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7 mars 2012

Lorsque j'étais une oeuvre d'art de Schmitt

568303-gfLorsque j'étais une oeuvre d'art : roman / Eric-Emmanuel Schmitt. -- [Paris] : Albin Michel, 2004. -- 252 p. ; 18 cm. -- ISBN 2-253-10958-4. -- (Coll. Livre de Poche ; 30152)

Quatrième de couverture

Lorsque j'étais une oeuvre d'art est un livre sans équivalent dans l'histoire de la littérature, même si c'est un roman contemporain. Il raconte le calvaire d'un homme qui devient son propore corps, un corps refaçonné en oeuvre d'art au mépris de tout respect pour son humanité. Malléable, transformable, il n'est plus qu'un corps sans âme entre les mains d'un esprit diabolique dont le génie tient avant tout à son manque de scrupule. [Michel Meyer, Eric-Emmanuel Schmitt ou les Identités bouleversés]

L'auteur

Éric-Emmanuel Schmitt est né à Sainte-Foy-lès-Lyon en France en 1960. Il étudie en littérature et en philosophie. Il enseigne pendant quelques mois à Saint-Cyr alors qu'il fait son service militaire. Il enseignera ensuite quelques ego2années à Cherbourg puis à l'Université de Chambéry.

Il écrit depuis sa jeunesse et il publie dans les années 1990, des pièces de théâtre qui connaissent beaucoup de succès. Il écrira ensuite plusieurs romans et il touchera même au monde de l'opéra.

Depuis 2002, il vit à Bruxelles et a obtenu sa naturalisation belge en 2008. Il a donc aujourd'hui une double nationalité.

Biographie plus compléte et première bibliographie (partielle) 1991-2008 : ici

  • Le Sumo qui ne pouvait pas grossir (2009)
  • Concerto à la mémoire d'un ange (2010)
  • Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent (2010)
  • La femme au miroir (2011)

Site de l'auteur, ici.

Résumé

Un jeune homme s'apprêtant à faire une autre tentative de suicide en sautant en bas d'une falaise se fait offrir par un homme un marché étrange. Cet homme, un artiste très connu, lui propose d'attendre 24 heures avant de se suicider, si d'ici là, il ne lui a pas fait changer d'idée, il ne l'empêchera pas de se tuer. Le jeune homme accepte et le suit dans sa magnifique et déemesurée demeure et lui propose alors un marché encore plus étrange.

L'artiste propose au jeune homme de lui offrir son corps et de devenir entièrement sa possesion et ultimement son oeuvre d'art. Le corps du garçon deviendra le canevas de sa plus grande création. Le jeune homme accepte et signe sa liberté, sa volonté, sa vie à l'artiste. Il devient un objet, une Oeuvre d'Art. Il n'a plus aucun droit.

L'oeuvre d'art voit le jour sous les soins d'un médecin et la vision de l'artiste. Et le monde entier accourt admirer "le monstre". Celui-ci vit tout d'abord sa nouvelle vie en triomphe, mais peu à peu, cette nouvelle forme d'esclavage lui pèse. Comment peut-il échapper à l'artiste et au monde de l'art alors qu'il n'est plus qu'un objet ?

Commentaires personnels (très) personnel

Le titre m'a intrigué. Le quatrième de couverture, évasif, m'a accroché. Je voulais absolument lire ce livre d'un auteur que j'aime bien. Et puis, le livre est resté dans ma PAL pendant quelques années. Il y a quelques semaines, il s'est retrouvé ouvert entre mes mains. Pour une lecture longtemps retardée mais longtemps voulue. Et maintenant, je ne sais pas trop comment aborder mon commentaire. Car c'est le 2e livre de Schmitt que je critique sur ce blog et malheureusement, c'est encore une déception. Et pourtant j'aime vraiment beaucoup l'auteur. J'ai adoré La part de l'autre, L'évangile selon Pilate, Oscar et la dame rose et beaucoup d'autres. Ce n'est pas que j'ai détesté "Lorsque j'étais une oeuvre d'art", non pas du tout... mais c'est tout de même une déception. Car je n'ai pas aimé, je n'ai pas détesté... il m'a semblé fade et sans surprise... voyons voir...

Le problème c'est que j'ai aimé lire ce conte à saveur philosophique. J'aime beaucoup la plume de Schmitt. Et toujours le cas. De ce point de vue, Schmitt nous offre encore une fois un texte magnifique. Chaque phrase est fluide et le texte s'enchaîne facilement entre prose et chanson. Et il est facile et plaisant de se perdre dans les mots et le style de l'auteur.

Mais j'ai malheureusement décroché en ce qui concerne le propos de l'auteur.

Fable ou conte philosophique, texte existentialiste ? Je ne sais trop. Mais les thèmes de ce court texte sont facilement identifiables. Et ce dès les premières lignes. Et avec ces thèmes que l'on comprend dès le début (je dirais presque dès le titre et le quatrième de couverture), on devine rapidement la fin.

Re-résumons. Un homme veut en finir avec la vie. Il a déjà essayé plusieurs fois, mais sans succès. Il rate ses suicides. Pourquoi, veut-il se suicider ? Il se sent ordinaire, il se sent sans intérêt, il se sent laid. Car il est le frère des jumeaux Firelli, des mannequins d'une beauté incroyable, apparamment.  Donc, la vie est horrible et il veut mourir. Il pense que cette fois, il réussira à se suicider, mais sur cette falaise qu'il a choisi, il y a Zeus-Peter Lama. Un artiste fabuleusement talentueux et connu mondialement qui lui  propose d'acquérir les droits à son corps pour en faire une oeuvre d'art. Lama cherche à toujours repousser les limites de l'art et travailler le corps de cet homme est son prochain projet. Le jeune Firelli renonce donc à tous ses droits d'être humain pour devenir un objet et une oeuvre d'art. Il renonce à son suicide. Mais renonce aussi à sa vie. Il meurt "officiellement" et devient Adam-Bis, l'ouvre de Lama. Les mutiliations-transformations artistiques le rendent méconnaissable et même ses frères ne le reconnaîtront plus.

Évidemment, les inconvénients et mauvais côtés de cette nouvelle vie font rapidement oublier tous les avantages et l'euphorie des premiers jours. Il a perdu sa vie, sa liberté. Il n'a plus aucun droit. Il est un objet. D'autant plus, qu'il rencontre un vieux peintre et sa fille qui l'encouragent et surtout lui donnent la volonté de reconquérir et réclamer son droit à la vie et à la liberté.

De beaux sujets : le suicide, la vie, la mort, la définition de la beauté et la laideur, les limites de l'art, les limites de la liberté, les droits à la vie, à l'existence, l'esclavage, le voyeurisme, le matérialisme... et bien sûr le fameux "pacte avec le diable"

Le problème pour moi, c'est que c'est tellement prévisible et cliché... que je n'ai pu y croire un instant. Je sais qu'en tant que fable/conte, le texte se doit de faire passer ses messages de façon évidente... Mais je ne pouvais croire à la situation. Même un innocent pouvait comprendre le contrat qu'il passait. Il renonçait à sa vie et ses droits pour les donner à l'artiste (oui, bon, pour les besoins du récit, on va dire que c'est possible dans notre société occidentale d'aujourd'hui). Il se suicide donc de toute façon. Mais pour ensuite se rebeller contre cette condition d'objet. Dis donc l'innocent, tu brailles parce que tu es moins beau que tes frères, tu veux te tuer, mais à la place tu mets ta vie entre les mains d'un artiste complètement fou et égocentrique et après tu te rebelles... je dis en baillant "Assume!!!". Surtout qu'on ne peut pas dire que faire un pacte avec le diable et ça aille mal puisse encore surprendre qui que ce soit! (Le lecteur y compris)

Certaines idées étaient bonnes: le musée, la vente aux enchères, l'exposition chez un particulier... mais bizarrement j'étais absolument incapable d'y croire... et ce, je le répète, même en gardant en tête le but de cette fable.

Le personnage principal m'énervait sans arrêt, Lama était inbuvable et les autres personnages insignifiants. Les seuls qui m'ont intéressés sont les "fameux" jumeaux. Peut-être était-ce le but de l'auteur après tout... mais si c'est le cas, il a tout de même perdu sa cible car je n'ai jamais réussi à entrer dans ma lecture. Tout est trop gros et irréaliste.

Mais le pire dans tout cela c'est la fin... car c'est une sorte de "happy end" complètement inapproprié. What the hell... je n'ai pu m'empêcher de penser ! Tout est bien qui finit bien !!! Et en plus, le méchant Lama reçoit ce qu'il mérite. L'oubli total. Bordel, il manquait juste ça.Quelle déception.

Je me rend compte que je suis loin d'être objective. Que mon commentaire n'est fait que de ressentis. Et aucune analyse objective. Mais bon... j'assume. Contrairement au personnage principal.

L'avis de : Allie, Edith Cannac, Keven Girard, Alecto, Isabelle, Sunniva, Flo_boss, Kenza,

Extraits

"La force de la beauté, c'est de faire croire à ceux qui la côtoient qu'ils sont eux-mêmes devenus beaux. Mes frères gagnaient des millions en vendant cette illusions. On se les arrachait pour des soirées, des inaugurations, des émissions de télévisions, des couvertures de magazines. Je ne pouvais blâmer les gens de tomber dans le piège de ce mirage, j'en avais été moi-même la promière victime. Enfant, j'étais perduadé d'être aussi magnifique qu'eux." p. 20

"Il ne peignait pourtant rien de ce qui est visible. Il peignait l'air. Un air précis, celui du matin même, entre la mer illimitée et le ciel illimité. Si je quittait son cadre, je ne voyais plus qu'avec mes yeux, j'inventoriais des éléments connus, répertoriés, l'ordinaire d'un bord de mer, la plage de la marée basse, les rochers endormis, les oiseaux profitant du retrait des eaux pour chasser à même le sol, l'éther éblouissant. J'y voyais ce qui avait été et n'était déjà plus, un moment du temps, cet air-là de dix heures du marin [...]" p. 116

"Comme La Joconde de Vinci ou le David de Michel-Ange, j'avalais les crétineries sans broncher. Pour être une oeuvre d'art célébrée et commentée par le monde entier, il faut soit être très bien élevé comme Mona Lisa, soit ne comprendre que l'hébreu ancien comme David, soit, comme moi, s'en foutre royalement." p. 169

Sources à consulter

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17 février 2012

Bibliographie no1 : Des jardins et des livres

Fictions

  • Le jardin au bout du monde / Gabrielle Roy. -- 1975.  [Quatre récits. Le quatrième porte le titre du recueil. "Un jardin au JardinsLivresbout du monde est né de la vision que je saisis un jour, en passant, d'un jardin pleins de fleurs à la limite des terres défrichées, et de la femme y travaillant, sous le vent, en fichu de tête, qui leva vers moi le visage [...]" Gabrielle Roy]
  • Le jardin des Henderson : roman / Catherine Hermany-Vieille. -- 1991. [Mai 1929. Un romancier et son épouse quittent la Virginie pour Paris. Mais la vie à Paris n'est pas celle à laquelle ils s'attendaient. L'Allemagne menace et malgré leurs problèmes, ils décident de s'enfuir en Tunisie où ils achètent un terrain. Ils y construiront une maison entourée d'un jardin magique. Une nouvelle vie les attend.]
  • Le jardin du docteur Des Oeillets / Denis Monette. -- 2011. [Narcisse Des Oeillets est médecin. Il épouse une jeune fille du nom de Marguerite Fougère. Ils décident de créer un jardin dans lequel ils cultiveront des fleurs au nom de leurs futurs enfants. Ils auront 4 enfants: Rose, Iris, Violette et Jasmin. Mais la vie est loin d'être facile pour cette famille dont le père légèrement déséquilibré est plus horticulteur que médecin.]
  • Lila et les neufs plantes du désir / Margot Berwin. -- 2009 (Traduction de l'anglais). [Une jeune femme de 32 ans, newyorkaise jusqu'au bout des doigts n'imagine pas la vie ailleurs. Pourtant, sa vie sera complètement transformée lorsqu'elle achètera un oiseau du paradis. Les fleurs deviennent sa passion et elle part à l'aventure au coeur de la jungle du Yucatan pour découvrir les 9 plantes du désir.]
  • Le petit jardin des fées / Anne Duguël. -- 2010. [Trois petites filles se retrouvent pendant les vacances d'été à Pastourou, petit village du Tarn, et s'amusent dans un petit jardin clos qu'elles appelent le "Petit jardin des Fées". Le jardin appartient à la grand-mère de deux des petites filles, Vanille, 9 ans et Fleur, 7 ans. Mais cette année, un horrible drame arrive et elles ne viendront plus jouer dans le petit jardin.]
  • Quatre saisons parmi les fleurs / Janine Montupet. -- 2000. [Anicia subit un très grave accident. Elle y survit, mais est complètement défigurée et devient aveugle. Elle va vivre chez son oncle horticulteur et ses cousins sur une grande propriété près de Nice. Alors qu'elle tente de réapprendre à vivre elle se voit confronter aux secrets de sa famille.]
  • Le Roman de la Rose / Guillaume de Lorris et Jean de Meun. -- XIIIe siècle. [Voyage initiatique d'un poète dans le jardin du plaisir. Il y rencontrera la rose, véritable incarnation de la femme aimée.]
  • Rosa Candida / Audur Ava Olafsdottir. -- 2007 (Traduction de l'islandais). [À la suite de l'accident de voiture de sa mère, son fils Arnljótur décide de quitter sa famille. Un lien spécial unissait le garçon à sa mère, son jardin et sa serre où elle cultivait une rose très rare, la Rosa candida, et où Arnljótur a aimé Anna.]
  • La tulipe du mal / Jörg Kastner. -- 2011 (Traduction de l'allemand).[Au XVIIe siècle, les Pays-bas sont fous de la tulipe. Mais un meurtrier sème la terreur dans la population en tuant les citoyens et en laissant dans leur main un pétale d'une variété de tulipe inconnue.]
  • La tulipe noire / Alexandre Dumas. -- 1850. [Avec comme toile de fond la guerre franco-hollandaise, le roman raconte l'histoire de Cornelius van Baerle qui malgré les malheurs et péripéties poursuit son rêve de créer une tulipe noire.]
  • Un jardin en Espagne : retour au Generalife / Katia Canciani. --2006. [La rencontre d'une femme et d'un jardin. Au fil de ses promenades dans ce jardin d'Andalousie, une femme se rémémore sa vie et ce questionne sur ses choix, son destin.]

Documentaires

  • Au Jardin des émotions / Lorraine Bourgeois et François Perreault. -- 2008.  [Les auteurs nous montrent que jardiner ce n'est pas seulement cultiver la terre, mais aussi une expérience unique. La créativité, l'amour, l'amitié et les émotions font partie des jardins.]
  • C'était le printemps : la vie rurale traditionnelle dans la vallée du St-Laurent / Jean Provencher et Johanne Blanchet. -- 1990. [On nous présente la saison du printemps et les activités qui la caractérisaient à l'époque de nos ancêtres.]
  • Jardins oubliés, 1860-1960 / Alexander Reford. -- 1999. [Témoignage des magnifiques jardins du patrimoine québécois.  Plus d'une centaine de jardins est présentée nous révélant que la tradition du jardin au Québec a ses racines aux débuts de la colonisation.]
  • Les plus beaux jardins du monde : deux milles ans de créations / Jean-Paul Pigeat. -- 2003. [Promenade dans les plus beaux jardins du monde. L'auteur nous les présente, nous les raconte... Jardins d'eau, jardins paysager, etc. c'est un tour de jardins historiques, modernes, connus et inconnus.]
  • Printemps au jardin / Steven Bradley. -- 1999. [Idées, trucs et informations pour créer son jardin au printemps.]
  • La sagesse du jardinier / Gilles Clément. -- 2006. [L'auteur nous présente son métier de jardinier comme une voie vers la sagesse, comme un chemin initiatique. À travers ses expériences personnelles et professionnelles, il partage sa vision sprituelle du jardin.]
16 février 2012

Questions de bibliographies

La semaine dernière, Allie nous demandait des suggestions de livres ayant pour thème le jardin... Et comme il s'adonne que je suis précisément en train de réaliser une bibliographie pour la bibliothèque sur le printemps et les jardins dans les livres... je me suis dit que non seulement je pouvais lui suggérer quelques titres, mais tant qu'à faire que je pouvais peut-être la mettre ici aussi ! Et puis... tant qu'à faire... je pense mettre les autres aussi... tant qu'à faire.

Mais avant de mettre celle sur les jardins... je tiens à préciser certaines choses. Bilio

Nous utilisons plusieurs façons de faire découvrir nos livres à la bibliothèque. Nous avons des clubs de lecture, des heures du conte, des expositions, des conférences, des listes de nouveautés, des tables thématiques, ... et bien sûr des bibliographies/suggestions de lecture.

Nous en faisons plusieurs par année, et la bibliothèque possédant des collections en anglais et en français, nous en faisons donc dans les deux langues. Je participe à celles en français.

Nos bibliographies en français ont cependant des caractéristiques très précises:

  • Elles doivent avoir des oeuvres de fiction et des documentaires.
  • Les livres doivent, bien sûr, se trouver de notre collection.
  • Les livres doivent être dans la collection des adultes ou des adolescents... pas dans la collection jeunesse (ils font leurs propres bibliographies).
  • Et très important... les fictions doivent être, de préférence, des oeuvres originales en français
  • Les seules traductions inclues sont des livres de langues étrangères (autres que l'anglais). Donc si l'original est en italien, suédois, etc., on peut inclure le livre dans la bibliographie. Nous ne mettons donc, autant que possible, pas de traductions d'oeuvres anglaises. Pas de traduction de l'anglais, sauf si on juge le livre un incontournable. Par exemple, je ne pouvais faire ma bibliographie de Noël sans Le Noël d'Hercule Poirot et Christmas Pudding d'Agatha Christie !!!! [Edit. J'explique pourquoi nous ne mettons pas de traductions anglaises : la bibliothèque a une collection avec beaucoup plus de livres en anglais étant un quartier majoritairement anglophone - quoique ça commence à changer - et nous faisons beaucoup plus de bibliographies en anglais. Avec celles en français nous voulons promouvoir la littérature francophone et étrangère, donc à moins d'un incontournable, on évite les traductions en anglais.]
  • Et finalement, nous avons évidemment une limite d'espace : la bibliographique doit tenir sur un dépliant (format Lettre) et donc une limite de titres.

Donc.... je précise que mes bibliographies seront loin d'être complètes (on a dû faire un choix, toujours question d'espace sur notre dépliant et question que le livre doit se trouver dans notre bibliothèque), ne comprend pratiquement pas de traductions de l'anglais... voilà... j'aime autant avertir pour ne pas recevoir une panoplie de : "tu as oublié, celui-ci ou celui-là" ! Mais si j'ai oublié un documentaire intéressant, une fiction française ou étrangère (encore une fois pas anglaise)... alors là... vous pouvez me le dire, je l'ajouterai pour une prochaine fois !!! Et qui sait, si on ne l'a pas à la bibliothèque, je l'achèterai peut-être !!!

Les bibliographies que nous produisons à la bibliothèque ont des vignettes représentant chacun des livres, la cote pour retrouver le livre dans la bibliothèque et un résumé provenant de notre base de données bibliographiques. Ici, je me contenterai de mettre le titre, l'auteur, l'année et un petit, tout petit résumé... ok ? :D

Ah oui... et je me dois d'ajouter que, malheureusement, je n'ai pas lu tous ces livres... un jour peut-être ! (oui, parce que bon... je passe pas mes journées á lire ! ce qui est bien difficile quand on passe ses journées parmi les livres !)... et si je les ai lus, je ne les ai pas nécessairement aimé ! Et oui !!! L'idée est de faire découvrir des livres aux abonnés sur un thème... de les intriguer, les intéresser. Je ne donne mon avis que s'ils me la demandent.

9 février 2012

Le petit jardin des Fées d'Anne Duguël

fesjpg copyLe petit jardin des Fées / Anne Duguël. -- [Verneuil-sur-Seine] : Éditions [Mic_Mac], 2010. -- 20 cm. ;176 p. -- ISBN 978-2917460177

Quatrième de couverture

"Attention! Si vous n'avez pas le coeur bien accroché, n'ouvrez pas ce livre ! L'indicible vous y attend !"

Résumé

Trois petites filles se retrouvent pendant les vacances d'été à Pastourou, petit village du Tarn, et s'amusent dans un petit jardin clos qu'elles appelent le "Petit jardin des Fées". Le jardin appartient à la grand-mère de deux des petites filles, Vanille, 9 ans et Fleur, 7 ans. Mais cette année, un horrible drame arrive et elles ne viendront plus jouer dans le petit jardin.

Plusieurs personnages nous racontent leur version de ce drame selon leur perspective, leur vision des faits. Petit à petit, le passé rejoint le présent et les indices dessinent lentement l'histoire terrible du petit jardin.

L'auteur

Anne Liger-Belair est née en 1945 à Ixelle en Bruxelles. Elle fait des études en Arts-déco en Belgique. Elle sera journaliste principalement au Moyen-Orient. Elle s'installe en France au début des années 70 et collabore à plusieurs magazines tels Hara-Kiri, fesjpg2Pomme d;api, Charlie Hebdo, Pif, etc. Elle animera également a la radio, une émission sur la bande dessinée.

Elle publie son premier album pour enfants en 1987 intitulé Prince charmant poil aux dents.

Elle est surtout connue pour ses ouvrages écrits sous le pseudonymes de Gudule et destinés aux enfants. Elle signe la plupart de ses romans et nouvelles pour adultes de Anne Duguël et Anne Carali. La plupart de ses romans fantastiques sont réunis sous les titres "Le Club des petites filles mortes" et " Les filles mortes se ramassent au scalpel".

Le blog de l'auteur.

Bibliographie partielle

  • Et Rose elle a vécu (1990)
  • Agence Torgnole, frappez fort (1991)
  • Amazonie sur Seine (1991)
  • Le Corridor (1991)
  • Mémé est amoureuse (1992)
  • Asylum (1994)
  • Gargouille (1995)
  • Lavinia (1995)
  • La Baby-Sitter (1995)
  • La Petit Fille aux araignées (1995)
  • Petite chanson dans le pénombre (1996)
  • Ne vous disputez jamais avec un spectre (1997)
  • Au Gringo's bar (1998)
  • Entre chien et louve (1998)
  • Mon âme est une porcherie (1998)
  • Dans la bulle de l'ange (1998)
  • Petit théâtre de brouillard (1999)
  • Un jour, je serai assassinée sous ma douche! (1999)
  • L'amour en chaussettes (1999)
  • J'ai 14 ans et je suis détestable (2000)
  • Barbés Blues (2001)
  • Regardez-moi! (2001)
  • La Mort aux yeux de porcelaine (2001)
  • La Bibliothécaire (2001)
  • Géronima Hopkins attend le Père Noël (2002)
  • Kaïra (2002)
  • Nous ne retrouvons pas les chiens (2004)
  • La Ménopause des fées 1 : Le Crépuscule des dieux (2005)
  • La Ménopause des fées 2 : Le retour (2006)
  • La Ménopause des fées 3 : La Nuit des porcs vivants (2007)
  • La poupée aux yeux vivants (2008)
  • Gare à la poupée Zarbie (2008)
  • Du moment que ce n'est pas sexuel (2008)
  • Le Petit jardin des Fées (2010)

Commentaires personnels

En lisant le titre, on pourrait penser à un conte. Mais déjà la couverture, si on la regarde bien, nous fait songer qu'un ogre y est présent. Mais les ogres ne font-ils pas partie des contes ? Certainement. Et aussi bref soit-il, le quatrième de couverture nous permet déjà d'anticiper les pires cauchemars. 

Trois petites filles passent l'été à s'amuser dans un petit village français. Elles ont choisi comme terrain de jeux, un petit jardin emmuré qui appartient à la grand-mère de deux des fillettes. Un jour, elles décident qu'elles vont attraper les fées qui se cachent sûrement dans le jardin. Pour les attraper, elles doivent les attirer. Elles vont donc passer leur temps à se déguiser, écouter de la musique et surtout à danser. Le conte commence dans l'insouciance des enfants. Il se terminera dans le drame. Mais ça on le sait dès les premières pages, car on nous annonce qu'un drame est arrivé à une des fillettes.

Le texte est composé de la narration de plusieurs personnages. Tour à tour, ces narrateurs vont raconter les événements qui ont mené au drame. Il n'y a donc pas de narration neutre... Ils sont neuf personnages à nous parler, à raconter ce dont ils se souviennent, ce qu'ils pensent, ce qu'ils ont observé. La soeur, l'amie et la grand-mère de la fillette prennent très souvent la parole, mais également de nombreux autres résidents du village. Les voix sont différentes, et cela peut déstabiliser la lecture au début. Mais on s'habitue rapidement aux mots et styles des différents narrateurs.

Le livre est donc une succession de narrateurs qui racontent l'histoire. Mais à leur manière et surtout à leur vitesse. On ne nous dit presque rien au début. Petit à petit, au fil des narrations, on nous en révèle plus. Et on a l'impression de ramasser des indices, découvrir les protagonistes, comprendre le passé, découvrir les victimes, les bourreaux ... pour voir apparaître le dénouement, que l'on finit par deviner bien sûr. Mais redouter. Et espérer qu'on se trompe.

Et à travers les récits si différents de ce même drame, on a l'impression de lire également sur la beauté et l'horreur des petits villages, sur ce qui fait de nous, des héros et des monstres, sur les conséquences de nos actes, sur le poids des paroles, des rumeurs, des secrets et des silences, ... Chaque personnage nous raconte le drame, mais nous aussi raconte la vie. La plume de l'auteur est tout simplement sublime et on se perd avec bonheur dans cette abondance de voix. Et malgré les horreurs de ce petit jardin, malgré les larmes et le sang qui y ont coulé, on ne peut s'empêcher d'y voir aussi les petites fées...

L'avis de : Serge Perraud, Lionel Labosse sur Altersexualite.com, Lucie Chenu,

Extraits

"Comment naît la rumeur ? Nul ne le saurait le dire. Elle semble - dans les petits villages, du moins - sourdre du sol à la manière des sources, et s'infiltrer insidieusement dans les consciences avant de devenir une lame de fond qui submerge tout." p. 47

"Mais pouvais-je savoir, inconsciente que j'étais, que les lieux ont une mémoire ? Qu'ils gardent à jamais le souvenir des faits qui s'y sont déroulés ? Le petit jardin, théâtre d'événements insoutenables, était maudit. L'air qu'on y respirait asphyxiait lentement. Sa terre suintait la mort comme celle d'un cimetière. Et c'était cet "écrin" vénéneux que j'avais offert à mes petites filles." p. 77

Sources à consulter

23 novembre 2011

Le cimetière des éléphants d'Hélène Rioux

AVrioux2Le cimetière des éléphants : roman / Hélène Rioux. -- [Montréal] : XYZ, 1998. -- 186 p. ; 23 cm. -- ISBN 2-89261-236-5. -- (Coll. Romanichels)

Quatrième de couverture

Je suis rentrée depuis trois mois de mon séjour au cimetière des éléphants.

Bien sûr, au début, je ne disais pas le cimetière des éléphants. C'était une île, dans la mer bleue. Alors je disais l'île, comme tout le monde. Je disais l'île fleurie, le paradis. Dans l'île, il y avait des fleurs toute l'année. Elles étaient de toutes les couleurs, le paysage, pour les yeux, était une fête. Elles se succédaient au rythme des saisons. Je ne savais pas tous les noms, mais je reconnaissais les hibiscus, les oeillets, les pivoines. Le mimosa qui, là-bas, fleurissait dès janvier. Les roses en avril, le jasmin dès le début du mois de juin. Et en été, celles qu'on appelait dames ou belles de la nuit, humbles et discrètes en apparence, et même quelconques, invisibles pendant la journée, mais qui dégageaient, la nuit, en bouffées soudaines qui enchantaient le promeneur, un si puissant parfum.

Je disais donc le paradis. Je m'émerveillais. Quelle chance nous avions de vivre ici, pensais-je.

L'auteur

Hélène Rioux est née en 1949 à Montréal. Elle étudie d'abord au Cégep du Vieux-Montréal en Lettre, puis la langue russe à l'Université de Montréal. Elle termine ses études en 1975. Elle commence très tôt à écrire, touchant à tous les genres : poèmes, AVriouxnouvelles, récits, romans.

Elle commence à publier en 1970 avec un recueil de poésie Suite pour un visage. Elle fut finaliste pour le Prix du Gouverneur Général du Canada à quatre reprises, en 1990, 1991, 1994 pour son oeuvre et en 1998 pour sa traduction de Self d'Yann Martel. En 1992, elle reçoit le Prix littéraire du Journal de Montréal, en 1993, le Prix de la Société des écrivains canadiens et le Prix Ringuet de l'Académie des Lettres du Québec en 2009. Elle fut en nomination et a reçu de nombreux prix.

En plus d'écrire, elle est aussi traductrice littéraire de l'anglais et de l'espagnol vers le français. Elle est membre du collectif de rédaction de la revue XYZ dans laquelle elle a d'ailleurs publié de nombreuses nouvelles. Elle écrit pour quelques magazines dont Lettres québécoises. Elle a vécu autant au Québec qu'en Espagne.

Bibliographie sommaire

Résumé

Une jeune femme nous raconte ses souvenirs de ses séjours dans une île lointaine. À travers ses yeux, l'auteur nous propose de rencontrer quelques uns des habitants de l'île.

Commentaires personnels

Ce roman d'Hélène Rioux se rapproche beaucoup d'un recueil de nouvelles. Roman à tiroirs, c'est ainsi qu'on le qualifie habituellement. Le roman commence avec les pensées d'une narratrice. Elle vit, à temps partiel, dans une île sans nom. On la devine hispanique et située au sud... Elle nous parle un peu de sa présence dans cette île "paradisiaque", mais rapidement elle nous introduit aux "résidents" de l'île, ceux qui l'entoure. Et qu'elle qualifie d'éléphants. L'île devient un cimetière qui recueille chacun des "éléphant" qu'elle nous présente. Chaque chapitre devient un portrait.

Un cimetière d'éléphants, selon la légende (que l'on sait être fausse), est un endroit où les éléphants, sentant la mort proche, rejoignent pour mourir tranquillement. Et donc, les personnages qu'elle nous raconte, se retrouve dans l'île, pour finir leurs jours. Et à travers ses récits, la narratrice nous parle un peu d'elle. Mais vraiment très peu. Elle reste très évasive sur elle-même et sur ses raisons d'être sur l'île. Le point central du roman sont ces portraits de différents personnages tous très colorés.

Les portraits reprennent les grands moments de la vie: l'amour (surtout l'amour), la vie, la mort, les peurs, les espoirs, ... Ce sont des textes de longueurs variables, certaines vies sont rapides, d'autres plus longues. L'écriture est cependant toujours égale... un texte simple, fort et qui va droit au but. Et des images... pleins d'images. L'île, elle, même si elle reste sans nom, sans localisation géographique, semble bien vivre. On sent le vent, la chaleur, le soleil, les moments lourds qui passent.

Certains chapitres sont forts, touchants, d'autres banals. Tout comme un recueil de nouvelles... le texte, les textes sont inégaux. EtJaime_la_plumeQ même si cela une lecture belle, touchante... elle m'a semblé incomplète. Il me semblait qu'on oubliait quelque chose... un mot, une phrase... je ne sais. La lecture est agréable, mais il me semblait que le texte restait trop en surface... Qui est la narratrice ? (on semble nous dire qu'elle n'a pas d'importance, et je veux bien le croire, mais on nous en dit alors trop pour qu'elle ne soit qu'en arrière plan), qu'advient-il de tous ces éléphants ?

Une belle lecture mais incomplète selon moi.

Extraits

"Une lumière hivernale entre par la fenêtre. Au nord, elle a une qualité particulière qu'on ne retrouve pas ailleurs. Éblouissante mais douce quand elle se reflète sur la neige. Blanche. Quand je suis au sud, malgré le bien-être que me procure la chaleur, cette lumière me manque." p. 13

"En surface, tout était calme. Quand je voyais les choses de loin, quand j'entendais le nom des gens sans les connaître, je ne percevais que leur paisible apparence. J'étais un témoin impassible. [...] Dans un miroir s'en mire un autre. Les histoires se mirent les unes dans les autres, leur reflet multiplié à l'infini." p. 34

Sources à consulter

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21 novembre 2011

Et ce salon du livre ?

Quelle journée ! J'étais vraiment exténuée ! Ça ne paraît pas grand chose comme ça, mais deux conférences de plusieurs heures et une ballade parmi tous ces éditeurs, ces livres et ces auteurs, ça use les souliers... et les pieds et le dos.

DSC_2840Vous savez, je ne suis pas certaine cependant que la partie "promenade parmi les kiosques" en vaille vraiment la peine. Je préfère encore aller dans les libraries - indépendantes, si possible - pour faire mes acquisitions. On a une salle juste pour les nouveautés et juste pour les professionnels, on peut s'assoir et feuilleter tranquillement les livres et prendre des notes. C'est beaucoup plus pratique. Après quelques heures à tournoyer dans les rangées, à regarder les livres, etc., j'étais complètement vidée. Et, d'un point de vue personnel, je préfère aussi acheter mes livres dans une librarie.

Pour ce qui est des auteurs qui étaient là... même si Patrick Sénécal était en signature, je ne me suis pas sentie le courage de faire la ligne... Et je me suis rappelée que je ne suis pas particulièrement "fan" en général. Même quand j'adore un auteur, je ne me sens pas le besoin de le rencontrer ou d'avoir sa signature dans mon livre. Mais je comprends pourquoi d'autres le font. C'était quand même spécial de le voir en personne ou de voir d'autres auteurs dont je connais le nom.

En ce qui concerne les conférences, alors là, cela en valait grandement la peine !!! Les deux conférences auxquelles j'ai assistées étaient vraiment très très intéressantes. Elles étaient orientées "lectures jeunesses", et même si ce n'est pas mon "département" (nous avons une bibliothécaire-jeunesse et une bibliothécaire-ado), les discussions ont vraiment été passionnantes.

Mais c'est surtout l'activité du matin qui m'a le plus marquée. C'était sous forme de table ronde que c'est déroulé la conférence, avec un éditeur, une bibliothécaire, et des auteurs, dont Louis Émond, et donc tous dans le milieu de la littérature jeunesse. Le sujet était la lecture chez les garçons et le lien avec la réussite scolaire. Les propos qui ont été tenus autant du côté des participants que de l'assistance étaient vraiment pertinents et intéressants.

Est-ce que les garçons lisent moins ? Est-ce pour cela qu'ils ont de moins bons résultats à l'école? Beaucoup de questions furent étudiées... pas de solutions mais beaucoup d'éclaircissements et plusieurs pistes de réponses. On nous dit beaucoup dans les médias que les garçons ne lisent pas et qu'ils ont de moins bonnes notes. Et on insiste tellement que l'on croit que c'est un fait nouveau. Mais c'est faux. Depuis toujours il y a eu des résultats différents entre filles et garçons. Mais depuis les dernières décennies les filles poursuivent leurs études plus longtemps et donc on note la différence. Mais est-ce une si grande différence ?

Selon les chiffres qui furent donnés pendant la conférence, les écarts se trouvent surtout entre les garçons de milieux favorisés et ceux de milieux défavorisés. Donc, c'est plus une question socioéconomique. Et puis... les garçons lisent... juste différemment.

Louis Émond a donné cette anecdote très "parlante". Alors qu'il visitait une classe, il demande "qui n'aime pas lire? qui ne lit jamais?" Plusieurs mains se lèvent... la plupart des garçons, quelques filles. Puis il demande s'ils lisent des BDs. Quelques mains descendent... s'ils lisent des "documentaires", des livres sur les autos, les volcans, etc... á la fin, il n'y avait plus une seule main de levée. Donc le problème est plutôt ce qu'on appelle lire... Lire n'est pas synonyme de littérature. Les gens ont une idée de ce que devrait être la lecture... une lecture importante... Et pourtant  l'important dans la lecture est de choisir les livres qui nous rejoignent, qui nous parlent, qui nous font envie...

Alors, les garçons lisent, des romans, des bds, des documentaires... Enfin... la discussion fut extrèmement intéressante et remplie d'optimiste. Et j'étais fière de voir qu'à notre bibliothèque on rejoignait vraiment les jeunes lecteurs... de 1 ans à 18 ans... Et les adultes aussi... l'important est de lire, de s'intéresser aux livres (physiques ou virtuels) et à l'information.

Et j'ai quitté la salle avec des images de mon père qui lit ses petits livres que j'appelle affectueusement "tes romans harlequin-westerns"... des petits livres en espagnol, se passant dans le "far-west" remplis d'intrigues répétitives de cowboys et d'amérindiens... pas de la grande littérature, on s'entend là-dessus ! Mais il en lit une dizaine et plus par semaine... depuis toujours... C'est un grand lecteur mon père !

15 novembre 2011

C'est vraiment trop inzuste !!!

Non, mais pauvre pauvre de moi... Imaginez-vous donc que je suis "obligée" d'aller à la journée des professionnels du Salon du DSC_4471livre ce vendredi... Toute la journée !!!

Et puis la semaine prochaine, je suis "obligée" d'aller passer la journée au service aux collectivités d'une certaine librarie !

Deux journées entières, perdue dans les livres, afin d'avoir des idées de développement de collections !!!

C'est vraiment trop injuste ! :P

12 novembre 2011

La Table des Matières de Sylvie Fayet-Scribe

TM1La table des matières : roman / Sylvie Fayet-Scribe. -- Paris : Ed. du Panama, c2007. -- 452 p. ; 20 cm. -- ISBN 978-2-7557-0175-3.

Quatrième de couverture

Qui a torturé puis assassiné Margaret Penfield, une respectable bibliothécaire américaine ? Et pour quel mobile ? Parce qu’elle avait identifié la plante qui promet l’immortalité décrite par Hildegarde de Bingen au XIIe siècle ?

Pour Laurette Lerbier, révéler au grand public le nom de cette plante fabuleuse serait le point d’orgue de l’exposition sur les jardins qu’elle prépare au Muséum d’histoire naturelle. Elle décide de jouer les Miss Marple et se lance à la recherche de l’énigmatique source de jouvence. L'enquête la mène dans le monde méconnu des précurseurs d'Internet. Des savants de la Renaissance aux encyclopédistes mondialistes du XIXe siècle, en passant par les jansénistes de Port-Royal et les bibliographes révolutionnaires du siècle des Lumières, le but de sa quête ne cesse de se dérober alors que les menaces se font plus précises.

Accompagnée du séduisant Lucas du Prat, savant botaniste de la police scientifique, Laurette pourra-t-elle déjouer ce qui ressemble de plus en plus à un complot féministe international aux desseins bien mystérieux ?

Un roman historique qui emprunte les chemins de l’intrigue policière, dans le clair-obscur des bibliothèques et la lumière des jardins.

L'auteurTM2

Syvie Fayet-Scribe est née en 1956 à Saint-Ouen près de Paris. Elle enseigne l'histoire et les sciences de l'information à la Sorbonne (maître de conférences). En 1994, elle cofonde la revue électronique Solaris : information, communication. Elle fera partie du Comité de rédaction. (La revue ne semble pas avoir été mise à jour depuis 2001). Elle écrit quelques ouvrages dont Associations féminines et catholicisme, de la charité à l'action sociale, en  1990 et L'Histoire de la documentation en France: culture et technologie de l'Information : 1895-1937, en 2000. Elle participera à de plusieurs ouvrages collectifs et écrira des articles,  par exemple, Mouvements de jeunesse chrétiens et juifs sous la direction de Gérard Cholvy, Histoire de l'accès à l'information scientifique et technique : enjeux théoriques et heuristiques (Actes du XIIe Congrès national des sciences de l'information et de la communication,) etc. Elle écrit son premier roman La Table des matières en 2007.

 

Résumé

Une jeune bibliothécaire préparant une exposition sur les jardins et surtout sur Hildegarde de Bingen voit son bureau fouillé. Alors qu'elle se rend à un dîner au cours duquel elle apprend l'assasinat d'une bibliothécaire américaine. Petit à petit, Laurette Lerbier découvre que ces deux éléments sont peut-être reliés.

Elle se lance dans une enquête qui l'oblige à retracer l'histoire de la documentation: la création de la table des matières, l'élaboration de bibliographies et des grands catalogues, la création des fiches, la classification, etc. Elle se voit rapidement prise dans une intrigue qui semble de plus en plus dangereuse et qui implique la société de l'information, les jardins médiévaux et une société secrète.

Commentaires très personnels (mais alors là, très très très personnels)

Alors, j'ai décidé d'en parler après tout. Je ne m'attarderai pas des heures sur mon commentaire, car j'ai déjà beaucoup exprimé mon opinion sur ma difficile lecture... même si je l'ai faite jusqu'au bout. Je ne pouvais m'empêcher de lire jusqu'à la fin les 452 pages de ce roman... Vous vous souvenez... j'en parlais d'abord ici, dans un texte sur mes crimes littéraire et ensuite ici, alors que je terminais enfin ma lecture. On m'a demandé quel était le livre et j'hésitais au début à la dire. Après tout... quelqu'un a écrit ce livre et y a mis tout son coeur (enfin, j'imagine). Et ça me fait toujours quelque chose... je suis un peu sentimentale dans ce sens.

Alors j'ai pioché un peu sur le web et j'ai lu quelques critiques. Et je suis tombée sur le blog de l'auteur elle-même. Elle y parle de son roman, de ses idées, de ce qu'elle voulait faire, etc. Alors je me suis dis, que je devais lire un peu ce qu'elle disait. Je n'ai pas changé d'opinion, mais je comprends un peu sa démarche. Et j'ai décidé de parler un peu plus du livre.

La supposée intrigue policière est un prétexte. Un prétexte pour faire le portrait de différentes figures de l'histoire des sciences de la documentation. En nous présentant ces personnages historiques, l'auteur non seulement nous raconte les grandes étapes et inventions documentaires mais nous plonge directement dans l'époque du personnage. Nous passons donc de la Renaissance au XXe siècle, de Pierre de la Ramée à Suzanne Briet, en passant par Paul Olet, sans oublier de revenir au Moyen âge avec Hildegarde de Bingen.

L'auteur connaît bien son sujet : l'histoire des sciences de l'information. Donc, ces chapitres se lisent bien, avec intérêt. On en apprend un peu sur l'époque dans lequel chacun de ces hommes et de ces femmes ont vécu. Évidemment, tout ça est romancé. On prête des gestes, des paroles et des sentiments à ces personnages. Cela fonctionne assez bien. En fait, ces passages sont franchement plus intéressants que l'intrigue moderne et policière. Cette dernière est maladroite et selon mon avis, vraiment décousue.

J'aurais vraiment préféré que l'auteur laisse de côté Laurette et tout ce flafla policier assez peu convaincant pour se concentrer sur les personnages historiques. Quitte à n'en prendre qu'un seul et à romancer sa vie. Cela aurait été bien plus réussi. Car l'intrigue est vraiment mal menée, sans suite logique... les liens sont faibles et on oublie franchement de quoi il en retourne tellement les "nouvelles" sur chacun des personnages prennent la place. Quand on revient au "présent", on se dit... ah oui, tiens, je l'oubliais elle ! Et franchement... aujourd'hui, je ne peux même pas me souvenir pourquoi la bibliothécaire à été assasinée... Et on a vraiment l'impression que l'auteur en rajoute: secte féministe secrète, torture dans un couvent, enfin... on a de la difficulté à suivre et à y croire !

Mais l'auteur semble bien connaître son métier. Et même si, personnellement, je peux reprocher un aspect vraiment trop historique et "français" à sa formation, c'est vraiment son style d'écriture qui est difficile à lire et à suivre. Le roman se rapproche par moment d'un mauvais harlequin ou encore d'un polar de bas de gamme... Les clichés et les maladresses sont innombrables. Il suffit de relire quelques uns des extraits que j'ai mis dans mes autres textes... et encore ce ne sont que quelques exemples parmi des centaines.

Je ne veux pas trop parler des notions ou de la profession... les clichés là aussi sont innombrables. Disons tout simplement que la formation semble être incroyablement différente entre le Québec et la France. Mais je peux admettre qu'on ne voit pas les choses de la même façon. Et n'oublions pas aussi que l'auteur est spécialisée dans l'aspect historique de la profession donc ceci explique sûrement cela.

Mais j'aimerais simplement dire que même si on a toutes les connaissances, que l'on a une bonne idée... le style d'écriture est aussi important. Et lire certains passages (comme celui mis plus bas) était tout simplement insoutenable !

Je crois sincèrement que l'auteur aurait dû centrer son propos sur la romantisation de la vie d'un ou deux des personnages historiques tout en faisant attention aux phrases, métaphores et hyperboles utilisées !!!

Je respecte son travail et ce qu'elle a voulu transmettre... beaucoup moins le résultat. Alors voilà !

L'avis de DocDocDoc,

Extraits

" - Comment, tu ne veux pas goûter à quelques câlineries sur un lit de livres? Nos corps nus sentiraient la rugosité de l'écorce d'une couverture, la caresse d'une page, et nos narines inhaleraient l'acidité sensuelle de l'encre.

Indifférente à la beauté des arguments de Philippe, Laurette avait attrapé un ouvrage qui semblait retenir toute son attention. Sa tête et ses longues jambes étaient calée, on l'aurait crues sur la plage. Malgré son teint bronzé, le visage de Philippe Mérières s'emproupra:

- Et puis arrête de faire la mijaurée, ma petite Laurette, cela ne te va du tout. Tu joues à quoi avec moi? Tous les êtres autour de toi n'existent pas uniquementpour répondre à tes seuls désirs !

- Laissez-moi, Philippe, un peu de respect pour le travail intellectuel de votre collègue, s'il vous plaît. Ce livre me transporte au septième ciel." p. 244p.

Sources à consulter

 

8 novembre 2011

La somme de toute chose

Il y a de ces livres que l'on achète pour lire. Ou pour mettre dans sa PAL, c'est selon ! Mais ils ont potentiellement la chance d'être DSC_3232lus. Et il y a de ces livres qu'on achète et qu'on ne lira pas.

Comme celui-ci. Je l'ai vu sur un présentoir, un certain dimanche après-midi de l'été dernier. Après une superbe journée à se promener sur les routes des Cantons de l'Est, nous avions terminé notre randonnée par un arrêt à l'abbaye de Saint-Benoît-du-Lac. Cela faisait très lontemps que je n'avais pas visité l'endroit et ça nous disait de faire une petite visite. Et puis, on a toujours besoin d'un bon fromage, non ?

Après une petite visite de l'abbaye, nous sommes allés à la boutique. À l'entrée de la boutique, il y avait un petit présentoir rempli de livres de toutes sortes. Quelques livres neufs, mais la plupart usagés. Et parmi ces livres, sa couverture verte m'a fait un clin d'oeil. J'aime bien les vieux livres et j'aime en acheter. Parfois des livres que j'ai déjà lus, parfois d'autres que je compte bien lire un jour.

Je le prends doucement. Il est lourd. Une étiquette rouge sur le dessus. 1$. Je regarde le titre: Summa Theologiae Moralis, III. De Sacramentis par Beneductus Henricus Merkelbach O.P.. 1939.

Un énorme livre en latin, assez vieux. J'aime les vieux livres (je sais, je me répète). Et à 1$, je me dis que je n'ai pas grand chose à perdre ! Alors, le livre prend le chemin du sac, parmi les fromages, les bouteilles de cidre et autres babioles gourmandes.

DSC_3239Une fois chez moi, je commence à feuilleter le livre... mon latin est loin, mais alors là, à des années-lumières de mon cerveau. Mais je peux quand même déchiffrer un peu. Ça jase de sacraments, et donc d'eucharistie, pénitence, d'ordination et de mariage. Intéressant. Et puis, je feuillette la partie sur le mariage, et alors là, je tape des mains (métaphoriquement, car je tiens encore le livre...). Les marges sont remplies de notes.... en latin, en anglais et en français, de trois écritures différentes.... Pleins de passages soulignés, de références et surtout de commentaires... Les pensées des prêtres qui ont possédés le livre... Les passages qu'ils ont jugés importants pour leurs sermons ou leurs conseils sur le mariage... des mots bien de leurs temps... bien catholiques. Il me semble les voir assis à une table, prenant des notes, réfléchissant au mariage...

Et j'aime encore plus le livre. Tous les livres ont une vie, mais certaines vies sont plus évidentes et émouvantes. J'aime voir les livres respirés, les entendre chuchottés.

Le livre m'a coûté 1$. Sans les notes, il vaudrait pas mal plus (c'est un livre quand même assez rare, j'ai fait quelques recherches). Mais avec les notes, il est encore plus précieux pour moi. Sans les notes, il ne serait qu'un vieux livre religieux intéressant et joli dans ma bibliothèque. Avec les notes, il est tout cela, mais maintenant il a une vie que je découvre petit à petit. Je n'ai pas acheté le livre pour lire le texte (je ne pense pas jamais retrouvé assez de mon latin pour cela!) mais maintenant, je me retrouve à tout de même le parcourir...

Ce sont les marges que je déchiffre.

4 novembre 2011

Des lectures et des lecteurs

BobVous savez, quand j'ai ouvert les pages de ce livre virtuel, je me promenais déjà sur les blogs littéraires depuis un temps. J'ai vite découvert un univers fantastique rempli de gens qui se passionnaient pour la littérature, les livres et la lecture.

Petit à petit, j'ai discuté virtuellement avec certains d'entre vous. Je suis assez discrète et je fréquente souvent des lieux sans y laisser de mots. Mais je considère certains endroits comme essentiel à ma vie littéraire.

Pendant plusieurs années ces visites virtuelles et ces échanges furent essentiellement pour discuter livres et lectures, découvrir de nouveaux auteurs, de nouveaux livres. Je n'étais pas toujours d'accord avec les avis mais j'ai adoré découvrir, argumenter, et discuter.

Depuis quelques mois, je travaille à nouveau en bibliothèque. Et parmi mes responsabilités de bibliothécaire, je fais le développement de collection pour les ouvrages en langue française (oui, je suis en milieu bilingue français-anglais).

Le développement de collection était ma spécialisation lors de la maîtrise en Bibliotéconomie et Sciences de l'information, alors j'étais bien heureuse de replonger dans les achats, les évaluations, l'élagage, etc.

Mais faire les acquisitions des livres - fictions et non-fictions -  ce n'est pas facile. Il y a pleins de critères à prendre en compte. Évidemment, les critiques doivent être lues... surtout pour les romans. Et on a pleins d'outils pour le faire... et bien sûr, la "critique" journalistique compte aussi... Mais pas seulement... L'important c'est de ne pas se fier uniquement à sa propre opinion. Et donc, bien sûr que j'achète pleins de livres pour la bibliothèque que je n'achèterais pas pour moi...

Où je veux en venir avec tout ça ??? Et bien... à vous !!! à ceux que je connais et à ceux que je ne connais pas mais que je visite régulièrement...

Vous êtes une de mes principales sources de "commentaires et critiques"... vous m'aidez à faire le tri parmi les critiques, les opinions, les avis... je ne dis pas que je me base uniquement sur vos blogs... pas du tout, mais sans vous, ma tâche serait beaucoup plus difficile. Avec vos textes, j'ai appris beaucoup... quand je suis indécise sur un livre, je vais voir vos avis, et j'arrive à me faire une idée... ce livre plaira-t-il même s'il ne me plait pas ? pourquoi ? vos mots sont là et sont très importants. Les "critiques" officielles sont importantes, mais les avis non-officiels sont tout aussi importants selon moi... la bibliothèque est là pour pleins de gens différents... Sans vous, je serais parfois bien perdue dans tous ces avis qui se contredisent... surtout pour les genres que je connais moins.

Alors merci !!! Merci Suzan (j'espère que tu te soignes !, ma chère dame), Karine :) (ma québécoise toi !), Allie (trop de mercis pour toi), Loutarwen (petite maman, va), L'or des chambres (je te lis toujours mon amie), Lhisbei (you sci-fi girl), Mango, Hélène, Fashion, Marguerite, Jules, Bladelor, Ankya (comment se porte ta caverne?), Ciorane (ta cuisine m'inspire tant, je viens d'acheter des livres sur les bentos !!!), Lou (ma Halloween girl), Lily (on s'ennuie de toi), Lauraoza, Pimpi, Miss Alfie, Charlie Bobine, SeriaLecteur (mon polareux préféré), Cuné, Brize, Fleur, Keltia3, Malorie, Tamara, Sylvie, Yueyin, Valeriane, ..... et un tas d'autres que j'oublie...

Vraiment, honnêtement... MERCI... vos avis m'aident à avoir une idée plus claire des centaines et centaines de livres qui me font de l'oeil mais que mon budget m'empêche de mettre sur nos rayons... Et vive les amoureux des livres qui partagent leur passion dans un monde virtuel mais si réel !!! :D

19 octobre 2011

Wicca de Scott Cunningham

c1Wicca : a guide for the solitary practitioner / Scott Cunningham.  St. Paul: Llewellyn, 1995. – 218 p. : ill.; 23 cm. – ISBN 0-87542-118-0

-Disponible en français

Résumé (traduction libre):

Voici une introduction positive et pratique à la religion de la Wicca. Cunningham présente la Wicca comme elle est aujourd’hui – une religion douce et modérée, orientée vers la Terre et la Nature et dédiée à la Déesse et au Dieu. Ce livre est essentiellement un guide pratique sur la pratique de la Wicca solitaire.

Wicca est un livre sur la vie, et sur comment vivre magiquement, spirituellement et complètement en accord avec la Nature. C’est un livre de sens et de sens commun, non seulement à propos de la Magie, mais à propos de la religion et un des problèmes les plus critiques d’aujourd’hui : comment obtenir une relation nécessaire et complète avec notre Terre.

[...]

Ce livre, basé sur la pratique solitaire de la Wicca par l’auteur, et ce, sur près de deux décennies, présente un portrait éclectique de nombreux aspects de cette religion. Des exercices conçus pour développer une expertise magique, un rituel d’auto-dédicace, magie des runes, herbes et cristaux, recettes pour les festins de Sabbat, sont également inclus dans cet excellent livre.

Commentaires personnels :

Ce livre de Cunningham se veut tout d'abord une introduction à la religion nommée Wicca. L'auteur cherche surtout à offrir une base aux gens désirant pratiquer cette religion en solitaire. Cunningham avait une nette préférence pour la pratique solitaire et il croyait fermement qu’il n’était pas nécessaire de faire partie d’un groupe pour pratiquer – ou plutôt pour vivre (comme il le disait) – la Wicca.  Il croyait également que la spiritualité était une recherche personnelle et individuelle. Il a donc essayé avec ce premier ouvrage de donner les outils et connaissances essentiels pour pratiquer seul la Wicca. Destiné aux gens qui sont dans l’impossibilité de trouver un groupe ayant les mêmes croyances ou encore qui ne sont pas confortables avec la pratique en groupe, ce livre tente de donner une vue d’ensemble de la Wicca – ses origines, sa pratique, ses croyances de base, les outils essentiels, etc. Finalement, il propose divers rituels à pratiquer en solitaire.

Le livre est sans aucun doute fort intéressant pour qui veut connaître et comprendre cette religion qui semble encore un peu inquiétante. Le livre explique sommairement plusieurs éléments et concepts. L’auteur présente les principes de base mais il semble ne survoler chacun des sujets ; donnant une définition, expliquant certains éléments mais allant très peu en profondeur. L’auteur, qui voulait offrir une vue d’ensemble de sa religion pour les gens n’ayant aucun accès à un groupe et donc aucun accès à un enseignement extérieur, a dû de toute évidence rester en surface.  Voulant couvrir plusieurs sujets en un seul ouvrage, il ne pouvait que survoler ces derniers.  D'autant plus que le livre est court – avec une mise en page très espacée, ce qui rend la lecture facile pour un ouvrage essentiellement didactique.

Le style de Cunningham est simple et facile d’accès. Il utilise des mots et des termes faciles à comprendre. Il avait comme but de rendre accessible la Wicca à tous – et non pas uniquement à quelques gens. Il voulait sortir la Wicca à la lumière, la faire connaître au plus grand nombre de gens possible et dissiper le coté mystérieux et secret. Pour lui, la Wicca est simple, proche de la Nature et ouverte à tous. Il a voulu enlever la rigidité des rituels, des dogmes, etc.  La Wicca, selon Cunningham est personnelle et flexible. Il voulait aussi dédramatiser et démystifier ce qu’il considère comme une religion « ordinaire » (et qui d’ailleurs a été reconnue comme une religion officielle dans certaines régions du monde).

L'auteur offre également des rituels et des pratiques simples et faciles à réaliser – peut-être trop simples et trop faciles à réaliser selon certaines critiques. L'ouvrage étant condensé, il passe cependant rapidement sur ces prières et rituels. Et il se fait souvent moralisateur. Pour beaucoup de gens, il passe également sous silence plusieurs aspects de la Wicca.

Le livre ne devrait pas, de toute évidence, être l’unique référence pour comprendre et connaître la Wicca. C’est un bon point de départ, il est vrai, mais il ne faut pas s’arrêter à ce livre. Il y a beaucoup trop d’éléments non approfondis. Cette spirtualité comporte de nombreuses croyances qui semblent être complexes et différentes selon les groupes. Le livre de Cunningham offre cependant un excellent aperçu de ce courant religieux.

Dans Living Wicca : a further guide for the solitary practitione, l'auteur propose un complément à son premier ouvrage et y poursuit sa définition de la Wicca. En plus de revoir certaines définitions et certains aspects abordés dans son premier livre, il aborde également de nouvelles notions pour tenter d’offrir aux gens une vision plus complète de la pratique solitaire de la Wicca.  Il souligne aussi avec plus d’emphase comment vivre sa spiritualité individuelle. 

Les deux ouvrages se veulent des manuels pratiques, des ouvrages de base.  L'auteur est d’ailleurs reconnu pour sa simplification des rites et concepts de la Wicca. Cunningham est un excellent vulgarisateur, et il est évident que ses écrits ont contribué à rendre la Wicca très politiquement correcte. Bien que cette vulgarisation permette à beaucoup de découvrir et connaître la Wicca – ramenée à un niveau plus accessible – elle fait également en sorte que la Wicca est très édulcorée et très schématisée. 

Il ne faut pas oublier que Cunningham n’est pas objectif et présente la Wicca telle qu’il la conçoit. Il est parfois très moralisateur.  On sent qu’il poursuit un objectif précis : rendre cette spiritualité ou religion « inoffensive » et on a parfois l’impression qu’afin de faire connaître la Wicca, de la normaliser et de la démystifier, il occulte beaucoup de concepts et de pratiques.  

Il est vrai que ce que définit Cunningham est très intéressant et il est également certain que l’auteur connaît très bien son sujet. C’était un praticien de la Wicca et un auteur important.

Les deux ouvrages sont très intéressants. La Wicca a une histoire, des précurseurs, des créateurs, des praticiens qui ont contribué à la mettre en place, à établir des rites, des prières, une spiritualité. Que l'on croit ou non à cette spiritualité n'a pas d'importance. Il est important de lire et apprendre sur toutes les spiritualités et religions. Et la Wicca en fait partie.

Pour en savoir un peu plus sur le sujet :

18 octobre 2011

Scott Cunningham - L'auteur

En ces temps d’Halloween où la magie semble prendre toute la place et revenir sur l’avant de la scène, pourquoi ne pas se plonger dans un livre de « magie »… 

c1_copyScott Cunningham et ses livres sont extrêmement connus dans le monde ésotérique et maintenant par le public en général. Plus particulièrement ses deux livres sur la Wicca : « Wicca : a guide for the solitary practitioner » et «Living Wicca : a further guide for the solitary practioner ».  

Peu de gens s’intéressant à l'ésotérisme ne connaissent pas les livres de Cunningham. Très populaires auprès des débutants en magie et de ceux qui veulent pratiquer de façon solitaire, Cunningham est souvent considéré comme la principale référence en ce qui concerne la Wicca ou la magie dite naturelle.

Biographie de Scott Cunningham

Scott Douglas Cunningham est né en 1956 à Royal Oak (Michigan) aux Etats-Unis. Il est le deuxième enfant d’une famille de trois. Quelques années plus tard, il déménage avec ses parents en Californie dans la ville de San Diego. À part de nombreux séjours à Hawaii, il demeura toute sa vie à San Diego. 

Quelques biographies de l’auteur disent qu’il commença à s’intéresser à l’occulte et à la magie au début des années ’70, par la lecture d’un livre appartenant à sa mère « The Supernatural » par Douglas Hill et Pat William.  Très tôt, il fut également apparemment intéressé par les plantes, les pierres, et la nature. Le livre contribua à renforcer son intérêt pour ces sujets. Le livre comportait différents diagrammes présentant des gestes manuels utilisés pour repousser le mauvais œil. Ces c2gestes le fascinèrent et il les utilisa, alors qu’il était au High School pour attirer l’attention d’une jeune fille qu’il savait s’intéresser à l’occulte.

Il est reconnu que cette jeune fille fut celle qui introduit Scott Cunningham à la magie et à la Wicca. Au cours des années suivantes, il fut initié dans plusieurs covens apprenant plusieurs traditions différentes. Il avait cependant une préférence pour la pratique solitaire.

Quelques années plus tard, il s’inscrivit à l’Université de San Diego où il étudia la création littéraire. Son père, Chester Grant Cunningham, est en partie la raison de son choix puisque ce dernier est l’auteur de nombres d’œuvres – fiction et non-fiction.

Cunningham commença alors à écrire de nombreux articles pour diverses publications et peu après avoir entamé des études universitaires, il décida de les abandonner pour se consacrer à l’écriture et la rédaction. En 1980, il publia son premier roman intitulé « Shadow of Love ».  

Quelques années plus tard, en 1983, il apprit qu’il souffrait de la maladie de Hodgkin. Sa santé se détériora au cours des années qui suivirent. Cela ne l’empêcha pas de faire de nombreuses recherches et d’écrire de nombreux livres, principalement sur la Wicca, mais également sur d’autres sujets en lien avec la religion et la magie.  Il voyagea beaucoup, en grande partie pour offrir des conférences sur la magie et la Wicca. Il fit même quelques apparitions médiatiques.  Au cours de sa vie, il écrivit plus de 30 livres et révisa même certaines de ces œuvres afin de toujours les garder à jour et pertinentes. Plusieurs de ses titres furent publiés par la maison d’édition très connue « Llewellyn Publications ».

En 1990,  on lui diagnostiqua une méningite cryptococcique. Ce cancer le rendit vulnérable à diverses infections et il décède en 1993 à l’âge de 36 ans.

L’auteur a laissé une œuvre très importante. Son écriture est simple et facile à comprendre. Il est considéré comme un des principaux responsables de la diffusion et de la popularité de la Wicca. Il est également considéré comme le responsable de l’ouverture à la pratique solitaire. Il croyait que la religion et les pratiques spirituelles étaient personnelles et individuelles. Il avait une préférence pour cette pratique solitaire, même s’il lui arrivait de pratiquer avec d’autres. Il fut, au cours de sa vie, initié dans différentes traditions. Il étudia auprès de Raven Grimassi et fut initié à la Tradition Aridian. Il fit, entre autres,  également partie de la « Reorganized Traditional Gwyddonic Order of Wicca and the Ancient Pictish Gaelic Way ». Mais il resta essentiellement un praticien solitaire, préférant les rites solitaires à ceux de groupes.

Ces livres concernant la magie et la Wicca nous proposent sa vision de la magie et de la Wicca. Il croyait fermement que la Wicca était une religion moderne accessible à tous et permettant de s’ouvrir à une spiritualité qui peut être présente dans chaque aspect de la vie. Son principal but était de faire connaître une religion – la Wicca – et des pratiques trop longtemps gardées secrètes et difficiles d’accès, selon lui.  Il a essayé dans ses livres d’être toujours simple et d'être concis dans ses explications. Il passa de nombreuses années à faire des recherches, notamment pour ces œuvres encyclopédiques.

Bibliographie partielle :

  • Shadow of Love (1980) – œuvre de fiction
  • Magical Herbalism: The Secret of the Wise (1982)
  • Cunningham's Encyclopedia of Magical Herbs (1985)
  • Earth Power: Techniques of Natural Magic (1987)
  • The Magical Household (1987)
  • Cunningham's Encyclopedia of Crystal, Gem, and Metal Magic (1988)
  • The Truth About Witchcraft Today (1988)
  • Wicca: A Guide for the Solitary Practitioner (1988)
  • The Complete Book of Incense, Oils & Brews (1989)
  • Magical Aromatherapy: The Power of Scent (1989)
  • Earth, Air, Fire, and Water: More Techniques of Natural Magic (1991)
  • Cunningham's Encyclopedia of Wicca in the Kitchen (1993)
  • Divination For Beginners (1993)
  • Living Wicca: A Further Guide for the Solitary Practitioner (1993)
  • Spell Crafts: Creating Magical Objects (1993)
  • The Truth About Herb Magic (1993)
  • Hawaiian Magic and Spirituality (1995)
  • Pocket Guide to Fortune Telling (1997)
  • Dreaming the Divine: Techniques for Sacred Sleep (1999)

Sources :

À venir : Critiques et commentaires sur certains de ses livres

7 octobre 2011

La lune rouge de Jean Lemieux

Jean_lemieux2La lune rouge / Jean Lemieux. -- [Montréal] : La courte échelle, c1991. -- 217 p. ; 20 cm. -- ISBN 2-89021-414-1.

Quatrième de couverture

J'ai pris l'avion cet après-midi. Dès l'atterissage aux Îles, je deviens un objet de curiosité. Oui, je suis Thomas Patterson, le fils de l'infirmière qu'on a trouvée morte à l'Île d'Entrée ce matin.

Regardez-moi, j'ai l'air tout à fait normal. Mon frère est enfermé en Nouelle-Écosse. Ce n'est pas la consanguinité, ma mère est Anglaise d'Angleterre. Elle a échoué à l'Île d'Entrée, via Saskatoon, il y a trente ans et n'en est jamais partie. Drôle de destin.

L'auteurJean_lemieux

Jean Lemieux est né en 1954 à St-Jean-sur-Richelieu, plus précisément à Iberville. Il fait ses études secondaires au Séminaire de Saint-Jean. Il écrit son premier roman, Equinoxes, en 1970, qui sera refusé par les maisons d'éditions. Il décide de poursuivre ses études en Sciences au Cégep de Saint-Jean-sur Richelieu.

Il tente sa chance comme chansonnier et fait partie d'un groupe nommé Les Hurluberlus. Il continue cependant à écrire. En 1974, il entreprend des études en médecine à l'Université de Montréal. Il aime voyager et fera de nombreux voyages - Grèce, Italie, France, Angleterre...

En 1980, il devient omnipatricien aux Îles-de-la-Madeleine. Il y restera 2 ans. Il continue ensuite à voyager et en 1983, on le retrouve omnipatricien à Montréal. Il retourne cependant aux Îles-de-la-Madeleine en 1984 où il continue à travailler comme omnipatricien. Ce qui ne l'empêche pas de voyager dans divers pays, Mexique, Portugal, France, Irlande,... Il ne limite pas ses activités à la médecine, il continue à écrire et participe à divers spectacles comme musicien. Il publie quelques textes dont Lune rouge en 1994.

En 1994, il quitte ses Îles pour s'installer à Québec. Il est alors omnipraticien au Centre hispitalier Robert-Giffard, spécialisé en santé mentale. Il publie d'autres textes et continue ses voyages autour du monde. Il reçoit plusieurs prix littéraires et son texte On finit toujours par payer sera adapté au cinéma en 2010. Il écrit pour un public adulte mais aussi pour jeunes adultes et même pour les enfants.

En parallèle de ses activités artistiques (l'écriture, la musique,..) de ses nombreux voyages et de sa vie de père, il continue à pratiquer la médecine dans la ville Québec où il vit présentement.

Site de l'auteur : www.jeanlemieux.com (biographie et bibliographie complètes)

Bibliographie partielleJaime_la_plumeQ

  • La Lune rouge (1991)
  • Retour à St-Malo (nouvelle) (1993)
  • La cousine des États (1993)
  • Le trésor de Brion (1995)
  • La marche du Fou (2000)
  • Pas de S pour Copernic (2001)
  • Le bonheur est une tempête avec un chien (2002)
  • On finit toujorus par payer (2003)
  • Le fil de la vie (2004)
  • Ma vie sans rire (006)
  • Le chasseur de pistou (2007)
  • Le mort du chemin des Arsène (2009)

Résumé

Chaque mois, un jeune médecin des Îles-de-la-Madeleine doit se rendre au dispensaire sur une île isolée. Au fil des mois, il apprend à connaître l'Île d'Entrée et ses habitants. Et malgré ses incertitudes nouvelles sur sa vie, sa peine d'amour toute fraîche et la tempête qui s'annonce, encore une fois en cette fin d'octobre, il prend le traversier pour aller sur l'île.

Une fois arrivé au dispensaire, il entreprend avec l'infirmière de service, la tournée de ses patients qui l'attendent chez eux. La journée se passe rapidement et sans incident. Mais la tempête s'est levée et en cette nuit d'Halloween, il se trouve coincé sur l'île et doit passer la nuit au dispensaire. Une nuit chargée d'incidents, de confidences, d'émotions et surtout de morts. Le jeune médecin se voit mêlé malgré lui au meurtre d'une jeune insulaire et par peur d'être accusé, cache sa relation avec la jeune fille et accumule maladroitement les mensonges.

Alors que l'enquête policière progresse et qu'un autre corps est découvert, les secrets et le passé des habitants refont surface. Le jeune médecin se trouve bientôt au centre des intrigues de l'Île. Et le jeune médecin, en quête de son identité, repartira transformé.

Commentaires personnels

On classe habituellement le roman de Jean Lemieux avec les romans policiers. Mais si j'avais voulu lire un roman policier, j'aurais été déçu. Si on lit le quatrième de couverture et qu'on s'attend à rencontrer ce Thomas Patterson, on sera également bien déçu. En fait ce quatrième de couverture est bien maladroit, car il nous parle d'un personnage qu'on voit brièvement dans les premières pages pour ne plus le revoir qu'à la toute fin... et quand on referme le livre, on se dit que ce quatrième de couverture nous donnait bien trop d'indices. Car pourquoi ce personnage fait-il partie du quatrième de couverture ? Il doit être important, non ?

Alors, oubliez le quatrième de couverture et les premières pages... et laissez-vous envelopper de cette histoire de meurtres, pas vraiment policière. Car le texte de Lemieux est tout simplement envoûtant. Et on a de la difficulté à poser le livre.

Comme il arrive parfois dans les romans se situant dans des lieux peu connus, un des personnages principaux est sans conteste l'île sur laquelle se déroule l'action. Nous sommes aux Îles-de-la-Madeleine. Un endroit du Québec perdu dans le Golfe du St-Laurent. Un endroit bien beau et étrange, et peu connu, même des Québécois. Les paysages des Îles sont pourtant magnifiques et uniques. Mais leurs éloignements les rendent difficiles à visiter. Les Îles-de-la-Madeleine sont presque toutes reliées entre elles par des dunes de sables et une route les traverse. Mais parmi les îles se trouve l'Île d'Entrée, la seule d'importance qui n'est pas reliée aux autres îles. Elle se trouve donc isolée et conserve un aspect sauvage et légèrement mystérieux.

L'Île d'Entrée est définitivement un personnage central du roman. Au travers de l'intrigue, on arrive à voir vivre l'île. On découvre ses paysages, on apprend l'histoire des insulaires, on découvre leur mode de vie, etc. Mais surtout on sent vraiment l'île respirer.

Les autres personnages du roman sont également très intéressants. Sans se perdre dans des descriptions trop longues, Lemieux parvient à nous rendre vivants les personnages principaux, mais également les personnages secondaires - ces personnages qui font à peine partie de l'intrigue mais qui font partie de l'île. La volonté de l'auteur est de toute évidence de nous faire découvrir les gens et la vie des Îles qu'il a bien connus lui-même. L'écriture de Lemieux est douce et poétique. La poésie se retrouvant souvent dans des phrases apparemment simples. On sent toute la beauté de l'île mais aussi tout son isolement parfois impitoyable. On touche par les mots de Lemieux à l'âme des insulaires souvent méfiants des étrangers même après des années. 

Et s'il y a bien des morts, des meurtres possibles, des secrets, des agissements étranges, une nuit de tempête, une atmosphère lourde, des liens troublants, des confidences mystérieuses, des ombres inquiétantes, un policier perspicace, des témoins silencieux et des airs coupables, le roman n'est définitivement pas, à mes yeux, un roman "policier". Étude de moeurs ? Intrigue psychologique ? Je ne sais... L'auteur explore sans aucun doute, les liens et secrets familiaux, les personnages en quête d'identité, les réflexions et constats sur l'amour, la vie, les choix et les décisions difficiles, ...

Les secrets, les confidences, les liens familiaux complexes et troubles maintiennent bien sûr le suspense tout au long du livre et les révélations finales sont bouleversantes. 

Un superbe moment de lecture que j'ai fait en une seule journée et qui m'a plongé dans des lieux que je connais par les mots d'une amie qui y avait passé son enfance.

Extraits

"Jusqu'à tard dans la nuit, il avait tenté d'éteindre, l'un après l'autre, les incendies qui éclataient dans les parties les plus diverses de leur royaume. Vers trois heures, il s'étai endormi seul dans le grand lit, convaincu qu'ils pourraient reboiser au matin sur les terres brûlées." p. 20

"Un rectangle de lumière se découpa sur la table. À l'ouest, le soleil se taillait une lucarne sous les nuages. Il y avait bien une heure qu'il n'avait pas plus. Le vent faiblissait. Il restait des détails à tirer au clair." p. 144

Sources à consulter

2 septembre 2011

Terminée, cette lecture étrange.

TM1_copyAlors, elle est terminée cette lecture. Terminée. Plouf et soupirs... Lecture ratée ? Disons... à côté de la cible. Quelques bons passages tout de même, mais que j'aurais aimé lire dans un autre livre.

Le livre se partageait entre une pseudo-intrigue semi-policière teintée de mystère simili-société pas tout à fait secrète qui fricoterait peut-être dans un complot ancien et des retours en arrière sur la vie de vrais et faux personnages qui ont contribué aux bases des sciences de l'information : "inventeur" de la table des matières, premiers encyclopédistes et bibliographes, etc.

Alors, moi je dis, en bon espagnol, "fuera" (dehors) l'histoire du meurtre, de la société secrète et du complot... parce que "ouf" c'était pénible, fort peu crédible et complètement inutile... Et pitié sur la partie "bibliothéconomie", parce que j'ai beau savoir que les méthodes de travail sont parfois différentes entre le Québec et la France, mais là, c'était difficile à croire et certains passages m'ont vraiment attristée. Encore une fois, je me demande vraiment dans quel siècle, l'auteur a fait ses études, bon sang !!!

Je crois en faire un billet tout de même... pas pour tout détruire, mais pour ne pas perdre ma lecture.

Mais avant d'essayer de comprendre un peu plus le roman et de partager mon commentaire personnel... quelques passages qui m'ont fait si rire... (ben oui, on peut bien se faire plaisir un peu aussi ! et puis, je n'ai pas corné toutes ces pages pour rien !!!). Avertissement... les italiques et le gras seront de moi, histoire de bien souligner ce qui a fait lever mes yeux au plafond !!! Et je ne peux m'empêcher d'y aller de mes commentaires ;-)

"Cette personne avait-elle été tuée pour avoir refusé d'avouer le contenu d'un document ? Tels les médecins ou les prêtres, les bibliothécaires ou les documentalistes ont leurs règles, leurs devoirs : le secret est de mise dans la profession." p.9 (Vraiment ! Oui, on suit un code d'éthique, et oui, la protection des renseignements personnels est cruciale... mais refuser de revéler le contenu d'un document !!! c'est de la censure ça!!! page 9, c'est mal parti !!!)

"Attention, danger ! Son odeur est un piège, il sent le goût du grain de blé que l'on mâche enfant pour en faire du chewing-gum, avec un rien de cacahuètes caramélisés" p. 11 [...] Elle avait l'impression que le regard de Lucas coulait sur ses lèvres. Laurette sentait des vaguelettes de frissons un peu partout dans son cou ; elle était la proie d'un courant de rivière qui allait l'entraîner." p. 11 (Oh really, après 30 secondes de conversation ! Suis-je en train de lire un Harlequin ? Et je sais pas, moi, mais une odeur qui me rappelle mon enfance, du chewing-gum et des peanuts... ça ne m'émoustille pas, mais bon, à chacune ses fantasmes... oh et... "il SENT, le GOÛT... hummm)

" - Vous connaissez le dictionnaire de Moreri ? - Un peu, répondit Laurette, c'est un dictionnaire du XVIIe siècle où l'on trouve "les mots et les choses" traités ensemble. [...] Si je me souviens bien de mes cours à l'École des bibliothécaires, je crois que ce dictionnaire a eu beaucoup de succès et à été plusieurs fois réédité." p.103 (Et si je me souviens bien mes cours de bibliothéconomie, on ne perdait pas trop notre temps sur l'histoire des dictionnaires anciens. Oui, c'est très intéressant et on avait un peu d'histoire de la profession, mais il y a tant de choses à apprendre que les dictionnaires anciens n'étaient pas la priorité.)

"Elle était prise, lui dit-elle, d'une envie terrible de se soulager ; elle s'enfuit derrière un bosquet et il entendit le son délicieux d'un petit jet dont le bruit tenace se prolongeait, long comme un ruban d'eau courante qui sortirait d'un gros gobelet et n'en finirait pas." p.174 (sans commentaire... ou plutôt si, je vais devoir meiux écouter la prochaine fois que je vais aller aux toilettes)

"- Mademoiselle Lerbier, baissez votre voix. Combien de fois faudra-t-il vous le dire. Taisez-vous ! Les yeux de la bibliothécaire lançaient des flammes bleues comme celles d'un camping-gaz" p. 214 (Oh dear... quel cliché, il ne manque que le chignon et l'index sur les lèvres... chuttt... "flammes bleues comme celles d'un camping-car" je commence à croire que c'est fait exprès... et ça me fait trop penser "aux yeux noirs comme des poèles à frire"  dans un épisode des Flintstone!!! oui, oui, le poème que Fred avait écrit à Wilma ! )

"- Est-ce un nouveau système de classement ? - Non, plutôt un ancien : on a repris la classification Dewey d'avant Olet" p.240 (Je n'ai même pas pris la peine de mettre le reste car j'aurais dû mettre les deux pages entières qui suivent... la condescendance dans cette phrase est palpable... et pour la forme.. cet "ancien" système est encore utilisé dans des milliers de bibliothéques. La classification décimale universelle est intéressante mais loin d'être la meilleure - comme ces pages le laissent entendre. Oui, ça c'est un soupir de bibliothécaire.)

"Lucas se précipitait vers Laurette, la débâillonna, lui enleva ses liens et se pencha vers elle, le visage confiant : - J'ai eu peur ma fine mouche, tu était scotchée ! Laurette battit ses longues jambes, étira ses bras, lui attrapa la nuque et l'attira à elle pour l'embrasser." p386 (Alors là... quand je viens de frôler la mort, je ne pense qu'à battre mes longues jambes, non mais, c'est qu'il faut sauter au cou du mec, et hop, on oublie qu'on a été torturé... oui, je donne des "punchs".)

Et je passe, un nombre incalculable de pages cornées... d'autres soupirs harlequinesques, le mot archives au singulier, les métaphores à toutes les deux phrases (Philippe Mérières glissa vers elle son regard comme une étoffe soyeuse déroulée par la main experte d'un vendeur habile, p.242), les commentaires sexistes ou si clichés qu'on a de la difficulté à croire qu'ils sont sérieux, les commentaires sur les gynécologues, le vouvoiement de la dame et le tutoyement du monsieur, le sauvetage à la fin, la secte de vierges, ... enfin c'est sans fin...

Mais... voilà... il me faut en faire un billet... je veux approfondir la chose ! à venir donc ! :D

11 août 2011

Quand je lis pour le plaisir de ne pas aimer. Est-ce un crime littéraire ?

J'ai pleins de crimes littéraires à raconter. J'ai déjà avoué des lectures coupables, des auteurs que je ne lirai jamais, des mutilations, des livres perdus dans la foule, ... enfin un tas de choses criminelles. Mais... j'hésite... suis-je encore coupable DSC_2841_copyd'un crime litéraire ? Voyons voir et analysons le tout...

J'ai déjà aussi avoué un petit crime télévisuel : le fait de regarder une série pour le plaisir de la détester et de passer son temps à la critiquer... oui, je fais ça à l'occasion ! C'est enfantin, je l'avoue, mais j'adore "bitcher" sur des personnages que je déteste ou sur des histoires que je trouve ridicules. Mais à venir jusqu'à maintenant, cela ne m'était arrivée qu'avec des séries télés...

Car habituellement, quand je n'aime pas un livre ou que je le trouve ennuyant ou ridicule, soit je me sens obligée de le lire jusqu'à la fin ou soit je le laisse de côté. Le lire jusqu'à la fin car j'ai vraiment beaucoup de difficulté à abandonner une lecture. Je me sens coupable de ne pas lire jusqu'à la fin un livre que j'ai commencé. Mais habituellement, je finis de peine et misère la lecture. C'est carrément une corvée. Mais parfois, je laisse simplement le livre de côté. J'arrête la lecture... car bon... mes moments de lecture ne sont plus aussi nombreux qu'avant et ils sont sont donc précieux... j'hésite de plus en plus à les perdre dans des lectures qui ne me plaisent pas...

Et pourtant... voilà... ce pauvre livre. Que je lis parce qu'il est complètement ridicule ! J'ai rarement autant ri en lisant un livre ; le problème étant que le livre n'est pas supposé être drôle. J'ai bien pensé arrêter ma lecture mais j'en suis incapable... et je n'arrête pas de souligner et marquer les pages... qui me font rire et rire... et pleurer de misère.

C'est triste et triste comme lecture mais je suis incapable de mettre le livre de côté... Je ne sais qu'en penser. Il me reste à peine une centaine de pages, et je sais que c'est un des pires livres que j'ai lu depuis plusieurs années.

Mais le plus décevant c'est que je l'ai choisi avec soin. Le quatrième de couverture avait tout pour me séduire:

"Qui a torturé puis assassiné Margaret Penfied, une respectable bibliothécaire américaine ? Et pour quel mobile ? Parce qu'elle avait identifié la plante qui promet l'immortalité décrite par Hildegarde de Bingen au XIIe siécle ?"

Bibliothèque, bibliothécaire, crime, mystère, jardin, plante, Hildegarde, moyen-âge... Tout pour me plaire... Évidemment dans le reste du quatrième de couverture, il y avait quelques indices "Laurette décide de jouer les Miss Marple" "Accompagnée du séduisant Lucas du Prat, savant botaniste de la police scientifique [...] Laurette pourra-t-elle déjouer ce qui ressemble de plus en plus à un complot féministe international aux desseins bien mystérieux?" Mais je n'ai pas tiqué... j'étais perdue dans "bibliothécaire" "jardins", "meurtre"... Mais honnêtement, rien que ces phrases auraient dû me mettre la puce à l'oreille.

Mais l'écriture est si horrible... les clichés se multiplient... tout ça est hilarant, mais véritablement triste aussi. Et je ne peux m'empêcher de poursuivre ma lecture... c'est littéralement du voyeurisme. J'hésite même à en faire un véritable billet. Le plus désolant est vraiment le côté "bibliothèque" et pourtant l'auteure est "maître de conférences en histoire et sciences de l'information à la Sorbonne"... comme on nous annonce. Mais ici aussi, les clichés se multiplient et on se demande vraiment dans quel siècle l'auteure a fait ses études !!!

Donc... je termine ma lecture, honteusement, rien que pour voir si cela peut s'empirer... Je sais, je sais... cela ne se fait pas !!! :P

30 juillet 2011

Des livres, des livres, des livres... et beaucoup plus.

jibPetite tranche de vie... pour une petite histoire personnelle. Il était une fois, une jeune fille qui après une 3 ans d'université en Études françaises et un diplôme en poche, décide d'attendre avant de faire sa maîtrise parce que le professeur qu'elle voulait comme directrice de thèse était en sabbatique. Mais en attendant, la jeune fille décide de faire un certificat en archivistique. À la fin de l'année, avec son certificat terminé, elle réalise qu'elle est tombée en amour avec les documents... et elle décide de laisser faire les Études françaises pour faire à la place sa maîtrise en Bibliothéconomie et Sciences de l'information. Elle n'a jamais regretté son choix...

Car j'adore les livres, les documents, la documentation et l'information sous toutes ses formes !!!!

J'ai commencé par enseigner (oui, on engage des jeunes professeurs parfois...sans expérience) à la technique de la documentation au Cégep. Puis, j'ai travaillé comme bibliothécaire dans une bibliothèque collégiale (STME, qu'on appelle ça !). Mais pendant ces deux expériences de travail, j'ai toujours continué à toucher les archives et les documents. Donc, je touchais à tous les aspects et j'en étais bien heureuse, car j'aime autant les documents que les livres !

Et puis, nous sommes partis pour l'Espagne et j'ai quitté le monde des bibliothèques. Pendant 7 ans, j'ai travaillé en gestion des documents administratifs... j'ai adoré mon expérience et elle s'est poursuivi à mon retour au Québec... Mais autant j'aime les plans de classification, les calendriers de conservation, les documents administratifs, les documents électroniques, offrir des formations, aider les gens à organiser leurs documents, etc... je dois avouer que je m'ennuyais énormément des livres.

Oh... j'aime les documents, mais chaque fois que j'entrais dans une bibliothèque, des odeurs de livres m'envahissaient. Et des souvenirs de questions de référence, des désirs de développement de collections... enfin un besoin de bibliothèque me prenait à la gorge.

Et puis... il y a quelques semaines, j'ai osé. Je ne cherchais pas... enfin, pas vraiment. Et puis, je n'ai pu résister à l'offre... j'ai appliqué et après un très long processus, j'ai obtenu le poste. Bibliothèque publique. Mais que faire... car cette entreprise qui m'emploie depuis l'Espagne, avec qui j'ai vécu des milliers de haut et de bas... et bien... je me sentais incapable de la quitter. Une relation plus que professionnelle... une relation personnelle.

Mais, je vieillis... l'avenir est incertain... je dois penser à ma carrière... et je dois m'avouer que je m'ennuie de la bibliothèque... et donc... ce fut une dure décision. Je pensais les réflexions et les indécisions et les choix difficiles derrière moi... Et les dernières semaines furent un tourbillon de pensées... Et quand j'ai fait mon choix, j'ai pleuré.

Mais aujourd'hui, cela fait une semaine que je suis de retour en bibliothèque. Et je ne regrette pas mon choix. Byebye documents, bonjour livres !

21 juin 2011

Les plantes, les hommes et les dieux - Michèle Bilimoff

Plantes1Les plantes, les hommes et les dieux : enquête sur les plantes messagères / Michèle Bilimoff. -- [Rennes] : Éditions Ouest-France, [c2006]. -- 126 p. : ill. en coul. ; 26 cm. -- ISBN 2-7373-3657-0. -- Comprend une bibliogr. et un index.

Quatrième de couverture

Sorties de l'eau primordiale, les plantes ont peu à peu donné naissance à la vie sur terre. Elles étaient là depuis des millénaires lorsque l'homme y est arrivé.

Tout au long de cette nouvelle enquête, l'auteur a pu constater combien, depuis la nuit des temps, les humains avaient compris l'impotrtance vitale, essentielle et mystérieuse de la végétation. Dans toutes les religions du monde, au fil des siècles, les plantes ont symbolisé concrètement les forces inconnues, inquiétantes ou bénéfiques du Cosmos. Arbres, fleurs, fruit et même légumes- ont été investis de rôles essentiels: messagers auprès des dieux, lieu idéal pour leur donner naissance, dons capables d'attirer leur bienveillance…

Si les religions monothéistes ont remplacé les multiples dieux païens, les croyances dans les forces de la nature ont subsisté. Elles sont toujours là, au fond de nous, et de nombreuses preuves en sont apportées dans ce livre. Pourtant, la recherche accrue de l' " utilisable " estompe peu à peu le respect que nous devons à la végétation, malgré les risques pour sa survie… qui conditionnne la nôtre! Le souvenir de l'impotrtance vitale de cette végétation, si fortement perçue et vénérée par nos ancêtres, joint aux avertissements des experts et des défenseurs de la nature, doit tous nous inciter à la protéger!

L'auteur

Michèle Biblimoff a fait des études à l'École du Louvre où elle a obtenu un diplôme. Elle a ensuite étudier en anglais, en archéologie et en histoire de l'art. Elle a d'abord travaillé au CNRS comme ingénieur de recherche en archéologie où elle a participé à des travaux sur l'orfèvrerie et l'art du métal. Mais sa passion pour les plantes l'a menée à écrire de nombreuses oeuvres sur le sujet.

Bibliographie partielle:

  • Dictionnaire des poinçons de fabriquants d'ouvrage d'or et d'argent de Paris et de la Seine, 1798-1838 (1991) avec Catherine Arminjon et James Beaupuis
  • L'art du métal: vocabulaire technique (1998) - avec Catherine Arminjon
  • Enquête sur les plantes magiques (2003)
  • Promenade dans des jardins disparus (2005)
  • Les plantes, les hommes et les dieux (2006)
  • Français, Américain, Russe?, ou, L'insolite destinée de Gleb, artiste et homme de guerre (2008) - avec Gleb Plaxine
  • Les remèdes au Moyen-Âge (2011)

Résumé et Commentaires personnels

Les arbres, les plantes et les fleurs ont, très tôt, fait partie des religions ; parfois comme symboles des dieux, souvent comme intermédiaires entre les dieux et les hommes. De nombreux récits, mythes et légendes nous racontent la naissance ou l'origine des plantes ou nous expliquent leurs rôles dans dans l'histoire ou nos vies.

Aujourd'hui, dans un monde moins empreint des religions anciennes, les mythologies et la symbolique des plantes sont moins connues. Les arbres, les fleurs et les plantes font toujours partis de nos vies, ils nous entourent et se retrouvent dans nos jardins, nos maisons et sur notre table. Mais les plantes ne semblent plus avoir la même importance religieuse et symbolique.

Michèle Bilimoff nous raconte donc l'histoire de ces plantes. Elle retrace l'origine des croyances concernant les arbres, les plantes, les fleurs, les fruits et les légumes. Elle nous présente d'abord les "origines". En nous parlant de la naissance des plantes, elle introduit l'homme sur une planète déjà envahie par la végétation. Les liens entre l'homme et la végétation sont nombreux et surtout vitaux. L'homme est dépendant de la végétation pour vivre et survivre. Il est donc normal que celui-ci lui donne des pouvoirs, parfois bénéfiques, parfois maléfiques ou inquiétants. Les plantes demeurent mystérieuses pour l'homme et sont liées aux forces de la nature qu'il ne comprend pas bien. Elles prennent un aspect mythique et deviennent donc soit des dieux ou des intermédiaires entre l'homme et les dieux.

Les plantes régissent la vie des hommes et leur culture, leur cueillette, leurs utilisations sont rapidement ritualisées et réglementées. Il faut craindre et vénérer certaines plantes : " "Gardez-vous de briser les branches d'un arbre, n'oubliez pas que leurs tiges peuvent contenir des corps divins", écrit Ovide dans Les Métamorphoses."p.9

L'auteur s'attarde donc, tout d'abord, à nous présenter le rapport qu'avaient différents peuples avec les plantes. Elle nous présente ensuite le lien entre l'eau et les plantes, et donc, nous présente l'importance des plantes aquatiques qui sont liées à la création et à la naissance. Le lotus est un parfait exemple, et elle nous présente la symbolique de cette plante en Inde, en Chine et en Égypte.

Les arbres sont évidemment rapidement investis de grands pouvoirs... arbres de vie, cosmiques, sacrés, mythiques. En plus de nous introduire au rôle majeur que prennent les arbres dans les religions du monde, l'auteur nous parle plus en détail des croyances, mythes, légendes et symboles de quelques arbres: le chêne, le hêtre, le bouleau, le tilleul, le laurier, le peuplier, le platane, les conifères, les arbres fruitiers (le pommier, l'olivier, la vigne, ...), etc. Certains fruits et racines sont aussi présentés : la grenade, la pêche, la mandragore, le ginseng, etc.

Après les arbres, les céréales sont évidemment très présentent dans les mythes et légendes: le blé, l'orge, le maïs, le riz... Ces céréales d'Europe, d'Amérique, d'Asie, sont intimement liées à la vie quotidienne des hommes et sont empreintes de pouvoirs de renaissance et de sacrifices. Le livre s'attarde ensuite aux différents légumes. Moins présents dans les mythes et légendes, certains légumes sont tout de même très importants : l'ail, l'oignon, les fêves, ...

Les fleurs, sauvages ou cultivées, sont particulièrement liées aux dieux. Elles se retrouvent dans de nombreux mythes, soit par leur création, leurs attributs, ou leur offrande. L'iris, le lis, les roses, la violette, la pivoine, etc. ont toutes une légende ou une histoire fabuleuse. Les parfums et leur symbolisme sont également présents dans l'ouvrage.

Finalement, l'auteur résume ce que tous ces mythes et croyances sur les plantes peuvent signifier et leurs évolutions avec le temps. Elle reprend certains mythes et en approfondis l'analyse. Et en conslusion, elle nous rappelle l'importance des plantes pour notre survie.

Abondamment illustré, l'ouvrage est magnifique et très agréable à lire. L'auteur est une passionnée des plantes et cela se sent à travers les textes. L'auteur a également tenté de vraiment parcourir les légendes et croyances sur les plantes à travers le monde, même si elle s'attarde beaucoup plus sur les peuples méditérranéens.

L'ouvrage ne présente pas toutes les plantes, mais se concentrent plutôt sur quelques unes. L'auteur a voulu nous faire découvrir les croyances concernant certaines plantes et l'importance de ces dernières dans la vie des hommes. Le but de l'ouvrage n'était pas de répertorier toutes les légendes concernant toutes les plantes. On pourra donc parfois déplorer le silence de l'auteur sur certaines fleurs ou arbres, ou encore, la brièveté de certains articles. Mais c'est un choix de l'auteur et cela évite que le livre ne devienne un "dictionnaire". Bien que l'auteur nous présente plusieurs plantes, elle a laissé une grande place à l'analyse des origines de ces légendes, et à leur importance dans les religions antiques.

Extraits

"La rose avait aussi été attribuée à Bacchus, peut-être parce qu'elle avait (comme le lierre) la réputation de calmer l'ivresse. Dans les banquets les convives se couronnaient donc parfois de roses." p 79

"Toutes ces tristes légendes sont cependant pleines d'espoir, montrant que la jeunesse et la beauté perdues peuvent donner naissance à d'autres formes de beauté, à une résurrection sous une autre apparence." p.83

Sources à consulter

9 juin 2011

Agonie de Jacques Brault - Expérience de lecture

Agonie : roman / Jacques Brault. -- [Montréal] : Boréal Express, 1985. -- 77 p. ; 20 cm. -- ISBN 2-89052-131-1DSC_1654

Expérience de lecture 

J'ai lu Agonie de Jacques Brault vers l'âge de 18-19 ans. Ou alors vers 21-22 ans. Je ne suis pas certaine. Et je dois avouer que je n'en gardais absolument aucun souvenir. Roman poétique très court... il était pourtant anoté de ma main. De longs passages sont soulignés et dux chiffres apparaissent un peu partout à côté de ces passages: 9 et 10. Et si je n'ai aucun souvenir de ma lecture, je ne me rappelle pas du tout de la signification de ces chiffres. J'avais lu Agonie dans le cadre d'un cours au cégep ou à l'Université... je n'en ai encore une fois aucune idée ! 

J'avais besoin d'un livre pour le train. Je savais que j'aurais à attendre un certain temps, donc je voulais un livre. Les livres en cours étaient lourds et voluminueux... pas de "poche" dans mes lectures en cours... Donc, je devais choisir autre chose. Je passe en revue ma PAL et évidemment rien de léger ne me tentait ! Je regarde alors ma PAL prise dans mes bibliothèques. Et je croise du regard Agonie. Je l'ai déjà lu, que je me dis... mais j'y reviens... Oui, je l'ai lu, mais il est minde, léger... Je le prend donc et lis le quatrième de couverture... Et je n'ai aucune idée de quoi traite ce roman ! C'est d'ailleurs un de mes crimes littéraires... d'oublier les mots. Je le prend donc rapidement et cours vers le train.

Je suis assise sur un banc sur le quai et j'ouvre le roman. Et dès les premières lignes, je tombe en amour avec les mots de l'auteur. Je fouille dans mon sac et je trouve un crayon... Les lignes et les annotations se multiplient. Chaque passage me semble important et émouvant. Le poème de Ungaretti m'ébranle et chaque vers repris comme titre des chapitres me semble troublant. Je fais un aller retour constant entre le poème et chacun des chapitres. 

La grisaille des hommes disparait à mes yeux sous la couleur de l'agonie de ses oiseaux. Paradoxalement. Et " Mourir, acte initial plutôt que terminal" résonna dans un "on commençait par où on croyait finir" (p.13).

Je fus possédée par la poésie du roman... "ainsi la beauté, toujours incarnée, toujours en désincarnation, se distinguait-elle du beau universel par son individuation, sa singularité et, selon l'expression chère aux scolastiques, son caractère ineffable en ce qu'elle échappait à toute définition". (p13-14)

Pourquoi diable n'avais-je aucun souvenir de cette première lecture ? J'ai la fâcheuse habitude d'oublier ce que je lis, même les oeuvres que j'aime... mais je ne comprenais pas comment j'avais pu oublier les mots de Brault. Ce professeur gris, ce narrateur terne étaient si vivants, si réels, si tristes et immortels... pourquoi avaient-ils fui ma mémoire ?

Peut-être n'était-ce pas le bon moment. Chaque livre qui croise notre vie ne le fait pas nécessairement au bon moment. Aujourd'hui, il ne disparaîtra plus de ma mémoire. Je vais me souvenir de chaque mot, chaque instant... du livre et de sa lecture.

Le train est arrivé à destination, et je n'avais pas tout à fait terminé ma lecture. J'ai dû attendre jusqu'au lendemain... très impatiemment, je dois avouer. J'ai refermé le livre avec un pincement au coeur... un vrai pincement... je ne parle pas de métaphore, mais de physique... Parce que les mots m'ont captivée et que j'ai lu, tristement, la dernière phrase. Et aussi parce que j'en veux légèrement à l'auteur de n'avoir pas fait commenté le titre du poème par le professeur...

"Perdu, orphelin, je suis à bout de souvenirs et de désolation. Je pouvais le haïr et l'aimer, le perdre et le retrouver, je pouvais me pendre à ses basques et me laisser tomber. Je pouvais..." (p.76)

 Voir aussi sur ce carnet:

7 juin 2011

Agonie de Jacques Brault - Commentaires (très) personnels

DSC_1654Agonie : roman / Jacques Brault. -- [Montréal] : Boréal Express, 1985. -- 77 p. ; 20 cm. -- ISBN 2-89052-131-1

Quatrième de couverture

Un viel homme abandonne, sur le banc de parc où il repose immobile, un pauvre carnet rempli de notes et de souvenirs ; un autre homme, plus jeune, le ramasse et l'emporte chez lui pour le lire. Sa lecture va durer toute la nuit. Une nuit qui est la couleur même de la vie du vieil homme. Cette vie, sous les yeux de son lecteur indiscret, peu à peu prend forme, laisse voir son sillage de douleur et de tendresse mêlées, sa ligne simple comme celle de la mort fuie, incontournable, enfin acceptée.

Dans une langue sobre et juste, vibrante d'émotion, ce récit nous touche dans Jaime_la_plumeQce que nous avons de plus intime: cette agonie qui, nous le savons, se poursuit lentement en nous, dans la suite de nos joies et de nos peines, et qui nous entraîne doucement vers l'acceptation de ce que nous sommes.

 

Poème:

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Commentaires (très) personnels

Un poème ouvre le livre. Agonie de Ungaretti marque le texte dès la première page. Le texte de Brault passe ensuite de la poésie à la prose. La poésie martelant la prose et structurant le récit. Chacun des vers est repris en début de chapitre. Il titre chaque chapitre. Et devient en quelque sorte le thème de ce chapitre. Faisant partie de la trame narrative, chaque vers est non seulement le titre et le thème du chapitre mais est "expliqué" par un des personnages.

Deux personnages. Un professeur inintéressant, fade et gris. Un étudiant, non intéressé, banal et incolore. Le premier semble effacé et sans vie, l'autre est arrogant et insipide. Le deuxième juge le premier. Mais le deuxième finit par être avalé par son obsession pour le premier. Un intérêt démesuré pour une vie qu'il juge morne et ratée.

Suite à une rencontre forfuite, l'ancien étudiant vole le carnet de notes de son ancien professeur - qui, nous laisse-t-on entendre, est maintenant un clochard. La lecture de ce carnet est l'occasion de nous ramener dans ces cours qu'il avait suivi pour passer le temps et s'assurer une bonne note. Le professeur est la risée des étudiants... un raté, un homme insignifiant.

Mais la lecture du carnet, ramène des souvenirs de ces cours, de cet homme gris. Et l'ancien étudiant apprend à connaître le professeur, à connaître cette vie terne, mais surprenante... et finit par devenir le professeur. 

La prose est poétique mais franche et directe. Les temps du roman se croisent et se recroisent et nous laissent contamment dans le doute... nous parle-t-on de hier ou d'aujourd'hui ? Ou de demain ? Le texte passe du carnet de note au poème du début qui continue à être le pivot central, le moteur du roman. Pendant une nuit, l'ancien étudiant devenu homme va lire le carnet et comprendre la finalité de l'ancien professeur et finalement sa propre finalité... et comme les oiseaux du poème comprendre la mort.

Le roman raconte la vie du professeur. Mais le roman raconte aussi la lecture de cette vie. Et l'interprétation et analyse de cette vie vue par les yeux d'un homme qui est devenu ce qu'il redoutait tant :  ce professeur même. Deux temps, deux hommes. Mais les flottements entre ces deux vies nous laissent entendre une même vie, une même mort. Le narrateur, le professeur... l'auteur... La poétique permet de vivre ce questionnement de temps, de voix, de vie. On sent nettement, un soupir devant ces vies grises et jugées médiocres, mais on sent également un cri pour rétablir la légitimité de ces vies. La beauté de ces vies. Une lutte pour la vie.

Jacques Brault est poète. Il écrit surtout de la poésie. Ce roman est donc définitivement une prose poétique. Les phrases se confondent aux vers. Et un poème guide la prose. Cela aurait pu être trop "délicat" ou "aérien". Mais Brault réussit à ancrer ses mots dans le réel. Dans un quotidien, dans des gestes ordinaires et familiers. La poésie est concrète et le lyrisme est prosaïque.

L'avis de Gallo sur le Club des Rats de biblio-net.

Lire aussi sur ce blog:

Extraits

"Le  monde n'a pas bougé depuis cent mille ans. Les humains glissent sur les choses comme un soupir de dieu endormi. Le temps a des allures de libellule sur une fleur." p. 19

"Et puis, le carnet en témoigne. Il n'a pas changé ; il est devenu ce qu'il était. Il comprendra. Il me dira peut-être ce que sous-entend le carnet. Il me dépouillera. Il  me réhabillera. Je vivrai. Il est mort. Il devinait qu'il allait mourir." p.23

Sources à consulter

6 juin 2011

Agonie de Jacques Brault - L'auteur

 DSC_1654Agonie : roman / Jacques Brault. -- [Montréal] : Boréal Express, 1985. -- 77 p. ; 20 cm. -- ISBN 2-89052-131-1

Quatrième de couverture

Un viel homme abandonne, sur le banc de parc où il repose immobile, un pauvre carnet rempli de notes et de souvenirs ; un autre homme, plus jeune, le ramasse et l'emporte chez lui pour le lire. Sa lecture va durer toute la nuit. Une nuit qui est la couleur même de la vie du vieil homme. Cette vie, sous les yeux de son lecteur indiscret, peu à peu prend forme, laisse voir son sillage de douleur et de tendresse mêlées, sa ligne simple comme celle de la mort fuie, incontournable, enfin acceptée.

Dans une langue sobre et juste, vibrante d'émotion, ce récit nous touche dans Jaime_la_plumeQce que nous avons de plus intime: cette agonie qui, nous le savons, se poursuit lentement en nous, dans la suite de nos joies et de nos peines, et qui nous entraîne doucement vers l'acceptation de ce que nous sommes.

L'auteur

Jacques Brault est né un 29 mars de 1933 à Montréal au Québec. Il étudia d'abord au Collège Sainte-Marie à Montréal. Puis JBil fit des études universitaires, à l'Université de Montréal ainsi qu'à la Sorbonne de Paris.

Il enseigna à l'Université de Montréal en Études médiévales et en Études françaises de 1960 à 1996. On a pu l'entendre, à partir de 1970, à plusieurs reprises dans diverses émissions culturelle à Radio-Canada. Il écrit surtout de la poésie mais également de nombreux essais, études et ouvrages critiques. Ses textes sont traduits en plusieurs langues et l'auteur a reçu de nombreux prix et distinctions, dont le prix du Gouverneur général du Canada en 1985 pour son premier récit, Agonie.

Bibliographie partielle

  • Trinôme (collaboration) (1957) - Poésie
  • La poésie et nous (collaboration) (1958) - Essai
  • Nouvelles (collaboration) (1963)
  • Mémoires (1965) - Poésie
  • Entre Mars et Vénus (1965) - Poésie
  • Miron le magnifique (1966) - Essai
  • Alain Grandbois (1968) - Essai
  • Suite fraternelle (1969) - Poésie
  • La Poésie ce matin (1971)
  • Trois partitions (1972) - Théâtre
  • L'en dessous l'admirable (1975) - Poésie
  • Poèmes des quatres côtés (1975)
  • Chemin faisant (1975) - Essai
  • Vingt-quatre murmures en novembre (1980)
  • Agonie: roman (1984)
  • Ductus (1984)
  • Moments fragiles (1984) - Poésie
  • La naissance des nuages (1984)
  • La poussière du chemin (1989)
  • Effets personnels (1990) - Poésie
  • Ô saisons, ô châteaux (1991) - Essai
  • Il n'y a plus de chemin (1990) - Poésie
  • Au petit matin (en collaboration avec Robert Melançon) (1993) - Poésie
  • Au fond du jardin (1996) - Essai
  • Au bras des ombres (1997) - Poésie
  • Bernard de Clairvaux, anthologie (1999) - Essai
  • Ce qu'en disent les fleurs (2000) - Poésie
  • L'Artisan (2006) - Poésie

Résumé

L'oeuvre de Brault débute par un poème de Guiseppe Ungaretti, Agonie. Chaque vers du poème est ensuite repris pour raconter la relation entre un professeur devenu itinérant et son ancien élève. Chaque vers illustre un aspect de la vie de ces hommes qui semblent différents mais qui vont finir par se ressembler. Dans Agonie, la poésie et la réalité finissent par se fondre ensemble.

Les deux hommes se rencontrent d'abord en classe, alors que l'un enseigne et l'autre passe le temps dans un cours qu'il n'aime pas particulièrement. Ils sont loin l'un de l'autre. Puis un soir, l'homme revoit son ancien professeur et lui vole son carnet de notes. Et à travers ce carnet, il va essayer de comprendre ce professeur qu'il méprisait, qu'il ne voulait pas connaître, qui lui parle finalement à travers des mots incomplets et à travers un poème lointain.

Commentaires personnels à suivre...

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Poème:

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Extraits

"Nous ne l'aimions pas, sans le détester. Il inspirait un calme mépris aux garçons, et aux filles une pitié tranquille. Que d'histoires, pourtant, l'on racontait sur ce minables !" p. 9

"Le noir, ça ne fait pas peur quand on est gris. Mais la douleur revient sur la poitrine, au fond de la gorge. Ça brûle. Les yeux secs. Il n'y a pas d'enfance s'il n'y a pas de larmes." p. 39

Sources à consulter

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