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3 juillet 2011

Le moment captif du dimanche : croisement de béton

"[...]Chaque ville diffère de toutes les autres : il n'y en a pas deux semblables. Et une ville a des émotionsDSC_2216 copy d'ensemble." [John Steinbeck]

Elle est belle la ville. Je l'aime bien la ville. Avec ses belles maisons, ses beaux parcs, ses gratte-ciel, grafittis, ses ruelles, ... J'aime même ses échangeurs mal-aimés, d'une beauté bétonnée, d'un majesté démesuré à la limite du disgrâcieux.

Ils sont parfois vieux, trop vieux. Ils ont perdus de leur lustre. Les cicatrices et les béquilles les agressent. Mais ils résistent et s'entrelacent dans une danse sans fin.

Ils se couvrent et se découvrent. Ils s'entrecoisent et se caressent presque. On ne pourrait que voir leur laideur cimentée par leur utilité, leurs défauts de fabrication, leur grisailles fanées et jaunâtres. Ils bloquent le ciel et la végétation. Ils font obstacles au bleu et au vert.

Mais je ne peux m'empêcher d'y voir un ballet de routes liées et déliées. Et d'admirer leur existence concrète ainsi que les absences qui laissent percer un peu de ciel, un peu d'espace et toujours et partout la nature qui déchire le béton. J'aime cet entrelacement de possibilités, cet enchevêtrement de féerie urbaine.

"La plus grande beauté d’une ville n’est pas dans les édifices, elle est dans l’espace libre entre les édifices. Les grands artisans de villes sont des sculpteurs d’espace." [Georges Duhamel]

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26 juin 2011

Le moment captif du dimanche : apprivoiser son renard

11-06-26"Il n'est pas d'homme sage qui ne commette parfois une sottise, ni de sot qui ne fasse aucun acte sensé" [Roman de Renart]

C'est parfois enrageant. On a l'impression qu'on change, qu'on évolue... qu'on corrige ses plus grand défauts. Que l'on vieillit, que l'on grandit. Mais non. On a beau rider et faire des cheveux blancs, on continue à faire des bêtises.

Et on se dit qu'on est bien idiot. De refaire encore et encore les mêmes sottises. C'est naturel. Et on est idiot de croire que l'on peut tout changer. On a beau chasser notre naturel, il revient toujours le salaud ! Et au galop en plus !

Et si nos bêtises étaient essentielles ? Il s'agit de les apprivoiser et de les comprendre. Connaître nos sottises et les promener. Trotter avec nos âneries et espérer qu'elles demeurent banales.

Et j'observe le renard trotter avec sa proie et j'observe mes sottises courir. Et je me dis que je serais bien sotte de ne pas les accepter. Reste maintenant à essayer de ne pas trop les répéter... On peut bien espérer, non ?

"Le renard change de poil mais non pas de naturel" [Proverbe français]

15 mai 2011

Le moment captif d'un dimanche : la vie à deux

12_02_14"C'est dur de faire un couple. Ça prend une vie" [Hélène Ségara]

Il me semble que c'était hier. Mais c'était il y a longtemps. Mais non, ce n'est pas il y a si longtemps, tu exagères toujours. Mais ce sont quand même 19 années qui ont passé... Ce n'est pas une vie, mais c'est tout de même un âge vénérable.

Tu as peut-être raison... ça remonte à quelques temps quand même. Mais il me semble quand même que c'était hier. Tu crois qu'on a changé ? J'espère bien ! Tu imagines, si nous étions les mêmes. Nous étions fous, non ? Sûrement trop. Nous le sommes encore, tu sais. Mais d'une autre façon... C'est un peu mystérieux, comme un équilibre entre la folie et la sagesse, entre la tendresse et la passion, entre les rires et les pleurs. C'est que nous sommes deux. Et nous serons toujours deux. Deux entités bien différentes. Tu es toi, je suis moi. Nous suivons le même chemin. D'abord avec passion, maintenant avec amour et tendresse. On oublie parfois de s'entendre mais on finit toujours pas s'écouter et se comprendre.

La vie passe et nous comptons maintenant 19 ans de bêtises et de folies. Il me semble pourtant que c'est hier que tout a commencé. Ah mais enfin, tu fais exprès ou quoi !!! Viens ici que je t'embrasse !

"Le couple repose sur un mythe fusionnel. Comme si nous ne faisions qu'un. Alors que nous ne sommes définitivement deux" [Denis Robert]

24 avril 2011

Le moment captif du dimanche : offrande

""Trèfle" de plaisanterie, comme dirait un lapin dans un carré de luzerne..." [Fernand Raynaud]DSC_1212_copy

Le lapin soupire à la fenêtre, une fleur à la main.

Ah, mais il arrive ou pas, ce printemps? J'ai beau regardé au loin par la fenêtre tous les jours, je ne le vois pas. Ne sait-il pas que je l'attends et que je pense qu'à lui ? C'est que j'ai une fleur pour lui. Et c'est que j'ai des oeufs à offrir.  Le lapin s'impatiente. Il croit à une plaisanterie.

Mais je suis là, le printemps lui répond-il. Tu le sais pourtant. Je suis parfois discret, mais je suis là. Tu peux aller distribuer tes oeufs sans crainte, je serai sage aujourd'hui.

Le lapin soupire à la fenêtre, la fleur à la main. Il aime le printemps et a des miliers de vers à lui raconter. Les oeufs de Pâques ne sont qu'un prétexte... une excuse pour se retrouver. Ils vont si bien ensemble. Le lapin et le printemps...

Et de Joyeuses Pâques, ils souhaitent ensemble à tout le monde !!! ;-)

"Le printemps, c'est tout un poème. On en parle, on le pratique, on l'attend..." [Alphonse Boudard]

17 avril 2011

Le moment captif du dimanche : goutte à goutte

DSC_1358_copy

"Il y a des pluies de printemps délicieuses où le ciel a l'air de pleurer de joie" [Paul-Jean Toulet]

Bon, j'avoue que cette pluie printanière commence à me peser un peu. En fait, ce n'est pas tant la pluie que le froid qui se colle à celle-ci, qui me rend un peu triste.

Le printemps est si magnifique ici et il me tardait tant de le revoir... C'est qu'il n'existe pas beaucoup là-bas, et si ce n'était des cerisiers et amandiers en fleurs, le printemps passerait presque inaperçu.

Ici, il est si rempli de promesses et d'espoirs... tant de moments le caractérisent... La neige qui fond, le gazon qui verdit petit à petit, les crocus et tulipes qui pointent le bout de leur nez... les degrés qui montent tranquillement... les gens qui sortent peu à peu et qui s'activent dehors après des mois de tranquillité au chaud à la maison...

Et là... la pluie s'attarde, elle s'aggrippe à l'hiver froid. Elle griffe le printemps de ses gouttes glaciales. Elle rend la terre trop mouillée... les flaques d'eau s'accumulent un peu partout. Et on soupire devant nos fenêtres à attendre le soleil pour sortir enfin.

Mais ne vous méprenez pas, j'aime bien la pluie du printemps qui annonce tant de vie. Et cette étrange Dolly Parton n'a-t-elle pas si justement dit ?: "Si tu veux l'arc-en-ciel, tu dois supporter la pluie !"

Alors, regardons le ciel pleurer sa joie annonciatrice de renouveau et allons danser dans ces coquines flaques d'eau !

"I'm singing in the rain
Just singing in the rain
What a glorious feelin'
I'm happy again
I'm laughing at clouds
So dark up above
The sun's in my heart
And I'm ready for love"

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3 avril 2011

Le moment captif d'un dimanche : s'endimancher

11_04_03b"Viens voir la vieille barrière rouillée
Endimanchée de toiles d'araignées " [Félix Leclerc]

Ah mais non... c'est foutu. Je regarde cette photo... ce moment captif d'un... d'un samedi en fait. D'un samedi à Portsmouth. Donc... c'était foutu. Nous marchions, et je dis: "Oh la belle barrière rouillée. Je la prends en photo". Et puis, depuis... je n'ai que ces paroles en tête.

Elle n'était pas endimanchée de toiles d'araignées -enfin, je n'ai pas enquêté en profondeur, mais il n'y avait pas de toiles évidentes...-, mais elle était envahie de branches ensommeillées par l'hiver.

Mais le printemps commence à éclore; et les paroles m'envahissaient l'esprit. Car les fleurs ont recommencés à poindre leur nez. Pas de papillons ou de crapauds mais quelques bourgeons. Et des centaines de fées qui me faisaient des clins d'oeil.

Regarde la barrière, disaient-elles... elle est rouillée mais tu sais qu'elle est forte. Elle te rappelle ta force. Elle te rappelle que l'hiver est terminé et qu'il est temps de te reprendre en main... Des frontières sont à franchir et de nouvelles expériences à vivre...

Mais c'est foutu... je me perds dans la mélodie qui me gratte le cerveau... et les crapauds chantent dans ma tête, cette liberté mystérieuse alourdie par les moments destinés à se découvrir soi-même. Et puis, tant pis... chantons ensemble..."Et les crapaud chantent la liberté!".

"Il faut passer par beaucoup de choses pour se connaître. Et encore! Chaque expérience vous amène à une nouvelle frontière de vous-mêmes. Par-delà la barrière, qui sait ce qu'on trouvera." [Jean Ethier-Blais]

27 mars 2011

Le moment captif d'un dimanche : apprivoiser

11_03_20"C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante" [Antoine de Saint-Exupéry]

Une rose est une rose est une rose. L'important n'est-il pas la rose ? Moi qui marche seule dans la ville. Je ne suis pas seule, c'est une licence poétique. Je marche avec lui. Mais il ventait doucement...

Nous marchons tranquillement. Il fait soleil. Les yeux qui courent vers d'autres soleils. C'est une grande ville. Nous ne sommes pas tristes. Nous sommes souriants. Et tranquilles dans cette ville.

Et nous passons doucement sous ce pont. Il fait un peu plus sombre. Mais à peine. Et les yeux voient d'abord ce personnage qui semble enveloppé d'une veste de drap blanc. Il a le coeur en carême. On dirait qu'il a froid. Il fait pourtant chaud à Valencia sous ce soleil couchant.

Et puis, nous la voyons aussi. Elle danse en passant. Elle nous dit qu'elle est importante. Croyez-moi. Elle nous a vraiment parlé de son importance. Elle est aussi belle que toutes les roses des fleuristes. Elle est plus belle que toutes les roses des jardins... Elle parle aux oiseaux des ponts. Elle leur donne de la lumière. Elle crie depuis sa cage que l'important est la rose.

"Même dans une poubelle, une rose reste une rose" [Jean Chalon]

20 mars 2011

Le moment captif d'un dimanche : directionnel

11_03_27"Il n'y a rien de négatif dans le changement, si c'est dans la bonne direction" [Winston Churchill]

C'est par là-bas, je vous dis. Il n'y a qu'un là-bas ? Bien sûr que non. Mais c'est par là-bas, je vous le dis. Et qu'est-ce qu'il y a par là-bas ? Notre royaume.

Cela semble si loin. Cela semblait si loin. Cela ne semblait pas réel. Là-bas ne semble pas bien différent d'ici. Ici ne semble pas bien différent de là-bas. C'est la même chose peut-être. Peut-être. Mais là-bas est par là-bas. Et ici n'est plus ici. Là-bas est devenu ici. Vous me suivez? Non. Dommage. Il me semble que c'est clair pourtant. Pour un pélican, tout est clair.

Quand on prend le chemin pour aller là-bas, on pense au départ et on pense à l'arrivée. On pense un peu au trajet et à peine aux moments après l'arrivée. Et parfois le là-bas semble plus éloigné qu'il ne le paraissait d'ici. Mais le ici est maintenant le là-bas. Et c'est où tout ça? Par là-bas qu'il nous dit. Suivez les indications du pélican et tout ira très bien.  Il indique la bonne direction. Ça s'occupe de tout les pélicans. Et il nous dit que nous avons pris un bon chemin pour trouver le là-bas. Et que maintenant on a qu'à prendre le là-bas et le changer en ici...

"Qu'est-ce que vous allez chercher là-bas? J'attends d'être là-bas pour le savoir." [André Gide]

6 mars 2011

Le moment captif du dimanche : sournoise sagesse

11_03_06"Ceux qui jouent avec des chats doivent s'attendre à être griffés" [Miguel de Cervantès]

Tout petit, tout petit, le chaton. Grand, il est maintenant.

Tout petit, tout petit, mais bien éveillé. Il te regarde et évalue à quel point il peut te mener par le bout du nez.

Il n'a qu'à sortir ses griffes et tu suivras tout ce qu'il t'ordonne. Et les ordres, il les donne sans relâche. Avec ses yeux qui étaient si bleus et qui sont maintenant d'un jaune doré éblouissant.

Regarde, je te dis, il te dit que si tu ne fais pas exactement ce qu'il demande, tu auras droit à ses griffes.

Il est tout petit, tout petit, mais c'est un monstre, je te jure. Un monstre qui tire tes ficelles et qui te fais craquer au moindre miaulement. Il est grand maintenant et les griffes ne sortent plus... mais c'est toujours un petit monstre qui aime bien te manipuler comme il l'entend ! Et tu te laisses faire, avoue-le !

"Il n'est si petit chat qui n'égratigne" [Proverbe français]

27 février 2011

Le moment captif d'un dimanche: jardin de glace

DSC_0593_copy"La pensée se glace en se traduisant en phrases." [Gérard de Nerval]

Ma pensée est floue. Elle flotte devant moi, et j'ai de la difficulté à la saisir. Elle m'échappe parfois. Oh, la plupart du temps, je la comprends. Mais souvent elle s'imprécise.

Lorsque je soliloque, seule devant ma fenêtre, j'arrive à m'expliquer mes pensées. Mais lorsque je veux partager ces mots avec d'autres, cela redevient imprécision et mouvance. Il est parfois si difficile de geler notre pensée en phrases cohérentes.

Des bribes de phrases sont parfois tout ce que je parviens à transmettre. Les mots ne se juxtaposent souvent pas comme je le voudrais. Un jardin de glaçons transparents et nébuleux. Et on me reproche mon manque de contenu.

Et si parfois, je n'avais rien de bien important à dire ? Que des pensées floues sans grandeur. Juste une envie de faire joli avec des substantifs, des adjectifs, des verbes, des épithètes, quelques articles... Et permettre à ses mots sans matière de former un contenant bien différent de ce que mes pensées laissaient présager.

"La forme peut-être plus importante que la substance. Un glaçon peut faire effet de lentille et créer une flamme" [Georges Iles]

13 février 2011

Le moment captif d'un dimanche: versement

DSCN7305"Quand mon verre est vide, je le plains ; quand mon verre est plein, je le vide" [Raoul Ponchon]

Une image sérieuse. Dramatique. Qui évoque la profondeur, la transparence, l'emflammement du verre...

Pourtant, je n'arrive pas à réfléchir sérieusement. Je sais que je devrais soliloquer sur l'immensité du verre et sur l'éternité du dragon. Sur le verre vide et le verre plein.

Et pour le moment, je ne pense à rien de bien important.

Mon esprit vogue vers des moments passés autour d'un verre. Des rires et des confidences. Le verre plein se vide petit à petit, se mélangeant aux anecdotes, aux secrets et aux discussions sans importance. Il se remplit à nouveau. Il scintille doucement de couleurs vives.

Et le dragon ? Bah, il nous fait des clins d'oeil. Il sait bien que parfois les idées profondes ne sont pas de mises. Aller... nous serons sages demain.

"Je bois toujours le fond de mon verre et pourtant je ne sais jamais ce que je pense" [Alfred Capus]

6 février 2011

Le moment captif d'un dimanche: illumination enneigée

DSC_0629_copy"Il a neigé dans l'aube rose, Si doucement neigé, Que les choses, Semblent avoir changé" [Maurice Carême]

Je l'avais vue en rêve et parfois lors d'escapades en terres plus lointaines. Je l'avais même aperçue lors d'une étrange journée à Barcelone, alors qu'elle avait envahie la plage. Je l'avais soupirée sur les photographies d'années passées ou celles que soeurette m'envoyait.

Je l'attendais dès le mois de novembre. Je l'espèrais dès les premiers signes de l'hiver. On m'a dit: "Tu as oublié que tu n'aimes pas l'hiver". J'ai répondu: "Je n'ai pas oublié que je n'aimais pas l'hiver. Mais je le connais maintenant sous différentes formes, différents froids, différents cieux. Je le connais humide, doux, sans neige et sans soleil. Je l'attends, froid, ensoleillé et enneigé."

On m'a dit: "Tu verras, après la première neige, ça te passera... il fera froid, il neigera et neigera... tu devras pelleter et repelleter... tu te gèleras les pieds et les oreilles... et tu diras comme nous que tu détestes l'hiver". J'ai souri. Ça ne sert à rien de discuter avec ceux qui n'aime pas l'hiver. Ils ne comprennent pas. Ils n'ont pas de recul. Ici, tu adores ou tu haïs l'hiver. Tu ne changes pas d'idée au cours de ta vie.

J'ai connu d'autres hivers. Et j'attendais celui-ci avec impatience. Je n'aimais pas l'hiver avant. J'étais heureuse de m'en éloigné. J'ai découvert que l'hiver existe partout et qu'il est différent. Je me suis aperçue que je m'ennuyais horriblement de l'hiver froid et neigeux. Et je l'aime avec passion maintenant.

Il neige et les choses ont changé. J'ai changé. La neige illumine mes nuits. Le soleil envahit mes journées si froides. Je passe des heures à pelleter. Je rentre épuisée, satisfaite, les cuisses gelées, les yeux scintillants. Je m'habille chaudement et je retourne me promèner dans les rues débordantes de tempêtes...

"La neige. C'est de la lumière dont la terre est couverte. Des franges d'écume sur les roches. Un vol de papillons blancs" [Roger Mondoloni]

30 janvier 2011

Le moment captif d'un dimanche: dérailler

DSC_2262_copy"Je trouverai un chemin, ou j'en ferai un" [William Cecil Burleigh]

On suit un chemin. Puis un autre. Chaque jour amène un chemin. Parfois plusieurs. Il faut alors choisir.

Parfois, le chemin ne nous dit rien de bon. On le boude. On décide de ne pas le suivre. Et on attend qu'un autre chemin apparaisse.

Certains diront qu'il ne faut attendre qu'un chemin se décide à passer devant nous. Il faut le créer de toute pièce. Il faut en inventer le tracé. Il faut bâtir la route, mettre de l'asphalte, aligner les rails, dessiner son chemin.

Il faut suivre un chemin. Sans oublier de ne pas se laisser conduire. Car les chemins sont parfois difficiles. Parfois trompeurs. Le chemin peut parfois s'emparer de nous. Il se moque de nous. Il ne donne pas la bonne direction, se cache, se perd dans ses détours et des courbes.

Il faut regarder le chemin, l'évaluer, l'analyser, le rêver. Il faut l'observer et ne pas manquer de se renseigner sur la longueur du trajet. On prend le chemin, on l'adapte, on l'invente, on le suit et on oublie surtout pas de se laisser dérailler de temps à autre...

"Chaque homme doit inventer son chemin" [Jean-Paul Sartre]

23 janvier 2011

Le moment captif d'un dimanche : insouciance

DSC_0581"Quand la souris nargue le chat, c'est que son trou n'est pas loin" [Proverbe nigérien]

Mais l'écureuil lui, même s'il sait que son nid n'est pas loin, n'y pense pas vraiment quand il vient manger tranquillement sur notre terrasse arrière. Il est bien tranquille. Il peut déguster tranquillement ses noix... il n'a pas peur du chat. Il le regarde même parfois... il le nargue calmement. Et le chat, lui, il devient fou. Il saute partout. Il plonge vers cette fenêtre qui l'empêche d'attraper cet effronté.

Qui le nargue et nargue, protégé par la fenêtre. Tous les jours. Il faut dire qu'on offre quotidiennement l'occasion à l'écureuil de venir narguer notre chat dans son salon. On pourrait lui mettre ses noix, près de l'arbre qu'il habite. Mais non, on les met devant la fenêtre.

Et le chat observe l'écureuil venir rassasier sa faim tous les jours. Et il se dit qu'il ne perd rien pour attendre.... le printemps arrivera bientôt. Et qu'il mange donc maintenant ses noix cet écureuil effronté... Car il se pense peut-être immortel mais quand le chat sortira, il a besoin d'y retourner rapidement dans son trou, car le chat prendra sa revanche.

C'est que c'est un félin sauvage notre chat. Il oublie ses manières quand il voit l'écureuil. Nous n'existons plus, il quitte nos genoux, et cesse de ronronner et il fonce vers la fenêtre, les oreilles baissés, le dos frémissant, les crocs sortis. Il se cache dans les rideaux pour l'observer et étudier cet étourdi. Il analyse et perfectionne sa technique de chasse. Il se pratique même sur des petits écureuils en peluche.

Ne vous inquiétez pas... nous les mettrons près de l'arbre les noix quand le chat sortira. Car il sortira, le chat.... et l'écureuil ne reviendra plus sur le balcon... enfin... j'espère !

"Au fond, personne ne croit à sa propre mort, et dans son inconscient, chacun est persuadé de son immortalité" [Sigmund Freud]

4 juillet 2010

Le moment captif d'un dimanche : rêver en couleurs

10_06_27"Rêve ta vie en couleur, c'est le secret du bonheur" [Walt Disney]

Sur la plage, une cousine toute enveloppée de couleurs, heureuse de se baigner. Heureuse de toucher la mer. Heureuse d'être bercer par le soleil. Dèjà trop chaud. Trop brûlant.

J'aime ces couleurs qui l'entourent et s'entortillent sur son corps. J'aime son sourire resplendissant. C'était hier.

Cette photo je la regarde et je me souviens de cette journée. Un peu. Une journée ordinaire. Mais douce. Une journée sans événement, sans course, sans soucis. Une journée calme et tranquille.

J'aime me rappeler ces journées remplies de couleurs, mais simples. Ces journées sans rien de remarquable qui les marque mais si délicieuses à vivre. On les oublie souvent... on s'en rappelle à peine. Elles s'effacent de notre mémoire, s'entremèlent dans nos souvenirs... On ne sait plus bien c'était quelle date, quel jour de la semaine... Les moments se mélangent, on ne sait plus bien ce que nous avons exactement fait, tout est un peu flou. Une journée ordinaire, banale, mais si remplie de couleurs...

Une journée pour rêver, pour respirer, pour ralentir et s'oublier...

"La mémoire, comme le rêve, dilue les couleurs, la mémoire est une photographie exposée au soleil" [José Carlos Llop]

27 juin 2010

Le moment captif d'un dimanche : festin

10_06_27a"L'inconscience a parfois des audaces que la sagesse n'a pas le pouvoir de réprimer" [Gilles Lamer]

Pour se rendre au centre d'achats tout près de chez moi, il y a deux chemins. Celui qui passe par les rues normales. Et celui qui passe par ce que j'appelle mon "spot à minous". Bon, j'ai déjà dit que je l'appelais le "coin des chats" mais c'était pour faire plus joli !

Le chemin passe par divers endroits un peu laissés à l'abandon. Et de nombreux chats s'y sont installés. Ils se promènent dans la rue, dorment sous les voitures garées. Certains paressent près de la voie ferrée, d'autres se baladent sur les toits d'usines et entrepôts, souvent abandonnés.

Ils sont sales, sauvages, mais magnifiques. Ils portent parfois des traces de combats sanglants. Ils nous regardent passer près d'eux d'un regard nonchalent mais alerte. On en reconnaît parfois un. Il est toujours assis au même endroit à observer les environs. Et puis, un jour, il n'est plus là. La vie n'est pas facile pour ces chats errants. Au printemps, on compte les nouveaux nés. On aperçoit la maman qui allaitent ses petits, jetant un regard menaçant aux curieux.

Ils semblent parfois malades, mais jamais ils ne semblent affamés. Ils sont minces, élancés, parfois un peu maigrichons. Mais ils sont nourris. Chaque fois que j'ai emprunté ce chemin, j'ai vu des bols remplis d'eau et de nourritures pour chats. Les bols sont parfois vides. Ils sont pleins le lendemain. Parfois, il y a des sacs avec des restants de viandes. Il semble toujours y avoir quelqu'un qui vient nourrir ces chats qui n'appartiennent à personne.

Et puis, parfois, on aperçoit les chats pendant leur festin. Ils croquent avec allégresse leurs croquettes. Ils fouillent dans les sacs à la recherche des morceaux intéressants. Et un pigeon passe tranquillement. Il observe la scène. Il regarde furtivement s'il y aurait des miettes de pain dans ces sacs. Il attend son tour. Sait-on jamais ? Il ne semble pas avoir peur. Pourquoi aurait-il peur ? Ces chats sont bien nourris. Ils ne font pas attention à lui. Et il peut s'envoler rapidement au moindre souci.

Peut-être n'a-t-il pas entendu la nouvelle ? Hier, un chat dégustait délicatement un pigeon sur ce toit. Les plumes ensanglantées de son ami virevoltaient autour du chat. Mais aujourd'hui, il n'y plus trace du drame. Et le pigeon se promène d'un pas léger et insouciant...

"Le bonheur recèle toujours une part d'insouciance, le malheur de constance" [Chrisitine Orban]

20 juin 2010

Le moment captif d'un dimanche : un regard par la fenêtre

10_06_20"Écrit tout ce qui te passe par la fenêtre!" [Lise Deharm]

Hier, je me suis perdue. Je me suis perdue trois fois.

La première fois, c'était chez moi. Je cherchais les couloirs menant vers les rêves encore à imaginer. Mais il y avait beaucoup de couloirs et j'ai eu peur. Trop de rêves, trop de possibilités.

La deuxième fois que je me suis perdue, c'était dans mes songes. Je regardais les vies passées et je me questionnais sur l'existence des nuages. Parfois sombres, parfois illuminés, ces nuages suivent leur chemin. Ils ont leur vie à vivre. Mais on ne peux pas toujours les suivre. On risque de se perdre.

La troisième fois, je ne m'en rappelle plus. C'est normal, je ne savais pas où j'étais. J'avais beau ouvrir les yeux, je ne reconnaissais pas murs, ni les portes. Mais les portes, les murs, les rues, les villes peuvent changer et se transformer. Et parfois, on ne sait plus où on se trouve.

Aujourd'hui, je sais où je suis. Je suis devant la fenêtre. Je regarde un ciel remplis de couleurs. Demain, je regarderai le même ciel. Par une nouvelle fenêtre. Et tout sera différent. Mais finalement tout sera identique. Car il est difficile de se perdre dans sa fenêtre. Sa fenêtre permet tous les rêves, toutes les réalités. Il suffit de l'ouvrir.

"Il y a le possible, cette fenêtre du rêve ouverte sur le réel." [Victor Hugo]

13 juin 2010

Le moment captif d'un dimanche : devant l'immensité

10_06_13a

"Durant la vie, on reste assis sans se reposer. Une fois mort, on se repose dans s'asseoir." [Houeï Neng]

Des pas sur une falaise croate. Une promenade en attendant de partir vers d'autres rivages. Il y a du temps à perdre et une petite promenade est toute indiquée.

Une falaise sauvage et habitée comme il y a beaucoup ici. Des arbres plongeant vers la mer. Une eau claire, bleue, multicolore. Des vagues venant tourmenter les roches. Et le soleil taquinant enfin le paysage. Il y avait eu un peu de pluie un peu plus tôt. Les seules gouttes du voyage. Mais le soleil était de retour et illuminait notre promenade.

Le regard se dirige vers la gauche, vers la droite. Il essaie de tout voir, de tout se rappeler. Et puis, du coin de l'oeil, le regard aperçoit un objet étrange. Non, l'objet n'est pas étrange. Il est tout simplement étrangement situé.

Une chaise. Sur un rocher. Entourée d'eau.

Qui pourrait avoir besoin de s'asseoir à cet endroit. Entre la terrre et la mer. Entre les vagues et les rochers. C'est une question légitime. Qui bien sûr n'aura pas de réponse. Mais il me semble que cette chaise est un endroit parfait pour observer cette eau si bleue. La regarder tranquillement. Lui permettre de bien pénétrer les pensées folles, angoissantes, nostalgiques, comiques qui envahissent notre âme. Mais aussi, c'est l'endroit parfait pour laisser le paysage nous envahir et nous transformer. Regarder et comprendre. Regarder et oublier. Regarder et se souvenir. Regarder et espérer.

"Regarder le monde, ce n'est pas juste s'asseoir sur un banc et le couvrir des yeux ; c'est aussi y pénétrer, s'y promener, en faire le tour." [Chris Ware]

6 juin 2010

Le moment captif d'un dimanche : écouter silencieusement

10_06_06"L'amour est le miracle d'être un jour entendu dans nos silences, et d'entendre en retour avec la même délicatesse: la vie à l'état pur, aussi fine que l'air qui soutient les ailes des libellules et se réjouit de leur danse." [Christian Bobin]

Un coin tranquille. Près d'une belle petite rivière. Nous cherchons toujours ces endroits pour faire un arrêt lors de nos escapades sur les routes. Ces endroits silencieux où nous aimons nous arrêter, s'asseoir un peu, prendre une petite bouchée et s'imprégner des odeurs et des couleurs.

Nous fuyons souvent la cacophonie de la ville pour nous réfugier dans le silence des ces petites rivières. Ces endroits sont précieux et légers. Mais ils ne sont pas silencieux. Un millier de bruits furtifs nous entourent et nous bercent.

Les bruits de l'eau, des feuilles, du vent, des oiseaux, des insectes... les bruits sont partout, profonds et indiscernables. Se mélangeant en une musique naturelle, délicate et immense.

Un bruit d'ailes. Il semble gracieux et violent. Très rapide. Je sens quelque chose sur ma joue. Une aile immense m'a frôlée. Elle m'a touchée et s'est sauvée aussitôt. Un frôlement doux, presque langoureux s'il n'était pas si furtif. Une aile que l'on croit sentir et saisir mais qui nous échappe. On croit comprendre mais on ne peut qu'imaginer. Et on est heureux d'avoir été touché par une émotion pure, tendre, si fragile et vulnérable. Une émotion terrible, tyrannique et si volupteuse. Une ombre a touché ma joue. Je l'ai entendu dans son silence. Je l'ai senti sur ma vie. Et il ne me reste que l'espérance que cette ombre si délicate ne me quittera plus.Une libellule a dansé près de moi et m'a offert un bruit, un mouvement, un geste, un regard et une parcelle d'amour.

"Les âmes, libellules de l'ombre" [Victor Hugo]

30 mai 2010

Le moment captif d'un dimanche : gribouillis

10_05_30"L'art de peindre n'est que l'art d'exprimer l'invisible par le visible" [Eugène Fromentin]

"Tu parles trop fort, que je lui dis, tu vas le déranger." "Mais non, qu'il me répond, il semble bien concentré." "Oui, tu as raison... mais taisons-nous tout de même, juste au cas..."

"Il décore sa boutique, tu penses?" "Peut-être... histoire que son commerce soit joli même lorsqu'il est fermé". "Et peut-être mettre un peu de traditionnel à côté du moderne".

"Je crois qu'il y a une histoire dans ses dessins." "Tu crois?" "Oui, une histoire invisible qu'il raconte silencieusement." "Et elle a un lien avec sa boutique?" "Difficile à dire, je ne comprends pas vraiment le nom et on ne voit pas à l'intérieur". "Tu sais, ce n'est peut-être pas sa boutique... et il n'a été engagé que pour ce boulot... tu te fais peut-être des histoires, toi aussi!"

"Peut-être... mais de toute façon, ce n'est qu'une histoire. Tu sais de ces histoires qui peuvent se lire sans jamais se répéter. Il nous raconte une histoire universelle... mais qu'il colore de sa vie, et que nous lirons selon nos émotions, selon nos envies, nos désirs... Une histoire n'est jamais qu'une histoire. Elle nous raconte milles choses à la fois et ne nous dit rien du tout... Mais je n'en sais rien, tu sais!".

"Un artiste ne peint jamais la vie tout à fait telle qu'elle est. Il la colore de sa personnalité et de ses désirs" [Lucille Roy]

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