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21 novembre 2009

Un crime littéraire - Désorde classifié

Je ne crois pas que c'est vraiment un crime. Mais je me sens tout de même coupable. C'est inévitable. "C'est dans ma nature" comme dirait une certaine fable. Je suis comme ça... complètement conflictuelle et souvent culpabilisée par des choses sans importance. En apparence ! Je mélange les traits contradictoires et je m'assume. Même si je tente parfois de changer les choses. Mais cela ne m'empêche pas de me sentir aussi coupable. Car même si j'aime l'ordre, je suis parfois complètement désordonnée...

J'ai longtemps voulu "faire" plusieurs choses. J'ai finalement fait certains choix et même si parfois je rêve de ce que j'aurais pu Bil2faire, je suis complètement satisfaite avec mes choix. Je suis bibliothécaire. Je suis archiviste. (Et bien sûr, je suis toutes les appellations qui existent: spécialiste de l'information, professionnelle de la gestion des documents, et ba be bi bo bu.)

Plusieurs raisons existent expliquant mon choix d'études et de professions. J'en parlerai peut-être un jour. Mais je dois avouer que deux raisons se placent tout en haut: j'aime les mots et l'information (sous toutes ces formes, formats et supports) et j'aime les organiser pour les rendre disponibles... Des bibliothèques, des archives, des bureaux remplis de documents... mes lieux de travail. Que j'organise et gère.

Donc, ce fut normal pour moi d'essayer de donner un ordre à mes livres (et à mes archives, mais ça c'est malheureusement un autre crime). Avant même d'avoir étudié en bibliothéconomie, j'avais tenté de donner un ordre à mes livres... par sujet, par pays, par ordre alphabétique, par grandeur... ce fut toujours un désastre total. Les genres difficiles à parfois se distinguer. Les auteurs se plaçant facilement, mais ma fibre esthétique se rebellant contre les livres de différentes grandeurs se plaçant un après l'autre dans un désordre dimensionnel. Et l'ordre alphabétique prit donc rapidement un tour personnel: l'alphabet est contrebalancé par le nombre de centimètres d'un livre.

Quand Dewey, LC et autres codes et cadres de classification croisèrent mon chemin, je crus être sauvée ! Mais c'était sans compter avec ces méchants centimètres et ma volonté de partager certains lieux et à rassembler certains genres ! Et il ne faut pas oublier l'espace. Ce cruel manque d'espace... des livres partout... dans toutes les pièces, parfois même cachés derrière d'autres livres - et ne respectant donc pas l'ordre du moment - d'autres perdus dans des boîtes... Et je passe rapidement sur l'esthétisme: les couleurs, l'espace, le besoin de respirer de certains livres... et l'envahissement par les objets qui exigent leur place dans les bibliothèques. Tout ce monde se chamaillent dans une joyeuse composition cacophonique.

Je vis aujourd'hui un peu dans un désordre ordonné que je réorganise périodiquement selon un nouvel ordre que je trouve plus adéquat, mais qui n'est, je le sais trop bien, que temporaire. Et je rêve du moment où l'ordre parfait me fera un clin d'oeil. Qu'il se révélera miraculeusement à moi. Parfois, je passe devant mes bibliothèques, éparpillées partout dans mon logis, et je me dis que mes livres ne sont peut-être pas heureux de leur présente localisation et aimeraient probablement côtoyer un autre livre; un copain qui le comprendrait sûrement mieux ! Cela me semble un bordel injustifiable. Et cela exaspère la bibliothécaire en moi. Cela horripile la passionnée d'organisation que je suis.

Je culpabilise. Encore. Et j'essaie alors de réfléchir à un nouveau type de classement... Qui sera la solution magique à mon anarchique désordre littéraire.

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19 novembre 2009

Qumran - Suite

qumranQumran / Eliette Abécassis. -- [Paris] : Ramsay, [c1996]. -- 474 p. ; 20 cm. -- ISBN 2-253-14363-4. --(Livre de poche, 14363)

Commentaires personnels

Ce premier roman d'Eliette Abécassis demanda à l'auteur, en plus de ses connaissances personnelles sur la culture religieuse et juive, plus de 3 annnées de recherche, incluant des voyages en Israël et aux États-Unis. Le résultat est un roman mélangeant aventures, suspence, thriller, histoire, religion et métaphysique.

Qumran met en scène, Ary Cohen, un jeune Hassid qui vit dans un des quartier les plus orthodoxes de Jérusalem. Il n'a plus vraiment de contact avec sa famille, ne partageant pas les mêmes convictions religieuses.

Mais il devra bietôt faire face à son passé, sa famille et sa prétendue destinée. Il sera entraîner malgré lui dans une histoire de meurtres rituels impliquant son père et le vol des manuscrits de la Mer Morte, qui furent découverts en 1947 dans les grottes de Qumran et qui remettent en question l'histoire religieuse mondiale et la foi de nombreux croyants.

L'auteur nous plonge dans l'histoire, dans la religion, dans le passé, mais aussi dans le monde contemporain... dans une Israël et un monde juif encore profondément inconnus et incompris. On sent la connaissance intime de l'auteur avec certains sujets et on sent les recherches qu'elle a effectuées pour compléter son savoir - parfois un tantinet trop... alors que le texte devient par endroit assez difficile à lire. Mais toujours extrêmement fascinant ! On découvre un univers très fermé au monde extérieur. Et on se trouve plongé dans un monde envahi par les manuscrits, les secrets et les révélations religieuses et métaphysiques. L'oeuvre est complété par des extraits des manuscrits de la Mer Morte. Sans oublier l'histoire d'amour impossible - qui ne m'a pas exaspérée pour une fois !

Le style est érudit et scientifique. Parfois un peu difficile à suivre. Et malgré - et surtout à cause - l'érudition du texte, on se perd parfois un peu dans le fil de l'histoire. Beaucoup d'information. J'ai adoré l'ensemble, mais j'ai parfois légèrement décroché de l'histoire, à cause de toute cette information - intéressante, passionnante même, cela va sans dire, mais qui me faisait oublier l'intrigue. On sent parfois que l'auteur a voulu inclure trop de connaissances, trop de faits, trop d'information... comme si elle voulait tout mettre, tout expliquer. Mais le thriller est bien mené - bien qu'il ne tienne de toute évidence pas la place centrale. Et la conclusion satisfaisante, quoique un tantinet trop rapide, comme c'est souvent le cas. Il est important de se rappeler que malgré le côté érudit et informatif de l'oeuvre, cela demeure un roman. Et si on cherche à connaître plus sur les manuscrits de la Mer Morte, il faut aller plus loin.

On se trouve devant un mélange de roman policier, roman historique et roman ésotérique. Le roman d'Abécassis est passionnant et il me tarde de lire les suites pour conclure cette trilogie. Quoique Qumran m'apparaît comme une oeuvre complète.

L'avis de Sheherazade, Majanissa, Mazel et Madame Charlotte.

Lire aussi le premier article: Qumran

Extraits

"Nazareth n'est jamais mentionnée, que ce soit dans l'Ancien Testament, le Talmud ou les écrits de Flavius Josèphe. Et pourtant ce dernier, commandant en chef des juifs lors de la guerre contre les Romains en Galilée, ne manquait jamais de noter tout ce qu'il voyait. Si Nazareth avait été une ville importante de Galilée, comment se peut-il que Flavius Josèphe, qui se battqait dans cette province - qu'il décrit par ailleurs en détail -, n'en fasse pas même mention ? C'est que Nazareth n'est pas le nom d'une ville, mais le nom d'une secte." p.269

Sources à consulter

  • http://fr.wikipedia.org/wiki/Eliette_Ab%C3%A9cassis
  • http://www.guidelecture.com/critiquet.asp?titre=Qumran
  • http://www.lelibraire.org/article.asp?cat=8&id=78
18 novembre 2009

Qumran

qumranQumran / Eliette Abécassis. -- [Paris] : Ramsay, [c1996]. -- 474 p. ; 20 cm. -- ISBN 2-253-14363-4. --(Livre de poche, 14363)

Quatrième de couverture


Le vol d'un des précieux manuscrits de la mer Morte, découverts en 1947 dans les grottes de Qumran, précipite Ary, jeune juif religieux, fils d'un archéologue israélien, dans une enquête jalonnée de cadavres. De cadavres crucifiés. Ceux des savants ou des prêtres qui ont eu entre les mains un de ces manuscrits...
Quels terribles secrets renferment-ils donc, pour être toujours en grande partie soustraits, cinquante ans après, à la connaissance du public et des scientifiques ? Les énigmes qui entourent la vie et la mort de Jésus ont-elles donc des enjeux susceptibles de provoquer ces meurtres atroces ?
Avec ce récit érudit et palpitant, dont l'intrigue se joue sur deux mille ans de l'histoire humaine, Eliette Abécassis nous donne - à vingt-sept ans ! - un formidable thriller théologique, que ne renierait sans doute pas Umberto Eco.


L'auteur

Eliette Abécassis est née à Strasbourg en 1969. Originaire du Maroc, sa famille est juive et son enfance est imprégnée de traditions religieuses. Son père Armand Abécassis est d'ailleurs un philosophe judaïque reconnu.

Elle suit d'abord au lycée Henry IV à Paris ses classes préparatoires littéraires qui la mène à l'École Normale Supérieure où ellequmran1 obtient une agrégation en philosophie. Elle publie son premier roman en 1996, Qumran, pour lequel elle fera pendant plus de trois ans de nombreuses recherches, se rendant même en Israël et au États-Unis. Le roman obtient un immense succès et est traduit en 18 langues. En 2002, l'oeuvre sera adapté en bande dessinée.

Elle enseigne ensuite la philosophie à la faculté de Caen et poursuit l'écriture. Elle publie son deuxième roman, L'or et la cendre, l'année suivante. En plus d'écrire des romans Abécassis publie également des essais (Petite métaphysique du meurtre, en 1998 et Le corset invisible, en 2007). Elle écrit aussi des scénarios, dont celui pour le film Kadosh de Amos Gitai, un court métrage, La nuit des noces, écrit en collaboration avec Gérard Brach, un documentaire-fiction, Tel-Aviv, la vie, avec Tiffany Tavernier. Elle devient même actrice pour le film de Radu Mihaileanu, Vas, vis et devient.

En 2000, son roman, La Répudiée, inspiré du scénario de Kadosh, reçoit le Prix des écrivains croyants. Elle écrira également deux suites à Qumran, en 2001, Le Trésor du Temple, et en 2004, La dernière tribu.

Après avoir pendant longtemps privilégié les intrigues métaphysiques, plusieurs de ses prochains romans deviennent plus personnels. Elle traitera des relations familiale, de la maternité, de l'amour,...

Bibliographie partielle

  • Qumran  (1996)
  • L'or et la cendre (1997)
  • Petite métaphysique du meurtre (1998)
  • La répudiée (2000)
  • Le trésor du temple (2001)
  • Mon père (2002)
  • Clandestin (2003)
  • La dernière tribu (2004)
  • Un heureux événement (2005)
  • Le corset invisible (2007)
  • Le livre des passeurs (2007) (avec Armand Abécassis)
  • Mère et fille, un roman (2008)
  • Sépharade (2009)

Commentaires personnels à venir

Extraits

"Vous voulez que je vous dise pourquoi ces rouleaux vont apporter le trouble et le scandale? ârce que non seulement ils donnent une vision du judaïsme de l'époque, mais que cette vision est exhaustive. Si Jésus a existé, il a forcément rencontré, croisé, heurté voire fait partie d'une secte essénienne : or aucun des rouleaux, à ma connaissance, ne parle de lui. Tout au plus parlent-ils d'un Maître de Justice, et rien ne dit que ce Maître de Justice ait été Jésus." p. 165

Sources à consulter

11 novembre 2009

Mangez-le si vous voulez - Suite

Mangez-le si vous voulez : roman / Jean Teulé. -- Paris : Julliard, [2009]. -- 129 p : plans ; 20 cm. -- ISBN 0Mange978-2-260-01772-1

Quatrième de couverture

Nul n'est à l'abri de l'abominable. Nous sommes tous capables du pire!

Le mardi 16 août 1870, Alain de Monéys, jeune Périgourdin intelligent et aimable, sort du domicile de ses parents pour se rendre à la foire de Hautefaye, le village voisin.

Il arrive à destination à quatorze heures. Deux heures plus tard, la foule devenue folle l'aura lynché, torturé, brûlé vif et même mangé.

Pourquoi une telle horreur est-elle possible? Comment une foule paisible peut-être saisie en quelques minutes par une frénésie aussi barbare?

Jean Teulé a reconstitué avec une précision redoutable chaque étape de cet atroce chemin de croix qui constitue l'une des anecdotes les plus honteuses de l'histoire du XIXe siècle en France.

Commentaires personnels (très personnels!)

L'histoire que Teulé a choisi de raconté est vraie. Ces événements ont réellement eut lieu. L'auteur a choisi de reconstituer la journée de Monéys en détail. Son départ, ses premières rencontres, son arrivée à Hautefaye, puis la folie qui s'empare de la foule, les tortures que l'on infligera à Monéys, puis sa mise à mort. Le sort réservé à Monéys est décrit dans le menu détail. Puis, beaucoup plus rapidement, l'auteur nous présente les arrestations, une partie du procès, une reproduction du verdict et finalement l'exécution des principaux tortionnaires.

Le livre est bref, à peine 129 pages - et avec une police de caractère assez grande. On est d'un côté reconnaissant de cette brièveté, mais aussi, on peut la déplorer. L'auteur a pris un fait historique horrible du XIXe siècle. Une "anecdotde" honteuse. Et il l'a transformé en roman. Ou plutôt un récit. Car il raconte. En détail. En trop de détails, disent certaines critiques.

L'événement est difficile à croire, mais il s'est réellement passé. Et c'est toute l'horreur de l'ouvrage. On lit. Et on a de la difficulté à croire. On se dit que les gens s'ouvriront les yeux, qu'ils cesseront leurs torturent, qu'Alain de Monéys vivra... Mais on sait qu'il ne vivra pas. On se trouve alors dans la position de voyeur impuissant... de voyeur qui veut savoir... qui veut lire la suite. Les détails sont crus et cruels. On sait tout. Et même sûrement plus... car il ne faut pas oublier que Teulé "romanise" tout de même. Il raconte une histoire et en fait un roman. Certains détails sont incertains. Mais l'ensemble est certain.

Mais on continue à lire. On se dit presque on devrait cesser la lecture. Car c'est du voyeurisme sensationnaliste que l'on fait... il ne faut pas se le cacher. Évidemment, il est important de ne pas laisser certaines atrocités tombées dans l'oubli. Il faut se rappeler. Et Teulé nous rappelle. Et on se questionne... on espère... On ose espérer que nous aurions été du nombre de ceux qui ont tenté de sauver Monéys. Et on essaie de comprendre... comment des gens, des amis, ont put laisser la folie, le mouvement de foule, les entraîner dans des horreurs qu'ils purent à peine expliquer par la suite. Ils ont posé des gestes ignobles, des gestes que jamais ils ne pourraient faire... et sur le moment, tout leur semblait justifié, naturel.

Mais le roman est aussi trop court. L'après... est trop rapide. On aimerait en savoir plus sur les arrestations, le procès, les coupables, etc. On passe très vite sur ce côté. Teulé n'a pas voulu faire un documentaire de l'époque, des cirsconstances, des conséquences... il ne nous offre qu'un "film" des quelques heures qui ont permis à une foule de torturer et tuer un homme, un ami, un voisin, d'en faire un sacrifice.

Mais évidemment, il y a les vrais gens et un village... On dit que Teulé a exagéré certains moments... en particulier cette phrase qui fait le titre. On dit qu'il a repris la trame d'autres oeuvres, en particulier celle de Albin Corbin, Le village des cannibales (qu'il cite d'ailleurs à la fin de son ouvrage). Un événement de ce genre n'appartient pas à un auteur. Et l'oeuvre de Teulé ne semble pas plus tapageuse que celle d'un autre, Corbin, par exemple. Les descendants des protagonistes de ce drame, ont critiqué les deux oeuvres. Et j'avoue que les titres sont très "marketing".

J'ai lu l'oeuvre en quelques heures. Je fus émue et j'ai même versé des larmes. J'ai espéré contre tout logique que Monéys ne serait plus torturé, ne serait pas tué, ne serait pas brûlé... Mais est-ce que j'ai aimé le roman ? Je ne sais pas. Je ne peux comparer cet ouvrage avec d'autres Teulé, car c'est le premier que je lis (il y a trois autres qui m'attendent dans ma PAL). Mais j'ai trouvé le ton parfois trop léger, voire trop poétique. Et parfois trop cru. Aucun détail n'est épargné... c'est sanglant, et viscéral. Certains disent que c'est sa force. De faire sourire, d'être ironique dans un tel récit monstreux. Je ne trouve pas. Je n'ai d'ailleurs jamais souri pendant ma lecture.

Et j'aurais aimé plus de contexte historique. Les gens étaiens épuisés par une guerre, affamés, pauvres, les morts s'accumulaient... la tension était forte. Cela n'excuse rien, mais nous offre un contexte essentiel à mes yeux. Teulé ne fait qu'effleurer la situation. Qui sont les Prussiens ? De quelle guerre parle-t-on ? Surtout si nous ne sommes pas français, il peut y avoir beaucoup de trous, de questions.

Enfin. Difficile d'en parler de façon objective. J'ai apprécié ma lecture. Je recommande le roman. Mais je conseille aussi d'aller lire un peu sur le drame. La mort d'Alain de Monéys mérite que l'on aille plus loin que la simple lecture du roman de Teulé.

L'avis de Praline, La Lectrice, Madame Charlotte, Lau, Liliba, Ys, Leiloona, Catherine, Thomas, Anna Blum, Livrovore, Philippe, In Cold Blog, Midola, Mapero, ClaudiaLucia, Laure, Lauraoza et des Rats de Bibliothèque.

Voir premier article

Extraits

"Hautefaye est dans un état de prostration et de catatonie. On se croirait un lendemain de cuite. Et la bonté du paysage, au coeur, dit à chacun: "Mais qu'avez-vous donc fait, hier? Qu'est-ce qui vous a pris?" Le village frémit encore, mal étonné par lui-même: "Mais qu'est-ce qui nous a pris? C'est le désarroi et l'hébétude." p.111

Sources à consulter

 

4 novembre 2009

Reines et favorites

002aReines et favorites : le pouvoir des femmes / Benedetta Craveri ; traduit de l'italien par Éliane Deschamps-Pria. -- [Paris] : Gallimard, 2009. -- 484 p. ; 18 cm. -- ISBN 978-2-07-037973-6. -- (Coll. Folio ; no 4883)

Titre original: Amanti e regine,  c2005

Quatrième de couverture

À la Renaissance, les femmes devaient se soumettre à l'autorité de l'homme - comme la noblesse devait se soumettre à celle du roi. Certaines parviendront pourant à faire de leur condition d'infériorité un atout. Fortes de leurs ambitions, de leur intelligence et de leur beauté, c'est en profitant de la faiblesse masculine qu'elles se glissent dans les rouages, sans être broyées. Si elles ne peuvent assumer le pouvoir en leur nom, leurs destinées sont parfois spectaculaires. De Diane de Poitiers à Marie-Antoinette, en passant par Catherine de Médicis, la reine Margot, Gabrielle d'Estrées, Madame de Maintenon ou la Marquise de Pompadour, Benedetta Craveri nous offre une suite de portraits, passionnants comme des romans, mêlant avec brio la petite et la grande Histoire.

L'auteur

Benedetta Craveri est une spécialiste de la civilisation française des XVIIe et XVIIIe siècle. Elle enseigne présentement la littérature française en Italie, à l'Université de la Tuscia à Viterbe et à l'Istituto Universitario Suor Orsola Benincasa à Naples.

Bibliographie partielle

  • Madame du Deffand et son monde (1987)
  • La Vie privée du Maréchal de Richelieu (1993)
  • L'âge de la conversation (2002)
  • Avis d'une mère à sa fille (2007)
  • Reines et favorites (2007)
  • Marie-Antoinette et le scandale du collier (2008)

Résumé et Commentaires personnels

L'ouvrage de Benedetta Craveri se veut une galerie des femmes qui ont marqué la monarchie et l'histoire de France. Elle nous présente une facette souvent occultée de l'histoire de la France: la place des femmes dans l'histoire de la monarchie de France.

La femme avait toujours eu une place centrale dans l'histoire et jusqu'à la fin du Moyen Âge, elle jouait un rôle central et important autant dans la société en général que dans la politique. Mais un changement important survient à la fin du Moyen Âge et au tout début de la Renaissance. Le femme est petit à petit reléguée au rôle de mère et perd tout pouvoir public et politique. La loi salique est instaurée en France et les femmes ne peuvent plus accéder au trône. Elles ne sont alors plus que l'épouse et la mère. Les reines ne sont que les femmes derrières les rois, les mères des futurs héritiers, les enjeux de d'alliances politiques.

Les femmes doivent alors trouver une nouvelle façon d'exercer leur pouvoir dans la société et monarchie française. Les reines et les favorites ont leur place dans l'histoire... elles durent parfois se battre pour établir leur pouvoir, leur position n'était jamais certaine, parfois même dangereuse, mais elles réussirent à laisser leur marque dans l'histoire.

      Table des matières

  • Le pouvoir des femmes
  • Une italienne à la cour de France
  • Diane de Poitiers
  • Catherine de Médicis
  • La Reine Margot
  • Gabrielle d'Estrées
  • Une nouvelle reine florentine
  • Marie de Médicis
  • Anne d'Autriche
  • Marie Mancini
  • Marie-Thérèse d'Autriche
  • Louise de la Vallière
  • Athénaïs de Montespan
  • L'affaire des poisons
  • Madame de Maintenon
  • Marie Leszczynska
  • Les soeurs Mailly-Nesle
  • La marquise de Pompadour
  • Madame du Barry
  • Marie-Antoinette

On ouvre le livre de Craveri. On ne doit pas s'attendre à une analyse approfondie la place des ces femmes dans l'histoire. On ne nous offre pas une étude détaillée de l'époque. Benedetta Craveri nous propose plutôt une "histoire"... elle nous raconte la vie de ces femmes qui luttaient pour avoir une place dans une société qui ne leur laissait aucune chance de s'en faire une. L'ouvrage se lit comme un roman... les chapitre sont courts, les liens entre les personnages historiques sont rapides. Malgré le fait que l'on sent le travail et la recherche historique effectués par l'auteur, on ne peut s'empêcher de lire l'ouvrage comme un roman. Totalement passionnant. Les femmes qui ont partagé leur vie avec les rois français, ont lutté pour vivre, survivre dans un monde qui leur était hostile.

Elles sont fortes et faibles à la fois. Les enjeux sont parfois terribles. Elles règnent par des moyens détournés, exercent leur pouvoir secrètement, sont parfois vénérées, souvent détestées... Elles doivent vivre sous des codes strictes et impitoyables. Elles ne sont souvent qu'une monnaie pour conclure un contrat entre deux nations. Elles utilisent les atouts que la nature leur a fournie... Et elles utilisent donc le sexe, la beauté, la luxure, mais aussi souvent leur intelligence pour parvenir à leurs buts. Et l'amour entre parfois en jeu... certaines de ces femmes ont aimé passionnément leur roi... ce qui les a souvent mené à leur perte. Les époques sont diverses, les moeurs changent d'une année à l'autre... ce qu'on tolérait un moment est critiqué à un autre.

Cette galerie de femmes est peinte avec talent. Révélant les bons et les mauvais traits de chacune de ces femmes dont on connait les noms... qui ont marqué l'histoire.

L'avis de Dominique et Praline.

Extraits

"D'après les termes de la loi salique, la naissance, fut-elle royale, ne pouvait conférer aux femmes les mêmes droits qu'aux hommes. [...] Seul le roi détenait le pouvoir, et la reine n'avait d'autre statut que celui d'épouse. Il n'en avait pas toujours été ainsi. La loi salique était une institution juridique relativement récente, inventée oar des historiens et juristes au cours des XIVe et XVe siècles pour garantir avant tout l'indépendance et l'unité territoriale du pays." p.17

"Malgré la diversité de leurs personnalités et de leurs histoires, les favorites royales semblent toutes animées des mêmes passions et des mêmes desseins. Depuis la duchesse d'Étampes, première maîtresse en titre du roi de France, jusqu'à la pauvre comtesse du Barry qui achèvera sa carrière sur l'échafaud, l'amour porté au souverain, quand amour il y a, n'est jamais dénué d'arrière-pensées : l'ambition, l'orgueil, la cupidité, le désir de domination qui l'alimentent sont d'ailleurs des armes indispensables pour surmonter les obstacles, les doutes, les amertures, les humiliations qui émaillent la route d'une favorite ; on ne peut défendre les positions acquises qu'en faisant taire sa piétié et sa conscience." p. 194

Sources à consulter

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22 septembre 2009

The Old Gumbie Cat de T.S. Eliot

The Old Gumbie Cat
(T.S. Eliot)

I have a Gumbie Cat in mind, her name is Jennyanydots;
Her coat is of the tabby kind, with tiger stripes and leopard spots.048

All day she sits upon the stair or on the steps or on the mat;

She sits and sits and sits and sits--and that's what makes a Gumbie Cat!


But when the day's hustle and bustle is done,

Then the Gumbie Cat's work is but hardly begun.

And when all the family's in bed and asleep,

She tucks up her skirts to the basement to creep.

She is deeply concerned with the ways of the mice--

Their behaviour's not good and their manners not nice;

So when she has got them lined up on the matting,

She teachs them music, crocheting and tatting.


I have a Gumbie Cat in mind, her name is Jennyanydots;

Her equal would be hard to find, she likes the warm and sunny spots.

All day she sits beside the hearth or on the bed or on my hat:

She sits and sits and sits and sits--and that's what makes a Gumbie Cat!
But when the day's hustle and bustle is done,
Then the Gumbie Cat's work is but hardly begun.

As she finds that the mice will not ever keep quiet,

She is sure it is due to irregular diet;

And believing that nothing is done without trying,

She sets right to work with her baking and frying.

She makes them a mouse--cake of bread and dried peas,

And a beautiful fry of lean bacon and cheese.
I have a Gumbie Cat in mind, her name is Jennyanydots;
The curtain-cord she likes to wind, and tie it into sailor-knots.

She sits upon the window-sill, or anything that's smooth and flat:

She sits and sits and sits and sits--and that's what makes a Gumbie Cat!
But when the day's hustle and bustle is done,
Then the Gumbie Cat's work is but hardly begun.

She thinks that the cockroaches just need employment

To prevent them from idle and wanton destroyment.

So she's formed, from that lot of disorderly louts,

A troop of well-disciplined helpful boy-scouts,

With a purpose in life and a good deed to do--

And she's even created a Beetles' Tattoo.


So for Old Gumbie Cats let us now give three cheers--

On whom well-ordered households depend, it appears.

Commentaires personnels

"She sits and sits and sits and sits--and that's what makes a Gumbie Cat!" Combien de Gumbie Cat connais-je ? me questionnais-je alors que je chantonnais involontairement le poème de T.S. Eliot. Oh... quelqu'uns... au moins 3, probablement 4 ou 5... Chat typique... Le chat semble dormir sans arrêt... partout... sur les marches, sur le sofa, sur le tapis, sur le lit, sur nos genoux. Chat normal... comme tous les chats.

Mais quand le jour s'envole, le chat s'éveille et commence sa journée... sa journée chargée, très très chargée ! Alors que les humains vont se coucher après une journée fatiguante... alors que les yeux se ferment enfin pour offrir un peu de repos... alors le Gumbie Cat s'active enfin. C'est quand les humains vont dormir que le Gumbie Cat retrouve sa vitalité et s'anime enfin... peut-être,,, sûement... un peu trop !!!

Le Gumbie Cat est très actif et a beaucoup de responsabilités. Ce chat es responsable pour tout ce qui se passe dans sa maison. Et il se doit de contrôler tout et tous... Alors que le jour, le Gumbie Cat semble invisible et inactif... il contrôle absolument tout son environnement... de la poussière sur les meubles, aux insectes qui se cachent, aux humains qui tentent de l'approviser.

Le Gumbie Cat se sent responsable... Le poids du monde est sur ses épaules. Il semble ne pas s'en préoccuper mais c'est sa seule préoccupation. C'est le chat qui passe inaperçu car si silencieux, si discret... mais c'est le chat indispensable à la maisonnée. Sans ce chat, la maisonnée ne pourrait pas fonctionner. Invisible et résevé, il n'en est pas moins actif. Il veut aider tout le monde, mème ceux qui ne veulent pas de son aide !

Il est vrai que nombre de chats sont furtifs et insaisissables et parfois on croit qu'ils ne font absolument rien. Mais on découvre rapidement qu'ils contrôlent tout et qu'ils sont éveillés et laborieux. Comme... beaucoup de gens. Qui semblent ne rien accomplir mais qui sont toujours à l'affût des besoins - même inconnus - des autres.

On a immédiatement associés les chats d'Eliot à des traits de caractères humains. On a supposé que les vers apparamment enfantins du poète visaient en fait à décrire satyriquement des traits, des comportements humains... Et on peut facilement voir dans le Gumbie Cat, une parodie des fonctionnaires semblant ne jamais travailler, ou encore des bureaucrates qui croient pouvoir tout faire et sauver tout le monde... remettre dans le droit chemin les délinquants et criminels (oh ces méchantes coquerelles et souris qu'il faut réformer à tout prix !!!) malgré même leur volonté ! Il est évident que le Gumbie Cat se croit supérieur et qu'il doit aider - et contrôler - les autres ! Car le chat est parfait, non ?

À lire sur ce carnet:

À consulter

21 septembre 2009

Old Possum's Book of Practical Cats de T.S. Eliot - II. L'oeuvre

ChatsOld Possum's Book of Practical Cats / T.S. Eliot; with decorations y Nicolas Bentley. -- London, Boston: Faber and Faber; 1987.

Quatrième de couverture

These lovable cat poems were written by T.S. Eliot for his godchildren and friends in the Thirties. They have delighted generations of children since, and inspired Andrew Lloyd Webber's brilliant musical Cats.

L'oeuvre

T.S. Eliot écrivit ses poèmes à partir du début des années 1930. Les poèmes sont en fait tirés de lettres que l'auteur écrivit à ses filleuls et aux enfants de ses amis. Il utilisa même le surnom de Old Possum pour signer ses lettres. Le recueil contenant 15 poèmes fut publié par la firme Faber and Faber en 1939. La première édition contenait des illustrations de T.S. Eliot, lui-même. En 1940, le recueil fut réédité avec cette fois des illustrations de Nicolas Bentley. L'édition de 1982 propose des illustrations d'Edward Gorey.

Les poèmes sont avant tout destinés à des enfants, mais malgré leur caractère léger et humoristique, ils ont immédiatement conquis un large public. Le recueil Old Possum's Book of Practical Cats est rapidement devenu une oeuvre classique. 

Une première adaptation musicale se fit en 1054 par le compositeur Alan Rawsthorne. Ce dernier prit six poèmes du recueil et les adapta en musique dans une oeuvre intitulé Practical Cats. L'acteur Robert Donat prêta ensuite sa voix lors de l'enregistrement de cet oeuvre.

L'adaptation la plus connue demeure la comédie musicale de Andrew Lloyd Webber intitulée Cats. L'oeuvre de Webber continent les poèmes de Eliot mais inclut aussi des poèmes de pièces non publiées de l'auteur.

Contenu:

  • The Naming of Cats
  • The Old Gumbie Cat
  • Growltiger's Last Stand
  • The Rum Tum Tugger
  • The Song of the Jellicles
  • Mungojerrie and Rupelteazer
  • Old Deutorenomy
  • Of the Aweful Battle of the Pekes and The Pollicles Together With Some Account of the Participation of the Pugs and the Poms, And the Intervention of the Great Rumpuscat
  • Mr. Mistoffelees
  • Macavity: The Mystery Cat
  • Gus: The Theatre Cat
  • Bustopher Jones: The Cat about Town
  • Skimbleshanks: The Railway Cat
  • The Ad-dressing of Cats
  • Cat Morgan Introduces Himself

Commentaires personnels

Le recueil Old Possum's Book of Practical Cats a pour thème principal les chats. Ou plutôt la nature des chats, leurs comportements, leurs personnalités, leur caractère, leurs manies, leurs qualités et leurs défauts. Pratiquement chaque poème nous présente un chat unique. Deux poèmes n'ont pas un chat en particulier comme sujet principal, mais s'attardent plutôt à nous parler des chats, de leur nature et de leurs noms. Ces poèmes ouvre et feme le recueil. Chaque poème est une oeuvre complète et achevée mais l'ensemble des poèmes du recueil nous offre une unité poétique presque parfaite !

Les poèmes du recueil Old Possum's Book of Practical Cats sont souvent critiqués pour n'être pas de "vrais" poèmes. Souvent ramenés à de simples contes, comptines ou fables rimées pour enfants, on leur reproche leur facilité, leur caractère humoristique et enfantin. Mais d'autres y ont vu une complexité charmante, des rimes et répétitions musicales et surtout un symbolisme rempli de charme et d'humour. Car ces chats ne sont-ils pas en fin de compte semblables à nous ? Ces chats caractériels n'ont-ils pas les mêmes personnalités que bien des hommes ? On peut facilement reconnaître nos défauts et nos qualités, nos peurs et nos espoirs,... dans les chats de T.S. Eliot. L'imagerie utilisée est drôle mais complètement réaliste. Chaque poème est la description d'un chat, d'un humain... Chaque personnage est admirablement décrit, une peinture complexe d'un être unique. Par ses poèmes, Eliot charme les enfants avec ses rimes cocasses et la simplicité de ses vers, mais il décrit aussi la société qui lui est contemporaine.

Les mots d'Eliot sont harmonieux, musicaux et terriblement "anglais".La société anglaise est délicieusement décrite. Et on sent véritablement l'atmosphère des rues londonnaises, des salons anglais,... Le livre ne peut que se lire en chantonnant. La musicalité des vers est complètement ensorcelante. Il n'est donc pas étonnant que plusieurs artistes l'ont mis en musique et en chansons. Évidemment, aujourd'hui, pour ceux qui ont vu la comédie-musicale Cats, il est difficile de lire les poèmes sans les chanter...

Mais même en lisant simplement les vers... on ne peut s'empêcher de se faufiler furtivement derrière Macavity ; d'entendre les smash, crash et ping, résultats des frasques de Mungojerrie et Rumpelteazer ; de se dandiner à la suite Jennyanydots...

Lire aussi sur ce carnet:

Extraits

"Macavity, Macavity, there's no one like Macavity,
For he's a fiend in feline shape, a monster of depravity.
You may meet him in a by-street, you may see him in the square--
But when a crime's discovered, then Macavity's not there
!
"
(Macavity - The Mystery Cat)

"And when you heard a dining-room smash
Or up from the pantry there came a loud crash
Or down from the library came a loud ping
From a vase which was commonly said to be Ming--
Then the family would say: "Now which was which cat?
It was Mungojerrie! AND Rumpelteazer!"-- And there's nothing
at all to be done about that!
."
(Mungojerrie and Rumpelteazer)

Sources

8 septembre 2009

Old Possum's Book of Practical Cats de T.S. Eliot - I. L'auteur

ChatsOld Possum's Book of Practical Cats / T.S. Eliot; with decorations y Nicolas Bentley. -- London, Boston: Faber and Faber; 1987.

Quatrième de couverture

These lovable cat poems were written by T.S. Eliot for his godchildren and friends in the Thirties. They have delighted generations of children since, and inspired Andrew Lloyd Webber's brilliant musical Cats.

L'auteur

Thomas Steams Eliot est né à Saint-Louis (Missouri) aux Etats-Unis. Il commença ses études à la Smith Academy où il étudia plusieurs langues. Il poursuivit d’abord ses études au Merton College puis il étudiera à Harvard de 1906 à 1909 où il obtiendra un B.A et un master. Il étudia principalement en philosophie. Pendant ses années à Harvard, il publiera quelques poèmes dans le Harvard Advocate. Il restera à Paris pendant un an alors qu’il étudie à la Sorbonne. Il retourne ensuite à Harvard pour obtenir son doctorat en philosophie. Il pensait poursuivre ses études mais alors qu’il était en Allemagne en 1914, la première guerre mondiale commença, et il partit pour Londres puis Oxford.

En 1915, un ami lui présente Vivien Haigh-Wood, une danseuse. Il tombe immédiatement amoureux de la jeune fille et le couple se marie la même année, à la grande surprise de la famille du poète. Ce mariage soudain causera à Eliot de nombreuxChats2 problèmes avec sa famille qui a du mal à accepter la jeune danseuse qui semble laisser voir des problèmes physiques et émotionnels. Vivien refuse également de vivre aux Etats-Unis et après un bref retour en Amérique, le couple s’installera à Londres où Eliot aura plusieurs emplois d’enseignement dans différentes institutions. De plus, il écrit divers articles et critiques. En 1916, il enverra sa thèse à Harvard qui l’acceptera, mais il n’obtient pas son diplôme puisqu’il ne se présente pas en personne pour le recevoir. En 1917, il prend un emploi de banquier à Londres. L'emploi stabilise la situation d'Eliot et lui permet de se consacrer à son écriture. Il publie en 1917 son premier livre, Prufrock and Other Observations.

Il continue d'écrire à la fois de la poésie mais également de nombreux essais critiques. Il obtient beaucoup de succès et fit son chemin dans différents groupes d'artistes et intellectuels britanniques, Pound, Yeats, Lewis,...

Son mariage n’est cependant pas un succès et des rumeurs d’infidélités sur sa femme se font entendre presque immédiatement. En 1917, le père du poète décède sans qu'Eliot n'ait pu vraiment se réconcillier. En 1921, Eliot se retire dans un sanatorium en Suisse pour se remettre d'un épuisement total qui l'empêche d'écrire.

Après cet épisode, il reprend l'écriture et publie un poême sur lequel il travaillait depuis des années The Waste Land. Le poême obtient beaucoup de succès mais fut parfois mal interprété. Cependant sa vie personnelle continue d'être difficile, surtout avec son épouse. Il se tournera vers l'Église Anglicane pour trouver du support. En 1925, il quitte finalement son emploi à la banque pour se joindre à la firme d’édition Faber and Gwyer, où il deviendra éventuellement le directeur. Il sera également l’éditeur du journal littéraire Criterion.

Il surprendra beaucoup de gens en se faisant baptiser en 1927, puis en prennant finalement la citoyenneté britannique. Ces écrits et convictions politiques et religieuses font également parler les critiques. Mais il continue d'écrire de la poésie, des essais et des pièces. Il obtient beaucoup de succès. Il est cependant très sévère avec ses écrits et n'hésite pas dire que sa réputation n'est fondée que sur quelques poèmes.

Quelques années plus tard il acceptera un poste d’un an, de 1932 à 1933 à l’Université Harvard. Cet éloignement lui permettra de se séparer de sa femme et lorsqu’il revient en Angleterre, le couple se sépare définitivement. Il refuse cependant le divorce à cause de ses convictions religieuses. Vivien tente à plusieurs reprises la réconciliation sans succès. El 1938, elle devra être internée dans une institution mentale.

En 1939, le journal Criterion doit fermer. La Seconde Guerre Mondiale commence. Elliot sera alors pendant quelques temps garde des alertes aériennes. Il continue cependant à écrire, mais ses écrits sont nettement plus sombres. Ces textes seront à la fois très populaires mais également vivement critiqués. Les opinions religieuses et politiques conservatrices d'Eliot seront également critiqués. Et après la guerre, il sera même accusé par certains d'anti-séminisme.

De 1946 à 1957, il vivra avec un de ses amis, John Davy Hayward, qui rassemblera de nombreuses archives sur Eliot. Il n'écrira presque plus de poésie, se concentrant sur le théâtre et les essais. Vivien décède en 1947. En 1948, il recevra le prix Nobel de littérature. Eliot se mariera une seconde fois en 1957 avec Esmé Valerie Fletcher.

Gravement atteint d’emphysème et de tachycardie, il meurt en 1965.

Bibliographie sommaire

  • Prufrock and Other Observations (1917)
  • Ezra Pound: His Metric and Poetry (1918)
  • Poems (1919)
  • The Sacred Wood: Essays on Poetry and Criticism (1920)
  • The Waste Land (1922)
  • Homage to John Dryden (1924)
  • Shakespeare and the Soicism of Seneca (1927)
  • Dante (1929)
  • Sweeney Agonistes (1932)
  • The Rock (1934)
  • After Strange Gods (1934)
  • Murder in the Cathedral (1935)
  • Old Possum's Book of Practical Cats (1939)
  • The Family Reunion (1939)
  • East Coker (1940)
  • Burnt Norton (1941)
  • The Dry Salvages (1941)
  • Britain at War (1941)
  • The Music of Poetry (1942)
  • Four Quartets (1943)
  • On Poetry (1947)
  • The Cocktail Party (1950)
  • The Confidential Clerk (1954)
  • The Frontiers of Criticism (1956)
  • On Oetry and Poets (1957)
  • The Elder Statesman (1959)

Commentaires personnels ici

Voir aussi: The Old Gumbie Cat de T.S. Eliot

Extraits

"But above and beyond there's still one name left over,
And that is the name that you never will guess;
The name that no human research can discover -
But THE CAT HIMSELF KNOWS, and will never confess. "

(The Naming of Cats)

"The Rum Tum Tugger is a Curious Cat:
If you offer him pheasant he would rather have grouse.
If you put him in a house he would much prefer a flat,
If you put him in a flat then he'd rather have a house.
If you set him on a mouse then he only wants a rat,
If you set him on a rat then he'd rather chase a mouse."

(The Rum Tum Tugger)

Sources

29 août 2009

The Door Through Washington Square

DoorThe Door Through Washington Square / Elaine Bergstrom. -- New York : Ace Books, [c1998]. -- 360 p. ; 17 cm. -- ISBN 0-441-00544-6

Quatrième de couverture

As a child, Dierdre MacCallum remembered her great-grandmother Bridget's house in New York's Washington Square as a magical place - with mahogany walls, antique furniture, and sedate tea parties.

But when Dierdre is summoned to the matriarch's side to settle her affairs, she senses something strange about the house, a feeling triggered by an old set of French doors in the sunroom. She pulls back their heavy curtains, opens them to the sunlight...

And finds a doorway to the past - seventy-two years ago. There Dierdre will meet Grandmum as a young woman. She will find love with Noah, a man destined to die before she was born. And she will find great danger as she uncovers Bridget's darkest secret - her involvement with the infamously sinister Aleister Crowley, whose dabbling in the powers of darkness promise destruction for the MacCallum clan. Now Deirdre must find a way to set things right, and rescue not only her family but her one true love...

L'auteur

Elaine Bergstrom est né en 1946 à Cleveland dans l'Ohio. Elle étudiera le journalisme au College of Journalism of Marquette University à Milwaukee. Elle commence à écrire alors qu'elle est encore étudiante. Mais ce n'est que le milieu des années 80, alors qu'elle travaille comme rédactrice, qu'elle se met vraiment à l'écriture de son premier roman. Elle publie son premier roman, Shattered Glass, mettant en scène une famille de vampire, la famille Austra, en 1989. Ce premier roman est un succès commercial et critique. L'auteur écrira plusieurs autres romans dans la série maintenant connu sous le nom de Austra Family. Door1

Elle utilisera également un pseudonyme, Marie Kirali (nom de sa grand-mère) pour publier d'autres romans, dont Mina, une suite de Dracula. Parallèlement à son travail de romancière, elle est également critique pour la télévision pour le Channel Guide Magazine. Elle donne également des ateliers d'écriture pour les Milwaukee's Redbird Studios ainsi que divers cours sur la rédaction.

Elle vit présentement à Milwaukee dans le Wisconsin où elle continue d'écrire.

Voir le site de l'auteur.

Bibliographie sommaire

  • Shattered Glass (1989) (Série: Austra Family)
  • Blood Alone (1990) (Série: Austra Family)
  • Blood Rites (1991) (Série: Austra Family)
  • Daugther of the Night (1992) (Série: Austra Family)
  • Tapestry of Dark Souls (1993)
  • Mina (1994) (sous le pseudonyme Marie Kirali)
  • Baroness of Blood (1995)
  • Madelaine: After the Fall of Usher (1996) (sous le pseudonyme Marie Kirali)
  • Leanna: Possession of a Woman (1996) (sous le pseudonyme Marie Kirali)
  • The Door Through Washington Square (1998)
  • Blood to Blood: The Dracula Story Continues (2000)
  • Nocturne (2003)

Résumé

Une jeune femme doit se rendre auprès de son arrière-grand-mère, vieille et malade, pour s'occuper de ses affaires et l'accompagner dans ses derniers moments. Dierdre hésite brièvement à accéder aux volontés de sa famille. Sa vie est finalement en place et elle est réticente à quitter son confort. Mais elle ne peut refuser la demande de la vieille femme et part pour New York. Dierdre n'a que de vagues souvenirs de son enfance et de la demeure de son arrière-grand-mère, Bridget, située dans Greenwich Village. Elle s'installe néanmoins dans la grande maison et entreprend de mettre en ordre la demeure et les papiers de Bridget, tout en la visitant régulièrement dans sa maison de repos.

Alors qu'elle nettoie la maison de Greenwich Village, Dierdre commence a vivre d'étranges expériences. En plus, de rêves troublants, elle a l'impression que la maison de son arrière-grand-mère, particulièrement la grande véranda joue avec sa mémoire et sa vision. Elle semble voir des choses qui ne sont pas là... à travers les portes vitrées de la véranda, elle voit un jardin, un chat... des choses et des gens qui semblent d'une autre époque.

Elle finit par questionner des amis de son aïeule et se tournera finalement vers Bridget pour avoir des réponses à ses questions. C'est ainsi qu'elle apprend que Bridget n'est pas celle qu'elle croyait connaître et qu'elle cache un passé lourd de secrets. Des relations de son arrière-grand-mère avec le fameux mage Aleister Crowley, aux conséquences de cette porte qui permet de voyager dans le temps, Dierdre plonge malgré elle dans un engrenage où les rituels magiques sont la principale composantes. Et elle devra essayer de changer le cours du passé pour sauver sa famille et cet homme qu'elle a rencontré dans le jardin, dans les années 20.

Commentaires personnels

The Door Through Washington Square s'est avéré une lecture des plus agréables ! J'avais ce roman, il y a plusieurs années. Je connaissais d'abord l'auteur pour ses romans ayant pour sujet le vampirisme. Shattered Glass, Daughter of the Night, ansi que Mina, demeurent pour moi, parmi les meilleurs romans "vampiriques" que j'ai pu lire au cours des années. J'étais curieurse de lire un roman de Bergstrom ayant un tout autre sujet. Nous plongeons ici avec ce roman dans l'univers de la sorcellerie ou plutôt des arts magickes. Par l'entremise d'une porte vitrée qui permet de voyager dans le temps, nous faisons la rencontre d'Aleister Crowley, l'un des sorciers les plus connus du XIXe et XXe siècles. Par la relation entre l'arrière-grand-mère de Dierdre, Bridget, et Crowley, nous retournons dans le New York des années 20.

L'auteur a très bien étudié son sujet et l'époque. Nous assistons à une brève époque de la vie de Crowley, homme que certains ont suivi avec adoration et que d'autres ont détesté et même craint. Le personnage" de Crowley est très bien mené et on sent que l'auteur s'est renseigné sur l'homme et sur ses croyances. Le personnage le plus intéressant demeure Bridget et tout le roman repose sur sa vie et sa personnalité. L'époque des années 20 est aussi superbement dépeinte. La magie et la sorcellerie sont bien intégrées à l'intrigue et très crédibles. Le côté "fantastique" semble pratiquement inexistant... les rituels effectués et les voyages d'une époque à l'autre semblent presque naturels.

J'ai cependant eu parfois du mal à m'accrocher du personnage de Dierdre et surtout de sa relation amoureuse avec un homme du passé. Le personnage de Dierdre m'a paru faible et pas assez développé. Mais cela ne gâche pas la lecture du roman. L'ensemble demeure solide et bien écrit.

J'ai relu ce roman, il y a quelques jours. Mon inscription au Bloody Swap de Lou m'a donné envie de me replonger tout de suite dans un roman fantastique et - n'ayant pas de romans fantastiques dans ma PAL - j'ai opté pour une relecture de Bergstrom. Et encore une fois, j'ai replongé dans son univers si finement décrit. Et j'ai encore eu envie de passer à travers les portes vitrées pour me retrouver dans ce jardin des années 20.

Extraits

"The animal's clam vanished as soon as its feet touched the floor's new ceramic tile, as if like Dierdre, it suddenly realized that it had wandered into a world where things were not quite right." p. 32

"Aleister has told me that there will be one precise moment in time, a moment that cannot change. He calls it a pivot because it is there that both past and future change. It is coming tonight, and before it does, I must set down my thoughts and my position at this moment exactly. If I do not, he tells me that I will lose my way when past and future shift. So I sit in the center of the circle he drew on the floor of my sunroom, scribbling furiously in shorthand." p.115

Sources

19 août 2009

À la table des seigneurs, des moines et des paysans du Moyen Âge

À la table des seigneurs, des moines et des paysans du Moyen Âge / texte Eric Birlouez. -- [Rennes] : Editions RepasOuest-France, [c2009]. -- 127 p. : ill. en coul. ; 26 cm. -- ISBN 978-2-7373-4629-3. -- (Coll. Histoire)

Quatrième de couverture

En nous invitant à découvrir la table au Moyen Âge, Éric Birlouez nous entraîn dans un univers d'une éblouissante richesse sensorielle et symbolique. A la table des seigneurs, les plats étaient parfois colorés en jaune orangé ou en rouge vif. Ils étaient généreusement assaisonnés de coûteuses épices aux subtifs arômes. Certains mets présentaient un degré de raffinement inouï, tels ces cygnes au bec et aux pattes dorés à l'or fin, servis revêtus de leurs plumes et avec les ailes déployées. Le festin médiéval était un spectacle "total", qui se déroulait selon un rituel très codifié et qu'agrémentaient musiciens et conteurs, jongleurs et acrobates.

Cet ouvrage nous parle aussi du pain et des bouillies de céréales, des humbles légumes et des modestes plats de fèves. C'est-à-dire de la nourriture des pauvres... qui constituaient les neuf dixièmes de la population ! Il évoque également l'alimentation des moines et nous rappelle que l'Église imposait, aux religieux comme aux laïcs, la stricte alternance des jours "gras" et des "maigres". Le style d'alimentation du mangeur médiéval devait impérativement être conforme à son rang social. C'est pourquoi, en nous penchant sur les tables du Moyen Âge, nous en apprenons beaucoup sur la société de l'époque, sur son organisation et ses activités économiques, sur ses normes cultuelles et sa symbolique.

L'auteur

Éric Birlouez est tout d'abord un ingénieur agronome qui s'est spécialisé en histoire de l'alimentation. Il est également sociologue et consultant. Il enseigne en Histoire de l'alimentation et sociologie des comportements alimentaires à plusieurs universités françaises et étrangères. Il a également publié des ouvrages et articles sur les sujet de l'alimentation et des aliments toujours en y soulignant les aspects historiques et sociologiques.

Bibliographie

  • Le lait, premier aliment de l'homme (2001) (Avec Inès Birlouez-Aragon)
  • La civilisation du blé : pain, amidon, froment, épi, engrain, farine (2002)
  • A la table des seigneurs, des moines, et des paysans du Moyen Age (2009)

Résumé et Commentaires personnels

C'est une invitation à s'asseoir à une table - ou plutôt des tables - médiévale que nous propose Eric Birlouez avec son ouvrage "À la table des seigneurs, des moines et des paysans". L'auteur qui est un spécialiste de l'histoire de l'alimentation, nous fait découvrir les habitudes alimentaires des gens du Moyen Âge. L'ouvrage pose le sujet en soulignant les différences alimentaires importantes entre les différentes couches de la société. En effet, on ne mange pas de la même façon, ni la même chose si l'on fait partie de la noblesse/bellatores (seigneurs et chevalerie), du clergé/oratores (moines et religieux) ou des paysans/laboratores (pauvres, humbles, travailleurs, etc.).

L'ouvrage traite différents sujets tous reliés évidemment au monde de l'alimentation au Moyen Age. Cette période étant très vaste (environ mille ans), il est évident que l'auteur ne peut couvrir tous les aspects reliés à la cuisine, la table, l'alimentation. Il ne peut que survoler certains de ces thèmes.

- On nous présente d'abord les trois groupes sociaux de l'époque et on distingue bien les différentes habitudes alimentaires associées à chacun. Les codes alimentaires et sociaux sont très stricts et on les suit à la lettre.

- L'auteur nous parle ensuite de différents aliments présents dans les plats médiévaux: céréales, pain, légumes, chairs, miel, vin,... La nourriture change et évolue.

- On décrit ensuite les différentes étapes des repas, particulièrement les festins et banquets. On y traite du service, du rituel du repas et surtout de l'importance des couleurs en cuisine médiévale.

- Un chapitre complet nous parle ensuite des épices, omniprésente dans les mets.

- Le mobilier, les ustensiles et les bonnes manières de table sont ensuite présentés.

- Finalement, l'auteur s'attarde sur la cuisine et les cuisiniers.

Le livre est riche en information sur les habitudes alimentaires de cette vaste époque et on découvre les origines de nombres de coutumes encore en vigueur aujourd'hui. Manger et "bien manger" est depuis toujours au centre de nos préoccupations. Et étudier comment on s'alimentait au Moyen Age nous en apprend beaucoup sur la société de l'époque.

Cette collection des Éditions Ouest-France est dédiée principalement au Moyen Âge est un excellent moyen de se familiariser avec cette époque. Les ouvrages sont agréables à lire et abondamment illustrés. Les ouvrages sont évidemment brefs et ne prétendent pas faire le tour des sujets qu'ils abordent. C'est un premier contact, une première approche. On nous propose un survol du sujet en tentant de couvrir le plus d'aspects possibles.

Comme tous les ouvrages de cette collection, ce livre est richement illustré. On nous propose quantité de gravures et enluminures pour illustrer les propos. Cependant, l'ouvrage semble légèrement "plus" illustré que d'autres livres de la collection et même peut-être un peu "trop", selon moi. Les illustrations prennent souvent toute la place dans la page et laissent peu d'espace pour les textes qui se trouvent ainsi très réduits. Il manque aussi d'explications plus détaillées des illustrations. Même si nous savons que le livre n'est qu'une introduction, un peu plus d'informations aurait été intéressant. Et quelques recettes auraient ajoutées un petit élément intéressant selon moi.

On passe rapidement sur les sujets, il y a peu de chronologies et on fait peu de nuances entre les habitudes alimentaires dans une même couche de la société. Évidemment, on s'attarde plus aux habitudes alimentaires des nobles, la documentation étant plus détaillée sur cette classe de la société.

Ceci dit, l'ouvrage est très intéressant et même passionnant. Une chose est certaine... je vais continuer mes lectures sur cet aspect peu connu de la vie au Moyen Âge.

Extraits

"Comme le haricot et les courges dont nous avons déjà parlé, d'autres légumes "américains" - et pas des moindres - sont totalement absents du répertoire alimentaire des hommes du Moyen Age: la pomme de terre, le maïs, la tomate, les poivrons et les piments, le topinambour... ne débarqueront sur l'Ancien Continent qu'au début du XVIe siècle (mais faudra attendre encore près de trois siècles pour que les Français acceptent enfin de consommer tomates et pommes de terre!)" p. 42-43

"[...] les plats chauds arrivent couverts d'un autre plat retourné afin qu'ils ne refroidissent pas trop. En effet, dans les grandes demeurent des familles nobles, la cuisine est éloignée des autres pièces d'habitation pour limiter les risques de propagation d'un éventuel incendie. Cet usage est à l'origine de l'espression "mettre le couvert"." p. 83

"Au Moyen Age, la notion de salle à manger", c'est-à-dire de pièce dédiée de manière permanente aux repas, n'existe pas. Chez les paysans et les citadins pauvres, c'est dans l'unique pièce du logement que l'on mange. Dansl es châteaux, le spalais princiers, les hôtels aristocratiques et les grandes demeures bourgeoises, on prend les repas dans la pièce que l'on juge la plus appropriée aux circonstances... [...] Ce choix est d'autant plus aisé à concrétiser qu'il n'existe pas (ou peu) de tables de repas fixes. Lorsqu'approche le moment de manger, on pose une planche sur des tétraux, matériel que l'on range à l'issu du repas. C'est de cette pratique que viennent les expressions "dresser" la table ou "mettre" la table..." p. 107

Sources à consulter

Quelques critiques de l'ouvrage:

Un blog sur la cuisine au Moyen-Âge

 

18 août 2009

Envie de lecture

Phénomène connu et rapporté par nombres de lecteurs: ces dernières semaines, je n'avais aucune envie de lire. Mes coupures de lectures sont souvent associées à des ruptures d'écriture. Oh bien sûr, il y a eu le travail et les tâches quotidiennes. Il y a eu les visites de la famille et d'amis. Il y a eu les escapades et les voyages. Mais cette interruption de lecture et d'écriture fut cette fois-ci largement attribuable à la chaleur (oui, encore et toujours... c'est que je trouve cela vraiment difficile cette année).

Je me voyais incapable de lire plus d'une page. Pas le courage, pas envie. Et difficile d'écrire plus d'une ligne cohérente. Et donc quand je ne convoite aucun livre et bien je ne lis pas. Je fais autre chose. Comme traînasser sur mon balcon à regarder mes fleursLectureff qui ne sont pas encore toutes mortes cette année. Ou alors à regarder d'un oeil paresseux des séries et des films que je connais déjà par coeur. Aucun effort pour mes petites cellules fatiguées.

Mais la semaine dernière, alors que nous étions encore en vacances dans cette merveilleuse auberge tout près de Séverac-le-Château, mon désintéressement temporaire pour la lecture s'est soudain évanoui.

Mon envie de lire était au plus bas, certes, mais je savais qu'il reviendrait bientôt. Et comme ma PAL n'est jamais trop grande, j'avais dans la journée fait plusieurs achats livresques. Il faut souligner aussi, que les livres en français ne pleuvent pas à Barcelone et que les achats en ligne ne permettent pas de toucher, palper, feuilleter les livres... Donc... impossible de ne pas revenir de France sans quelques livres.

La collecte de la journée avait été bonne. Quelques achats dans des boutiques de châteaux et d'abbaye (principalement sur le Moyen Age... je crois qu'on a deviné mon intérêt pour l'époque) et une razzia monstre dans quelques libraries des villages visités.

La nuit venue, je m'installe pour dormir. Les journées sont très très chaudes, mais les nuits sont douces et fraîches. Comme dans mon enfance, alors que nous allions au mois d'août dans les Cantons de l'Est chez mes grands-parents: le jour, la chaleur était étouffante, mais la nuit, il fallait mettre une "petite laine" comme dit encore ma grand-mère.

Évidemment, avant de dormir, je me mis à feuilleter les achats de la journée... et les heures ont passé en un instant. Après avoir feuilleté chaque livre, j'ai commencé à planifier l'ordre de lecture de tous ces ouvrages. Et puis, je ne pus m'empêcher de commencer un ouvrage sur les repas aux Moyen Age... que j'ai fini avant la fin du voyage !

Et là, et bien c'est revenu... la fureur de lire, l'envie d'écrire... même sous le soleil de Barcelone et ses nuits accablantes... je lis et je lis...

9 juin 2009

Petit lexique des idées fausses...

Petit lexique des idées fausses sur les religions /iddes. -- [Paris] : Albin Michel, [2004]. -- 247 p. ; 18 cm. -- ISBN 2-253-10988-6. -- (Coll. Livre de Poche, no30183)

Quatrième de couverture


Depuis toujours les idées fausses ont proliféré dans le domaine où elles sont le plus pernicieuses, porteuses de haines et de malentendus : celui des religions. Elles concernent alors le noyau identitaire de chaque culture, et sont si bien enracinées qu'il semble impossible, surtout en un temps où les mots religieux envahissent l'actualité la plus guerrière, d'aborder rationnellement ce terrain explosif. C'est pourtant ce que fait ici Odon Vallet, enseignant à la Sorbonne et à l'université Paris-VII.
Après le succès de son Petit lexique des mots essentiels, il explore le champ religieux en scientifique, en historien, en amoureux des langues, corrigeant les approximations de vocabulaire véhiculées par la rumeur ou les médias, qu'il s'agisse du voile prétendument islamique, de la laïcité ou de l'antisémitisme.
Il s'applique aussi à prendre en défaut, sans concession aucune, les lieux communs du "religieusement correct" sur le pacifisme bouddhiste, la tolérance protestante ou la "culpabilité judéo-chrétienne". Il montre enfin comment certaines confusions cachent de réelles difficultés auxquelles il nous invite à ne pas nous soustraire, pour faire reculer l'intolérance et l'ignorance.

L'auteur

Odon Vallet est né en 1947 à Paris. Sa mère est infirmière. Son père est Jean Vallet qui a dirigé la compagnie d'assurance GPA-Athéna. Il laissa à sa mort en 1989, plus de 50 millions d'euros.

Odon étudia dans diverses écoles de Paris. En 1964, il ira à Briançon pour étudier au lycée d'altitude, différents sports comme le cyclisme et l'alpinisme. En 1970, il obtient un diplôme en Sciences Politiques. Il poursuit ensuite ses études à l'École nationaleiddes2 d'administration à Paris. En 1973, il devient maître des conférences à Science Po (IEP Paris), poste qu'il occupera jusqu'en 1989. En 1985, il obtient un doctorat en droit et sciences des religions. À la même époque, il obtient un poste de chargé de cours à Paris, aux Universités Paris I et IV. Il voyage aussi alors beaucoup et visitera l'Asie.

En 1994, il obtient son doctorat en sciences des religions. Il continue d'enseigner, principalement la culture générale et le droit public. En 1999, il crée la fondation Vallet, qui distribue environ 300 bourses d'études par années principalement en France, mais aussi au Bénin et au Vietnam. Il créa cette fondation grâce à la fortune qu'il a hérité de son père. Il est également administrateur de la Société des lecteurs du Monde (SDL); il y siège depuis 2002. Il est également administrateur de nombreux groupes.

Parallèlement à ses activités d'enseignement et d'administrateur, il écrit nombres d'ouvrages, principalement sur les croyances religieuses et les religions, ainsi que sur l'analyse politique. Mais il écrit également sur différents sujets.

Bibliographie partielle

  • Les Hautes-Alpes : hommes et nature en montagne, (1975 )
  • Culture générale (1988)
  • L'École ou De la vanité considérée comme un mode de gouvernement (1991)
  • Femmes et religions (1994)
  • L'État et le politique (1994)
  • Les Religions dans le monde (1995)
  • L'affaire Oscar Wilde ou Du danger de laisser la justice mettre le nez dans nos draps (1995)
  • Les grandes religions d'aujourd'hui (1998)
  • Le Honteux et le Sacré (1998)
  • Qu'est-ce qu'une religion ? (1999)
  • Jésus et Bouddha (1999)
  • Une autre histoire des religions (2000)
  • Le Cantique des cantique (2000)
  • Hymnes à la Terre-Mère (2000)
  • Hymnes au masculin (2000)
  • Dieu a changé d'adresse : propos d'un pharisien libéré (2001)
  • Petit Lexique des mots essentiels (2001)
  • Petit Lexique des idées fausses sur les religions (2002)
  • L'Évangile des païens : une lecture laïque de l'évangile de Luc (2003)
  • Petit lexique des valeurs fausses sur les religions  (2004)
  • Petit lexique des guerres de religion d'hier et d'aujourd'hui (2004)
  • Dieu a changé d'adresse  (2004)
  • Corps Divins (2006)
  • Dieu n'est pas mort... mais il est un peu malade (2007)
  • Dieu et le Village planétaire (2008)

Commentaires personnels

Ce Petit lexique des idées fausses sur les religions se lit rapidement et sans effort ! Une lecture agréable et essentielle ! Les religions semblent vouloir rester au centre de nos préoccupations, même aujourd'hui. Qu'on soit religieux ou non, qu'on soit croyant ou non... les religions font parties de nos vies et de l'actualité.

Mais nombreuses sont les fausses idées, les préjugés, les mauvaises conceptions sur les religions. On connait des demi-vérités, des légendes, des stéréotypes ; on répète ce qu'on nous répète et on finit par croire et prendre comme vérité des idées complètement fausses ou détournées de leur sens premier. Parfois ces fausses idées proviennent de malentendus, de peurs du non connu, mais aussi de la haine et du rejet des autres religions... Ce qui est étrange, inconnu, mystérieux, bizarre, hors de nos repères, peut parfois sembler incompréhensible et être mal interprété. Et surtout on oublie... on oubli le pourquoi, le comment, le qui... on oublie les origines, les raisons derrières certaines traditions, certaines coutumes. Notre propre culture religieuse est parfois très loin au fond de nos mémoires... imaginez alors pour les cultures religieuses étrangères ! Et il ne faut pas oublier que parfois les raisons derrières certaines coutumes religieuses sont lointaines. Et se perdent dans la nuit des temps. Elles n'ont plus de bases dans nos réalités modernes et nous semblent donc bien étranges.

Odon Vallet dans son ouvrage se penche sur environ 70 idées reçues sur les grandes religions et courants spirituels. Et il tente de les expliquer et de rétablir les faits. L'ouvrage se présente sous forme de lexique alphabétique. Chaque chapitre analyse un mot en relation avec un concept religieux : Amour, Athéisme, Castes, Circoncision, Excision, Génocide, Immaculée Conception, Kâma Sûtra, Moïse, Noël, Orthodoxe, Pape, Péché originel, Peuple élu, Réincarnation, Résurrection, Sectes, Tantrisme, Vaches sacrées, Voile, Zen... voici quelques uns des sujets abordés qui nous font réaliser à quel point on croit savoir et connaître ces thèmes mais qu'en fait souvent on ne fait que généraliser et répéter ce qu'on a pu lire dans les journaux. Nos conceptions sont souvent erronées, parfois biaisées, presque toujours incomplètes.

Le style de l'auteur est clair, précis, bref. Parfois un peu court, mais toujours étoffé. On nous présente une analyse du sujet - parfois on note une touche personnelle, mais généralement cela reste très objectif comme étude - avec des perspectives historiques, sociologiques, mythologiques, étymologique... L'auteur cherche à toujours remettre en contexte une coutume, une tradition, un geste. Et surtout, il ne prétend pas donner la "vérité". Il explique, explore, remet en perspective, mais ne donne pas toujours une réponse claire et nette. Vallet nous offre un ouvrage court mais sérieux.

Et voilà mon gros reproche au livre: il est trop bref ! Trop peu de mots explorés, trop peu de contextes et d'analyses offerts... C'est un un sujet vaste et avec cet ouvrage, on ne fait qu'effleurer quelques sujets légèrement - mais sans toutefois tomber carrément dans la vulgarisation. C'est une ouverture à aller plus loin. À remettre en question nos idées reçues et à apprendre et comprendre les religions et cultures de ce monde.

Une lecture passionnante et enrichissante !!!

Extraits

" "L'Immaculée Conception est la conception miraculeuse de Jésus"

C'est une double erreur riche de sens. L'Immaculée Conception ne concerne pas Jésus puisqu'elle s'applique à Marie dont la conception fut, e plus, tout aussi charnelle que celle de tous les humain. Mais cette confusion entre la mère et le fils fut largement entretenue par un culte de la Vierge mariolâtre et oeudipien.

L'Immaculée Conception est l'absence de péché dont aurait bénéficié la mère de Jésus depuis l'instant de sa conception par un homme et une femme que les évangiles canoniques ignorent mais que les évangiles apocryphes (notamment le protévangile de Jacques) nomment Anne et Joachim." p. 95

" "Le paradis est une création de la Bible"

Le mot paradis est une invention iranienne et non biblique. Mais la Bible a transformé cette innovation et en a retiré un droit de propriété intellectuelle. Les Iraniens avaient créé le paradis sur terre, les juifs le paradis au ciel et l'Iran s'est fait voler son paradis." p. 150

Sources à consulter

3 juin 2009

L'Univers féerique de Brasey

L'univers féerique / Édouard Brasey. -- [Paris] : Pygmalion, [c2008]. -- 863 p. ; 21 cm. -- ISBN fee978-2-7564-0188-1

Ce volume rassemble les titres suivants, parus aux éditions Pygmalion / Gérard Watelet à Paris: C1999, Fées et Elfes; c1999, Nains et Gnomes; c1999, Sirènes et Ondines; c2000, Géants et Dragons; c2000, Sorcières et Démons.

Quatrième de couverture

Grand connaisseur du monde féerique, Édouard Brasey est parti sur les traces de créatures fascinantes, partout où on les rencontre, dans les contes et les mythes, le folklore, les chroniques locales, les recueils anciens. Ce volume nous révèle absolument tout sur ces êtres, bienfaisantes ou maléfiques, insouciants, espiègles, redoutables, parfois cruels, qui habitent le monde de nos rêves: leur histoire, leur habitat, leur habillement, leurs secrets, leurs amours et les croyances dont les hommes les entourent. Largement popularisés par la littérature fantastique, la bande dessinée et le cinéma, ils continuent pa susciter notre fascination et leurs aventures nous donnent bien souvent des leçons de vie.

Vous saurez donc tout sur les fées, les elfes, les sorcières, les démons, les loup-garous, les vampires, les succubes, les incubes, les lamies, les goules, les sirènes, les ondines, les naïades, les océanides, les nymphes, les roussalkas, les marimorgan, les vouivres, les nixes, la lorelei, les géants, les dragons, les ogres, les dracs, les tarasques, les coulobres, les nains, les gnomes, les lutins, les gobelins, etc.

L'Univers féerique nous invite à une passionnante et troublante plongée dans les mystères de l'imaginaire.

L'auteur

fee2Édouard Brasey est né à Marseille, en France, en 1954. Il étudiera tout d'abord en politique et en droit pour finalement faire des études en sciences économiques. Il travaillera dans un cabinet d'audit américain pendant quelques temps puis se dirige vers une carrière de journaliste économique. Il écrira également comme journaliste littéraire pour le magazine Lire.

En 1984, il obtient un DEA en études cinématographiques. À cette même époque, il commence à écrire quelques essais. Il se lance également dans l'étude et la l'écriture de contes.

Il devient rapidement un spécialiste des contes, mais également du monde imaginaire des êtres féeriques qui peuplent les contes. Il continue d'écrire des essais et des contes, mais se lance également dans la rédaction de romans largement inspirés des mythes, contes, légendes, folklores de divers pays. Tous ces écrits sont toujours le fruits de nombreuses recherches et études.

Parallèlement à ses activités d'écrivain, il est également reconnu pour ses talents de conteur et conférencier. Il fut également figurant dans divers films. Il présente encore aujourd'hui de nombreux spectacles de contes, participe à des émissions de télévision, dirige une collection de contes,, de traités ésotériques, etc., présente des conférences, voyage beaucoup et continue d'écrire, particulièrement sur le monde des fées. Il vit présentement à Paris.

Bibliographie partielle (bibliographie complète sur les sites de l'auteur)

  • L'effet Pivot (1987)
  • Quand le ciel s'éclairera (1994)
  • Enquête sur l'existence des anges rebelles (1995)
  • Le Voeu d'étoile (1996)
  • Ça s'est passé en Haute-Provence (1997)
  • Rue de l'oublie ou Les ombres d'Istambul (1998)
  • Fées et Elfes (1999)
  • Nains et Gnomes (1999)
  • Sirènes et Ondines (1999)
  • Géants et Dragons (2000)
  • Sorcières et démons (2000)
  • La Lune, mystères et sortilèges (2003)
  • Les loups de la Pleine Lune - Carnet retrouvé dans un manoir en ruines (2005)
  • Les Univers de Jules Verne (2005)
  • L'Univers féerique (2008)

Le site de l'auteur, son blog, son MySpace et sa page Facebook...

Commentaires personnels

Édouard Brasey est un auteur prolifique. Il écrit beaucoup, sur divers sujets. Mais ses sujets principaux demeurent les thèmes ésotériques, notamment, les peuples féeriques, les mythes et légendes et les êtres surnaturels. Bien que certaines de ces oeuvres sont très vulgarisées et générales, on ne peut lui reprocher un manque de recherche. Brasey semble beaucoup se documenter sur les sujets qu'il choisit.

L'Univers féerique est en fait une réedition en un seul volume de 5 ouvrages qu'il a d'abord publié séparément: Fées et Elfes (1999), Nains et Gnomes (1999), Sirènes et Ondines (1999), Géants et Dragons (2000) et Sorcières et démons (2000). Ces ouvrages ne semblent plus disponibles séparément.  Le recueil traite donc des différentes catégories d'êtres féeriques que l'on retrouve dans les contes, les légendes et les mythes. L'auteur nous présente brièvement les êtres dont il sera question dans la section, puis nous rapporte des histoires, des légendes, des anecdotes les concernant, dans un désordre total. On passe de références dans des livres anciens à des contes connus, puis on nous présente une légende régionale ou un mythe commun... On passe d'analyses de textes médiévaux à la relation de contes. On rapporte d'antiques légendes mais aussi des légendes récentes et modernes. Les êtres féeriques font parties de l'imaginaire de nos ancêtres mais aussi de notre époque moderne. Bien que la plupart des informations proviennent de la France, on nous propose aussi des histoires de l'Europe et d'autres parties du monde - mais trop peu... cela reste très français comme ouvrage.

Le livre semble parfois un peu long. Je dois avouer que j'ai parfois trouvé la relation d'histoires ou de contes, un peu longue. Certaines histoires moins intéressantes que d'autres et surtout elles n'apportaient aucune nouvelle lumière sur l'être féerique dont on traitait dans le chapitre. J'aurais aimé un peu plus d'information sur les origines de ces êtres qui peuplent nos contes et légendes, sur leurs significations, leur symbolisme...

On nous parle donc de fées, d'elfes, de sirènes, de dragons... Cependant, on doit souligner que l'ouvrage n'étudie pas en profondeur les origines des mythes ou la nature des ces êtres "imaginaires" ou non... On se penche plutôt sur les les histoires, les légendes, les contes, le folklore...  Les gens semblent avoir toujours cru en des êtres féeriques et ils semblent que ces croyances ne sont pas tout à fait disparues du folklore contemporain !

Extraits

"On les appelle les Bonnes Marraines, les Dames Blanches, Noires ou Vertes, les Bienvellantes, les Bonnes et Franches Pucelles, les Fileuses de Destin, les Lavendières de Nuit. Elles font partie du pPetit peuple, que l'on nomme aussi les Bons Voisins, laPetite Noblesse, le Peuple de la Paix ou les Habitants des Collines.

Les expressions imaginées ne manquent pas pour désigner ces êtres fantastiques auxquels les Anciens évitaient de donner leur vrai nom, de peur de les fâcher." p. 11

"Faire alliance avec la fée, c'est faire alliance avec la vie, avec la magie de la vie et l'amour infini qu'elle contient. C'est croire en la providence, faire confiance en sa chance, accorder foi auc coïncidence et aux rencontres heureuses, qui se produisent toujours au bon moment. C'est croire aux forces de l'esprit qui animent la matière. p.158

Sources et avis

27 mai 2009

La conjuration de la Sixtine

Sixtine1La conjuration de la Sixtine: roman / Philipp Vandenberg ; traduit de l'allemand par Susi et Michel Breitman. -- [Montréal] : Libre Expression, [c1999]. -- 328 p. ; 22 cm. -- ISBN 2-89111-864-2

Titre original: Sixtinische Verschwörung

Quatrième de couverture

La restauration de l'oeuvre peinte par Michel-Ange au plafond de la chapelle Sixtine est l'occasion d'une consternante découverte. Sous la suie et les vernis apparaissent des lettres qui, au fil du nettoyage, finssent par composer un nom énigmatique. Qu'est-ce que cache cette inscription mystérieuse ? Par-delà les siècles, le génial artiste se vengerait-il de ces papes qui l'ont tant fait souffrir ? Le cardinal Jellinek est bien décidé à tirer au clair cette énigme. Quitte à risquer sa propre foi. Quitte à ébranler l'Église toute entière.

La Conjuration de la Sixtine nous entraîne dans les coulisses du Vatican où sont enfouis les secrets les mieux gardés. Dans un tourbillon oú l'on passe de l'atelier de Buonarroti, du vivant de l'artiste, à la chambre d'agonie de Jean-Paul 1er, la très secrète Prophétie de Jérémie va permettre au cardinal Jellinek de remonter le temps jusqu'aux origines du christianisme. Et jusqu'à la plus inattendue et la plus terrible des révélations...

Un suspense machiavélique qui captivera tous les esprits. En particulier ceux des amoureux de l'art, de la religion, du Moyen-âge et de la Renaissance.

L'auteur

Hans Dietrich Hartel, connu plus tard sous le nom de Philipp Vanderberg, est né à Breslau en Allemagne en 1941. Son enfance, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, fut vécut en partie chez une nourrice puis dans un Sistine2orphelinat. Il obtient en 1963, son diplôme d'études secondaires à Burghausen, puis entreprit des études en histoire de l'art et en études germanique à l'Université de Munich.

Il travaillera pour différents journaux et magazine dès 1965, entre autres, le Abendzeitung, le Quick et le magazine Playboy. Il commença à écrire, principalement des essais

Bibliographie partielle

  • La malédiction des pharaons (1973) (Roman)
  • Nefertiti (1975) (Essai)
  • Ramsès II (1977) (Essai)
  • Auf den Spuren unserer Vergangenheit (1977) (Essai)
  • Der vergessene Pharao, Bertelsmann (1978) (Roman)
  • Das Geheimnis der Orakel (1979) (Essai)
  • Nero. Kaiser und Gott, Künstler und Narr (1981) (Essai)
  • Der Gladiator (1982) (Roman)
  • Das versunkene Hellas (1984) (Essai)
  • Die Pharaonin (1984) (Roman)
  • Die Hetäre (1984) (Roman)
  • Cäsar und Kleopatra (1986) (Essai)
  • La conjuration de la Sixtine (1988) (Roman)
  • Der Pompejaner (1986) (Roman)
  • Klatscht Beifall, wenn das Stück gut war (1988) (Roman)
  • Das Pharao-Komplott, Lübbe (1990) (Roman)
  • Die heimlichen Herrscher (1991) (Essai)
  • Das Tal. Auf den Spuren der Pharaonen (1992) (Essai)
  • Le cinquième Évangile (1993) (Roman)
  • Der grüne Skarabäus, Lübbe (1994) (Roman)
  • Der Schatz des Priamos.Wie Heinrich Schliemann sein Troja erfand (1995) (Essai)
  • Der Fluch des Kopernikus (1996) (Roman)
  • Le magicien des miroirs (1998) (Roman)
  • Purpurschatten (1999) (Roman)
  • Der König von Luxor (2001) (Roman)
  • Der vergessene Pharao, Bastei Lübbe (2002) (Essai)
  • Die Akte Golgatha (2003) (Roman)
  • Das vergessene Pergament (2006) (Roman)

Résumé et Commentaires personnels

L'action commence à Rome, de nos jours. Lors de la restauration de la Chapelle Sixtine au Vatican, on découvre des inscriptions mystérieuses et inconnues à ce jour, laissées selon toutes les apparences par Michel-Ange lors de la création de son chef d'oeuvre. Une enquête commence alors pour déchiffrer, tout d'abord, le message laissé par l'artiste - qui fut obligé de peindre ses tableaux contre son gré - puis pour cacher au monde la signification de ce message qui pourrait faire tomber l'Église, le Vatican et la société moderne.

On retrouve dans ce roman un mélange de religions et de sectes, de complots ésotériques et de quêtes existentielles, d'arts et de sciences. Résolument thriller moderne, le roman mélange enquête policière et roman historique. On nous promène de la chapelle Sixtine aux archives secrètes du Vatican... on nous parle d'art, de mysticisme, de politique, d'économie, de sociétés secrètes, de mafia, de Moyen Âge, de Renaissance et de science... On nous promène à travers les siècles à travers des personnages fictifs et réels.

Et donc, Michel-Ange se serait vengé de l'Église en cachant dans son oeuvre une révélation incroyable sur l'humanité... ses origines, sa raison d'être... Il s'agit maintenant de déchiffrer l'énigme laissé par l'artiste avant que d'autres ne s'emparent de ce secret gardé par le Vatican depuis des centaines d'années.

Bien documenté, bien mené, et bien écrit, le roman de Vandenberg réussit à nous tenir en haleine du début à la fin. L'intrigue est intéressante et plausible. Et surtout, la fin acceptable. J'ai lu ce roman plusieurs années avant la sortie du DaVinci Code, roman auquel il est malheureusement souvent comparé, bien que Vandenberg publia son oeuvre 15 ans avant Dan Brown. La Conjuration de la Sixtine est nettement mieux ridigée et documentée. Les personnages sont très bien décrits et on s'attache facilement à leurs aventures. Je considère personnellement ce roman comme un magnifique exempleà lire du genre thriller art-ésotérisme-religion-science...

Citations

"D'ailleurs, nul ne possédait d'autre exemplaire de la clef donnant accès à la pièce la plus secrète des archives secrètes. Ce qui ne signifiait aucunement qu'il était au courant de tout le mystère qui s'y trouvait renfermé ni des raisons de l'impèrieux silence qui règnait à son propos." p. 37

"Sur ce thème du salut éternel, il aurait eu beaucoup a dire mais son bon sens l'obligeait au silence. D'autant que ce qu'il aurait eu à dire, il l'avait confié à ses fresques de la Sixtine. Que celui qui a des yeux voie." p 48

" -- Il m'arrive parfois de douter, dit-il après une petite hésitation, que Socrate ait eu raison d'assurer que le meilleur bien pour un homme était la connaissance et le pire des maux l'ignorance. À l'évidence, la connaissance a déjà causé bien des malheurs en ce monde." p. 104

Sources

16 mai 2009

Quelques mots...

"Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu'il vous faut"

[Cicéron]

14 mai 2009

Le Monde irrémédiablement désert de Garneau

Le Monde irrémédiablement désert
(Hector de Saint-Denys Garneau, Les Solitudes)

Dans ma main
Le bout cassé de tous les chemins

Quand est-ce qu'on a laissé tomber les amarres
Comment est-ce qu'on a perdu tous les chemins

La distance infranchissable
Ponts rompus
Chemins perdus

Dans le bas du ciel, cent visages

Impossibles à voir
La lumière interrompue d'ici là
Un grand couteau d'ombre
Passe au milieu de mes regards

De ce lieu délié
Quel appel de bras tendus
Se perd dans l'air infranchissable

La mémoire qu'on interroge
A de lourd rideaux aux fenêtres
Pourquoi lui demander rien?
L'ombre des absents est sans voix
Et se confond maintenant avec les murs
De la chambre vide.

Où sont les ponts les chemins les portes
Les paroles ne portent pas
La voix ne porte pas

Vais-je m'élancer sur un fil incertain
Sur un fil imaginaire tendu dans l'ombre
Trouver peut-être les visages tournés
Et me heurter d'un grand coup sourd
Contre l'absence

Les ponts rompus
Chemins coupés
Le commencement de toutes présences
Le premier pas de toute compagnie
Gît cassé dans ma main.


deserertCommentaires personnels

Triste. Vide. Éloignement. Solitude. Abandon. Absence. Une impossibilité de rejoindre la vie qui le fuit. Aucune volonté de la rejoindre mais peur de disparaître. Rejet des autres, mais peur d'être seul. Impossibilité d'être avec les autres, impossibilité d'être seul. Et encore : peur atroce du rejet, mais rejet des autres. Que de tristesse et de contradictions dans ces vers. Un mélange aussi de fragilité et de rage silencieuse.

C'est une impuissance de communiquer que je lis dans ces mots. Incapable de se faire comprendre par les autres, il cherche aussi à se comprendre lui-même. Il semble pourtant abandonner... semble prêt à s'enfermer dans le mutisme et le rejet qui caractérisent les derniers moments de sa vie. Il semble s'enfermer dans un malaise profond d'où il ne peut plus que contempler les brisures de son âme.

On sent également qu'il abandonne. Et qu'il sent que tous ont abandonné. Surpris de cet abandon, qu'il n'a pas vu survenir... il se questionne sur quand c'est produit cet abandon, quand les rêves furent perdus, oubliés... un profond désarroi s'emparre de lui. Il ne sait que faire ; a peur de se qu'il devrait peut-être faire. Et s'il faisait ce qu'il devrait peut-être faire... cela servira-t-il à quelque chose ? cela en vaut-il la peine ? Toute tentative n'est-elle pas voué à l'échec ? On lit un découragement certain, mais aussi un manque de courage - à la limite de la lâcheté. Désarroi, tristesse... mais aussi une sorte d'apitoiement sur soi-même... Et une forte envie de le secouer m'étreint à la lecture de ces vers que je trouve pourtant si beaux. Le secouer, oui, mais surtout de lui parler et de le faire parler... la mort semble lui parler cependant et il semble malheureusement qu'il l'a écouté.

Dans ces vers, il y a un renoncement triste, vaguement cynique, quoique définitivement naïf.

13 mai 2009

Trois p'tits chats

Trois p'tits chats / René Boulanger. --[Montréal] : VLB Éditeurs, 2006. -- 111 p. ; 23 cm. -- ISBN 3pc978-2-890005-938-2

Quatrième de couverture


« Une des chansons enfantines les plus connues, Trois p’tits chats, recèle d’étranges images qui évoquent la mort et la furie guerrière. Elle fait penser à ces dessins que les psychologues font faire aux enfants qui vivent des traumatismes à la suite de bombardements. La théorie de l’inconscient suggère que de grandes catastrophes de l’histoire peuvent être perçues, revécues, intériorisées à travers les contes et les légendes. J’ai choisi de reconstituer le récit que cette chanson évoque. Le drame, enfoui sous la légèreté musicale, réapparaît ici dans une action qui se situe durant la Seconde Guerre mondiale, en juin 1940, dans une colonne de réfugiés. »

L'auteur

3pc4René Boulanger est né à Saint-Paulin (conté de Maskinongé) au Québec, en 1951. Son père est bucheron et sa mère est cuisinière sur les chantiers. Ils auront 6 enfants. En 1963, sa famille déménage à Montréal.

Durant son adolescence, il s'engagera dans dans diverses causes, dont la lutte nationale. Il aura plusieurs petits emplois qu'il perdra ou quittera rapidement. En 1980, il s'inscrit finalement à l'université (à l'UQAM) et obtient un certificat en scénarisation cinématographique puis un baccalauréat en Études littéraires. Il écrit quelques scénarios de court métrage dont deux seront filmés: "En plein coeur" et "La vieille dame". Il écrit également des textes pour la radio, pour le théâtre ainsi que de nombreux articles.

Il publie son premier roman "Rose Fenian" en 1993. Puis, "Les feux de Yamachiche" en 1997. Ses premiers romans sont des récits historiques et il se penche alors résolument sur l'histoire du Québec.

Il vit présentement à Montréal mais a également une maison en Mauricie. Il continue à écrire des romans, des articles et des scénarios.

Bibliographie partielle

  • Rose Fenian (1993)
  • Les feux de Yamachiche (1997)
  • Trois p'tit chats (2006)

Résumé

Nous sommes en juin 1940, à Paris. Les Nazis ont envahi la France et les gens fuient la ville pour se réfugier en campagne. Une femme et sa fille quittent également Paris et veulent rejoindre Bordeaux où les attend son époux, aviateur pour l'armée. Elles tentent d'abord de quitter par train, mais doivent bientôt rejoindre les milliers d'exilés qui marchent sur les routes de France.

À leur départ, elles amènent avec elles, des valises et trois petits chats que Sophie, la fillette, garde dans ses bras. La marche est difficile et petit à petit, elles doivent abandonner leurs possessions. Tout au long de leur chemin, elles rencontreront plusieurs personnages et devront vivre cet exil du mieux qu'elles le pourront...

Commentaires personnels

Le quatrième de couverture est explicite... et c'est mon plus grand reproche au roman ! Quelle idée d'expliquer tout de suite sa propre démarche!!!  Nous aurions bien fini par comprendre... Enfin... Donc, René Boulanger, pour son roman Trois p'tits chats, a utilisé la comptine enfantine bien connue, pour raconter son histoire. Chaque chapitre commence par un des mots de la comptine. Ce mot devient donc le sujet central du chapitre... Trois p'tit chats, chapeau d'paille, paillasson, somnambule... La comptine, suite de mots en apparence sans lien logique, prend donc, petit à petit, une signification assez sombre et raconte la la fuite d'une mère et sa fille pendant la guerre. Car derrière les histoires, chansons et comptines pour enfants, on peut parfois trouver des aspects sombres et lugubres. La comptine semble légère, pourtant elle renferme des mots tristes ou étranges... "fou de rage", "courtisane" "fugitif", "typhoïde", "veuve de guerre"... Et si ces mots d'enfants cachaient une réalité sombre, qu'une mélodie joyeuse permettait d'effacer pendant quelques instants ? Quand la réalité est insoutenable, se réfugier dans l'imaginaire et l'absurde est parfois la seule issue possible.

L'auteur est québécois, mais a choisi de parler de la Seconde Guerre Mondiale, qu'il n'a pas connu - étant né au Québec au début des années 50. Mais il avoue lui-même que son récit est le récit d'une invasion... et qu'on peut l'associer à toutes les histoires d'un pays, d'un peuple, d'une région subissant l'invasion, la guerre, la violence, la perte de liberté.

Le récit suit le chemin douloureux, la triste fuite d'une mère et de sa fille. Nous suivons pas à pas, la perte de leurs illusions, de leurs possessions, de leur naïveté... autant de la petite fille que de la mère. Parfois les mots décrivent brutalement la réalité de la guerre et de cet exil, parfois ils s'échappent dans la poésie et le rêve... mais toujours ils restent attachés à la comptine. On a parfois du mal à comprendre le lien entre le mot de la comptine et la réalité de leur périple, mais toujours le lien se fait, doucement et douloureusement.

Dans leur fuite, la mère et sa fille rencontreront des compagnons, des amis, des ennemis... elles lutteront, pleureront, auront peur, ... mais jamais elles n'abandonneront : "[...] Mais ce n'est pas le plus important ! Tu sais ce que c'est ? -- Non !  Alors Brigitte fait arrÊter la voiture, se penche vers sa fille aux yeux de déesse blonde et lui caresse les cheveux. Elle lui donne un baiser sur le front puis les joues et la bouche. Elle colle sa tête sur la sienne: -- Vivre, ma chérie ! Vivre enconre et encore !" (p105).

Le texte est rempli de poésies, de souvenirs difficiles et durs ainsi que d'espoirs. Il se lit rapidement, presque aussi vite que la comptine. On a peut-être parfois l'impression de suivre un exercice de style (l'auteur doit bien sûr suivre la comptine, ce qui n'est pas toujours évident) et j'ai parfois trouvé certains passages un peu mièvres et remplis de "bons sentiments" lègèrement naïfs. Mais contrairement à certaines critiques, je n'ai pas eu l'impression de lire un texte excessivement nationaliste.

En conclusion, ce petit livre est joliment construit et se laisse lire avec plaisir !

Citations

"Elle répète à nouveau: "Maman!" Et Brigitte lui répond: "Je suis là, ma chérie!" Puis les trois petits chats viennent s'endormir dans les bras de Sophie et font une boule qui ronronne au milieu du monde hostile. Toute blanche, la boule s'enroule et la blonde Sophie s'endort sur ce paillasson qui porte ses rêves." p.15

"Sébastienne cherche son mouchoir puis essuie le sang du visage de Sophie aux yeux effarés et qui, la tête pleines de songes et de pensées inouïes, voit son avenir se dérouler devant elle. Un avenir effrayant, rempli d'angoisse. Elle songe un instant à Marcel, le jeune matelot de la péniche, à qui elle a dit: "J'ai peur." Maintenant, elle n'a plus peur. Sa peine est trop forte!" p. 98-99

Sources

5 mai 2009

Blasphemy de Douglas Preston - Suite

Blasphemy / Douglas Preston. -- London: Pan Books, [c2008]. -- 543 p. ; 18 cm. -- ISBN 978-0-330-44865-9Blas1

Quatrième de couverture

Deep in an Arizona mountain, the world's largest supercollider will probe what happened at the very moment of creation: the Big Bang itself. The brainchild of Nobel laureate Gregory Norh Hazelius, the supercollider, given the name Isabella, is the most expensive machine ever built. Some people think it may unlock the mysteries of the universe. Some think it will create a mini black hole that will suck in the earth. Powerful televangelist Don T. Spates thunders that Isabella is a satanic attempt to disprove Genesis and challenge God Almighty on the very throne of heaven. He'll do anything to stop Isabella from reaching its goal.

When Hazelius and his team of twelve scientists start up Isabella, they make an extraordinary discovery - one that must be hidden from the world at all costs. Wyman Ford, ex-monk and CIA operative, is hired by the US government to wrest from the team their dark secret. A secret that will either destroy the world... or save it.

Commentaires personnels (attention "spoilers")

L'origine de l'univers: création divine et/ou le Big Bang; éternel questionnement sur l'origine de l'univers et éternelle opposition entre la religion et la science. Mais peut-être est-il possible de réconcilier les deux "théories"? Blasphemy est un thriller résolument technologique et scientifique mais penchant aussi dans les observations culturelles et religieuses. 

Le roman met tout d'abord en scène un groupe de scientifiques cherchant à recréer le tout premier moment de la création de l'univers. Ces recherches sont le projet de Gregory North Hazelius, un récipiendaire de nombreux prix dont le prix Nobel, véritable génie considérant les gens comme inférieurs à lui mais ayant perdu récemment sa femme et s'étant retiré du monde. Pour ce projet incroyable, il rassemble une équipe de brillants scientifiques dans différents domaines. Le projet utilise la plus grande et dispendieuse machine ayant jamais existée: un accélérateur de particules, surnommé Isabella. Le gouvernement a autorisé la construction d'Isabella dans le désert de Red Mesa en Arizona, sur les terres de la nation amérindienne des Navajo.

L'équipe commence les tests, mais alors que l'accélérateur atteint la puissance maximum, celui-ci agit bizarrement et un message apparait sur l'écran. Les scientifiques sont certains qu'un virus informatique a été implanté par un hacker et cachent les résultats de leurs travaux. Le gouvernement américain inquiet de ne pas avoir de nouvelles du projet, envoie un "espion" dans l'équipe pour comprendre ce qui se passe. Wyman Ford est envoyé en Arizona comme intermédiaire entre le projet Isabella et la nation Navajo qui commence à protester contre l'utilisation de leurs terres. Il intègre rapidement l'équipe et joue son rôle d'intermédiaire. Et il tente évidemment de comprendre ce qui se passe au sein de l'équipe qu'il sent immédiatement très tendue. Un des membres de l'équipe est retrouvé mort. On conclut rapidement à un meurtre.

Parallèlement, un télévangéliste très connu, a entendu parlé de ce projet et il y voit non seulement, une attaque contre Dieu et la création divine de l'univers mais également une excellente opportunité de gagner des auditeurs et des dons. Il utilise son émission pour ramener le débat de la science contre Dieu et connait un grand succès - au-delà de ses espérances. Rapidement, d'autres chrétiens fondamentalistes s'emparent de la cause et organisent des protestations.

Alors que les manifestations Navajos et chrétiennes se mettent en place, Wyman Ford apprend finalement la raison des délais des recherches de l'équipe d'Isabella. Alors que l'équipe tente une dernière fois d'amener la machine à pleine puissance et de trouver le virus informatique, les événements se précipitent. Le gouvernement, sans nouvelle de l'équipe et de Ford, organise une opération militaire pour entrer de force dans le bâtiment logeant Isabella; plusieurs Navajos organisent une manifestation pacifique et viennent camper non loin en signe de protestation contre l'utilisation de leurs terres; des centaines (voire des milliers) de chrétiens décident de prendre d'assault Isabella et de détruire l'accélérateur et les scientifiques au nom de Dieu. Pendant ce temps, l'équipe tente de comprendre le problème avec Isabella... et finit par entreprendre une conversation avec... Dieu.

Beaucoup de sujets dans ce roman, ce qui me rendait la tâche difficile pour en parler sans raconter beaucoup de l'histoire. Évidemment, j'aurais pu ne mettre que quelques lignes, mais cela ne donne pas une bonne idée de la complexité de l'intrigue. Qui est par moment, peut-être un peu trop éparpillée, justement. Nous avons d'un côté le projet scientifique qui ne prend finalement que vraiment toute la place que très tard dans le roman. Puis nous avons le développement du personnage de Wyman Ford. Qui lui aussi prend beaucoup de place. On passe ensuite au personnage du télévangéliste et à un pasteur extrémiste. On saute ensuite aux amérindiens. Puis on revient à l'équipe de scientifiques. Ce qui fait qu'on a parfois de la difficulté à se rappeler où on en est rendu et qui sont les personnages.

L'auteur sait cependant tenir son intrigue et on attend de revoir les recherches et leurs implications. En fait, on tarde à savoir et cela m'a un peu achalé... c'était long. On nous présente un meurtre, l'histoire de chaque personnage, un autre meurtre, des discussions avec les Navajos, les questionnements des membres du gouvernement, les discours et états d'âme du télévangéliste, etc. Et on semble passer beaucoup de temps sur tout, sauf sur les problèmes d'Isabella. Puis, petit à petit, l'auteur nous amène dans le centre de la "machine" et là, cela devient tout d'abord très scientifique. Pour finalement rattraper la religion... car, et si le message qui apparaît sur l'écran n'était pas un virus, mais la voix de Dieu ?!?!

Pour certains, c'est ici que tout chavire dans le roman. Car il faut avouer que Preston ne fait pas dans la dentelle... On a une opération militaire anti-terroriste pour entrer dans le bâtiment, une manifestation Navajo à dos de cheval, des chrétiens fous de rage qui sont en mission pour Dieu et qui se préparent pour la fin du monde, une conversation avec Dieu, des poursuites dans des grottes, et j'en passe ! Mais je dois avouer que je suis restée accrochée jusqu'à la fin. J'ai trouvé par moment que c'était "un peu beaucoup", mais c'était divertissant !

Je dirais cependant qu'il y a trop de différence entre les deux parties du roman... on a l'impression d'avoir deux romans différents. Certains ont vu une critique négative de la religion et des chrétiens, et il est vrai que les personnages religieux du romans sont en général assez pitoyables. Mais il est faux de prétendre que l'auteur, oppose religion et science... ou qu'il donne la science sous un jour favorable et la religion sous un jour défavorable... Il faut voir au-delà des attitudes et convictions des personnages et comprendre que l'auteur tente de présenter les dérapages que peuvent amener autant la science que la religion.

Et je dois avouer que toutes mes petites réserves et critiques ont sauté à la fin du roman, alors que l'auteur m'a complètement surprise, ce qui est très rare et ce qui m'a beaucoup plu. Je dois avouer que j'aurais pu prévoir cette fin car les indices sont présents tout au long du roman. Mais j'ai bien aimé ce revirement de situation... que bien sûr, je ne dévoilerai pas, j'en ai déjà assez dit ! Disons simplement, que les hommes semblent avoir besoin de croire...

Je réalise que mes commentaires sont loins d'être objectifs ou même - je l'avoue humblement - très cohérents ! Je concluerai donc en disant que c'est un roman qui m'a permis de passer un agréable moment et de décrocher de mon quotidien... pas nécessairement une lecture parfaite mais tout à fait agréable !

Premier article ici.

Citations

"This group of atheistic scientists have as their creed the theory that the universe created itself out of nothing, without any guiding hand or primum mobile. The call this theory the Big Bang. Now, most intelligent people, including many scientists like myself, know this theory is based on an almost complete lack of scientific evidence. The theory has its roots not in science, but in the deeply anti-Christian sentiment that pervades our nation today." p. 290

Sources à consulter

  • http://www.prestonchild.com/solonovels/preston/blasphemy
  • http://www.thrillerwriters.org/2008/01/religion-science-clash-in-blasphemy.html
  • http://www.crimecritics.com/2009/01/blasphemy-douglas-preston-book-review/
4 mai 2009

Blasphemy de Douglas Preston

Blas1Blasphemy / Douglas Preston. -- London: Pan Books, [c2008]. -- 543 p. ; 18 cm. -- ISBN 978-0-330-44865-9

Quatrième de couverture

Deep in an Arizona mountain, the world's largest supercollider will probe what happened at the very moment of creation: the Big Bang itself. The brainchild of Nobel laureate Gregory Norh Hazelius, the supercollider, given the name Isabella, is the most expensive machine ever built. Some people think it may unlock the mysteries of the universe. Some think it will create a mini black hole that will suck in the earth. Powerful televangelist Don T. Spates thunders that Isabella is a satanic attempt to disprove Genesis and challenge God Almighty on the very throne of heaven. He'll do anything to stop Isabella from reaching its goal.

When Hazelius and his team of twelve scientists start up Isabella, they make an extraordinary discovery - one that must be hidden from the world at all costs. Wyman Ford, ex-monk and CIA operative, is hired by the US government to wrest from the team their dark secret. A secret that will either destroy the world... or save it.

L'auteur (biographie plus complète ici)

Douglas Preston est né à Cambridge au Massachusetts en 1956. Il grandit dans la ville de Wellesley où il fréquenta plusieurs écoles dont le Cambridge School of Weston. Il poursuivit des études au Pamona College à Claremont en Californie. Il commença par étudier surtout les sciences – mathématiques, biologie, anthropologie, chimie, physique, géologie, … - puis décida finalement d’étudier la littérature anglaise.

En 1978, après l’obtention de son diplôme, il est employé par le American Museum of Natural History de New York pour lequel il est éditeur, rédacteur et éventuellement directeur des publications. Il y resta 8 années pendant lesquelles il rédigea son premier ouvrage Dinosaurs In The Attic: An Excursion into the American Museum of Natural History, qui fut publié par les St.Martin’s Press par un jeune éditeur, Lincoln Child. Douglas Preston fut également professeur à l’Université Princeton pendant ces années ainsi que éditeur pour la publication Curator.

En 1986, Preston décide de partir pour Santa Fe au Nouveau-Mexique pour écrire à temps plein. Il publie plusieurs ouvrages sur l’histoire du Sud-Ouest américain. Il commence ensuite à écrire à temps plein des romans et des œuvres de non-fiction. Il écrit parfois en collaboration avec Lincoln Child, en plus d’écrire pour diverses publications et de poursuivre des activités de recherches pour diverses institutions.

Bibliographie partielle (bibliographie complète ici)

  • Dinosaurs In The Attic: An Excursion into the American Museum of Natural History (1986)
  • Jennie (1994)
  • Relic (avec Lincoln Child) (1995)
  • Talking to the Ground: One Family's Journey on Horseback Across the Sacred Land of the Navajo (1996)
  • Mount Dragon (1996)
  • Riptide (1998)
  • Cities of Gold: A Journey Across the American Southwest (1999)
  • Thunderhead (1999)
  • The Ice Limit (2000)
  • The Codex (2004)
  • Tyrannosaur Canyon (2005)
  • Blasphemy (2008)
  • The Monster of Florence (avec Mario Spezi) (2008)

Résumé

Le plus grand et puissant accélérateur de particules, Isabella, est construit en Arizona, sur la réserve amérindienne des Navajo. Un groupe de 12 scientifiques est chargé d'explorer la naissance de l'univers, communément appelé le Big Bang. Ces recherches, financées par le gouvernement américain, amènent nombres de protestations et de questionnements. La communauté Navajo se sent utilisé et lésé, des chrétiens fondamentalistes menés par un populaire télévangéliste avancent que le projet cherche à rejeter l'existence de Dieu et le gouvernement américain se questionne sur la lenteur des résultats.

Le gouvernement envoie un homme, Wyman Ford, pour enquêter sur les délais inexplicables. Ford, supposément un intermédiaire entre la communauté Navajo et le projet Isabella, arrive donc sur les lieux pour comprendre pourquoi l'équipe de scientifiques ne semble pas obtenir de résultats.

Alors que Ford s'intègre à l'équipe, on retrouve le corps d'un des scientifiques. La tension monte rapidement, alors que les manifestations des Amérindiens se font plus insistantes et que la population, poussée par le télévangéliste, commence à se questionner sur les fondements de cette recherche et les millions de dollars qui y sont investis.

La tension est de plus en plus présente également au sein de l'équipe d'Isabella. Un problème informatique empêche l'expérience d'avancer et menace tout le projet. Les événements vont se bousculer subitement au moment où l'équipe semble avoir trouvé une réponse à leurs questions.

Commentaires personnels à suivre...

Citations

"CZero. Coordinate Zero. This was the tiny place, no bigger than a pinhead, where the beams of matter and antimatter were brought together at the speed of light yo annihilate themselves in a burst of pure energy. When Isabella was running at 100 percent full power, it was the hottest, brightest place in the universe - one trillion degrees. Unless, thought Dolby with a smile, there wa an intelligent race of beings out there with a particule accelerator bigger than his. He was incline to think not!" p. 191

Sources à consulter

  • http://www.prestonchild.com/solonovels/preston/blasphemy
  • http://www.thrillerwriters.org/2008/01/religion-science-clash-in-blasphemy.html
  • http://www.crimecritics.com/2009/01/blasphemy-douglas-preston-book-review/

20 avril 2009

Child of the Night de Kilpatrick - Suite

Child of the Night / Nancy Kilpatrick. -- London: Raven Books, [1996]. -- 314 p. ; 20 cm. -- ISBN 1-85487-446-2Kilpatrick1

Résumé

Carol Robins, une jeune américaine de Philadelphie, a du mal à se remettre de sa récente rupture. Elle décide de s'offrir un séjour en France. Alors qu'elle se trouve à Bordeaux, elle rencontre un jeune homme mystérieux qui s'avère être un dangereux vampire. Elle parvient cependant à obtenir un marché du vampire: il lui laissera la vie sauve si elle demeure son esclave pendant quelques semaines.

Enfermée dans un manoir, elle vivra un véritable cauchemar au mains du vampire et de ses amis, vampires, eux aussi. Victime de violence et d'abus sexuels, elle se retrouve cependant enceinte du vampire. Après la naissance de cet enfant improbable, les vampires la chassent et gardent son enfant.

Carol, maintenant libre, mais complètement perdue, tentera par tous les moyens de retrouver les vampires, André, son agresseur et surtout son enfant volé.

Commentaires personnels et expérience de lecture

Difficile pour moi de parler de ce roman. La preuve les jours qui se sont écoulés depuis le premier article ! J'ai presque été tenté d'efface ce premier message, mais après le commentaire d'Allie, je me suis dis que je devais bien terminer ce que j'avais commencé. Mais ces commentaires seront très très personnels... plus une expérience de lecture que de véritables commentaires...

C'est que voyez-vous, je suis très très ambivalente face à ce roman. Du moins, puis-je dire que j'ai sincèrement, vaguement, apprécié ma lecture, qui remonte à la sortie du roman.

Le roman traite de vampires. Un thème qui peut offrir d'excellents romans comme les pires histoires. Tout dépend de la façon dont est traité le thème en général et comment sont abordés les personnages, principalement les vampires. Et aussi bien entendu les éléments "nouveaux".

Kilpatrick amène, dans son roman, une facette peu abordée dans le genre: la reproduction "naturelle" des vampires. La naissance d'enfants est rares chez les vampires, puisqu'ils se multiplient habituellement en "infectant" leur victimes. On retrouve cette facette de reproduction naturelle dans Lost Souls de Poppy Z. Brite, par exemple. Cet aspect est un des points intéressant du roman et qui a retenu mon attention.

Son style d'écriture est simple, neutre, très sobre. Elle plonge directement dans une écriture gothique moderne. Et elle choisit une tangente qui mélange horreur et érotisme. Ses vampires sont majoritairement cruels, violents et pervers. Notre héroïne se fait violenter physiquement, psychologique et sexuellement. Kilpatrick ne verse pas dans le côté romantique des vampires comme d'autres auteurs. Aucune allusion ou subtilité dans ses descriptions sexuelles. Et parfois, on aurait apprécié quelques métaphores... j'ai levé plus d'une fois les yeux au ciel en lisant certains passages. Et j'ai même parfois éclaté de rire. Principalement devant les réactions de Carol (Comme par exemple, lors du passage cité plus bas). Nous retrouvons dans le roman, la typique relation, du "cruel" homme et de la "vulnérable" femme qui même si elle se révolte contre les abus, est, "contre sa volonté", attirée par son agresseur. Alors qu'au début du roman, je me suis laissée emportée sans trop remettre en question, au bout d'un moment, c'était trop... à la limite du "ridicule" (je mets entre guillemets car je trouve le mot fort, mais c'est tout de même ce que j'ai ressenti). Je n'accroche pas du tout à ce genre de mise en scène... et c'est trop facile dans le monde vampirique.

Kilpatrick a beaucoup écrit et a poursuivi l'histoire de ce roman pour en faire une série... Je dois avouer que les couvertures des romans suivants représentent bien le genre de roman fantastique qu'écrit l'auteur: du vampire-érotico-romance... Une recette qu'elle reprend depuis ce roman. Je ne peux dire que je les ai tous lu... je n'ai laissé leur chance qu'à deux-trois romans... j'ai arrêté rapidement la série. Et ce premier roman demeure le meilleur de l'auteur à mes yeux. Tout de même de très bons moments - trop peu malheureusement - dans les pages de Child of the Night. Et malgré tout, le thème du vampirisme - et surtout de l'enfant-vampire - est assez bien traité, malgré quelques clichés. Une partie de l'histoire se passe aussi à Montréal, ce qui m'a plu en général (oui, car quand même pour une dame qui habite Montréal, certaines choses, elle aurait dû savoir: comme par exemple, la Ronde... et bien, c'est fermé en décembre... enfin !).

Donc, en résumé, ma première lecture fut correcte. Quelques bons points, mais rien d'emballant et de nombreux roulements des yeux. Une relecture aurait été déconseillée... malheureusement, je l'ai fait et les soupirs furent de plus en plus nombreux. Ensuite... (et cela n'a rien à voir avec l'écriture du roman, mais bien avec ma perception de lecture après coup pour Child of the Night et pour les romans suivants), l'auteur vivant à Montréal et évoluant dans le monde gothique, j'ai souvent eu l'occasion de la voir et de la rencontrer dans les clubs gothiques de Montréal... elle et sa "suite" ! Et disons simplement, qu'on ne gagne parfois absolument rien à rencontrer certains auteurs...

Lire le premier article: Child of the Night de Kilpatrick.

Citations

"Nine years, she reminded herself bitterly. You've stolen nine years of my life. And my baby. I hate you more than I've ever hated anyone. And you're not even human. You deserve death. So why can't I do this? But she could not bring her right hand, the one holding the mallet, down and drive the stake into his heart to destroy him." p. 205

Sources

  • http://www.alire.com/Auteurs/Kilpatrick.html     
  • http://www.bdfi.net/auteurs/k/kilpatrick_nancy.php
  • http://www.sff.net/people/nancyk/index.htm
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Quelques pages d'un autre livre ouvert...
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