est toujours plus tranquille, avec une plage large au sable doré et fin.

Ce dimanche, elle avait perdue la moitié de sa plage. La mer enMer3 réclamant une grande partie. Il n'y avait que quelques marcheurs, des algues, des poissons morts, des coquillages perdus, des bateaux boiteux... Et sur le coin où nous étions, une roue d'avion... avec ses coquillages la décorant... Combien de temps a-t-elle dormi au fond de la mer ?

Malheureusement sur la plage de Barcelone, elle a aussi laissé des déchets, des cargaisons, et des souvenirs de poubelles et toilettes de bateaux de la marina... De nombreux employés de la ville et des volontaires travaillent activement à la nettoyer...

15 mai 2008

Un Jacques, des Jacques

Et donc, nous revenons à Jacques. Qui est ce Jacques dont le tombeau situé dans la Cathédrale attire tant de gens ?

Le Jacques qui serait à Compostelle est en fait « Jacques le Majeur », fils de Salomée et de Zébédée et frère de Jean l’évangéliste. Il est pêcheur sur le lac de Tibériade, quand il devient un des premiers apôtres du Christ. On l’appelle le « Majeur »  pour le distinguer de l’apôtre Jacques, fils d’Alphée qu’on appelle le « Mineur » car il a commencé à suivre Jésus après Jacques, fils de Zébédée.

On lui donne aussi parfois le surnom de « Fils de Tonnerre ». Ce surnom qui est donné également à son frère Jean est en lien avec d’un épisode de la vie de Jésus. En effet, alors que Jésus se rend à Jérusalem avec ses discipJacquesJPGles, ils s’arrêtent pour la nuit dans un village de Samarie. Ils cherchent à se loger, mais personne ne leur offre l’hospitalité. Les deux fils de Zébédée, Jacques et Jean s’en indignent et veulent punir les habitants peu charitables en faisant tomber la foudre sur le village. Jésus les réprimande mais le surnom leur resta : « Fils de Tonnerre », Boanergès en grec.

Jacques sera un des témoins principaux de plusieurs évènements marquants de la vie de Jésus, par exemple la Transfiguration, la résurrection de la fille du chef de la synagogue, la troisième apparition de Jésus après sa mort. 

Selon les Actes des Apôtres (12, 2), en l’an 44, il sera décapité à Jérusalem, sur l’ordre du roi Hérode Agrippa. Il serait le premier apôtre à mourir en martyre. Les raisons de sa condamnation à mort ne sont pas déterminées. On dit qu’Hérode avait probablement voulu plaire à certains de ces sujets influents en persécutant la jeune église chrétienne et ses adeptes. Ou alors peut-être que Jacques avait-il prononcé des paroles ou commis des actes séditieux puisque la mort par décapitation était souvent la sentence pour les crimes politiques.

D’autres Jacques font aussi leur apparition dans les écritures. Tout d’abord, Jacques le Mineur, fils d’Alphée et également apôtre. Il a aussi Jacques dit le Juste qui est un frère de Jésus et finalement, il a un autre Jacques qui serait celui qui a rédigé l’Épître de Jacques. Tous ces Jacques différents sont habituellement regroupés dans la tradition chrétienne pour ne former qu’un seul personnage. Le Jacques de Compostelle est d’ailleurs à la fois l’apôtre, le frère de Jésus et le rédacteur de l’Epître.

Plusieurs miracles sont attribués à Jacques de son vivant dont la guérison d’un paralytique alors même qu’il marchait pour se rendre au lieu de son exécution à Jérusalem.

Alors comment le corps de Jacques le Majeur a-t-il abouti en Galicie ? On dit que Jacques, tout comme Pierre, Paul et autres disciples a réalisé plusieurs voyages pour évangéliser les gens. On ne sait pas grand-chose de l’apostolat de Jacques. C’est uniquement au Ve siècle que Jérôme écrit dans son texte intitulé « Commentaire sur Isaïe » que l’Illyrie et les Espagnes ont été évangélisés par les deux frères Jacques et Jean, particulièrement Jacques. Cette théorie ne fait pas l’unanimité cependant, et le pape Innocent discréditera cette idée. D’autres reprendront cependant cette thèse, notamment l’évêque de Salona en Dalmatie.

Plusieurs écrits font donc état de l’évangélisation des Espagnes par Jacques le Majeur. Il aurait parcouru le territoire en entier et plusieurs anecdotes sont rapportées. Après avoir prêcher en Espagne, Jacques serait reparti pour Jérusalem où il sera exécuté. Ce sont ses compagnons qui auraient amené ses restes en Galicie afin qu’il se retrouve sur les lieux de son apostolat. D’autres lieux sont cependant nommés comme lieux conservant le tombeau de Jacques, par exemple, la Judée et la Marmarique.

Mais Compostelle demeure le lieu reconnu aujourd’hui où repose Jacques le Majeur.

Sources :

  • Les Chemins de Saint-Jacques de Compostelle / Textes rédigés avec la collaboration de Julie Roux. – Vic-en-Bigorre : MSM, c1999. –320 p. : ill. en coul.; 24 cm. – ISBN 2-911515-21-8.
13 mai 2008

Voyage d'un jour

voyageEn visitant ce matin le blog de Fine Bessot, j'ai pris connaissance de cette sympathique initiative de Miss*Laurence: Journée de voyage - 21 Juin 2008.

Le principe est le suivant:

- le 21 juin (ou 1 ou 2 jours avant cette date), pour souligner le début de l'été, on doit publier quelques photos de notre ville/village : les maisons, les rues, l'architecture, en été, en hiver, sous la pluie, au soleil, sous la neige, ... enfin ce qui caractérise l'endroit où on demeure. Pas de limite de photos.

L'idée est que ce 21 juin, nous pourrons faire un tour du monde en images et découvrir ou redécouvrir des villes, des villages, des lieux...

Pour participer et lire les instructions plus détaillées, il faut aller sur le site de Miss*Laurence et lui laisser un message avec son nom, la ville, le pays et l'adresse de son site ou blog.

J'ai un voyage de prévu le 21 juin... ;)

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12 mai 2008

Quelques mots...

Je n'ai jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait dissipé.   

[Montesquieu]

11 mai 2008

Les archives de Pauline: Ma mère chantait toujours...

Il y a des chansons que me chantait ma mère. Ces chansons, elle les fredonnait surtout à l'heure d'aller au lit. J'avais beaucoup de difficulté à me coucher de bonne heure. Je ne voulais jamais aller au lit. Et je ne voulais jamais me lever le matin. Comme ma mère… Ma mère se couchait toujours très tard et aimait rester au lit le matin. Mais une petite fille doit se coucher tôt…

MamanElle venait donc, tous les soirs, s'asseoir sur le bord du lit pour me lire une histoire. Mais cela ne suffisait pas. J’étais trop attentive à l’histoire. Elle me chantait alors des chansons pour essayer de m’endormir. Elle avait une voix douce qui parfois n’avait pas la note juste mais qui pour mes oreilles était parfaite. Souvent, les chansons ne suffisaient pas non plus à m’endormir… j’aimais trop les entendre. Elle me caressait alors le bras ou le dos pour essayer de me calmer pour que je puisse dormir enfin.

Elle chantait ainsi tous les soirs. Parfois aussi le jour pendant qu’elle faisait le ménage ou les repas. Elle chantonnait aussi quand on allait se promener.

Ces chansons qu’elle chantait, je m’en souviens très bien. Et je peux les chanter aussi. Je le fais parfois. Ces chansons, ma sœur et moi, nous les lui avons chanté un après-midi, alors qu’elle était aux soins intensifs. Nous lui rendions visite et sans trop savoir pourquoi, nous avons parlé de ces chansons… et nous les avons chantés, doucement, en faussant légèrement. Quand nous sommes parties, elle souriait. Et puis, ce soir-là, elle s’est endormie pour ne pas se réveiller.

Les chansons qu’elle chantait étaient toutes des chansons connues et que j’ai pu retrouver… pour m’apercevoir que souvent elle les avait modifiées… souvent plus courtes, quelques paroles différentes… au gré de sa mémoire, je suppose. Quand je chante ces chansons, je les chante comme elle les chantait… et parfois comme ma mémoire me les rappelle. Ces chansons existent donc pour moi de différentes façons… sur mes disques dans leur version originale, dans ma mémoire dans leur version maternelle…

« Une chanson douce
Que me chantait ma maman,
En suçant mon pouce
J'écoutais en m'endormant.
Cette chanson douce
Je veux la chanter aussi,
Pour toi, ô ma douce,
Jusqu'à la fin de ma vie,
Jusqu'à la fin de ma vie.
»

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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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